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En 2020, notre héros frappé par un virus passe de vie à trépas. En sa compagnie, vous découvrirez de quoi est fait le quotidien des disparus… Vous ne serez pas au bout de vos surprises : des réponses inattendues sur la religion dans l’au-delà ; des voyages dans un espace « intersidérant » où l’entrevue avec l’impensable est possible ; des rencontres avec des stars et de grandes figures défuntes, car la poussière s’affranchit de toutes les barrières. Finalement, l’existence gagne en légèreté après la mort… NOM D’UNE POUSSIÈRE !
À PROPOS DE L'AUTEUR
Par le biais de
Nom d’une poussière,
Christian Bourdon dédramatise le post mortem afin de rasséréner et de donner un brin de sourire à ceux qui ont été frappés par la perte d’un proche.
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Seitenzahl: 95
Veröffentlichungsjahr: 2022
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Christian Bourdon
Nom d’une poussière
Roman
© Lys Bleu Éditions – Christian Bourdon
ISBN : 979-10-377-5884-2
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ça y est…
« Memento, hom, quia pulvises, et inpulverem reverteris1 ».
J’ai basculé. Depuis quelques minutes, je suis passé de vie à trépas.
Un mauvais virus vient de m’y contraindre, je ne fais donc plus partie des vivants.
J’étais tranquillement installé à l’hôpital, enfin dans les limbes, abruti de neuroleptiques, et assisté d’un respirateur, mais cool quoi… quand j’ai senti tout à coup que je me détachais de mon lit.
Je m’élevais doucement, transperçant les plafonds pour enfin surplomber l’hôpital.
Diantre, qu’est-ce qui passe, me dis-je ?
Suis-je… Mort ?
Un sentiment curieux d’apaisement m’envahit.
C’est ça, ça ne peut être que ça, sinon je ne vois pas ce que je pourrais faire ici à 200 mètres de haut !
Je me retourne, droite, gauche, personne. Pas de Jésus, pas d’apôtre ni de Dieu sur son trône, personne n’est là pour m’accueillir… Je m’en doutais, il y avait longtemps que je m’étais détaché de la religion.
C’est dans ma post-adolescence que réfléchissant, après avoir lu plusieurs ouvrages, sur les religions et les avancées de la science, je me suis forgé l’idée, que la présence d’un Dieu dans l’au-delà n’était pas crédible, du moins absolument pas sous la description des multiples écrits religieux.
Bien, je ne vais pas vous refaire un cours d’instruction religieuse, mais avouez qu’il y a beaucoup de lacunes dans les faits relatés, et surtout beaucoup d’incohérences dans les écrits.
Je suis sur la même longueur d’onde qu’Albert Einstein quand il dit :
« Le mot Dieu n’est pour moi rien d’autre que l’expression et le produit des faiblesses humaines, et la Bible un recueil de légendes vénérables mais malgré tout assez primitives.
Aucune interprétation, aussi subtile soit-elle, n’y changera rien (pour moi) ».
C’est à partir des transmissions orales que les anciens peuples, incultes et peu éduqués ont laissées, que des siècles plus tard, des moines se sont servis de ces éléments pour écrire de façon fantasmée une genèse, dont on sait aujourd’hui, grâce à la science que cela ne peut être vrai.
Il y a tant de naïvetés, et d’irréalités dans les récits bibliques que je suis toujours étonné qu’il y ait tant de croyants qui n’essayent pas de remettre en parallèle ces textes avec les découvertes d’aujourd’hui.
Néanmoins, je ne conteste pas l’apport bénéfique pour gérer la vie sociale des peuples et le côté hygiène de vie que ces religions ont apportés jusqu’à aujourd’hui, mais la science et les découvertes ont balayé ce roman biblique.
Soudain, je cesse mes digressions, et je m’inquiète. Comment vont réagir mes proches, ma femme, mes fils… ?
