Pour toi, maman Pour toi, Imrân - Hassan Riaz - E-Book

Pour toi, maman Pour toi, Imrân E-Book

Hassan Riaz

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Beschreibung

Marqué par une perte dévastatrice, il n’a plus qu’un objectif : découvrir la vérité et faire justice. Pour cela, il s’entoure d’une équipe prête à tout, même à braver la mort. Aux côtés de son fidèle ami, Assane plonge dans une quête haletante, où loyauté, vengeance et sacrifice s’entremêlent. Mais jusqu’où est-il prêt à aller pour faire tomber le coupable ?

 À PROPOS DE L'AUTEUR

Hassan Riaz est passionné de littérature et fasciné par les méandres de l’âme humaine. Après un premier thriller psychologique, "Pour toi maman, pour toi Lino", il poursuit son exploration des thèmes de la vengeance, de la justice et des choix moraux à travers des récits intenses et profonds. Ses romans interrogent les limites entre bien et mal, et les blessures qui façonnent nos vies.

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Seitenzahl: 297

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Hassan Riaz

Pour toi, maman

Pour toi, Imrân

Roman

© Lys Bleu Éditions – Hassan Riaz

ISBN : 979-10-422-7101-5

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Chapitre 1

À la recherche d’un ami

Nous sommes dans la cité des fougères, un endroit agréable à vivre si nous évitons tout conflit avec les gérants de cette cité. Une cité recouverte de cette belle verdure et de ses arbres ainsi que son magnifique sapin. Des bâtiments de partout et dans l’un de ses bâtiments au b134 se trouve Assane. Un enfant de 9 ans qui coloris ses magnifiques dessins de ses superhéros préférés. Il entendit des enfants s’amuser dehors avec leur ballon ainsi qu’avec leur trottinette. Assane s’approche de la fenêtre et regarde les enfants s’amuser avec d’autres enfants de son âge, pendant que lui est tout seul à faire du coloriage, les autres s’amusent. La main posée sur la fenêtre, il ne sait pas s’il doit pleurer de solitude ou sortir et vivre l’aventure avec eux. Mais Naeed sa maman ouvre la porte de sa chambre et voit son fils inquiet. Elle pouvait lire en lui comme un livre ouvert, et son regard s’illuminait toujours d’une douce inquiétude quand elle sentait que quelque chose n’allait pas.

« Assane, mon cœur… dit-elle d’une voix douce, s’approchant de lui. Tu as l’air pensif. Qu’est-ce qui te tracasse ? »

Assane tourna lentement la tête, comme s’il avait été pris en flagrant délit. Ses yeux cherchaient les siens, mais il détourna le regard, gêné.

« Les enfants… ils jouent dehors. Sa voix était faible, presque un murmure. Mais… je… je ne sais pas si je dois aller avec eux. »

Sa maman s’agenouilla près de lui, déposant une main réconfortante sur son épaule. Elle attendait qu’il continue, mais Assane semblait incapable de mettre des mots. Il serra les poings un instant, comme pour se donner du courage, mais cela ne suffira pas.

« Je n’arrive pas à… je ne sais pas comment y aller. Sa voix tremblait de peur. Et… et si je ne savais pas quoi leur dire ? Et si… s’ils me refusaient ? Et si je me sens encore plus seul ? »

La mère d’Assane comprenait, elle savait à quel point il était difficile pour lui de rencontrer d’autres enfants. Elle savait que son fils n’était pas du genre à chercher la compagnie des autres enfants, qu’il préférait souvent rester dans son monde, avec ses crayons et ses dessins. Mais elle savait aussi que ce n’était pas ce qu’il désirait vraiment au fond de lui. Elle posa sa main sur son visage et le regarda avec une tendresse infinie.

« Mon amour, dit-elle doucement, je sais que tu as peur. C’est normal de ressentir ça. Mais tu sais, parfois il suffit de faire un petit pas, pour voir que ce n’est pas aussi effrayant que ça en a l’air. »

Assane baissa la tête, ne sachant pas vraiment quoi en penser. Il n’était pas sûr que ce petit pas suffise. Tout ce qu’il voyait, c’était un groupe d’enfants qu’il ne connaissait pas assez, un groupe qui semblait si sûr de lui, si plein de vie. Et lui, il se sentait si petit, si fragile dans tout ça.

Sa mère, avec un sourire tendre, continua en le regardant dans les yeux, lui parlant comme si chaque mot devait le réconforter.

