Terreur en mer - Stéphane Maréchal - E-Book

Terreur en mer E-Book

Stéphane Maréchal

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Beschreibung

Juin 2025. À Ostende, la saison touristique bat son plein. Les plages se remplissent, les terrasses débordent, les commerçants se frottent les mains : l’été s’annonce radieux. Mais dans les profondeurs de l’océan, quelque chose s’éveille. Une créature oubliée, affamée, prête à tout ravager sur son passage. Lorsque l’horreur frappe, la ville bascule. Entre instinct de survie, trahisons et intérêts personnels, chacun devra affronter le pire.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Passionné de thrillers horrifiques, Stéphane Maréchal a grandi entre les pages sombres des romans du genre et les classiques du cinéma. Avec cet ouvrage, il rend hommage à son tout premier choc cinématographique et entraîne le lecteur dans une aventure haletante, où se mêlent trahison, passion et choix décisifs.

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Seitenzahl: 244

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Stéphane Maréchal

Terreur en mer

Roman

© Lys Bleu Éditions – Stéphane Maréchal

ISBN : 979-10-422-7497-9

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Ostende, cette ville sur les côtes belges – surnommée « La reine des plages » ou « La ville belge la plus britannique » à cause des nombreux touristes anglais – s’apprête une fois encore, en ce début juin 2025, à accueillir de nombreux touristes venant de France, d’Angleterre, de Belgique et d’Europe. Ceux-ci sont là pour passer de bonnes vacances. Les commerces, ravis de voir leurs chiffres d’affaires grimper, préparent l’ouverture estivale.

Cependant, les acteurs de la vie économique de la ville ne savent pas encore qu’un mal allait mettre en péril leurs espoirs. Un mal horrible. Une créature venue des profondeurs de l’océan.

Dans cette lutte du Bien contre le Mal, chacun luttera pour sa survie ou pour ses intérêts personnels.

Prologue

Ostende, en cette nuit du 12 juin 2025. Deux amis de longue date voulurent profiter d’un dernier bain avant de rentrer. Ayant consommé un peu trop d’alcool, ils décidèrent d’attendre un peu assis sur le sable en regardant les vagues s’écraser sur la plage.

— Tu es sûr, Frank ?

Le jeune homme de vingt-deux ans regarda son ami et se mit à rire. Il connaissait Frank depuis tout gamin et l’avait toujours défendu contre les voyous, car André, quant à lui, n’avait jamais été un dur à cuir, mais il savait que son ami ne le toucherait pas.

— Écoute André, si tu ne veux pas venir, je ne te force pas ! moi j’y vais !

— Non ce n’est pas ça ! c’est que cela est interdit ! et si on se faisait prendre, ce sont les ennuis qui nous attendent ! sans parler que mon père me bottera les fesses !

Frank posa une main amicale sur l’épaule de son ami.

— Tu ne crois pas, qu’il serait temps que tu deviennes un homme mon pote ?

— Tu as raison !

Ils se levèrent d’un coup et se jetèrent à l’eau, non sans cacher leur joie, nageant le plus vite possible malgré la température, ils allèrent aussi loin qu’ils le purent. Une fois atteint, ils stoppèrent ; et Frank en profita pour regarder son ami d’enfance en riant.

— Alors tu vois, on est des dures, maintenant rentrons !

Au moment où André allait répondre, la panique s’empara de lui.

— Quelque chose m’a frôlé !!!

— Ne dis pas de conneries, sûrement une méduse !

Soudain André disparut sous l’eau dans un cri d’angoisse, apeuré Frank cria après lui, mais ne voyant rien, il paniqua.

— Mon dieu non, aidez-moi !

Tout en se retournant vers la plage, son regard se posa sur deux silhouettes qui semblaient regarder leurs vêtements. C’étaient des policiers. Il nagea tout en criant au secours, mais son appel n’était pas assez puissant. Il fut happé à son tour, puis la mer redevint calme. Sur la plage, les agents appelèrent pour signaler deux disparitions.

Chapitre 1

Le bourgmestre de la ville, Martin Janssens, entra dans son bureau de bonne humeur. L’hiver était terminé et les vacances de juillet et août arrivent bientôt. Ça permettra aux gens d’oublier les tracas de la vie quotidienne et aux commerces de faire leurs chiffres d’affaires et que la commune y gagnera aussi ; tout le bonheur du monde en somme. On frappa à la porte, une jeune femme entra avec des dossiers à signer avec un petit sourire.

