Rouge poursuite - Tome 3 - Virginie Blanc - E-Book

Rouge poursuite - Tome 3 E-Book

Virginie Blanc

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Beschreibung

Satyne Meyer menait une existence paisible en compagnie de ses frères jusqu’à ce qu’elle soit enlevée. Depuis sa libération, son ravisseur ne cesse de la traquer et la fait surveiller de près, cherchant une faille dans sa protection. Lorsque cette situation devient intolérable pour elle, elle décide de prendre les choses en main en lançant un sort. Cependant, les événements ne se déroulent pas comme prévu. Satyne se retrouve plongée dans un monde de violence. Elle se voit contrainte, bien malgré elle, de se tourner vers la personne qu’elle déteste le plus.


À PROPOS DE L'AUTRICE 


Inspirée par ses différentes lectures, Virginie Blanc saute le pas et s’engage dans cette aventure fascinante qu’est l’écriture. Après Kali et Élisa, elle propose Satyne, troisième tome de la saga intitulée Rouge poursuite.

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Seitenzahl: 194

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Rouge poursuite

Tome III

Satyne

Roman

© Lys Bleu Éditions – Virginie Blanc

ISBN : 979-10-422-0054-1

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122- 5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122- 4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335- 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Prologue

Depuis qu’il l’avait vue, il ne pouvait plus s’en passer. Elle l’obsédait et son sang aussi. Comment allait-il s’y prendre pour l’atteindre ? Elle était vraiment trop bien protégée. La seule chose à faire, c’était d’attendre. Juste une petite erreur d’inattention de la part de ses amis protecteurs et elle serait à lui. Patience est mère de sûreté.

Chapitre 1

En ce début du mois de décembre, le temps était clément. La terre landaise était prête à se parer de ses atours d’hiver. Les arbres avaient perdu le doux vert de l’été et s’étaient revêtus des couleurs flamboyantes de l’automne. Certains s’étaient déjà dénudés tandis que d’autres, en raison de la température trop douce pour la saison, hésitaient encore. Perdu au milieu de ce maelström de couleurs, se tenait fièrement le manoir de la famille Meyer. La vieille bâtisse de style gothique avait été construite dans les années 1800 et avait vu un nombre incalculable de générations de sorciers se succéder. Autour du manoir, les terres, tout juste ensemencées, s’étendaient à perte de vue. Aux alentours, on entendait quelques chants d’oiseaux, des bruissements de feuilles dus à quelques animaux en quête des dernières provisions pour l’hiver et les meuglements des vaches qui paissaient dans les prés voisins. Tout était calme et paisible, le lieu idéal pour s’adonner à la magie.

Dans l’allée du manoir, deux femmes se faisaient face. La première était grande, ses cheveux châtain clair lui descendaient jusqu’à la taille. Ses yeux de couleur ambre, légèrement bridés, étaient mis en valeur par son teint naturellement hâlé. D’une beauté presque irréelle, elle ressemblait à une déesse. La seconde était petite, ses cheveux roux et bouclés étaient attachés en une queue de cheval, et derrière ses yeux verts se cachait une détermination à toute épreuve. Telle une fée, elle faisait des gestes envoûtants tout en récitant une formule magique.

— Allez Kali, encore un petit effort, tu vas y arriver.
— Mais j’en peux plus, Satyne. Je suis vidée, j’ai plus d’énergie. Ça fait trois heures qu’on travaille maintenant, et en plus j’ai trop faim et j’ai super froid.
— Bon, ça va, je te laisse une petite pause. On va manger un peu.

Satyne Meyer était en train de donner un cours de magie à sa nouvelle amie, Kali Deguin. Plus qu’une amie, c’était en fait une de ses cousines éloignées. Un mois et demi auparavant, Satyne avait été enlevée par un vampire dénommé Siegfried. En voulant la retrouver, ses frères, Tyll et Rory, avaient initié un rituel avec l’aide de Kali et ses amis, c’est à ce moment-là qu’ils avaient découvert que Kali percevait la magie plus qu’une simple humaine. C’était en fait une sorcière en sommeil. Cela arrivait très souvent que des personnes ne sachent pas qu’elles soient issues d’une famille de sorciers, soit parce que les croyances se perdaient au fur et à mesure des générations, soit parce que les familles coupaient les ponts avec leurs ancêtres sorciers, soit parce qu’ils ne voulaient rien avoir à faire avec la magie. Apparemment, pour Kali, c’était cette dernière raison qui en était la cause. D’après ce qu’avait compris Satyne, le père de Kali avait coupé les ponts avec sa famille et avait bloqué les pouvoirs de Kali. Satyne et ses frères lui avaient donc proposé de les débloquer, elle avait accepté.

