The demon’s love - Julie Anne - E-Book

The demon’s love E-Book

Julie Anne

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Beschreibung

Au fil des siècles, l’humanité s’est peu à peu détournée des dieux, et Ilyana n’y fait pas exception. Pourtant, un jour, par un étrange hasard, elle se met à prier un garçon de son passé, cherchant simplement un peu de réconfort. Ce geste, banal en apparence, bouleversera son existence et ébranlera ses certitudes, l’entraînant dans une aventure aux antipodes de toutes ses croyances. Alors qu’elle découvre des secrets enfouis, Ilyana se retrouve au cœur d’un monde où les mythes anciens prennent vie. À la croisée des chemins entre le présent et le passé, elle nous guide vers des vérités insoupçonnées, confrontant ses doutes à une réalité bien plus vaste.

À PROPOS DE L'AUTRICE 

Julie Anne puise dans son riche imaginaire, nourri par ses nombreuses lectures, pour donner vie à ses écrits. Désireuse de créer une romance inspirée de la mythologie grecque tout en évitant les figures classiques comme Hadès et Éros, elle réalise ce rêve avec ce premier roman publié.

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Seitenzahl: 311

Veröffentlichungsjahr: 2024

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Julie Anne

The demon’s love

Ilyana McNeil

Roman

© Lys Bleu Éditions – Julie Anne

ISBN : 979-10-422-4748-5

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

L’intégralité des personnages, récits et événements mentionnés dans cet ouvrage est purement fictive et appartient exclusivement à l’auteure.

Aucune partie de cet ouvrage, ou des œuvres créées à partir de ce dernier, ne peut être reproduite ou diffusée, sous quelque forme que ce soit et par quelque moyen que ce soit, sans l’autorisation écrite expresse de l’auteure.

À ma mère et le reste de ma famille,

Merci pour votre indéfectible soutien

Attention, ce roman contient des scènes

pouvant heurter la sensibilité du public

Eurynomos

7 septembre

14 h 35

Devant mon miroir, je regardais encore une fois cette apparence que j’avais revêtue. J’observais mes yeux rouges que j’avais habillés de lentilles de contact vertes pour ne pas faire peur. Ils paraissaient beaucoup plus humains et bien moins effrayants que dans leur état normal. Mes vêtements étaient également différents par rapport à d’habitude, puisque je ne portais pas mon chiton bleu nuit semblable à la peau galactique de Thanatos, mais un jean délavé noir accompagné d’un t-shirt rouge bordeaux pour rester dans mes couleurs habituelles. Cela me donnait l’apparence d’un mannequin selon les 2 ou 3 magazines humains que j’avais réussi à me procurer grâce à la contrebande des enfers sans que mon père le remarque lorsque j’avais 16 ans. Mais aujourd’hui, j’avais ma propre maison. Je n’avais donc plus besoin de cacher ce genre de chose. Je ne me vantais pourtant pas d’être « beau », si je puis dire, il fallait dire que je n’étais pas un Comlios.

Satisfait de mon apparence, je pris la direction de l’entrée après avoir attrapé ma veste en jean bleu nuit et fermé mon armoire.

J’attrapai mes chaussures Adidas blanches qui étaient présentes sous le banc, souvenir d’un précédent voyage. Je posais mes fesses sur le banc en question afin de les enfiler avec une certaine précaution pour ne pas abîmer ce précieux souvenir.

J’attrapai par la suite mon téléphone que je n’avais malheureusement pas l’habitude d’utiliser en vérifiant d’avoir assez de batterie et j’ouvris la porte d’entrée pour affronter, comme tous les jours, l’air chaud des enfers même si, aujourd’hui, ce n’était pas pour travailler puisqu’en ce jour de septembre, j’allais faire un tour dans le monde des hommes.

Je quittai mon paillasson à l’effigie du chien le plus connu ici, Cerbère, et m’engageai dans la rue du blasphème. Cette rue était la plus connue et je comprenais pourquoi, puisqu’elle appartenait au quartier Ouranos, le quartier des commerçants, si on laissait de côté les 12 personnes qui avaient la chance de résider dans ce quartier. Je filais tout de suite en direction du nord-ouest, vers les numéros 14 et 9 de la rue afin de remonter vers le palais de mon père, mais également de mon objectif : l’antre des départs.

J’appréciais énormément les bâtiments de la rue du blasphème, car ils possédaient un petit style alsacien avec leurs poutres apparentes et leurs couleurs vives qui montraient que, malgré les siècles passés, il y avait encore des gens qui croyaient en nous, en tout cas, assez pour que l’on adapte nos architectures.

