Pour l’amour des roses - Tome 2 - Jacques Mathieu - E-Book

Pour l’amour des roses - Tome 2 E-Book

Jacques Mathieu

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Beschreibung

L’enquête sur la tentative d’assassinat contre un couple cinéphile s’intensifie lorsque le commandant François interroge Guillaume Hubert. Une descente chez les Lambert dévoile une cabane isolée pleine d’indices mystérieux. La découverte du corps du régisseur des Lambert mène à l’arrestation de Marius Feretti. Alors que François approfondit ses recherches, l’identité surprenante de l’assassin émerge, bouleversant complètement l’affaire et plongeant dans une conclusion aussi inattendue que palpitante.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Depuis son enfance, Jacques Mathieu explore avec passion divers genres littéraires comme la poésie et le théâtre. Cette exploration assidue a abouti à la création d’un ouvrage qui donne vie à toutes les idées qui ont enrichi son esprit au fil des années.

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Veröffentlichungsjahr: 2025

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Jacques Mathieu

Pour l’amour des roses

Tome II

Roman

© Lys Bleu Éditions – Jacques Mathieu

ISBN : 979-10-422-3922-0

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.1225, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.1224). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.3352 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Chapitre I

Les mains noires

Le docteur Riboul travaillait lui aussi, généreusement, inlassablement depuis, quasi une douzaine d’années, sous le serment d’Hippocrate l’Ancien, en la Commune de ce si paisible, Saint-Siméon.

À l’Entrée Sud de ladite Commune, il vivait, à l’abri, dans une villa ou plutôt, un havre de paix les subtilisait, lui et sa famille, des yeux de chacun au milieu d’un jardin que sa chère et tendre épouse entretenait amoureusement, aidée par leur fidèle jardinier qui s’évertuait à soigner, sans relâche durant des heures entières, le fruit de leur travail.

En parallèle avec les travaux de jardin, les cabinet et carnet de rendez-vous du praticien ne désemplissaient qu’en de rares périodes. Pourtant l’amour du Couple était tout aussi dru et grandiose, que celui pour leurs travaux respectifs.

Sillonnant, sans relâche, le docteur Riboul, Alain de son prénom, toutes les Routes du Canton, ne rechignait pas à la besogne, ne comptant plus ses heures depuis longtemps. Cela dit, il n’aurait pas été contre qu’un de ses Illustres Confrères revendique une place, en ce triangle de son cher et adulé site de prédilection ne serait-ce que pour lui donner un coup de main, afin de se trouver plus à l’écoute de tous ses nombreux patients, car il pourrait mieux s’occuper des Citoyens des trois communes qu’étaient : Saint-Siméon, le clerc D’Arpan et Melouard dont il se trouvait pour la plupart, charge.

Les déserts médicaux existent de partout en France et avec la pandémie de COVID 19, il y avait de quoi faire.

Prenant son travail à cœur ne comptant jamais le temps passé à sa peine, il se découvrait pourtant depuis le début de cette journée-là, une compréhensible et profonde lassitude. Il ressassait les évènements du jour en se posant ce dilemme qui lui tourmentait ses neurones.

Mais pourquoi un tel chambardement ? À quoi cela servait-il ?

Comment faire pour le partager humainement avec toutes personnes qui, de tout acte et de tout niveau ou de toute souche que ce soit, eût pu comprendre ce qu’il se passait au travers de sa tête ?

Cela lui faisait tellement défaut, que, comme au cours de ses grands cours intenses et réflexions, à la Faculté où il s’était façonné un mental indestructible et implacable, jamais il n’avait vécu cela.

Le rapide retour éclair à ses sources, au sein de son fabuleux Périgord natal noir, tant chéri, commun à tous ses rêves d’hier ou d’aujourd’hui. Bien que noir de définition, avec la ferme paternelle, il côtoyait du cœur, toutes les forêts si riches en histoire où son histoire baignait dans sa faune et sa flore.

Homme à la quarantaine naissante et de taille moyenne, ses pommettes saillantes si légèrement, chevelure brunâtre taillée en brosse, pour raison d’hygiène, sur un visage ovale, de corpulence honnête on pouvait le classer dans une logique de La palisse, catégorie sportif de bon niveau.

Aussi au boulot comme à la maison courait-il, sans cesse, après quelque chose de superflu éphémère ou de quelconque fugitive personne.

Le Commandant avait détaillé ainsi Alain, de la tête aux pieds comme pour tout autre collaborateur.

Riboul, quant à lui, avait bien remarqué son manège, mais n’avait rien à cacher, à cet officier, il s’était laissé déshabiller du regard.

Autrement, pour quelles raisons aurait-il pris cette fonction ?

Alain reprit, en écho de Baudruche, son explication du crime et répondit prestement à la question de l’officier :

— Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’il a trois certitudes. On peut d’ores et déjà affirmer que le passager a été touché, le premier. Puis, son compagnon d’infortune a été atteint de deux balles. Mais, ma foi, ce fut un peu maladroitement, car, tous deux ayant été visés à la tête, et touchés, le tireur s’est un peu loupé. Le carton est bien trop approximatif. Certainement dû à la rapidité des impacts. En plus, bien que recevant une balle à la tête, les touches ne furent pas fatales. Ce qui paraît bizarre, en considération de la précision. On croirait un coup monté par un professionnel, vu le temps approximatif, pour effectuer le carton. Pourtant, il semble y avoir, apparemment, un écart de temps, entre le tir sur le passager et le premier sur le conducteur qui a bien pris deux balles, une dans l’épaule droite et une comme le passager, à la tête, ou suite à un changement de direction occasionné par le premier impact, qui a dû faire croire à la mort probable de son coéquipier. L’excès de vitesse est à mettre sur son propre première blessure.

Puis, après un court instant :

— Si vous me le permettez, j’affirmerai que, malgré les ratés, c’est du travail de pro. Ah ! Une autre chose : un autre projectile s’est logé dans le pneu avant droit de la Safrane. D’où la percussion avec le rocher. Donc quatre tirs en moins de dix secondes. Le snipper était sûr de son coup, en ajoutant que les balles étaient explosives. Je me demande comment nous avons retrouvé les Collègues, soit en sale état, mais encore vivant. Car je ne vous dis pas les dégâts. Nous n’aurions jamais dû les reconnaître sans leurs pièces d’identité ainsi que toutes autres paperasses glanées au fond de leurs sacs. Ils auront bien droit à l’Ordre Du Mérite et à la Croix De La Légion d’honneur. En outre, je vous certifie aussi que si le Killer avait bien flingué les deux pigeons prévus au départ, le Monde Du Cinéma serait triplement en deuil. Mais vous en étiez déjà au courant, puisqu’Andrée Milani et Charles Petit avaient été sauvegardés, pour les nommer, par vous-même et la Maréchaussée de la Commune.

— C’est bien ce que j’avais compris ! rétorqua pour lui-même François.

— Quant à cette attaque, continua le légiste de retour, elle s’est située approximativement aux environs des 16 h 30.

Les révélations eurent un effet de boulet de canon sciant les jambes des Gendarmes et de François. Mais le plus altéré fut bien Chausson qui se présentait comme le, salvateur d’un seul coup de mettre de ces visages d’Art cinématographique :

Charles Petit et Andrée Milani.

Deux figures prédominantes qui devaient participer à cette comédie musicale des, non moins célèbres, Marius Feretti et Georges Lambert.

Or, il s’avérait que ce dernier était décédé en milieu de journée.

