Plaisirs d’immortels - Violette Scribe - E-Book

Plaisirs d’immortels E-Book

Violette Scribe

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Beschreibung

Aphrodite voit sa vie bouleversée après sa rencontre avec Éros, un homme mystérieux et séduisant, lors d’une soirée dominante/soumise. À travers lui, elle fait la connaissance de Mathieu, un homme au caractère bien trempé. Ensemble, ils plongent dans une relation à trois envoûtante, explorant le plaisir charnel, la soumission et… un monde fantastique. Très vite, Aphrodite découvre que derrière le charme d’Éros et de Mathieu se cache un univers où vampires, garous et sorcières vivent dans l’ombre de la société. Mais jusqu’où la mènera ce voyage dans l’inconnu ?

À PROPOS DE L'AUTRICE

Violette Scribe nourrit un profond intérêt pour les univers où la réalité se confond avec le surnaturel. Envoûtée par les relations complexes et la psychologie des personnages, elle explore, à travers ses écrits, les frontières mouvantes entre amour, pouvoir et mystère. Ce premier roman est le fruit de sa volonté d’immerger ses lecteurs dans un monde où se rencontrent désir intense et créatures fantastiques.

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Seitenzahl: 515

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Violette Scribe

Plaisirs d’immortels

Liée pour l’éternité

Roman

© Lys Bleu Éditions – Violette Scribe

ISBN : 979-10-422-5645-6

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Prologue

En ce début d’année, j’ai pris la décision difficile de mettre un point final à une relation amoureuse qui avait perduré pendant de longues années. Nos parcours avaient évolué de façons distinctes, tant sur le plan professionnel que personnel. Il était devenu évident que nos chemins s’étaient éloignés de manière inéluctable. De plus, il était incapable de satisfaire certaines de mes envies… plutôt spéciales, je l’avoue.

Avec l’arrivée de l’été et son mercure brûlant, j’ai souvent trouvé mon regard errant sur des hommes à demi vêtus, leur peau hâlée brillant sous les rayons du soleil, courant sans chemise le long des plages. Ces images éveillaient en moi des désirs ardents et des pensées quelque peu audacieuses. Pourtant, à ce stade, je n’étais pas encore prête à plonger dans une nouvelle histoire amoureuse. J’avais besoin de temps pour véritablement comprendre mes propres désirs et besoins profonds.

Pourtant, lorsque l’hiver est arrivé, je me suis sentie plus que prête à franchir le pas et à écouter enfin les désirs brûlants de mon corps. C’est ainsi que j’ai entrepris de m’inscrire sur divers sites de rencontres, en quête d’une connexion authentique, mais personne ne semblait réellement me correspondre. Comment se faire une véritable idée de quelqu’un avec des photos truquées et des descriptions toutes faites ?

C’est plus tard que le destin a pris le contrôle de la situation. Une annonce, pour un concours, m’a appris qu’un club prestigieux organisait une soirée exceptionnelle, dédiée à l’exploration des passions intimes. Sans la moindre hésitation, j’ai saisi cette opportunité, avide de nouvelles expériences.

Ce que j’ignorais alors, c’est que cette décision allait changer le cours de ma vie à jamais. Elle allait m’entraîner vers une passion dévorante, une intimité envoûtante, et une romance qui dépasserait toutes mes attentes. C’était le début d’un voyage troublant, où le destin allait se jouer de moi et me conduire vers des rencontres extraordinaires qui bouleverseraient mon existence.

Chapitre 1

Me voilà devant l’entrée du MERVEILLEUX, une boîte de nuit qui organise une soirée spéciale pour les adeptes du jeu de la domination et de la soumission. Incroyablement, j’ai remporté un billet d’entrée lors d’un jeu-concours sur l’un de mes sites internet favoris où l’on peut lire des récits érotiques en tous genres. Depuis longtemps, je fantasme sur l’idée de rencontrer un amant dominant, mais je n’ai jamais osé concrétiser ce désir, jusqu’à aujourd’hui. Mon souhait est de trouver un homme qui correspondra à mes fantasmes et qui saura me guider dans cette aventure. Malgré ma confiance en moi, je ne peux m’empêcher d’avoir quelques craintes quant à la réaction des autres participants de cette soirée. Trouver un amant dominant qui saura comprendre et apprécier mes désirs est une idée à la fois excitante et effrayante. J’espère sincèrement que je saurai attirer l’attention d’un homme qui partagera mes fantasmes et qui saura me guider dans cette aventure sensuelle. La nervosité me gagne, mais je suis déterminée à me laisser porter par cette nuit pleine de promesses.

Après tout, je sais que je ne corresponds pas aux normes traditionnelles de beauté, mais je m’accepte tel que je suis. Je suis une femme ronde avec de belles formes, et je sais comment les mettre en valeur. Pour cette soirée spéciale, j’ai choisi de me parer de mes plus beaux atours. J’ai enroulé mes longs cheveux roux en de belles anglaises, ce qui fait ressortir mes yeux bleus soulignés d’un maquillage sensuel. Mes lèvres en forme de cœur arborent une couleur rouge vif, ajoutant une touche de séduction à mon apparence.

Mon collier argent avec un pendentif en forme de demi-lune serti de pierres rouges attire l’attention sur ma généreuse poitrine. Pour mettre mes formes en valeur, je porte un corset rouge avec de la dentelle noire qui souligne ma taille fine et mes larges hanches. Un pantalon noir ample complète ma tenue. Cependant, pour l’instant, tout ce que l’on peut voir de mon accoutrement est mon long manteau rouge et ma capuche qui protège mes cheveux des intempéries, de cette fin de mois de novembre, car je me trouve encore dans la file d’attente, devant l’établissement. Pour ranger mes affaires personnelles, j’ai une petite pochette noire, recouverte de strass argenté.

Je ressens une montée d’excitation mêlée d’une pointe d’appréhension à l’idée de ce qui m’attend ce soir. Je suis curieuse de découvrir ce nouvel univers, de plonger dans des sensations inconnues. La file d’attente avance, et à mesure que je me rapproche de l’entrée, je sens mon cœur s’accélérer. Quand arrive enfin mon tour, j’inspire profondément pour me donner du courage et je présente mon billet d’entrée au videur.

— Vous êtes une dominante ou une soumise ? me demande-t-il, sans même lever les yeux de sa liste.

— Une soumise, je lui réponds en baissant les yeux parce que je me sens rougir.

— Très bien, épinglez ceci bien en vue, me dit-il en me tendant une broche en forme de S blanc. Les dominants portent un D, pour faciliter à tout le monde la reconnaissance et les rencontres.

— Très bien, merci, je réponds, avant de me diriger vers l’entrée.

Après le passage de l’entrée, une hôtesse blonde, tout en jambes, vêtue d’une courte robe à strass noirs, m’accueille chaleureusement. Elle me sourit, de ce sourire qu’ont tous les professionnels qui travaillent avec une clientèle, avant de me dire :

— Bienvenue au MERVEILLEUX, puis-je vous débarrasser de vos affaires ?

— Oui, merci beaucoup, dis-je en me tortillant pour enlever mon manteau et je le lui tends.

— Le sac à main aussi, m’annonce-t-elle et cela doit se voir que cette nouvelle ne m’enchante guère, car elle précise. C’est le règlement de cette soirée, pour protéger la vie privée de tout le monde, les smartphones, les portefeuilles, les appareils photo et autres sont interdits. Ne vous inquiétez pas, toutes les consommations sont comprises dans le prix du billet d’entrée.

Entendant cela, j’hésite encore quelques secondes.

Et puis merde !

Si tu es venue ici, c’est parce que tu rêves de vivre une expérience comme ça depuis une éternité ! Tu ne vas pas jouer les dégonflées, maintenant ! Tu vas donner tes affaires à la gentille dame et tu vas entrer dans cette pièce ! Pour enfin rencontrer un dominant !