— Déjà, ma petite Katia, vous exagérez, laissez-moi le temps de m’asseoir à mon bureau !

La jeune femme déposa les dossiers et le regarda d’un air triste.

— Que se passe-t-il ?

— Triste nouvelle, monsieur le bourgmestre, deux jeunes ont disparu hier soir suite à un bain de minuit qui a mal tourné, nos équipes de recherche n’ont toujours pas trouvé les corps ; les parents sont arrivés paniqués pour vous voir !

Le bourgmestre s’assit, décidément, ces jeunes de maintenant, toujours à faire des conneries et après, c’est sur lui que ça retombe et, évidemment, les médias vont sauter sur l’affaire et, encore une fois, c’est lui qui va prendre.

— Monsieur ?

Il reprit ses esprits, la regarda avec un air triste de circonstance : il devait la jouer fine, sinon le commerce en pâtirait cet été et il devait remplir les caisses de la commune et de l’état.

— Je vais les recevoir, merci, Katia !

La jeune femme sortit pour laisser les parents entrer, Martin lui se demanda comment il allait parler aux parents de ces deux inconscients.

***

Les passants sur la digue regardèrent les bateaux des garde-côtes chercher quelque chose et la rumeur s’amplifia très vite ; deux jeunes avaient fait la folie de se baigner pendant la nuit et avaient dû être emportés par le courant. La vie continua, les commerces ouvrirent et, malgré un temps assez calme, les gens, sauf des téméraires, ne mirent pas encore les pieds dans l’eau. Un peu plus loin de la zone de recherche, un couple se promenait le long de la plage avec leurs deux enfants ; ceux-ci partirent en courant vers une petite dune un peu plus loin.

— Ne courez pas les enfants !

— Laisse-les s’amuser, chérie, voyons !

Au moment où elle allait répondre, le cri de sa fille l’en empêcha. Elle courut avec son mari pour rejoindre ses enfants, les parents les trouvèrent tétanisés devant le cadavre affreusement mutilé de quelqu’un ; la maman empoigna ses enfants tandis que le papa se saisit de son téléphone pour appeler les secours.

Ceux-ci arrivèrent très vite, heureusement, l’endroit étant retiré de la plage principale, la police eut facile à installer un cordon de sécurité ; les rares passants et curieux ne gênèrent personne. Un inspecteur de la criminelle arriva sur les lieux, quarante ans, vétéran de la police. Xavier de Brauwer n’était pas un amateur, il en avait vu dans sa carrière, mais ce qu’il vit une fois sur place lui donna la nausée. Le médecin légiste, occupé à regarder avec précaution les restes d’un corps affreusement mutilé ; la moitié du visage arraché un œil prit de panique éteint à jamais, il lui manquait un bras et le bas du corps avait disparu. Il essaya de parler, mit ses gants et passa le cordon de sécurité.

— Voyons, jeune homme d’environ vingt-cinq ans, blessures mortelles ayant causé la mort, j’en saurais plus après l’autopsie !

Le légiste vit l’inspecteur arriver.

— Ah, inspecteur De Brauwer, comme vous le voyez, le pauvre garçon a souffert avant de mourir !

— Que s’est-il passé doc ?

— Ça mon cher, il va falloir attendre les résultats de l’autopsie, vous le savez !

— C’est un des jeunes disparus ?

— Peut-être, comme je l’ai dit, attendre l’autopsie !

Le légiste se leva, fit signe que l’on pouvait emporter le corps ; l’inspecteur lui fit prendre encore des photos avant ; ensuite, le corps fut emmené. Xavier eut un frisson en pensant aux parents du gamin : on ne pourra jamais leur montrer le corps de leur fils dans cet état ; non, il faudra les résultats de l’ADN pour le confirmer ; il regarda les parents et les enfants se faire interroger par un collègue ; ces pauvres gosses feront des cauchemars pendant des années. Il retourna à sa voiture, démarra et retourna au poste.

