Silent Stars - Eva Nassera - E-Book

Silent Stars E-Book

Eva Nassera

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Beschreibung

Zalyse, une jeune femme muette passionnée par la lecture, décide avec sa meilleure amie Gaby de convaincre leurs parents de partir en vacances seules. Cependant, la semaine de vacances prend une tournure inattendue avec des révélations surprenantes et les complications qui en découlent. Au cours de cette période mouvementée, Zalyse trouve l'amour avec Tobias, mais ce dernier ne sait pas encore qui est réellement Zalyse. Entre le danger, la menace de la tempête et "l'inconnue," que se passera-t-il pour ces deux jeunes amies venues de Londres ? Venez découvrir, la Finlande, le Mont Salla, et le chalet des Cimes Boréales a travers les yeux de Zalyse.

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Seitenzahl: 270

Veröffentlichungsjahr: 2024

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“ Parler est un art puissant, mais l'éloquence du silence révèle bien souvent des vérités plus profondes que les mots ne pourraient jamais exprimer. “

Sommaire

CHAPITRE 1

Section 1

Section 2

Section 3

Section 4

Section 5

Section 6

Section 7

Section 8

Section 9

Section 10

Section 11

Section 12

Section 13

CHAPITRE 2

Section 14

Section 15

Section 16

Section 17

Section 18

Section 19

Section 20

Section 21

Section 22

Section 23

Section 24

Section 25

Section 26

Section 27

Section 28

Section 29

Section 30

Section 31

Section 32

Section 33

Section 34

Section 35

Section 36

Section 37

Section 38

Section 39

Section 40

Section 41

Section 42

Section 43

Section 44

Section 45

Section 46

CHAPITRE 3

Section 47

Section 48

Section 49

Section 50

Section 51

Section 52

Section 53

Section 54

Section 55

Section 56

Section 57

Section 58

Section 59

Section 60

Section 61

Section 62

Section 63

Section 64

Section 65

Section 66

Section 67

Section 68

Section 69

Section 70

CHAPITRE 4

Section 71

Section 72

Section 73

Section 74

Section 75

Section 76

Section 77

Section 78

Section 79

Section 80

Section 81

CHAPITRE 5

Section 82

Section 83

Section 84

Section 85

Section 86

QUELQUES MOIS PLUS TARD…

Section 87

Fin … X2 Instagram

Play List Silent Stars

CHAPITRE

1

1

La lumière hivernale du matin se glissait à travers les rideaux, chatouillant doucement mes paupières alors que j’ouvrais les yeux, alertée par le frôlement du jour naissant. D'un bond, je me redressai dans mon lit, attirée par la promesse d'une nouvelle journée.

Dans la pénombre de l'aube, je me dirigeai vers la fenêtre, impatiente de sentir l'air frais du matin et de contempler le spectacle quotidien de la rue. Les premiers rayons du soleil baignaient les façades des maisons, teintant le paysage urbain de douces nuances dorées. Les passants matinaux arpentaient les trottoirs, pressés et affairés, tandis que la boulangerie d'en face s'animait lentement.

Parmi eux, la silhouette familière de la vieille dame, drapée d'une écharpe bordeaux, serrée autour de son cou comme un rempart contre le froid hivernal, elle marchait d'un pas lent mais déterminé. Ses rides semblaient raconter une histoire, témoins du temps et de la sagesse accumulée au fil des années. Une figure réconfortante dans ce ballet matinal. Cette scène, qui se déroulait comme un rituel immuable, m’apportait une sensation de stabilité, un repère familier dans le flux constant de la vie urbaine. Les rayons du soleil commençaient à dissiper la brume matinale, offrant une lueur timide mais rassurante, le sol pavé était légèrement gelé, les flaques d'eau se figeant par endroits, créant des reflets étincelants sous la lumière naissante. J’observais cette danse harmonieuse entre l'activité quotidienne et la quiétude hivernale chaque matin. Les détails de cette vie urbaine gelée s'imprimait dans mon esprit, nourrissant mon âme muette profitant des moments les plus ordinaires de la vie.

La voix de ma mère, empreinte d'un mélange subtil de douceur et d'autorité, m'appela, brisant la quiétude du matin. Elle franchit le seuil de ma chambre sans tambour ni trompette, comme à son habitude, le sourire taquin ourlant ses lèvres.

— Zalyse... Viens prendre ton petit déjeuner, et ferme la fenêtre jeune fille, on est plus en été ! déclara-t-elle, m'invitant à rejoindre le monde bienveillant et chaleureux de notre quotidien.

