Pour un amour éternel - Anne-Marie Tauleigne - E-Book

Pour un amour éternel E-Book

Anne-Marie Tauleigne

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Beschreibung

Vincent, poète tourmenté et d’une sensibilité à fleur de peau, rencontre Claire, une jeune femme déterminée, éprise de liberté. Ensemble, ils tissent une relation intense, où chaque instant partagé devient un refuge face à une réalité oppressante. Leur amour naît au sein d’une époque agitée où Vincent se débat avec un fardeau dont il peine à se libérer. Malgré les épreuves, leur complicité se renforce, créant un lien profond et inébranlable. Contournant un monde déchiré par le chaos, ils se retirent dans une maison isolée, perchée sur une falaise, où, loin des regards, ils espèrent reconstruire leur vie avec leur fils Joshua. Pourtant, la menace plane toujours, et un jour, tout bascule irrémédiablement…

À PROPOS DE L'AUTRICE

Anne-Marie Tauleigne trouve dans l’écriture un véritable exutoire. Dans son second ouvrage, Pour un amour éternel, elle mêle avec subtilité la prose romanesque à la poésie, apportant une profondeur unique et une authenticité touchante aux émotions de ses personnages.

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Seitenzahl: 134

Veröffentlichungsjahr: 2024

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Anne-Marie Tauleigne

Pour un amour éternel

Roman

© Lys Bleu Éditions – Anne-Marie Tauleigne

ISBN : 979-10-422-5033-1

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Ce livre est une fiction.

Certains faits historiques ont été romancés.

Certains sites géographiques ont été adaptés pour l’histoire.

Si ce livre aborde des faits de notre société actuelle, il ne fait référence à aucun évènement passé.

Ne brandissez donc pas votre journal, votre livre d’histoire ou de géographie ; prenez simplement le plaisir de le lire.

Déconvenue

Vincent marche d’un pas rapide et les idées pleines la tête. C’est aujourd’hui qu’il a rendez-vous avec Mathieu Benfeca, éditeur, à qui il a remis son recueil de poèmes il y a maintenant quelques mois. Il est fier de son œuvre, il est persuadé que le retour sera positif, comment pourrait-il en être autrement ? Il a consacré six ans de sa vie à l’écriture d’une quarantaine de poèmes, les a lus, relus, corrigés pour que ceux-ci reflètent la perfection dans la forme, l’expression, les figures de style. Il y a même inclus des poèmes acrostiches qui forment, avec la première lettre de chaque vers, un mot qui se rapporte au poème, cela lui en a valu des heures de recherches minutieuses pour trouver le bon mot, le bon sens.

Il faut dire que Vincent est né la tête dans les livres, ses parents Laure et Tom étaient, tous deux, professeurs des écoles et lui ont transmis ce goût de la lecture. Ensuite, il a fait des études littéraires qui lui permettent aujourd’hui de concilier passion et travail. Cela fait maintenant trois ans qu’il est bibliothécaire à la faculté de lettres de Montpellier.

Il appuie sur l’interphone de l’entrée du majestueux immeuble de verre dans le quartier Antigone de la métropole.

— Oui, dit une voix dans l’interphone.
— Bonjour, je suis Vincent Hugues, j’ai rendez-vous avec Monsieur Mathieu Benfeca.
— Je vous ouvre, 3e étage, porte de gauche.

Vincent pénètre dans le hall et se dirige vers l’ascenseur puis se ravise et décide de prendre l’escalier. Un peu d’exercice lui fera du bien pour faire baisser le stress qui est en train de l’envahir. Il se présente devant la porte et souffle un bon coup puis pousse le vantail après avoir lu le petit panonceau « Entrer sans frapper ».

Il pénètre dans la salle d’attente où trois personnes patientent déjà.

— Veuillez vous asseoir, Monsieur Hugues, on va vous recevoir.

Après deux longues heures, une grosse voix masculine appelle.

— Monsieur Hugues.
— Oui, c’est moi.
— Entrez et asseyez-vous. Comment allez-vous ?
— Très bien, un peu stressé, j’espère que vous allez m’annoncer une bonne nouvelle ?

