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Extrait : "C'est l'heure où sous la feuillée le rossignol module ses chants ; c'est l'heure où la voix des amants soupire tout bas des serments si doux, où le souffle de la brise forme avec le murmure de l'onde voisine un concert qui enchante l'oreille solitaire. Sur les fleurs la rosée scintille ; au firmament brillent les étoiles ; sur les flots un azur plus foncé, sur le feuillage un vert plus sombre, et au ciel ce clair-obscur, cette brune clarté, cette ombre suave et..."
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• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.
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Seitenzahl: 25
Veröffentlichungsjahr: 2015
EAN : 9782335097108
©Ligaran 2015
À Scrope Berdmore Davies
Le poème suivant est dédié par celui qui a longtemps admiré ses talents et apprécié son amitié.
22 janvier 1816.
Le poème suivant repose sur un évènement rapporté par Gibbon dans les Antiquités de la maison de Brunswick. Je crains qu’aujourd’hui un pareil sujet ne paraisse indigne d’être mis en vers sous les yeux d’un lecteur prude ou blasé. Les poètes dramatiques de la Grèce, et quelques-uns de nos meilleurs écrivains ont été d’un avis différent ; je pourrais leur joindre Alfieri et Schiller sur le continent. Le récit de Frizzi nous apprend comment se sont passées les choses. Le nom d’Azo a été substitué à celui de Nicolas, comme plus poétique.
« Sous le règne de Nicolas III, Ferrare fut ensanglantée par une tragédie domestique. Averti par un valet, le marquis d’Este découvrit de ses propres yeux la liaison incestueuse de sa femme Parisina et de Hugo son fils naturel, beau et vaillant jeune homme. Ils furent décapités dans la prison par ordre d’un époux et d’un père, qui dévoila ainsi sa honte et survécut à leur exécution. On doit le plaindre s’ils étaient coupables ; s’ils étaient innocents, il fut encore plus malheureux ; dans aucun des deux cas, je ne puis approuver une pareille sévérité de la part d’un père. »
Œuvres mêlées de Gibbon, t. III, p 470.
C’est l’heure où sous la feuillée le rossignol module ses chants ; c’est l’heure où la voix des amants soupire tout bas des serments si doux, où le souffle de la brise forme avec le murmure de l’onde voisine un concert qui enchante l’oreille solitaire. Sur les fleurs la rosée scintille ; au firmament brillent les étoiles ; sur les flots un azur plus foncé, sur le feuillage un vert plus sombre, et au ciel ce clair-obscur, cette brune clarté, cette ombre suave et pure qui suit le déclin du jour alors que le crépuscule disparaît devant la présence de la lune.
Mais ce n’est pas pour écouter le bruit de la cascade que Parisina quitte son palais ; ce n’est pas pour regarder les clartés célestes qu’elle marche dans l’ombre de la nuit ; et si elle s’assied dans le bocage, ce n’est pas pour respirer les parfums de la fleur épanouie. – Elle écoute, mais ce n’est pas le chant du rossignol, – bien que son oreille attende des accents tout aussi doux. Un bruit de pas s’entend à travers l’épais feuillage, et sa joue devient pâle, – et son cœur bat avec vitesse. À travers les feuilles frémissantes une voix douce arrive jusqu’à elle, et le sang revient à sa joue, et son sein se soulève : un moment encore, et ils seront ensemble : – ce moment est passé, – et son amant est à ses genoux.