Pour rattraper son retard en magie, Satyne avait gentiment proposé à Kali de lui donner des cours de rattrapage, et cette dernière avait dit oui avec joie. Quoi de mieux que de se retrouver propulsée du rang de simple humaine à sorcière puissante. Pourtant, lors de son enlèvement et malgré ses pouvoirs, Satyne ne s’était pas sentie puissante, bien au contraire.

Pendant sa captivité, elle avait essayé de s’enfuir en utilisant sa magie. Siegfried, son geôlier vampire, l’avait rattrapée et avait bu son sang. D’après lui, dès qu’on buvait le sang d’un sorcier, on était immunisés contre ses pouvoirs. Et, en effet, c’est bien ce qui s’était passé. Elle avait tenté de s’enfuir à de nombreuses reprises, mais, à chaque fois, Siegfried l’avait rattrapée et comme sa magie n’avait plus aucun effet sur lui, elle s’était résignée et avait attendu qu’on vienne la sauver. Malgré le fait qu’il l’avait attachée pour ne plus qu’elle fuit, Siegfried s’était occupé d’elle, l’avait nourrie, lui avait offert des vêtements et des bijoux.

Pendant ces quelques jours, il avait tenté de dialoguer, mais, pour lui faire comprendre qu’elle désapprouvait son enlèvement et sa captivité, elle était restée murée dans son silence et avait soigneusement évité de le regarder. Parce que oui, à chaque fois qu’elle avait tenté un regard vers lui, elle avait senti monter en elle une étrange chaleur, un besoin irrépressible de le toucher, de se lover dans ses bras. L’attirance qu’elle éprouvait pour lui n’était pas normale, elle avait pensé au syndrome de Stockholm, mais c’était bien sûr une excuse. Elle ne voulait pas être attirée par Siegfried, elle avait honte de ce qu’elle éprouvait et personne ne devait le savoir.

Le jour de sa délivrance était arrivé et avec elle, la vérité sur qui était réellement Siegfried. C’était en fait le créateur de Gabriel, le fiancé et futur mari de Kali, mais aussi le créateur d’Élisa, la compagne de son frère, Tyll. Apparemment, Siegfried avait un compte à régler avec Gabriel, mais ce dernier n’arrivait pas à savoir pourquoi son créateur et ami lui en voulait autant. Siegfried était même allé jusqu’à transformer Thomas, l’ex-fiancé de Kali, mais surtout, un tueur en série, pour leur faire du mal. Ils s’étaient tous creusés la tête pour trouver des raisons aux actes de Siegfried, mais tout cela n’avait aucun sens. Rien n’avait de sens. Et surtout pas la lettre que Siegfried avait apportée un soir, à Satyne, et qui disait : Bientôt, car tu es mienne.

Depuis qu’il lui avait remis cette fameuse lettre, il n’avait pas refait surface. Mais Satyne savait qu’il n’était pas loin. Parfois, elle le sentait, c’était comme si un fil invisible s’étendait entre eux. Elle avait fait quelques recherches dans de vieux grimoires de famille que son frère Tyll avait trouvés cachés dans le double fond d’une vieille malle du grenier, et était tombée sur une histoire similaire. Un humain et une sorcière qui avaient été attirés l’un vers l’autre par une sorte de lien mystique, il s’était avéré que c’étaient des âmes sœurs. Sauf que Siegfried n’était pas humain, mais vampire et qu’elle ne pouvait pas l’avoir comme âme sœur, il était l’ennemi. Quoique, son frère Tyll et Élisa étaient l’image même des âmes sœurs vampire-sorcier. Mais Satyne ne voulait pas que ce soit vrai pour elle. Parfois, elle s’imaginait la scène – Tyll, Rory, voici Siegfried, mon âme sœur, Siegfried, voici mes frères –. Cela serait une vraie catastrophe ! il y aurait sûrement des morts, et ça, elle ne le voulait pas.

