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Malgré son jeune âge, Vic est marquée par la vie. Elle a été trahie par un homme qui lui a fait perdre sept ans de son existence. Indomptable, insolente, éprise de liberté et passionnée de moto, Vic a su se relever, avec comme seule loi celle du plaisir. Des trahisons, elle en vivra encore, c’est certain ! Qu’à cela ne tienne, elle continue d’avancer, car la vie lui réserve de belles surprises… et surtout l’amour. Qui de Mike, Loup, Brett, ses trois nouveaux prétendants, saura la conquérir et la garder à ses côtés ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Autodidacte,
Maze Delage est une passionnée des mots qui, sans aucune étude littéraire, réalise un vieux rêve. Dans cet ouvrage, à l’écriture simple et sans fioriture, elle donne vie à des personnages tout droit sortis de son imagination débordante.
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Seitenzahl: 551
Veröffentlichungsjahr: 2023
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Maze Delage
Reste avec moi, je t’aimerai...
Tome I
Roman
© Lys Bleu Éditions – Maze Delage
ISBN : 979-10-377-9187-0
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122- 5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122- 4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335- 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
— Mademoiselle Garnier Victoire, il vous est reproché d’avoir, à Montlhéry, en tout cas sur le territoire national le 16 août 2016 et depuis temps n’en portant pas prescription de manière illicite, transporté, détenu, offert, cédé, acquis ou employé des stupéfiants en l’espèce, 10 kilogrammes de cannabis.
Il vous est également reproché, toujours à Montlhéry, le 16 août 2016, d’avoir détenu ou cédé des matériels de guerre, armes, éléments d’armes ou munitions relevant des catégories A ou B, sans autorisation.
Le tribunal, après en avoir délibéré, vous condamne à 7 ans de prison ferme, sans aménagement de peine.
Cette condamnation, je l’ai cauchemardé en boucle toutes les nuits pendant 7 longues années, j’ai pris cher, très cher, tout ça pour protéger Olivier, mon grand amour. Je savais qu’il trafiquait, mais je l’aimais et j’étais prête à tout pour lui, ça oui !
Le jour de mon arrestation s’est produit à l’hôpital, je revenais d’Espagne avec Olivier où nous avions passé un séjour de rêve. Pour le retour nous avons conduit chacun notre tour, lui la première partie, moi la seconde. Puis l’accident. Salement amochée, ce qui m’a valu un mois d’hôpital. Le réveil fut brutal, j’étais encadrée par deux gendarmes, j’ai servi de mule sans le savoir. Olivier ? Lui avait disparu des radars, moi seule ai été condamnée. Je ne l’ai pas balancé, je l’aimais comme une folle, pauvre de moi, naïve que j’étais. Cela fait une semaine que je suis enfin libre, l’heure des comptes a sonné. L’avantage en prison c’est que l’on a beaucoup de temps, on se fait des relations, beaucoup de relations, toutes malhonnêtes, ça aide pour se venger, j’ai chargé quelques copines codétenues, à leurs sorties de retrouver Olivier et de le suivre. Depuis six mois, je sais tout de lui, maintenant il se fait appeler le DUC, moi je dirais plutôt « trou duc ».
Mais ce soir, c’est le grand soir ! Cet enculé m’a laissé tomber et assumer seule ses conneries en sept ans, pas une visite, pas une lettre, rien !
J’ai réussi à me procurer une arme avec des balles, grâce au mec d’une des codétenues. Olivier va cracher pour toutes ces années que j’ai payé pour lui. Monsieur a une maîtresse dans les beaux quartiers, le huitième exactement, je suis garée devant la porte cochère du bâtiment. J’attends ce con, j’ai loué un van à son nom, je l’ai un peu aménagé afin de l’entraver. C’est le seul endroit où il se déplace sans ses sbires, mes copines ont bien fait leur boulot, elles savent que je vais grassement les payer. Je me suis habillée ultra sexy, il ne peut pas résister à une femme en détresse surtout quand elle est belle. J’ai imaginé une crevaison, j’ai installé le cric sous le van et dégonflé le pneu. J’attends avec ma croix en main, la porte cochère s’ouvre sur lui. Putain il est encore plus beau que dans mon souvenir, il a pris en muscle, toujours aussi ténébreux, ses fossettes qui me faisaient craquer sont toujours là. Bon Dieu ! Ce n’est pas humain d’être aussi beau ! Je reviens à moi, je m’agenouille devant mon pneu et essaie de dévisser les écrous de ma roue. D’une parfaite voix de pétasse, je joue à la femme désespérée.
— Oh zut ! C’est trop dur ! Jamais je ne pourrai desserrer ces satanés écrous ! dis-je d’une voix agacée.
— Je peux vous aider, mademoiselle ? dit-il de sa voix charmeuse.
Je le savais, droit dans le piège, il ne peut pas résister à un joli petit cul, quel con ! pensai-je. Je lui tends la croix, pendant qu’il essaie lui-même, je sors mon flingue et lui colle sur la tempe.
— Bonsoir Olivier ! Lève-toi doucement, ça fait longtemps hein ! dis-je d’une voix froide.
Il se redresse et me regarde stupéfait.
— Vic, c’est toi ! Putain Vic qu’est-ce que tu es belle, merde ! Tu m’as tellement manqué mon amour ! dit-il d’une voix douce.
— Arrête ton cinéma Olivier, monte dans le van ! ordonnai-je durement.
— Qu’est-ce qui te prend bordel ? demande-t-il, glacial.
— Fais ce que je te dis ! Le van !
Il passe son corps par la porte latérale tout en regardant mon arme, d’un air mauvais. J’ai installé des chaînes dans de van avec des menottes au bout, cela entravera ses chevilles en premier et ses mains ensuite.
— Attache-toi les chevilles avec les menottes, magne-toi ! ordonnai-je, glaciale.
Il le fait tout en râlant dans sa barbe, j’entends le clic.
— Les mains maintenant ! claquai-je.
— Vic ! Arrête de déconner, tu ne sais pas à qui tu as affaire maintenant, dit-il conciliant.
— Oh que si le « DUC », attache-toi bordel ! dis-je, agacée.
Entravé, chevilles et mains, je ferme la porte latérale sur nous, pour plus d’intimité. Je le tiens en joue, le fixe en silence jusqu’à ce qu’il craque.
— Cela suffit, Vic ! Tu ne sais pas de quoi je suis capable ! dit-il, sombre.
— Je me fous de tes menaces le DUC, tu vas payer les années de taule que j’ai faites pour toi en fermant ma gueule ! lâchai-je calmement, froide à toutes émotions.
— Et combien espères-tu donc ? balança-t-il d’un air moqueur.
— Dix millions d’euros, cela me semble correct.
— T’es dingue ! Si tu crois que je vais te donner ce fric, tu te fous le doigt dans l’œil ! gueula-t-il.
Je le fixe droit dans les yeux, ma haine pour lui sort de tous mes pores, ce qu’il voit dans mes yeux est de la détermination. Olivier me soutient du regard, un sourire sadique se forme sur ses lèvres. Je ne suis pas impressionnée, je sors de mon sac à dos mon ordinateur et le relie à mon portable, je fais plusieurs manipulations et ouvre mes comptes offshore en ligne ainsi que les siens.
— Ton code, Olivier ! ordonnai-je.
— Tu peux crever ! dit-il, mauvais.
Je prends mon arme et la pose sur son genou.
— T’oseras pas connasse ! dit-il en me défiant du regard.
— Vraiment ! dis-je en appuyant sur la détente.
Il se met à hurler de douleur en m’insultant de tous les noms.
— Salope ! Putain ! hurla-t-il, rageur.
— Ton code, Olivier ! redemandai-je tranquillement.
— Non jamais ! hurla-t-il.