Une fois le numéro 9 passé, je pris la direction nord-est pour atterrir devant la boutique souvenir tenue par Hébé, la déesse de la jeunesse, qui allait encore patienter toute la journée en espérant voir Zeus qui ne se donnera jamais la peine de descendre. Aujourd’hui, je préférais ne pas rentrer pour ne pas être retenu 2 h par la petite bouille d’Hébé et tournais de 90° vers la gauche.

J’apercevais déjà ma destination, mais ne me pressais pas pour autant en passant devant l’atelier de couture de Rhapso, la bibliothèque infernale, le bureau des discordes qu’Éris apprécie particulièrement et l’école maternelle. Puis, je m’arrêtais soudainement, étant arrivé devant le numéro 1 rue du blasphème, l’antre des départs.

Le bâtiment à la couleur particulière nous accueillait par une porte-archée en bois de cerisier, il était imposant et particulièrement oppressant avec toutes ces gravures d’Hermès sur la façade rouge rouille. Je me décidai alors à rentrer dans cette bâtisse qui ne me connaît que trop bien en poussant la porte qui se trouvait être juste un peu plus grande que moi, afin de pénétrer dans les champs visuels d’Hermès qui releva sa tête de son livre en me souriant.

« Eurynomos ? Tu travailles chez les humains aujourd’hui ? » me demanda Hermès avec son tact légendaire en fermant son livre, me permettant ainsi d’apprendre que ce bien heureux savait lire.

« Bonjour à toi aussi, Hermès, je ne pense pas être conquis par le désir de voir mon oncle à l’Olympe ou Poséidon au fond des océans. Donc oui, je vais chez les humains », déclarais-je avec une certaine lassitude.

« Tu vas provoquer quelle calamité cette fois ? Un astéroïde ce serait cool, à mon avis, ou sinon tu pourrais réactiver un virus de jurassique pour faire un tri chez les humains. »

« Hermès, je ne porte pas mon chiton, je vais donc chez les hommes en touriste, pas pour faire une tuerie… » J’étais scandalisé devant son je-m’en-foutisme, puisqu’il n’était pas responsable des milliers de morts, ce n’était pas lui, mais moi le dieu des calamités. « Je peux y aller maintenant ? »

« Ouais, ouais… vas-y… Et rapporte-moi un souvenir ! La culotte de Shakira devrait faire l’affaire ! » déclara le dieu des marchands en souriant avant de m’inscrire dans son registre.

« Ce n’est pas moi le dieu des voleurs, donc démerde-toi tout seul. »

Contournant le comptoir de la calamité divine, je pris place au centre de la pièce, sur le tapis circulaire à l’effigie du monde des hommes et j’attendis quelques secondes avant de tourner la tête vers la droite pour observer la première porte. Celle qui pouvait me permettre d’accéder au monde de Poséidon. Elle était faite en granite marin vitré pour nous permettre d’observer l’océan à quelques mètres plus loin. De ce que je savais, en traversant cette porte, on atterrissait dans une grotte sous-marine de la fosse des Mariannes. Face à moi se trouvait celle qui aurait pu me permettre d’accéder à l’Olympe si j’avais souhaité une telle chose, c’était au passage la plus tape-à-l’œil avec cet or partout et les éclairs décoratifs de Zeus qui vont dans tous les sens. Mais celle qui m’intéressait était à ma droite et se trouvait être bien plus modeste et humble, à l’image de la plupart des hommes, elle était en bois simple avec un hublot pour nous permettre d’observer l’extérieur. Il y avait écrit « Homme » dessus en lettre grecque.

Elle était mon objectif et ce monde était ma destination. Je m’avançai alors vers la clanche de la porte et l’empoignai afin de la tourner délicatement. Je la poussai et avançai mon pied pour me retrouver entre 2 mondes, le mien et celui des hommes.

Le village de Undersheim était celui dans lequel j’avais choisi d’atterrir, mais également celui qui faisait que j’affectionnais autant la rue du Blasphème avec son style alsacien, c’était un petit village. Il reflétait parfaitement le charme alsacien tandis que je sortais de la maison dans laquelle j’avais atterri. Heureusement, sur ce coup-là, il n’y avait personne, car je ne souhaitais pas être responsable d’un nouvel internement en psychiatrie.

Sortant de maison, je pris place dans la rue des tirailleurs, je savais qu’elle se trouvait au sud du village. Je pus également découvrir que j’étais arrivé dans le numéro 6 qui se trouvait être à côté de l’épicerie des mille savoirs, une petite boutique qui contenait les ingrédients nécessaires pour pouvoir cuisiner à peu près toutes les recettes du monde.

Désirant remonter vers la place des Anglais, je pris la direction du nord afin de me rendre dans la rue de la paix qui était la voie la plus rapide pour me rendre à la librairie « les passionnés » et donc la place principale du village.

