The Saint's Magic Power is Omnipotent - L'EXTRAordinaire Apothicaire (Francais Light Novel) : Tome 1 - Yuka Tachibana - E-Book

The Saint's Magic Power is Omnipotent - L'EXTRAordinaire Apothicaire (Francais Light Novel) : Tome 1 E-Book

Yuka Tachibana

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Beschreibung

Sei, une office lady dans la vingtaine, est invoquée dans un autre monde… mais dès son arrivée, elle est laissée en plan sous prétexte qu’elle n’est pas la sainte. En désespoir de cause, elle cherche à trouver un sens à sa nouvelle vie et commence à travailler dans un institut de recherche. Mais du fait de son mana hors norme, son quotidien tranquille va bien vite être chamboulé… Ne serait-elle pas la sainte, finalement ?

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Table des matières

Cover

Pages couleur

Prologue

Chapitre 1 — L’institut de recherche sur les plantes médicinales

Chapitre 2 — Potions

Chapitre 3 — Cuisine

Chapitre 4 — Cosmétiques

Chapitre 5 — La capitale

Chapitre 6 — Enchantement

Chapitre 7 — Magie

Postface

A propos de JNC Nina

Copyright

Landmarks

Pages couleur

Table des matières

Prologue

Un jour, je fus subitement invoquée dans un autre monde par la cérémonie d’invocation de la sainte.

C’est arrivé tard le soir, alors que je rentrais du travail et m’apprêtais à retirer mes chaussures dans l’entrée. Une lumière blanche inonda soudain mes pieds, si aveuglante que j’en fermai les yeux. Et quand je les rouvris, je n’avais pas devant moi la cuisine familière de l’appartement où j’habitais, mais une pièce d’environ 30 m² avec des murs en pierre.

— C’est un succès !

— Oooooooh !!!

Ignorant toute cette agitation, j’observai autour de moi.

J’étais face à des genres de chevaliers vêtus de tuniques et à des hommes portant des robes leur arrivant aux chevilles qui jubilaient tous. Les chevaliers se tapotaient les épaules en riant, tandis que les hommes en robe s’affalèrent par terre, arborant néanmoins le léger sourire du devoir accompli.

Je vis des sortes de lignes tracées au sol. Elles étaient noires et subtilement intégrées au sol, si bien qu’il me fallut plisser les yeux pour les distinguer, mais on aurait dit qu’elles dessinaient un cercle magique.

Sur ma droite, il y avait un mur, sur ma gauche, il y avait une fille, la seule personne de la pièce portant le même genre de vêtements que moi. Elle n’avait pas un tailleur comme le mien, mais plutôt un tricot avec une jupe, soit des habits résolument modernes.

Oui, les autres personnes dans la pièce portaient soit des armures soit des robes.

On est où, là, dans un jeu vidéo ?

Seules cette fille et moi avions des vêtements familiers.

La jeune fille devait avoir passé la quinzaine. Elle demeurait assise par terre, toujours abasourdie. Elle devait avoir été mise face au fait accompli tout comme moi.

Pour être honnête, j’avais envie de hurler qu’on m’explique ce qui se passait, mais je tâchai désespérément de rester calme et de saisir la situation.

Quand j’eus un peu mieux appréhendé mon environnement, la porte du côté de la fille s’ouvrit et plusieurs personnes entrèrent dans la pièce.

En tête du groupe, un incroyable beau gosse aux cheveux rouges aux allures d’aristocrate de la période rococo, mais sans perruque. Derrière lui, un chevalier beau gosse aux cheveux noirs, et encore un autre beau gosse aux cheveux bleu foncé portant une tenue d’aristocrate plus sobre que celle de celui aux cheveux rouges.

À en juger par leur apparence, le garçon aux cheveux rouges était le prince, le chevalier faisait partie de sa garde, et l’autre jeune homme devait être un haut fonctionnaire.

Mais celui aux cheveux rouges… s’il se teint avec une couleur aussi criarde, il va finir chauve plus tard.

Et tandis que je fuyais la réalité, le prince qui marchait en tête s’agenouilla devant la fille par terre et lui dit avec un magnifique sourire :

— Êtes-vous la sainte ?

………… Hein ?

Chapitre 1 — L’institut de recherche sur les plantes médicinales

Cela faisait un mois que j’avais été invoquée.

Tandis que l’on se dirigeait assurément vers le printemps, je semais des graines d’herbes médicinales dans un jardin du palais royal. Pourquoi étais-je en train de faire cela ? Parce que j’étais désormais membre de l’institut de recherche sur les plantes médicinales. Par ailleurs, je vivais également là. Oui… Je n’étais plus au palais. J’habitais à l’institut.

