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Imhani, jeune saurhihllan intrépide et audacieux, est en quête de vérité. Depuis sa plus tendre enfance, il a été confronté aux mensonges transmis par les anciens de sa société. Devenu adulte, il décide de révéler à son peuple la véritable histoire de leurs origines et les réelles intentions des draconiens. Guidé par son mentor spirituel, Imhani se lance corps et âme dans cette mission cruciale. Parviendra-t-il à accomplir sa quête jusqu’au bout ?
À PROPOS DE L'AUTRICE
Nicoleta Light Soul entretient une connexion profonde avec les mondes de l’invisible et aide les autres à redécouvrir leur essence à travers des soins énergétiques et le développement personnel. Elle partage également sa sagesse spirituelle à travers des ouvrages.
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Seitenzahl: 287
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Nicoleta Light Soul
Saurhihllans
Tome II
L’abysse des dieux
Roman
© Lys Bleu Éditions – Nicoleta Light Soul
ISBN : 979-10-422-6255-6
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Préface
Nous sommes depuis des milliers d’années soumis à des lois humaines créées de toutes pièces. Ces lois n’ont rien à voir avec les lois universelles ou naturelles qui, elles, respectent l’individu et sa liberté dans sa totalité. L’humanité entière est à la merci d’êtres non terrestres qui ont su manipuler les plus grands de notre espèce. Grâce à eux, nous avons perdu notre dignité dans la plupart des cas. Nous avons oublié également qui nous sommes vraiment, d’où nous venons et où nous allons. Nous nous laissons trop, aujourd’hui, emporter par la vague de soumission et de non-sens. Combien d’entre vous savent pourquoi nous devons payer des taxes ou encore pourquoi nous faisons confiance à une poignée d’hommes qui, de toute évidence, font tout le contraire de ce qu’ils disent ? Combien d’entre vous osent s’affirmer lorsqu’ils observent ou lorsqu’ils vivent une injustice ? L’humanité est arrivée à un point où tout ce qui est inadmissible et irrationnel est accepté, alors que tout ce qui est juste et rationnel est rejeté sans même une seule réflexion. L’homme d’aujourd’hui est allé tellement loin dans cette emprise qu’il a oublié son discernement. C’est quoi réfléchir par soi-même ? C’est quoi faire ses propres choix et suivre son cœur ? Voici quelques-unes des questions qu’il est bon de poser.
Pour ceux qui ont lu le premier tome ou qui me suivent sur les réseaux sociaux, vous savez que je suis pour l’amour envers certaines espèces non humaines et que je crois véritablement en leur existence. Dans ce deuxième tome de Saurhihllans, je vous explique comment ce peuple pacifique de reptiliens est tombé de plus en plus sous l’emprise des draconiens. Comment sont-ils arrivés à s’autodétruire et à ne plus utiliser leur propre discernement ? Comment se fait-il qu’ils aient oublié leur histoire ? Vous comprendrez, peut-être, aussi comment nous, en tant qu’humains, avons pu oublier notre propre histoire, car je vous assure que ce que vous pouvez trouver dans les manuels scolaires n’a rien à voir avec la véritable histoire de notre humanité. Je vous invite à aller vous informer sur ces dires auprès de certains « contactés », que vous trouverez sur YouTube. Vous avez aussi la possibilité d’aller lire leurs livres ou regarder leurs films et documentaires. Ceux qui en parlent sont vraiment nombreux. Cependant, là aussi je vous conseille de bien utiliser votre discernement. Comme partout, il y a de tout. À vous de faire le tri et de prendre ce qui vous semble juste. C’est vrai qu’aujourd’hui nous manquons de preuves concrètes. Cependant, ces preuves-là manqueront tant et aussi longtemps que les humains ne s’intéresseront pas de plus près à ces sujets. Chercher la vérité va au-delà des croyances de chacun. Cela nécessite le courage de voir ses certitudes réduites en cendres, ainsi que d’aller à l’encontre de son mental et sortir de sa zone de confort. Cependant, comme d’habitude, ne prenez que ce qui raisonne en vous. Ce genre d’information ou de révélation est tellement lourd que, la plupart du temps, le mental humain refuse de l’intégrer. C’est pourquoi il est important de ne prendre que ce qui vous parle intérieurement.