Je prends mon chalumeau butagaz, l’allume avec mon Zippo, j’approche la flamme vers l’entre-jambes de son pantalon. Il essaie de se reculer au maximum, mais avec ses chaînes il est vite limité.
— Putain Vic, arrête ! T’es folle, tu ne vas pas me brûler les burnes merde ! crie-t-il, paniqué.
— Ton code, dis-je calmement.
Il finit par céder en voyant le début d’incendie de son pantalon au niveau de la couture de sa braguette. Le code entré dans l’ordinateur, j’accède à tous ses comptes, je me fais un devoir de diviser les sommes prélevées sur ses comptes vers les miens. Je m’assure du bon fonctionnement de ma manipulation et vérifie en direct l’opération. Ma tâche terminée, je ferme mon ordinateur et débranche mon portable, puis range le tout dans mon sac à dos.
— Voilà qui est fait ! Nous sommes quittes ! dis-je d’une voix satisfaite.
— Si tu crois que je vais laisser passer ça ! Tu te goures salope ! dit-il, mauvais.
— Considère ça comme le prix de ma liberté et de la tienne. Salut Olivier ! En ouvrant la porte latérale du van, j’envoie les clés du van sur le tableau de bord et ferme la porte sur lui, pissant le sang, hurlant en m’insultant. J’ouvre la porte côté conducteur, récupère mon casque de moto, ma combinaison et mes gants, puis pars sans regarder en arrière. Je m’engouffre dans la bouche de métro, descends à la deuxième station, là où j’ai garé la moto que mon père m’a léguée, à sa mort, pendant mon incarcération. Je m’équipe puis démarre la moto, je l’enfourche et prends la route sans regret. Je suis une femme libre et riche. Je m’introduis sur l’autoroute direction plein sud, l’Espagne, je roule plein gaz et ne m’arrête que pour les pleins d’essence, ce qui vient à dire souvent, avec un réservoir de dix-sept litres. J’arrive enfin à la frontière, j’ai roulé toute la nuit, mon dos me fait mal et mon cul est en compote, mais qu’importe, je dois passer la frontière pour être tranquille. La Jonquera passée, je prends la direction de la mer, sept ans que je ne l’ai pas vue. Je roule plus sereinement sur une ligne droite, quand ma moto fait des ratées. Merde ! pensai-je. Qu’est-ce qu’elle a, bordel ? Je me gare sur le bas-côté et actionne les feux de détresse. Je m’assois sur ma selle, en position amazone. Des véhicules passent, pas un seul ne s’arrête. L’aube laisse passer le soleil, la chaleur commence à poindre, ma combinaison me tient chaud, je fais glisser la fermeture éclair jusqu’à ma taille. Les voitures défilent sans arrêt, deux heures passent, j’ai soif et faim, mais hors de question que je laisse ma moto seule.
Un bruit de pétarade se fait entendre au loin, je descends de ma Ducati 996, mes boucles brunes me collent sur la nuque, je les soulève pour m’aérer. Le bruit d’une Harley Davidson Classic Softail se stationne derrière moi, à quelques mètres. Un homme assez charpenté en descend et se dirige tranquillement vers moi, sa démarche est assurée, il est très beau et il le sait, il s’approche avec lenteur, comme s’il se doutait que je le matais. Il regarde ma moto, en fait le tour en sifflant puis me toise de ses yeux bleus translucides en me déshabillant du regard.
— Belle machine ! T’as un problème poupée ? questionne-t-il de sa voix grave.
Génial il parle français, pensai-je.
— Oui, je ne sais pas ce qu’elle a, j’ai dû trop la solliciter sur la route ! dis-je, lasse et crevée.
Il grimpe sur ma moto, puis la met en marche, il accélère à fond et se rend compte qu’elle ralentit seule, avec des ratées. Il me regarde droit dans les yeux puis me demande.
— Tu habites dans le coin ?
— Je n’ai pas de logement pour le moment !
Il me regarde fixement, étonné.
— Tu viens d’où ? demande-t-il, curieux.
— Du nord ! Je lui réponds, agacée.
Il sort son portable de sa veste en cuir, appelle et parle en espagnol en me tournant le dos. Je découvre sur son cuir, le dessin d’un ange noir surpiqué de blanc, suivi de l’inscription président. Merde ! J’ai le chic pour m’attirer les ennuis.
— Ouais ! Ramène le fourgon, non Ducati 996, route de Figueras, c’est ça magne-toi ! lâche-t-il, aboyant ses ordres puis il coupe la communication. Il se retourne vers moi et me mate de nouveau. C’en est gênant.
— T’as pas de bagages poupée ? demande-t-il froidement.
— Non je voyage léger à moto ! dis-je, moqueuse.
Nous nous fixons, lui curieux et moi froidement.
— Merci de vous être arrêté ! Pourriez-vous me prêter votre portable afin que je puisse appeler une dépanneuse s’il vous plaît ? Je lui demande de ma voix cassée, charmeuse.
Il me regarde les yeux rieurs, j’ai la nette impression qu’il se fout de moi, je prends sur moi, mais il m’agace sérieusement.
— C’est fait poupée ! La dépanneuse arrive ! dit-il impérieux.
— Eh bien merci beaucoup de me porter secours ! lâchai-je, avec un sourire en lui tendant la main pour le saluer.
— On l’attend ensemble.
— Non ce n’est pas la peine, je saurai me débrouiller.
— J’ai dit on l’attend ! dit-il autoritaire.
Un peu décontenancée, je ne sais pas trop quoi penser, je n’ai pas envie de m’attirer les problèmes, je me plie donc à lui.
— T’es venu faire quoi ici ? questionne-t-il, froidement.
— Voir la mer ! Je réponds, sur le même ton.
Un fourgon s’approche de nous, puis se gare devant ma moto. Un jeune homme en descend, porteur lui aussi d’un cuir à la même effigie avec inscrit dessus prospect. Je comprends très vite que ce n’est pas un dépanneur officiel. Merde, dans quoi je m’embarque ! pensai-je.
— Charge la moto et répare là au chapitre, ordonne-t-il.
— Mais Pres’ ! On n’a pas le droit, non ? dit le jeune prospect.
— Tu discutes mes ordres, prospect ? gronde le Pres’ glacial, les yeux menaçants.
— Non Pres’ ! Je vais faire comme tu dis ! dit-il en baissant les yeux, penaud.
Il installe un rail et fait rouler ma moto dessus pour la monter dans le fourgon, je la suis de près, je me courbe pour grimper avec ma moto, quand une voix grave m’interpelle.
— Non poupée ! Tu montes avec moi !
N’ayant pas le choix, j’enfile mon casque et mes gants remonte ma fermeture éclair et grimpe sur sa Harley, derrière lui. Le fourgon opère un demi-tour, mon motard lui, file tout droit. Merde ma moto ! Je me dévisse le cou, puis le corps pour voir où elle va être transportée, je commence à m’énerver.
— Arrête de gigoter, poupée, reste tranquille !
— Où m’emmenez-vous ? demandai-je, en colère.
— Voir la mer, poupée ! dit-il en riant.
Il accélère soudainement, m’obligeant à m’accrocher à lui en le serrant fortement à la taille, je n’aime pas être passagère. Je suis furieuse. Lorsque j’aperçois au loin des Mossos, tout mon corps se tend d’un coup, la peur transpire de mes pores, mon motard le sent et pose sa main sur les miennes crispées, pour me rassurer, nous les dépassons sans problème, je me détends aussitôt.