Ce jour-là, suite à la cérémonie d’invocation de la sainte qui était transmise depuis des temps anciens au sein du royaume de Slantania, moi, Sei Takanashi, j’avais été invoquée dans un autre monde.

Apparemment, il existait un peu partout dans le pays ce qu’on appelait du « miasme ». Il émergeait relativement proche des zones où vivaient les humains et était nocif pour eux. Aucune théorie scientifique n’avait été établie, mais au-delà d’une certaine concentration, le miasme générait des monstres, et plus il était dense, plus ceux-ci étaient puissants. Vaincre les monstres réduisait le miasme à proximité, donc procéder à leur éradication régulière permettait d’empêcher le miasme de devenir trop dense.

Néanmoins, après plusieurs générations, il y avait toujours une période où le miasme se densifiait plus vite que l’on n’éliminait les monstres, et c’est à ce moment qu’apparaissait depuis toujours une sainte au sein du royaume.

La magie de la sainte était très puissante, et permettait d’éliminer les monstres en un rien de temps. Grâce à cela, il était possible de retrouver un équilibre entre la vitesse d’extermination des monstres et celle de densification du miasme.

Une théorie disait que la simple présence de la sainte empêchait la densification du miasme.

Incroyable.

Les saintes émergeaient naturellement à intervalles réguliers. Mais il arriva une époque où aucune ne fit son apparition malgré la concentration du miasme. Les sages d’alors établirent donc ce rituel en étudiant toutes les techniques possibles afin d’invoquer une sainte venant d’ailleurs. Et malheureusement, j’avais été invoquée par ce rituel. Celui-ci n’avait été pratiqué qu’une seule fois il y a fort longtemps, donc ils ignoraient avant de l’exécuter si cela fonctionnerait réellement. Mais les sages de jadis étaient brillants, car le rituel avait bien invoqué une sainte… Deux, même.

Jusqu’à présent, seule une sainte était apparue à chaque époque. Mais pour une raison inconnue, cette invocation en avait amené deux.

Est-ce que la situation était si catastrophique cette fois qu’il en fallait plus ? Mystère.

Voilà ce que j’avais appris sur cette cérémonie au cours du mois écoulé. Maintenant, j’aimerais aborder la raison pour laquelle je vivais à l’institut de recherche sur les plantes médicinales.

Le garçon aux cheveux rouges qui était entré à la fin de la cérémonie était effectivement le prince héritier de ce pays. Il ne m’accorda pas un regard et s’adressa uniquement à l’autre fille, Aira Misono, puis il quitta la pièce avec elle.

Logique.

J’étais dans la vingtaine, alors qu’Aira avait seulement dépassé la quinzaine. Son âge était plus proche de celui du prince. En outre, avec ses cheveux bruns soyeux, ses joues roses sur une peau blanche presque transparente et ses yeux légèrement tombants, c’était une fille douce et adorable que l’on avait envie de protéger. Il aurait été ridicule de la comparer avec une femme à lunettes si occupée qu’elle ne prêtait pas la moindre attention à l’entretien de ses cheveux noués lâchement, avec un teint maladif et des cernes perpétuels sous les yeux. Je comprenais tout à fait qu’il n’ait d’intérêt que pour Aira.

Seulement, il fallait en avoir du culot pour convoquer quelqu’un sans lui demander son avis et ensuite l’ignorer totalement. Les chevaliers et les hommes en robe autour de nous furent également stupéfaits par l’attitude du prince, mais encore plus confus en le voyant me laisser là. Ils devaient se demander ce qu’ils allaient faire de moi après que j’avais été complètement ignorée.

Ne pouvant demeurer abasourdie, je saisis l’un des hommes en robe par le col et lui demandai en souriant :

— Dites, j’aurais une question.

— Q… Quelle est-elle ? répondit nerveusement l’homme entre mes mains.

Bien qu’il soit plus grand que moi, avec son expression paniquée et son regard erratique, on aurait cru que j’étais en train de le martyriser. D’ordinaire, je me serais sentie coupable, mais pas cette fois, et je posai les questions qui me venaient en tête.

— Où sommes-nous ?

— Dans le palais du royaume de Slantania.

— Le royaume de Slantania ?

Ce nom ne me disait rien. Le monde comportait de nombreux pays, donc il était possible que ce soit un nom que j’ignorais, mais une partie de mon esprit savait que cette réflexion n’était rien d’autre qu’une manière de fuir la réalité.