Après cette discussion interne avec moi-même, je donne mes affaires à l’hôtesse. Celle-ci me dit que le code pour récupérer mes affaires sera « bougie », tout en collant un post-it avec le mot « bougie » sur le cintre où sont accrochées mes affaires.

Je me demande pourquoi elle ne m’a pas donné de ticket avec un numéro comme dans la plupart des vestiaires, mais je n’ose pas poser la question. Ensuite, je descends les escaliers qui mènent à la salle principale du club. Il y fait agréablement chaud, et bien que l’ambiance soit sombre, je me sens étrangement à l’aise. La luminosité tamisée et les rideaux rouges créent de petites pièces plus isolées dans la grande salle. Au fond du club, longeant tout le mur, se trouve un bar, et au milieu, une piste de danse. J’inspire une nouvelle fois à fond pour me donner un peu de courage et décide d’abord d’aller me prendre un verre au bar pour me décoincer un peu.

En passant devant les pièces délimitées par les rideaux, j’entends des bruits de gifles, de fouet qui claque, de gémissements et j’en passe. Les premières pièces sont fermées, et je ne vois donc pas à l’intérieur. Un peu plus loin, l’une de ces pièces est restée ouverte et je ne peux résister à la tentation de jeter un coup d’œil à l’intérieur. J’y aperçois une femme à quatre pattes, un vibromasseur dans son intimité, en train de lécher un membre masculin bien rigide. L’homme, à qui appartient le membre, fouette la femme et lui ordonne de le prendre en bouche et de l’avaler en entier. Au bout d’un moment, je capte le regard de l’homme, et celui-ci me sourit. Il me fait même un clin d’œil aguicheur. D’un coup, je comprends que je suis en train de mater ces gens comme une vraie voyeuse. Je rougis, me détourne rapidement et me dirige d’un pas pressé vers le bar, sans plus jeter de regard dans les petites pièces.

Arrivée au bar, je prends place sur un tabouret et commande un verre de vin que je bois d’une traite. La fraîcheur de cette boisson me fait du bien, car j’ai tout d’un coup beaucoup trop chaud. J’apprécie cette sensation rafraîchissante quelques instants avant de me retourner pour observer la piste de danse. Je remarque que la plupart des personnes présentes sont nettement moins habillées que moi. Les filles portent plutôt de la lingerie, tandis que les hommes sont en pantalon ou en boxer.

Ce qui explique qu’il faut un code pour récupérer ses affaires, la plupart des gens n’ont aucun endroit où ranger un ticket avec un numéro.

De plus, les personnes qui portent un S ont généralement un accessoire qui permet aisément de savoir qu’elles sont des soumises : collier de chien, masque de carnaval, etc. Je me dis qu’aucun dominant ne va m’identifier comme soumise au milieu de la foule, vu ma tenue.

Il va falloir que je reste à l’écart de la piste de danse et que j’essaie d’avoir l’air la plus soumise possible, mais comment faire ? Très bonne question ! Quelqu’un aurait-il une bonne réponse à me fournir ?

En observant toujours la foule, je comprends également qu’aucun soumis n’aborde un dominant en premier, c’est toujours un dominant qui va vers le soumis. Je ne veux pas briser les règles du jeu dès le début, sinon je risque de me faire éjecter du cercle des S/D sans même y avoir mis un pied.

Comment faire pour attirer l’attention et intéresser un dominant ? Encore une bonne question, à laquelle je n’ai malheureusement aucune bonne réponse.

Je me laisse porter par l’ambiance mystérieuse et sensuelle du club, en espérant que la réponse viendra naturellement avec le déroulement de la soirée.

Alors que je me demande toujours comment attirer l’attention d’un dominant, un homme grand et blond aux yeux bleu-vert s’approche de moi. Il est d’une beauté incomparable, avec des traits délicats qui lui donnent une allure à la fois élégante et puissante. Ses yeux étincellent d’un bleu profond, reflétant la profondeur de son âme et son charme mystérieux. Ses cheveux courts, d’un blond lumineux, encadrent son visage angélique.

— Je vous offre un autre verre ? me demande-t-il avec un petit accent charmant, mais je n’arrive pas à déterminer d’où il vient.

Son visage est anguleux, avec une mâchoire carrée et un menton déterminé. Son regard pétillant m’envoûte, et son torse nu révèle des muscles bien dessinés. Ses yeux d’un très beau bleu attirent mon attention, et ses lèvres pleines donnent envie de les mordiller. Il porte un pantalon en cuir noir ultra moulant. Je ne vois pas de broche, donc je ne sais pas avec certitude s’il est un dominant ou un soumis, mais comme c’est lui qui m’aborde, je suppose que c’est un dominant.

— Euh… oui, je bredouille maladroitement, et je me sens rougir, réalisant que je dois avoir l’air totalement idiote à dévisager son torse nu.

Ce serait cool, si tu pouvais arrêter de dévisager à peu près tout ce que tu vois, parce que là tu as franchement l’air d’une folle et sûrement d’une obsédée en prime !

Je me réprimande mentalement, secouant légèrement la tête pour me reprendre. Il fait signe au barman qui nous sert immédiatement deux shots de tequila. Son assurance me conforte dans l’idée qu’il est un dominant. Quand nos verres sont servis, il me défie :

— Cul sec ? me demande-t-il et sa voix est profonde et envoûtante.

Je lui jette un coup d’œil pour voir s’il est sérieux, et apparemment oui. C’est peut-être pour déterminer si je suis du genre à suivre ce qu’on me dit de faire.

Il n’a même pas idée de jusqu’où je peux me laisser aller, quand je le veux bien.

— OK, je réponds après une très courte hésitation.

Il se place devant moi, ses yeux d’un bleu profond me capturant dans leur étreinte magnétique. Je devine son désir de me voir avaler le contenu de mon verre d’un seul coup, mais au lieu de simplement observer, il enroule son bras autour du mien, comme une promesse d’union, et nos lèvres effleurent le bord du verre dans un geste parfaitement synchronisé. Nous buvons ensemble cul sec, nos regards ne se quittant pas, une alchimie troublante prenant forme entre nous.

Un sourire satisfait étire ses lèvres alors qu’il dépose gracieusement les verres sur le bar. Sans ménagement, il saisit ma main dans la sienne, m’entraînant avec une détermination indomptable vers la piste de danse. Mon instinct de protestation se réveille brièvement, mais je le fais taire immédiatement, car c’est là que je vois le D épinglé sur son pantalon, au niveau de sa fesse gauche, d’ailleurs, ses fesses ont également l’air bien musclées. Du coup, je le suis sans protester. C’est un homme qui sait ce qu’il veut, et je suis captivée par cette confiance qui l’entoure.

Une fois plus ou moins au milieu de la piste, nous nous mettons à danser. Quelques personnes nous jettent des regards, que je ne qualifierais pas de particulièrement amicaux, mais c’est peut-être juste mon imagination. En tout cas, comme il ne paraît pas y prêter attention, j’en fais de même. La musique est très bruyante, ce qui ne facilite pas la discussion, donc nous nous contentons de danser. Cela fait un petit moment que nous dansons sur des rythmes endiablés lorsque la musique s’adoucit soudain, comme une invitation à se rapprocher dans une danse plus lente, plus sensuelle. Il m’enlace tendrement et me chuchote à l’oreille :

— Tous ces vêtements que tu portes ne permettent guère de profiter pleinement de cette soirée.

— Je… Je ne savais pas que… Je n’aurais jamais imaginé que tout pouvait se précipiter de la sorte… je veux dire… je bredouille, cherchant les bons mots tout en rougissant terriblement.

Mes paroles s’emmêlent alors que je tente de m’expliquer. Il se recule légèrement, son regard scrutateur cherchant à déchiffrer les secrets enfouis en moi. Puis, d’un air presque incrédule, il interroge :

— Serait-ce ta première soirée de ce genre ?

