Sa Ché: l'art tibétain de la géobiologie - Nida Chenagtsang - E-Book

Sa Ché: l'art tibétain de la géobiologie E-Book

Nida Chenagtsang

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Beschreibung

L'enseignement du Sa Ché a été transmis de génération en génération avec la fidélité et l'assiduité propres au système d'études traditionnelles tibétaines, préservant ainsi avec exactitude, le caractère unique et original de cet enseignement qui remonte jusqu'à l'ancienne source spirituelle de la tradition Bön. Cet enseignement a été ensuite repris et promu par beaucoup de grands maîtres bouddhistes comme Gourou Rinpoché, Atisha ou Machig Labdrön. "Sa" signifie "terre" et "Ché" signifie "analyse", donc la traduction littérale serait "analyse de la terre". Cependant la terminologie exacte est : "sa chu mé rlung shing gi dpyad pa" qui signifie "analyse de la terre, de l'eau, du feu, du vent, et du bois". Dès son origine, l'art de la géobiologie tibétaine a voulu comprendre et traiter les énergies et les éléments de la nature en rapport avec l'habitat humain s'efforçant de les modeler au mieux afin de trouver le meilleur équilibre, la meilleure adéquation possible avec la vie et le monde.

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La vérité absolue est le Dharma,

La vérité relative est la terre

Proverbe tibétain

Table des matières

Introduction

Sowa Rigpa

Histoire du Sa Ché

Les origines du Sa Ché

La légende du Sa Ché

Chroniques du Sa Ché

Bâtiments historiques

Yumbu Lagang

Palais du Potala

Le Temple du Jokhang

Monastère de Samyé

Explications

Catégories du Sa Ché

Sa Ché Tantrique

Sa Ché astrologique

Le Sa Ché dans la médecine tibétaine traditionnelle

Éléments internes

Mandala – l’espace de vie idéal

Les cinq éléments

Éléments subtils et éléments bruts

Création, équilibre, destruction

Les éléments en nous

Les éléments secrets

Éléments externes

Le mandala tortue

Khams – Les cinq éléments astrologiques

Influence des Khams sur le corps

La vérité

Ma maison, mon corps

Sa Ché

À propos des amis et des ennemis

Analyse de la nature

Protection des quatre directions

Arbres

Le pouvoir du ciel

Montagnes et rochers

Eau

Voisinage

Une maison venteuse

Vérification des points de terre

Analyse de la maison

Une maison heureuse

Lumière et ténèbres

L’énergie de la forme

Les quatre protections internes

Le Singe d’Or

Les portes en conflit

Serpent noir

Les remèdes du Sa Ché

Le traitement

Le parfait Sa Ché

L’endroit parfait

Ma maison parfaite

Rituels

Tag Lang Jang — Analyse

Rituel du vase

Le seigneur des serpents

Protection générale

Kalachakra

Barka

Tortue astrologique

Les éléments

Cinq animaux porte-bonheur

Huit symboles porte-bonheur

Gesar le protecteur

Neutraliser grâce à l’aménagement

Lingam

Protection contre les routes

Ouvrir les yeux

Pacifier les portes combattantes

Poubelle

Un bon sommeil

Vérification des remèdes

Amulettes

1 Utilisation des amulettes

2 Listes des amulettes

Introduction

La vérité absolue est le Dharma,

La vérité Relative est la terre

« Lisser et modeler le sable », 1er siècle

L’humanité est un ornement inséparable de la toile du monde. Le microcosme de nos vies individuelles est une partie du macrocosme de la réalité environnante. Notre perception de la santé et du bonheur dépend des conditions de notre environnement. C’est la conception du Sa Ché, la géobiologie tibétaine traditionnelle. Dans la médecine tibétaine, Sowa Rigpa, son rôle est important pour définir un mode de vie préventif et curatif.

La vision holistique de Sowa Rigpa prend non seulement en compte les synergies entre corps, énergie et esprit, mais se concentre également sur les origines et les causes de la santé et des maladies. C’est pourquoi on observe attentivement le mode de vie général du patient. En plus de notre comportement, ce sont les conditions de notre cadre de vie, de notre environnement et de la nature qui influent sur le corps, l’énergie et l’esprit. Ces données sont précieuses à examiner, car elles font partie intégrante de notre histoire médicale.