Alors là je suis abasourdi…
Parce qu’immédiatement je me retrouve chez moi, je comprends là ce que signifie être poussière céleste, car je suis dans l’au-delà et en même temps dans le là, et me déplaçant à la vitesse de la lumière, je peux observer tout ce qui se passe sur terre, malheureusement sans pouvoir y intervenir.
Donc, je vois mon fils aîné ; le second n’est pas encore arrivé ; il demeure au Japon ; consolant sa mère, qui semble sérieusement effondrée.
Peut-être plus parce qu’elle pense au travail qui l’attend pour débarrasser mes affaires, dans notre maison du Morvan et surtout des formalités à venir.
Plus de cinquante années de vie commune, même si nous nous sommes souvent accrochés, ça laisse des traces.
Un de mes frères et ma belle-sœur s’affairent pour régler la cérémonie, appeler les parents, amis…
« Memento, hom, quia pulvises, et inpulverem reverteris ».
C’est bien pour l’instant le seul truc de la religion qui a l’air vrai.
Je viens d’assister à mes obsèques depuis mon cercueil d’où bien sûr je pouvais tout observer, enfin en planant au-dessus.
Dans ma froide église de Charenton, j’ai pu observer mes ex-proches, mes ex-amis peu nombreux, et mes ex-voisins encore moins nombreux.
Le reste de mes amis, notamment les membres du Huits Club restant, se sont fendus d’une belle couronne.
Quand on a passé soixante-quinze ans, les proches s’amenuisent.
Néanmoins, ce fut une cérémonie à l’égale de toutes les autres, un curé qui débite les mêmes litanies, Jésus va m’accueillir à la droite de son père, en bon ouaille que je dois être. Mais il ne sait pas ce bon curé que je suis peut-être bon pour Satan et l’enfer… Évidemment, il ne sait pas non plus le pauvre homme que je sais.
Alors ça sert à quoi tout ce blabla…
Eh bien, ça permet de mettre un point final à la relation avec les vivants…
Mes petits enfants prennent successivement la parole avec des textes élaborés avec leurs parents la veille, pour dire à quel point leur papy était drôle et formidable…
Au moins, j’ai un petit-fils à demi japonais qui ne parle pas un mot de français, ça a été moins long.
Ma femme a un peu pleuré, juste ce qu’il fallait pour faire bien.
Mes frères semblaient un peu affectés, mais pas plus que ça.
Mes nièces et neveux semblaient trouver le temps long.
Ah oui ! Les croque-morts n’étaient pas des plus doux, même si je ne sentais rien, mon pauvre corps a été drôlement balloté dans le trajet et dans la descente dans la fosse, ma tête a buté sur le fond du cercueil.
Maintenant, il faut que je vous dise quel bonheur c’est d’être passé de l’autre côté.
Je me souviens d’une citation de Sartre, prémonitoire :
« Supposez qu’on meure et qu’on découvre que les morts sont des vivants qui jouent à être morts ».
Bon, ce n’est pas tout à fait ça mais… ce n’en est pas loin.
Finalement, on est débarrassé des rhumes, des douleurs, de la fatigue de l’essoufflement, et surtout du masque antivirus, il ne reste que la partie non matérielle de l’être, « le software », l’âme, l’esprit, l’essentiel quoi !
Je suis donc désormais poussière céleste, je viens de le vérifier. Ce nouvel état abstrait, ne peut se constater qu’après le décès… Lorsque l’on rencontre ses anciens collègues sous forme de grains de poussière.
Évidemment, imaginez que tous les morts soient de taille humaine telle que du monde des vivants, on ne pourrait pas les caser dans le « paradis », ce serait un embouteillage colossal.