D’un hochement de tête timide, je lui confirme ses appréhensions, mais les mots me manquent. Je crains qu’il se désintéresse de moi en découvrant mon inexpérience. Son regard parcourt l’endroit, comme s’il cherchait une échappatoire à cette situation.

Eh merde, ça y est, il a compris que j’étais novice, donc il cherche à me laisser tomber. Il va me le laisser seule, je n’aurais pas dû lui dire que c’était ma première soirée, du genre.

Pourtant, avant que mes craintes ne prennent le dessus, il saisit doucement ma main et, plongeant ses yeux dans les miens, il affirme :

— Ce n’est pas le lieu idéal pour une première fois de cette nature.

Mon cœur s’emballe, surprise par cette réaction inattendue. Dans le tumulte de cette nuit, une lueur d’espoir renaît. Peut-être que tout n’est pas perdu, peut-être que mon inexpérience ne le repousse pas.

Il se dirige vers la sortie d’un pas déterminé, me guidant à sa suite. Nous remontons à l’étage pour récupérer nos effets auprès de l’hôtesse, qui nous souhaite une agréable fin de soirée et nous encourage à revenir bientôt.

Une fois à l’extérieur, il enfile sa chemise rouge écarlate et enfile une élégante veste en cuir noir. Voyant son air d’assurance, une inquiétude me saisit et je lui demande :

— Où allons-nous ?

Il ajuste sa veste avec assurance et répond :

— Dans un endroit plus paisible. D’abord, j’aimerais voir jusqu’où tu es prête à aller lors d’une véritable séance. Ensuite, nous aviserons pour la suite, s’il doit y en avoir une.

À cet instant précis, un taxi s’arrête juste devant nous, prêt à nous emmener où bon nous semble.

Quand a-t-il eu l’occasion de demander un taxi ? Aurait-il pu le prévoir auprès de la réceptionniste ?

Bien que je n’aie aucune idée, ni du comment ni du pourquoi, je monte à sa suite dans le taxi qui démarre, sans même demander notre destination.

Voilà une situation bien étrange. Je ne comprends pas du tout ce qu’il se passe ici.

Je pense alors que nous roulons, je garde le silence tout en étant envahie par une multitude d’interrogations. Mais je préfère taire mes doutes, craignant de froisser ou de contrarier cet homme énigmatique. Après quelques minutes, le taxi finit par s’immobiliser, et nous descendons, nous retrouvant dans une ruelle sombre, éclairée seulement par quelques lampadaires.

Évidemment, la nuit rend toute rue obscure dans une telle situation.

Il attrape doucement ma main, m’entraînant à l’intérieur d’un café mystérieux, nommé « Le Couche-Tard », qui reste ouvert 24 heures sur 24.

Je ne savais même pas qu’il existait ce genre d’endroit ici. Mais c’est parfait vu qu’il doit être environ 2 h du matin.

Fort heureusement, à cette heure tardive, l’endroit est presque désert, ce qui nous permettra d’avoir une conversation en toute intimité. Nous choisissons une table au fond, à l’abri des regards indiscrets. Une serveuse approche promptement pour prendre notre commande. Il opte pour un verre de whisky, tandis que je demande un verre de vin blanc.

— Commençons par le commencement, dit-il avec une joie contagieuse. Je me présente, Éros Magnifico. Et toi, comment t’appelles-tu ?

— Moi, c’est Aphrodite Séchât, je réponds, sentant un soupçon d’incertitude dans ma voix, surtout comparé à la confiance qui émane de lui.

Il me sourit, comme pour m’encourager à me détendre, à me laisser aller et lui faire confiance. Il doit sentir mon inconfort.

— C’est un très beau prénom, et je suis sûr que tu le portes à ravir, me complimente-t-il.

Sa remarque me fait rougir une fois de plus, et je suis persuadée que cela ne sera pas la dernière fois ce soir.

— Merci, réponds-je timidement.

— Alors, dis-moi, Aphrodite, pourquoi cherches-tu un dominant ? Tu as pourtant l’air d’une gentille fille, du genre à rechercher un prince charmant plutôt qu’un amant qui pourrait chambouler ta petite vie tranquille.

Ses paroles résonnent dans ma tête, et je prends un instant pour rassembler mes pensées avant de répondre. Pour la première fois de la soirée, je me sens soudainement sûre de moi, de mes désirs.

— J’ai déjà essayé l’histoire du prince charmant, lui confié-je. Mais une fois la magie des débuts disparue, cela devient plutôt ennuyeux comme relation, vous savez ? Je préfère continuer à le vouvoyer, malgré son insistance amicale.

Il acquiesce, me laissant poursuivre tout en arborant un air très intéressé par la suite de mon récit.

— Je n’aime pas m’ennuyer. J’ai tenté de proposer à mon ex de s’essayer à des jeux un peu plus… comme ceux que j’espère pouvoir partager un jour avec vous. Mon cœur s’accélère alors que j’évoque ces désirs enfouis.

Après une longue discussion, il a fini par accepter pour me faire plaisir. Au début, cela m’a comblée de bonheur. Cependant, il n’était pas vraiment enthousiaste et s’y lançait à reculons. Il n’avait pas l’assurance nécessaire pour… Comment dire ? Je n’ai pas réussi à le respecter comme il se doit. Même quand il essayait de me punir, il n’y croyait pas vraiment, et moi non plus. Alors, je me rebellais, et finalement, c’était très décevant.

— Je vois. Si je comprends bien, il te faut un dominant capable de te contrôler et de te remettre à ta place quand il le faut, me demande-t-il un sourire aux lèvres, comme s’il anticipait déjà une future remise en place.

Je me sens légèrement mal à l’aise, craignant d’avoir moi-même exigé quelque chose qui pourrait finalement me déplaire.

— Si on veut… réponds-je, hésitante, mais déterminée à être honnête avec lui.

Après cette brève présentation, Éros poursuit avec des questions variées, des plats que je préfère à mes positions favorites lors d’un acte passionné. Il va même jusqu’à aborder le sujet délicat de la douleur, en me demandant si c’est un genre d’aphrodisiaque pour moi. Effrayée, je lui réponds que non, il ne laisse rien paraître sur son visage impassible face à mes réponses. Je sens que le courant passe bien entre nous, malgré son expression fermée et presque autoritaire. J’ai l’impression qu’il veut me convaincre qu’il est un bon dominant, mais ses yeux pétillent d’imagination pour tout ce qu’il prévoit de me faire subir, et rien qu’à cette idée, mon bas-ventre se contracte d’excitation.

Vers 5 heures du matin, bien que la nuit persiste, il décide qu’il est temps de nous séparer. Il me demande mon numéro de téléphone, et me dit qu’il me contactera dans les jours à venir pour me donner les instructions de notre prochaine rencontre. Après lui avoir donné mon numéro, il se lève et s’éloigne. Je le rappelle pour lui demander son numéro, mais il refuse catégoriquement de me le donner.

Intriguée, je lui demande pourquoi. Il me répond d’un ton calme et déterminé :

— À partir de maintenant, tu feras les choses comme je les aurai décidées. Si tu tentes de discuter, cela ne se passera pas très bien pour toi.

Sans me laisser l’opportunité de répondre, il se retourne et quitte le café, s’éloignant dans ce petit matin qui me paraît singulièrement étrange.

Après qu’il a disparu de ma vue depuis un moment, je réalise que nous n’avons pas payé nos consommations. Je me dirige donc vers le comptoir pour régler l’addition. La serveuse m’ignore un moment, trop occupée à séduire un homme accoudé au bar. Lorsqu’elle remarque enfin ma présence, elle s’approche de moi et me demande d’un ton peu aimable :

— Il vous faut autre chose ?

— Non, j’aimerais juste régler pour nos consommations, répondis-je poliment.

Elle me regarde perplexe avant de répondre :

— Mais… Votre ami a déjà payé.

— Oh, vraiment ? Euh… Très bien alors. Bonne journée.

