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… Une apocalypse. Un terme universellement compris dans toutes les langues de l’humanité. Les combats étaient marqués par une brutalité presque extraterrestre, comme si personne ne cherchait à prolonger l’agonie, préférant en finir au plus vite. Dans ce chaos, toutes les limites semblaient disparaître, jusqu’à ce que tout s’achève. Pour ceux qui n’ont pas vécu cette expérience, c’est ce que nous appelons la guerre.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Chemse Dine Assoul exerce le métier d’architecte, une profession qui, en fin de compte, révèle comment l’homme occupe la Terre. Cette occupation le place au centre des discussions qui, par leur influence, contribuent à façonner les bases de la civilisation humaine. Dans les rares moments de calme, il se consacre à l’écriture, exprimant le souhait que les événements sur Terre puissent s’harmoniser avec la rotation de notre planète.
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Seitenzahl: 50
Veröffentlichungsjahr: 2024
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Chemse Dine Assoul
Soldage
Le pic de la civilisation
Roman
© Lys Bleu Éditions – Chemse Dine Assoul
ISBN : 979-10-422-1062-5
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Il m’est soudain apparu que ce petit pois, joli et bleu, était la Terre. J’ai levé mon pouce et j’ai fermé un œil, et mon pouce a effacé la planète Terre. Je n’avais pas l’impression d’être un géant. Je me sentais très, très petit.
Neil Armstrong
Tels les gladiateurs des temps desanciens, où les uns s’entretuent dans les arènes, d’autres applaudissent ou désapprouvent dans les gradins, le monde a toujours été pareil… un vieux refrain.
Leid n’a rien décidé. Plus que ça, il n’a rien demandé. Il voulait juste vivre en paix, dans son village perché, replié, sur le sommet, et si tout se déroulait comme il le prévoyait, il aurait sa bien-aimée, rien que pour lui.
Mais les choses ne se passent pas ainsi. En bas de la colline, d’autres ont décidé pour lui. On lui invente un ennemi qu’il n’a jamais vu, on lui raconte une querelle qu’il n’a jamais sue, on lui chante un hymne qu’il n’a jamais entendu, on lui donne un crash-feu qu’il n’a jamais voulu, on le met dans un endroit qu’il n’a jamais connu, et on lui demande d’attendre le mot clé : « Tirer ».
On lui explique, après coup, que c’était pour son salut.
Il n’imagine pas qu’en face de lui, le même scénario a été rédigé. Il comprend lorsque quelqu’un tombe, sans se relever, dans sa sphère ou celle d’autrui. Il réalise que de l’autre côté, il n’y avait que des amis. Ceux qui, comme lui, ne voyaient de sens à la vie, que le mot clé : « Tirer ».
C’est ainsi… on le sait, mais tout le monde continue de « Tirer ».
Tels les gladiateurs des temps d’un autre âge, aujourd’hui encore personne n’échappe à cet engrenage. On lance des êtres dans des arènes, par le même mode « esclavage », avec pour entretenir le mirage, juste quelques ajustements, du vieux langage.
« soldage »
Toute l’atmosphère annonçait que quelque chose allait se passer, dans ce village sans histoires et sans évènements particuliers. C’est une des nuits d’hiver, ou la Lune tente de tout éclairer. Ce n’est pas parce qu’elle est pleine, mais il y a des moments où on la sent exagérer. L’air est paisible à cette tombée de la nuit. Le vent souffle légèrement et sans interruption, anormalement doux pour cette nuit de février. Il essuie tout sur son passage comme s’il nettoyait, et parfois dans un coin caché, dessine une valse soigneusement chorégraphiée puis repart en emportant tout ce qui n’est pas vrai. Quelques nuages errés brisent puis reconstituent ces rayons dorés et donnent du mouvement au satellite déjà emballé, qui éclaire un seul côté de la montagne, ou le village est étroitement accroché tout à fait au sommet. Le Cyrus épars donne de la résonance à la symphonie. C’était surréaliste. Il est clair que cette douceur n’était pas d’ici.
Pour cette raison peut-être, cela ne pouvait pas durer…
Au moment où les villageois commençaient à accepter le poids de leurs épaisses literies, et que certains venaient même d’apprécier, qu’un orage commence à alerter. Tout le monde connaît la partition de ce bruit lointain, qui a la résonance de menacer. De plus en plus le son continue de s’approcher, comme si les mauvaises choses viennent toujours de l’autre côté. On espérait, malgré tout, que quelque part, il soit dévié, jusqu’au moment où il devient assourdissant. On le sent sur les toits des rustiques maisons. Comme si cela n’était pas suffisant, ce bruit tonné, menaçant, envoie ses éclairs en premier, pour lui montrer à quel endroit il va frapper. Sans la moindre réaction, tous les êtres vivants, guettent ces explosions et attendent où est-ce que ça va tomber. On a appris, avec le temps à être patient, car il y aurait certainement une finalité, et ce moment, comme à l’accoutumée, a fini par arriver.
Le vacarme laisse la place à une chanson. Le bruit d’eau de la pluie, par terre et sur les toits, arrive au secours de ces cœurs qui s’ennuient. Elle caresse tout au même instant et chuchote d’une tendre voix : « c’est fini ». La douce pluie a chassé tout ce qui est mauvais. Presque d’un geste instantané, tout le monde tire la couverture épaisse, glisse la tête dedans, et se met, chacun à sa manière… à rêver. La pluie continue à distribuer la paix, avec un rythme doux et familier, pour ne pas les réveiller. On souhaitait que ça dure une éternité. On lâche prise et on se laisse emporter. Cette sérénité se met à se propager et à tout contaminer. Tout ce que la Terre porte veut dormir aussi.
Pour cette raison peut-être, cela ne pouvait pas durer…
À peine la mi-nuit franchie, un cri vivant et persécutant, a fait sursauter tout ce qui respirait. Une voix féminine, apparemment choquée, a tout réveillé. En guise de compassion, d’autres, un peu moins prononcées, l’ont tout de suite imitée. Il est clair qu’on aurait souhaité que l’orage d’avant n’ait pas encore quitté. À présent il n’est plus opportun de patienter, il faut aller se renseigner, car il est question de devoir et de solidarité. Chaque être vivant se sent maintenant concerné, et chaque être humain réalise que la nuit est déjà terminée.