Putain le morceau cette nana. Dès que je l’ai vu sur le bord de la route avec sa combinaison ouverte sur la taille, ses cheveux bouclés noirs, des yeux verts caraïbes, un corps à faire damner tous les saints. C’est simple, elle m’a fait bander comme un âne. Au chapitre, les brebis sont fades à côté d’elle. Putain ! Elle m’a retourné les sens. Bordel, cette femme est belle comme un diable. Il me la faut ! pensai-je. Je ne peux pas la laisser partir, il faut que je sache qui elle est, elle répond trop évasivement à mes questions. Elle m’intrigue, ça sent les emmerdes à plein nez cette nana, pas de bagages, pas d’adresse, juste elle veut voir la mer. Mais elle m’attire, moi et ma queue, depuis qu’elle a posé son cul derrière, collée-serrée contre moi, sur ma Harley, je débande plus depuis merde ! Le pire c’est quand on a croisé les chacals, elle s’est tendue comme un arc. Tiens ! Tiens ! Rien que pour ça, il faut que je sache ce qu’elle fout ici. Je gare ma bécane sur le parking en front de mer. Elle desserre son emprise autour de ma taille et descend, elle a l’habitude de la bécane, cette nana. Je descends à mon tour. Elle enlève son casque et se penche en avant pour aérer sa chevelure. Putain ! L’effet qu’elle me fait, ma braguette va exploser. Elle se dirige vers la mer et défait sa combinaison jusqu’à la taille, puis s’assoit sur le sable blond de la plage, elle regarde au loin, pensive, perdue. J’ai envie de la serrer contre moi, au lieu de ça, je me pose à côté d’elle, j’attends là, silencieux, comme un con, je ne sais pas quoi lui dire.
— Alors poupée, elle te plaît la mer ?
Elle se tourne vers moi et me regarde fixement.
— Arrêtez de m’appeler poupée ! dit-elle agacée.
Huuum ! Elle sort les griffes, j’adore les femmes de caractère, ça me fait bander.
— Dis-moi ton prénom alors !
— Vic !
— Vic hum ! C’est mignon tout plein ça !
— Et le vôtre !
— Mike ou Pres’ au choix !
Vic se lève et me toise de toute sa petite hauteur.
— Il est temps que je retrouve ma moto, j’ai de la route à faire, dit-elle, impérieuse.
— On vient d’arriver Vic, j’ai soif ! Suis-moi ! On va poser nos culs sur une terrasse de café ! dis-je autoritaire.
Elle râle, mais me suit quand même, on s’installe puis je commande nos boissons, Vic du vin et moi une bière. Je bois ma bière tranquillement tout en la matant, en rêvant à tout ce que je pourrais lui faire au lit, ma queue entourée par sa jolie bouche…
— Cela vous plaît-il ? Ce que vous regardez ! balance-t-elle, énervée.
Si cette nana savait qui je suis, elle me parlerait sur un autre ton, c’est sûr.
— Pas mal ouais ! réponds-je, les yeux rêveurs.
— J’ai fini mon verre, on peut y aller maintenant ?
— Ouais ! Je réponds, énervé.
Nous retournons au parking, puis nous nous équipons. Je démarre la Harley. Vic s’installe derrière moi, me colle à mort, tout en me serrant la taille fortement, de nouveau je bande comme un taureau, j’en ai mal aux couilles. Je taille la route jusqu’au chapitre. Normalement, seuls les membres sont acceptés, à part les régulières et les brebis aucune femme n’y rentre. Je ne peux pas la classer dans les deux catégories. Merde, si mes frères la voient, ils risquent de se battre pour elle, je vais l’amener directement au garage et la cacher. Je la veux pour moi seul, point barre. On arrive au chapitre. Je me gare devant l’entrée du garage, je coupe le moteur, elle descend souplement.
— Suis moi, poupée ! ordonnai-je durement.
— Bien sûr, Ange Noir ! répond Vic, agacée.
Je me retourne et la toise durement de toute ma hauteur, elle lève les yeux au ciel. Putain ! Elle n’a pas peur de moi.
— Fais gaffe à qui tu t’adresses, poupée ! T’es pas dans ton monde ici ! aboyai-je, glacial.
— De quel monde exactement ? Je vous ai déjà dit de ne pas m’appeler poupée, le sujet est clos ! claque-t-elle durement, les yeux froids.
Je la prends par les hanches, la serre contre moi, lui saisis le menton, le soulève pour la regarder droit dans les yeux.
— Tu m’appelles président et tu la fermes, compris ! dis-je, le regard menaçant.
— Lâchez-moi ! crie-t-elle les larmes aux yeux, en se débattant.
— Compris ! répétai-je en grondant.
Elle stoppe tous mouvements pour se dégager, puis se met sur la pointe des pieds et m’embrasse avec sauvagerie. Je la prends par le cou, resserre mon étreinte en répondant avec fougue à son baiser. La morsure de ma lèvre inférieure me fait sursauter, je la repousse brutalement, la garce, le goût du sang métallique me met en rage, sans ménagement, je la tire par le bras avec force et l’entraîne dans la pénombre du garage. Putain ! J’ai envie de la baiser sauvagement, c’est une vraie tigresse. Au lit, elle doit être torride, si elle pense que je vais la laisser se barrer, elle rêve, pas après le baiser qu’elle vient de me donner. Ce soir, elle sera à moi, elle m’appartiendra.
Elle se dégage de ma poigne brusquement et se dirige vers sa moto. Le rapport qu’elle a avec sa bécane m’interpelle. Vic passe sa main délicatement sur la carrosserie, la caressant amoureusement, sensuellement. Mon imagination bouillonne, des images salaces m’envahissent, je bande durement. Je m’approche d’elle, dos à moi, je la saisis par la taille, collant ma queue ferme contre elle.
— Tu sens ce que tu me fais, Vic ? dis-je d’une voix rauque, caressante.
Vic ne répond pas, elle frissonne. Merde ! Elle est troublée et se laisse aller contre moi. Je remonte ma main, la caressant lentement jusqu’à son sein. Je titille son téton, qui durcit aussitôt. La combinaison de cuir me gêne, je fais glisser la fermeture éclair vers sa taille puis passe la main à l’intérieur, caressant son ventre. Vic tremble contre mon corps. Elle se crispe, au moment où mon prospect se pointe. Putain de bordel de merde ! Vic fait un pas en avant, redevient elle-même.
— Pres’, t’avais raison, c’était le carbu qui était encrassé ! Je l’ai nettoyé ! C’est bon maintenant, dit-il fièrement.
Vic monte sur sa machine et la démarre, elle est heureuse, son regard pétille, elle sourit de toutes ses dents. Elle est si belle que c’en est troublant.
— Président, je crois que je ne vous dois plus rien maintenant ! dit-elle, un sourire en coin.
Elle enfile son casque et ses gants, remonte rapidement la fermeture éclair de sa combinaison puis enclenche la première et accélère brusquement. Sa moto fait un bon agressif, nous forçant à nous pousser, le prospect et moi. J’en reste bouche bée. Vic se barre sous mon nez, je suis furieux.
— Prospect ! Fonce, tu la suis, grouille bordel ! ordonnai-je en hurlant.
Le prospect enfourche sa Harley et démarre sur les chapeaux de roues, faisant hurler son moteur. J’ai réunion avec les frères au chapitre. Je ne peux pas me permettre de la poursuivre. Je rentre dans le chapitre, ça pue la baise et l’alcool à plein nez.
— Les brebis ! Rangez-moi ce bordel ! Et aérez putain de merde ! C’est une vraie porcherie ici ! hurlai-je de colère.
Je rentre dans le sanctuaire et claque la porte derrière moi, faisant trembler les murs. Mes frères sursautent. Je me pose brutalement sur mon fauteuil, je suis furax. Ils attendent mon signal pour commencer à parler de l’ordre du jour. Je prends une grande bouffée d’air, histoire de me calmer.
— Loup ! Ordre du jour ! aboyai-je.