Sa voix était comme une mélodie, apportant avec elle une touche de réconfort dans la fraîcheur matinale.

Je m'apprêtais à quitter la fenêtre, emportant avec moi le spectacle paisible de la rue endormie dans la chaleur de ma chambre pour me préparer.

Mon père, toujours pressé, était un adepte du multitâche le matin. Avec une agilité presque chorégraphiée, il jonglait entre sa tasse de café fumant, dont l'arôme remplissait la pièce, et son bagel délicieusement garni. Ses premières gorgées étaient presque une cérémonie, un moment de calme avant la tempête quotidienne. Son regard, bien que pressé, dégageait une bienveillance réconfortante, et son clin d'œil complice était un rituel du matin. Il dégusta son café, sa bouche esquissant un sourire de satisfaction, puis avala deux bouchées de son bagel. Avant de quitter notre appartement, il me fit ce clin d'œil, puis me dit :

— On se retrouve ce soir pour de nouvelles aventures.

Je l'interpelle discrètement alors qu'il s'apprêtait à franchir la porte. Sa main sur la poignée, il se retourna vers moi, un sourire malicieux flottant sur ses lèvres. Lui demande s’il a réussi à convaincre maman pour les vacances avec Gabriella, avec un mélange d'excitation et d'appréhension.

C'était un accord que j'espérais ardemment, une escapade prévue depuis des semaines avec ma meilleure amie.

Mon père, toujours plein de ressources et de complicité, m'adressa une risette avant de me répondre à voix basse.

— Chut, Je l’aie presque convaincu, ce soir elle craque.

Un sourire complice se dessina sur son visage alors qu'il refermait doucement la porte derrière lui, me laissant dans un état d'excitation mêlé d'espoir.

Je bondis littéralement de joie, mais à peine avais-je commencé à sauter que je sentis le regard interrogateur de ma mère sur moi. Surprise, je me figeai, les sourcils légèrement relevés, comme si j'étais prise en flagrant délit de quelque chose.

— Tout va bien, Zalyse ? demanda-t-elle, son regard exprimant un mélange de curiosité et d'inquiétude.

Je fis un mouvement rapide de la tête pour signifier que tout allait bien, un sourire nerveux étirant mes lèvres. Ma mère esquissa un léger sourire en retour, mais son expression restait teintée de questionnements.

2

Je m'enveloppai de mon écharpe jaune, sentant sa douce chaleur me protéger du froid pénétrant de l'hiver anglais. Mon bonnet assorti se posa délicatement sur mes cheveux longs alors que je m'apprêtais à retrouver mon sanctuaire, Le Golden Chapter.

Depuis mes dix ans, cet endroit était devenu bien plus qu'un simple lieu ; c'était un refuge, un cocon où les pages des livres se mêlaient au parfum du café pour former une symphonie apaisante.

J'ouvrit la porte dans un grincement familier, laissant entrer un flot de lumière douce et de saveurs réconfortantes. L'odeur enivrante du café fraîchement moulu titilla mon nez, mélangeant ses effluves avec le parfum des vieux ouvrages alignés sur les étagères. Les rayons du soleil jouaient à cache-cache entre les pages des livres, créant des jeux d'ombre et de lumière qui semblaient raconter une histoire différente à chaque coin de la pièce.

Gabriella, plongée dans sa lecture habituelle, m'attendait à notre table. Son regard pétillant rencontra le mien lorsque j'entrai, échangeant un sourire complice qui résumait nos années d'amitié silencieuse. Je ressentis alors cette sensation familière, comme si chaque pas vers cette table était un retour aux racines, un retour à moi-même.

L'air empli de sérénité, je me laissai happer par le charme de cet endroit qui, d'une manière ou d'une autre, semblait me comprendre mieux que quiconque. Les livres alignés, comme des sentinelles, semblaient m'inviter à des voyages inexplorés, à des aventures dont j'ignorais encore l'existence. Et alors que je prenais place en face de Gabriella, j'eus l'impression que chaque livre renfermait en lui une promesse, une histoire prête à se dévoiler et à m'emporter dans son univers.

— Arrête de rêvasser, Zalyse ! Alors ? me lance-t-elle, pleine d'attente.

Mon sourire s'élargit, illuminant mon visage alors que ses yeux brillent, révélant son teint métissé et ses courts cheveux bouclés, d'un noir intense. Elle répète avec impatience :

— Alors, Zalyse, dis-moi tout !