— Bonne journée à vous aussi, me dit-elle avant de retourner s’occuper de l’homme qui semble grandement l’intéresser.

En quittant le café, je me demande quand Éros a bien pu régler l’addition, mais je n’arrive pas à trouver la réponse.

Peut-être lui avait-il discrètement donné un billet quand elle nous a apporté les boissons, mais je n’en avais rien remarqué. C’est fou comme Éros arrive à me déstabiliser complètement ! J’étais complètement absorbée par notre discussion, si bien que j’ai tout oublié de ce qui m’entourait. Il aurait pu y avoir une fusillade dans la rue, je ne m’en serais même pas rendu compte !

Après avoir quitté le café, j’appelle un taxi sans même savoir exactement où je me trouve. Je donne simplement le nom du café à l’opérateur téléphonique qui me promet l’arrivée d’un taxi dans les cinq prochaines minutes. Je le remercie chaleureusement et je reste plongée dans mes pensées. La soirée que j’ai passée avec Éros a été incroyable, malgré quelques moments gênants. Il semble être un vrai dominant, expérimenté et sûr de lui, et je n’ai pas été totalement ridicule. Le bilan est donc plutôt positif, ce qui me met de bonne humeur.

De retour chez moi, les jours suivants sont remplis d’attente et d’impatience. Je gère ma boutique de lingerie de luxe grâce à une équipe compétente, ce qui me laisse du temps pour flâner sur des forums où des personnes partagent leurs expériences en domination et soumission. Ces récits nourrissent mon imagination débordante, me donnant encore plus envie de revoir Éros. Bien que, par moments, l’idée qu’il ne me contacte jamais me traverse l’esprit, je la chasse rapidement. Je refuse d’envisager cette possibilité, car Éros occupe désormais une place spéciale dans mes pensées.

Chapitre 2

Je m’éveille nue, dans une pièce sombre, un bâillon étouffe mes paroles et m’empêche de crier. Mes poignets sont enchaînés aux barreaux du lit sur lequel je suis allongée, me laissant impuissante face à cette situation oppressante. Mon cœur s’emballe, happé par l’adrénaline qui pulse dans mes veines. Une voix masculine résonne dans l’obscurité, glaciale et envoûtante à la fois.

— Ce n’est pas la peine de te débattre comme ça, ma jolie. Tu ne sortiras pas d’ici, à moins que je ne le décide.

Ses mots pénètrent mon esprit, et je me fige, tentant de distinguer les contours de cet homme mystérieux dans les ténèbres. Soudain, une main ferme attrape ma cheville droite, provoquant un cri étouffé. En un instant, elle est attachée à un des barreaux du lit. Je lutte de toutes mes forces lorsque l’homme s’empare de mon autre cheville, mais très vite, ses grandes mains puissantes maîtrisent ma jambe et la lient de la même manière que l’autre.

— C’est beaucoup mieux comme ça, murmure-t-il d’une voix assurée.

Il passe ses mains sur mon cou, bien qu’il ne soit qu’à quelques centimètres de moi, je ne le vois toujours pas. Ses mains caressent ma peau, descendant lentement vers mes seins. Je sens qu’il pose sa bouche sur mon téton droit. D’abord, il ne fait que lécher le bout, mais très vite, il le prend à pleine bouche, le suce, tire légèrement dessus. Un gémissement m’échappe, malgré moi, face à cette situation enivrante.

Soudain, je me retrouve… assise… sur mon propre lit, dans ma chambre, en sécurité.

Ce n’était qu’un rêve, ou… plutôt un cauchemar ?

Je n’ai pas le temps de me poser plus de questions, car mon smartphone se met à sonner à ce moment-là. Je tâtonne à la recherche de l’objet en question avec des gestes mal coordonnés, dus à mon réveil précipité.

— Allo ? je réponds d’une voix mal assurée.

— Ce soir à 20 heures tu viendras à la place de l’étoile de Marne, tu porteras une robe noire avec un décolleté et je veux que tu restes sans culotte, c’est compris ? m’ordonne une voix suave au bout du fil, elle me semble provenir d’Éros.

— Ou… Oui… je réponds sans être sûre que ce soit vraiment lui.

— Bien… répond la voix et sans un mot de plus, je me retrouve à écouter la tonalité, car il a déjà raccroché.

Je reste un moment à écouter la tonalité et à essayer de rallumer mon cerveau. Je me repasse la conversation dans ma tête, cela doit être Éros qui m’a enfin donné des instructions, cela fait déjà une semaine que j’attendais de ses nouvelles.

Eh bien finalement, il ne m’a pas oublié.

Je cherche dans mon répertoire le dernier appel reçu pour voir le numéro de la dernière personne qui m’a appelé, mais il s’affiche simplement comme « numéro inconnu ». Je regarde l’heure, il est déjà presque midi.

Merde, il faut absolument que je passe sous la douche ! Que je me fasse une épilation totale. Que je prenne rendez-vous chez le coiffeur et que je passe en ville pour faire du shopping ! Parce qu’il me faut une nouvelle robe et de nouveaux accessoires pour ce soir. Et tout ça en moins de 7 heures ! Parce que Marne n’est pas vraiment la porte à côté de chez moi et il est hors de question que je sois en retard !

D’un bond, je quitte mon lit et attrape des vêtements au hasard dans mon armoire. La hâte me pousse vers la salle de bain. Là, je compose le numéro du coiffeur.

— Coiffeur les belles tifs, bonjour. Céline à l’appareil, que puis-je pour vous ? me demande une femme sur un ton enjoué.

— Bonjour, j’aurais besoin d’un rendez-vous pour un brushing, je réponds d’un ton légèrement pressé.

— Et pour quand est-ce que vous en auriez besoin ? m’interroge-t-elle.

— Pour aujourd’hui, si c’est encore possible ? je la presse.

Une attente fébrile suit son silence à l’autre bout du fil. Au bout de quelques instants, elle reprend la communication.

— Oui, il me reste une place, pour aujourd’hui à 16 heures, est-ce que cela vous convient ? me demande-t-elle.

— Oui, ce sera parfait, réponds-je, ressentant un soulagement mêlé d’excitation.

— Très bien, alors à cet après-midi, conclut-elle.

— Merci beaucoup.

Après avoir raccroché, je noue mes cheveux en une queue haute pour les préserver de l’eau sous la douche. Je me glisse ensuite sous les jets chauds, savourant ce moment fugace de répit. Une fois propre, je me sèche rapidement et m’habille. Mon reflet dans le miroir me fait sourire : je suis vêtue d’un t-shirt noir et d’un jean assorti, les sous-vêtements choisis ont également cette teinte sombre.

Il a demandé du noir, il va être servi !

Déterminée à ne laisser aucune place à l’incertitude, je me lance dans une course contre la montre. L’inconnu et la sensualité m’attendent ce soir, et je suis prête à tout pour répondre à l’appel énigmatique d’Éros.

À 18 heures 50, je jette un dernier coup d’œil à mon reflet. La coiffeuse m’a fait une coiffure magnifique, avec une tresse couronne, qui à la fois dégage mon visage et laisse mes longues mèches cascader dans mon dos. Mon maquillage est plus discret que celui de la soirée précédente, composé d’un fard à paupières brun clair parsemé de paillettes dorées, un peu de mascara, d’eye-liner et une touche de gloss pour faire briller mes lèvres.

La robe noire que j’ai achetée cet après-midi me va à ravir. Son bustier plongeant dévoile subtilement mon soutien-gorge en dentelle rouge, l’un de mes modèles préférés, et le bas évasé atteint délicatement mes chevilles. J’ai également craqué pour des bijoux assortis : un collier doré avec un pendentif en fausse pierre de saphir, des boucles d’oreilles et des bracelets. Pour couronner le tout, j’ai fait une folie en acquérant des escarpins de 10 cm de haut à effet dentelle noire et or.