***

Martin regarda par la fenêtre de son bureau, les parents dévastés s’en aller. Il avait trouvé les bons mots, promettant une enquête approfondie et des recherches sérieuses ainsi que de retrouver leurs garçons. Les pertes par noyades étaient monnaie courante par ici, beaucoup dues par inconscience ou par accident. Oui, ça lui faisait toujours un peu mal au cœur, mais quoi ? Il devrait interdire les baignades. Les gens sont responsables de leurs actes : après tout, il n’allait pas tuer le commerce de sa ville et de ses plages à cause de gens incapables de respecter les consignes de sécurité. On frappa de nouveau à la porte, décidément, lui qui aurait voulu passer une journée tranquille, c’était fichu.

— Entrez !

Un homme en uniforme entra. C’était le chef de la police.

— Laissez-moi deviner, mauvaise nouvelle !?

Enlevant sa casquette, le nouveau visiteur se racla la gorge.

— Monsieur, nous venons de retrouver un corps près de la jetée ; heureusement à une heure très calme !

Le bourgmestre regarda de nouveau par la fenêtre.

— Cette journée avait si bien commencé pourtant !

***

Comme on pouvait s’en douter, les médias apprirent très vite l’affaire et se ruèrent sur la ville comme une meute de chiens enragés. Dans sa voiture, le journaliste Charles Lambert, reporter pour une chaîne indépendante et toute nouvelle, sauta sur l’occasion, trop ravi de faire connaître sa chaîne plus respectueuse des détails et antipolitique. Il arriva sur le parking de l’hôtel de ville, voyant que les télévisions étaient déjà chargées de harceler le bourgmestre de questions et de flash d’appareils photo.

— Terrible, en route mon gars !

Son cameraman et lui rejoignirent la cohue, il trouva une place et mit son micro en avant, écoutant le bourgmestre faire son boulot… Mentir.

— Non non, ce n’est pas une attaque d’animaux sauvages voyons, pour le moment, nous n’en savons pas plus ; il faut attendre les résultats de l’enquête et de l’autopsie !

Une journaliste posa une question.

— Est-ce l’un des garçons disparus, monsieur ?

— Nous n’en savons rien encore, comme je viens de le dire, il faut attendre les résultats de l’enquête !

Le journaliste de quarante ans profita d’un moment de calme dans les questions et se lança.

— Excusez-moi, monsieur le bourgmestre, est-il vrai que le corps est affreusement mutilé et qu’il sera impossible de le montrer aux membres de la famille !?

Le politicien le regarda avec mépris.

— En effet, d’après ce qu’on m’a dit c’est le cas. Sachez que tous les services de la ville soutiennent la famille de la victime dans cette dure épreuve. La conférence est terminée, merci à vous !

Il s’en alla suivi par son staff, Charles fit le signe coupé à son cameraman ; les autres journalistes commencèrent leurs numéros pour passer en direct afin de dire le peu qu’ils savaient déjà… rien du tout, mais bon, son patron voulant faire autant d’audience que les autres l’avaient averti de faire son boulot correctement ou être viré, il se mit donc devant la caméra et commença son speech dès qu’il entendit dans son oreillette : « Charles vous m’entendez ? »

— Oui, je vous entends, pour le moment, nous ne savons rien grand-chose, les enquêteurs sont à pied d’œuvre et les pensées vont à la famille de la victime !

***

L’inspecteur De Brauwer entra dans la salle d’autopsie, il salua les employés et se dirigea vers le médecin légiste occupé sur le corps.

— Du nouveau doc ?

— Je dois avouer que c’est la première fois que je vois ce cas de figure mon cher et pourtant j’en ai vu dans ma carrière !

— Chopé par un bateau, vous pensez ?

Le légiste enleva ses lunettes de protection, montra le cadavre, du moins ce qu’il en restait.

— Vous pensez vraiment que c’est une hélice de bateau qui a fait ça ? De toute façon, je ne fais jamais de suppositions hasardeuses, mais, pour vous répondre franchement, tenez, regardez : la chair a été comme broyée et lacérée, on voit les os par endroit et le bas du corps ainsi que les organes internes ont disparu. Vous avez vu la terreur dans son œil ? Je ne sais pas ce qui est arrivé à ce jeune homme, mais il a dû souffrir horriblement !

Mettant un mouchoir devant sa bouche et son nez, il se pencha vers le corps.

— Vous avez son identité doc ?

— Oui, c’est le jeune Frank Dubois !

— Merde !