Le Travail s’annonçait donc bien plus complexe que prévu à l’origine.

Le légiste, sans faire cas de la mine de ses interlocuteurs, ajouta à la suite :

— Les autres blessures corporelles, fit-il, ne sont dues, en fait, qu’à cet accident conséquent à la tuerie, mais elles n’ont pas eu de réelles conséquences aux risques vitaux de nos deux Collègues. Ainsi ce ne sera qu’aux derniers examens que j’exercerai lundi que vous aurez les résultats finaux.

— Oui. Comme toujours, demain au petit matin ! conclut François pour rectifier le tir.

— Plaît-il ? Oh oui, bien sûr. Ne pas remettre à demain ce qui peut se faire le jour même ! Et ma petite personne, dans tout ça, elle dort quand ? Et demain ce sera dimanche !

Il s’interrompit et reprit juste après :

— Enfin, vous le savez bien, pour moi mon Brave, lorsque nous en aurons terminé avec ce foutoir, celui-ci fidèle aux autres identiques, n’aura pas tenu compte des week-ends. Alors celui-là, moi je le prends.

Le Commandant pris un peu au dépourvu, il accepta :

— Bien Doc.

Puis, se tournant vers les autres interlocuteurs :

— Y aurait-il une autre question à poser par hasard ? Ou une objection. NON. Bon, alors ! Au boulot ! Tous partirent, sauf Chausson auquel François s’adressa :

— Quelque chose qui ne va pas, René ?

Le susnommé régurgita sa salive, tout en fixant l’ambulance s’éloigner, emportant le conducteur de la safrane, sans pouvoir s’exprimer.

Chausson se remémora le François des bancs d’école et le comparant avec celui d’aujourd’hui. Non ce n’était pas le même. Avant il se montrait plus jovial, pourtant il accepta tout de même, sa manière d’être, dans son caractère présent.

Son boulot l’avait forgé et l’obligeait à se rendre dur, parfois rustre, cependant René prit sur lui de lui garder son amitié. La Vie est ainsi faite…

Ce ne fut qu’avec de gros efforts qu’il parvint à prononcer les mots qui, durement, venaient s’emberlificotaient dans le fond de sa gorge.

Il eut une voix rauque, emplie de détresse :

— Ce n’est qu’une affaire, hors du commun, qui se complique catastrophiquement !

Il entreprit de raconter dans le détail tous les évènements passés depuis, le matin même jusqu’à cet instant où ils se trouvaient, plantés là, à supposer, certifier des faits anodins, en des énormités bien réelles.

Chausson reprit :

— Ce matin, par exemple il y a eu ce soi-disant accident à Saint-Siméon. Puis ce furent ces analyses où il s’avéra que ce pseudo accident n’était ni plus ni moins qu’un meurtre. La victime n’étant autre que Georges Lambert, un cinéaste comme on en fait plus guère. Il n’était donc pas difficile de franchir cette frontière entre le bien et le mal.

Et tout portait à penser que, toutes les victimes étaient tombées pour des raisons infiniment, meurtrières et identiques, reliées entre elles autour de la distribution des rôles prépondérants à cette comédie musicale.

À la fin de son récit, François décida d’établir d’un seul homme, son Quartier général d’investigation en la Brigade de la Commune chère à son fidèle ami René c’est-à-dire : À Saint-Siméon.

Chausson s’empressa de reprendre le Policier.

— Ce n’est pas un, mais bien une malade qu’il nous faut retrouver au plus vite ! Je l’ai précisé dans mon témoignage. Elle m’a déboulé devant le nez à la limite du pont auprès duquel nous sommes, présentement.

— Je ne l’avais pas oublié, mais je voulais savoir si tu te repositionnais bien dans le réel. J’ai avant tout besoin que mes hommes soient de fidèles battants, bossant, sans relâche, dans quelques postes où ils se voient affectés, pensa François, envers son fidèle ami d’enfance.

Puis s’adressant à Baudruche avec un petit air mesquin :

— Qu’est-ce qui vous a fait dire que les deux victimes avoisinaient apparemment le milieu cinématographe ?

— Aux badges qu’ils portaient dans leurs poches, ainsi qu’à cette mémoire de visage que mon confrère le docteur Riboul possède. Il a très bien reconnu les jeunes gens comme étant petit Charles et Andrée Milani. La Nouvelle Starlette du Cinéma.

Et puis Chausson les connaissait bien.

Commandant allait parler lorsque, une grosse berline noire stoppa net sur le terre-plein devant le rocher. Il sut aussitôt de quel visiteur il s’agissait.

— Voilà le Proc ! Monsieur Henri de Hautecour. Il fait son entrée de bonne heure et cela ne présage rien de bon. Avec lui, ça ne rigole pas, même si parfois il lui arrive de galérer. Disons qu’en gros avec lui c’est plutôt jugulaire ! Jugulaire.

Patrick s’empressa d’ajouter avant que le Proc n’arrive près d’eux :

— Il n’y a vraiment que le protocole qu’il reconnaisse. Mais voyons voir d’abord ce qu’il a de bon à nous dire.

Puis, aux deux docteurs, il ajouta comme un ordre :

— Si vous voulez un bon conseil, filez vite. Je vous avoue que je ne manquerai pas, une dissection avec vous, doc. J’ai l’honneur, puisque vous l’avez déjà rencontré, de vous inviter à le représenter. Pourtant moins il voit de gens, mieux cela passe, néanmoins je lui toucherai deux mots de vous deux au Proc. Et puis, pas besoin d’en rajouter. Si jamais, je vous affecte, à lundi, cela voudra dire : attention ! Scalpel en main. Quant au Proc. Ne vous en faites pas les gars. S’il n’est pas être d’humeur joyeuse, ce n’est que son repos débutait ce week-end, en effet. Il a dû, par obligation, quitter son Épouse et ses Enfants pour nous rencontrer. Je vais bien m’en occuper. Seulement, si cela tourne au vinaigre, je n’ajouterai donc, que ceci :

— Gare Aux retombées !

Les deux médecins quittèrent les lieux en essayant de passer à l’ombre.

Seulement, le Proc avait, lui aussi, deux yeux et deux oreilles, il ne les manqua pas et les interpella, alors qu’ils arrivaient à leurs voitures respectives.

Il les entretint, un bon quart d’heure, et ne les relâcha pas avant d’être sûr, par lui-même, bien qu’il les connaisse déjà de longue date, de leurs totales intégrités. Puis il resta lui-même un moment à espionner les agents de la « CRIM » œuvrer.

Il décida enfin de converger vers les deux enquêteurs qui avaient pris le parti de l’attendre, et comme il s’approchait d’eux. Ils le rejoignirent.

François avait utilisé ce laps de temps pour gamberger sur l’affaire ; ce qui n’entendait pas qu’en temps courants, il n’en foutait pas une ramée. Bien au contraire. Il avait même la tendance à surconsommer le travail. Ce qui faisait de lui le chouchou de ses supérieurs qui l’appréciait pour cette raison-là.

Lorsque Baudruche et le docteur Riboul partirent, le commissaire François resta un tantinet perplexe. Il se posait bien trop de questions.

Quelles raisons à donner pour cette, nécessité absurde, que celle de détruire à l’aide d’une dégénérée, tout autour d’elle ? C’était, à n’en point douter, bien par l’ineptie humaine, que le bat blessait.