Undersheim était comme d’habitude très animé et avait autant de boutiques qu’une petite ville, ce qui rendait ce village attractif et attirait les nouveaux habitants, permettant de parer le chômage qui avait touché ces lieux quelques années plus tôt. La seule chose qui manquait était un lycée et une université qui se trouvaient dans la ville suivante : Ungersheim.

Atterrissant devant le cabinet du psychiatre Alisson Blumderbing au 6 rue de la paix, je pris à nouveau à gauche, en direction de l’ouest tout en gardant une direction nord.

Le temps de mon ascension jusqu’à l’école, je passais comme à chaque fois devant la Banque populaire qui avait fait le bon choix en décidant de ne pas démolir la belle bâtisse alsacienne où elle a élu domicile, pour en faire un lieu super moderne. Devant l’église également qui était à la fois chrétienne et protestante et devant la boutique safe-papier qui servait à créer tous les papiers nécessaires pour vivre en France.

Une fois à l’intersection juste avant l’école, je pris à nouveau à gauche et donc vers l’ouest et pénétrai sur la place des Anglais et vis la librairie de l’autre côté, à travers la fontaine de Napoléon.

La place, totalement en pierre, donnait un air pittoresque au lieu qui était agréable et apprécié. Mes pieds prirent tout de suite la direction de ce lieu si incroyable, sans accentuer ma vitesse de marche, et une fois devant la porte en verre, je la poussai avec un sourire ravi qui était une chose assez rare.

« Bonjour monsieur Martin », déclarais-je en faisant un signe de la tête au vieux monsieur de 65 ans à la moustache grisonnante et au crâne chauve.

« Eurynomos, ça faisait longtemps. J’ai reçu une nouvelle commande si tu veux voir. »

« Vous avez reçu de nouveaux romans ou des mangas ? » demandais-je, perplexe, puisque je n’étais pas très adepte de BD japonaise.

« J’ai reçu les 2, dont la série U4 qui était en rupture de stock la dernière fois que tu es venu », déclara, dans un sourire fier, monsieur Martin.

« Je vais les prendre alors. »

« Te connaissant, je te conseille de prendre un panier, car tu ne vas pas repartir avec 4 livres, n’est-ce pas ? »

« Non, vous avez raison. Vous commencez à bien me connaître », riais-je en prenant un panier à côté du comptoir d’entrée avant de suivre le vieil homme jusqu’à l’arrière-boutique.

Suivant le propriétaire de la boutique, je ne me permis pas de rentrer dans la pièce à l’arrière, préférant attendre ce gentil monsieur devant ladite porte alors qu’il allait me chercher les quatre livres qui m’intéressaient. Monsieur Martin posa directement les bouquins dans le panier.

« Je te laisse aller faire ton marché alors. »

« On se voit à la caisse alors », dis-je avec enthousiasme juste avant de me faire happer par les rayons.

Parcourir les rayons des librairies était un pur plaisir pour quelqu’un comme moi, quelqu’un qui aime dévorer les livres et s’imaginer des histoires. Je commençai par aller observer les romans policiers susceptibles de me plaire, mais qui ne finissait jamais dans mon panier pour autant.

Stephen King était très plaisant avec son style si particulier dans l’horreur tout comme Jane Austin, mais cette auteure appartenait à une autre catégorie. Décidant de m’arrêter alors que mon doigt parcourait les différents livres sur mon passage, ce dernier s’attarda et s’arrêta sur un roman de Fred Vargas se nommant Temps glaciaires. Mais au lieu de regarder le résumé du livre, mon regard se posa sur une jeune femme magnifique, qui était dans le rayon juste avant celui des romans policiers, elle semblait hésiter entre regarder les romans de romance et les romans de secteur horreur.

C’était assez drôle de voir quelqu’un hésiter entre des catégories de livre si différent, mais il lui serait profitable si quelqu’un venait l’aider à choisir.

« Hé… fis-je en venant à sa rencontre. Si tu cherches une romance, je te conseille la fiancée de Kiera Cass qui est génial. Mais si tu cherches un roman d’horreur, je te conseille carie ou cimetière de Stephen King qui te fera trembler », expliquais-je calmement en attrapant les livres en question pour les lui présenter.

« Euh… merci… » marmonna la demoiselle avec une certaine nervosité en prenant les livres que je lui tendais.

Cette demoiselle aux cheveux noirs avait des manières assez élégantes et douces qui contredisaient l’image que son apparence renvoyait avec ses mèches bleues, ses quelques piercings et le tatouage en forme d’ange que j’observais à son bras. Tout de suite après avoir pris les livres, elle entreprit la lecture de leur résumé avec une concentration palpable, j’espérais qu’ils allaient lui plaire, car c’était triste de repartir d’une librairie sans avoir acheté de livres. Soudainement, son regard fondit à nouveau dans le mien alors qu’un mince sourire ornait son visage d’ange. Son sourire aurait pu être capable de me convertir au christianisme.