Il s’en alla en remerciant le légiste, il allait falloir avertir les parents et promettre aux autres de tout faire pour retrouver leur fils : décidément, ce boulot n’était pas toujours facile parfois. Il quitta l’établissement, monta dans sa voiture et se dirigea vers l’adresse du jeune Dubois et y arriva après quinze minutes. Avalant sa salive, il détestait ce boulot, en plus des médias campés déjà sans honte harcelant la famille. Il n’eut pas le temps de descendre de sa voiture que des journalistes se ruèrent sur lui le martelant de questions, il repoussa les micros.

— Pas de commentaires, l’enquête est en cours !

Il entra dans la petite cour, ferma le grillage et sonna à la porte. Il attendit un petit moment avant que l’on vienne ouvrir, la mère, les yeux rougis d’avoir pleuré sans arrêt, lui fit un signe de tête.

— Bonjour madame Dubois, je suis l’inspecteur De Brauwer, puis-je entrer !?

— Je vous en prie !

Il entra dans la modeste maison, caressa le chien content de le voir, puis suivit la femme vers le salon où monsieur Dubois regardait une photo de son fils en pleurant.

— Chéri, c’est la police !

L’homme posa la photo et se leva pour venir vers lui.

De toutes les situations, celle-ci était la pire. Donner une mauvaise nouvelle à la famille, il montra le divan.

— Monsieur, madame, veuillez vous asseoir s’il vous plaît !

Au ton qu’il prit, la mère s’écroula littéralement dans les bras de son mari qui l’aida à s’asseoir dans le canapé.

— Il est mort, n’est-ce pas ?

— Je suis vraiment désolé, veuillez accepter toutes mes condoléances !

En pleure la mère de famille, le regarda.

— Où est mon fils, je veux voir mon fils ?!

De Brauwer, lui tendit un mouchoir en papier.

— Navré madame, mais votre fils est méconnaissable ; ne vous infligez pas cela !

Elle se remit à pleurer, le papa prit sa place les yeux remplis de larmes.

— À ce point-là ?

— Oui !

— Mon dieu et son ami André, vous l’avez retrouvé aussi !?

— Pas encore, les recherches continuent et les courants peuvent avoir emporté le corps plus loin ; nous avons pris contact avec les autorités française et anglaise : des bateaux des garde-côtes de nos pays mènent les recherches !

— Merci, inspecteur, quand pourrons-nous récupérer notre garçon !?

— Quand le légiste donnera son accord, vous pourrez le récupérer. Une assistante en psychologie va arriver pour vous aider ; je dois y aller encore une fois, toutes mes condoléances !

Il sortit, retourna vers sa voiture et de nouveau fut harcelé par les journalistes à qui il ne répondit rien et démarra en trombe.

À la radio, on ne parla que de cette affaire en premier : non, il n’aimait pas du tout les médias, comme beaucoup de policiers d’ailleurs. Il se rappela les émeutes, les morts des deux côtés et les médias pour beaucoup, accusant les forces de police et les politiques se servant de ça pour gonfler les bulletins de votes aux élections ; roulant à vive allure pour retourner à son bureau, il grilla un feu rouge.