Je lui confie alors que mon père était sur le point de convaincre ma mère et que nous pourrions enfin partir toutes les deux.

Elle reste perplexe :

— À 90 % ! Sérieux ? Ta mère ne te lâchera jamais.

Je lui lance un sourire confiant et la rassure, insistant sur le fait que rien n’est encore décidé. Ces vacances que nous allons passer ensemble seront une véritable aventure, une première pour moi, tout comme plonger dans ces livres qui nous entourent. Je me sens excitée à l'idée de cette opportunité et je sais que nous pouvons réussir à convaincre ma mère, même si elle semble un peu difficile à persuader.

C'est à ce moment-là que la serveuse du Golden, arrive à notre table. Un large sourire orne son visage alors qu'elle pose devant nous deux délicieux petits gâteaux, la spécialité de la maison.

— Bonjour les filles ! Alors, comment ça va aujourd'hui ? me salue-t-elle chaleureusement.

— Bonjour ! répondis Gabriella, tandis que moi je lui adresse un sourire.

Habituées à cette scène qui se répète depuis des années maintenant. La serveuse du Golden, prénommée Sophie, nous connaît depuis que nous sommes toutes petites. C’est comme si elle avait toujours été là, faisant partie de nos vies et de nos escapades.

Sophie nous adresse un regard soucieux et attentif, comme si elle savait déjà ce dont nous avions besoin avant même que nous le demandions.

— Alors, les filles, comment se passent vos préparatifs pour ce grand voyage ? demande-telle avec curiosité, en jouant avec une mèche de ses cheveux blonds.

— On y travaille, on y travaille, mais ce n’est pas gagné avec sa mère, réponds avec un petit rire Gabriella. Bien que moi j’affiche un sourire gêné.

Sophie hoche la tête avec compréhension :

— Rassure toi, c’est normal qu’elle ait peur de te laisser Zalyse.

Toujours prête à nous écouter et à nous soutenir dans nos aventures. Puis, avec un geste délicat, elle dépose nos petites viennoiseries sur la table avant de nous souhaiter une bonne dégustation et repart vers les autres clients, nous laissant savourer nos gourmandises tout en continuant notre discussion.

— Je voulais te dire, mes parents me laissent partir à une condition, m’avoue Gabriella en tournant la page de son livre.

Surprise, je la fixe en levant les mains devant moi pour lui dire : « Quoi ! »

— Mes parents, ils sont ok pour les vacances à une condition, que je travaille durant celle-ci. Tu connais ma mère, très peu de temps libre et beaucoup de travail.

Le regard de Gabriella, bien qu'habité par une richesse matérielle, porte en lui les stigmates d'une enfance marquée par l'absence.

Sa mère, souvent cloîtrée dans ses affaires, semble investie de ce monde d'opulence, dévouée à ses occupations professionnelles. Les souvenirs d'une jeunesse modeste, laborieuse, hantent son passé.

Il y a des apparitions furtives, des moments trop brefs où le sourire aimant de sa mère éclaire la pièce, des instants où les yeux de Gabriella cherchent désespérément le contact. Pourtant, les échanges sont rares, souvent réduits à des remarques éparses dans la cuisine ou des réprimandes dans sa chambre. Les mots, souvent insuffisants, peinent à franchir le gouffre creusé par les obligations et la distance.

Cet amour intense, presque tangible malgré les obstacles, transparaît dans chaque geste, chaque sourire fugace. Gabriella, esseulée dans cet océan de richesses, tente inlassablement de se connecter à une mère immergée dans un monde d'affaires et de responsabilités. Une mère dont l'amour, bien qu'entravé par la vie trépidante, reste un phare guidant les pas de Gabriella.

— On va faire un plan Zalyse. Moi je m’active à trouver un emploi pour toute les deux en Finlande dans un beau chalet. A deux, on arrivera à les convaincre si on en trouve un.

Gabriella regarde le globe poser près de la vitre, perdue dans ses pensées. Je sens une idée émerger en moi, une solution pour nos vacances. Je l'observe attentivement en m’approchant du globe, cherchant comment exprimer mes pensées sans mots.

Mes mains prennent vie, mimant un avion qui s'envole haut dans le ciel, puis elles tracent une ligne vers le nord, là où je sais que se trouve la Finlande.

Son regard s'éclaire à ma démonstration. Elle comprend, et je sens son enthousiasme grandir. Son sourire vibrant confirme son accord.

