Philémon et Baucis - Geneviève Vaz - E-Book

Philémon et Baucis E-Book

Geneviève Vaz

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Beschreibung

Philémon et Baucis portent le nom du légendaire couple de la mythologie grecque, et à juste titre : ils partagent l’âge, la fidélité et un amour indéfectible tissé au fil d’une longue vie commune. Pourtant, une pudeur tenace les empêche d’exprimer leurs sentiments autrement qu’à travers des joutes oratoires savoureuses, où chaque mot devient une arme subtile, non pour blesser, mais pour s’affirmer. Baucis, en particulier, lutte contre les carcans d’une société patriarcale, cherchant à imposer sa voix avec une ironie mordante. Ce récit, rythmé par un humour caustique et des échanges ciselés, explore avec finesse la dynamique d’un couple où l’amour se cache parfois derrière les éclats de la répartie.

À PROPOS DE L'AUTRICE 

Geneviève Vaz a hérité de l’amour des mots de sa mère passionnée de littérature. Elle affectionne particulièrement la poésie, qu’elle perçoit comme une mélodie rythmée par l’hémistiche des alexandrins. Écrire est pour elle une façon de faire chanter les rimes et de laisser un héritage littéraire à ses enfants et petits-enfants.

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Seitenzahl: 69

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Geneviève Vaz

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Philémon et Baucis

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Lys Bleu Éditions – Geneviève Vaz

ISBN : 979-10-422-6795-7

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

 

 

 

 

 

Dessin réalisé par Yuliano

 

 

 

 

 

 

 

Préfaces

 

 

 

Philémon et Baucis s’aiment d’un tendre amour.

Leur histoire pourrait être un grand ciel sans nuages,

Mais ce serait bien fade… Ces deux-là aiment l’orage

Que par leurs joutes verbales ils déclenchent tour à tour.

 

Tout comme leurs homonymes verront-ils, hébétés,

Un dieu les approcher et exaucer leur vœu ?

Seront-ils transformés en arbres au tronc noueux

Pour rester enlacés toute une éternité ?

 

Isabelle

 

 

« À une époque où les cœurs étaient libres et les mots plus pesants, deux âmes improbables se croisent dans un tourbillon de quiproquos et de tendres maladresses. Entre les rires et les faux pas, leur amour naissant se tisse en alexandrins, révélant une comédie pleine de charme et de malice.

Découvrez comment, dans ce ballet de mots et d’émotions, l’amour peut aussi être une danse joyeusement décalée. »

 

Benoît

 

Il existe de nombreuses manières de prouver son amour. Celle choisie par notre couple de personnages principaux n’est pas commune : un échange verbal piquant, moqueur, doublé d’un grand sens de la répartie.

Se cachent derrière ce moyen de communication une grande pudeur, et le reflet d’une époque où l’on taisait ses sentiments.

Ce livre est un savant mélange d’humour, d’amour, et une prouesse littéraire d’être écrit en alexandrins.

 

Marie-Juliette

 

 

Comme le dit la mention légale :

« Toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d’une pure coïncidence. »

C’est totalement faux !

Ce que vous vous apprêtez à lire s’apparente en tout point à une autobiographie !

L’époque est différente, les prénoms ont été changés pour des raisons évidentes de confidentialité, mais les propos échangés et les joutes verbales ont bel et bien existé !

Rassurez-vous, cependant, les querelles des personnages – fictifs ou réels – ont toujours été empreintes d’une grande bienveillance, d’une complicité sans comparaison et d’un amour inconditionnel.

 

François-André

 

 

 

 

 

À toi, Fernando, avec qui je partage tant de choses depuis bientôt 53 ans. À vous, tous nos enfants et petits-enfants qui ont embaumé ma vie avec chacun ses subtiles senteurs colorées.

Vous m’avez encouragée à terminer cette pièce commencée il y a des années, et qui dormait dans un tiroir. Je ne saurais dire pourquoi.

Voilà, elle est terminée grâce à vous.

Tous vos prénoms sont incrustés au fil des pages, comme autant de pierres précieuses qui ont éclairé mon inspiration. Dans chaque fratrie, un rôle est attribué à l’une ou l’un d’entre vous, mais il m’était très difficile de vous faire tous intervenir. Veuillez me pardonner pour cela. Néanmoins, j’espère que vous saurez apprécier les joutes verbales, les leçons et l’humour qui se dégagent de cette pièce.

Merci à tous en formulant un souhait : prenez pour modèle ce couple mythique, exemple d’amour sincère et partagé, de confiance et de fidélité.