Loup balance le programme, le trafic d’armes fonctionne. On a ramassé un max de fric avec les trafiquants de drogues. Ces mecs-là ont besoin de nous régulièrement. Ce sont de bons consommateurs, je peux pas blairer leur chef qui se fait appeler le « Duc ». Quel connard ! C’est un sournois, mais tant qu’il paie rubis sur ongle la marchandise, je le fournis. Loup continue son rapport, les bars à putes tournent nuit et jour, le trésorier énumère les colonnes de chiffres croissants de la semaine, c’est plus que bénéfique, je préviens les gars que j’ai des vues sur deux ou trois bars bien placés.
— Pres’ ! Tu veux plus de bars ? demande le trésorier, surpris.
— Ouais ! Je veux plus de couvertures pour le club les gars, il faut que l’on assure nos arrières. La Guardia est sur notre dos sans arrêt, à l’affût de la moindre embrouille, je veux pas leur donner un os à ronger ! Il est temps de montrer l’image d’un club honnête. Vous en pensez quoi les gars ? demandai-je, attendant leur réaction.
Chacun y va de son avis, la plupart se rallient à ma cause. Normal, ils ont des régulières et des enfants, ils commencent à penser à leur famille et à leur protection.
— Et les affaires en cours Pres’ ? On en fait quoi ? demande Loup.
— On termine jusqu’à ce qu’on ait assez de fric pour l’avenir et de quoi se payer les bars supplémentaires ! lâchai-je, froidement.
Loup me regarde dans les yeux, seul lui peut se le permettre, on se connaît depuis gamin, on est entré ensemble dans le club. Nous avions à peine quinze ans tous les deux, sa frangine était plus jeune. Putain Gina, ça faisait un bail que je ne pensais plus à elle, j’étais dingue de sa sœur, mais elle en a épousé un autre, un vaurien, une merde, ce Jeff. Pourquoi cela me revient-il en pleine gueule ? Merde qu’est-ce qui me prend, je deviens sentimental ou quoi ? Depuis combien de temps j’ai arrêté d’écouter l’ordre du jour ? Je saisis le marteau.
— Plus rien à ajouter, mes frères ? demandai-je.
Je frappe avec mon marteau sur la table. Les gars se lèvent et quittent le sanctuaire. Seul Loup reste. Il attend que la porte se referme puis s’approche de moi, les coudes sur la table.
— Mike !
— Ouais ! dis-je, tout en regardant mon portable.
— C’est qui cette nana ? demande-t-il, curieux.
— Quelle nana ?
— Joue pas au con avec moi, Mike !
— Pour l’instant personne !
— Vraiment ?
— Lâche-moi, Loup !
— Donc, si elle n’est personne et comme c’est un sacré morceau ! Je vais me mettre sur les rangs pour la coincer ! dit Loup, l’œil vicieux.
Je lui saute dessus, le saisis par le col de son cuir pour l’étrangler, je pourrai le tuer pour, ne serait-ce avoir des pensées lubriques sur Vic. Je tremble de rage.
— Elle est à moi ! N’essaie même pas de penser à elle vicelard ! Ou je te tue ! Compris ? dis-je en serrant les mâchoires fortement.
— Putain Mike ! T’es mordu on dirait ! dit-il.
Je le relâche, il reprend son souffle, puis il me fixe de son regard noir, surpris par ma réaction. Il se lève sans dire un mot et sort du sanctuaire en claquant la porte derrière lui. Putain fait chier, jamais je n’ai été aussi menaçant avec Loup. Je lui raconterai l’histoire quand je l’aurai retrouvé. Mon portable sonne.
— Pres’ ? demande le prospect.
— Ouais ! Alors, elle est où bordel ? dis-je durement.
— Dans un hôtel sur la cote, Pres’.
— Le nom ?
— Hôtel Vela, Pres’.
— Tu ne la lâches pas d’une semelle, j’arrive !
J’ouvre la porte du sanctuaire et sors en trombe. Mes frères me regardent passer, mais ne disent rien. Les brebis ont nettoyé le chapitre de fond en comble, plus rien ne traîne, en plus ça sent l’air frais. Je sors du chapitre, grimpe sur ma Harley et démarre, j’accélère et pars à toute vitesse rejoindre Vic. Je roule à pleine puissance jusqu’à l’hôtel où mon prospect m’attend.
— Quelle chambre ? Je lui demande.
— Chambre 304, troisième étage, Pres’ ! Elle n’est pas sortie de sa chambre ! dit-il.
— Tu restes là ! Tu continues à la suivre et ne la perds pas ! Sinon je te règle ton compte, compris ? aboyai-je.
— Je ne la lâche pas Pres’ compris ! dit-il.
Je m’engouffre dans l’hôtel et fonce vers l’ascenseur, le réceptionniste me reluque de travers, mais ne dit rien. Je monte dans l’ascenseur et appuie sur le numéro trois sur le tableau d’affichage. Je sors et me dirige vers la porte de sa chambre. Je tape deux coups.
— C’est pourquoi ? Une voix cassée demande.
— Service d’étage señora ! dis-je d’une voix déguisée.
Vic ouvre la porte. L’instant de surprise passé, elle essaie de la refermer dès qu’elle me reconnaît. Voyant le coup, je coince ma botte de moto contre le chambranle de la porte, je pousse d’un coup sec la porte qui s’ouvre en grand. Vic plonge sur son lit et saisit son sac à dos. Merde ! Qu’est-ce qu’elle manigance ? Je deviens méfiant et reste sur mes gardes, je l’apostrophe.
— Alors poupée ! Comme ça, tu crois que tu as payé ta dette ! balançai-je moqueur.
Elle laisse sa main dans son sac à dos, se détend légèrement.
— Dites-moi combien je vous dois alors ? demande-t-elle froidement.
Je me pose sur le lit, m’allonge de tout mon long sur le dos, je baisse ma braguette et sors ma queue dressée et raide comme la justice, lui fais signe de s’approcher pour qu’elle me soulage.
— Pour qui me prenez-vous ? Je ne suis pas une pute ! hurle-t-elle de colère.
— Non chérie, mais tout à un prix dans ce bas monde ! dis-je, l’œil coquin.
— Je ne vous paierai qu’avec de l’argent !
— Chérie, tu m’as laissé sur ma faim tout à l’heure, je pense que tu en avais autant envie que moi, rien ne nous empêche de prendre du bon temps, avec moi tu ne le regretteras pas !
— Sortez d’ici immédiatement !
Je remonte ma braguette en souffrant le martyre, pour ranger mon érection. Je reste allongé, les bras sous ma tête et ne bouge plus. Mon portable sonne, je le prends d’une main, regarde le numéro s’afficher. Merde ce con de « Duc » ! Toujours là quand il ne faut pas. Je prends l’appel tout en matant les courbes sensuelles de Vic.
— Ouais ! Qu’est-ce que tu veux ! dis-je agacé.
— Une affaire à envoyer à tous tes chapitres ! propose le Duc de sa voix mielleuse.
— Balance ! Combien ? demandai-je durement.
— Un million !
— Envoie le détail !
— Tu prends l’affaire ? demande-t-il.
— À voir ! dis-je durement.
Je lui raccroche au nez, je ne peux pas le voir en peinture, ce mec. Le bip de mon portable se fait entendre. J’ouvre et regarde le portrait de celui que je dois refroidir. Mes yeux clignent plusieurs fois avant de comprendre ce qui se passe. Vic apparaît sur mon écran de portable. Bordel, pourquoi un contrat sur elle ? Qu’a-t-elle bien pu faire contre l’autre pour le foutre en rogne ? Je n’aime pas ça du tout. Fini de rigoler avec Vic, il va falloir qu’elle me dise ce qu’il en est, putain. Je me jette sur elle. Surprise elle lâche son sac à dos et essaie de se libérer. Le poids de mon corps la bloque entièrement.
— Dis-moi poupée ! Qu’as-tu fait au Duc pour le mettre en rogne ? demandai-je durement.