Les êtres malsains qui ont pris possession de notre peuple et de plein d’autres ont agi de la même manière avec toutes leurs proies. En tout cas, dans la plupart de leurs conquêtes. Ils agissent toujours selon la devise « moins le peuple est informé, plus il est docile », car effectivement, moins les individus savent ce qui se passe, plus ils seront manipulables. C’est pourquoi il est important de ne jamais prendre une information pour acquise et chercher par soi-même la vérité, auprès de plusieurs sources. C’est pourquoi le personnage principal de ce deuxième tome a souvent suivi son intuition et est allé vérifier par lui-même les informations qu’on lui a données. D’ailleurs, je profite pour vous dire que ce livre a été écrit intuitivement et en canalisation avec mon frère reptilien Mickaël. C’est son histoire et celle de son peuple après la mauvaise rencontre avec les draconiens.
Encore une fois, prenez uniquement ce qui vous parle et laissez le reste. Croyez ce qui vibre en vous et acceptez le reste comme une réalité possible, sans pour autant l’adopter. Le plus important est de toujours s’écouter et ne pas suivre bêtement les autres. Voici donc une nouvelle histoire qui va vous apporter de nouvelles compréhensions sur le monde qui vous entoure.
Belle lecture à toutes et à tous.
Nicoleta Light Soul
Prologue
La cité saurhihllenne se trouvait dans le noir complet. Cette même cité que les ancêtres des habitants avaient construite tout seuls dans les entrailles de la Terre, sous les ordres des draconiens. Les impressionnants reptiliens d’Alpha Draconis, ces êtres agressifs, grands d’au moins quatre mètres de haut, avec de grosses cornes sur leur tête et des ailes aux proéminences osseuses et pointues, leur avaient imposé une vie souterraine à la suite de leur arrivée sur Terre et la prise de contrôle sur les humains, il y a quelques milliers d’années de cela. Les saurhihllans avaient construit la plupart de leurs nouvelles cités sur le continent central, comme ils l’appelaient. Chaque peuple avait trouvé le meilleur emplacement souterrain. Le peuple de Saunhia et ses amis s’étaient réfugiés au cœur des volcans en plein centre de ce qu’on appelle aujourd’hui la France. La ville était construite sur le même modèle que celle qui avait été détruite pendant les attaques des draconiens. La grotte qu’ils avaient trouvée se situait juste en dessous du volcan principal de la zone. Avant même d’arriver au magma, une grande ouverture de plusieurs dizaines de kilomètres, avec un diamètre tout aussi important, s’était formée grâce aux explosions qui avaient eu lieu des millénaires auparavant. Il se trouvait que les volcans avaient cessé, temporairement, leur activité et qu’en plus, de nouveaux tunnels et grottes se formaient grâce au magma. Les saurhihllans se sont assurés, de leur côté, que lors de nouvelles explosions, ils ne seraient pas touchés. En effet, grâce à leur technologie et à celle des draconiens, ils avaient réussi à détourner les vibrations de la Terre et le magma, tout en profitant des nouvelles cavités en formation. Ainsi, ils étaient parvenus à créer une nouvelle ville non loin de la chambre magmatique du plus grand volcan de la région.
Les bâtiments étaient créés, cette fois, grâce aux pierres volcaniques trouvées sur place. Sur le même modèle que ceux d’avant, ces derniers finissaient par une tour dotée d’une pyramide sur son sommet, pyramide qui avait pour rôle de faire circuler l’énergie libre à l’ensemble des constructions et des appareils technologiques présents dans la cité. La ville était construite en spirale ; cependant, le sol n’étant pas plat, les bâtiments n’étaient pas à la même hauteur. Plusieurs immeubles ont dû être construits sur des rochers, ce qui donnait du relief à l’ensemble de la structure. Des escaliers et des ponts reliaient toutes les constructions entre elles. Malgré le sol et l’endroit où ils se trouvaient, les saurhihllans avaient réussi à planter une certaine végétation, propre à l’environnement de l’intraterre. Avec l’aide d’autres peuples qui habitaient dans les entrailles terrestres, ils étaient parvenus à transplanter leur propre jardin. La nature restait très importante aux yeux des saurhihllans qui, malgré la descente vibratoire, avaient réussi à garder un lien fort avec la Terre. Ils avaient créé des jardins un peu partout : un au centre de la ville, autour du temple qui aujourd’hui servait pour les rituels dédiés aux draconiens ; deux à chaque extrémité de la cité et deux autres au niveau des deux écoles pour les petits saurhihllans. Ces dernières se trouvaient, chacune, à cinq cents mètres du temple, l’une au nord et l’autre au sud. Les écoles pour les plus grands étaient au nombre de deux également et se trouvaient à chaque extrémité de la ville, dans les mêmes directions que les premières. Trois grandes institutions avaient été conçues pour les grandes études et se situaient sur les hauteurs. La lumière était artificielle et créée par des panneaux dotés de technologies hautement développées, accrochés sur la totalité du plafond de la grotte. Les rayons ainsi créés contenaient toutes les particules nécessaires à la vie. Ils n’avaient pas besoin de sortir chaque jour à la surface de la Terre pour se nourrir de la lumière solaire. D’ailleurs, toute sortie non autorisée était complètement interdite. Celui qui essayait de sortir sans raison valable se voyait envoyé dans une cellule pendant plusieurs jours.