« Tu vois, tu n’as pas besoin d’être comme tout le monde. Personne ne t’oblige à être différent de ce que tu es. Mais il y a des moments où tu peux essayer, juste pour voir. Pour voir si, peut-être, tu trouveras quelqu’un avec qui partager tes dessins, ou avec qui parler. Qui sait ? Peut-être que tu verras que, tout simplement, être soi-même, ça suffit pour se faire des amis. »

Assane se mordilla la lèvre inférieure, les yeux pleins de doutes. Il avait envie de sortir, mais il craignait de se retrouver là-bas, parmi les autres, à ne pas savoir quoi faire, à se sentir plus perdu encore. Et s’ils se moquaient de lui ? Et s’ils l’ignoraient comme il l’avait toujours craint ? La simple idée de tout ça lui serrait le cœur.

Sa maman lui caressa doucement les cheveux, puis lui dit, avec un sourire apaisant : « Je ne te promets pas que ce sera facile. Mais tu n’as rien à perdre. Et surtout, souviens-toi que même si tu fais un petit pas dehors, tu reviendras toujours chez toi, dans ton monde, et je serai là. Tu n’es jamais seul, Assane. »

Les mots de sa maman étaient doux et pleins de réconfort, mais quelque part, au fond de lui, Assane n’arrivait pas à écarter cette peur. Pourtant, quand il regarda sa mère, il lut dans ses yeux une confiance profonde. Elle croyait en lui, et ça, ça faisait une grande différence.

« Tu… tu crois vraiment que je peux y aller ? » demanda-t-il timidement, presque une prière dans sa voix.

Sa maman hocha doucement la tête, ses yeux brillants de tendresse. « Oui, mon chéri. Tu peux y aller. Et même si ça ne se passe pas comme tu l’espères, tu reviendras toujours ici, et on en parlera ensemble. Elle se pencha un peu plus près. Mais je suis sûre que ça va bien se passer. Je crois en toi. »

Assane inspira profondément, comme s’il se préparait à un grand saut dans l’inconnu. Il baissa les yeux un instant, puis, lentement, il se leva. Sa maman se redressa avec lui, lui souriant, et lui prodigua un dernier conseil, un dernier geste de réconfort.

« Va doucement, mon cœur. Mais va. »

Assane hocha la tête, le cœur battant plus fort qu’avant, et s’avança vers la porte. Avant de sortir, il se tourna une dernière fois vers sa maman, qui lui fit un petit clin d’œil plein de chaleur.

« Merci, maman. »

Elle répondit d’un sourire rassurant. « À toi de jouer, mon cœur. »

Assane avait hésité encore un instant, avant de sortir de l’immeuble. Ses pas étaient lents, incertains, mais il s’était forcé à avancer. Il était dehors, parmi les autres enfants. Il les observait d’abord, espérant qu’ils l’inviteraient à jouer, qu’ils viendraient vers lui. Mais plus il les regardait, plus il ressentait ce poids au fond de son ventre, cette boule de peur qui l’empêchait de faire le premier pas.

Il s’approcha d’un groupe qui jouait au ballon. Ils étaient une dizaine, des garçons et des filles, qui se lançaient la balle, riaient bruyamment. Assane, debout en retrait, les observa en silence. Il savait que ce n’était pas facile pour lui, mais il se força à avancer. Juste un pas, juste une parole. Peut-être qu’ils seraient gentils. Peut-être qu’ils verraient qu’il était comme eux, même s’il avait peur.

Mais à peine avait-il approché le groupe qu’un des garçons se tourna vers lui, l’air ennuyé.

« Hé, toi ! Tu veux jouer ? » lança-t-il, d’un ton moqueur. Assane s’arrêta net. Le regard du garçon était froid, ses yeux pleins de mépris. Assane sentit sa gorge se serrer.

« Euh… je… je veux bien, oui. » Il balbutia, un peu perdu, ne sachant pas comment engager la conversation.

Le garçon éclata de rire, attirant l’attention des autres. « T’es un gamin, toi. Qu’est-ce que tu fais là ? » dit-il en s’approchant d’Assane, un sourire narquois sur les lèvres. Un autre enfant, plus grand, se mit à ricaner.

Assane recula légèrement, mal à l’aise, mais il voulait vraiment rester. Il voulait être avec eux. C’était tout ce qu’il désirait. Il serra les poings, ses yeux cherchant désespérément une lueur de bienveillance dans leurs visages. Mais à la place, il vit les sourires se transformer en moqueries.

L’un des enfants s’approcha de lui, le bousculant sans raison. « Tu penses vraiment qu’on veut de toi dans notre équipe ? T’es qu’un gamin qui sait même pas jouer au foot. Un autre ajouta, moqueur : Va pleurer à ta maman, sale gamin. »

Assane sentit la chaleur monter à ses joues, une vague de honte l’envahit. Il n’avait même pas eu le temps de répondre qu’ils le bousculèrent encore plus fort. Il essaya de se défendre, mais tout ce qu’il réussit à faire, c’était tomber, sur le ciment rugueux. Le bruit de son corps heurtant le sol résonna dans sa tête. Il se redressa précipitamment, mais ses genoux tremblaient. Il se sentit tout petit, insignifiant, et la douleur physique ne fit qu’accentuer la douleur dans son cœur.