Quand soudain, elle répond :

— Mais oui ! Zalyse, c’est une excellente idée ! Nous pourrions demander à ton père, il est pilote de ligne, s'il connaît un hôtel dans les montagnes finlandaises qui pourrait nous embaucher pour la semaine. Il nous le dira. C’est certain.

3

Alors que les conversations animaient la table, j’observais mes parents échanger des regards, signe d’une discussion imminente. Mon père, le visage illuminé par l’excitation, évoqua sa journée dans les aires. Alors que quelques heures plutôt je lui avais expliquer en toute confidentialité loin des oreilles et des regards curieux de maman l’idée que Gabriella et moi avions eue plutôt dans la journée.

— Chérie, tu sais, le chalet hôtel à l'orée de la ville en Finlande recherche du personnel supplémentaire pour la saison hivernale. Cela pourrait être une bonne opportunité pour Zalyse et Gabriella de s'occuper et d'apprendre quelque chose de nouveau pendant ces vacances, dit-il, espérant susciter l’intérêt de ma mère.

Le silence s’installa, je sentis l’urgence de partager mon désir de travailler également.

Par des gestes expressifs et des regards significatifs, je communiquai ma volonté à mes parents. Mes mains en mouvement et mes yeux brillants exprimaient mes espoirs d’aventure et de liberté.

Ma mère semblait hésitante, ses sourcils froncés témoignant de ses réflexions. Par mes gestes plus affirmés, je soulignai que les parents de Gabriella désiraient aussi qu’elle travaille pendant ces vacances. C’était l'occasion pour nous deux de voyager et de découvrir de nouveaux horizons tout en gagnant de l'expérience.

Malgré l’absence de mots, l’intensité des échanges silencieux révélait mes aspirations ardentes et la volonté de convaincre ma mère de me soutenir

Ma mère lâcha ses couverts, s’essuya le coin des lèvres avec sa serviette, prend une grande inspiration en regardant mon père.

— Vous faites une bonne équipe a vous deux, nous lance-t-elle avec sérieux.

Puis son regard s’adoucie, vaguement elle esquive nos yeux.

Mais dans le creux de ce calme apparent, je sentais le poids de ma demande, lourde comme une évidence dans mon esprit. Ma mère, à la fois douce et protectrice, m'avait toujours soutenue de toutes ses forces. Elle avait été là pour chaque moment difficile, chaque obstacle lié à ma mutité.

C'était une soirée ordinaire pour beaucoup, mais pour moi, c'était un tournant. Chacun de mes gestes, mes regards, essayait de traduire un message, une demande de liberté. Les échanges silencieux avec mes parents étaient mon unique moyen d'expression, mes mains dessinant dans l'air des scénarios de confiance et d'autonomie.

Ma mère, scrutant mes gestes avec tendresse, ressentait mon désir de m'émanciper. Elle avait toujours été là, protectrice et bienveillante, me soutenant face à chaque défi que la mutité me lançait. Sa présence réconfortante était rassurante, mais ce soir, je lui demandais quelque chose qu'elle aurait du mal à accepter.

C'était une requête simple pour moi, mais pour elle, c'était un saut dans l'inconnu. Elle me voyait comme une jeune femme fragile, sans défense, et cette demande, celle de partir seule à l'étranger, était un bouleversement pour elle. Elle avait toujours pensé bien faire, veillant à ce que je m'intègre, à ce que je communique malgré les moqueries.

Mais aujourd'hui, je lui demandais quelque chose d'énorme. Je lui demandais de me laisser partir, de me laisser voler de mes propres ailes, de me laisser affronter le monde sans ses bras protecteurs.

C'était un défi pour elle autant que pour moi.

4

Le silence épais de la soirée était presque tangible après mon plaidoyer muet. Ma mère n'avait pas prononcé un mot, laissant planer une incertitude pesante. Je m'étais retirée dans ma chambre, absorbée par la douce chaleur de ma couverture, quand mon père frappa à ma porte entrebâillée. Son sourire habituel adoucissait ses traits alors qu'il se tenait adossé à l'encadrement.

Il m'observa un moment, peut-être pour comprendre l'ampleur de mes émotions, avant de m'offrir son réconfort silencieux. Sans un mot, il s'assit à mes côtés, sa présence rassurante m'enveloppant comme un cocon protecteur. Dans son regard bienveillant, je trouvais un apaisement, une assurance que tout irait bien, peu importe les difficultés à surmonter.

Son soutien tacite, bien que silencieux, était un pilier sur lequel je pouvais m'appuyer dans ces moments de doute et d'attente, m'insufflant un peu de courage pour affronter l'incertitude qui flottait encore dans l'air.

