Prendre de la hauteur donnerait le vertige ? - Laurence Dubuis - E-Book

Prendre de la hauteur donnerait le vertige ? E-Book

Laurence Dubuis

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Beschreibung

Une femme se surprend à écrire, sans raison apparente. Quelque chose la pousse, la traverse. Avec ses amis, elle partage des interrogations profondes, des silences parfois plus éloquents que les mots. Ensemble, ils pensent, doutent, explorent – sans jamais chercher à convaincre. Dans cet ouvrage, l’amitié devient un espace de respect absolu, où chacun est libre de suivre son propre chemin vers la vérité. La narratrice n’impose rien : elle éclaire, questionne, accompagne. Toujours à la recherche de ce lieu fragile et puissant où naît la liberté d’être soi.

À PROPOS DE L'AUTRICE 

Depuis l’enfance, Laurence Dubuis entretient un lien intime avec les mots, qu’elle perçoit comme des vecteurs de liberté, de sens et de lien. De la calligraphie à l’histoire des langues, chaque forme d’expression devient pour elle un moyen d’explorer l’humain. Curieuse et sensible, elle cultive une approche du langage à la fois esthétique, intellectuelle et profondément humaniste.

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Seitenzahl: 106

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Couverture

Titre

Laurence Dubuis

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prendre de la hauteur

donnerait le vertige ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Copyright

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Lys Bleu Éditions – Laurence Dubuis

ISBN : 979-10-422-8067-3

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avertissement

 

 

 

Ce livre ne prétend pas imposer une vision figée de ce qu’est ou de ce que devrait être la vie… Il est le reflet de pensées échangées entre amis sur des sujets universels.

L’hôtesse, Elle, a un esprit en arborescence…

Certaines questions restent sans réponses… Peut-être pour que chacun trouve sa réponse.

 

 

 

 

 

Elle avait l’envie d’écrire, ne comprenait pas pourquoi et se souvint que « quand le mystère est trop impressionnant, on n’ose pas désobéir ». Elle se laissa aller…

Elle voulait comprendre ce mystère si impressionnant. Se poser toutes les questions possibles pour avancer sur une route dégagée et elle souhaitait emmener des amis avec elle. Ils réfléchiraient ensemble mais ne chercheraient jamais à imposer leur vision des choses. Elle allait émettre un message que des récepteurs devraient interpréter, s’ils le souhaitaient. Elle voulait toujours laisser le libre arbitre aux récepteurs. Elle savait que choisir c’était renoncer, le récepteur devrait faire le choix de réfléchir, non de prendre comme argent comptant des réponses qui n’appartenaient qu’à elle, il serait celui qui choisirait. L’amie qu’elle souhaitait être n’imposerait jamais sa version des faits, elle respectait trop la liberté pour en priver qui que ce soit. Par contre elle chercherait inlassablement à mettre en lumière le chemin qui mène à la liberté, à la vérité propre à chacun.

Il y aurait donc plusieurs vérités ? Pour elle, la vérité n’était pas un nombre entier. Elle avait réfléchi à cette question un long moment. Des couples s’étaient déchirés devant elle, elle avait cherché à comprendre lequel des deux partenaires était en tort, s’il en fallait un. Elle était arrivée à comprendre les deux parties et avait réalisé que la vérité était en chacun d’eux, faite de leurs histoires, de leurs combats, de leurs espoirs, de leurs croyances (en l’amitié, en l’amour, en l’humain, en eux…). L’important n’était pas d’avoir raison, tout le monde avait raison, l’important était de comprendre que l’autre n’était pas pire que nous même, il était différent et avait raison de rester différent. Les différences font le monde. Elles font la beauté du monde. Chaque différence met en valeur une autre différence.

Et puis elle savait que respecter l’autre c’était se respecter elle-même. Ce qu’elle cherchait avant tout c’était son propre bonheur. Rendre libre la libérait de son envie de faire avancer l’humain vers le bonheur. Amener un enfant à l’autonomie demande un travail énorme et peu valorisant. Mais lorsque l’autonomie est atteinte et que l’enfant est heureux… La liberté est là. Deux êtres se sont libérés l’un de l’autre et sont liés à jamais par le chemin qu’ils ont parcouru main dans la main. Les joies, les fiertés sont partagées. Rendre un ami, un frère heureux procure la même sensation. Elle était probablement la femme la plus égoïste qu’elle connaissait !