C’était cette ultime question qui lui harcelait son esprit…

Comme à chaque démarrage d’enquête, il essayait de comprendre le pourquoi de ce comment. Et comme à chaque fois, il ne parvenait, pas vraiment, à définir subitement la raison de ce que tous ces gens qui, assassinaient, même avec une juste raison de le faire trouer le ciboulot par pleines brouettes, brisant les vies rien que, par pur plaisir, de le faire.

Dans ces conditions-là, quelle joie pouvait-on y trouver ?

Cette question-là, comment y mettre une raison valable à cette condition-là ?

Non ! Il ne pouvait admettre que des hommes puissent administrer de telles atrocités à cette seule fin de leurs intérêts personnels. Non mais des fois ! Quel foutu combat pouvait bien nécessiter de s’occuper ainsi la tête ! Ces bourreaux, à l’instant de passer à l’acte, ne se présentaient pas comme des humains ?

Un accès de folie ou une tout autre raison n’arriverait à éluder ce mystère. Une mystification que même les meilleurs psychologues et autres psychiatres se retrouvaient réellement par pure vérité dans une totale impuissance à résoudre.

À la rigueur, et ce, dans certains cas isolés, pouvait-on avancer quelques présomptions sur leur raison. En at tendant pour lui, ce que sa hiérarchie lui demandait de dépatouiller en gros, ce n’était, tout bonnement, et désembrouiller des sacs à merdes immondes, et ce, chaque fois dans les délais les plus brefs et même, si possible pour la veille afin d’être dorloté à la maison par une bobonne pour qui, malgré les taux de réussite de son mari, se languissait à tourner en rond, trouvant le temps long par les absences perpétuelles de son époux…

Mais il ne fallait pas croire que cela pouvait bien arranger les affaires ? À part de se mettre dans la peau d’une de ces bêtes traquées, afin de mieux en comprendre leurs actes ? Ce n’était pas, non plus, sans risque ! Et pourtant !

Et c’est ainsi, comme à chaque fois, la même rengaine inlassablement remettrait en suspens cette question qui le turlupinait et qu’il définissait, aidé en cela, par ses adjoints qui le soutenaient avec un certain plaisir.

Non pour éliminer tous ces, empêcheurs de tourner en rond, avec la magnificence de tonnerre de Dieu, à savoir supprimer tous ces voleurs et malfrats en tous genres, infestant déjà toute la Région. Le plus difficile en soi, c’était réunir ses confrères et trouver le sens le plus vivace afin d’exacerber la moralité de chacun pour pouvoir faire émerger le plus profond dégoût tenaillant les révoltés de cette fosse septique. Ainsi il ferait éclater, systématiquement, tous les réseaux de flibustiers invétérés qui asservissaient la peuplade Rhône alpine.

Il lui arrivait de rêvasser ! Ha si les assassins pouvaient.

Oui ! Si les assassins utilisaient sa méthode plutôt que la leur, le monde serait assurément bien plus humain qu’aujourd’hui. Oui, mais sa raison d’être ne serait plus valable, et les hommes comme lui, entendons par-là tous lieutenants, commandants et autres gendarmes servant la même et belle cause, c’est-à-dire celle de traquer escrocs, voyous, assassins et autres vauriens de la Pire Espèce seraient bons pour le placard à moins qu’on ne les utilisâtes que pour surveiller ces gredins pour des besognes à peine plus bucoliques.

Ainsi, il advenait logiquement que ce monde ne tournait pas tout à fait rond pour lui, comme pour ses collègues et c’était affreux, mais rien ni personne ne pourrait changer le cours des choses.

Le destin exigeait ainsi que Gendarmes et Flicaillerie ne disparaîtraient pas de sitôt pour le bonheur des bons citoyens et pour l’impopularité d’une Famille qu’elle fut mafieuse ou autre.

Au cours de ses réflexions, François avait surveillé, d’un œil, le « Proc » converser, de loin, avec les deux toubibs.

À l’instant même du départ de ces deux derniers, il sonna le rappel et René, qui avait souhaité à juste titre, prendre pendant ce laps de temps, en photographie mentale la brève discussion, répondit avec un certain retard à cet appel.

Malgré le travail destructeur des balles explosives, comme l’avait si bien souligné Riboul et puis ce que Baudruche avait précisé… plus ce que l’Adjudant-chef avait retenu de ces Dernières Soirées mondaines en Saint-Siméon, Chausson avait pu, tout de même, relever de mémoire la grandeur de ce Futur Couple qu’il avait donc croisé maintes fois, chez les Lambert.

Le procureur arriva auprès du Commandant François et de l’Adjudant.

Les ayant salués, il s’assura que l’enquête avait bien débuté, dans les formes, et que tous les témoins avant, pendant ou suite aux attaques meurtrières, avaient bien été, consultés, comme le préconisait la loi tout au long de la journée.

Commandant expliqua qu’après le drame, le Seul Présent en ce lieu, avait été l’Adjudant-chef de Gendarmerie Chausson, bientôt suivit par des Collègues de la PJ, qui suivait comme convenu la safrane attaquée. Que, René en bon inspecteur n’avait point infecté le périmètre d’investigation, et que de surcroît, il y avait eu une autre affaire le matin même, apparemment lié au drame du moment.

Il lui quémanda, d’ailleurs, de bien vouloir lui accorder de s’occuper de l’enquête.

Il y avait un raccord avec une affaire commise le matin même et étant déjà l’officier Déclaré à s’en occuper, puisqu’elles se recoupaient, cela ferait d’une pierre : deux coups.

L’Enquête serait dirigée à partir de Saint-Simeon avec l’aide de la Brigade locale puisque le tout premier fait s’était réalisé en ces lieux et que la gendarmerie se trouvant avait déjà démarré l’Enquête sur le premier meurtre maquillé du milieu de l’après-midi.

Chausson ne s’était pas encore résolu d’interrompre la conversation en pensant à cette horrible fusillade, ce massacre sans nom. Mille idées mijotaient en sa cervelle. Il se prit à penser si fort qu’il fit à haute voix :

— Et si la mort de Georges était vraiment liée à la tentative d’attentat sur Andrée ainsi que sur son Compagnon Charles. Pour sûr qu’il se devait de rencontrer rapidement les protagonistes de la comédie musicale !

Ses deux interlocuteurs restèrent un moment sans voix.

À ce moment, deux autres voitures s’arrêtèrent devant le groupe.

C’était la presse.

Ce fut François qui réagit le Premier en se dressant, devant les opérateurs qui s’approchaient :

— C’est un double meurtre qui a eu lieu cet après-midi. Deux personnalités du Cinéma à savoir Charles Petit et Andrée Milani sont montées entre les mains de. Dieu, Le Père. Cela fait suite à l’attentat de ce matin à Saint-Simeon. Nous allons mettre tout en œuvre pour arrêter le ou les coupables… Mais nous serions a priori, mon équipe et moi, sur la piste d’une seule femme suspecte… Nous n’avons plus rien à rajouter sur cette info. Je remercie votre discrétion pour ne point dévoiler les faits… Merci pour toute votre compréhension !

René avait dressé l’oreille en entendant le Commandant parler aux journalistes, mais il se garda bien de commenter ses dires…

Il avait bien compris que François avait ses choix et ses raisons…

Effectivement, l’officier Judiciaire expliqua, dès le départ des médias, qu’il s’octroyait le plein droit de confidentialité pour ne pas donner l’éveil au meurtrier. Que ce ou cette dernière puisse croire qu’il avait fait carton plein. Si l’on pouvait stopper le carnage, ça ne serait pas plus mal, non !