— Tu sais, Zaly, quand tu es arrivée dans notre vie, tout a changé, chuchota-t-il avec une voix chargée d'émotions.

Son visage exprimait un mélange de souvenirs heureux et de moments plus poignants. Ma chambre semblait suspendue à ses mots, comme si le temps avait choisi ce moment précis pour s'arrêter.

— Ce jour-là, quand ta mère t'a tenue dans ses bras pour la première fois, j'ai été témoin d'un changement radical chez elle. J'ai immédiatement su, qu'elle serait la meilleure des mères. Et, lorsque l'assistante sociale a évoqué, avec une certaine réserve, ta particularité, ta mère n'a pas cligné des yeux. Elle a plongé son regard dans le tien avec une détermination incroyable, répondant : « Peu importe, pour moi, ce n'est qu’une merveille. » On savait que tu étais une enfant fragile. Et ce qu’il t’ait arrivé n’était pas non plus prévisible.

Ses mots résonnaient dans l'atmosphère, révélant la force de l'amour et de la dévotion qu'ils avaient toujours ressenties à mon égard, depuis ce jour où ils avaient choisi de m'accueillir dans leur vie, m'offrant leur amour inconditionnel.

— Elle craint simplement pour toi, c’est nouveau pour nous, tu es devenue une jeune femme merveilleuse Zalyse. Et tu es autonome maintenant.

Je vois l’inquiétude dans les yeux de papa alors que nous échangeons nos regards. Je comprends qu'il s'agit de maman. Elle a toujours été inquiète, même si j'ai grandi et que je suis devenue une jeune femme indépendante. Je veux le rassurer, lui montrer que je suis prête pour cette semaine loin de la maison, seule.

Mes gestes prennent le relais de mes mots absents. Je lève doucement mes mains, les balançant comme pour lui dire que j’ai trouvé un équilibre grâce à eux deux, que je suis forte.

Mon doigt effleure mon cœur, puis pointe vers l’extérieur, symbolisant mon autonomie. Je dessine dans l'air des mouvements pour exprimer ma capacité à me débrouiller seule, avec force et assurance. Mon visage, muet mais expressif, dégage une conviction profonde.

Je veux lui transmettre ce message silencieux :

« Papa, je suis prête. Je sais que maman s'inquiète, mais je suis forte et autonome. Je pourrai affronter cette semaine loin de la maison avec confiance et détermination. »

Certaines fois, je ressens le poids des mots, de leur pouvoir insoupçonné. J’ai l'impression qu’ils ont leur propre magie, mais pas toujours celle que l'on attend. Parler ne signifie pas toujours énoncer des vérités agréables, mais de dire quelque chose de bon. C'est comme si les silences étaient plus riches, plus éloquents que les mots eux-mêmes.

C'est étrange, cette sensation que le langage, bien qu'il ouvre des portes, peut aussi enfermer dans des incompréhensions, des blessures. Je ne regrette rien, je vis l’instant, je profite, bien que les défis aient été nombreux, j'ai persévéré. Mes succès académiques, mes réalisations, tout cela a contribué à prouver que ma vie ne se limite pas à une simple étiquette. Chaque obstacle surmonté a forgé ma détermination, m'a rendue plus forte, et a gravé en moi une résolution inébranlable. Chaque pas en avant était une victoire, une affirmation que ma différence n'est pas un fardeau, mais une force qui guide mes aspirations.

La Finlande m'appelle, ses pistes de ski m'attirent, et je veux saisir chaque opportunité offerte par ce vaste monde.

Au-delà de la magnificence évidente de se paysages, je souhaite explorer les merveilles cachées, m'enivrer de chaque instant et découvrir les subtilités qui rendent chaque lieu unique. Cette quête de découvertes va bien au-delà d’un simple plaisir, c'est une quête de compréhension, une exploration de la vie dans toute sa complexité et sa beauté pour moi. J’espère au plus profond de moi que ma mère comprendra.

5

En ce vendredi soir, entre séances de shopping et soirée animée dans un pub branché, l'ambiance était électrique. La musique résonnait dans mes oreilles, m'emportant dans un tourbillon de rythmes endiablés. Gabriella dansait avec Joshua, son petit ami depuis un an. Ils formaient un couple rayonnant, leur complicité transparaissant à chaque éclat de rire partagé. Ce duo était pour moi un modèle, une illustration parfaite de partage et de bonheur.