***

Sur une zone définie, les navires et les plongeurs recherchèrent le corps du jeune André, mais avec les courants, c’était quasi impossible. En plus, la visibilité dans la mer du nord était amoindrie à cause de la pollution et de la couleur du sable. Deux jours plus tard, toujours rien, le bourgmestre fit stopper les recherches et les enterrements eurent lieu en toute intimité. L’affaire passa à la trappe chez les médias qui passèrent à autre chose ; le climat devint favorable et les touristes commencèrent à affluer à la grande joie de Janssens. Sur les côtes françaises, à Dunkerque, une équipe de plongeurs amateurs se prépara pour les exercices de la journée : le responsable du bateau donna ses instructions, puis aida les passionnés de plongée à mettre leurs bouteilles remplies d’azote et d’oxygène, puis donna le départ ; quand les plongeurs furent à l’eau, il s’installa sur son siège et profita de la houle pour admirer l’océan et le bruit des vagues. En dessous, les plongeurs se séparèrent, fouillant chacun de leur côté et admirant la vie sous-marine ; le plongeur numéro quatre, un Anglais du nom de Peter Graham, regarda avec un vif plaisir les poissons, les plantes, se disant à lui-même que ce monde à part pourrait offrir encore plus à l’humanité sans le détruire évidemment. Il toucha un poisson de sa main gantée et s’amusa avec lui, puis le poisson fila à une telle vitesse que le plongeur fut étonné. Regardant autour de lui, il ne vit rien et continua sa route, regardant sa jauge d’oxygène pour ne pas se retrouver sans, il faisait tellement silencieux et on se sentait tellement bien sous l’eau que beaucoup de plongeurs amateurs oublièrent de regarder et se retrouvèrent à court d’oxygène et se noyèrent ou avaient subi de graves dommages. Il ne sut pas pourquoi, mais il sentit comme un malaise tournant sur lui-même : il vit un banc de poissons s’enfuir ; son angoisse grimpa en flèche, le faisant paniquer. Il eut du mal à respirer, causant une montée de bulles d’air de son détendeur. Il nagea pour rejoindre les autres le plus vite possible, puis vit une ombre gigantesque passer devant lui avant de s’éloigner ; il se figea sur place, regardant et tournant sur lui-même, croyant avoir rêvé ; il se replaça pour s’en aller. Là ses yeux virent de nouveau l’ombre, mais se dirigeant vers lui. Paniquant, il enleva sa bouteille et son respirateur croyant remonter plus vite à la surface ; mais trop tard à peine en deux minutes, il vit une mâchoire énorme se refermer sur lui ; son cri étouffé et rempli de bulles dura le temps que son corps soit broyé. Le sang dilué par l’eau ne remonta pas à la surface, l’ombre menaçante repartit dans les profondeurs. Tout ce qui resta de Peter Graham, c’était son équipement. Après le délai prévu, les plongeurs remontèrent ravis de leur exercice. Au bout d’un moment, l’absence de Peter fit paniquer ses amis qui changèrent de bouteilles et replongèrent le chercher ; ils revinrent avec l’équipement abandonné on appela les secours et, comme en Belgique, les recherches débutèrent.

***

Quelque part en Écosse

Couché dans son hamac, Keith MacGregor essayé de faire une sieste, il venait de rentrer d’une nuit de chasse sans prise notable, mais il n’arrivait plus à dormir correctement depuis la mort de sa femme un an plus tôt, massacrée lors d’une plongée par un énorme carcharodon carchariace un grand requin blanc l’affaire avait fait les choux gras de la presse à l’époque, mais ensuite aux oubliettes ; une chasse avait été donnée, mais sans résultats et, depuis, l’homme de 50 ans avait tout vendu pour acheter un bateau qu’il modifia et était parti en chasse, vivant grâce à la pêche et à sa fille qui finance sa recherche de vengeance.

— Papa ?

— Quoi ?

Il souleva sa casquette, le visage mangé par une barbe de plusieurs semaines.

Il vit sa fille, le regarder avec un petit sourire sur le visage, puis celui-ci disparaître quand elle vit la bouteille de whisky vide par terre.

— Ah c’est toi, Nora, ça va ma puce !?

Elle s’avança pour ramasser la bouteille, rentra dans la maison pour préparer du café. Il se leva difficilement et rentra à son tour, la tête qui tournait un peu trop.

— Tu as pu dormir un peu papa ?

Il passa son visage sous l’eau de l’évier de cuisine, puis se frotta avec sa manche.

— Non, même avec une sacrée biture, je n’y arrive pas !

— Je vais te faire un bon dîner, bois aussi du café s’il te plaît !

Il lui fallut deux heures pour tout préparer, ensuite ils dînèrent en silence. Depuis le drame, ils ne parlaient jamais de cette grande perte, Keith ne voulant pas que sa fille devienne comme lui ; elle avait un travail très bien payé et sa vie devrait être toute tracée.

— Papa, cette fois, je n’en peux plus, je te vois te détruire dans cette quête insensée, tu ne peux pas continuer ainsi !

Il regarda sa fille, dieu qu’elle ressemble à sa mère, se dit-il.

— Cette saloperie a tué ta mère, je le tuerai de ma main !

— Ça fait un an papa, ton monstre est déjà loin, il est déjà à l’autre bout du globe !

Il s’énerva sans le vouloir.