Les rires des autres enfants résonnaient dans ses oreilles, et une brûlure se forma dans ses yeux. Ils s’éloignèrent, comme si de rien n’était, sans un mot, sans un regard en arrière.

Assane resta là, au milieu de la cour, les mains sur les genoux, la tête baissée. Il sentait ses larmes monter, mais il ne voulait pas les laisser sortir. Il se leva lentement, son cœur battant fort dans sa poitrine, et s’éloigna du groupe, incapable de supporter plus longtemps leur cruauté. Ses jambes tremblaient, son corps tout entier était secoué par une émotion qu’il ne savait pas exprimer.

Il s’éloigna, sans but, sans savoir où aller. Puis, il s’assit sur un banc sous un arbre, les yeux fixés sur le sol, essayant de reprendre son souffle. Il ferma les yeux, se forçant à retenir ses larmes. Mais elles finissaient par couler, silencieuses, brûlantes sur ses joues.

Assane essuya son visage de ses manches, comme pour cacher sa honte. Tout était trop lourd. Tout était trop difficile. Pourquoi était-ce si difficile de se faire des amis ? Pourquoi tout le monde semblait le rejeter, même quand il essayait de s’approcher d’eux, même quand il voulait simplement partager un peu de sa vie, de sa solitude ?

Il se parla à lui-même, d’une voix tremblante, comme pour se convaincre qu’il n’était pas totalement invisible.

« Pourquoi… pourquoi ils m’ont frappé ? Je ne voulais rien, je voulais juste… juste jouer avec eux. Pourquoi ils me rejettent tout le temps ? Je… je suis comme eux… j’ai des dessins comme eux… je pourrais être leur ami. Je veux juste… je veux juste des amis… »

Sa voix se brisa sur ces derniers mots. Il ferma les yeux, une douleur profonde se logeant dans sa poitrine. Pourquoi la vie était-elle si difficile pour lui ? Pourquoi il ne trouvait jamais sa place ? Tout ce qu’il voulait, c’était être accepté, être vu, être aimé comme il était. Mais pourquoi ça semblait toujours si impossible ?

Il s’éteignit un instant dans le silence, juste en sentant le vent frais effleurer son visage. Un petit tremblement secoua ses épaules. Il ne pouvait plus retenir les larmes. Il se laissa aller, seul, sur ce banc, à pleurer doucement. Des larmes de frustration, de tristesse et de solitude.

« Maman… murmura-t-il dans un souffle, ses yeux clos. Maman, j’ai juste besoin de toi… Ses lèvres tremblèrent. Pourquoi personne ne veut de moi ? Pourquoi je ne suis pas comme les autres… »

Il resta là un long moment, les yeux baissés, perdu dans ses pensées, dans ses pleurs. L’angoisse de la solitude, l’envie de fuir et de se cacher étaient trop fortes pour qu’il puisse les maîtriser. Mais au fond, tout ce qu’il voulait, c’était qu’on l’accepte, juste pour ce qu’il était. Assane entendit au loin, près de l’entrée de la cité, un groupe de personnes.

Assane s’avança un peu plus près du groupe d’adultes, sa curiosité grandissant à chaque pas. L’atmosphère autour de cet endroit semblait différente, plus animée, mais aussi plus dure. Les voix s’élevaient par moments, entre éclats de rire et murmures. Des cartes s’entrechoquent et des pièces de monnaie tombaient avec un bruit sec sur la table. C’était un monde étrange, mais en même temps, une sorte d’aventure à découvrir. Sur la table, nous pouvons voir de la drogue et de la cocaïne. Des armes sur la table ainsi que des armes blanches.

Il s’arrêta un instant à quelques mètres, regardant les adultes jouer à la roulette russe ou au 8 américains. Il n’avait pas l’intention de déranger, mais un petit espoir luisait dans ses yeux : peut-être qu’un de ces adultes le verrait, l’inviterait à participer, ou du moins lui parlerait. Peut-être qu’il pourrait, enfin, trouver quelqu’un avec qui partager un instant.

Soudain, un bruit sec venant de l’entrée de la cité brisa ses pensées. Des voix d’adultes, des bruits de pas, un échange de mots. Des hommes et des femmes arrivaient, avec un air pressé, presque menaçant. Assane détourna brièvement le regard, mais la curiosité le ramena immédiatement vers le groupe. Il ne savait pas exactement pourquoi, mais quelque chose dans cette agitation nouvelle l’intriguait. Il se leva légèrement sur la pointe des pieds pour mieux voir.