Elle essayait donc de ne plus penser à lui et de reprendre sa petite vie tranquille. Quand elle ne travaillait pas à la boutique ésotérique qu’elle tenait avec ses frères, elle donnait des cours de magie à Kali, répétait avec son groupe de musique et sortait avec son nouveau groupe d’amis. Son emploi du temps était bien chargé, elle n’était jamais seule. Malheureusement, le soir venu, dans son lit, elle n’arrivait pas à chasser l’image de Siegfried, elle le voyait, s’imaginait avec lui, et ça elle ne le supportait plus. Elle avait donc décidé de se forcer à l’oublier et de passer à autre chose. Elle avait fait le premier pas vers Silas, un des membres de son groupe de musique et l’avait invité pour un repas, en prétextant qu’elle avait une nouvelle idée de chanson et qu’elle avait besoin de lui pour le texte. Elle était en train d’imaginer ce qu’elle allait bien pouvoir lui dire quand Kali l’interrompit.

— Allez, c’est bon j’ai pris mon carburant, on y retourne.
— Aller, c’est parti ! Je vais t’en faire baver alors accroche-toi bien, lui dit-elle.

En voyant la tête que faisait Kali, Satyne rit.

— Ne t’en fais pas, je plaisante, tu seras en bonne santé pour aller goûter tes gâteaux de mariage. N’empêche que t’aurais pu m’inviter, j’adore les gâteaux moi, continua-t-elle avec une petite moue boudeuse.
— On doit aller voir le traiteur la semaine prochaine, tu n’as qu’à venir si tu veux.
— Oh oui, oui, oui, je viendrai ! merci Kali, lui dit-elle en sautillant de joie et en faisant une petite danse du ventre.
— Je me demande bien où tu mets tout ce que tu manges quand même, tu es tellement mince.
— Eh bien, tu as vu toute l’énergie que tu as dépensée pour relever ce petit caillou ?
— Oui et alors ?
— Tu crois que tu la prends d’où cette énergie ?
— Je ne sais pas, moi.
— Eh bien de ton corps bien sûr. Il faudra que tu t’alimentes bien, sinon tu risques de te retrouver en PLS assez vite, crois-moi.
— Oh, je te crois. Je vais essayer de manger plus alors, lui répondit Kali en riant.

Elles continuèrent le cours de magie, la lévitation plus précisément. Satyne avait été étonnée de voir que Kali apprenait vite et que sa magie était puissante. En même temps, avec l’aïeule qu’elle avait, il n’en aurait pas pu être autrement. Elle avait entendu parler de la grand-mère de Kali. Sa mère était une de ses cousines éloignées et lui avait raconté ses exploits, c’était l’une des plus grandes maîtresses de magie que les deux derniers siècles avaient connue. Elle avait trouvé dommage que le père de Kali ait coupé les ponts avec la magie et n’ait pas fait son initiation.

Le cours fut interrompu quand une voiture arriva et se gara dans l’allée. Un homme grand, brun et très beau en sortit et s’avança vers elles.

— Salut les filles, comment ça va ?
— Salut Kyllian, ça va et toi ? demanda Kali.
— Ça va très bien. Gabriel n’est pas encore arrivé ?
— Non, il ne va plus tarder maintenant, il doit passer me prendre pour aller goûter les gâteaux de mariage. Qu’est-ce que tu viens faire ici ?
— Je voudrais vous parler, à tous.
— Heu, de quoi ? demanda Satyne inquiète.
— On en parlera quand on sera en groupe. J’ai donné rendez-vous à tout le monde. Rory m’a dit qu’il fermait la boutique et Élisa et Tyll vont arriver, ils étaient en chemin pour venir ici. On peut rentrer en attendant, il commence à faire frais.
— Oui, viens, on reprendra demain après-midi, Kali si tu es libre.
— Oui, ne t’en fais pas, je serai là.