— J’ai juré devant Dieu que vengeance sera faite, même si je dois y laisser la vie. Alors ça prendra le temps qu’il faudra, mais j’aurais ma vengeance je dois bien ça à ta mère, paix à son âme !

Elle se leva en colère, alluma la radio et, comme un curieux hasard, un message se fit entendre.

« Maintenant, les dernières nouvelles, étranges disparitions sur les côtes française et belge ; deux jeunes, dont un a été retrouvé mort et un plongeur anglais, sont portés disparus les autorités ne savent expliquer comment. »

Il regarda sa fille.

— Moi, je sais… comment !

— Qu’est-ce que tu veux dire papa ?

— Que ce salopard est revenu !

***

Le long de la côte, l’affluence commença. Des gens commencèrent à se baigner et à faire les fous devant les regards des sauveteurs ; une bande d’adolescents sur un canoë allèrent plus loin que prévu et commencèrent à paniquer : ils ramèrent aussi fort qu’ils le purent, heureusement, une vague les repoussa vers la côte, car en dessous d’eux l’ombre menaçante rôdait, mais, malheureusement pour un surfeur, les vibrations causées par la planche l’attirèrent alors qu’il se plaça dans une vague, un gros choc le fit tomber et il disparut dans l’eau à cause du courant ; nageant pour remonter avant de se noyer, il fut attrapé par ses jambes et attiré au large. Peu après, sa planche seule fut retrouvée et, pour les gens, c’était un oubli ou une planche tombée d’un bateau ; une bande de jeunes ravis du cadeau de la mer, l’ont empoignée et s’en allèrent avec.

Un autre jour, c’est un chien qui disparut et un autre jour, ce furent encore des nageurs et ces disparitions à la chaîne tout le long des côtes belge et française commencèrent à titiller les médias et les autorités. Dans son bureau, le bourgmestre ne décolérait pas et sa colère allait contre les disparus, qui à cause de leurs manques de jugeotes, allaient donner un mauvais coup aux commerces et nous n’étions que mi-juin ; décidément rien n’allait pour lui cette année. Il recevait tous les jours des demandes d’interviews de toutes les chaînes télévisées. Des rumeurs d’attaques de requins commencèrent à se propager et risquent de semer la panique. En plus, des requins en mer du nord, pourquoi pas aussi des poulpes géants ? Non il devait faire quelque chose pour arrêter ça ou, sinon, il pourra dire adieu à ses rentrées financières. Il demanda un rapport complet sur l’état des gens, avant de parler aux médias, et le fait qu’il ait reçu l’e-mail du Premier ministre n’arrangea pas son humeur. Deux jours plus tard, une réunion fut programmée avec les responsables du tourisme, des forces de l’ordre et des secours en mer ; dehors, il faisait nuit vu que la réunion devait être secrète.

— Mesdames et messieurs, il faut couper court à ces rumeurs de bestioles sanguinaires ou alors les commerçants joueront aux cartes pendant les vacances d’été ; alors, il faut trouver une solution ; commissaire des nouvelles des enquêtes des autres pays !

— Non, ils pataugent tout comme nous et l’Angleterre vient d’avoir, elle aussi, un disparu, un jeune garçon de douze ans, quant aux disparus, les recherches n’ont rien donné, monsieur !

— Et pour le commerce ?

Une femme se pencha.

— Pour le moment, ça va, monsieur, les gens se posent des questions et les journalistes partout n’arrangent rien, le côté positif c’est que ces vautours se nourrissent chez nous !

Le bourgmestre sourit à la remarque, il se tassa dans son siège.

— Et pour ces histoires de requins, est-ce plausible capitaine ?

L’officier des garde-côtes se pencha à son tour.

— Avant, je vous aurais dit non, mais maintenant, avec le réchauffement climatique, rappelez-vous l’année dernière en Écosse, cette femme attaquée par un requin. Je sais que juillet et août sont très importants, mais il faut aussi penser à la sécurité des citoyens : si on n’agit pas et que les morts s’accumulent, là ça sera la fin du commerce, monsieur !

— Que conseillez-vous alors, une interdiction de se baigner ; autant tout fermer, capitaine, je veux des propositions concrètes et pas des balles dans le pied !

L’officier essaya de garder son calme.

— Alors, augmentons les patrouilles, bateaux et hélicoptères afin de repérer ce requin, monsieur !