C’est alors que l’un des hommes, celui qui semblait être au centre du groupe, tourna son regard vers lui. L’homme le fixa un instant, les yeux scrutateurs, avant de se redresser. Il s’approcha d’Assane avec des pas lents mais déterminés, une expression dure sur son visage. Le jeune garçon se sentit pris au piège un instant, mais il n’eut pas le temps de s’éloigner. L’homme s’arrêta juste devant lui et l’interpella, sa voix grave résonnant dans l’air.

« Hé, gamin, qu’est-ce que tu fais là ? » demanda-t-il d’une voix directe, sans préambule.

Assane sursauta un peu, mais la question ne le prit pas complètement au dépourvu. Il s’était attendu à ce que quelqu’un le remarque. Il se redressa et répondit, d’une petite voix hésitante mais sincère : « Je… je voulais juste voir ce que vous faisiez. Je cherche des amis. »

L’homme le scruta longuement, comme s’il cherchait à sonder son âme, puis son regard se fit plus perçant. Il semblait un peu surpris par la réponse, mais aussi légèrement amusé, comme si l’innocence d’Assane lui apparaissait en même temps que sa naïveté.

« Des amis, hein ? répéta-t-il en hochant la tête. T’es sûr que tu veux ça ici, gamin ? Ce n’est pas un endroit pour ça. Les gens ici… ils jouent pas à ça. »

Assane sentit son cœur se serrer. Ce n’était pas ce qu’il voulait entendre, mais en même temps, quelque chose dans la façon dont l’homme parlait semblait presque protecteur. Il baissa les yeux, sa voix tremblant un peu : « Mais… pourquoi ? J’ai juste envie de jouer, d’avoir des amis… Pourquoi c’est si difficile ? »

L’homme regarda autour de lui, comme pour s’assurer que personne ne les écoutait, avant de se pencher légèrement vers Assane, son visage devenant plus sérieux, presque grave.

« Écoute bien, gamin, dit-il d’une voix plus basse. Ici, tout le monde se bat pour sa place. Tu crois que tu vas venir et que tout le monde va t’accepter juste comme ça ? Non. Si tu veux des amis, tu dois apprendre à te défendre. Les autres enfants ici, ils ne vont pas te tendre la main. Ils vont te bousculer, te frapper, et si tu ne réagis pas, tu finiras par te retrouver tout seul. C’est la règle. »

Assane leva la tête, les yeux remplis de questions et d’incompréhension. L’idée qu’il fallait se battre pour se faire des amis lui paraissait étrange, presque inhumaine, mais il sentait qu’il devait écouter, qu’il devait comprendre ce que cet homme voulait lui dire.

« Mais… je veux juste qu’on m’accepte », répondit-il doucement, presque en murmurant, comme pour lui-même.

L’homme soupira, comme s’il avait déjà donné cette leçon à trop de jeunes. Puis il posa une main lourde sur l’épaule d’Assane, le fixant un instant dans les yeux.

« Tu veux des amis ? Alors il va falloir te défendre. Pas tout le temps, mais quand ça devient nécessaire. Si tu te laisses faire, tu seras juste une cible pour les autres. Mais si tu te tiens droit et que tu réponds quand il le faut, tu te feras respecter. C’est comme ça ici. »

Assane, bien que toujours un peu perdu dans tout ce qu’il venait d’entendre, acquiesça lentement. Il ne comprenait pas tout, mais il savait que l’homme ne lui mentait pas. Peut-être que la vie était ainsi, plus difficile qu’il ne l’avait imaginée.

Un silence s’installa entre eux pendant un instant, puis Assane se décida à poser une question qu’il avait en tête depuis le début. Il leva les yeux vers l’homme, le regard un peu plus assuré cette fois-ci, et demanda timidement : « Et… comment vous vous appelez ? »

L’homme hésita un instant, puis répondit simplement, sans sourire : « Imran. »

Imran observa Assane un instant, un éclat presque indiscernable dans les yeux, puis se tourna pour rejoindre à nouveau le groupe. Avant de disparaître dans la foule, il se tourna une dernière fois vers Assane, le regardant d’un air de défi et d’avertissement.

« N’oublie pas ce que je t’ai dit. Tu veux des amis ici ? Sois prêt à te défendre. »

Assane resta là un moment, les mots d’Imran résonnant dans sa tête. Il aurait voulu tout comprendre, mais il savait que ce n’était pas simple. Il baissa la tête, l’air un peu abattu, puis se détourna, décidé à retourner parmi les autres enfants.

Le bruit à l’entrée de la cité s’était estompé, mais une chose était claire dans son esprit : la quête d’amis n’était pas un chemin facile, et il allait devoir changer, grandir plus vite qu’il ne l’avait imaginé.