Aucun saurhihllan, aujourd’hui, ne sait avec exactitude ce qui s’était passé à l’époque où les draconiens étaient arrivés sur Terre. Certains de leurs ancêtres avaient refusé d’assumer leurs choix qu’ils avaient faits lors de la sentence de Saunhia. Aucun d’eux n’avait osé garder l’archive qui témoignait de ce qui s’était passé à ce moment-là. C’est pourquoi les souvenirs étaient vagues et l’histoire avait été racontée de différentes façons. De plus, ce refus de garder les archives par eux-mêmes avait laissé l’opportunité aux draconiens de les faire conserver précieusement par leurs soldats, grands de trois mètres de haut, bien musclés, avec une queue fine et longue et très utilisée pendant les combats. Toujours présents sur Terre, ces derniers habitaient dans des bases souterraines qu’ils ont construites avec l’aide de leurs maîtres. Ils étaient en charge du contrôle des êtres soumis et ils devaient s’assurer que tout se passait conformément aux plans. Ils se proclamaient eux-mêmes des draconiens, même si leur origine n’avait rien à voir avec celle de leurs maîtres.
Pendant des années, les draconiens avaient fait attention à ne pas donner la vraie histoire aux nouveaux saurhihllans. Pour mieux les contrôler, ils avaient décidé de garder toute la vérité cachée et de sortir au grand jour des variantes différentes des événements passés, tout en profitant de la culpabilité que les reptiliens soumis ressentaient à la suite de leurs propres choix, notamment celui de sacrifier Saunhia. Il se trouve que le plan des grands reptiliens avait si bien marché et que les saurhihllans étaient tellement perdus dans ce qu’on racontait, que les draconiens avaient choisi de procéder de la même manière avec tous les peuples sous leur contrôle. Cependant, ils ne pouvaient pas avoir de l’emprise sur les comportements des individus. De ce fait, à plusieurs reprises ils ont dû affronter des émeutes à cause de certains êtres qui, de par leur nature, ont refusé de croire aux mensonges et ont soulevé des doutes parmi les leurs. Malheureusement, à chaque fois, les grands reptiliens avaient réussi à faire régner l’ordre à travers les menaces et toute sorte d’entraves à la sécurité et à l’intégrité des individus. Les humains n’avaient pas échappé non plus à ces agissements. Cependant, ces derniers avaient parmi eux des êtres venus d’ailleurs ou incarnés en tant qu’humains. Ces êtres étaient venus dans l’espoir de pouvoir les aider à se libérer des draconiens. La tâche n’était pas si simple, ils avaient du mal à faire entendre raison à la population. Beaucoup d’humains étaient sous l’emprise psychologique des grands reptiliens. Malgré cela, ces individus, qu’on cataloguait d’êtres de lumière, arrivaient parfois à lever les voiles illusoires des draconiens et provoquer une montée vibratoire. C’est pourquoi les envahisseurs avaient déclaré qu’ils étaient désormais en guerre avec tout peuple extérieur à la Terre qui venait déjouer leurs plans. De ce fait, ils ont commencé à se méfier de toute personne, humaine et non humaine, qui leur semblait avoir d’autres aspirations que celles qu’ils avaient imposées. Malheureusement pour eux, ils ne pouvaient pas savoir avec exactitude où se trouvaient ces êtres de lumière. C’est alors qu’ils avaient décidé de contrôler encore plus ceux qui étaient déjà sous leur emprise, en étant le plus possible parmi eux ou en les menaçant de diverses façons. C’était facile pour ces reptiliens de déjouer les plans des individus présents au sein des peuples qu’ils surveillaient. Les êtres de lumière étaient faciles à repérer grâce à leurs vibrations plus élevées que celles de leurs frères et sœurs. Dès que les draconiens voyaient un quelconque changement d’attitude ou de comportement, ils agissaient tout de suite. C’est comme ça qu’ils arrivaient à continuer de régner et à appliquer leurs lois, malgré les interventions des êtres hautement évolués.