François remarqua :

— Georges et Andrée, je les connais bien ! Mais quel est ce Charles ? Ne serait-il pas celui que les paparazzis essayaient de prendre en photo avec Andrée Milani, par hasard ?

Chausson, surpris par la question, comprit qu’on lui avait, en aval, dévoilé une partie de cette affaire. Il lui raconta, donc dans presque tous les détails, les malheurs que Saint-Simeon supportait ainsi que tous ceux qu’avait connus le bien funeste et si malheureux Hubert Guillaume.

Le Proc' fit qu’il connaissait très bien Saint-Siméon de renommée et n’avait déjà eu que trop de vent sur les évènements de la mi-journée. Quant à Hubert Guillaume, évidemment, Hautecour n’en restait pas insensible, comme d’ailleurs tous les fonctionnaires du Parquet, de la Police et, bien entendu aussi, de la Gendarmerie.

Mais de cela, vous en étiez au courant, après le passage à tabac que lui avait fait subir, maître René.

Bref toute la smala policière en connaissait long sur sa, si catastrophique, et lourde vie négative.

François expliqua qu’il avait fait croire au décès du couple afin d’avoir un coup d’avance à la meurtrière. Les Collègues qui avaient pris leurs places n’étaient pas au mieux, mais la chirurgie pouvait faire de sacrés miracles.

Il ajouta enfin :

— Pour conclure, je dirais que tout cela n’est pas banal puis répondant à François :

— Et il serait évidemment excellent que, pour les besoins de cette enquête, vous vous installiez là-bas Patrick.

— C’est comme si c’était déjà fait. Je resterai dans la Commune dès ce soir. Je me ferais passer mes affaires par un Collègue pour mon séjour.

— Il va sans dire que je vous demanderai d’être le plus diplomate possible, ajouta le « Proc ».

— Oui, je vous reçois 5 sur 5. Il ne faudrait pas qu’en plus je leur concocte une omelette après cette cargaison de catastrophe à répétition. Il leur en est bien suffisamment, chu dessus, pour que la Commune entière ne cherche pas à venir en rajouter même au niveau de la Région. Soyez certain que je me ferai le plus discret possible, au moins pour la façon de moyenner ! s’accorda sans rire, le Commandant.

Henri de Hautecour d’une Noblesse très lointaine et dont la Famille, pour garder ses privilèges, avait abandonné le Pays ? Aux heures noires de la Révolution française se voulait hautaine et ne se permettait qu’en de très rares occasions la rigolade sauf, pincée entre Gens de son Rang. Aussi se prit-il sur lui-même, pour ne pas réagir. En effet, ne sachant pas trop s’il devait prendre cela pour du lard ou du cochon, il réussit à prononcer au bout d’un mince instant :

— Je n’en attends pas moins de vous ! Surtout que vous allez enquêter dans un monde, qui se dit restreint, celui du Cinéma. Aussi ! Attention de ne pas occasionner d’embrouilles mal fortuites.

Un souffle de gêne balaya l’atmosphère, l’allusion en effet n’étant pas anodine.

François et Chausson se retrouvaient tout d’un coup dans leurs petits souliers.

Commandant eu le bon ton pour dire :

— Je vous prie de m’excuser pour cette vanne, mais point d’éclaboussures il n’y aurait. Il se tint tout de même de rajouter que l’occasion n’était que trop bonne dans cette condition-là.

Il est vrai qu’avec ce personnage, il était bon de faire feu de tout bois.

En vrai, le Proc' ne ratait pas la moindre séance d’hypocrisie pour se moquer de son entourage, alors pourquoi ne pas utiliser soi-même, ses propres moyens… Dans la mesure du Respect, évidemment.

Il était remarquable que le procureur fût bien un personnage haut de taille, et de par ses Fonctions : HAUT EN PAROLES.

D’assez Grande Noblesse, comme son patronyme l’indiquait, Il acceptait, avec peine, les bons mots de ses subalternes… Quant aux insolentes fripouilles.

Gare au gorille. Comme le chantait notre Sétois, Georges Brassens.

Car même s’il les connaissait en personne, Henri de Hautecour ne leur passait rien…

Oh bien sûr, François. Ce subalterne, qui se tenait hautement devant lui, l’avait un peu, en quelque sorte, légèrement, offensé, mais ce commandant-là était d’un genre spécial qui faisait qu’il ne parvenait pas vraiment à lui en vouloir. Il décida donc de passer l’éponge. Si bien que coupant court à la conversation, il prit en excuse, un devoir qui à Valence l’attendait.

Il laissa là, donc, les deux hommes, partant en les saluant à peine.

Le talus d’où avaient été tirés les coups de feu engloutit bientôt le « Proc, » ainsi que le chapelet de questions qu’il aurait effleuré les uns, les autres. Car si elles avaient paru bien insignifiantes pour le Proc', elles n’en étaient pas moins primordiales pour l’enquête.

Ce n’était pas qu’il s’en foutait, mais.

En fait, Le Proc' faisait, avant tout, confiance à ce Commandant. Et, malgré ce petit différent qu’il avait eu avec son subalterne, il n’oubliait pas de l’admirer, car il ne l’imaginait que comme intègre de nature et ce n’était pas un petit passe-droit qui l’abaisserait à ses yeux.

L’insolence bénigne de François, Hautecour ne la plaçait que dans le cadre des dégâts occasionnés dans la journée.

Commandant, après un moment de réflexion, expliqua quant à lui à René la condition de ses rencontres avec le « Proc ». Il lui dit que, sa politique même, lui paraissait bizarre et que si son intervention de ce soir avait pu offenser le « Proc ». Cela ne faisait que de consolider dans sa vue envers cette figure du Parquet.

Il continua ainsi :

— Tant pis s’il ne l’a pas apprécié à sa juste valeur, mais on tâche de s’accommoder à la chose. Heureusement qu’il est tout de même à la fois toujours juste et fidèle à sa ligne de vie. Et, sautant du coq à l’âne, il fit :

— Dis donc, René ! Cela faisait combien de temps que l’on ne s’était pas revu ? Cela doit remonter, pour le juste, aux Calandres grecques.

— Ce dernier rectifia :

— Oh Non. Je me souviens d’une Affaire biscornue concoctée par le sieur Guillaume. Il n’a jamais su faire que cela et ce n’était pas d’y a pas si longtemps que ça, mon cher commandant, si l’on ne considère pas les appels téléphoniques comme des rencontres. Certes le nombre des affaires est plus faible que les visites, tout de même ! admit-il, avec un brin de déférence sans équivoque pour son Supérieur.

— Mais en ce qui concerne notre dernière traque faite en commun, cela remonte à deux ans et demi pile. Nous ne nous étions rencontrés, par accident, de plus qu’une seule fois. Mais que de temps passés sur les bancs à l’école primaire de Saint-Martin d’Uriage jusqu’au Lycée de Grenoble ! Il est bien en effet, dommage que le destin ne nous ait pas tout à fait permis de suivre la même voie. Bien entendu, nous travaillons de front pour la même cause, La Justice, mais ce n’est pas, tout à fait, la même finalité.

— C’est tellement vrai que j’aurai presque envie d’y retourner, dans cette école primaire, où l’on y faisait les quatre cents coups, rétorqua François en se souvenant de toutes ces années passées à se détruire les shorts sur les mêmes bancs. Ah, des bêtises ! Ils en avaient fait ensemble ! Que même ils se voyaient traités de vermines et de vauriens par leurs parents.