Je souris, satisfaite du résultat, avant de saisir mes clés de voiture, une Toyota Supra rouge, et de descendre au sous-sol où se trouve mon garage. Une fois installée dans mon véhicule, je me sens étrange sans porter de culotte, mais en même temps, cela m’émoustille d’une manière excitante. J’allume le moteur et me dirige vers cette soirée qui s’annonce des plus captivantes.

À 19 h 45, j’arrive déjà et me gare à proximité de la place de l’étoile. Malheureusement pour moi, cet endroit est vaste, parsemé de luxueuses boutiques, de restaurants chics et de boîtes de nuit ultra sélectes. Une magnifique fontaine trône au centre, représentant une chute d’eau sur une pente de pierre. Je me dis que c’est un bon point de repère pour un lieu aussi étendu, mais Éros ne m’a pas précisé où il m’attendrait. Sans la moindre idée de la direction à prendre, je crains de me perdre dans cet espace immense.

À 19 h 50, je reçois un SMS :

Rendez-vous à 20 h 01, à La Rosa !

OK, j’ai 11 minutes pour trouver un établissement que je ne connais pas. Le seul indice que j’ai, c’est son nom, mais étant donné que je ne suis jamais venue ici. Ce nom ne m’aide pas vraiment, je n’ai aucune idée de vers où je dois me diriger. Cela risque d’être légèrement compliqué !

Quasiment instantanément, je reçois un lien internet que j’ouvre immédiatement, découvrant un compte à rebours de ces fameuses 11 minutes qui me séparent de ce rendez-vous mystérieux. Mon cœur s’emballe davantage, et une sensation d’urgence m’envahit.

— Eh merde ! dis-je à voix basse, réalisant que je n’ai que très peu de temps pour me rendre à « La Rosa ».

Je quitte la voiture avec précipitation, mais mes maudits escarpins compliquent mes déplacements. Je ne sais ni marcher vite ni courir avec grâce. Cependant, il n’y a pas de temps à perdre, alors je décide de mettre de côté mon orgueil et de jouer la cruche pour obtenir de l’aide.

Juste au moment opportun, je croise un jeune homme de mon âge, grand et musclé. La pénombre de la nuit rend difficile la distinction de ses traits, mais il émane de lui une aura rassurante. Je fais semblant de trébucher, jouant le rôle de la maladroite, et je frôle presque la chute grâce à mes talons hauts.

— Oh, excusez-moi ! m’exclamé-je, en accentuant ma voix pour paraître plus vulnérable. Ces talons, quel calvaire !

Le jeune homme éclate de rire, mais son regard est doux. Il répond avec gentillesse :

— Ce n’est rien, mais faites attention. Vous pourriez vous faire mal, accompagnant ses mots d’un clin d’œil complice.

Poursuivant mon jeu, je réponds d’une voix légèrement timide :

— Euh, oui, je ferais attention. Excusez-moi, je sais que j’abuse, mais pourriez-vous, s’il vous plaît, m’indiquer où se trouve La Rosa ?

Son sourire s’élargit, révélant une pointe de malice dans ses yeux.

— Je peux même faire mieux, je peux vous y accompagner et vous empêcher de tomber, vu que c’est là que je me rends. J’y travaille, comme barman.

J’acquiesce timidement, touchée par sa proposition.

— Ou… oui, d’accord, merci beaucoup.

Barman, hein ? Alors ça doit être une boîte de nuit.

Je saisis son bras, acceptant avec reconnaissance son aide pour marcher avec plus d’assurance dans mes talons impraticables. Ensemble, nous suivons le chemin qui nous mène à « La Rosa », tout en discutant brièvement.

Bientôt, nous apercevons l’enseigne de l’établissement, et il annonce d’une voix enjouée :

— Nous y voilà.

Je vérifie l’heure sur mon portable et réalise qu’il me reste 3 minutes avant le début de mon rendez-vous avec Éros.

— Merci beaucoup, lui dis-je, le regardant avec une sincère gratitude. Je vais attendre mon ami ici.

Il a l’air déçu, néanmoins il se retourne et entre dans le restaurant sans rien ajouter.

Le froid hivernal me pénètre, faisant frissonner tout mon corps sous mon manteau. Les minutes s’écoulent lentement, semblant s’étirer à l’infini tandis que j’attends avec impatience et appréhension. Mes yeux restent fixés sur la minuterie de mon portable, mon cœur bat la chamade, mêlant excitation et nervosité.

À une minute près de l’heure convenue, je décide que je ne peux plus attendre. Je respire profondément pour me donner du courage, puis je pousse la porte du restaurant.

Lorsque j’entre dans La Rosa, l’ambiance m’enveloppe instantanément. L’intérieur dégage une atmosphère envoûtante, avec une musique électro qui crée une ambiance festive, cependant pas trop forte. Cela permet aux personnes assises à la même table de s’entendre aisément, tout en préservant une certaine intimité avec les autres convives. Un barman, pas celui qui m’a accompagnée, s’affaire derrière le comptoir, jonglant habilement avec les bouteilles pour préparer des cocktails artistiques.

L’intérieur est un savant mélange d’élégance et de modernité. Les murs noirs, blancs et or confèrent une atmosphère chic et raffinée. Les tables laquées sont judicieusement disposées, offrant aux convives une intimité bienvenue malgré l’animation environnante. Les chaises blanches, rehaussées de tissu blanc et or, ajoutent une touche de confort et d’élégance à l’ensemble.

Je suis charmée par ce lieu mystérieux et envoûtant, qui semble être le cadre idéal pour une rencontre aussi intrigante que celle que j’attends avec Éros. Mon cœur bat la chamade, et je sens l’excitation monter en moi à mesure que les secondes s’égrènent, m’approchant inexorablement de ce rendez-vous mystique.

— Mademoiselle ! m’interpelle le réceptionniste, et vu son air agacé, ça ne doit pas être la première fois qu’il m’appelle. Comment vous vous appelez ?

— Aphrodite Séchât, je lui réponds timidement, désolée de l’avoir fait patienter.

Le réceptionniste consulte son livre de réservation et j’entends mon téléphone vibrer pour signaler que le compte à rebours a pris fin. Éros entre dans le restaurant, vêtu avec élégance, un sourire malicieux aux lèvres, et il m’entoure de son bras avec une certaine aisance.

— La réservation est au nom de Magnifico, dit-il, interrompant le réceptionniste avant qu’il n’ait pu dire quoi que ce soit.

La réaction du réceptionniste est instantanée, son visage pâlit, et il se dépêche de nous conduire à notre table sans même appeler un serveur. Dans sa précipitation, il quitte son poste, nous emmenant le plus vite possible vers notre destination.

Éros a un charisme indéniable qui lui permet d’exercer une influence presque magnétique sur les gens autour de lui. Alors que nous avançons dans le restaurant, je ne peux m’empêcher de ressentir un mélange d’excitation et d’appréhension.

Le réceptionniste nous guide jusqu’au fond du restaurant, où une table intime et discrète nous attend, légèrement à l’écart des autres. Les lumières tamisées ajoutent une touche mystérieuse à l’ambiance déjà électrique de La Rosa.

— Voici votre table, déclare-t-il, alors que nous arrivons devant une table élégamment dressée pour deux devant la grande baie vitrée, offrant une vue imprenable sur la superbe fontaine.

Les deux tables voisines sont vides, ce qui nous assure un certain degré d’intimité. Le réceptionniste demande avec courtoisie :

— Cela vous convient-il ?

Au même moment, un serveur arrive à notre table pour prendre en charge notre service.

— Oui, merci, répond Éros en s’orientant vers la chaise située la plus éloignée de l’allée.

Le serveur prend l’initiative de tirer ma chaise pour me permettre de m’asseoir, tandis qu’Éros prend place en face de moi. Une fois le réceptionniste parti, Éros plonge son regard dans le mien pendant un bref instant avant de remarquer d’un ton neutre :

— Tu étais en avance.