Depuis qu’ils avaient été soumis et obligés à modifier leur ADN à travers la boisson draconienne, les saurhihllans étaient déboussolés. Ils étaient perdus et ils n’avaient pas réussi à trouver, ou plutôt à retrouver, leur chemin. C’est pourquoi les envahisseurs avaient profité et commencé à leur dire comment se comporter ou agir. Les draconiens avaient réussi à modifier toute la structure du peuple et tout le système de valeurs saurhihllens. Tout ceci avait eu pour effet la déstabilisation complète des reptiliens soumis et avait laissé place à une modification majeure de la psyché saurhihllenne. Aujourd’hui, le peuple de Saunhia est devenu dur envers lui-même et envers les autres. Ils n’avaient plus aucune confiance en aucun peuple extérieur. Les reptiliens suivaient aveuglément leurs maîtres. La plupart du temps par peur, plus que par conviction. En tout cas, ils n’étaient plus du tout eux-mêmes. Ils avaient été façonnés à l’image de leurs envahisseurs. Malgré tout ceci, les saurhihllans étaient nostalgiques de leur vie d’avant. Ils rêvaient de retrouver un jour leur liberté et la paix au sein de leur peuple. Ce n’était pas chose aisée, mais ils allaient comprendre le comment du pourquoi.
Malgré leurs menaces et leurs punitions, les draconiens s’étaient retrouvés, de nouveau, obligés à exercer leur pouvoir sur les saurhihllans. Cette fois-ci, ils n’eurent besoin que d’un seul individu. Les grands reptiliens étaient en colère. Des secrets, des vérités cachées depuis longtemps venaient d’être exposés au peuple saurhihllan par cet individu. Cependant, aucun des reptiliens soumis n’osait lever la voix contre leurs maîtres qui avaient ordonné que les lumières soient éteintes pour éviter toute émeute.
Imhani jouait avec la plus grande des joies devant sa mère, dans le parc à côté de son école, au nord du temple. C’était un jeune saurhihllan pas plus âgé qu’un enfant de cinq ans. Il était courageux et intrépide pour son âge. Jamais il n’avait reculé devant un défi et c’est, d’ailleurs, la raison pour laquelle il était souvent mis en avant pendant les cours à l’école. Cependant, il avait un défaut pour sa société : il était très curieux et il dégageait beaucoup de joie et d’amour. Tout ceci dérangeait au plus haut point les adultes, surtout ceux qui avaient des fonctions importantes au sein de la communauté. Malgré qu’elle aimait son audace, la maîtresse d’école ne l’avait pas beaucoup en estime. Il faut dire qu’Imhani adorait poser énormément de questions. Il aimait savoir et apprendre tout ce qu’il pouvait. Parfois, ça lui faisait défaut, car il abordait des sujets sensibles qui ne devaient pas être divulgués au peuple, raison pour laquelle il était souvent puni ou maltraité. Malgré l’incompréhension et l’aversion des autres envers sa curiosité, Imhani gardait son sourire et la joie de vivre. La preuve en était son énergie d’aujourd’hui et ses cris de joie alors qu’il courait et sautait dans le parc, après une dure journée d’école où il avait reçu de nouvelles punitions.
La mère du jeune reptilien s’était assise sous un arbre, parmi les dix qui entouraient l’endroit où Imhani s’amusait, et le regardait jouer. Elle s’appelait Lyanna. C’était une magnifique saurhihllenne, svelte et élancée. Son regard était perçant, sans pour autant manquer de douceur. En effet, sa douceur se voyait dans chacun de ses gestes envers ses quatre enfants. Aux yeux du jeune Imhani, cette douceur était inestimable et il en avait fait son but à atteindre dans sa vie d’adulte. Lyanna était une reptilienne sensible, mais qui devait cacher souvent ses émotions au risque de passer pour un être de lumière. Elle faisait de son mieux pour ne pas attirer l’attention, tout en protégeant ses enfants, trois mâles et une femelle. Pour elle, ses bambins étaient le monde entier et elle ne voulait pas que quoi que ce soit leur arrive, surtout au tout dernier qui était atypique.
Cela faisait une demi-heure qu’elle était arrivée avec Imhani sur l’aire de jeux. Chaque jardin de la cité comportait une petite aire de jeux. Les structures étaient placées au milieu des parcs. Elles étaient composées de plusieurs structures : pour escalader, pour s’accrocher, pour ramper ou pour utiliser sa force en poussant différents objets. Le but de ces agencements était surtout pour préparer les jeunes saurhihllans aux futurs recrutements et très peu pour développer le jeu et l’imagination. Au loin, Lyanna avait aperçu Oleïa, la maîtresse d’Imhani, s’avançant vers elle. Cette dernière la regardait fixement. Lyanna se leva doucement. Elle regarda son fils une dernière fois avant de se tourner vers la maîtresse qui arrivait à son niveau.
