Physiologie des Champs-Élysées - Alfred des Essarts - E-Book

Physiologie des Champs-Élysées E-Book

Alfred des Essarts

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Beschreibung

Extrait : "Vrai Dieu ! la belle occasion de faire de la science ! comme, à l'aide d'un dictionnaire mythologique, il me serait facile d'entasser des noms divins ! quelle joie de pouvoir commencer ainsi : L'origine des Champs-Élysées se perd dans la nuit des temps. Le philosophe Karpenthras, qui vivait trois mille ans avant J.-C., en parle le premier, dans son immortel ouvrage sur le bonheur d'être heureux."

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Seitenzahl: 39

Veröffentlichungsjahr: 2015

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Ceci sert de préface

Quelle singulière idée !

– Quoi donc ?

– Une physiologie des Champs-Élysées.

– Eh bien ?

– Eh bien, ça n’a pas le sens commun.

– Quoi ! la physiologie ?

– Non, l’idée d’en faire une.

– Pourquoi donc ?

– Eh ! parce que… parce que… voilà.

– Ah ! vous m’en direz tant ! Diable ! quelle logique serrée ! il n’y a pas moyen de répondre à un raisonnement pareil.

C’est ce que je fais, lecteur : je ne réponds pas à l’écrasante diatribe de mon interlocuteur, et j’entre en matière.

C’est à vous de me prouver que j’ai raison parce que… ou que j’ai tort par la même raison.

CHAPITRE PREMIEROrigine des Champs-Élysées

Vrai Dieu ! la belle occasion de faire de la science ! comme, à l’aide d’un dictionnaire mythologique, il me serait facile d’entasser des noms divins ! quelle joie de pouvoir commencer ainsi : L’origine des Champs-Élysées se perd dans la nuit des temps. Le philosophe Karpenthras, qui vivait trois mille ans avant J.-C., en parle le premier, dans son immortel ouvrage sur le bonheur d’être heureux.

Mais il ne s’agit rien moins que d’être savant. Laissons cela aux chiens, aux serins, aux singes, et à MM. de l’Académie des Sciences, ou des Inscriptions et Belles-Lettres, qui font nos délices au printemps de notre vie (je parle des animaux).

Prenons les Champs-Élysées tels qu’ils sont actuellement, et parcourons ce grand espace, qui s’étend depuis les chevaux de Marly jusqu’au Rond-Point, depuis la Seine jusqu’à l’Élysée-Bourbon.

CHAPITRE IIAperçu général

Les Champs-Élysées ont leur physionomie particulière, une physionomie à eux. – Ils sont un type ; ils ne ressemblent ni au Luxembourg, ni à la place Royale, ni aux boulevards ; ils ont une individualité.

Ils sont aux autres promenades ce que l’obélisque est à toutes les bornes qui se trouvent au coin des rues.

Ils résument en eux seuls tous les plaisirs disséminés dans les autres quartiers de Paris.

On y trouve tout, et même autre chose.

Je défie le plus exigeant de ne pas y rencontrer ce qu’il désire.

Pour le gourmand, – voici des restaurants.

Pour l’homme altéré, – des cafés.

Pour l’homme plus qu’altéré, – des guinguettes.

Pour l’homme qui aime le bruit et la poussière, – voici des chevaux, des voitures, des charrettes.

Pour celui qui recherche le mystère, – il y a de sombres allées.

Pour l’homme qui veut être vu, – la grande avenue.

Pour celui qui veut se cacher, – il y a des endroits où personne ne va.

Pour celui qui aime la musique, – voilà des artistes qui répandent des torrents d’harmonie, qui sur sa flûte, qui sur sa basse, qui sur sa grosse caisse.

Pour le savant, – voici le grand escamoteur de sa majesté l’empereur de toutes les Amériques.

Pour le curieux, – tout.

Pour l’enfant et sa bonne, – Polichinelle.

Pour le badaud, – il y a des cochons – d’Inde savants, des enfants savants, des chats savants, des singes savants, de toutes sortes de choses excessivement savantes.

Pour le collégien en vacances, – les chevaux de bois.

Pour les amateurs d’exercices violents, – la paume.

Pour les petits rentiers et les invalides, – le jeu de boules.

Pour les gens qui ont eu de la fortune, – la voiture à quatre chèvres.

Pour ceux qui en ont, – la grande allée, où ils peuvent étaler le luxe de leurs équipages.

Pour les amateurs de chevaux, – les écuries de Crémieux et de Bénédict.

Aux gens qui aiment la mer, – le Navalorama.

À ceux qui ont été en Russie, – ou qui voudraient y avoir été, – ou qui désirent voir une chose réellement curieuse, – le panorama de la bataille de la Moscowa.

Pour les gens qui ne savent comment tuer leur soirée, – le Cirque.

Pour ceux qui aiment la danse, le bal du Rond-Point, Mabille… Mabille, le Musard des Champs-Élysées.

Pour ceux qui ont un voleur à faire arrêter, un ami à faire ramasser, un propriétaire inexorable, un portier stupide ;

À ceux-là enfin, les corps-de-garde, – un deux, trois, quatre corps-de-garde, sans compter les casernes.

CHAPITRE IIIÀ sept heures du matin

À sept heures du matin, les Champs-Élysées appartiennent exclusivement aux marchands de chevaux, aux grooms, et à la garde nationale.