« Vous irez tout droit en prison ! » leur disaient-ils quand, exaspérés par tant de folles escapades, les deux joyeux bambins, une fois les méfaits accomplis, paraissaient. Séance tenante, tous emplis de culpabilité, devant leurs juges Rageurs, se souvenait en souriant François.

Cette pensée le hantait, mais elle lui paraissait sereine…

Les bêtises OUI, mais les actes de vandalisme NON. Telle était leur devise.

Sans doute, ce début de vie tonitruant, avait-il conditionné et canalisé leurs existences actuelles. Et ils se vantaient de récompenser la vigilance de leurs parents réciproques, en leur entonnant l’humble reconnaissance qu’ils leur portaient même, si parfois, ils furent bien sévères, à leur encontre. Ainsi, si les garnements rendaient la vie difficile à leurs Parents, avec leurs corrections so cigales, ces Derniers n’en avaient pas fait des truands.

Leur justesse à toute épreuve s’était épanouie, grâce à cette ténacité et leur volonté…

Ils pouvaient se montrer fiers de leur réussite… Enfants comme Parents.

René, lui-même, devait être conscient de tout cela.

Commandant en était certain car l’Adjudant-chef ajouta aussitôt :

— Mais tu accepteras que nos routes bien que, par de multiples méandres se soient différenciées en de nombreux points suite à nos bêtises antérieures, elles nous ont toujours permis de nous rencontrer de nombreuses fois, ce qui n’aurait pas été possible, sûrement, si nous avions suivi tous les deux des chemins totalement identiques.

— Oui et grâce à cette nouvelle affaire, je ne regrette pas de pouvoir te mettre sur le sujet… chaque fois que je peux, je te mets sur la brèche et tu peux le confirmer.

L’Adjudant opina de la tête. Ils se retrouvaient assez souvent avec ce même élan nostalgique, la même complicité et la même joie toujours en prime qui les animaient…

Bien que cela ne soit que le travail le plus souvent, qui les rapprochât. François était, de nouveau, le Patron, son Patron, mais bien sûr, jamais entre eux, il ne s’était déclaré une de quelques disgrâces. Patrick traitait d’égal à égal son ami d’Enfance, faisant abstraction de leurs niveaux d’études, quelle que soit l’affaire qu’ils élucidaient ensemble.

Commandant… François l’était sur tous les papiers, par son grade et ses décisions, jusqu’au bout des ongles, mais jamais oh non jamais, il ne se serait permis d’abaisser l’un de ses subalternes, aussi inférieur fût-il, sous le simple prétexte qu’il ne valait pas un pet de lapin.

Et ça, Chausson lui en saurait gré pour toute la vie.

Amis, ils étaient et Amis ils le resteraient.

Un autre Policier arriva que l’Adjudant-chef ne connaissait pas.

— René, je te présente mon nouveau bras droit. Le lieutenant et sûrement le futur Capitaine Benedetto si le hasard de l’enquête permet pour lui aussi une nomination bienfaitrice ; ce qui ne serait pas volé !

Il était vraiment satisfait de son subordonné consciencieux puis il ajouta :

— C’est un très bon élément et je suis très heureux de l’avoir sous mes ordres.

Le lieutenant manqua de rougir aux éloges de son supérieur et, pour cacher son émoi, lança un bref sourire de complaisance en déclarant :

— Arrête-t-il va croire des choses !

Cette boutade a eu le bon effet de dégeler une atmosphère qui semblait s’alourdir et, en homme habitué de ces problèmes-là, François profita de ce bref instant de répit pour récupérer le flambeau en dénonçant à René :

— À présent, si tu veux bien nous rassembler les morceaux de ce puzzle géant qu’est cette affaire louche dont tu connais bien mieux les éléments que moi-même. Tu m’en as bien déjà fait une narration devant le Proc', mais je t’avouerai qu’avec lui au milieu, je n’en ai pas, tout à fait saisi toutes les subtilités. Par divers renseignements que j’ai pu glaner par-ci, par-là, elle me semble pour le moins cafouilleuse et tu me verras, dans l’obligation de te permettre de me lâcher tout ce que tu sais après un débriefing sans accroc. En effet, en fin limier que tu n’as, jamais cessé d’être, tu peux nous en dire beaucoup sur l’embrouille actuelle surtout avec l’épatant et cher Guillaume accroché à nos grolles. Cela fait juste cinq ans, à peine, que j’ai la chance, si l’on peut dire, de le côtoyer et je dois, ma foi, reconnaître qu’il est bien le plus attirant de tous les vulgaires coquins de la région. À tel point qu’à peine quitté, je me languis déjà de lui.

Et avant même que l’Adjudant-chef ait pris la parole ; il continua :

— Ah, j’ai deux choses à te dire pour Benedetto comme pour tous mes autres collaborateurs, nous nous tutoyons, alors avec toi, faut pas te gêner. Nous sommes tous de la même maison, dans le cadre de cette enquête, et tu en fais partie. Nous partagerons tout, échecs, enfin le moins souvent possible, ainsi que les joies, les réussites, à foison tant que possible. C’est une merveilleuse Famille que la nôtre.

Pour la deuxième, pas de, Mon Commandant, entre nous, sauf si le Proc' traîne dans les parages, nous luttons pour la même cause. Un point c’est tout !

Chausson, non intrigué par ces paroles-là, récapitula ce qu’il avait dit un peu plus tôt et ne faiblissant pas, continua son petit speech ainsi :

— Voilà Patrick, tu en sais autant que moi sur l’affaire. Quant à Hubert, il reste pareil, toujours fidèle à sa règle. Il se mêle de tout ce qui ne le regarde pas, se jetant dans toutes actions foireuses qui se prêtent à lui, risquant le cabanon, à coup sûr, au grand bien du public.

— C’est un bon plan, en fait, car nous soupirons. Il reste, néanmoins, le bon Samaritain que l’on connaît, malgré tout, faisant toujours gaffe à ne pas agrandir, même par accident, le taux de mortalité que l’on dénombre malheureusement aujourd’hui à la hausse. Ainsi notre religion risque fort, tout aussi bien, de lui faire jouer le rôle du miroir d’alouettes comme celui, oh combien moins enviable pour lui, de pigeon. J’entends, par-là, cette mitrailleuse ambulante qui pourrait bien le prendre, sans l’aviser, à présent pour une, cible, et, si jamais, le bonhomme se trouvait un gîte comme asile, cela pourrait bien lui être bénéfique. On lui doit presque ça en tenant compte à tous ses actes de malveillances.

François, comprenant à demi-mot, compléta la pensée de son ami :

— Si je comprends bien, tu désirerais que notre lascar, pour le bien du public et surtout, en raison de son propre avenir présent, le garder au frais quelques heures voire une poignée de jours, pour le subtiliser de la damnée massacreuse le temps, pour lui, de laissez-passer l’orage. Une puce de bénédiction pour lui, mais un grand ouf de soulagement, pour être plus clair que la population qui s’obstine en vain à retenir sa respiration, enfin, pour tout ce qui concerne notre Honnête Brigand.

— C’est un risque à prendre, mais comprendra-t-il cette main tendue ?

— Ah tu vois ! Si le sieur Hubert Guillaume ne s’était pas trouvé enfermé dans tout ce fatras de bouillon de culture, quelles querelles verrions-nous fondre sur nous. J’entends par-là, toute la narration à l’effigie de notre olibrius, mais permets-moi de m’en vouloir et de m’en être justement intrigué.