Oleïa était une de ces saurhihllennes très dévouées à leur travail. Malheureusement, elle était si dévouée qu’elle en avait oublié l’empathie envers les petits et s’était enfoncée au plus profond dans l’emprise draconienne. La reptilienne voulait à tout prix préparer de jeunes saurhihllans aptes à être recrutés par leurs dieux. Pour elle c’était très important de rester sous la lumière des projecteurs. Les honneurs et les primes étaient devenus pour elle un but et une façon de vivre.
— Bonjour, Oleïa. À quoi dois-je cette visite ? demanda Lyanna sans laisser paraître aucune émotion sur son visage.
— Bonjour… Lyanna. C’est à propos de ton fils. Je pense que tu te doutais un peu, non ? répondit la maîtresse agacée.
— Qu’est-ce qui s’est passé aujourd’hui ?
— Comme d’habitude. Pas besoin de te le raconter. Tu connais la chanson. Il entraîne les autres dans son délire de lumineux.
— De quel délire tu parles ? demanda Lyanna avec une mine offusquée. Tu sais bien qu’ils ne sont que des enfants.
— Ce n’est pas parce qu’ils sont des enfants qu’ils doivent se comporter de cette manière. Nous avons des règles et elles sont pour tout le monde, petits et grands. Si tu n’apprends pas ces règles à tes enfants, ce n’est pas de notre faute. Essaye de faire ton travail d’adulte et enseigne à tes gosses le respect des lois et des limites dans cette société. Sinon je serais obligée d’aller plus loin, protesta Oleïa.
— Tu es déjà allée plus loin. Nous avons l’armée sur notre dos. Je dois t’en remercier.
— Oh, ne me remercie pas. Je ne fais que mon travail, dit Oleïa avec un regard mesquin.
— Ton travail aurait été d’être plus patiente et faire en sorte que le petit comprenne les règles sans pour autant le maltraiter, répondit Lyanna, parfaitement détendue.
— Tu juges mon travail ? Pour qui te prends-tu ? Toi qui n’es même pas capable d’élever tes enfants pour qu’ils s’adaptent à cette société ? s’offusqua la maîtresse.
— Ce n’est pas parce qu’un des quatre a plus de difficultés à s’adapter que je ne suis pas capable de leur apprendre les « bonnes manières ». Il a le droit d’être différent. C’est à nous de nous adapter à lui pour trouver le meilleur moyen de l’aider à s’intégrer à la société ou, au moins, comprendre nos règles, répondit agacée Lyanna.
— Quoi ? Comment ça nous adapter à eux alors que c’est eux qui doivent s’adapter ? Non, mais tu t’entends ? Tu n’es pas bien !
— Pourquoi ? Parce que je demande plus de patience pour mon fils ? Il n’est pas con. Il comprend les choses très bien. Il a juste un peu de mal à s’adapter. Il est différent, que ça plaise ou non. Il faut être plus indulgent et continuer à lui expliquer les choses sans pour autant le frapper ou lui faire je ne sais quoi d’autre.
— Désolée, mais tu ne comprends pas que ce n’est pas à nous de nous adapter à eux. Sinon ils finiront par nous contrôler et bonjour les dégâts.
— Quels dégâts ? Puis de quel contrôle parles-tu ? Ils ne sont que des enfants. C’est vrai que j’ai du mal à comprendre, répondit Lyanna avec un regard fermé et en croisant les bras.
— Tant pis pour toi si tu ne comprends pas. Je vais devoir remonter cette discussion à notre officier. Toi, entre temps, essaye d’enseigner le silence à ton gosse et fais en sorte qu’il se tienne aux carreaux. Sinon ça va mal se finir pour vous.
Oleïa finit sa phrase et partit sans un seul regard de plus vers Lyanna ou son fils. La mère du petit reptilien resta debout en regardant la maîtresse s’éloigner. Pour la première fois, on pouvait lire la tristesse sur son visage. Imhani avait vu et entendu toute la discussion. Il s’approcha doucement de sa mère en voyant ce nouveau regard qui lui donnait envie de pleurer.
— Maman… ?
Lyanna reprit ses esprits et effaça aussi vite que possible l’émotion sur son visage. Son regard était de nouveau inexpressif, mais rempli de douceur.
— Oui, mon enfant.
— Pourquoi elle a crié la maîtresse ?
— Parce qu’elle n’est pas contente de ton comportement.