« Merci… ils ont l’air géniaux ! » s’exclama l’ange en se mettant à serrer les ouvrages contre sa poitrine. La demoiselle au nom inconnu commença à s’éloigner alors que ses amis l’appelaient.

« Je m’appelle Eurynomos, je vous souhaite donc une agréable lecture et une belle journée sous le soleil d’Hélios. »

« Je suis Ilyana… bonne journée. » Et elle partit aussi vite que je l’avais remarqué, ses cheveux noirs ondulant derrière elle. Elle ne semblait pas à l’aise en ma présence et je comprenais parfaitement cela.

Il me fallut un moment avant de remarquer qu’elle avait quitté la boutique de monsieur Martin, mais je ne pouvais oublier la vision d’elle qui me traversait l’esprit, de ses yeux bleus rencontrant mes lentilles de contact vertes et du mince sourire angélique qui avait traversé son visage ravi. Ilyana. Quel magnifique prénom pour une incroyable demoiselle !

Incapable de me concentrer sur les livres qui me tombait sous la main, je finis par me retrouver avec des œuvres telles que Gatsby le magnifique ou divergente, et même 2 ou 3 mangas tandis que je me dirigeais vers la caisse, un sourire niais aux lèvres.

« Eurynomos, tu viens de voir un ange ou je rêve ? » me questionna directement le gérant devant l’expression de béatitude que j’affichais en lui tendant mon panier.

« Vous ne croyez pas si bien dire, je viens de rencontrer un ange. »

« Alors, tu dois parler d’Ilyana, le Van Gogh d’Undersheim. J’ai très rarement vu une personne aussi belle, intelligente et bourrée de talent que cette demoiselle. La moitié des hommes de la région lui courent après. Tu veux un sac ? » m’expliqua-t-il en passant un à un mes articles devant la caisse.

« Oui, s’il vous plaît. C’est donc une femme incroyable. »

« Ça, tu peux le dire, ça te fera 210 euros s’il te plaît. »

« Comme d’habitude, par carte », dis-je en sortant une carte complètement noire avant de l’insérer dans le lecteur et de taper calmement mon code.

Monsieur Martin rangea délicatement mes livres dans le sac une fois le paiement effectué et accepté avant de me le tendre avec un grand sourire, un sourire malicieux, voire enfantin.

« Bonne lecture et excellente journée, Eurynomos. »

« Merci, vous aussi ! » m’exclamais-je en poussant la porte vitrée et pour retrouver la chaleur extérieure.

En tournant la tête vers la droite en direction de la mairie, je pus observer l’horloge de la ville et me rendre compte qu’il était 15 h 54. J’étais resté plus longtemps que prévu dans la librairie, mais ce n’était pas grave puisque je me sentais bien dans ce monde d’histoire et d’imagination, ce monde que l’on ne peut toucher que dans les bibliothèques et les librairies.

Passant devant le make up store, je pris à droite directement après, vers l’ouest, pour pénétrer dans la rue de Besançon et la redescendre en prenant à gauche, vers le sud, jusqu’au point qui réunissait la rue de Besançon avec la rue de la Vilière et la rue des gueules cassées. Juste devant la boulangerie la Vilière.

Cette boutique a su garder le style avant-gardiste avec sa magnifique devanture en bois de chêne dont elle bénéficiait en 1890 tout en s’adaptant au XXIe siècle, que ce soit dans sa gastronomie ou dans les ustensiles utilisés à présent.

Je pris immédiatement le passage piéton et m’engouffrai dans la petite boutique en poussant à nouveau la porte pour voir une Euphrosyne toute guillerette comme à son habitude.

« Eurynomos, comment va ton père, ce charmant Hadès ? Et Perséphone, notre magnifique a encore effectué un travail remarquable cette année ! Tu as faim ? Je peux te donner un croissant si tu veux », commença, avec une joie à peine contenue, notre déesse du bonheur.

« Non, Euphrosyne, je n’ai pas faim, mes parents vont bien et je souhaite rentrer chez moi. Je peux rejoindre l’arrière-boutique ? »

« Oui, vas-y, mais tu sais, mon petit Eurynomos, tu manques de bonheur, tu sais… » déclara la déesse en triturant ses tresses dorées et gigotant de droite à gauche avec une mine boudeuse.

« C’est normal, je suis le dieu des calamités… » soupirais-je en contournant le comptoir en bois rempli de pâtisseries dans la vitrine sans m’attarder dessus.

Je posais doucement mes deux mains sur la porte, puis l’ouvris pour accéder à une pièce peu éclairée qui disposait d’une porte de l’autre côté que j’ouvris immédiatement après avoir traversé la pièce pour revenir à mon point de départ : l’antre des départs.