— Ne penses-tu pas que cette solution soit, moins nocive et indigeste, qu’une rafale de petites pastilles Valda injectées par une sulfateuse ? Surtout qu’en cela, il ne manquera pas de nous renvoyer l’ascenseur pour le coup de main offert, si tout se passe au mieux, expliqua souriant Chausson.

— Avec les mêmes pastilles : « Valda » ?

— Ne joue pas à l’andouille ! Après ce sauvetage, in extremis, de cette fin mortelle qu’elle soit causée par des pastilles Valda ou bien par des pruneaux d’Agen, guère plus digestes aussi bien culinairement, que les précédentes. Oui je vous l’expose parfaitement. Je l’imagine nous lançant, une foule d’amen aussi bien que des expressions comme, pourquoi pas : des Allah « Akbar. Avec l’individu, il faut s’attendre à tout, Et ce, sans faire de faute ni se tromper.

— Donc, si je comprends bien ton speech, à cette condition que nous le cuisinions, ainsi que le voudrait la bienséance. Nous pourrions transformer cet oiseau sympathique, néanmoins pathétique d’un coup de cuillère en bois et l’agrémentant d’un brin de diplomatie en, animal chevrotant tel que le mouton. Répliqua Patrick de plus en plus encouragé, mais tout de même soupçonneux.

Après une réflexion mentale :

— Là franchement, René je ne te connaissais pas si tortueux ! fit le Commandant avec une petite pointe rieuse puis reprit : Mais pour que le plan marche encore faut-il que le Proc » soit d’accord !

Chausson sauta sur l’occasion et déclara :

— Écoute ! Le Proc, je l’ai bien observé tout à l’heure ! Avec tous ses chichis et puis tous les ouaf, ouaf qu’il nous a attribué, devant tant d’aléas qui lui ont ouvert les yeux, il faudrait qu’il soit abruti pour ne pas comprendre l’escroquerie et toute autre effraction en route. Ces vilenies, en tous genres, dont le beau Guillaume, nous implose le moral, depuis je ne sais, au compte combien d’années. Et excité comme un âne par la pulpeuse carotte secouée devant ses mirettes, il n’attendra pas LA Saint Hubert prochaine, pour allumer tous les pétards de France et de Navarre. De même qu’il est évident aussi, que par un jour de Bonte Divine, sans dégoût, nous toucherons un cadeau de principe psychologique. Et par Noblesse, nous pourrions le sacrer : Saint Hubert Guillaume de son nom. Il récupérerait ainsi, cette manne évangélique, si évidente pour lui, et une existence saine, sans aucun risque de se retrouver la carcasse criblée de ces mites produites par les vilaines sulfateuses pétaradantes. Ainsi, pour clore le tout, tu ne te rends pas compte de l’impact sur le loustic. Oui notre bonhomme ressentirait le fait d’avoir été piégé, mais il aurait le pur prestige d’avoir. Au moins, une fois accompli, sur le plan judiciaire, une bonne et fructueuse action.

— Vraiment, à t’écouter, tu me donnerais presque la chair de poule ! s’exclama, empli de rigolade Patrick.

— François, tu en as conscience tout autant que moi, par expérience, que si nous n’atteignons pas le démon, ce ne sera pas lui qui viendra à nos frontières de son plein gré.

— Oui, mais pardon, si l’affaire tournait au drame, le « Proc » me tombera, illico, sur le paletot, et ce sans que je puisse dire OUF avec tous les désagréments qui s’y associeront.

Une prise de conscience s’établissait dans son crâne ! Pour une fois, il comprenait que cette enquête ne se terminerait pas, sans le moindre bobo. Elle pourrait amener la gloire ou bien la guerre… Attentat par un plein camion rempli de fours, chauffés au rouge, qui pourraient leur péter dans le cigare en tout instant. Car le plan les incriminait tous ensemble.

À ce moment précis, il passait de l’état de chasseur en celui de chasser ; se sentant mal à l’aise, face à un procureur qui faisait l’effet de bulldozer.

Ce dernier se trouvait être du genre à fourrer son nez, un peu partout au point d’en oublier que la machine humaine n’était pas infaillible. Ainsi, pour lui, la minuterie de François s’était ébranlée. Ne restait à savoir jusqu’où elle fonctionnerait sans se désintégrer.

Chausson, par la force, commençait à concevoir l’affaire d’un autre œil, ne perdant pas l’espoir du Retour aux sources ou à la Sainte Humanité de l’Homme, lorsqu’elle pouvait encore exaucer des miracles.

Quoique l’on puisse faire, pour de ce qui était du cas de sieur Guillaume, la question le rendait, ces derniers temps, quelque peu perplexe, ce pourquoi il ajouta tout haut, mais néanmoins, en aparté :

— Et puis ton « Proc » ! Quand il sera au jus du fin mot de l’Histoire et la raison héroïque de tout ce micmac, je peux t’assurer que tu n’auras plus besoin de lui bourrer la cervelle. Il te signera tout ce que tu lui demanderas, sine die ! Il n’est pas si zinzin que ça ! Et, si, pour en finir, dans une grâce divine, Notre Pigeon chevrotant tombait dans une piscine céleste, il se ferait sûrement une joie de nous aiguillonner sur toute une collection de fripouilles, de la même veine, que lui et, qui sait, dans un moment de grâce extrême, touché par Le Tout-Puissant et le Saint-Esprit, ne se convertira-t-il pas en moine. C’est un Secteur où ils embauchent d’après cette dernière décrépitude.

— Oh là, là ! Tu sembles affabuler un peu trop. Car vois-tu, j’ai bien ouï tes remarques. Le problème étant que tu t’écartes un peu trop du sujet, et de ta Voie ! Aussi, le sujet abordé, ici même, ne se trouvant bien que trop éloigné de nos espérances, et ne se situe, en tout cas, pas forcément, tout à fait, là où tu le crois !

Chausson le coupa :

— Oh, tu sais ! coupa Chausson. Les Voies dues à ce saigneur, et je dis bien Saigneur, Les S.A.I.G.N.E.U.R S, ne sont pas si impénétrables que ça et, dans son cas, il est fort improbable que l’on puisse l’inscrire sur le compte de la Cour des Miracles. Autrement cela se saurait depuis des lustres et des lustres pour en voir la réalisation dans les jours à venir.

Là encore, je vernis ta perspicacité complètement à droite, mon Brave René, mais à l’extrémité inverse, force serait de classer la chose dans la boîte des utopies aveuglantes. Un tel énergumène déclencherait un tel Arc-En-Ciel qu’il faudrait se méfier de cette poudre de perlimpinpin qu’il nous enverrait. Tu vois ce que je veux dire !

— Oui, mais on peut toujours rêver !

— Oui bien sûr, mais de là à nous faire croire encore au père Noël. il y a une juste limite. Certes, elle peut être infime, mais quand même ! Pourtant là, le client… me paraît quelque peu cauchemardesque, alors permets que je doute de cela, un peu. Disons que j’y pose un Gros Bémol.

Chausson, capitulant, fit résigner.

— J’aurai toujours essayé de lui trouver un bon fond !