— Pourquoi ?
— Elle dit que tu parles trop et que tu entraînes les autres dans ton jeu de lumière.
— C’est mal de trop parler ?
— Parfois oui, car ça dérange les autres.
— Mes camarades ils aiment bien quand je parle avec eux.
— Oui, tes camarades. Mais ta maîtresse n’aime pas.
— Pourquoi ?
— Parce que tu poses des questions qui dérangent.
— Pourquoi ?
— Il y a des sujets que nos supérieurs ont décidé qu’on n’a pas le droit d’aborder avec le peuple.
— Pourquoi ?
— Je ne sais pas. Ils ont peur.
— Ils ont peur de quoi ?
— Des plus grands qu’eux.
— Ah les grands draconiens ! cria avec enthousiasme Imhani, fier de connaître la réponse.
— Oui. Arrête de crier s’il te plaît, répondit Lyanna avec douceur tout en regardant autour d’elle.
Imhani regardait sa mère avec un grand sourire. Elle n’avait plus l’air triste. Sa mission était accomplie : retirer de sa mère cette émotion qui fait pleurer et apprendre de nouvelles choses. Il retournait en courant vers l’aire de jeux, les yeux pétillants.
***
Imhani se trouvait sur le chemin de l’école en compagnie de sa mère. Il tenait fermement la main de cette dernière et il avait un petit sourire béat sur son visage. Il se sentait bien et il aimait être emmené à l’école par sa mère. Il ne ratait aucune occasion de lui tenir la main. C’était, d’ailleurs, une des raisons pour lesquelles les autres jeunes saurhihllans l’enviaient. Aucun d’eux n’osait être aussi proche de ses parents. Il faut dire que les autres reptiliens adultes n’étaient pas aussi doux avec leurs enfants que l’était Lyanna avec lui. Même pas le père d’Imhani, Flandro, qui était un mâle âpre et sans aucune pitié. Le jeune reptilien aurait aimé que son père soit aussi doux que sa mère. Au lieu de ça il avait droit à l’aspérité de son père et à ses sautes d’humeur à chaque fois qu’il marchait de travers. Malgré tout, il aimait énormément son père, surtout quand il savait sourire et être gentil avec les autres. Cependant, cela n’arrivait que lorsque Flandro voulait obtenir quelque chose ou se faire passer pour quelqu’un de bien. À vrai dire, il adorait les compliments et être haut dans l’estime des autres. C’est pourquoi il n’aimait pas être en présence de son fils et évitait à tout prix de l’emmener à l’école ou dans tout autre endroit.
Arrivés devant l’établissement, Imhani regarda autour de lui en cherchant son ami qu’il adorait tant. Ce dernier était sorti de nulle part et s’était élancé vers son copain les bras ouverts. Celui-ci s’appelait Lynno et il était tout aussi joyeux qu’Imhani, bien qu’il n’osait jamais se rebeller ou se comporter comme son ami.
— Imhani !
— Lynno !
Les deux enfants se prirent avec joie dans les bras. Ils furent séparés brusquement par la mère de Lynno qui n’appréciait pas que son fils côtoie un reptilien avec des comportements lumineux.
— On se voit en classe Lynno ! dit Imhani.
— Mais oui, c’est cela ! répondit agacée la mère de Lynno, puis elle se retourna vers son fils. Tu n’as pas intérêt à traîner avec lui ! Je te le dis à chaque fois, tu ne le comprends pas !
— Mais maman ! protesta l’enfant.
— Pas de mais !
— Rhooo… C’est nul !
Lyanna regardait la scène sans laisser paraître aucune émotion. Pourtant, au fond d’elle, la tristesse montait de nouveau. Elle était dépitée de voir autant de méchanceté envers son fils, un jeune reptilien qui n’a rien fait de mal, à part, peut-être, vivre son authenticité. Elle s’était retournée vers Imhani et lui avait fait signe de rentrer dans l’école. Il était temps pour lui de rejoindre sa classe.
— OK maman ! À tout à l’heure, maman ! Bisous maman !
Le jeune reptilien était parti en courant rejoindre ses camarades. Lyanna le regardait s’éloigner. Elle était attendrie et avait envie de sourire. Cependant, la reptilienne choisit de rester neutre pour ne pas attirer l’attention des autres. Pour elle c’était important de rester dans l’ombre. Elle savait que si elle attirait l’attention des autres, jamais elle ne pourrait protéger son fils.