Le visage de l’éditeur devient grave, il racle un peu sa gorge puis ennuyé, il se lance :

— Je vous ai convoqué, car votre travail est excellent et je ne pouvais pas refuser une collaboration via un courriel sans vous donner une explication sur ma décision. Votre recueil de poèmes est magnifique, vous usez de beaucoup de gymnastique dans la façon de vous exprimer, la forme est là, l’écriture est parfaite, mais malheureusement vos poèmes n’accrochent pas. Il manque de profondeur dans vos textes, on n’est pas embarqué dans votre histoire, votre vision du monde est trop idéalisée. Enfin, bon, ça n’accroche pas.

Vincent est débité par ce qu’il entend, il vient de recevoir une douche froide et ne comprend pas ce qu’on lui reproche.

— Si j’ai un conseil à vous donner, essayez de vous servir de votre propre expérience, de vos joies, de vos peines, de vos débats amoureux, de tout ce qui est profond et qui amène le lecteur à s’identifier à ce que vous narrez. Allez chercher dans la noirceur. Aujourd’hui, les lecteurs s’identifient à tout ce qui est sordide ; le monde des Bisounours est terminé. Vous devez donner envie aux lecteurs de lire vos poèmes, vous n’êtes pas en cours de français, vous pouvez vous autoriser quelques fantaisies pourvu que le lecteur soit embarqué avec vous et que vous lui fassiez naître des émotions également.

Je suis vraiment désolé, mais en l’état actuel, votre recueil ne peut pas être publié. Je ne vous demande pas de les revoir ni de les retravailler, non. Je pense qu’il vaut mieux que vous repartiez sur quelque chose de nouveau en y mettant les sentiments que vous inspire le sujet de votre poème sans tomber dans la mièvrerie.

Vous avez 24, peut-être 25 ans, vous avez donc déjà, un petit peu vécu. Vous avez pleuré, vous avez ri, vous avez aimé, vous avez connu la colère, la gaieté, la joie, le bonheur, la plénitude… C’est cela que l’on veut ressentir à travers vos écrits.

Puis, l’éditeur se lève de sa chaise et tendant la main à Vincent, il ajoute :

— J’espère vous revoir dans quelques mois. Vous avez du talent, il suffit que vous osiez mettre à nu vos sentiments. Allez ! Vous êtes encore jeune et beaucoup de temps devant vous ; ne baissez pas les bras, je suis sûr que l’on se reverra et je serais content de publier vos prochains poèmes si vous suivez mes conseils.

Vincent se retrouve sur le trottoir débité. Que lui arrive-t-il ? Jamais il n’aurait pu imaginer entendre ce que l’éditeur venait de lui dire.

C’est un fantôme qui rentre chez lui à Mourèze, petit village de 200 âmes à quelques kilomètres de Clermont-L’Hérault situé au milieu du cirque dolomitique, véritable labyrinthe naturel. Il adore s’y promener, déambuler au milieu des rochers, sur les sentiers escarpés, en essayant de reconnaître le singe, le lion, la demoiselle et d’autres silhouettes ; noms donnés aux roches sculptées par l’érosion. Il grimpe souvent se ressourcer au sommet du mont Liausson qui offre une vue panoramique, à 360°, à couper le souffle, et qui domine le lac du Salagou.

Comment pourrait-il avoir des sentiments ? Lui qui vit en ermite, dans sa petite maison isolée au milieu des bois, sur le chemin du Col de Porte. Et ne parlons pas de son travail à la bibliothèque ; les étudiants qu’il y croise lui adressent tout juste un « bonjour » avant de plonger leur nez dans les livres qu’ils viennent consulter.

Il y a bien une jeune fille qui vient assez souvent et qui lui sourit avant d’aller s’asseoir au fond de la salle, mais ils ne se sont adressé la parole qu’une seule fois. Il se souvient de cet échange passionné sur le livre La promesse de l’aube de Romain Gary, malheureusement trop vite interrompu par le conditionnement de la montre et des horaires à respecter.

C’est donc abattu qu’il pousse la porte de son humble logis.

Le cadavre du lac

Ce matin, tout le monde est en effervescence dans les locaux de la Police judiciaire de Clermont-L’Hérault. Ils viennent d’être missionnés par le procureur suite à la découverte d’un corps sans vie d’une jeune fille au bord du lac du Salagou.

Constant Tudora, Commandant de police, crie :

— Cécile et Gilles, avec moi.

Cécile Severol est capitaine de police et du haut de ses 29 ans, elle s’implique avec passion dans son travail.

Gilles Petiot, 20 ans, vient d’intégrer le groupe. Hyper doué en informatique, il s’occupe de toutes les recherches qui peuvent être faites sur la toile.