Je m’attendais à me retrouver face à Hermès, comme d’habitude, mais cette fois ce n’était pas lui. C’était mon cousin, le cupidon des dieux, qui m’attendait : Éros. Il arborait un sourire si large que je ne croyais pas qu’on pouvait sourire autant.

« Éros, tu vas chez les hommes ? » l’interpellais-je, puisqu’il utilisait toujours ses flèches de l’amour depuis l’Olympe.

« Non, je t’attendais, puisque j’ai capté quelque chose de surprenant de ta part, ton rythme cardiaque s’est affolé. »

Venant du dieu de l’amour, je commençais à avoir peur, car je ne souhaitais pas entendre la question qu’il s’apprêtait à énoncer.

« Eurynomos, tu as rencontré une femme exceptionnelle pour qu’elle puisse troubler le dieu des calamités. Comment s’appelle-t-elle ? »

Ilyana

3 ans plus tard

21 janvier

10 h 21

Allongé dans mon lit, je profitais du moment de calme qui m’était offert, aujourd’hui, je n’avais pas à peindre toute la journée assise devant mon chevalet ni à m’entraîner au violon. Je pouvais tout simplement lézarder dans ma chambre, je pouvais plonger dans les univers infinis que m’offraient mes nombreux romans ou même aller faire les boutiques avec mes amies. Mais aujourd’hui, j’avais décidé de relire Sherlock Holmes, puisque j’admirais ce détective loufoque et peu adepte des conventions, apparu pour la première fois en 1854 grâce à Arthur Conan Doyle. À chaque fois que j’attrapais un roman de cet auteur du XIXe siècle, j’étais sûr de passer un moment agréable, mais surtout hilarant.

Les rares jours où je pouvais faire ce que je désirais étaient toujours dignes de mes plus beaux rêves, me lever à l’heure que je voulais et je n’étais pas obligé de travailler. Mais à chaque fois que j’avais droit à ce privilège, ça signifiait qu’une discussion importante était en train ou allait avoir lieu, mais également que ça me concernait au premier plan. Il était hors de question que je reste dans le flou cette fois, surtout maintenant que j’avais 20 ans.

Terminant mon chapitre, je sortis de mon lit et je reposai mon roman sur mon étagère entre les romans de Jules Verne et ceux de JK. Rowling, juste derrière mon fauteuil en balançoire.

Il était impératif à mes yeux de ranger chaque chose à sa place avant de faire autre chose, puisque je détestais avoir une impression de sale.

Tournant par la suite à 90° vers la droite, je pris place devant mon armoire et ouvris la porte pour prendre les deux choses qui me tombaient sous la main, c’est-à-dire un t-shirt blanc avec écrit Séoul en police freestyle script noir et une jupe salopette arrivant quelques centimètres avant mes genoux, à boutonner en jean bleu clair. Je déposai tout de suite après les deux vêtements sur mon lit pour retirer mon sweat-shirt qui avait la couleur de l’extraterrestre Stitch, donc bleu. Je me retrouvais en soutien-gorge blanc à dentelle, mais ça ne dura que quelques secondes puisque je mis dans la seconde suivante le t-shirt. Ce fut ensuite le tour de mon pantalon de pyjama qui laissa place à ma jupe à bretelle. Sachant que j’allais revenir après, je ne pris pas la peine de plier dans la seconde mes vêtements et attrapai mon téléphone.

« Bon… Il ne manque plus que les baskets et on y va ! » m’exclamais-je à la fois sérieuse et contente de cette mission d’espionnage en regardant mon chaton blanc, roux et châtain, Satan, qui se prélassait sur mon lit joyeusement.

Je pris mes Converses marron et posa mon arrière-train sur le lit pour les enfiler plus facilement. Il fallait à tout prix éviter de tomber puisqu’il ne fallait pas que la marâtre se rende compte que j’avais commencé à bouger et bien entendu que j’étais sorti de mon lit. Je ne voulais pas gâcher cette conversation qui me rendait si curieuse. Il me fallait donc atténuer mes pas comme dans les dessins animés de mon enfance tels que « Les zinzins de l’espace ».

Adressant un dernier regard à Satan, je me remis debout et pris la direction de la porte en marchant plus lentement et silencieusement que d’habitude. Depuis l’étage et le lieu où se situait ma chambre, je pouvais tout voir de la maison, sauf le bureau de mon père. Le couloir était vide et la place centrale de l’étage l’était tout autant, donc je n’avais pas à m’inquiéter, personne n’allait me voir, mais on pouvait toujours m’entendre.

Je pris la direction de l’escalier en marchant encore plus doucement avant de descendre les marches de marbres sans un bruit, ce qui me prit bien 3 minutes pour parcourir 27 marches.

Je me mis immédiatement contre le mur ouest une fois en bas, j’avais l’impression d’être James Bond tandis que je me dirigeais vers le bureau d’où j’entendais déjà des bribes de conversation, mais pas assez pour comprendre.