— Si requin il y a capitaine, de plus, ça coûterait une fortune à la ville, nous n’avons pas les moyens !

L’officier des garde-côtes mordit dans sa langue pour ne pas dire à ce parvenu de diminuer son salaire et de lui mettre sur son nez sa vie extravagante, alors que bon nombre de ses concitoyens avaient de plus en plus de mal à vivre correctement, mais il se tassa dans son siège et croisa ses bras. La responsable du commerce parla à nouveau, elle aussi, avait trop à perdre dans l’histoire.

— Le capitaine a raison sur un point : il faut rassurer la population et les touristes, afin de faire taire les rumeurs sur ce requin ou autre monstre marin c’est certain. Pourquoi ne pas organiser une chasse ? Ça occupera les pêcheurs et ça permettra aux gens de se baigner en toute tranquillité ; il suffira de délimiter une zone de sécurité !

Le bourgmestre acquiesça, l’officier lui se redressa.

— Mais vous n’y pensez pas, ça va attirer tous les fondus de sensations fortes et les fous de la gâchette !

— Merci, capitaine, vous pouvez disposer !

— Mais, monsieur le bourgmestre, soyez sérieux !

— Merci capitaine, je prendrais en compte vos… suggestions !

L’officier s’en alla hors de lui, le reste de la nuit, se passa dans un total manque de réalité face au danger présent. Le lendemain, le bourgmestre Janssens fit une annonce devant les médias.

Mes chers concitoyens et chers visiteurs de notre belle ville,

Je tiens tout d’abord à réitérer mes sincères condoléances aux familles des victimes. Sachez que nous faisons tout pour sécuriser nos plages : nous délimiterons une zone de sécurité pour les nageurs afin de prouver qu’il n’y a pas de requins ni de créatures cauchemardesques dans nos eaux. Je demanderais aux pêcheurs de vérifier ; évidemment ils recevront une prime pour compenser leurs pertes financières. Nous pleurons nos disparus qui nous ont quittés, dû à des accidents involontaires. Je tiens à dire, malgré la peine qui m’accable, que nos plages sont sans danger et qu’Ostende attend les vacanciers avec impatience où nous pourrons profiter d’un été resplendissant… merci !

Ensuite, il répondit aux questions des journalistes.

En quittant la salle, Lambert fit son boulot et, une fois fait, il demanda à son cameraman de prendre une pause pour manger, lui prit son carnet de notes et se dirigea vers l’endroit où il aura des réponses vraies. Il se mélangea aux gens, puis vit un officier avec un visage rongé par la colère et s’avança vers lui.

— Excusez-moi officier ?

— Oui ?

— Charles Lambert, antenne liberté démocratique, puis-je vous poser quelques questions !?

— À moi, pourquoi ? En plus je ne parle pas à la presse !

Le journaliste le prit à part, rangea son carnet et devint sérieux.

— Écoutez, de vous à moi, je ne crois pas aux mensonges de ce… enfin je sens qu’il y a plus que ce qu’on veut bien nous faire croire, j’ai raison n’est-ce pas !?

L’officier des garde-côtes regarda de gauche à droite, mordillant ses lèvres.

— Je vois, que vous luttez avec votre conscience capitaine, dites-moi ce qu’il se passe ici et je promets de taire ma source d’information !

— Écoutez, monsieur Lambert, ces gens-là sont complètement déconnectés de la réalité. Ils sont prêts à sacrifier les vies d’innocents pour remplir leurs poches, j’ai essayé de leur faire changer d’avis !

Lambert avait bien senti, son flair ne le quittait jamais.

— Donc les rumeurs sont vraies alors, ce sont des requins ?

— Nous ne savons pas, peut-être oui. La logique, serait d’interdire l’accès à la mer le temps que nous fassions des recherches plus approfondies afin de lever le doute, mais notre cher bourgmestre, lui, ne voit pas ça comme ça !

— Merci capitaine, je sais que ça doit beaucoup vous coûter, mais vous faites ce qui est juste !

Il s’en alla, une fois à bonne distance, il se mit à l’écart, s’alluma une cigarette et appela son chef de rédaction.

— Allô, oui c’est moi, accroche-toi mon cher Dimitri j’ai un scoop du tonnerre et tu sais quoi nous avons l’exclusivité ahahaha !