Plusieurs heures s’étaient écoulées depuis le début des cours. Imhani ne tenait plus en place et cela agaçait Oleïa. Le jeune reptilien avait déjà fini son devoir de classe et il était prêt à donner un coup de main à ses camarades, notamment à Lynno qui était assis à sa droite. Il voulut se pencher sur le bureau de son ami, mais la maîtresse l’attrapa par le bras.
— Arrête de jacasser sur ta place et ne te penche pas sur le travail des autres ! Ça suffit maintenant ! Reste tranquille sinon tu retournes dans la salle d’à-côté ! cria Oleïa pour être sûre que tout le monde avait entendu.
Des larmes se mirent à perler sur les joues d’Imhani à cause de la douleur. La maîtresse le serrait trop fort, au point de lui briser ses os. Le jeune reptilien se calma. Il ne voulait pas se retrouver de nouveau dans la salle de torture, comme l’appelaient les enfants. C’était une banale salle de cours utilisée très rarement. Les adultes l’avaient transformée en une sorte de cellule pour tous ceux qui n’écoutaient pas les ordres. Plusieurs objets qui servaient pour les punitions y avaient été déposés, comme des cordes et des fouets, par exemple. Imhani se rappelait très bien la dernière fois où il avait été enfermé là-dedans. Sa maîtresse l’avait mis dans la pièce en présence d’un animal sauvage en colère. C’était une sorte de sanglier, mais beaucoup plus grand et avec deux paires de défenses. Le reptilien dut trouver un moyen pour se mettre à l’abri en montant, tant bien que mal, sur une des armoires présentes dans la salle. Cela n’avait pas été facile pour lui, car le sanglier l’avait déjà poignardé au niveau des jambes avec ses quatre défenses bien pointues. Après cet incident, Lyanna s’était disputée avec Oleïa. Imhani se rappelait encore la colère qui animait sa mère à ce moment-là. C’était la première fois qu’il la voyait dans cet état. Il en avait gardé un goût amer de toute cette situation et il s’était promis de ne plus jamais mettre sa mère dans cet état. Il l’aimait tellement, il ne voulait pas qu’elle puisse avoir des problèmes à cause de lui. Même si Lyanna ne l’avait jamais molesté de s’être retrouvé dans cette pièce, il culpabilisait. À cause de lui, elle avait failli se retrouver en prison ou pire encore, puis voici qu’aujourd’hui on le menace de nouveau de le mettre dans cette salle. Imhani n’était pas sûr, mais il semblait qu’un nouveau sentiment naissait en lui. Il sentait une envie de mordre sa maîtresse et de la voir se tortiller de douleur. Drôle de sentiment pour le petit reptilien qui s’était promis de ne jamais faire de mal à personne.
La fin des cours avait sonné et Imhani sortit en courant. Il ne voulait qu’une chose : quitter cet endroit au plus vite. Oleïa l’avait rattrapé juste quand il eut franchi la porte de la salle de classe. Elle le retourna d’un coup sec et tellement violent que le petit reptilien perdu l’équilibre et faillit tomber. Il regardait sa maîtresse avec de grands yeux, il ne comprenait pas pourquoi elle l’avait arrêté si brutalement.
— Tu vas arrêter à la fin ? Ce n’est plus possible ! À chaque fois c’est la même chose avec toi. Il faut toujours te remonter les bretelles ! C’est fatigant à la longue ! Depuis ce matin, tu n’arrêtes pas de bouger dans tous les sens et parler ! Et maintenant, voilà que tu te mets à courir ! Tu ne sais pas que c’est interdit de courir dans l’enceinte du bâtiment ? cria de nouveau Oleïa.
— Si… répondu timidement Imhani.
— Alors, arrête de courir ! dit Oleïa tout en attrapant et en serrant bien fort le bras du jeune reptilien. Puis, à partir de maintenant, si je vois que tu ne m’écoutes pas, tu finiras ton année dans la pièce d’à-côté ! J’espère que je suis assez claire ! De plus, tu ne fais qu’aggraver ton cas et tu risques de te retrouver, avec ta mère, devant les soldats. Tu sais ce qui arrivera si vous vous trouvez là-bas ? Ils vont vous torturer jusqu’à votre dernier souffle ! Tu n’as vraiment rien dans ta tête ! Petit ingrat ! Tu ne penses à rien ni à personne. Tout ce qui t’intéresse c’est ta propre personne. Tu as pensé à ta mère et aux problèmes que tu lui crées avec ton comportement ? Non ! Tu n’y as pas pensé parce que tu n’en as rien à faire des autres ! Moi aussi j’en ai marre ! Je me fais taper sur les doigts à cause de toi ! Maintenant que je ne te vois plus jamais refuser d’obtempérer aux ordres et aux règles !