Satyne précéda Kali et Kyllian pour entrer dans la maison et les conduisit au salon. Kyllian était un ami de Gabriel et d’Élisa et, par conséquent, était devenu le sien aussi. Il était policier et le coéquipier d’Élisa, il s’était occupé de l’affaire des filles disparues dont elle avait fait partie. Il était au courant de toute l’histoire, de la vraie histoire avec vampires, sorciers… La version officielle était complètement différente. Il était évidemment hors de question d’inclure du surnaturel dans une enquête policière. Les filles qui avaient été retrouvées, en même temps qu’elle, étaient tellement déboussolées et en même temps, heureuses qu’on les ait retrouvées, qu’elles n’avaient pas compris grand-chose. Ce qui avait bien arrangé tout le monde.

Satyne était anxieuse, elle avait un mauvais pressentiment. Si Kyllian était là et qu’il avait réuni tout le groupe, c’était qu’il avait des nouvelles de Siegfried. Plus les minutes s’écoulaient, plus elle était à cran. Kali dut le sentir, car elle vint lui faire un câlin. Elle apprécia le geste, mais il n’y avait qu’une seule personne capable de la calmer et c’était son frère, Rory. Il arrivait, par la magie, à lui procurer un peu de sa sérénité. Elle écouta ses invités parler du futur bébé de Kyllian qui était prévu pour le vingt-sept mai et du mariage qui approchait à grands pas. Kali et Gabriel se mariaient dans un peu plus de trois semaines, ils avaient choisi de s’unir le vingt-quatre décembre, ils espéraient qu’il neige pour que ce soit encore plus magique. Mais, ce qu’ils ne savaient pas, c’est que s’il ne neigeait pas ce jour-là, avec l’aide de ses frères, elle avait prévu une petite formule pour faire tomber des flocons. Elle se languissait vraiment.

Tout le monde arriva enfin, le groupe était réuni, elle allait enfin savoir ce qu’il en était.

Chapitre 2

Kyllian était en vacances avec sa femme quand l’histoire des enlèvements avait commencé. Avec l’aide officieuse de Gabriel, il avait réussi à boucler la première affaire qui avait inclus le fameux Thomas Santo, kidnappeur, violeur et tueur de jeunes femmes. Cette enquête l’avait beaucoup ébranlé, il avait donc fait ses valises et était parti en Ardèche pour être un peu tranquille. Ses vacances avaient été interrompues par un appel téléphonique de Gabriel. Il lui avait conté ce qui se passait et avait donc écourté son séjour au camping pour s’occuper de cette seconde affaire. Sa femme, Anaïs, lui en avait voulu pendant un petit moment. Il s’était excusé en lui offrant une jolie bague, ce qui l’avait encore plus énervée, je ne suis pas à vendre, lui avait-elle rétorqué. En plus, étant enceinte, ses hormones avaient pris le dessus. Pendant trois jours, il avait dormi sur le canapé. Tout était rentré dans l’ordre quand elle avait compris la situation grâce aux journaux et s’était imaginée être à la place des parents dont les enfants avaient disparu.

Avant qu’il écrive son rapport sur l’enquête, Élisa l’avait mis au courant de tout. Il savait que Tyll, Rory et Satyne Meyer étaient des sorciers et que, grâce à un sort, les jeunes femmes avaient été retrouvées. Il avait aussi appris que Kali était une sorcière. Comme quoi, le hasard faisait bien les choses, car, si elle n’était pas venue vivre dans Les Landes elle n’en aurait jamais rien su. En tout cas, s’il était là aujourd’hui, c’est qu’il avait quelque chose à leur annoncer, et ça n’allait plaire à personne. Il prit son courage à deux mains et se lança.

— Bon, alors, si je vous ai tous réunis, c’est pour vous dire qu’Anthony, le jeune serveur du pub de l’Europe, a été attaqué par sa copine.
— Quoi, par sa copine, mais attaqué comment ? demanda Gabriel.
— Il a été mordu.

Il sentit la tension monter d’un cran. Tous avaient l’air abasourdis. Il profita du silence pour continuer.