Assane rentre chez lui, la porte se refermant doucement derrière lui. La chaleur de la pièce contrastait avec la froideur du monde extérieur. Il se sentit immédiatement un peu plus léger, comme si la pression qu’il avait ressentie dehors s’était dissipée en franchissant le seuil de la porte. Mais malgré cette sensation de sécurité, il n’avait pas oublié ce qui venait de se passer. Il savait que, pour l’instant, il ne pourrait pas effacer ce sentiment de solitude et de rejet.

Sa mère était dans la cuisine, en train de préparer le dîner. Elle l’entendit entrer et se tourna vers lui, un sourire doux sur les lèvres.

« Alors, mon grand, comment c’était dehors avec les enfants ? » demanda-t-elle, son regard tendre et chaleureux.

Assane s’arrêta un instant dans l’entrée, regardant sa mère sans vraiment la voir. Il avait l’impression que tout ce qu’il venait de vivre était encore trop lourd à porter pour en parler. Il n’avait pas envie de la décevoir, de la voir inquiète ou triste. Alors, sans vraiment y penser, il répondit d’une voix un peu plus basse que d’habitude : « C’était bien, maman. J’ai joué avec quelques enfants… tout allait bien. »

Sa mère sembla satisfaite de sa réponse et lui adressa un sourire rassurant.

« C’est super, mon chéri. Ça fait plaisir de te voir un peu plus ouvert. Peut-être que tu te feras des amis, qui sait ? »

Assane hocha vaguement la tête, son regard fuyant, tout en se dirigeant vers sa chambre. Il sentit son cœur se serrer en repensant à ce qu’il venait de vivre dehors. Les moqueries, les bousculades, et ce regard dur d’Imran. Mais il n’osait pas en parler, de peur de la faire souffrir, de lui faire comprendre que le monde extérieur était loin d’être aussi simple et doux qu’elle le pensait.

Il se glissa sous ses couvertures, son corps tout juste réchauffé par la chaleur du lit, mais son esprit encore tourmenté. La lumière de la chambre était tamisée, et la silhouette de sa mère, qui s’éloignait dans le couloir, se perdit bientôt dans l’ombre. Assane ferma les yeux, mais il n’arrivait pas à trouver le sommeil. Les images des enfants le bousculant, riant de lui, et celles d’Imran, qui lui avait dit qu’il devait se battre pour être respecté, tournaient en boucle dans sa tête.

Il se sentit tout petit, tout seul, dans cet immense monde qui semblait si dur. Il avait juste voulu des amis, mais il avait l’impression que tout lui échappait. Qu’il ne serait jamais à la hauteur de ce que l’on attendait de lui, qu’il n’arriverait jamais à s’imposer, à se faire une place parmi les autres.

Les larmes commencèrent à monter, sans qu’il puisse les retenir. Une à une, elles roulaient sur ses joues, silencieuses, comme une pluie douce qui n’en finissait pas. Il se coucha sur le côté, se repliant un peu sur lui-même, son corps tremblant légèrement. Il avait l’impression que personne ne le comprenait, qu’il était trop jeune, trop fragile, pour affronter tout ce qui se passait autour de lui.

« Pourquoi est-ce que c’est si difficile ? murmura-t-il presque sans bruit, comme une question qu’il ne s’adressait même plus, mais à l’univers tout entier. Pourquoi ils ne peuvent pas juste être gentils ? »

Ses pensées se perdaient dans le tumulte de ses émotions, et bientôt, la fatigue de la journée prit le dessus. Mais avant de sombrer dans le sommeil, ses yeux se fermèrent sur une dernière pensée : peut-être qu’un jour, ça ira mieux. Peut-être qu’un jour, il aura enfin des amis…

Et dans l’obscurité de la chambre, ses larmes se tarirent lentement, mais la douleur demeura, silencieuse et profonde.

Chapitre 2

Pourquoi moi ?

Le matin, le soleil filtrait à travers les rideaux de la chambre d’Assane. Il se réveilla doucement, l’esprit encore encombré par les souvenirs de la veille. La douleur de la solitude, de l’humiliation, pesait sur lui comme un poids invisible. Mais ce matin, il y avait une légère différence : l’odeur du petit-déjeuner flottait dans l’air.

Sa mère avait préparé des tartines de pain grillé avec un peu de confiture et un verre de jus d’orange. Elle était déjà dans la cuisine, affairée à ses tâches habituelles. Assane se leva lentement, se frotta les yeux et s’approcha de la table. En voyant les tartines bien disposées, un petit sourire timide se dessina sur son visage.

« Ça sent bon, maman », dit-il, encore fatigué mais reconnaissant.