Patrick ralliant ses troupes, en l’occurrence René et Benedetto, proposa :

— Pourtant l’idée de la chèvre et du mouton n’est pas si idiote que ça et je dirai même qu’elle serait presque propice à désorganiser les défenses du ou des vauriens. J’admets, à la source, bien sûr que nous ne savons pas quel est leur nombre. Nous avons un petit doute. Et cette chose est bien concrète ! Donc sus à nos lascars ! Aussi, si nous en revenions à nos chères et si tendres brebis égarées. Je te ferai remarquer, d’ailleurs, qu’en cette condition près je ne remets pas en cause la valeur de ta suggestion. Il faudrait juste à tout prix que l’idée vienne, d’elle-même, cette chèvre ou si tu préfères la brebis, enfin, de lui. Notre aimable et neutre Hubert Guillaume. Car c’est de là, ou plutôt de lui, que la supercherie pourrait pêcher le plus. Pour réussir, cette stratégie doit infuser dans le miel. Seulement pour ne pas se faire piquer par notre propre piège, celle-ci doit être mise en bocal stérilisé afin qu’il ingurgitât pleinement la couleuvre empoisonnée, et ce d’une seule bouchée. Je pense, donc, que vous le compreniez ! Il nous faut éviter, les cafouillages et autres couillonnades possibles pour ne pas se laisser avoir par ce panneau. C’est là qu’est l’os. Mais ne nous précipitons pas. Nous verrons plus tard ce que la Loi nous autorisera à faire.

Après un moment de réflexion, ce fut l’Adjudant-chef qui reprit :

— Si seulement j’étais parti une demi-heure plus tôt de Saint-Simeon…

— Tu serais toi, c’est sûr, à la Morgue. Trancha d’un coup sec, François.

— Ou alors, en faisant peur au criminel, aurais-je pu éventuellement éviter une telle tentative de massacre intolérable ; mon passage aurait probablement retenu le bras du criminel.

— Mais cher Ami. Vous pouvez toujours courir. Au vu du bordel sans nom, de cette Mata-Harris, elle aurait plutôt accompli, avec la présence d’un véhicule de la Gendarmerie, qui, venait tout droit de la Commune ciblée, eh oui un carton de plus, termina Xavier, autre officier subalterne et équipier de Patrick, qui arrivait à leur hauteur.

Commandant, en voyant son Expert en Balistique, le présenta à René.

Xavier reprit aussitôt :

— Cette nana-là a, à en croire vos dires, utilisé des expédients fort expéditifs, qui ont engagés un sacré de bordel de foutoir, il n’y a rien à en penser. Son Arsenal, fort indéniablement, n’était pas constitué que de frondes, mais, si j’ose l’affirmer, même si ce n’était point une arbalète à mites foudroyantes. Si l’on m’en donne la permission, lorsque vous connaîtrez les : raisons. Nous savons qu’elle a canardé, nos collègues qui figuraient comme ces acteurs, que de balles explosives. Et cela n’est pas de la gnognotte cette misérable boucherie. Ce n’est, pas pour moi, la meilleure façon de voir les choses dont il s’agit. La mienne sera toujours bien plus champêtre que l’autre. Dans la vie, il n’y a que les excréments aux portes de la folie capables à de pareils actes. Il fallait vraiment qu’elle soit une de ces saloperies chatouillées de la détente pour en arriver, à de risque de morts si abjects. Sachant malheureusement trop de quoi je discute, je réalise qu’exécuter froidement une telle pulvérisation, c’est à en faire rougir de rage tous nos francs-tireurs d’élite. Car il n’y eut pas, une, deux ou trois bastos, mais bien quatre, et ce, en moins de huit secondes. Et avec toute la précision que l’on pouvait attendre de cette machine de guerre. Oui ! Car voyez-vous, je ne lui accorderai pas la joie de me truffer le coffre, en me faisant prendre pour cible, comme à la foraine. Face à elle, je ne pourrai miser sur moi, à peine, 50 contre 1 que je perdrai à 100 pour sang.

Voyant qu’il avait fait mouche lui aussi, il poussa le bouchon un peu plus loin :

— Il y a bien eu trois impacts sur les corps, un sur la femme et deux sur l’homme, mais ce qui a fait le plus dévié le véhicule, comme vous aviez dû le remarquer, vers le mur rocheux, c’est tout bonnement du fait que la donzelle a placé, en deuxième position, une quatrième bastos de manière à faire éclater, le pneu arrière gauche. Un vrai travail de pro quoi ? Même malgré le loupé sur l’homme. Les projectiles ayant atteint le conducteur et la femme y sont aussi pour beaucoup, mais il faut assurément compter cette quatrième balle. Pour le chronométrage, il suffit de faire tout simplement le calcul. Le premier projectile qui devait toucher l’actrice. Cet impact a provoqué un geste de panique du conducteur, alourdi par le double tir instantané à l’épaule droite et au pneu avant droit qui a éclaté. D’où un double dévers de conduite du véhicule par le conducteur, donnant un fort écart que l’on voit par ce changement de direction visible sur le bitume. Cet écart s’est ainsi accentué logiquement avec le quatrième impact au crâne du chauffeur. D’où ensuite, compteur bloqué sur la vitesse de 90 km/h, lors de ce choc contre la roche, il est aisé de comprendre que suite à son premier impact reçu le conducteur a appuyé automatiquement sur le champignon. Je peux donc calculer le temps pour commettre cette double tentative d’homicide : CQFD ! finit-il.

Les trois enquêteurs en présence, même s’ils s’énuméraient les suites à donner à cette prolifique affaire, en restèrent proprement cons comme des ronds de jambe.

Commandant fit le lien avec les explications en lui-même.

C’était donc, ce pneu avant droit éclaté du véhicule, qui avait mis la puce à l’oreille de l’expert quant à la possibilité d’un autre projectile.

Pourtant, tout semblait en fait clair, pour tout le monde ; seulement, sur le talus, seules trois douilles avaient été découvertes.

La présence de cette balle, sortie du pneu, dans ce sac plastique transparent, leur montrait, absolument, en temps et heure qu’il y avait un quatrième projectile et pourtant, sur la butte ne s’étaient alignées que trois douilles.

Il était 20 h 30. L’heure avancée ne recula, aucunement, au lendemain, la recherche de cette ultime douille, car bien qu’il fit tard, aucun des membres de toute l’équipe encore disponibles ne rechignât en-là quête de ladite disparue. Ils employèrent donc des lampes torches.

Si bien que dans la nature, comme dans le cerveau des enquêteurs, ça fumait dur pour mettre la main dessus.

— Et maintenant, continua Xavier, un peu pressé d’en finir :

— Si cela ne vous dérange pas après avoir bien philosophé sur cette belle pourriture, je vais en profiter pour vous adresser mes adieux pour aujourd’hui Je vous enverrais.

— Tu n’attends pas la quatrième douille ! l’interrompit François qui décelait, en ses paroles, rien qu’une envie naturelle d’aller retrouver sa famille, surtout que l’épouse de ce jeune et vaillant Expert venait d’accoucher de leur deuxième enfant, une petite fille.

— Bien sûr que je pourrai le faire, mais dans la mesure où.

Croisant l’air brumeux de Patrick…

— Oh bon ça va, je reste avec vous, mais sitôt trouvée !

— Oui tu partiras, promis alors, avant tout, remontons sur la butte au grand galop. Allons donner un coup de main à ces messieurs qui quêtent après cette douille rebelle. À moins que vous ne veuillez terminer, les torches éteintes, les recherches à la lumière des chandelles.

Les quatre hommes se rendirent donc sur les lieux, firent avec l’équipe sur place, toutes les recherches prévues par les membres de celle-ci. Ils finirent par mettre la main dessus, par un hasard, en soulevant à tâtons des cailloux et Xavier put enfin s’en aller.