Flavien s'approcha de moi, cherchant à engager la conversation. La soirée était en effervescence, et chaque échange, chaque rire contribuait à cette atmosphère chaleureuse et festive.

— Tu veux un verre me proposa-t-il timidement.

Je hoche la tête pour dire oui.

— Ok super me répond-il avec un sourire.

Accouder au bar il leva la main pour commander mon verre, Flavien est un garçon génial, charmant et doux il a toujours ce petit sourire qu’il m’envoie, presque comme s’il avait pitié de moi, Pourtant, je sens bien qu’il a cette envie de me comprendre, de percer ce mystère de la communication non verbale.

Il a toujours été attentif à chaque signe que j’émettais, cherchant à saisir le sens caché derrière chacun d'eux. Il semblait curieux, presque déterminé à franchir cette barrière silencieuse que je préservais instinctivement.

Le pub était bondé, les discussions s'élevaient autour de nous, mais dans notre bulle à nous, nous tentions de converser à notre manière. Par des gestes, des regards, il essayait de m'atteindre là où les mots ne pouvaient le faire.

La musique battait son plein, les rires et les mouvements de danse de Gabriella et Joshua donnaient une énergie particulière à cette soirée. Mais dans cet instant, c'était Flavien qui captivait mon attention, son effort touchant pour établir une connexion dans cette cacophonie festive.

Gabriella, toujours vive et pleine de malice, s’étale sur le fauteuil à côté de moi. D’un seul regard, elle saisit les intentions de Flavien.

— D’accord… je vois, dit-elle d’une voix roulante et aguicheuse, en rapprochant sa joue humide de sueur de la mienne pour me chuchoter à l’oreille.

— Fonce.

Son sourire espiègle traduisait son amusement face à la situation. Je ressentais son soutien inconditionnel dans cette tentative de rapprochement, comme un clin d'œil complice, m'encourageant à saisir cette opportunité qui s'offrait à moi.

Ce dilemme délicat me prend au dépourvu. Flavien et moi sommes complices depuis nos années de collège, et je sens qu'il voudrait quelque chose de plus profond entre nous. Malgré son attention et ses tentatives pour me rapprocher de lui, je ressens une réticence. C'est un garçon formidable, aimable et prévenant, mais notre amitié est si précieuse que j'hésite à risquer de la bouleverser en explorant une relation amoureuse. Cette situation m'embrouille l'esprit, car je ne veux pas blesser nos liens d'amitié solides en prenant un chemin incertain.

6

Les derniers moments de la soirée se dessinent alors que Flavien m'accompagne jusqu'à mon blouson. D'un geste galant, il le tient pour que je puisse l'enfiler.

— Cette couleur te va vraiment bien, déclare-t-il, ses yeux noisette pétillants plongeant pour la première fois dans les miens.

Sa remarque me touche, et la chaleur de son regard me procure une sensation étrange, comme une vague de tendresse qui m'envahit. Je le remercie timidement, un peu chamboulée par ce nouvel échange entre nous.

Dans l'air glacial de la nuit, ma silhouette se dessine près de l'entrée du pub. Les lumières chatoyantes et la musique sourde à l'intérieur créent un contraste saisissant avec l'obscurité et le calme de la rue. Mes doigts frôlent mes bras pour essayer de conserver un peu de chaleur, mais le froid persiste.

Flavien, avec son sourire bienveillant, remarque mon inconfort. Il s'approche, emmitouflé dans son manteau, et sans un mot, il remet délicatement mon bonnet jaune en place. Ses gestes sont doux, attentifs, presque protecteurs. Une légère brise fait voleter quelques mèches rebelles de mes cheveux, et il les dégage soigneusement de mes yeux, me permettant de voir clairement la rue plongée dans l'obscurité.

Ce geste anodin semble presque ancré dans une routine entre amis, mais quelque chose dans la douceur de son regard, dans l'attention qu'il me porte, me fait sourire malgré le froid.

Les minutes s'écoulaient tandis que Gabriella et Joshua semblaient déborder de joie, savourant chaque instant ensemble. Flavien, avec une pointe de curiosité malicieuse dans le regard, exprime son questionnement sur leur absence après avoir compris que mon impatience commençait à s’éterniser.

— Je me demande ce qu’ils font aussi, me dit-il avec un air malicieux.

D'un geste explicatif, je lui signifie que connaissant Gabriella, elle n'avait probablement pas pensé à me laisser les clés de la voiture.

Un léger sourire se dessine sur mon visage, comme pour dire que cela ne serait pas une première.