Sa mère lui sourit tendrement. Elle avait toujours ce regard plein de douceur, ce regard qui le faisait se sentir aimé, même quand il se sentait si loin de tout le reste. Elle posa une main douce sur sa tête en passant.

« Tu n’as pas l’air en forme ce matin, mon chéri, dit-elle, remarquant qu’il semblait plus distant que d’habitude. Tout va bien ? »

Assane baissa les yeux, essayant de masquer la douleur derrière un masque de normalité. Il ne voulait pas qu’elle sache ce qu’il avait vécu la veille. Après tout, il ne voulait pas l’inquiéter.

« Oui, ça va, maman. »

Mais sa mère ne se laissa pas duper. Elle connaissait son fils mieux que quiconque. Elle le regarda un instant, et son regard se fit plus doux, plus compréhensif. Puis, elle se tourna vers un petit paquet posé sur le coin de la table, emballé dans du papier coloré.

« Je voulais te donner ça hier, mais j’ai préféré attendre. Elle sourit avec tendresse en lui tendant le paquet. C’est pour toi. »

Assane leva les yeux, surpris. Il déchira le papier avec excitation et découvrit un paquet de cartes. Ses cartes préférées, celles avec des superhéros, qu’il avait tant admirées dans les magasins, mais qu’il n’avait jamais osé demander. Il les avait vues des dizaines de fois, mais il savait qu’elles étaient trop chères. Sa mère savait ce qu’il aimait, et c’était un cadeau précieux, un signe de son amour.

Il prit le paquet avec émerveillement, les yeux brillants de gratitude.

« Merci, maman, dit-il, sa voix tremblant légèrement. Merci… vraiment. »

Elle lui sourit de nouveau, le cœur rempli de fierté. Elle caressa doucement ses cheveux.

« Je sais que tu as traversé une période difficile, mais je veux que tu te souviennes que tu mérites d’être heureux. Ces cartes sont pour toi, pour que tu te sentes un peu mieux aujourd’hui. »

Assane la regarda un instant, profondément touché. C’était la première fois qu’il sentait qu’il avait vraiment quelque chose de précieux, quelque chose qui lui appartenait rien qu’à lui.

Il embrassa sa mère sur la joue, avec un petit sourire qui, cette fois, semblait plus sincère.

« Je vais à l’école, maman. Je vais essayer de ne pas penser à hier. »

Il se leva, prit son sac d’école et se dirigea vers la porte, une nouvelle énergie le poussant à avancer. Les cartes dans son sac semblaient lui donner un peu de force. Peut-être qu’à l’école, ce serait différent aujourd’hui. Peut-être qu’il pourrait enfin trouver un peu de paix.

Mais dès qu’il arriva à l’école, la réalité le frappa de plein fouet. Dès qu’il entra dans la cour, un groupe d’élèves le remarqua, comme s’ils avaient attendu qu’il arrive. Il sentit une boule se former dans son ventre. Ils s’approchèrent de lui, ricanant entre eux, comme des prédateurs guettant leur proie.

L’un d’eux, un garçon un peu plus grand, lui barra le chemin.

« Eh, toi là, lança-t-il d’un ton menaçant, un sourire narquois sur les lèvres. Qu’est-ce que tu as dans ton sac ? »

Assane, pris de court, serra les dents. Il avait bien envie de dire quelque chose, mais il savait que s’il ouvrait la bouche, cela risquait d’empirer les choses. Il tenta de faire un pas en arrière, mais le garçon se rapprocha encore.

« T’as des cartes, hein ? continua-t-il, en attrapant le sac d’Assane. T’es qui, toi, pour avoir des cartes comme ça ? » Il fouilla à l’intérieur du sac et en sortit le paquet de cartes, le tenant devant le visage du garçon, avec un sourire de défi. « Alors, ces cartes, on les garde. »

Assane s’éloigna précipitamment, essayant de récupérer son sac, mais le garçon le repoussa violemment. Le groupe riait maintenant ouvertement, les autres enfants se joignant à la scène avec des rires moqueurs.

« Eh, le petit pleurnichard, il veut ses cartes ? lança un autre garçon. Allez, fais voir comment tu vas pleurer quand on les écrase ! »

Avant qu’Assane ne puisse réagir, l’un des enfants écrasa le paquet de cartes sous son pied, avec une force brutale. Les cartes se dispersèrent au sol, déchirées et abîmées, sous les yeux horrifiés d’Assane.

Les rires éclatèrent autour de lui, plus forts, plus cruels. Assane se tenait là, figé, les yeux pleins de larmes. Il voulait crier, il voulait se défendre, mais il n’arrivait pas à trouver les mots. Il se sentit aussi petit qu’un insecte écrasé sous la chaussure. La douleur dans sa poitrine était insupportable.