 

Aimer

« C’est une mélodie jouée à quatre mains,

Chaque note vibrant de la même émotion.

C’est le pain partagé tout au long du chemin,

La flamme qui réchauffe au feu de la passion ».

 

« C’est porter son regard vers le même horizon,

Le visage inondé de la même lumière,

C’est bâtir peu à peu les murs de la chaumière

Et faire les plus beaux rêves sans perdre la raison ».

 

 

 

 

 

 

Dans une région montagneuse de la Phrygie, il y avait jadis deux arbres que les paysans se montraient du doigt, de près ou de loin, et pour cause, car l’un était un chêne, l’autre un tilleul et cependant ils n’avaient qu’un seul tronc. Ovide nous conte dans les Métamorphoses comment ce phénomène est arrivé, et surtout pourquoi cette transformation fut accordée par les dieux à Philémon et Baucis.

Un jour Zeus et Hermès, sous les traits de simples mortels, frappent à mille portes voulant savoir jusqu’à quel point le peuple phrygien pratiquait l’hospitalité. Mais partout elle leur est refusée. Une seule maison leur offre un asile. C’est une cabane, humble assemblage de chaume et de roseaux. Quand ils frappent, la porte s’ouvre toute grande et une voix aimable les prie d’entrer.

Là, Philémon et Baucis ont vieilli ensemble, supportant la pauvreté et, par leurs tendres soins, la rendant plus douce et plus légère.

Le couple accueille chaleureusement les deux voyageurs et leur offre leurs dernières oies.

Pour les récompenser de leur hospitalité, Zeus et Hermès changent leur cabane en temple. Le vieux couple émet le souhait d’en être les gardiens et de ne pas être séparés par la mort. Zeus les exauça.

Longtemps le vieux couple servit dans le grand édifice. Un jour, parvenus à un âge très avancé, ils se mirent à parler de leur vie ancienne, si dure et cependant si heureuse. Et soudain, comme ils échangeaient leurs souvenirs, chacun s’aperçut que l’autre se couvrait de feuilles. Puis une écorce les entoura. Ils n’eurent que le temps de s’écrier tendrement : « Adieu, cher compagnon ». Les mots avaient à peine passé leurs lèvres qu’ils étaient transformés en arbres. Philémon en chêne et Baucis en tilleul, mais ils n’avaient qu’un seul tronc.

 

 

 

 

Dans cette pièce, Philémon et Baucis représentent ce couple de la mythologie grecque, mais seulement sous certains aspects.

Ce sont des octogénaires, qui s’aiment depuis le premier regard. Tout au long de leur vie, ils ont été profondément unis l’un à l’autre dans la confiance et la fidélité.

En revanche, ils ne sont pas dans la misère et leur façon de se prouver leur amour est entachée par une fausse pudeur qui se traduit par des joutes verbales à répétition, des piques à effet de boomerang. C’est finalement devenu un jeu et une façon pour eux de se dire l’un à l’autre : tu vois, je suis là et tu m’ennuies, mais je t’aime toujours.

Il y a 3 acteurs principaux : Philémon, Baucis et leur petite-fille Hortense.

Puis le révérend Adrien et le médecin Antoine.

L’action ne se passe pas à l’époque d’Ovide, mais au milieu du dix-neuvième siècle et non pas en Phrygie, mais en Auvergne.

C’est aussi un plaidoyer pour la femme qui vit dans un monde profondément machiste. Elle est considérée comme quantité négligeable, voire méprisée, et se heurte à de nombreux interdits édictés par les lois de l’époque.

 

 

 

 

 

Acte I

 

 

 

Baucis et sa petite fille Hortense sont dans un salon

 

 

Baucis

 

Vous le voyez, ma mie, votre grand-père m’excède !

Alors que mon grand âge exige beaucoup d’aide

Je ne reçois de lui que maintes moqueries,

Innombrables bassesses, sarcasmes et railleries.

Où est cet Adonis qui me contait fleurette ?

J’étais alors timide, confiante et bien jeunette.

Ah ! ma petite Hortense, je me serais damnée

Pour l’un de ses regards. Cela fait tant d’années !

Et pourtant je revois avec exactitude

Ce petit banc de pierre où, à notre habitude,

Nous aimions converser. Il me prenait la main,

Me faisait des serments tout en disant : « demain,

Vous serez, je le sais, plus belle qu’aujourd’hui »

S’amusait de guetter sur moi l’effet produit.

Bien sûr, je rougissais, envahie d’émotion,

Découvrant près de lui d’étranges sensations.

À quelques pas de là, discrète et attentive,

Ma Nounou surveillait, fidèle aux directives,