Il ne fallut que quelques mètres avant de parvenir à entendre parfaitement leur conversation et puisque je me trouvais dans le salon, je m’affalais silencieusement sur le fauteuil en posant mon portable sur mon ventre pour pouvoir l’attraper rapidement plus tard.

Je pris une grande inspiration et ouvris grand mes oreilles pour entendre une voix que je ne connaissais absolument pas.

« J’ai hâte de la rencontrer alors. J’espère qu’elle acceptera. » Il avait une voix rauque qui semblait avoir vécu au timbre de cette dernière, même si on pouvait très clairement ouïr qu’il était aussi heureux qu’un enfant devant ses cadeaux de Noël. Ce qui était troublant, en revanche, c’était ce que j’étais censé accepter, cela pouvait être tout et n’importe quoi.

« Je ferais en sorte qu’elle accepte, monsieur Ilys. » C’était cette fois ma mère qui avait parlé de sa voix douce et sérieuse.

« Nous sommes ravies de votre visite et nous espérons vous revoir rapidement », déclara mon père, le son de sa voix voulait dire qu’il était content.

La porte s’ouvrit alors sans que je ne m’y attende. Je pris précipitamment mon téléphone pour me connecter à ma page Instagram et regarder les publications d’Addison Cain que j’ai déjà vu une bonne centaine de fois tandis que mes parents et l’invité surprise sortaient du bureau.

Ma mère, qui ne s’attendait pas à me voir, s’arrêta net en me découvrant, elle avait le visage moins tiré que d’habitude puisque la surprise avait peint ses traits autant que Picasso avec ses toiles. Cependant, comme à son habitude, elle portait une chemise d’un blanc immaculé avec un tailleur noir et des escarpins rouge cerise.

Mon père, qui était à sa suite, lui rentra dedans même s’il faisait 20 centimètres de plus, c’était parce qu’il discutait encore avec l’homme se trouvant après lui.

« Voyez-vo… Diane, pourquoi t’arrêtes-tu sans prévenir ?! s’exclama mon père juste avant de me remarquer, son visage s’adoucit légèrement. « Ilyana, j’étais sûr que tu étais dans ta chambre, ça va ? »

« Je vais parfaitement bien, papa, je n’ai pas le droit de déambuler dans la maison où je réside ? » demandais-je en me relevant du siège tandis que je mettais mon téléphone dans la poche arrière de ma jupe.

« Bien sûr que tu as le droit d’aller où tu veux et quand tu le désires, mais je me demandais juste pourquoi tu n’étais pas dans ta chambre comme d’habitude. »

« Eh bien, j’étais juste curieuse de savoir pourquoi vous vous étiez enfermé dans ton bureau, papa. Puis-je savoir qui se trouve derrière toi, papa ? » demandais-je en me penchant sur le côté afin de pouvoir apercevoir l’homme qui était caché par la carrure de mon père.

« Je me prénomme Evan Ilys, c’est un plaisir de faire votre connaissance, mademoiselle McNeil ! » s’exclama le dénommé Evan en s’approchant de moi, contournant donc mes parents. Il fit par la suite une chose à laquelle je ne m’attendais pas, puisqu’il m’a fait un baise-main.

Monsieur Ilys était un homme grand, presque plus grand que mon père, mais en tout cas beaucoup plus que moi puisqu’il devait baisser sa tête tout comme je devais lever la mienne pour plonger mon regard océan dans le sien. Ses cheveux avaient dû être noir puisque malgré son âge avancé et la blancheur de sa chevelure, il avait conservé ses racines foncées. Il en était de même pour la barbe et la moustache de 3 jours qu’arborait fièrement le vieil homme. Le sourire charmeur que m’adressait cet homme révélé de rigolote pattes d’oie aux coins de ses yeux.

« Ilyana McNeil, c’est un plaisir », dis-je en baissant gracieusement la tête en signe de respect alors que je retirais délicatement ma main.

Evan a retenu ma main alors que je tentais de la retirer en avançant son visage vers moi comme s’il allait me faire la bise. Mais au lieu de venir poser sa joue contre la mienne, il continua à avancer jusqu’à ce que ses lèvres soient au niveau de mon oreille et ce qu’il prononça me glaça le sang.

« Je trouve cette jupe bien courte, future madame Ilys. »

À la suite de cela, il se recula et fit à nouveau son sourire charmeur, mais dans ses yeux, une lueur de possessivité et de violence brûlait à présent comme s’il me considérait déjà comme sa possession.

« Monsieur et madame McNeil, mademoiselle McNeil, je vais à présent me retirer. J’ai hâte de recevoir le contrat », déclara mon « futur » mari en me contournant non sans poser sa main sur mon épaule afin d’aller récupérer son manteau sur le porte-manteau et enfin partir.