« Pourquoi vous faites ça ? murmura-t-il, sa voix brisée par l’émotion. Pourquoi moi ? »

Le groupe se moqua encore plus fort, et l’un des garçons, tout en riant, le poussa violemment.

« Parce que t’es trop faible pour rien faire. T’es qu’un gamin tout seul. »

Assane recula, son cœur battant à tout rompre, son souffle s’accélérant. Il se baissa en vitesse pour ramasser les cartes, mais il ne savait même pas par où commencer. Elles étaient toutes éparpillées, couvertes de boue et de poussière.

Les larmes se mirent à couler sur ses joues, mais il les essuya rapidement, ne voulant pas que quelqu’un le voie pleurer. Il se leva brusquement, tentant de fuir, de s’échapper de cette scène d’humiliation.

Il courut loin d’eux, sans se retourner, les pieds frappant durement le sol. Il ne comprenait pas pourquoi cela lui arrivait, pourquoi c’était lui qu’on choisissait. Pourquoi il n’arrivait pas à être comme les autres, à être fort.

La cloche de l’école sonna la fin de la journée, mais pour Assane, ce n’était pas la fin de son tourment. Il sortit de l’établissement en traînant des pieds, la tête baissée, le cœur lourd. Chaque pas qu’il faisait le ramenait à la scène de plus tôt, dans la cour, quand ses cartes avaient été écrasées sous les pieds des autres enfants. Il pouvait encore entendre les rires moqueurs résonner dans ses oreilles, sentir la douleur de l’humiliation qui ne cessait de le hanter.

Les larmes roulaient silencieusement sur ses joues, mais il les essuyait précipitamment, comme s’il avait honte de montrer sa douleur. Il se remémorait encore le sourire de sa mère, l’instant précieux où elle lui avait offert les cartes, et cette sensation de bonheur pur qu’il avait ressentie à ce moment-là. Pourquoi fallait-il que ce bonheur soit si éphémère, si vite brisé ?

Il se rappela les mots de sa mère : « Je veux que tu sois heureux. » Et pourtant, chaque fois qu’il essayait, c’était comme s’il tombait dans un gouffre, seul et incompris. Pourquoi moi ? pensa-t-il encore et encore, la question flottant dans son esprit, accablante et sans réponse.

Les rires des autres enfants résonnaient encore dans sa tête, comme un écho douloureux. Pourquoi ces enfants ne pouvaient-ils pas simplement le laisser en paix ? Pourquoi ce besoin incessant de l’humilier, de le rabaisser ? Chaque fois qu’il se battait pour exister parmi eux, ils le repoussaient, le piétinaient.

Alors qu’il avançait, perdu dans ses pensées, une silhouette attira son regard. Imran. Il le vit au loin, traversant la rue avec l’air toujours aussi déterminé, presque impérial. Il marchait d’un pas assuré, loin des enfants de l’école, comme un homme qui savait exactement où il allait, dans un monde où personne ne pouvait l’atteindre. Assane s’arrêta un instant, intrigué. Pourquoi Imran était-il là, si près de lui, alors qu’il venait de lui parler si durement le matin ?

Un sentiment étrange monta en lui. L’envie de comprendre, de trouver une réponse, de savoir pourquoi cet homme, qui semblait si différent des autres, faisait partie de ce monde auquel il appartenait désormais. Assane n’hésita pas longtemps. Il essuya une dernière fois ses yeux, tenta de reprendre contenance et se mit à suivre Imran discrètement.

Il s’éloigna d’autres enfants qui se moquaient encore de lui dans la cour, se perdant dans ses pensées tandis qu’il marchait à travers les rues de la cité. Imran avançait, et Assane, bien que nerveux, se sentait inexplicablement attiré par cet homme. Peut-être que lui pouvait comprendre ce qu’il ressentait. Peut-être qu’Imran avait des réponses aux questions qu’il n’osait même pas poser.

Il suivit l’homme sur quelques rues, cherchant à rester invisible. Il savait qu’il n’avait pas d’autre choix. Imran ne lui avait pas laissé d’alternative. Si Assane voulait comprendre comment se faire respecter, comment exister dans ce monde impitoyable, il n’avait plus qu’à suivre.

Imran ne semblait pas remarquer la présence d’Assane derrière lui. Il marchait calmement, la tête haute, comme un homme dont les préoccupations étaient loin de celles des enfants de la cité. Assane se sentait tout petit en le suivant, mais à mesure qu’il le suivait, une étrange sensation de réconfort grandissait en lui. Peut-être qu’Imran pouvait l’aider à comprendre ce qu’il fallait faire pour se défendre, pour ne plus être la cible des autres. Peut-être qu’Imran avait cette force qu’il lui manquait.