Ils se dirigent tous trois vers l’endroit qui leur a été indiqué ; d’autres véhicules suivent à fond la caisse, sirènes enclenchées.

— Sécurisez-moi le secteur, je ne veux personne sur les lieux, vous m’entendez ! ordonne Constant en arrivant sur place.

Gilles, tu prends le témoignage du pêcheur qui a découvert le corps.

Cécile commence à faire une première inspection de la zone en attendant la police scientifique.

Il se retrouve au pied du cadavre et a du mal à maintenir le regard tellement le corps dénudé est mutilé. La médecin légiste, Reine Minerve, 36 ans, s’accroupit et procède aux premières constatations.

— Compte tenu de la rigidité du cadavre, qui a dû séjourner quelques jours dans l’eau, la mort remonte à trois, quatre jours environ.

Des coups violents ont été portés au visage et sur le corps.

Puis, elle retourne le corps sur le côté et continue :

— À l’arrière du crâne, une plaie profonde faite, certainement, par un objet contondant, je dirais une pierre.

Elle n’a pas dû se laisser faire et a dû se débattre comme une lionne.

Vu son corps athlétique, c’est une jeune fille qui devait pratiquer beaucoup de sport et probablement de la musculation.

Son âge, je dirais, entre 18 et 25 ans. Cheveux bruns, mi-longs, peau claire, une gourmette au poignet avec une inscription « Ingrid ». Des bagues à plusieurs de ses doigts, à première vue, d’une certaine valeur.

Qui l’a trouvée ?

— Un pêcheur, Franck Guessi, 54 ans, c’est lui qui a remonté le corps, dit Cécile.
— Il ne s’attendait certainement pas à une telle prise ? dit Reine sur un ton détaché pour cacher son émotion et son dégoût face à une telle scène. Bon, je vous l’embarque, l’autopsie nous en dira plus notamment si elle était morte lorsque le corps a été jeté dans le lac.
— Gilles, qu’a donné l’interrogatoire du pêcheur ? demande Constant.
— Pour l’instant, pas grand-chose, il est très choqué. Il est rentré chez lui se changer et nous attend à la PJ.
— OK, allez, on file. On va laisser faire les pros, en parlant de la police scientifique qui venait d’accaparer la scène de crime.

À peine arrivés, une réunion s’organise pour rassembler les premiers éléments. David Perfal, 38 ans, criminologue, se joint à la petite équipe. Le commandant Tudora relate les premières constatations.

— Jeune femme brune, la vingtaine, dit-il en plaçant les premières photos prises du corps sur le grand tableau.

Elle présente plusieurs coups sur le visage et le corps, une plaie plus profonde à l’arrière du crâne…

Gilles, tu essaies de retrouver l’identité de la personne, tu consultes les avis de recherche des personnes disparues, et tu fouilles sur la toile. Vois ce que tu peux trouver grâce à la gourmette et à son portrait.

Cécile, tu me fais le tour des salles de sports de Clermont-l’Hérault, si tu ne trouves rien, tu élargis la recherche aux villages limitrophes.

Bon, tout le monde au boulot, moi, je vais interroger le pêcheur qui m’attend en salle d’audition.