Son visage n’exprime pas ce qu’il en pense réellement, me laissant dans l’incertitude quant à savoir si c’est une bonne chose ou non.

— Je ne voulais surtout pas vous faire attendre, réponds-je, cherchant à apaiser les éventuelles tensions causées par mon avance.

Éros hoche la tête comme pour signifier qu’il comprend, cependant il me dévisage avec intensité, comme s’il cherchait à lire dans mes pensées à travers mes yeux. Je me sens vulnérable sous son regard scrutateur. Mais avant qu’il ne puisse répondre, un serveur arrive avec les cartes du menu et nous demande si nous désirons un apéritif. Éros commande un gin-tonic tandis que je choisis un Kir Royal. Lorsque le serveur s’éloigne pour chercher nos boissons, je reste attentive, attendant de savoir ce qui ressort de la réflexion d’Éros.

— J’apprécie que tu aies préféré venir en avance pour ne pas me faire attendre. Néanmoins, je te préviens : la prochaine fois que tu arrives à nouveau en avance, il y aura des représailles. Je laisse passer pour cette fois, car tu ne connais pas encore les règles du jeu. Mais sache que si je dis 20 h 01, c’est exactement ce que je veux et rien d’autre ! déclare-t-il avec fermeté.

Mes yeux s’écarquillent, surprise d’avoir peut-être commis une erreur, mais je n’ose pas répondre.

Évitons de faire deux erreurs en quelques minutes.

Éros me regarde droit dans les yeux, prêt à continuer la discussion, mais le serveur nous interrompt en nous apportant nos boissons.

Fichu service trop rapide !

— Vous avez choisi ? demande le serveur après avoir posé nos verres.

Éros fixe le serveur d’un regard glacial et réplique d’une voix sèche :

— Non, et ne revenez pas nous importuner avant que je ne vous fasse signe. À ce moment-là, ne nous faites pas attendre !

Le serveur, étrangement impassible face à la réplique cinglante d’Éros, s’éloigne d’un pas assuré. Une fois hors de portée d’ouïe, Éros reprend notre conversation d’un ton charmeur.

— Je m’excuse, si je te semble un peu trop exigeant. C’est juste que j’attache beaucoup d’importance à la ponctualité, mais je comprends que tu ne connaissais pas mes attentes. Maintenant que tu le sais, je suis persuadé que tu ne commettras pas la même erreur.

Aurait-il peur de me faire fuir ? 

Je lui adresse un sourire, rassurée par ses paroles et lui réponds :

— Ne vous inquiétez pas, je ferai en sorte d’être à l’heure la prochaine fois.

— Bien, et maintenant si nous commencions à profiter de cette magnifique soirée ? propose-t-il, son sourire malicieux éclairant son visage envoûtant.

Je lui adresse un sourire timide, curieuse de savoir ce qu’il a en tête pour la suite de la soirée. Éros ouvre sa carte avec élégance et déclare :

— Et si on passait aux choses sérieuses ? J’ai envie de connaître tes goûts, alors choisis une entrée, un plat et un dessert.

— D’accord, acquiescé-je.

Je prends une gorgée de mon Kir Royal pour apaiser ma gorge sèche. Il est tellement bon que je ne peux m’empêcher de soupirer de délice.

— Je note que tu aimes le champagne, dit-il tout en me souriant complice.

— J’avoue que c’est l’une de mes boissons préférées, répondis-je sincèrement.

— C’est une information qui pourrait s’avérer précieuse, réplique-t-il avec une lueur malicieuse dans les yeux.

Après un moment à étudier le menu, je finis par faire mon choix. Lorsque je relève les yeux, je réalise qu’Éros m’observe depuis un moment déjà, me surprenant dans mon hésitation.

— Tu as choisi ? demande-t-il, un sourire en coin qui montre qu’il a remarqué mon trouble.

— Oui, répondis-je.

— Très bien, je t’écoute, dit-il en hochant à peine la tête, son expression sérieuse et exigeante.

Ses mots portent une autorité qui me pousse à obéir sans hésitation.

— Je prendrais bien une salade tomate mozzarella en entrée, en plat des pennes gratinées à la pepperoni piquante et en dessert un tri délice, énonçai-je d’un ton résolu.

Il hoche imperceptiblement la tête, et son sourire a disparu quand il reprend la parole.

— Avant de passer commande, je dois te poser une question. As-tu l’intention de rentrer chez toi après notre repas ? Ou puis-je t’enlever pour le week-end ?

La proposition me prend de court, et je me retrouve tiraillée entre l’excitation et la nervosité. Rapidement, je me lance dans une introspection rapide, pesant les possibilités.

Du calme, réfléchis par étapes !

As-tu des obligations pour ce week-end ? Non.

Est-ce que tu peux laisser ta voiture où elle est ? Oui.

Quelqu’un risque-t-il de se faire du souci pour toi ? Peut-être.

Est-ce que cela t’intéresse vraiment ? Non.

Éros semble remarquer mon agitation intérieure et me taquine avec un sourire moqueur.

— Eh bien ça a l’air de cogiter sérieusement là-dedans, me lance-t-il.

— Oui, désolée, répliqué-je en rougissant légèrement. Oui… Enfin, je veux dire, non, je n’ai rien de prévu.

Le charmeur qu’il est, Éros enchaîne avec une question qui me fait hésiter :

— Cela veut dire que tu seras toute à moi ce week-end ?

Je me sens déstabilisée par sa manière de poser cette question, mais je décide finalement de me lancer.

Et puis, merde ! Lance-toi !

Me dit ma voix intérieure, me poussant à prendre une décision. Je le regarde dans les yeux, déterminée et prête à me laisser entraîner dans cette aventure fantastique qui s’offre à moi.

Je hoche timidement la tête et son sourire s’élargit, illuminant son regard d’une sincérité troublante. C’est la première fois que je le vois sourire aussi spontanément. Ensuite, il se retourne pour interpeller un serveur, mais il n’en faut pas plus pour que deux d’entre eux se précipitent vers nous. Je porte mon verre à mes lèvres pour cacher mon hilarité face à leurs réactions.

Mais qui est-il donc ? Je ne connais personne qui ait autant de confiance en soi pour traiter les gens comme il le fait, et encore moins qui arrive à se faire obéir de la sorte.

J’évite soigneusement de regarder le serveur qui est juste à côté de notre table, sinon je risque d’éclater de rire à tout moment.

— Vous désirez, monsieur ? demande celui qui est arrivé en premier, tandis que le second tente de se faufiler discrètement ailleurs, évitant tout contact visuel avec Éros.

Genre ; non, non, je ne me dirigeais pas vers vous.

— Passer commande, rétorque Éros, qui n’a aucun mal à garder son sérieux malgré la situation.

En même temps, si je me base sur ce qui se passe ici, Éros doit avoir l’habitude que les gens se comportent ainsi avec lui.

Le serveur se saisit de son calepin, prêt à noter notre commande, et Éros poursuit :

— Alors en entrée, ce sera une salade tomate mozzarella et une salade de crevette, en plat nous prendrons des pennes gratinées à la pepperoni piquante et une pizza spéciale viande piquante, et en dessert, nous voudrions un tri délice et un tiramisu au spéculoos.

Bien que le serveur soit toujours en train de noter notre commande dans son calepin, il continue de nous parler comme si de rien n’était :

— Très bien, monsieur. Et comme boisson, que souhaitez-vous ?

— Du champagne se mariera très bien avec tout cela, n’est-ce pas, très chère ? lui répond-il tout en me lançant un sourire malicieux.

— Bien sûr, rien de tel que de fines bulles pour accompagner un délicieux repas, j’acquiesce, entrant dans le jeu.

— Quel champagne désirez-vous ? demande le serveur, mais il ne fait aucun doute qu’il s’adresse uniquement à Éros.

— Je vous fais confiance pour nous apporter la meilleure bouteille de votre cave, répond Éros d’un ton assuré.