Tout de suite après avoir entendu la porte se refermer, je me retournai vers mes parents et pus enfin exploser vis-à-vis de ce que cet homme venait de m’apprendre.

« UN MARIAGE ?! NON, MAIS ÇA VA PAS LA TÊTE ? ET QUAND EST-CE QUE J’ÉTAIS CENSÉ L’APPRENDRE ?! » vociférais-je en jetant des éclairs à mes parents qui se demandaient comment je m’étais rendu compte de l’entourloupe.

« Voyons, ma puce… » commença mon père en approchant sa main de ma joue.

« NE M’APPELLE PAS AINSI, VOUS VENEZ TOUS LES DEUX DE PERDRE LE DROIT DE ME CONSIDÉRER COMME VOTRE FILLE ! »

« Ilyana Adeline Andrée MCNEIL, tu vas immédiatement te calmer ! » déclama ma mère en me regardant me diriger vers l’escalier. « On fait ça pour toi ! »

« Pour moi, maman ! Tu te rends compte que tu as l’intention de marier ta fille de 20 ans à un homme qui a le double de son âge et qui souhaite la contrôler ?! Tu crains que je finisse vieille fille ? Eh bien je t’annonce une chose, on est plus à ton époque ! Tu crains que je vive dans la pauvreté, je préfère conserver mon honneur que de vivre dans une richesse éphémère. »

C’était la goutte de trop, je ne pouvais plus supporter ce contrôle qu’exerçait ma mère sur ma personne. Je vivais dans une cage d’or depuis ma naissance et cette femme qui disait m’aimer avait l’intention de m’enfermer dans une autre qui était contrôlée par un loup déguisé en mouton. Je me sentais trahi au point que j’avais l’impression d’avoir une flèche en travers du corps, une plaie aberrante qui ne cessait de s’agrandir et de saigner à chaque excuse que me disait ma mère, à chaque acte qui me causait du tort.

Il n’était plus question d’écouter mes parents, mais alors que je montais les escaliers, je sentais mes larmes couler pour aller s’écraser sur les marches. Je désirais seulement être le plus loin d’eux et de préférence avec une porte fermée à clé entre nous.

La porte de ma chambre représentait mon Graal, mon rêve, tandis que je tendais ma main vers elle pour l’ouvrir. J’entendais parfaitement mes géniteurs qui m’ordonnaient de redescendre afin de parler calmement, mais ils allaient être les seuls à parler, entre eux.

La porte de ma chambre n’avait jamais claqué aussi fort, mais elle tenait bon, et tandis que tournait enfin ma clé dans la serrure, je pus fondre en larmes et laisser libre cours à mes cris en me laissant glisser contre la seule issue.

« J’en… ai… Marre ! » criais-je d’une voix saccadée en cherchant l’air nécessaire à ma survie, j’étais en hyperventilation. Le calme mit plusieurs heures pour revenir et, entre temps, j’avais tellement pleuré que Morphée m’avait attiré à lui.

Il me fallut un moment avant de me rendre compte que la nuit était tombée et donc que je m’étais endormi, dans une mauvaise position au passage puisque j’avais mal partout. Mes coudes me faisaient souffrir alors que je commençais par me rasseoir correctement en regardant en face de moi pour essayer de me repérer dans ma chambre baignant dans l’obscurité de la nuit. Il me fallut quelques minutes avant de me sentir capable de me relever complètement, ma tête me faisait souffrir de martyre.

Mon corps me guida donc jusqu’à la salle de bain puisque la seule chose que je désirais être un paracétamol pour mon mal de crâne. Une chose était évidente, c’était que se repérer dans le noir n’était donné qu’aux chats et aux hamsters.

La gélule médicamenteuse passa comme un bonbon et me fit immédiatement me sentir mieux, même si le principe actif n’agissait pas encore.

En sortant de la salle de bain adjacente à ma chambre, je pris enfin mon courage et alluma le plafonnier qui m’agressa immédiatement au niveau oculaire, tandis que je commençais à avancer un peu à l’aveuglette, le temps de m’habituer à la source lumineuse. Ce qui me fit ouvrir les yeux fut la douleur que me provoqua la chute impromptue d’un livre sur mon petit orteil, m’arrachant au passage une dizaine de jurons.

Le livre qui venait de blesser mon petit orteil était l’un de mes préférés, mais également l’un des seuls que je n’avais pas choisi puisque la fiancée de Kiera Cass m’avait été conseillée par un garçon quelques années plus tôt.

Je me souvenais parfaitement de ce garçon aux cheveux noirs, si noirs que cela me faisait immédiatement penser à la couleur du charbon, de la façon dont il m’avait abordé dans cette librairie en plongeant son regard verdâtre dans l’océan que représentent les miens. Je me rappelais également parfaitement le dragon que j’avais pu entrevoir au niveau du bras du jeune homme lorsqu’il avait remonté ses manches justes après mon départ. Bizarrement, à ce moment, je ne désirais rien d’autre que m’échapper et d’aller auprès de quelqu’un tels que lui, comme Eurynomos.