Les deux hommes, un adulte et un enfant, marchaient à un rythme presque identique, comme si le destin les avait réunis dans cette même rue, au même moment, dans une rencontre silencieuse.

Assane prit une profonde inspiration, une autre larme perlant au coin de son œil. Il la laissa tomber sans la retenir. Mais cette fois, il ne s’arrêta pas pour la sécher. Il savait que l’heure n’était pas encore venue pour pleurer.

Il continua à suivre Imran, prêt à découvrir ce qui se cachait derrière ce regard froid, mais fascinant. Parce que pour la première fois depuis longtemps, il avait l’impression de trouver quelqu’un qui pourrait lui offrir une réponse. Quelqu’un qui ne lui dirait pas qu’il fallait simplement « être gentil » et « s’adapter », mais qui lui montrerait comment ne plus être vulnérable, comment ne plus se laisser écraser par les autres.

Chapitre 3

Imrân

Imran arriva à un coin de rue, où un groupe d’hommes l’attendait. Chacun d’eux tenait une arme, dissimulée sous des vestes ou des manteaux. L’atmosphère changea soudainement, comme si le monde autour de lui s’assombrissait. Assane s’arrêta à une distance prudente, observant la scène, une sensation d’inquiétude grandissant en lui.

Imran s’approcha des hommes et commença à distribuer des armes. Des revolvers, des couteaux, des objets qui n’avaient rien à faire dans un quartier comme celui-ci, des instruments de pouvoir et de peur. Assane n’en croyait pas ses yeux. Ce n’était pas le genre de choses qu’on voit tous les jours. Un frisson parcourut son dos.

Il pensa à s’éclipser, à fuir avant d’être vu, mais avant qu’il ne puisse réagir, une voix grave, mais calme, se fit entendre.

« Je sais que tu es là. »

Assane se figea. Il n’avait pas prévu ça. Il n’avait pas imaginé qu’Imran le remarquerait. Il n’avait même pas imaginé que quelqu’un comme lui pouvait le voir.

Imran se tourna lentement, un léger sourire en coin. Il n’avait pas l’air en colère, juste… serein, comme s’il savait exactement ce qu’il faisait.

« Viens ici, dit-il d’un ton autoritaire, mais étrangement accueillant. Ne reste pas là à regarder comme un spectateur. Approche. »

Assane, pris de panique, hésita une seconde. Puis, le regard d’Imran se fit plus insistant, presque comme un appel qu’il ne pouvait ignorer. Tremblant légèrement, Assane fit un pas en avant, puis un autre. Le sol semblait de plus en plus lourd sous ses pieds, chaque mouvement pesant comme un fardeau.

Arrivé à sa hauteur, Assane baissa les yeux, se sentant incroyablement petit. Il avait peur de tout ce qui se passait autour de lui. Mais Imran, sans un mot de plus, désigna un espace près de lui.

« Assieds-toi. »

Assane s’assit sans un mot, ses mains tremblant légèrement sur ses genoux. Il ne savait pas pourquoi il avait obéi. Peut-être était-ce la fascination, la peur, ou quelque chose de plus profond qu’il ne comprenait pas. Ce qui était certain, c’est qu’il se trouvait là, à côté d’un homme qui semblait si différent, si loin de tout ce qu’il avait connu.

Les hommes autour d’eux continuaient leurs échanges, se préparant à partir. Imran ne prêta aucune attention à eux, se contentant de regarder Assane, un regard perçant mais qui, en un sens, semblait presque… protecteur.

Imran observa Assane un instant, son regard pénétrant et calme. L’homme se posa, l’air détendu, mais sa présence imposante sembla faire pression sur le jeune garçon. Un silence pesant s’installa entre eux, comme si les mots étaient trop lourds à dire.

Finalement, Imran brisa ce silence d’une voix basse, mais claire : « Alors, dis-moi, tout va bien à l’école ? »

Il posa la question avec une telle simplicité que, sur le moment, Assane crut qu’il allait répondre par un simple « oui ». Mais quelque chose dans l’attitude d’Imran lui fit comprendre qu’il ne pourrait pas mentir éternellement.

Assane se sentit soudainement pris au piège. Il détourna les yeux, incapable de soutenir le regard d’Imran. Ses mains se crispèrent sur ses genoux.

« Oui… ça va », murmura-t-il, mais sa voix trahit sa nervosité. Il baissa encore un peu la tête, espérant que l’homme ne chercherait pas à insister.

Imran ne se laissa pas duper. Il observa longuement Assane, le scrutant comme un livre ouvert. Puis, dans un calme implacable, il dit, presque chuchotant : « Tu sais, quand quelqu’un ment, ça se voit. »