— Il vous faudra autre chose ? interroge le serveur.

— Non, ce sera tout, conclut Éros avec un sourire satisfait.

Le serveur repart aussi vite qu’il est venu, saisi par la prestance d’Éros. Éros me sourit et me félicite :

— Tu as une bonne répartie, tu ne t’es pas laissé prendre au dépourvu.

— Merci, mais on va dire que ce n’était pas trop dur, vu les réactions des serveurs, réponds-je, amusée.

— Effectivement, c’est assez… divertissant, dit Éros, tout sourire.

Lorsque nos entrées arrivent, un serveur ouvre une bouteille de champagne devant nous. Je ne saurais dire si c’est une bouteille connue, car le serveur la montre uniquement à Éros avant de lui faire goûter. Une fois que nous sommes servis, il repart avec la bouteille.

Je contemple ma salade tomate mozzarella, qui a l’air délicieuse, mais je n’ose pas commencer à manger avant qu’Éros n’entame son plat. Il prend une bouchée de sa salade de crevettes avec un air d’appréciation.

— C’est délicieux, dit-il m’encourageant à commencer à mon tour.

Je me permets alors de déguster ma propre entrée, et je suis agréablement surprise par l’explosion de saveurs dans ma bouche. La fraîcheur des tomates se marie parfaitement avec la douceur de la mozzarella, et chaque bouchée est un véritable régal.

Tout en savourant notre repas, la conversation entre Éros et moi coule naturellement. Nous abordons des sujets légers, apprenant à nous connaître peu à peu.

Le champagne coule à flots, et l’atmosphère devient de plus en plus enjouée au fur et à mesure que nous nous laissons emporter par cette soirée magique. Nos rires se mêlent à ceux des autres convives, et l’effervescence de La Rosa crée une bulle d’intimité autour de notre table.

Le dessert arrive, et je savoure chaque bouchée de mon tri délice, et je lui offre une cuillère de mon dessert. Il sourit en me remerciant, et je suis émerveillée de voir à quel point ses yeux pétillent lorsqu’il est heureux.

La soirée se poursuit, rythmée par nos rires, nos échanges complices et le partage de nos envies et de nos désirs. Je me sens vivante, transportée dans un monde où le temps semble s’arrêter, où chaque instant est empli de magie.

Finalement, lorsque les derniers convives commencent à quitter le restaurant, l’addition nous est apportée, et Éros refuse catégoriquement de me laisser payer ma part. Bien que touchée par son geste, ce n’est pas habituel pour moi de laisser un homme payer pour moi. Je suis une femme forte et indépendante, mais je le laisse faire, n’ayant aucune envie de me prendre la tête avec lui.

— Allez, il est l’heure pour nous de rentrer, dit-il doucement.

Sans hésitation, je prends sa main, sentant une connexion profonde entre nous. Je réalise rapidement que l’alcool me rattrape, et je tangue légèrement sur mes jambes. Éros semble amusé par la situation, lui aussi ayant bu autant que moi, alors que le serveur nous servait à chaque occasion. Pourtant, malgré sa consommation, il ne montre aucun signe d’ivresse. Gentiment, il me propose son bras pour m’aider à marcher, et je m’accroche à lui comme si ma vie en dépendait.

Déjà que je galère à marcher avec des talons de dix centimètres en temps normal, avec un peu trop d’alcool dans le sang, ce n’est définitivement pas mieux.

Éros sort son téléphone portable et compose un numéro, puis déclare :

— Viens devant le restaurant, nous rentrons.

Sans attendre de réponse, il raccroche. Une fois que nous franchissons le seuil du restaurant, je remarque une magnifique limousine blanche se garer juste devant nous. Éros me guide droit vers elle, et le chauffeur nous ouvre la porte. Avec l’aide d’Éros, je monte à l’intérieur de la limousine. Je ris sans raison apparente, envahie par un sentiment de bonheur. Une fois que le chauffeur démarre, je remarque qu’il y a une vitre teintée entre nous et lui.

— Cette limousine est à vous ? je demande avec étonnement.

— Bien sûr, répond Éros, reprenant son air distant et sérieux. On va commencer à jouer, annonce-t-il avec un soupçon de malice.

Éros me dévisage de la tête aux pieds avec une intensité presque dévorante, capturant chaque détail. Puis, d’un geste délibéré, il retire sa veste de costume, dénoue sa cravate d’un mouvement fluide et déboutonne méthodiquement ses boutons de manchette.

— Je vois qu’en apparence tu as suivi mes instructions, dit-il en passant le dos de sa main sur le renflement de mes seins.

Ce geste simple interrompt brusquement ma respiration, laissant mon bas-ventre se contracter d’anticipation et de désir. Les sensations qui en découlent réveillent en moi un frisson que je n’avais pas ressenti depuis bien longtemps, faisant naître une électricité nouvelle dans l’air.

— Mais as-tu tout respecté ? me questionne-t-il, mais avant que je puisse répondre, il poursuit : Non, je ne veux pas que tu me répondes. Je veux vérifier par moi-même.

Son regard pénétrant ajoute :

— Viens t’asseoir sur mes genoux.

Sans la moindre hésitation, je me plie à son ordre. Je m’installe en m’asseyant, le dos tourné vers lui, mes jambes se resserrant instinctivement l’une contre l’autre dans une attitude protectrice. Cependant, l’agilité d’Éros entre rapidement en jeu, et d’un geste fluide, il écarte ses genoux. Cette soudaine manœuvre me prend par surprise, me faisant m’asseoir sur le siège de façon inattendue.

Soudain, Éros saisit doucement mes jambes, les plaçant délicatement sur les siennes, les écartant avec une aisance calculée. Mes pieds se trouvent en suspension, ne touchant plus le sol, tandis que mon dos est maintenu pressé contre la poitrine à la fois musclée et solide d’Éros. Je sens, une bosse au niveau de son bas ventre, manifestation de son contentement de la situation et de son envie de jouer avec moi.

Avec une lenteur calculée, presque cruelle dans son effet exaspérant, il commence à remonter ma robe, centimètre par centimètre. Mon corps tout entier devient statue, chaque fibre en éveil, tandis que je retiens ma respiration, attendant dans une anticipation électrisante. Lorsque finalement mon intimité se dévoile ainsi, il explore doucement du bout des doigts l’extérieur de cette zone soigneusement épilée quelques heures auparavant.

— Tu as été incroyablement obéissante. Tu as même pris en compte des détails que je n’avais pas mentionnés, observe-t-il d’un ton envoûtant tout en commençant à caresser mon intimité.

Ma respiration s’accélère, mais je tente de garder mon calme en lui répondant :

— Oui, je voulais être sûr que rien ne vous dérange.

Chaque effleurement de sa main experte provoque un frisson délicieux qui parcourt mon corps, trahissant mes réactions face à ses attentions habiles.

— Il va falloir récompenser tous ces efforts, déclare-t-il d’un air satisfait, une lueur malicieuse dans les yeux.

Les caresses s’intensifient, gagnant en vitesse et en précision, comme s’il connaissait chaque centimètre de ma peau mieux que moi-même. Les gémissements involontaires qui s’échappent de mes lèvres révèlent sans détour le plaisir qu’il suscite en moi. Soudain, sa voix résonne à nouveau :

— Rassis-toi à côté de moi.

L’ordre est impérieux, et je m’empresse de me conformer, me plaçant à ses côtés avec une docilité fiévreuse. Alors que mes doigts glissent pour ajuster ma robe, sa main s’abat doucement sur mon poignet, m’arrêtant net. Sa voix, douce et basse, me parvient comme un murmure envoûtant :

— Non, je veux pouvoir y accéder.

Éros se dirige ensuite vers l’arrière de la limousine, laissant derrière lui une aura d’anticipation palpable. De là, il extrait une bouteille de champagne d’un mini frigo.