— Je ne connais personne de ce nom ! répond-elle froidement.
— Ne te fous pas de ma gueule chérie ! Réponds ou je te flingue ! ordonnai-je, glacial en saisissant mon arme à l’arrière de mon jeans, la pointant sur sa tempe.
La peur et la panique lui assombrissent le regard, puis ses yeux changent d’expression, ils me défient.
— Eh bien tirez ! Qu’est-ce que vous attendez ! Vous êtes payé pour ça non ? balance-t-elle, glaciale.
— Ne joue pas à ça avec moi, chérie ! Je suis payé en effet pour tuer. Mais avant je veux comprendre pourquoi, compris ? claquai-je.
Un long silence s’ensuit. Vic réfléchit un long moment puis se décide à parler. Je relâche la pression de mon flingue sur sa tempe.
— J’ai fait sept ans de prison par sa faute, pour transport de drogue et détention d’armes à feu, quand je suis sortie, je me suis servie sur ses comptes bancaires à titre de dédommagement, fin de l’histoire ! lâche-t-elle sans regret.
— Vic, il a mis un contrat d’un million sur ta tête dans tous les chapitres d’Europe !
— Raison de plus pour que je parte ! dit-elle en s’habillant à la vitesse de l’éclair.
— Si tu restes avec moi, tu seras protégée par moi et mes frères dans toute l’Europe, par contre si tu pars maintenant je ne pourrai rien faire pour toi ! dis-je doucement.
Des larmes coulent sur ses joues, elle s’assoit sur le lit, regarde droit devant elle, perdue dans ses pensées. La rage m’envahit, si elle devait mourir je crois que je deviendrais fou, elle est à moi et personne n’y touchera.
— J’aurais dû le tuer quand je l’avais sous la main, ce salaud ! dit-elle d’une voix pleine de sanglots.
Je la prends dans mes bras et la laisse pleurer. Je lui caresse machinalement le dos, lentement. Elle lève ses magnifiques yeux verts caraïbes emplis de larmes. Elle m’embrasse, désespérée. Je réponds à son baiser tendrement, puis de plus en plus passionnément. Nous nous emportons dans notre folie du désir. Vic me déshabille, je lui facilite la tâche en soulevant mon bassin pour qu’elle puisse enlever mon jeans, je me laisse faire, trop excité. Il ne me reste que mon boxer. Je l’embrasse et la caresse, je lui enlève sa combinaison, lui dégrafe son soutien-gorge, je descends du lit en rampant, j’attrape son string entre mes dents en le faisant glisser lentement sur ses cuisses musclées, sans la lâcher du regard. Je remonte sur elle tout en lui léchant l’intérieur de la cuisse, arrivant lentement jusqu’à son triangle soyeux. Elle frissonne, ses poils se dressent, sur mon passage. Ma langue pénètre son intimité déjà humide, je trouve son clitoris, tire dessus en le pinçant entre mes lèvres, elle pousse un gémissement rauque. Il gonfle à chaque passage de ma langue, j’en jouirais presque. Je fournis un effort surhumain pour me retenir, je me fais de plus en plus pressant avec ma langue, je pénètre deux doigts incurvés dans son humidité, son corps tremble, se raidit, elle va jouir, je veux la goûter.
— Jouis pour moi bébé, je veux te boire, voilà c’est ça hum ! dis-je d’une voix rauque de désir.
Elle crie de sa voix cassée, je l’avale en me délectant de son goût, il devient ma drogue instantanément, elle me rend fou. N’y tenant plus, je la pénètre pendant son orgasme et m’enfonce doucement en elle, jusqu’à la garde. Elle est si serrée bordel, que c’en est bon, je ressors entièrement pour la pénétrer plus brutalement. Elle pose ses mains sur mon cul et m’attire plus fort contre elle, ma queue s’enfonce plus loin, mon va-et-vient se fait plus rapide, je ne vais pas tenir longtemps, elle bloque sa respiration et jouit dans un orgasme qui la fait convulser.
— Mike oh ouiiii ! crie-t-elle en jouissant.
— Oh putain Viiiic ! grognai-je en jouissant.
Ma queue soubresaute en jouissant. Jamais une femme ne m’avait fait jouir comme ça, si intensément, mon sang martèle mes tempes, mon cœur bat à une rapidité proche de la crise cardiaque. Je sais déjà que je suis perdu, elle m’a ensorcelé, moi et ma queue. Les derniers soubresauts de ma queue lâchent ma semence en elle, je me retire à regret de sa moiteur, me pose sur le côté. Je l’attire contre moi et la serre fermement contre mon poitrail. Son odeur après l’amour mélangé à son parfum me remue les sens, je l’embrasse sur la nuque, de ma main libre je lui caresse le sein, tout en pinçant son téton.
— Vic ? questionnai-je d’une voix rauque.
— Hum ! murmure-t-elle.
— Raconte-moi ton histoire avec le Duc ! demandai-je d’une voix douce.
— J’ai rencontré Olivier à seize ans, c’était mon premier amour, j’étais folle de lui, je savais qu’il traficotait, mais je m’en moquais, bref je l’aimais. Un jour, il a décidé de m’emmener en vacances avec lui en Espagne, j’étais folle de joie, je venais d’obtenir mon permis voiture après mon permis moto bref, je venais de m’acheter ma première voiture, lui avait cassée la sienne. C’est donc tout naturellement je lui ai proposé la mienne, mais il ne m’avait pas dit que je servirais de mule pour son trafic. Au retour, je me suis endormie au volant. Je me suis réveillée à l’hôpital, j’y suis restée un mois durant, encadrée par deux gendarmes nuit et jour.
— Et lui ? Je demande.
La rage anime mes tripes, une envie de meurtre monte en moi.
— Lui ? Envolé ! Après l’hôpital, le procès puis la prison, dit-elle tristement.
— Tu ne l’as pas dénoncé ? questionnai-je, surpris.
— Non ! Je l’aimais ! dit-elle tristement.
— À combien as-tu estimé ton dédommagement ?
— Dix millions d’euros ! dit-elle impartiale.
— Putain Vic ! Il ne te lâchera jamais, bordel ! lançai-je, inquiet.
— Je sais exactement où je vais et ce que je dois faire Mike ! dit-elle, butée.
Je la serre un peu plus fort contre moi pour la rassurer.
— Mike ? Maintenant que tu sais tout, laisse-moi partir, demande-t-elle d’une voix suppliante.
Pour couper court, je l’embrasse fougueusement, elle se retourne vers moi sans cesser de répondre à mon baiser et me caresse sur tout le corps, elle retire ses lèvres de ma bouche et descend lentement, léchant chaque parcelle de ma peau, ma queue se dresse, elle la rejoint et lèche mon gland sensuellement, comme un cornet de glace. Ma queue s’allonge, gonflée de sang, elle descend lentement sa langue le long de ma bite, tout en me caressant les bourses, mes yeux se révulsent de plaisir intense. Elle me gobe en entier à fond de gorge, lentement, je me concentre pour ne pas jouir, elle me rend fou, elle retire lentement sa bouche de ma queue, recommence son va-et-vient sensuellement en pinçant légèrement ses lèvres, je sens ses canines glisser sur ma queue, ce qui me fournit des frissons sur tout le corps. Son va-et-vient est de plus en plus rapide, ma sève monte, je veux la repousser, je vais jouir, elle pose ses mains sur mon cul, me maintenant fermement. Je ne peux plus me retenir.
— Oh putain ! Vic, je vais jouir ! dis-je, poussant un cri rauque et grave.
Ma queue tremble dans sa bouche, j’éjacule au fond de sa gorge, elle m’avale avec gourmandise jusqu’à la dernière goutte. Putain ! Je savais qu’elle était torride cette nana, rien à voir avec les brebis que je me tapais jusqu’à présent. Je ne pourrai plus me passer d’elle, elle est à moi. Vic m’a épuisé, je m’endors heureux comme jamais. Mon portable sonne et me réveille.