— Apparemment, il sortait avec elle depuis une semaine. Hier soir, il l’a ramenée chez lui pour continuer la soirée tranquillement. Ils étaient en train de s’embrasser et d’après ses dires, ses yeux ont changé, elle lui a mordu le cou et s’est enfuie tout de suite après. Il a eu peur et nous a appelés. J’y suis allé personnellement, car il serait passé pour un fou auprès de mes collègues. J’ai pu constater que la morsure était bien celle d’un vampire. J’ai bien sûr dit à Anthony de ne pas ébruiter l’affaire et que je repasserai dans la soirée.
— Comment s’appelle sa copine ? demanda Élisa, qui n’était pas au poste la veille.
— D’après ce qu’il m’a dit, elle s’appelle Adeline Uman.
— Ce nom ne me dit rien. Tu as fait des recherches ?
— Oui, dès que je suis rentré au poste. J’ai vérifié sur nos bases de données, et il se trouve que ses parents l’ont déclarée disparue il y a deux semaines.
— Comment se fait-il qu’on n’en ait pas entendu parler ? demanda Élisa.
— Parce qu’ils habitent à Pau, ce n’est pas notre secteur. En attendant, je voulais avoir vos avis sur la situation. Et aussi, Gabriel ou toi Élisa, il va falloir que vous alliez voir Anthony pour l’hypnotiser. Si l’histoire se sait, il va y avoir une chasse aux vampires.
— J’irai tout à l’heure, dit Élisa.

Kyllian acquiesça et observa le visage de ses amis. Ils avaient l’air de réfléchir. Il avait bien une idée de ce qui se passait, mais il attendait d’avoir l’opinion de chacun avant de dire quoi que ce soit. Il ne voulait pas influencer leurs réflexions. Élisa, en bonne enquêtrice, se lança la première.

— Gabriel, tu penses que c’est Siegfried qui l’a transformée ?
— Je pense que oui. Mais pourquoi ?
— J’ai justement fait d’autres recherches et j’ai trouvé trois autres personnes disparues durant ces quatre dernières semaines, reprit Kyllian. Il y a eu d’abord Élodie Marchi et Latipha Hamel disparues à Mont-de-Marsan il y a environ trois semaines, ensuite, Laure Rellu, disparue à Nogaro. Toutes jeunes et assez jolies, d’après les photos que j’ai pu obtenir.
— Il a peut-être l’intention de nous faire la guerre, alors il crée une petite armée, suggéra Satyne.

Kyllian observa attentivement Satyne. Elle paraissait en colère. Que se passait-il dans sa petite tête ? Il aurait bien aimé avoir des pouvoirs lui aussi pour savoir, mais malheureusement, il n’était qu’un simple humain.

— Je n’en sais rien Satyne, mais ce qui est sûr, c’est qu’il va falloir se tenir sur nos gardes. Si, en effet, il constitue une armée, il va falloir redoubler de vigilance. Mais s’il avait voulu le faire, il aurait transformé des hommes, je pense, ils sont plus aptes à se battre. Dans tous les cas, je vous ai apporté les photos des filles, ce n’est peut-être pas lui qui les a enlevées, mais dans le doute, j’ai préféré vous prévenir.

Les photos passèrent de main en main et tous s’accordèrent pour dire qu’en effet, les femmes étaient toutes jeunes et jolies.

— Peut-être qu’il les transforme pour nous espionner, avança Élisa. Regardez ces filles, elles sont belles, mais banales, elles passeraient inaperçues dans la rue.
— J’y ai pensé aussi, dit Kyllian. C’est pour ça que je vous ai montré les photos, pour que vous soyez aux aguets.
— Tu as bien fait Kyllian. Mon chéri, tu ne penses pas qu’on devrait reporter le mariage ? demanda Kali à Gabriel.
— Ah non, hors de question ! s’exclama Satyne. Vous n’allez pas mettre votre vie en pause. Et si c’est ce qu’il voulait, hein ? Si son but était de vous empêcher de faire votre mariage ou de vivre tranquillement. Il ne faut pas qu’il gagne. On posera des protections partout s’il le faut. D’accord ?
— Tu as raison ma sœur, il ne faut pas qu’il gagne, on va y arriver, on vous aidera, leur dit un Tyll sûr de lui.