Je devrais probablement refuser d’en boire, vu mon état actuel, mais je n’ai pas envie de tout gâcher.

De retour à mes côtés, il libère le bouchon de la bouteille de champagne avec un petit « pop » caractéristique, et ses conseils me parviennent d’une voix riche en promesses :

— Installe-toi confortablement au fond de ton siège, et écarte tes jambes au maximum.

Obéissant docilement, je me dispose comme il le demande, ressentant mon cœur s’accélérer à l’idée de ce qui va suivre. Il se positionne à genoux devant moi, entre mes jambes écartées, un verre de champagne en main, créant une proximité électrisante.

— Ferme les yeux, Aphrodite, murmure-t-il doucement.

Une fois de plus, j’obéis, me laissant envelopper par l’obscurité. Les doigts d’Éros, désormais légèrement frais au contact, se mettent à explorer délicatement l’extérieur de mon intimité. La sensation est à la fois fraîche, surprenante et pourtant agréable. Lorsque son toucher effleure doucement mon clitoris, un gémissement m’échappe malgré moi, mes cuisses se resserrant instinctivement. Cependant, Éros les écarte à nouveau d’un ton autoritaire, teinté de réprimande :

— Aphrodite, tiens-toi tranquille ! Et n’ouvre surtout pas les yeux.

Je m’efforce de relâcher complètement toute tension, préparée à ce qui va suivre. Lorsque le liquide frais et pétillant du champagne coule sur mon intimité, je réprime habilement tout sursaut qui menace de me trahir. Ensuite, la douceur de sa langue léchant délicatement la peau imprégnée de champagne m’envoie un frisson mêlé d’appréhension et d’excitation, parcourant mon être.

Alors qu’il se met à explorer mon clitoris avec sa langue, une vague de plaisir m’envahit, provoquant un gémissement instinctif. Mais lorsqu’il passe à sucer et à mordiller avec une intensité accrue, le plaisir atteint un sommet, alors je tente de l’éloigner, je m’exclame involontairement :

— Oh mon dieu !

La réaction ne se fait pas attendre. Sa voix gronde, pleine de mécontentement :

— Aphrodite ! Si tu continues à t’agiter ainsi, non seulement je vais te maîtriser et t’attacher, mais en plus, une fois chez moi, tu seras punie ! Veux-tu vraiment passer de ta première récompense directement à ta première punition ?

— Non ! m’exclamé-je, un peu paniquée. Mais…

Cependant, avant que je ne puisse dire quoi que ce soit d’autre, il coupe net :

— Il n’y a pas de, mais, tranche-t-il d’un ton implacable. Tu fais ce que je te dis, à moins que tu ne désires des représailles.

Mon souffle s’accélère, mêlant l’excitation à l’appréhension, tandis que je me résigne à obéir, le cœur battant la chamade. Un silence tendu s’installe, et je me rassois profondément dans le siège, cherchant à apaiser son mécontentement. Après avoir refermé les yeux, je sens à nouveau le liquide frais du champagne verser sur ma peau, annonçant le retour de ses caresses. Éros reprend ses explorations avec une détermination sensuelle, sa langue dansant autour de mon clitoris, avant de s’y attarder à nouveau.

Cette fois, lorsque son aspiration et sa morsure douce se font plus insistantes, je m’accroche instinctivement à ma robe, retroussée autour de ma taille. Pourtant, mes gémissements s’échappent de plus en plus fort, ma retenue devenue futile face au plaisir grandissant. L’excitation s’intensifie, et il n’hésite pas à insérer un doigt lentement dans mon intimité, tout en continuant à stimuler mon clitoris avec une passion dévorante. Le rythme s’accélère, et bientôt, je me sens submergée par une vague d’extase qui me pousse à crier de plaisir. Enfin, il relâche son emprise, et je m’effondre sur la banquette, essoufflée et tremblante.

Lorsque je rassemble le courage de rouvrir les yeux, Éros est assis en face de moi, un sourire amusé étirant ses lèvres.

— Je n’ai jamais eu de soumise aussi… sauvage, me confie-t-il, montrant les marques rouges que mes mains ont laissées sur ses bras à un moment donné.

Apparemment, j’ai involontairement lâché ma prise sur ma robe pour m’agripper à lui. La panique m’envahit soudainement :

— Oh non ! Je suis désolée !

— Tu peux, répond-il calmement, mais ne t’inquiète pas. Je te rendrai vite la pareille, car c’est le dominant qui marque sa soumise, et non l’inverse.

Malgré sa fermeté, il conserve un ton doux et rassurant qui m’apaise légèrement.

— D’accord, réponds-je, tentant de retrouver mon calme.

Je réalise alors que nous sommes à l’arrêt, mais je ne sais pas depuis combien de temps. Éros perçoit ma perplexité et m’informe :

— On vient seulement d’arriver. Valentin attend que je lui fasse signe d’ouvrir la portière. Te sens-tu capable de marcher ?

Il y a une grande différence entre Éros le dominant, qui est assez dur, et Éros le gentleman, qui est doux et attentionné. 

— Si je peux me tenir à quelqu’un, ça devrait aller, dis-je, rassurée par la présence d’Éros.

Il sourit, l’air visiblement satisfait de lui, conscient d’avoir réussi à me plonger dans cet état.

— Très bien, baisse ta robe, je ne veux pas que Valentin ait droit à ce magnifique spectacle, désormais cela n’appartient qu’à moi ! dit Éros avec un regard possessif.

Alors que je remets ma robe en place, Éros s’assoit près de moi et m’embrasse langoureusement. Le goût du champagne mêlé à celui de mon intimité sur sa langue me surprend agréablement. Je suis troublée, perdue dans cette étreinte passionnée, et je ne vois pas le signe qu’Éros fait au chauffeur. Cependant, je réalise qu’il ouvre la portière pour nous. Éros sort en premier et tend la main pour m’aider à descendre de la limousine. Malheureusement, mes jambes vacillent, mais Éros est là, et il me rattrape avec agilité, me serrant contre lui. Son odeur envoûtante m’envahit, un mélange de senteurs luxueuses et de virilité musquée. Je m’enivre de son parfum, sentant mon cœur battre de plus en plus fort.

— Mademoiselle semble avoir besoin de se reposer. Allez prévenir la femme de chambre en chef que nous prendrons la chambre rouge ! ordonne-t-il d’une voix assurée.

Chambre rouge ?

Femme de chambre ?

Je dois avoir les idées embrouillées par l’alcool, plus que je ne le pensais.

— Très bien, répond le chauffeur en s’éloignant.

— Aphrodite, ne t’endors pas tout de suite. Nous devons rentrer, me rappelle Éros doucement.

Je me rends alors compte que j’ai posé ma tête sur son épaule, mes yeux fermés. Redressant doucement la tête, Éros enlace doucement sa main autour de ma taille pour me soutenir. Nous tournons nos regards vers un spectacle qui me coupe le souffle : une immense villa, majestueuse et splendide, construite tout en pierre. Bien qu’elle rappelle un château par sa présence imposante, son architecture arbore une allure résolument moderne. En observant cette somptueuse demeure, je réalise pourquoi les pièces possèdent des noms spécifiques, car il y en a tellement qu’il serait impossible de les désigner simplement.

Sous l’effet de la surprise, je m’immobilise brièvement, mais Éros me guide doucement vers l’entrée, encourageant ma progression.

— Allez, courage, Aphrodite. Tu y es presque. Une fois à l’intérieur, nous pourrons nous reposer, m’encourage-t-il d’une voix douce et rassurante.

Quelques instants plus tard, nous franchissons le seuil de la villa, et je me sens comme si j’étais transportée dans un monde ensorcelant. Les couloirs s’étendent en vastes dimensions, empreints d’une élégance somptueuse et d’une aura mystérieuse qui envoûte les sens. Je me laisse guider par Éros, mon esprit envoûté par la fascination de cet endroit enchanteur.