— Ouais ! grognai-je.
— T’es où Mike ? gueule Loup.
— À l’hôtel, pourquoi ?
— Viens au chapitre tout de suite ! On a un problème ! dit Loup en râlant.
— Ouais !
Je me retourne sur le côté, le lit est froid.
— Vic ?
Pas de réponse, je me lève d’un bond et m’habille rapidement. Un regard circulaire me montre qu’elle est partie. Putain ! Elle s’est barrée. Il faut que je la retrouve avant les autres, sinon ils vont la tuer. Merde ! Je ne peux pas supporter l’idée, ça me rendrait fou de douleur, il faut la retrouver et vite !
Je fonce au chapitre à toute allure, les vibrations de mon moteur m’électrisent, il faut que je prévienne les autres présidents de chapitre pour la rechercher, bordel. J’arrive au chapitre en freinant brutalement, un prospect surveille les bécanes garées devant. Je descends de ma Harley et cours à l’intérieur du chapitre, je suis aveuglé par la pénombre, mes yeux mettent un certain temps à s’adapter. Loup s’approche de moi accompagnés de deux mecs que je ne connais pas.
— Loup ! C’est qui ces mecs ? gueulai-je.
— Les sbires du Duc ! répond Loup, énervé.
Je chope les deux mecs et les pousse hors du chapitre, les menaçant de mon flingue.
— Dehors ! hurlai-je de colère.
Les sbires se retrouvent sur le trottoir, interloqués. Je m’en fous, ils ne sont pas membres ! Putain qui sont-ils pour venir me provoquer chez moi ?
— Vous direz au « Duc » que seul moi gouverne en Espagne et que si je vois un seul de ses hommes sur mon territoire, je le tue ! Compris ! grondai-je.
Serrant les mâchoires, pointant mon flingue sur eux, menaçant, les yeux vides de toutes
expressions.
— Paco ! Diego ! Raccompagnez ces mecs à la frontière ! Assurez-vous qu’ils ne la repassent pas sinon tirez à vue ! hurle Loup aux deux prospects.
Ils montent sur leur Harley et prennent en chasse le gros SUV URUS LAMBORGHINI.
— Putain ! Loup tu connais la règle merde ! Pas de non membres dans le chapitre bordel ! hurlai-je en colère.
— Ouais ! Je sais Prés’, mais c’est une des brebis qui les a fait rentrer, et en plus elle leur a servi à boire. Cette conne ! dit Loup énervé, également.
— Putain Loup ! T’es vice-Pres’ merde ! T’étais où toi ?
— Avec le mécano pour ma bécane ! répond Loup, penaud.
Je me détourne de Loup, et cherche des yeux la brebis en faute, elle se planque derrière le bar.
— Toi ! Viens ici ! T’as des fringues ici qui traînent ?
— Non ! répond la greluche.
— Alors toi et ton joli petit cul, cassez-vous d’ici ! Compris ?
Mon portable sonne.
— Ouais !
— C’est le Duc !
— Tu t’es cru où, trou-duc ? Ici, c’est mon territoire ! Personne n’y rentre sans mon accord, compris ? dis-je en grondant.
— Oui ! Mais je voulais être s…
— Ta gueule ! Me cherche pas ! menaçai-je durement.
Je lui raccroche au nez, ce mec me débecte, il va falloir que je contacte le Pres’ des Bandidos pour qu’ils regardent les comptes d’un peu plus près. Je pense que ce connard n’a pas dû leur dire qu’il s’est fait refaire de dix millions. Je donne pas cher de sa peau à ce con, quand les Bandidos verront le trou béant de leur portefeuille. Je me marre rien qu’à l’idée de ce qui l’attend.
J’ouvre la porte du sanctuaire et appelle les gars.
— Dans le sanctuaire ! Tout de suite ! ordonnai-je.
Mon portable sonne de nouveau.
— Ouais ! dis-je énervé d’être dérangé.
— Pres’ ! C’est Pablo ! Je continue à suivre la fille Pres’ ? Elle roule plein sud, est-ce que je poursuis Pres’ ? demande-t-il.
— Ouais Pablo ! Jour et nuit, ne la lâche pas !
Je suis heureux, j’avais oublié que j’avais demandé à Pablo de ne pas la lâcher. Putain, enfin une bonne nouvelle, ma Vic est sous surveillance.
— Ordre du jour, protection de ma régulière, Vic ! Elle a des tueurs au cul et comme vous le savez on ne touche pas à nos femmes ! déclarai-je calmement.
Mes frères me regardent tous avec des yeux ronds. Seul Loup m’interpelle.
— Hein ! Quoi ? Tu as une régulière ? Depuis quand Mike ?
— Depuis ce matin ! Trouvez-moi un cuir pour elle et faites inscrire dessus « Vic, propriété de Mike » grouillez-vous les mecs, il me faut le cuir pour aujourd’hui ! dis-je d’un ton péremptoire.
— Faut prévenir les autres chapitres et envoyer son signalement pour sa protection ! Balance Rodrigue le trésorier, froidement.
— Ouais ! État d’urgence les gars ! protégez vos familles tant que cette histoire n’est pas réglée, surveillez tous les passages frontaliers, personnes ne doit passer sans notre accord, passez le message maintenant, compris ?
— On fait quoi avec le Duc Pres’ ? demande Loup froidement.
— Laisse ! Je m’en occupe personnellement ! dis-je avec un sourire cruel.
Loup me fixe, il devine facilement que les jours du Duc sont comptés, il me regarde et se marre. Je me passe la main dans les cheveux, je tape du marteau sur la table, ordre du jour terminé. Je sors du sanctuaire, me dirige vers ma chambre, j’ai besoin d’une bonne douche, la route m’attend pour rejoindre Vic, même si je dois la ligoter, je la ramènerai avec moi qu’elle le veuille ou non.
Je sors de ma chambre, frais et dispo. Je préviens Loup de mes intentions et grimpe sur ma Harley direction le sud. Vic, j’arrive ! pensai-je. Heureux à la pensée de baiser avec elle, de retrouver son odeur, ses bruits lorsqu’elle jouit, son goût dans ma bouche. Putain, elle me rend dingue, je bande comme un taureau sur ma bécane, mon jeans emprisonne ma queue, ça me fait un mal de chien. Nos retrouvailles vont être explosives. La chaleur de l’été transperce mon cuir, je cuis sur l’asphalte, j’ai soif, mais je la contiens, trop pressé de la revoir.