Juste avant que Xavier ne s’éloigne, François envoya d’un ton enjoué :

— Le lieutenant Benedetto viendra te rendre visite, disons mercredi, pour un petit complément d’enquête et voir… ta nouvelle frimousse de ta Famille. Un jour de plus de repos devrait bien faire votre affaire, à TOI et surtout, ton Épouse, honnêtement ? Mes amitiés à Véronique et encore félicitations !

— Je te remercie bien, Patron ! répondit l’Expert, puis il ajouta :

— Mais sans l’arme du crime ! Car, pour tout vous dire, ce n’est pas le genre de joujou que l’on dégotera dans une poubelle…

— Il est donc à craindre que l’on entende encore parler d’elle ! fit l’Adjudant-chef.

— C’est une façon de voir les choses, mais ce n’est pas sûr ! Vois-tu, les Individus de cette espèce-là ne font pas toujours la muse avec la même arme. Il est donc bien à craindre que le suspect ne fasse pas utilité de tout autre ustensile de son arsenal surenchérit Xavier et aussitôt il reprit, pour lui :

En espérant qu’il n’emploiera pas la grosse Berta.

Il certifia entre autres, à la Compagne.

Enfin, il est à noter que notre artificier n’a utilisé qu’un article de précision.

Puis il continua donc de voyager dans les nimbes de sa mémoire, tout s’exprimant bien ouvertement :

— Il me semble donc que, le signaler ne semblerait pas, à proprement dire, une réelle nécessité, surtout à voir vos têtes donc, disais-je, cette arme est sûrement automatique voire une semi-automatique. En effet, à voir la cadence de tir, il ne fallait pas être manchot. En tous les cas cela restreindra le cercle de mes investigations. Tout ce que je puisse affirmer, à l’heure actuelle, c’est d’avoir éventuellement une idée sur l’arme utilisée. Reste à le confirmer… Ce qui descend tout droit de l’euphémisme. En tout cas, ce sera une sacrée paire de manches que de trouver l’outil foudroyant ! Oh à propos, pour commencer, les douilles proviennent du NOUVEAU Monde j’entends par-là L’Amérique. Nous pouvons donner une Nationalité éventuelle de l’Arme. Ce n’est, bien sûr, qu’un début, je sais, mais comme le dit si bien la formule. Continuons le combat !

— Je suis bien d’accord avec toi, Xavier et espère, qu’avec tous les moyens que l’on possède aujourd’hui, tu m’en diras des nouvelles dès mercredi ! Ces joujoux-là ne foisonnent pas. J’attendrai en l’occurrence ton rapport pour hier comme toujours, fit le Commandant. À bientôt ! Et encore, le bonjour à ton Épouse, et longue belle vie au bébé.

— Oui Patron et merci pour ma Famille, répondit l’expert en s’éloignant. Mais je l’ai dit, je ne promets rien ! Je ferai de mon mieux.

Se retrouvant seul avec René, François regardant Xavier partir demanda à son ami :

— Alors, Chausson, peux-tu, sérieusement me, donne franchement tes impressions !

— Tu veux mon avis ! Je n’attendais rien d’autre de TOI. Mais crois-moi, à cette heure, ton Expert en balistique nommé Xavier te maudit, non sans raison. Tu lui as offert, un jour de plus pour s’occuper de sa femme et sa fille, c’est super génial de ta part, seulement il en aura bien besoin, parce qu’il va devoir remuer ciel et terre pour trouver cette Pétoire dont le Guignolo, enfin la maudite meurtrière s’est servie pour tenter d’éliminer les comédiens illustres. Ce ne sera pas d’une simplicité pleine de bon sens. Il est vrai que chacun sait que rien n’est chose aisée. OUI, en ce bas monde : Il doit te maudire !

François apprécia, sans surprise, la sincérité de son ami…

Il émit néanmoins :

— Je m’en doute, mais que veux-tu il faut bien régler ce binz's sans tarder. On reposera bien un jour ou l’autre. Mais il y a des manières et manières un jour ou l’autre, de le faire. Oui, c’est ça !! Il y a manières et manières.

Il hésita puis reprit :

— Je ne trouve, en effet pas très catholique, certains procédés d’éliminer nos prochains. Le soin de l’exterminateur, apparemment ici une femme, prouve bien qu’elle ne fait, que trop, en la dentelle et démontre, véritablement, une haine farouche envers le milieu cinématographique. Haine qui à s’y méprendre, vire à de la schizophrénie, au point qu’elle risque fort de refaire parler d’elle comme l’a si bien souligné Xavier. Ce n’est pas réellement pour me réjouir les papilles et je te l’assure, c’est un ultimatum morbide !

— Encore faut-il mettre le grappin sur cette jeune femme puisque d’après tous les renseignements que nous possédons et ceux de Guillaume, ce serait bien une jeune femme et brune de surcroît qui serait la cause de tous ces malheurs. En ce qui nous concerne, nous ne sommes pas en faute. Nous manquons seulement cruellement d’indices. Car à part qu’elle se trouve jeune, brune et belle, on n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Continua sur sa lancée le Commandant, en se grattant le menton.

L’Adjudant-chef relança :

— Oui et quant à moi, j’aimerais bien pouvoir la trouver en cellule histoire de lui faire cracher percer la raison de ce jeu de massacre, mais c’est encore une utopie. J’ajouterai que si le décès de Georges Lambert avait bien pu s’interpréter comme étant accidentel, il était forcé de croire que ces, presque, trois morts violentes en un jour, de plus restreint dans cette Chambre artistique qu’est le monde cinématographique, sont à considérer et soumettre comme un vulgaire règlement de compte et, à tout voir, on peut qualifier cette série de disparitions comme étant alarmante, termina-t-il, en écho sur ses propres paroles.

— Et permets-moi d’ajouter que, comme l’a dit le Proc et je n’en doute pas une seconde, ce sera qu’il nous faudra avancer, dans un Monde, dont la diplomatie est tel un Zieg Heil, mais comme la marche d’un Troupeau d’éléphants sur des œufs avec une discrétion ultime, en tâchant d’utiliser plutôt des pincettes qu’une grosse pelleteuse Caterpillar, enfin si tu préfères à tâtons. Il est vrai que la donzelle a fait une irruption, tel un mammouth au sein d’une verrerie sur une scène. Ce qui n’a pas manqué de mordant, ou si tu me l’accordes de Croustillant. Le problème étant que cette gent bousculée, à cet endroit en question, est d’une grande susceptibilité maladive et incurable. En conclusion, l’affaire s’est, ne cherchons pas les mots, enlisée dans une odeur de chiotte, dès les premières défections verbales. D’ailleurs, elle renifle tellement mauvais, que même la Merde, si je n’en tenais pas compte, et ne connaissais pas à point, tout à fait, les aboutissants mirobolants, ce serait presque affirmatifs que nous nous coltinâmes au déjeuner, un genre de pâtée vermineuse pour êtres primitifs et puis pataugerions dans quelques substances nauséabondes.

— Quant à ce qui est des points à gagner, aïe, aïe, aïe ! répondit le Commandant qui voguait sur les mêmes ondes.

— Mais pour te rassurer, je ne me laisserai pas du tout marcher sur les petons ! Pour de ce qui est de l’enquête comme je te l’ai promis, nous la ferons bien à trois. À savoir Benedetto, toi et moi. De plus et sans vouloir te mettre la pression, il se pourrait bien que, selon la finalité de l’Enquête, il se pointe une petite surprise !