« Eurynomos… Sauve-moi de cet enfer… » suppliais-je en joignant mes mains pour prier cet homme qui n’allait en aucun cas être en mesure de me sauver.

C’est alors que la fenêtre de ma chambre s’ouvra soudainement alors qu’il n’y avait aucune bourrasque à l’extérieur. Je ne comprenais pas ce qui se passait et alors que je me dirigeais vers cette dernière pour que ma question interne trouve une réponse, un pied se posa sur le rebord de la fenêtre, le pied de quelqu’un qui était debout alors que la pièce à 20 mètres au-dessus du sol et que la seule chose au-dessus de cette pièce était le toit.

Eurynomos

21 janvier

22 h 13

En l’espace d’une seconde, d’un battement de cil, d’une division cellulaire, j’étais passé de ma chambre où je lançais une balle de tennis au plafond, en pyjama qui plus est. J’étais passé de cette pièce dont je connais chaque recoin à la chambre d’une jeune femme. Je n’étais même pas dans la chambre puisque je flottais devant la fenêtre la plus à gauche. Et je n’étais plus revêtu de mon pyjama noir, mais de mon célèbre chiton qui me permettait de comprendre que l’on m’avait invoqué, ce qui était pratiquement impossible puisque presque tous les humains ignoraient mon existence. Je n’étais qu’un dieu mineur qui n’existait que depuis peu de temps.

Il ne me fallut pas longtemps avant de me rendre compte de l’endroit où je me trouvais, je venais quand même assez souvent et comme je ne désirais pas me faire prendre pour un extraterrestre à ainsi flotter au-dessus du sol, j’entrepris de rentrer dans la pièce qui mettait présenté en posant les mains de part et d’autre de l’encadrement pour avoir un certain équilibre au moment où je posais mon pied sur le rebord de la fenêtre.

Peu de personnes savaient mon prénom, ce qui me conduisait à me demander qui était la personne qui avait souhaité être sauvée par le dieu des calamités. Mais ma question trouva sa réponse lorsque de longs cheveux noirs aux mèches bleues entrèrent dans ma ligne de mire. Celle qui hantait mes pensées et mes rêves depuis 3 ans se trouvait devant moi et semblait aussi surprise de me voir que moi de la voir.

« Eurynomos… Co-comment… ? Qu’est-ce que ? » balbutia Ilyana en remettant sa mèche derrière son oreille, elle était dans la confusion la plus totale. « Qu’est-il arrivé à tes yeux ? » demanda-t-elle d’un coup en faisant un pas dans ma direction.

Mon cerveau fulminait, cherchant une excuse qui ne pouvait en aucun cas expliquer ce qui venait de se dérouler sous ses yeux. Malheureusement, aucune excuse ne pouvait expliquer la vérité toute une.

« Euh… comment t’expliquer… ? » marmonnais-je en reculant pour me coller au mur afin de laisser de l’espace à mon interlocutrice qui s’asseyait sur son lit à baldaquin en me regardant comme pendu à mes lèvres. « Je m’appelle Eurynomos comme tu le sais, ça signifie démon en grec et je porte ce prénom parce que je suis le fils de Perséphone, la déesse du printemps et de son mari… »

« Hadès, le roi des enfers. » continua-t-elle de me regardant déconcertée. « Tu es en train de me dire que la mythologie grecque est réelle et plus vivante que jamais. »

« C’est tout à fait ça. » confirmais-je en me laissant glisser contre le mur pour m’asseoir face à elle. « En ce qui concerne mes yeux, c’est ma couleur naturelle. J’ai les yeux de mon père », riais-je avec une certaine nervosité.

« Donc tu vis aux enfers et si j’ai raison tu es le neveu de Zeus. »

« Oui je vis aux enfers et même si je ne l’ai jamais vu me rendre visite d’une autre manière qu’en me convoquant à l’Olympe pour me parler, mais le grand Zeus est malheureusement mon oncle », soupirais-je en passant ma main dans mes cheveux pour ramener mes mèches en arrière afin de l’observer.

Je pouvais parfaitement voir qu’elle avait les yeux rougis comme si elle avait pleuré, sa jupe était froissée sûrement parce qu’elle l’a porté depuis le matin, il en était de même pour son t-shirt. Ses chaussures devaient à présent lui faire aux pieds à les porter aussi longtemps, mais le plus flagrant se trouvait être sa magnifique chevelure qui était tout emmêlée à l’arrière alors que son lit était plus ou moins fait. On pouvait parfaitement se douter qu’elle devait souffrir intérieurement quand on la voyait ainsi.