Je me suis levée sans faire de bruit. Qu’est-ce qui m’a pris de baiser avec ce biker ? Merde, comme si je n’avais pas assez de problèmes comme ça. Il faut bien que je me l’avoue, il est très beau, une beauté sauvage, avec ses cheveux en bataille des jours de baise, ses yeux bleu intense, perçants, de ceux qui vous mettent à poil d’un seul regard. Son visage, taillé à la serpe, son corps musclé, rempli de tatouages, son odeur mêlée de musc et de cuir. Et surtout, c’est un dieu du sexe avec lui l’orgasme est assuré. J’ai failli m’évanouir à plusieurs reprises tellement c’était intense, je n’ai jamais connu ça, même avec Olivier. Du pur plaisir, il est brutal, mais sait s’y prendre avec une femme. Merde Vic ! Arrête de penser à lui ! Suis tes objectifs, pars loin, très loin… Et pourtant, Mike ne quitte pas mes pensées, j’ai une folle envie de ses mains calleuses sur mon corps, de sa langue chaude sur moi, en moi, j’en mouille encore. Putain pense à autre chose Vic ! Quant à Olivier ? J’aurais dû le tuer ce connard, mais je ne suis pas une tueuse et maintenant il a mis un contrat sur ma tête. Il faut que je quitte le continent rapidement. Je roule depuis un moment sur ma moto, j’ai chaud et soif, il faut que je me trouve un hôtel pour la nuit. J’en repère un sur la route, je rêve d’une bonne douche fraîche et d’un bon lit, je me ferai monter mon repas dans ma chambre. Je me gare au parking de l’hôtel, à l’abri des regards, je tiens à ma moto. Le seul souvenir que mon père m’ait laissé, après sa mort, pendant mon séjour en prison. Sa mort m’a anéantie. Ma haine contre Olivier a augmenté le jour du décès de mon père, je n’ai pas pu assister à son enterrement. J’ai cru que j’allais mourir de chagrin. J’ai pleuré tout mon saoul. Jamais, je ne me séparerai de ma moto, je ressens la présence de mon père à travers elle. J’arrive à la réception et demande une chambre avec vue sur le parking. Le réceptionniste me tend la carte magnétique de ma chambre. Je monte au premier, me dirige vers le numéro de ma porte puis l’ouvre. La fraîcheur me saisit et me fait frissonner. Je me déshabille entièrement, fonce vers la salle de bain, elle possède une baignoire, le rêve ! Je fais couler l’eau de mon bain et plonge dedans avec délice, mes muscles se détendent, j’en profite pour laver mes dessous, je suis tellement bien que je finis par somnoler. Je sors de la baignoire, l’eau est presque froide. Une serviette nouée autour de mon corps, je me dirige vers le lit, je dénoue ma serviette de bain puis m’allonge, épuisée sur lit. Je m’endors aussitôt en rêvant de Mike. Ses lèvres posées sur moi me font gémir dans mon sommeil, ses caresses sur mon corps me feraient presque jouir, mon rêve me semble tellement réel que j’en ouvre les yeux. Un regard bleu intense me fixe tendrement, je me redresse d’un bond sur mon lit. Mike est là. La panique me gagne, je plonge la main dans mon sac à dos, me saisis de mon arme et le braque. Je tremble de tout mon corps, j’ai terriblement peur. Il est là pour me tuer. Surpris par mon réflexe, il me fixe durement, plus une once de tendresse dans son regard, il serre ses mâchoires et ses poings.
— Putain Vic ! Baisse ton flingue, je suis là pour t’aider bordel ! dit-il en grondant.
— Non ! Pas avant de savoir si tu es là pour honorer ton contrat ! dis-je d’une voix peu assurée.
— Bébé, si j’avais voulu te buter, je l’aurais fait dans l’hôtel où l’on a baisé comme des dingues !
Voyant ma mine déconfite, il explose de rire. Surprise par son rire, je me détends, il en profite pour me désarmer. J’éclate en sanglots. Il range mon arme sur lui, me prend dans ses bras, je suis nue contre lui il m’embrasse tendrement, mon corps s’embrase sous ses caresses. Je ne peux pas lutter, j’ai une envie folle de lui, plus que tout au monde, plus que ma propre vie, mes sens sont en ébullitions.
— C’est bien, bébé laisse toi aller, j’ai autant envie de toi, que toi de moi, laisse-moi te faire jouir, bébé, viens sur moi et assis toi sur ma bouche. Hum ! murmure-t-il d’une voix rauque emplie de désir.
Sa langue experte me lèche, elle tourne autour de mon bourgeon et le fait gonfler, je me raidis lorsqu’il me pénètre avec ses doigts incurvés, il effectue des mouvements de va-et-vient. Je suis au bord de l’extase lorsqu’il mordille mon bourgeon, mon corps tremble et l’orgasme que je ressens m’emporte loin, ma tête explose, le sang afflue à une vitesse folle dans mes veines, mon cœur bat rapidement, je pousse un râle rauque. Mike sourit sous moi.
— Jouit pour moi Vic ! Laisse-moi te goûter encore, j’en ai besoin ! dit-il, la voix chargée d’excitation.
— Mike ! Oh Mike ! criai-je dans un souffle.
Encore engourdie par mon orgasme, Mike me bascule sur le dos et me pénètre brutalement jusqu’à la garde, ses coups de reins sont puissants, durs, je suis au bord de la crise cardiaque, un deuxième orgasme me laisse haletante, Mike jouit en même temps que moi.
— Putain Vic argh… ! souffle-t-il d’une voix profonde, grave.
Nous haletons tous deux, à bout de souffle, le cœur battant rapidement.
— Vic ! Tu me rends fou ! dit-il en m’embrassant avec passion.
— Oh Mike ! Je ne peux pas rester avec toi ! Dans d’autres circonstances ! J’aurais dit oui sans hésiter ! Mais là ! C’est impossible ! Pas avec des tueurs à mes trousses ! Il faut que je parte loin Mike ! dis-je tristement.
— Tu n’as pas besoin de fuir Vic ! Je te protégerai ! Restes avec moi... Je t’aimerai, je ne peux plus me passer de toi ! dit-il d’une voix tendre.
Sa voix fait fondre mes dernières réticences. Quand, de sa barbe naissante, il me caresse les seins, je ne résiste plus.
— D’accord Mike ! Je reste avec toi mon ange noir ! dis-je dans un souffle, de ma voix cassée.
Nous faisons l’amour une dernière fois dans la chambre. Nous y passons la nuit, épuisés et repus de sexe. Le lendemain, nous rejoignons nos motos, nous reprenons la route du chapitre. Je suis tombée amoureuse d’un beau biker, pourtant il faut que j’aille au bout de mes projets. Mike a raison sans sa protection, je suis perdue, j’ai envie de rester avec lui, même si je sais qu’un jour ou l’autre je reprendrai la route vers mon destin, ce jour-là mon cœur se brisera, je le sais au fond de moi. Nous garons nos motos à côté des autres Harley, ma moto Ducati dénote avec les autres motos. Ses hommes nous attendent dehors, bières à la main, ils se rapprochent de moi et de ma moto, je ne suis pas sereine. Mike le sent, m’attrape par la taille en me serrant fort contre lui. Nous rentrons dans le chapitre, les gars nous suivent à l’intérieur. Une femme vulgaire s’approche de Mike, lui tend un blouson en cuir en le regardant avec désir, tout en se léchant les lèvres. Mike lui prend des mains sèchement puis me regarde fixement.
— Mes frères ! Je vous présente Vic ma régulière ! balance Mike autoritaire.
Des cris et des sifflements se font entendre de toutes parts, des hommes me saisissent et me félicitent, je ne comprends pas vraiment ce qui m’arrive. Mike m’entraîne avec lui vers une porte, il l’ouvre, me pousse à l’intérieur sous les blagues grivoises que lancent ses gars. Je me trouve dans une chambre très masculine qui sent le propre, tout est impeccablement rangé.
— Tu peux m’expliquer ce qui vient de se passer, Mike ? demandai-je, étonnée.
Il me tend le blouson de cuir et le retourne pour que je puisse lire l’inscription au dos. Je suis abasourdie « Vic, propriété de Mike », la colère monte en moi.
— Tu comprends ce que cela veut dire Vic ? demande-t-il le sourire en coin, l’œil amusé.
— C’est une blague ! C’est ça ? dis-je agacée.
— Non ! C’est très sérieux au contraire, c’est officiel, tu es à moi maintenant et tu es devenue intouchable, tu fais partie de la famille donc sous notre protection ! lance-t-il, sérieux.
Je suis au bord de l’explosion, je ne sais pas si je dois fuir cet homme ou le tuer sur le champ, ou encore en rire, je suis dans une confusion totale.
— Enfile le blouson ! ordonne Mike.
— Non !
— Comment ça non ? gronde-t-il, fronçant les sourcils.
— Je ne suis pas un objet Mike, tu m’insultes ! Il est hors de question que je m’affiche avec ça sur le dos ! criai-je, hors de moi.