Sa signifie « terre », Ché signifie «analyse » donc la traduction littérale serait « analyse de la terre ».

Cependant la terminologie exacte est (sa chu me rlung shing gi dpyad pa) qui signifie « analyse de la terre, de l’eau, du feu, du vent et du bois ».

Dès son origine, l’art de la géobiologie tibétaine a voulu comprendre et traiter les énergies et les éléments de la nature en rapport avec l’habitat humain s’efforçant de les modeler au mieux afin de trouver le meilleur équilibre, la meilleure adéquation possible avec la vie et le monde.

Lorsque le Sa Ché parle d’équilibre des énergies, cela signifie par exemple de trouver un endroit sûr pour une tente de nomades permettant de la protéger du vent. Ou bien d’économiser lumière et chaleur pour un bâtiment isolé au milieu d’un vaste territoire. Il faut savoir créer une harmonie tant au niveau individuel, que pour chaque famille, que pour tout un village, et ce, jusqu’à l’ensemble de la société. Tous ces niveaux ont besoin d’harmonie et d’équilibre et le moyen d’y parvenir n’est ni mystérieux ni magique, mais consiste à se mettre simplement parfaitement en phase avec la nature.

Cette démarche se nomme « analyse de la terre » parce que la terre est l’élément principal qui soutient tous les autres et c’est bien pour cela qu’on la nomme « Terre mère ».

Apprendre et pratiquer le Sa Ché a pour objectif de développer une vision plus globale de notre planète et des équilibres en jeu. La science actuelle pourrait en parler en termes d’un immense écosystème, d’écologie à l’échelle du monde. Mais, la compréhension plus profonde du Sa Ché va bien au-delà du plan physique. Le Sa Ché a la capacité d’équilibrer notre vie selon la loi de l’interdépendance, du cycle des causes et des effets qui sont la base de la vérité relative. Si nous savons travailler avec cette vérité, alors nous pouvons acquérir une bonne santé et un esprit positif, apte au bonheur, pour nous-mêmes, nos amis, notre famille et l’ensemble de la société. Ainsi nous créons harmonie et respect pour notre environnement et notre planète.

Considérée comme une lignée pure, l’enseignement du Sa Ché a été transmis de génération en génération avec la fidélité et l’assiduité propres au système d’étude traditionnel tibétain. C’est ce qui a permis de préserver avec exactitude, le caractère unique et original de cet enseignement qui remonte jusqu’à l’ancienne source spirituelle de la tradition Bön. Cet enseignement a été ensuite repris et promu par beaucoup de grands maîtres bouddhistes comme Gourou Rinpoche, Atisha ou Machig Labdrön.

« Sa Khen », version courte de « Sa Ché Khenpo », est le mot tibétain pour désigner un maître de Sa Ché ayant bénéficié d’une transmission authentique. On parle alors de maître qualifié « correctement instruit ». Un proverbe tibétain dit:

« Si tu n’es pas sûr d’un Sa Khen, mieux vaut ne pas l’inviter. »

Estimant que l’enseignement du Sa Ché risquait de se perdre, Jamyang Nyima, l’un des rares détenteurs de la lignée Richen Bumsang et officiant au monastère de Labran, a pensé que le temps était venu de le diffuser pour que tous puissent en bénéficier. Nida Chenagtsang a appris le Sa Ché au monastère de Labran où il a été personnellement formé par Jamyang Nyima. En tant que maître qualifié de Sa Ché, le docteur Nida a toute la légitimité et la compétence pour réaliser le souhait de son maître en apportant cette tradition en occident. Il pratique et enseigne le Sa Ché depuis de nombreuses années.

Sowa Rigpa

En tant qu’un des composants de la médecine traditionnelle, le Sa ché est un art de vivre au quotidien de manière naturelle, favorisant ainsi une longue vie heureuse tout en prévenant des influences négatives. La géobiologie tibétaine est également un des éléments permettant de guérir ou de soulager des désordres physiques, énergétiques et des troubles mentaux.

Sowa Rigpa, la médecine traditionnelle tibétaine (MTT), est la science médicale naturelle du Tibet décrite métaphoriquement comme un vaste jardin dont l’entrée est habituellement représentée par trois arbres.