Après avoir parlé de choses et d’autres, Kyllian prit congé. Il savait pouvoir compter sur tous en cas de problème, ce qui le rassurait. Avoir des amis magiques ça avait du bon parfois, surtout pour les enquêtes compliquées. Grâce à Gabriel et Élisa, il avait résolu un nombre incalculable d’affaires. Bien sûr, ce n’était pas que grâce à eux, tout petit déjà il avait des intuitions, il trouvait les solutions d’énigmes qu’aucun de ses camarades n’arrivait à résoudre. En grandissant, son don avait évolué, ce qui l’aidait vraiment pour ses enquêtes. En attendant de résoudre cette énigme, il lui fallait collecter des preuves, ce qu’il ferait dès le lendemain.

Chapitre 3

Non loin du manoir de la famille Meyer, dans une villa somptueuse, Siegfried était assis dans un fauteuil de style renaissance derrière un large bureau en bois d’ébène joliment sculpté. Il était vraiment très énervé. Sa dernière recrue, Adeline, avait fait n’importe quoi. Elle avait gâché ses plans. Il la toisait, faisant passer dans son regard toute la colère qu’il ressentait à son égard. Il pouvait sentir sa peur et il s’en délectait. Non pas qu’il soit sadique, il aimait juste que les choses soient comme il voulait qu’elles soient, et surtout, il voulait qu’elle comprenne que ce qu’elle venait de faire était inacceptable.

— Te rends-tu compte qu’à cause de toi, tout ce que j’ai fait jusqu’à présent a été réduit à néant ?

Le corps droit et tendu, les mains croisées derrière le dos et le regard tourné vers le sol, Adeline tremblait de tous ses membres. Elle réussit néanmoins à ouvrir la bouche et parla d’une petite voix chevrotante.

— Je suis vraiment désolée, Monsieur. J’avais tellement faim, le sang de porc ne m’a pas suffi, je n’ai pas pu résister.
— Je ne t’ai pas envoyé là-bas pour que tu t’amouraches de cet humain et t’en délectes, mais pour surveiller la petite troupe de Gabriel.
— Je sais, mais ça allait paraître suspect que je reste des heures dans ce bar, et ce, tous les jours. Il fallait que je trouve un subterfuge. C’est pour ça que j’ai dragué le serveur, c’était mon alibi.
— Tu aurais pu surveiller de loin, n’oublie pas que depuis ta transformation, ta vue et ton ouïe se sont nettement améliorées.
— J’avoue ne pas y avoir pensé, je suis désolée, Monsieur.

Voyant les larmes rouges qui commençaient à couler le long des joues de la jeune femme, Siegfried essaya de se calmer et d’adopter un ton plus compatissant.

— Pour l’instant, ta mission s’arrête là. Tu resteras à la maison le temps de retrouver tes esprits. Tu peux m’appeler Ana-Eva s’il te plaît.
— Oui, Monsieur.

Adeline se retourna et s’en alla, tête baissée. Siegfried savait bien que ce n’était pas entièrement sa faute, Adeline était encore trop jeune pour maîtriser complètement sa soif de sang, il fallait une bonne année, voire plus, pour la maîtriser. Il allait donc faire appel à la petite Ana-Eva, sa recrue préférée et celle qui se maîtrisait le mieux. Cette jeune étudiante en droit avait été transformée par son ex-bras droit, Thomas Santo, mort à présent.

Le décès soudain de cet homme ne lui avait causé aucune tristesse. Au début, il s’était dit que c’était une bonne idée de le transformer en vampire.

De loin, il avait suivi l’affaire qui opposait Thomas à Gabriel, et s’était réjoui d’avance du souci que ce dernier allait se faire pour sa compagne Kali. Il avait donc été trouvé Thomas, caché non loin de la maison de Gabriel, et lui avait fait une proposition – si tu bois mon sang et que Gabriel te tue, tu deviendras comme lui et moi, un vampire. Tu pourras alors te venger et continuer à torturer Kali et par la même occasion, Gabriel