— Putain Vic ! Tu vas faire ce que je te dis et sans discuter ! Mets-le compris ? siffle-t-il entre ses dents, menaçant.
Ma décision est prise, jamais je ne pourrai supporter ses ordres. La soumission ne fait pas partie de l’un de mes traits de caractère, loin de là. Je dois partir et vite. Mike ne doit jamais connaître mon intention de fuir. Je dois reprendre ma vie en main. Je lui arrache le blouson de cuir des mains puis l’enfile, faire profil bas afin de ne pas éveiller sa méfiance sera ma nouvelle ligne de conduite, jusqu’à mon départ.
— Donne-le-moi ! Après tout, c’est un peu vrai que je t’appartiens, dis-je avec une douceur feinte.
— Voilà qui est mieux ! répondit-il avec douceur.
— J’ai faim Mike ! On peut manger quelque chose ici ?
— Suis-moi, bébé !
Nous sortons de sa chambre et nous dirigeons vers la cuisine, des femmes très vulgaires me toisent, mauvaises. Je les ignore royalement, jusqu’au moment où l’une d’elle s’approche de Mike, elle pose sa main parfaitement manucurée, sur la braguette de son jeans, caresse son sexe. Un renflement ne tarde pas à apparaître, Mike à l’air d’apprécier. La rage que je ressens est dévastatrice, je me lève et me dirige vers la chambre en fonçant. Je récupère mon sac à dos et mon casque, je suis furieuse, je sors de la chambre, me dirige vers la porte du chapitre je l’ouvre en grand, me retourne vers Mike et le regarde froidement. Ce con me sourit bêtement, concentré sur son érection proéminente. Je sors. Je grimpe sur ma moto, la démarre mets les gaz. J’entends hurler Mike derrière moi. Je m’en moque. Je fonce sur la route, il se fout de moi ! S’il pense que je suis du genre à accepter le partage et l’humiliation qui va avec, hors de question ! Je regarde dans mon rétro et vois une Harley se rapprocher dangereusement, j’accélère de plus belle, avec ça il ne pourra jamais me rattraper. Je roule si vite que j’en suis grisée, la vitesse me rend euphorique, les vibrations de ma moto m’électrisent, je suis heureuse. Un bruit énorme me saisit de peur, puis le trou noir.
J’ouvre les yeux, mes paupières sont lourdes, j’entends hurler Mike, je ferme de nouveau les yeux. On me porte, la douleur est si intense que j’ouvre à nouveau les yeux, je me mets à hurler. J’entends des gens crier autour de moi, ils parlent tous en même temps je ne comprends rien, ce n’est pas ma langue, je perds connaissance, cette torpeur est bénéfique, je n’ai plus mal, je pars doucement.
— Vite, elle est en arrêt cardiaque, défibrillateur vite on la perd aller chargez ! Poussez-vous ! dit un urgentiste inquiet.
Un hélicoptère arrive et me transporte après ma réanimation, je suis dans une semi-inconscience, je me sens légère. Je suis aveuglée par la lumière, je cligne des yeux, un homme est penché au-dessus de moi, je ne le connais pas. Qui est-il ? Pourquoi je ne peux pas bouger ? pensai-je, l’esprit embrumé. Puis je perds de nouveau connaissance.
Je me réveille doucement, j’ai un mal de tête abominable, je serre la main de quelqu’un tout en serrant les mâchoires, la lumière est atroce, elle me vrille les yeux, c’est insoutenable, la douleur est telle que les larmes coulent sur mes joues.
— La lumière ! dis-je d’une voix à peine audible.
— Quoi mon cœur ? demande une voix grave que je connais.
— La lumière, éteins ! répétai-je avec effort.
J’entends des pas puis un rideau se baisser, la pénombre s’étend dans la chambre, mes yeux fatiguent moins, mon mal de tête ressemble à des marteaux piqueurs forçant mes tempes. Je me mets à crier si fort que j’en ai mal partout, par l’effort fourni.
— Vic ! Qu’est-ce que tu as ? Dis-moi je t’en supplie ! demande Mike d’une voix rauque, paniqué.
— Tête, mal à la tête ! soufflai-je, épuisée.
J’entends des cris dans le couloir, Mike hurle de rage, il menace de tuer si personne ne vient me voir tout de suite, avec un antidouleur. Une infirmière paniquée arrive à mon chevet. Elle me soulève la nuque et me fait avaler deux cachets avec un peu d’eau puis me repose délicatement sur mon oreiller. Elle contrôle mes perfusions, ma tension, fronce les sourcils puis sors de la chambre sans dire un mot. Pourquoi suis-je ici ? Je veux me redresser, mais je n’y arrive pas.
— Bouge pas bébé ! Reste calme ! dit Mike autoritaire.
Mon mal de tête commence à passer, mon esprit revient à lui, mes idées s’éclaircissent.
— J’ai besoin d’aller aux toilettes ! dis-je d’une voix cassée.
— J’appelle l’infirmière !
— Non tu vas m’aider !
— Vic, tu as un traumatisme crânien ! Bordel ! On vient de te sauver d’un arrêt cardiaque et tes tripes étaient à l’air !
— Je ne veux pas de l’infirmière bordel ! Porte-moi jusqu’aux toilettes ! Magne-toi ça urge ! dis-je autoritaire.
— Putain Vic ! dit Mike en râlant.
Deux bras me soulèvent du lit délicatement, avec une douceur infinie, il passe une main derrière mon dos et l’autre sous mes jambes, son regard intensément bleu est inquiet, je l’évite. Il me serre contre lui, il m’embrasse sur la bouche tendrement.
— Oh Vic ! J’ai eu si peur de te perdre, tu as failli mourir, j’étais fou de douleur ! Je t’aime et je ne veux plus jamais vivre ça ! Tu m’entends Vic ! Plus jamais ! dit-il d’une voix cassée par l’émotion.
Je ne réponds rien, je me souviens de tout maintenant, la fuite du chapitre, l’accident. La colère monte en moi et me fait trembler de rage sur les toilettes.
— Toi ? Tu m’aimes ? Elle est bonne, celle-là ! lâchai-je, sarcastique.
Mike me regarde, surpris par ma remarque, il fronce les sourcils, ne comprend pas mon attitude.
— Qu’est-ce qui te prend Vic ! demande-t-il froidement.
— Tu penses vraiment que je vais croire ce que tu dis, quand une femme pose sa main sur ta braguette hein Mike !
— De quoi tu parles à la fin, merde ! dit-il, furieux.
— Laisse tomber ! De toute façon, entre nous, ça ne pourra jamais marcher ! lançai-je d’une voix neutre.
— Tu penses peut-être que je vais te laisser partir ? C’est hors de question !
Je sors de la salle de bain dans ses bras, je suis lasse, mais j’ai assez de force pour crier une dernière fois.
— Sors d’ici ! Je ne veux plus jamais te revoir ! Tu as compris ? Plus jamais et je me fous de me faire tuer, va baiser avec tes pétasses du club ! Hors de ma vue ! hurlai-je, tremblant comme une feuille, tenant mon ventre, pliée en deux.
Une infirmière suivie du médecin arrive aussitôt dans la chambre, le médecin prend ma tension, je tremble de plus en plus, il m’administre une piqûre, pour me calmer.
— Monsieur ! Veuillez sortir de cette chambre tout de suite ! dit le médecin, fermement.
— Mais putain ! Qu’est-ce qu’elle a bordel ? gronde Mike, au bord de l’explosion.
— Sortez et attendez-moi dans le couloir ! ordonne le médecin.
Mike sort de la chambre, furieux.
— Calmez-vous, madame Garnier ! Respirez doucement, que se passe-t-il ? demande-t-il d’une voix douce.
— Je veux partir d’ici docteur ! dis-je d’une voix suppliante.