Dans la médecine traditionnelle tibétaine, le végétal, tel que plantes, herbes et arbres, joue un rôle important. Le principal concept est qu’un arbre en bonne santé est comparable à un être humain en bonne santé. Un arbre a besoin d’air pur, d’eau fraîche, de lumière appropriée et d’espace pour rester sain et les mêmes principes s’appliquent également aux humains. Toute personne a besoin de ces mêmes éléments pour maintenir son équilibre.

Nombre de principes et de concepts de la culture tibétaine et de son système médical ancien proviennent de l’observation de la nature. Arbres, plantes ou encore le comportement des animaux sauvages sont de précieux instructeurs. Les résultats de ces observations et des concepts qui en découlent se transposent sur l’être humain et sa santé. Cette connaissance contribue par exemple à trouver ce qui détermine une santé équilibrée, quels types d’énergies peuvent l’affecter et comment une personne devrait vivre pour se maintenir en bonne santé.

La médecine tibétaine étant basée sur l’observation de la nature, son étude s’en trouve simplifiée par le recours à une symbolique inspirée d’éléments naturels tels que les arbres. Cette discipline ancienne se caractérise donc par l’utilisation de l’arbre, non seulement comme une représentation de la figure humaine, mais également comme guide intellectuel des enseignements médicaux. Les arbres sont en fait une carte heuristique, une représentation mentale de tous les aspects de la médecine tibétaine.

Il faut savoir que traditionnellement, l’étude conventionnelle et complète de cette médecine fait appel à pas moins de quatre-vingt-dix-neuf «arbres de la connaissance ». Ces quatre-vingt-dix-neuf arbres sont étudiés dans un ordre précis. Il faut environ douze ans pour étudier le système complet avec tous ses principes théoriques et exercices pratiques. Cependant, avec des systèmes éducatifs plus modernes tels que ceux employés en Inde et au Tibet où l’accent est davantage mis sur la partie théorique, cinq années environ sont suffisantes.

Pour la partie concernant les mantras de guérison, seule l’étude des trois premiers arbres est nécessaire.

L’état d’équilibre

Le premier arbre décrit l’état général d’une personne et a deux troncs.

Il représente une personne en bonne santé dont le corps, l’énergie, et l’esprit sont en état d’équilibre.

Un être humain a normalement besoin d’équilibre dans ses énergies. L’énergie crée le lien entre le corps et l’esprit. Si l’énergie devient déséquilibrée, alors le corps et l’esprit deviennent également déséquilibrés, ce qui entraîne l’apparition de la maladie. À l’inverse, un bon équilibre se traduit par un corps sain, une grande quantité d’énergie vitale, mais aussi par un esprit clair, stable et heureux.

Le terme énergie dans ce contexte se réfère à une puissance, une force dynamique, considérée comme étant la source de toute existence. Dans le corps, c’est le principe psychophysique de l’énergie vitale. Cette énergie provient des cinq éléments: espace, vent, feu, eau et terre. Pour la pensée tibétaine, ces éléments sont parfois considérés comme étant au nombre de cinq, mais aussi parfois, de quatre. En effet, l’élément de l’espace n’est pas toujours inclus dans le compte, car il est la forme dans laquelle les quatre autres éléments résident. Sans cette forme, terre, eau, feu et vent ne peuvent exister.

La qualité de l’espace est le vide avec sa potentialité dont sont issus tous les phénomènes. L’élément vent a les qualités de mouvement, de croissance et de développement. L’élément feu représente la vitesse et la chaleur qui génèrent la maturation. L’élément eau a le caractère de la fluidité et de la cohésion. L’élément terre représente la consistance et la stabilité.

Ces quatre éléments peuvent être divisés en trois qualités ou énergies. La première énergie est celle du vent, dérivée de l’élément vent (rlung); la seconde énergie est appelée "bile" ou tripa (mkhris pa), dérivée de l’élément feu; la troisième énergie est appelée "phlegme" (bad kan), dérivée des éléments eau et terre. Ces trois qualités peuvent encore être subdivisées en deux natures ou caractéristiques. Vent et phlegme sont froids alors que la bile est chaude.