Le temps, un peu suspendu dans l'attente, nous laisse une marge pour des échanges simples, ponctués de gestes et de regards qui par moment m’intimidait et me tétanisait plus que le froid en lui-même.

Flavien, attentionné, me propose alors de marcher pour me réchauffer. Nous nous dirigeons vers un banc, juste à côté d'une fontaine illuminée, où nous nous asseyons pour profiter de la vue. Sa voix douce me ramène au moment présent alors qu'il entame la conversation sur les vacances. Ses questions, bienveillantes et curieuses, font émerger un flot de pensées concernant cette opportunité de voyager en Finlande avec Gabriella. Une vague de chaleur traverse mon être alors que je me lance à partager mes aspirations pour cette escapade avec lui.

Il semble fasciné, captivé par cette forme de langage non verbal, comme s'il percevait une douce lumière qui émane de chaque signe, illuminant nos échanges de sa propre manière. Ses yeux pétillants reflètent cette curiosité teintée d'attendrissement, comme s'il découvrait une nouvelle facette de ma personnalité. Il observe chaque signe avec une attention presque envoûtante, comme s'il contemplait un tableau vivant, une danse délicate et subtile. Ce qui m’amena à me figer un instant comme si j’avais trop parler une sensation de gêne m’enveloppa instantanément.

Puis il comprit et posa sa main sur la mienne en se tournant vers moi.

— Ne t’arrête pas de parler ! Il baissa la tête comme s’il avait dit quelque chose de mal en continuant et relève ses yeux pour les posés sur moi. — Excuse-moi, ce n’est pas ce que je voulais dire, Zalyse. C’était comme si, il y avait de la magie, une poésie que tu écrivais derrière tes gestes.

Je sentis un frisson me parcourir l'échine alors que je captais son regard chaleureux. Une émotion subtile mais palpable flottait entre nous tout à coup, sans comprendre ce qu’il m’arrivait, ses paroles me tétanisent et me captivent jusqu’à ce qu’il entame délicatement l’ascension en approchant inexorablement ses lèvres des miennes.

Notre premier baiser fu délicieux, mais a l'instant où nos lèvres se touchèrent pour la première fois, un frisson agréable me parcourut. Mais avant que ce moment ne se prolonge, la voix enjouée de Gabriella retentit soudain, accompagnée du rire joyeux de Joshua. Ils surgirent dans l'obscurité du brouillard, bras dessus, bras dessous, brisant cet instant fugace.

7

Les jours ont défilé sans révéler la moindre réponse de nos parents concernant nos projets de vacances. Gabriella, comme une stratège en mission, a usé de toutes les tactiques possibles pour convaincre les siens. Ce jour-là chez elle dans sa grande résidence bourgeoise elle me donna rendez-vous, elle avait préparé un diaporama sophistiqué pour convaincre ses parents, avait soigneusement élaboré des slides colorés, des graphiques hilarants et des animations funky pour rendre son argumentaire inoubliable. Tout semblait parfait, jusqu'à ce que son chat, Pataud, décide de se mêler de la présentation.

Alors qu'elle détaillait avec sérieux l'importance de ce voyage en Finlande devant nous et ses parents, alors que son chat, Pataud, distrait par le curseur lumineux de l'écran, sauta sur la table. En une fraction de seconde, il renversa le verre d'eau glacée directement sur l'ordinateur.

Gabriella, paniquée, tenta de sauver la situation en épongeant précipitamment l'eau, pendant que le diaporama passait à la slide « Argument Massue ».

Les animations folles se mélangeaient, et des images comiques s'enchaînaient de manière aléatoire, projetant une bouffonnerie incompréhensible à l’écran géant qui surplombait le salon et nos photos hilarantes ou nos têtes n’avaient aucune crédibilité quant à notre maturité.

Dans la panique générale, Pataud fit une deuxième tentative pour grimper sur le bureau, renversant cette fois-ci un pot de fleurs. Les pétales et la terre se retrouvèrent partout, ajoutant un effet de chaos artistique à la scène.

Malgré ce désastre, Gabriella garda son calme, tentant de donner une explication logique sur l'importance de ce voyage. Pendant ce temps, Joshua, son petit ami, faisait des apparitions impromptues, lançant des blagues maladroites pour distraire ses parents, sans grand succès.

De mon côté, j'ai pris une approche plus… domestique avec ma mère.