Imhani regarda sa maîtresse avec de grands yeux. Il était en train de mordre sa lèvre inférieure pour ne pas sentir la douleur qu’Oleïa lui infligeait en lui serrant le bras et, aussi, pour éviter de la mordre ou de lui répondre. Les mots de la reptilienne résonnèrent avec force à l’intérieur d’Imhani. Il sentait son cœur se serrer de plus en plus et cette étrange sensation et envie de voir sa maîtresse souffrir montait d’un coup.
D’où tu me parles de ma mère, toi ? Tu lui cries toujours dessus. Si on arrive devant les soldats, ça sera à cause de toi. Tu es une méchante et tu racontes tout. Ce n’est pas de ma faute si tu te fais taper par les draconiens. Tant mieux pour toi. Tu es une méchante, comme eux, se disait Imhani dans sa tête, pendant qu’Oleïa lui criait dessus, tout en évitant qu’elle lise ses pensées.
La maîtresse avait fini par lâcher la pression sur le bras du petit reptilien une fois qu’elle avait fini son discours et qu’elle l’avait regardé pendant un certain temps droit dans les yeux avec un visage plein de colère. Les autres enfants s’étaient arrêtés autour d’eux et regardaient ébahis et affairés la scène. Ils avaient observé leur camarade qui se mordait la lèvre. Certains avaient même commencé à pleurer de peur de voir leur copain se faire taper. Une fois Oleïa partie, Imhani était resté un petit moment sur place à se mordre la lèvre. Les larmes perlaient sur ses joues. Une fois qu’il s’était calmé et qu’il avait relâché toute pression, il s’était rendu compte qu’il s’était mordu tellement fort que sa lèvre saignait.
— Ça va Imhani ? Tu saignes, dit Lynno en s’approchant de son ami.
— Non, ça ne va pas, répondit Imhani à travers ses larmes, puis il se retourna et partit vers la sortie le regard baissé.
Lynno et les autres enfants le regardaient s’éloigner sans bouger. Ils étaient tous choqués de ce qu’ils avaient vu.
Imhani sortait de l’établissement la tête baissée. Les larmes coulaient sur ses joues et sa lèvre saignait beaucoup. Lyanna l’attendait comme d’habitude sous l’arbre en face de la porte de l’école, à quelques mètres. Elle n’aimait pas le laisser rentrer tout seul à la maison, de peur qu’un adulte l’agresse ou qu’un soldat le récupère et l’amène dans leur centre. Parfois, l’armée saurhihllenne avait l’habitude de prendre les petits reptiliens qui étaient récalcitrants et les conduire pour des lavages de cerveau ou des entraînements hors de la limite du possible. Ils avaient été formés par les troupes draconiennes et aujourd’hui ils n’avaient plus aucun scrupule à agir de cette façon. Jusqu’à présent, aucun des petits ayant subi ces traitements ne s’en était sorti indemne. La plupart finissaient avec des problèmes psychologiques et d’autres acceptaient, malgré eux, les valeurs draconiennes pour sortir du calvaire. Lyanna ne voulait pas de cela pour son fils. C’était plus prudent de l’accompagner à chaque fois, étant donné que nul ne pouvait passer outre les paroles des parents, sauf quand ils n’étaient pas là. D’après les draconiens, s’il n’y a pas la présence d’une personne responsable, il n’y a pas de désaccord non plus, puisqu’un être, aussi jeune soit-il, ne peut pas donner son accord.
Quand Lyanna avait vu son enfant avec du sang sur le menton, elle s’était précipitée vers lui. Elle avait levé doucement son visage avec sa main et vit les larmes couler.
— Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda-t-elle inquiète.
— On m’a puni, répondit le petit tout en hoquetant.
— Qu’est-ce qui va pas avec eux, bon sang ? Ils t’ont fait quoi exactement ? demanda, énervée, Lyanna.
Imhani lui raconta tout, tant bien que mal, sous les pleurs. Sa mère était indignée. Elle n’en pouvait plus de ses comportements sur des enfants qui ne comprennent pas les codes de la société. Elle était en colère et finit par se diriger vers l’établissement.
— Maman ! Non ! S’il te plaît ! implora le petit essayant de l’empêcher d’avancer.
— Si ! Il le faut ! Ce n’est plus possible Imhani. Cela ne peut plus continuer. C’est la énième fois qu’ils te maltraitent comme ça ! dit Lyanna en le poussant gentiment.
— Non, maman ! Arrête ! Ce n’est pas grave ! cria Imhani en pleurs.