Ces trois qualités, dérivées des cinq/quatre éléments, sont appelées « nyes pa gsum», ou les "trois humeurs" (litt. les trois défauts) ou énergies intérieures, et revêtent des aspects différents selon leurs fonctions:

1. Vent (rlung): provient des éléments espace et vent

est liée à l’activité et au mouvement

régule la pensée et l’expression

contrôle le système nerveux, la respiration et l’excrétion

Les zones concernées par l’élément vent sont la tête, le cou, les épaules, la poitrine, le cœur, l’abdomen supérieur, les coudes, le gros intestin, l’os iliaque, les poignets, le bas de l’abdomen, les hanches, les genoux et les chevilles.

2. Bile (mkhris pa): provient du feu

est lié à la chaleur

régule la température corporelle

Les fonctions corporelles incluant la digestion, l’absorption des aliments, la fonction catabolique, la faim et la soif, le courage, la motivation et la vision.

3. Phlegme (Bad Kan): provient de la terre et de l’eau:

a une nature froide

les fonctions corporelles incluant la cohésion, la structure du corps, les fluides corporels, les fonctions anaboliques, le sommeil, la patience et la tolérance.

Les causes du déséquilibre

Le premier tronc du premier arbre représente un état sain, l’analyse et l’équilibre de différentes énergies. Le deuxième tronc décrit les types et les causes du déséquilibre.

Toutes les maladies sont la résultante de comportements incorrects de nature karmique: un bon karma apporte un équilibre de santé parfait et un mauvais karma génère déséquilibre ou maladie.

Selon la médecine traditionnelle tibétaine, les causes négatives se répartissent en deux catégories, les causes premières et celles secondaires:

les causes premières proviennent d’états émotionnels négatifs et destructeurs tels que la colère, l’agressivité, la luxure, l’attachement malsain (désir) et l’ignorance.

Les causes secondaires sont le fait de facteurs répétés et continus tels qu’une mauvaise alimentation et un mode de vie inapproprié ainsi que du temps (causes saisonnières) et des provocations.

Regardons d’un peu plus près les causes secondaires où les principales causes de maladie proviennent avant tout d’un mode de vie et d’une alimentation incorrects. L’examen de la première cause des décès liés aux maladies cardiovasculaires confirme totalement l’importance de ces deux facteurs. En prendre conscience permet d’effectuer les changements nécessaires pour retrouver un état sain. Il faut également jouer sur des facteurs comme la quantité et la qualité du sommeil, la routine quotidienne, les cycles temporels pour la prise des repas, des temps de travail et de repos, etc.

Selon la tradition bouddhiste, « la libération est dans nos propres mains » et la médecine tibétaine traditionnelle adopte la même approche en matière de santé: elle se trouve dans nos propres mains. Ainsi, en analysant les causes de la maladie et en agissant sur les causes du déséquilibre, nous pouvons revenir au premier tronc qui est l’état d’équilibre — équilibre dans le corps, l’énergie et l’esprit.

Une autre cause secondaire est le temps qui est lié aux rythmes et aux fluctuations de l’environnement, à la nature de la lumière, au climat et à son influence sur les humains. Selon les saisons, il se produit certaines combinaisons d’éléments, qui vont ensuite se refléter dans les énergies du corps, les habitudes alimentaires et le comportement en général.

La troisième cause secondaire est une provocation. Traditionnellement, provocation signifie que des esprits invisibles envoient des énergies négatives pour influencer les personnes et provoquer des maladies. L’idée première de la provocation est que des êtres invisibles habitent dans l’environnement et influencent le monde des humains. Ce concept se réfère à la relation de l’homme avec son environnement naturel. Lorsque nous n’avons pas une bonne relation avec notre environnement et les animaux ou lorsque nous détruisons la nature, nous créons quelque chose de négatif. Un exemple de ceci est la pollution de l’air et de l’eau, comme les déversements accidentels d’hydrocarbures dans les océans et les émissions excessives de carbone, qui entraînent de nombreux problèmes de santé. On considère que la nature est le royaume de ces esprits invisibles, il est donc important d’entretenir des rapports harmonieux et respectueux avec elle.

Méthode de diagnostic

Le deuxième arbre est l’arbre de diagnostic et il a trois troncs.