 

***

 

 

***

 

M. C… vint la voir mécontent, depuis sa rupture elle laissait son esprit se polluer avec des pensées limitantes et indignes d’elle. Il lui dit que sa tour d’ivoire s’était brisée. Qu’à partir de ce jour elle ne pouvait plus compter que sur elle et que tout ce qu’elle voulait était à sa portée à condition de faire les choses par elle-même ; que tous ses rêves étaient atteignables mais qu’elle était la seule à pouvoir les atteindre.

Elle était capable de tout ; la preuve en était son indépendance ; maintenant, elle devait viser la liberté – elle passerait par l’écriture. Il lui fallait écrire toutes ses pensées.

 

***

 

Elle avait peur de ce que l’avenir lui réservait. Elle avait eu l’amour, d’ailleurs l’avait-elle eu ? Elle l’avait connu, ressenti, mais lorsqu’elle cherchait l’amour dans sa mémoire, elle ne le retrouvait que dans deux de ces histoires. Seuls deux hommes l’avaient aimée pour ce qu’elle était, non pour ce qu’elle représentait. Aujourd’hui, elle était seule et plus consciente que jamais que la liberté ne résidait pas dans la solitude si celle-ci lui était imposée. La liberté était dans les choix qu’elle ferait demain ; choisirait-elle de rester seule ? Choisirait-elle de continuer sa vie professionnelle qui, sans lui déplaire, ne lui apportait que peu de bien-être ? Elle s’arrêta sur ce mot, hésita entre « bien être » et « satisfactions ». Les satisfactions étaient plurielles mais éphémères, créatrices de bien-être certes, mais d’un bien-être fugace, elle choisit le bien-être pour la longévité véhiculée par l’article qui le précédait. Elle souhaitait trouver la plénitude dans son travail.

Pouvait-on trouver la plénitude dans une torture ? Avoir l’impression d’être au bon endroit au bon moment, se sentir utile tout en accomplissant une tâche pesante. Oui, elle en était persuadée. Elle savait aussi qu’exercer un emploi qui réponde aux attentes de celui qui l’exerce était un plaisir. Cette torture devenait alors le plaisir.

Le choix de sa voie professionnelle était-il une liberté ? La liberté si chère à M. C… lui serait-elle accessible ?

Ce soir encore, elle le voulait.

Et puis elle considérait que la liberté pouvait se vivre par petites touches ; en effet elle choisissait ce qu’elle mangeait et ce qu’elle mangerait, ce qu’elle portait et porterait, ce qu’elle écoutait et écouterait, ce qu’elle lisait et lirait.

 

M. C… lui dit qu’elle se contentait de petites libertés…

 

Elle lui répondit que l’addition de ces petites libertés était peut-être La Liberté.

Qu’elle était libre de passer trente minutes devant sa garde-robe pour choisir ses vêtements, lui pensait qu’elle était dépendante de son apparence. Or elle aimait passer du temps à se projeter dans différentes tenues, prenant en compte le temps qu’il allait faire, les vêtements qu’elle avait portés la veille, l’avant-veille, la semaine précédente parfois.

Elle se sentait libre de répéter cette action chaque soir et de chercher à assembler ses vêtements différemment. C’était peut-être à ce moment qu’elle se sentait le plus femme, face à cette garde-robe qui contenait des vêtements qui lui plaisaient mais qu’elle ne portait que rarement car ils lui correspondaient peu. Elle adaptait sa personnalité à ses vêtements, se déguisait en professeur, en femme de bientôt cinquante ans telle qu’elle imaginait les femmes de cinquante ans, sûres d’elles, assumant leurs corps, installées dans une vie choisie, libres…

Étaient-elles comme elle les imaginait, ces femmes qui l’entouraient, ces mamans qu’elle croisait sur le chemin de l’école, au supermarché, dans les magasins ? Ou étaient-elles, elles aussi, poussées à se cacher, à éviter que les regards de ceux à qui elles devaient plaire ne la voient ?

Pourquoi ? Pour ne pas les décevoir. Elle se demandait combien de femmes étaient comme elle et fuyaient, se réfugiaient dans l’apparence. Était-ce une liberté ? À quel moment cela n’en était plus une ?

Parfois l’adolescente rebelle qu’elle avait été à quinze ans reprenait sa place et son côté grunge revenait sur le devant de la scène. Elle avait fait un pacte avec cette toute jeune fille, elle devait rester la même, au moins par touche, et ne jamais oublier la promesse qu’elle s’était faite de rester cette révoltée contre les injustices, insurgée contre le pouvoir, féministe, autonome, attentive aux autres, luttant désespérément pour être libre. Ses guides, ses précepteurs étaient-ils des mentors ou des menteurs ? S’étaient-ils eux-mêmes cachés ou avaient-ils osé être ?