J'ai plongé tête première dans le monde du ménage, opérant une transformation de l'appartement d'une manière qui aurait pu rivaliser avec une émission de relooking extrême. Chaque coin, chaque recoin, a été lustré, dépoussiéré, astiqué, jusqu'à ce que même les coins les plus secrets se réveillent en sursaut.

Ma cuisine, habituellement le théâtre de catastrophes culinaires, a été transformée en un laboratoire de gourmandises appétissantes. Et les plats ? J'ai réussi à faire du magique avec des légumes.

Pour l'appartement, on aurait dit une publicité pour le ménage, à tel point que même la poussière hésitait à retomber. Pourtant, malgré ces efforts, ma mère est restée aussi indécise que la météo britannique un jour de printemps. Les tentatives de séduction culinaire et ménagère n'ont pas encore fait fondre son cœur de glace.

« Ça doit être le charme fou de notre frigo vide et de mes compétences culinaires limitées ! j’imagine... »

Quant à Flavien, avec son air déterminé mais toujours délicat, il essayait de s'approcher discrètement de moi. Tout d’abord : il m’envoyait des messages jusqu’à ce que je daigne mettre un pied dehors, mais je ne fléchissais pas, j’étais concentrée sur ma mission première qui était : de marquer un nombre de points considérables avec ma mère pour obtenir ce « Oui » définitif pour notre voyage.

J’ai malgré tout cédé à ses demandes et je l’avais fait venir chez moi, pour qu’on puisse discuter de ce fameux soir.

Sa tactique ? Trouver le bon moment, celui où j'étais moins concentrée sur ma plaidoirie pour m'emmener dans un coin du salon et discuter quand ma mère n’était plus dans les parages. Alors, il essayait de saisir chaque brèche dans ma concentration, mais c'était comme s'il devait traverser un champ de mines.

Ses regards timides et ses sourires chaleureux tentaient de trouver un écho dans mes moments de pause, mais elle était toujours là, à la rescousse de la moindre parcelle de mon attention. C'était comme une bataille constante, entre sa subtilité et l'attention inépuisable de ma mère, pour obtenir quelques mots entre nous.

Cette guerre n’en finissait plus !

Il était temps de prendre une pause. Alertée par le message de Gabriella exprimant sa fatigue, nous décidâmes de nous retrouver - sans plus attendre au Golden Chapter.

8

Arrivée devant la porte du Golden Chapter, je la vois arrivée à son tour, son sac en vieux cuir marron pesant sur son épaule droite, son regard trahi et sa tête tombante désespérément en un soupir de frustration. J'esquisse un geste de compréhension, levant la main pour dire « Moi aussi, je suis agacée ».

Elle posa sa main sur mon épaule et me murmure :

— On n’est pas sorties de l’auberge !

Puis, d'un geste, elle m'entraîna à l'intérieur.

Nous nous laissons tomber avec désespoir sur la banquette du Golden Chapter, nos sacs éparpillés sous nos pieds, les yeux rivés vers le plafond orné de motifs architecturaux littéraires. Gabriella soupire profondément, exprimant à elle seule toute notre perplexité.

— Zalyse, qu'est-ce qu'on va faire ? murmure-t-elle.

Nos regards s'égarent dans les arabesques des décorations, comme si les réponses étaient dissimulées dans ces motifs. La frustration peint une ombre sur son visage, reflétant notre impasse actuelle. Les mots résonnent dans l'atmosphère du café-librairie, empreints de désarroi, tandis que l'incertitude plane sur nos épaules alourdies par l'attente angoissante d'une solution.

Je hausse les épaules quand Julie s’approche de nous en rigolant de notre état :

— Mesdames, regardez-vous ! On dirait mes serpillères soigneusement posées sur mon comptoir chaque matin, prêtes à être utilisées avant l’ouverture, lance-t-elle en saisissant mon bras qui pend dans le vide.

Son humour bienvenu apporte un sourire furtif sur nos visages. Les paroles pleines d'esprit de Julie peignent notre image défaite avec une touche d'ironie, transformant un moment de découragement en une scène comique. C'est comme si elle jetait une bouffée d'air frais dans notre atmosphère chargée de stress, faisant de cette situation un moment plus léger, malgré notre inquiétude palpable.

Bien que Gabriella commence à déverser tous ces mots, Julie l'interrompt d'un geste de la main.

— Attends ! Je vais servir les clients, et je reviens avec un chocolat bien chaud et vos petits gâteaux. Après ça, vous m'expliquerez tout.

Quelques minutes plus tard elle revient, plateau en mains chargé de gâteaux et de nos chocolats fumants ainsi que son thé.