1. Inspection — l’observation

L’apparence et le comportement du patient sont examinés attentivement. Le premier diagnostic se fait par l’analyse de l’urine, en prêtant attention à la couleur, à la vapeur, aux bulles, à l’odeur, aux sédiments, à l’onctuosité, etc.

2. Palpation — le diagnostic par le toucher

On palpe différents aspects du pouls du patient en différenciant notamment les deux principaux: la palpation pour définir la disposition typologique et la palpation pour déterminer l’état pathologique. Les médecins tibétains sont formés à une forme particulière de lecture du poul appelée rtsapra et sont également entraînés à réciter des mantras spéciaux qui augmentent leur capacité de lecture. Cette méthode n’est pas mentionnée dans le rGyud-bZhi mais seulement dans le Yuthok Nyingthig et est considérée comme une pratique secrète.

3. Anamnèse — historique du cas

Le patient est interrogé sur son mode de vie, son alimentation, ses sensations, ses états émotionnels et physiques, etc.

Méthodes de guérison

Le troisième arbre est celui du traitement. Dans la médecine traditionnelle tibétaine, les méthodes thérapeutiques se regroupent généralement en quatre catégories basiques:

Le régime thérapeutique — la meilleure méthode

Les modifications du style de vie — routine quotidienne, temps de sommeil, goûts et dégoûts, etc.

Les médicaments — la pharmacologie tibétaine utilise des plantes, des minéraux et des petites quantités de substances d’origine animale.

L’utilisation des thérapies externes—Les principales thérapies sont le massage, l’acupuncture, la moxibustion et les ventouses. Les formes secondaires de traitement incluent des bains à base de plantes, la saignée, les compresses, la thérapie à l’aide de baguettes (Yuk Chö) et la moxibustion mongole.

Selon la tradition gter-ma, la guérison par les mantras est le cinquième tronc. Les mantras de guérison peuvent être utilisés seuls, comme un traitement à part entière, ou en conjonction avec n’importe lequel des quatre traitements mentionnés précédemment pour en renforcer les effets. Les mantras utilisés en appui d’un régime peuvent énergiser les aliments à des fins thérapeutiques et détoxifier la nourriture contaminée. En ce qui concerne la maison, les mantras peuvent être utilisés pour créer un espace de vie plus confortable ou pour améliorer la communication et augmenter la productivité dans l’espace de travail. Des mantras écrits peuvent être portés comme amulettes afin de se protéger des accidents, des blessures ou pour contrer les provocations d’esprits.

Les mantras peuvent être associés à des médicaments à base de plantes pour en augmenter les effets. Lors de la préparation des remèdes tibétains traditionnels, de nombreux mantras de guérison sont récités, intégrant ainsi l’énergie du son dans ces combinaisons complexes de plantes et de minéraux. Il est également possible d’utiliser les mantras conjointement avec les thérapies externes traditionnelles comme le massage Ku Nyé (bsKu mNye), l’acupuncture, la moxibustion, les ventouses et la pose de pierres chaudes ou de compresses aux herbes.

Pour résumer, les principaux objectifs de la médecine traditionnelle tibétaine peuvent être exposés en deux sections.

1. Les aspects préventifs

La prévention de la maladie par le biais d’un style de vie correct et d’une alimentation saine est fondamentale pour la médecine tibétaine traditionnelle. En cette ère moderne, la plupart des maladies chroniques découlent d’un déséquilibre de l’attitude mentale, d’un mode de vie et d’une alimentation incorrects. Le diabète et les maladies cardiovasculaires en sont des exemples bien connus.

2. Les aspects curatifs

Lorsque le déséquilibre survient, la maladie se manifeste clairement. Il est alors nécessaire de recréer l’équilibre en travaillant sur les causes et les effets sous-jacents profonds. Cela signifie de s’occuper tout d’abord des facteurs alimentaires et du mode de vie pour ensuite utiliser les thérapies à base de plantes ainsi que les thérapies externes.

La philosophie de l’espace et du temps

Pour la médecine tibétaine traditionnelle, le principe de base philosophique le plus important est l’interdépendance originelle des phénomènes. Ce point de vue philosophique est fidèlement transcrit en tibétain par le mot tendrel: ten signifie interdépendant et drel, interconnexion. Les