Étions-nous libres ou luttions-nous pour le devenir ? M. C… se sentait-il libre ou se débattait-il pour atteindre ce but ? À quel(s) moment(s) avait-il ressenti cette liberté ? L’avait-il ressentie ? Voulait-il rendre la liberté plus accessible aux autres et leur permettre d’être plus épanouis que lui ? Avait-il sacrifié sa liberté pour ouvrir la voie à un plus grand nombre ? il lui

rappelait alors Jésus qui n’avait vécu que pour montrer l’exemple. Y avait-il une part de Jésus en elle ?

Elle souriait en se rappelant cette phrase tirée de Star Treck : « Dieu est en chacun de nous. » D’accord. L’Histoire serait donc faite de femmes et d’hommes cherchant à montrer aux autres le chemin qui mène à la liberté, à la vie… Mais la vie était un éternel recommencement, nous restions hermétiques à ses conseils, sûrs de trouver un raccourci et nous devions, fatalement, faire le même chemin que tous ces révélateurs de vérités pour comprendre ce qu’était la vie, le bonheur et ce que nous voulions être.

La vie serait-elle ce recommencement perpétuel si nous avions d’emblée les réponses aux questions existentielles ? Celles qui concernaient notre existence, celles qui concernaient les raisons de l’existence.

Pourrions-nous gagner du temps, transformer les choses plus rapidement si nous commencions notre vie sur les bases laissées par nos prédécesseurs ou fallait-il que chacun fasse ce chemin pour comprendre que tout avait été pensé et réfléchi avant notre existence ?

Loin de croire que la vie était écrite à l’avance, elle savait l’importance du libre arbitre, elle se disait, esquissant un sourire de connivence, qu’elle aurait peut-être gagné du temps en étant moins rétive aux apprentissages de ses aînés, mais elle savait que l’empirisme était, pour elle, le meilleur apprentissage.

M. C… lui chuchota que la liberté se recréait chaque jour et qu’être libre c’était refuser d’admettre que sa liberté était celle qu’un autre nous imposait.

Ceux qui suivaient le chemin sans réfléchir seraient-ils libres un jour ? Ils le seraient dès lors qu’ils chercheraient à comprendre s’ils l’étaient vraiment et pourquoi ils l’étaient.

 

Elle se sentait également libre lorsqu’elle observait les oiseaux au lieu de faire sa vaisselle, lorsqu’elle fumait une cigarette en suivant un nuage et en cherchant une forme qui lui ferait penser à une chanson au lieu de tondre sa pelouse ou de ranger son abri de jardin. Elle se sentait libre d’écouter de la musique assise dans son fauteuil au lieu de faire son lit, de passer l’aspirateur… « petites libertés », lui assénait M. C… Mais libertés quand même lui, rétorquait-elle.

 

La vie était faite de contraintes qui gênaient sa liberté : elle devait manger, bien qu’elle n’appréciait que très rarement de le faire, elle devait boire, elle devait aller aux toilettes, elle devait dormir et elle se réveillait, qu’elle le veuille ou non.

Mais elle se sentait libre de laisser parler ses émotions, de laisser couler ses larmes quand elle en ressentait le besoin, lorsqu’un souvenir, triste ou gai, lui traversait la tête, entrant par une oreille ou par une narine. « Petites libertés » ou grands choix ?

 

À ses contraintes physiques s’ajoutaient les contraintes sociales.

Elle réalisait que tout n’était que contraintes imposées dès la naissance et que l’enfant, incarnation de la liberté, était régi par des contraintes physiologiques et que l’adulte ajoutait à cela des contraintes sociales.

 

***

 

D’après M. C… les femmes s’insupportaient de la tendresse sans amour qu’un homme pouvait leur offrir et les hommes en retiraient une amère douceur. Elle estimait qu’il ne pouvait y avoir de tendresse sans amour, que chaque geste tendre était encore un morceau d’amour, qui, si petit soit-il, pouvait rassasier un affamé.

Et puis elle pensait à l’homme qui se satisfaisait d’une amère douceur quand elle ne voulait que la douceur, sans amertume. Ainsi l’homme aimait-il. Il ne supportait pas une douceur sucrée. Elle sourit en se disant que M. C… n’était pas tous les hommes. Et elle se réjouit d’avoir appris une chose personnelle sur son ami secret.

 

***

 

Ph. L… lui demanda si aimer c’était tout donner. Ou tout recevoir. Le bon comme le mauvais tout en continuant à aimer ? Est-ce qu’aimer c’était oublier sa fierté, son ego ?