— Monsieur Guessi, Franck Guessi ?
— Oui, c’est ça.
— Alors, dites-moi, à quelle heure êtes-vous arrivé à l’endroit où vous avez découvert le corps ?
— Je suis arrivé hier soir vers 18 h pour pêcher. J’avais pris ma petite tente, car je voulais également rester le lendemain.
— Hier soir, lorsque vous êtes arrivé, avez-vous remarqué quelque chose qui vous aurait frappé ?
— Non, rien.
— Comment avez-vous découvert le corps ?
— J’avais oublié de remonter une ligne hier soir et ce matin lorsque j’ai voulu la sortir de l’eau, j’ai senti que ça forçait. Au début, j’ai cru qu’elle s’était accrochée aux branchages au fond du lac. Vu que l’eau n’est pas très profonde, au bord, j’y suis entré ; j’ai des cuissardes, vous comprenez ! Je me suis avancé quand mon pied a heurté quelque chose de dur, pensant que c’était peut-être une grosse branche qui retenait ma ligne, j’ai plongé la main et c’est là que j’ai senti que c’était un corps. Je n’ai pas réfléchi et je l’ai tiré hors de l’eau en pensant pouvoir encore sauver la personne. Quand j’ai vu le corps de cette pauvre jeune fille, j’ai de suite compris qu’il n’y avait plus rien à faire et je vous ai appelé.
— C’est un endroit un peu retiré, avez-vous vu ou croisé d’autres personnes ?
— Non, je n’ai croisé personne, j’aime bien venir pêcher là justement parce que l’endroit est tranquille, mais je crois que je n’y retournerai plus.
— Vous venez donc souvent à cet endroit-là ?
— Oui, c’est mon lieu de pêche attitré.
— Et y avez-vous, déjà, croisé d’autres personnes ?
— Non, jamais. Il est accessible en voiture, mais il faut vraiment connaître pour y arriver. En général, les gens ne s’avancent jamais jusqu’au bout.
— Mais d’autres personnes peuvent s’y aventurer ?
— Ah oui ! bien sûr. Je ne suis pas superman, vous savez.
— Avez-vous parlé de cet endroit à quelqu’un ?
— Non, sûrement pas, je ne dévoile jamais mes lieux de pêche comme on ne délivre jamais ses coins à champignons, n’est-ce pas ? dit-il en souriant.
— Autre question, vu que vous semblez bien connaître les lieux, pourriez-vous me dire, d’après vous, si le corps aurait pu dériver jusqu’à l’endroit où il a été trouvé ?
— Non, je ne pense pas, le courant est très faible et il y a trop de branchages au fond du lac pour que le corps ait pu dériver.
— Vous pensez qu’il aurait été déposé directement là ?
— C’est ce que je pourrais penser, oui.
— À quand remonte votre dernière pêche avant celle d’hier ?
— Il y a à peu près une dizaine de jours. Je pêche tous les quinze jours du jeudi soir au vendredi soir, c’est un accord avec ma femme qui trouve que je ne lui consacre pas assez de temps.
— Bon, très bien, je vais vous libérer, mais il n’est pas impossible que l’on vous recontacte ; restez à la disposition de la police et ne quittez pas le département.
— Ben ! C’est que je devais aller chez ma fille, qui habite la Bretagne, le mois prochain.
— Je vous conseille avant de partir de nous prévenir, nous aviserons à ce moment-là. Laissez vos coordonnées à l’accueil ainsi que celles de votre fille comme ceci, nous aurons toutes les informations en cas de besoin.
— Très bien, au revoir Monsieur.
— Au revoir, Monsieur Guessi, et merci d’être venu aussi vite.
— Pas de quoi.

Constant se dirige vers la salle des enquêtes.

— Alors Gilles, as-tu pu trouver quelque chose ?
— Non, aucun avis de recherche n’a été lancé et je n’ai rien trouvé pour l’instant sur la toile, je continue à chercher.
— Ça y est, nous avons le nom de la victime, lance Cécile, qui vient de pénétrer dans le bureau.

« Ingrid Scheffer, 19 ans, elle était abonnée à la salle de sport de “À nous le sport” à Clermont-L’Hérault.

D’après les premières informations que j’ai pu recueillir, elle est anglaise et elle était fille au pair.

Tempérament volontaire, ne se laisse pas marcher sur les pieds, langage un peu direct pas toujours apprécié des autres abonnés. Elle s’est accrochée plusieurs fois avec d’autres membres du club et ressort comme une personne agressive. »

— Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi la famille qui a accueilli cette jeune fille ne s’est pas manifestée, dit Constant.
— Apparemment, elle aurait eu un différend avec ses employeurs et se serait barrée.
— Il faut retrouver cette famille ; maintenant que tu as son nom, Gilles, tu vas pouvoir me trouver ça ?
— Je m’y attelle, patron.
— On fait un point ce soir à dix-neuf heures, nous aurons certainement le résultat de l’autopsie et peut-être de nouveaux éléments via la scientifique.

Constant retourne dans son bureau quand son téléphone sonne.

— Oui, chérie, qu’est-ce qu’il y a ?
— Tu n’oublies pas ; ce soir, on est invité chez les Dimeclo, pense à récupérer le gâteau que j’ai commandé à la pâtisserie « Ô Délice », dit Emeline, sa femme.
— Euh ! ce soir, ça va être très compliqué, j’ai une grosse affaire qui vient de me tomber sur le dos et je vais certainement rentrer très tard.
— Ah non ! tu ne vas pas encore me faire ça, arrange-toi pour te libérer s’il te plaît.
— Si je pouvais le faire,