Pensez, depuis l’origine de la terre, et sans compter les autres planètes, enfin je dis ça mais, mon Dieu « sic », que l’espace est gigantesque
Désormais poussière céleste me déplaçant comme je le souhaite, plutôt que d’entendre pleurer mes proches, j’ai eu envie de m’essayer à naviguer dans l’espace, et pourquoi pas d’aller voir le président de notre chère République en action à l’Élysée. Une lubie. L’instant suivant, je planais dans les salons de l’Élysée. Pas de chance il n’était pas là, mais j’ai vu beaucoup de monde travailler, ou plutôt faire semblant, car ça palabrait plus qu’autre chose, quand le chat n’est pas là les souris dansent.
J’ai toujours eu une méfiance à l’égard des fonctionnaires bureaucrates en comparant leur fatigue au travail, avec les travailleurs du privé. Je pense aux commerçants qui travaillent debout toute la journée, ne s’asseyant qu’aux repas, sans parler des cadences de travail et sans machines à café…
Le côté pervers de cette situation c’est que les fonctionnaires, pour justifier qu’ils ne font pas grand-chose, en arrivent à se persuader qu’ils travaillent beaucoup.
Un exemple, je suis remonté un jour d’Avallon jusqu’à Paris. Dans le wagon, trois contrôleurs ont passé tout le trajet à discuter assis avec quelques passagers, en défendant les vertus du service public que l’on voulait dépecer, sans se rendre compte qu’ils passaient leur temps à ne rien faire, je précise qu’ils n’avaient pas vérifié nos billets de tout le trajet.
Un autre cas, j’ai un ami qui est gardien de musée, il passe donc son temps en garde debout pendant une paire d’heures, puis à la caisse, assis pendant une autre paire d’heures, etc. Dans ce musée quand il y a affluence, c’est environ quatre-vingts personnes qui défilent, et c’est juste pendant les vacances, sinon c’est une dizaine par jour… Ils sont cinq gardiens pour trois cents mètres carrés. Eh bien, il rentre chez lui épuisé… C’est ce qu’il dit à sa compagne… (S’il se reconnait, je ne vais pas être à la fête…) Bon c’est sans doute exagéré, car dans une première partie de sa vie il travaillait dans l’événementiel et ne comptait pas ses heures, c’est la preuve que l’administration est un rouleau compresseur qui écrase les énergies.
Quand on met en face les serveurs de bars ou restaurants, les boulangères, les coiffeurs, le personnel de pharmacie et autres commerces, et je ne parle pas non plus des usines, où l’on est debout pendant sept heures de suite sans possibilité de s’asseoir…
Essayons de comprendre, ce n’est pas la faute des fonctionnaires de base, s’ils ne sont pas bousculés au travail. Le mal vient de la pyramide de leurs responsables empilés dans une progression de plan de carrière, et n’ayant pas toujours acquis les compétences managériales pour gérer leurs postes. Par exemple dans le cas du musée cité plus haut, tous les deux ans le responsable du musée change, le dernier en date ayant fait sa carrière comme vétérinaire dans l’administration s’est retrouvé sans poste dans son domaine. Pas de problème comme il avait le niveau requis, on l’a nommé directeur du musée. Vous admettrez que ce n’est pas banal.
Mais pour l’administration ce n’est pas les compétences qui comptent, c’est caser les gens. Ce qui fait que souvent les subordonnés en savent plus que leurs chefs. C’est ainsi qu’en représailles, toute l’administration française traîne « la savate ».
Et on ne parle pas des avantages sociaux…
Enfin, je ne peux plus rien faire, je suis décédé.
Remarquez quand j’étais vivant je n’ai rien fait non plus.
Bien, revenons à mes nouveaux amis, ces nuages de poussières célestes qui parsèment l’espace, que je côtoie désormais en permanence. Je suis donc la « x milliardième » poussière céleste dans l’humanité, l’espace, enfin dans l’existence « off » quoi ! Où « Dark » si on reprend les termes du Net.
Je viens de faire un bref tour de reconnaissance en surplomb de notre chère vieille terre, et j’ai poussé jusqu’à faire un petit tour de lune et… Toujours pas de traces de Dieu, de Jésus ni de Mahomet.