— Je vois. Et pourquoi est-ce que je me trouve ici ?

— Euh… Eh bien…

Il balbutia, mais quand il me vit plisser les yeux, il s’empressa de m’expliquer.

— V… Vous avez été invoquée par la cérémonie d’invocation de la sainte !

— La quoi ?

C’est là qu’il m’expliqua en quoi elle consistait, comme relaté plus haut.

— Alors, ce monde est différent de celui d’où je viens.

— Il semblerait, oui…

Dans mon monde d’origine, je n’avais jamais entendu parler de miasme ou de monstres. Je me raccrochais au faible espoir que cela existait peut-être réellement et que je n’étais simplement pas au courant, mais vu la façon dont en parlait cet homme, c’était un fait bien connu dans le royaume de Slantania. Même si je refusais de me l’avouer, j’avais bien été invoquée dans un autre monde.

— Je comprends pour cette cérémonie, mais comment est-ce que je peux retourner dans mon ancien monde ?

La sainte apparaît pour réguler la concentration du miasme, donc si son expansion retrouve un rythme normal, il n’y aura plus besoin d’elle et je pourrai regagner mon monde.

— Ce n’est pas possible…, répondit l’homme d’une voix faible.

Et mes espoirs volèrent aussitôt en éclats.

Cette invocation de la sainte depuis un autre monde n’était réalisée que pour la deuxième fois, et la fois précédente, la sainte avait passé le reste de sa vie dans ce pays, il n’existait donc actuellement aucun moyen de retourner dans mon monde d’origine. Ce fut un véritable choc.

Mais après que j’eus appris tout ça, l’attitude du premier prince m’énerva d’autant plus et, ayant fini mes questions, j’envisageai de quitter ce pays sur-le-champ. Je commencerais par quitter cette pièce, ce palais, la capitale, et enfin je rejoindrais un pays frontalier.

En y repensant, c’était assez imprudent, mais je n’avais qu’une envie, c’était partir d’ici.

Je lâchai le col de l’homme en robe et quittai la pièce, pour être suivie par les chevaliers en panique.

— Votre Sainteté ! Où allez-vous ?!

— Je m’en vais.

— Non, attendez !

Je voulus partir aussitôt, mais je me trouvais dans le palais royal. Il était si grand que j’ignorais complètement par où aller.

Le sang me montait à la tête, alors je trottais au hasard, mais un chevalier qui me suivait s’interposa finalement.

Irritée que l’on me bloque la voie, je le toisai du regard, et il afficha à son tour une expression effarouchée comme l’homme en robe de tout à l’heure.

— S’il vous plaît, restez là.

— J’ai déjà bien assez discuté et je pense que je suis restée suffisamment longtemps dans cette pièce.

— Certes… Mais je vous en prie.

En voyant le grand chevalier se recroqueviller pour m’arrêter, je retrouvai légèrement la tête froide et acquiesçai à contrecœur. Il fut clairement soulagé et m’invita à le suivre, me guidant jusqu’à une autre pièce du palais.

— Attendez ici, un responsable va vous recevoir, dit-il avant de sortir.

Peu après, une domestique entra en poussant un chariot sur lequel se trouvait un service à thé. Le thé noir qu’elle me versa était véritablement succulent. La boisson chaude apaisa mon énervement, aussi, je décidai de mettre de l’ordre dans mes idées maintenant que j’avais retrouvé mon calme.

Après m’avoir servie, la domestique resta là sans rien dire. Peut-être avait-elle choisi de me laisser tranquille étant donné ma situation. Elle me jetait des regards, mais elle demeura silencieuse, près du mur. Et je patientai une heure.

Au Japon, si on avait fait attendre une heure un client en colère, il aurait certainement rompu son contrat.

Alors que mon énervement ressurgissait de plus belle, on toqua finalement à la porte. Je dis d’entrer, et je découvris un homme qui devait être un haut fonctionnaire au vu de sa tenue similaire au prince mais bien plus sobre.

J’étais heureuse d’avoir eu du temps pour mettre de l’ordre dans mes idées et le thé servi par la domestique était succulent, mais n’importe qui aurait été exaspéré d’avoir attendu une heure. Je ne pus donc retenir un regard noir quand le haut fonctionnaire entra. Il tressauta, s’épongea le front, puis commença à me donner plus d’explications sur ce pays et la situation dans laquelle je me trouvais.

En apprenant les circonstances à l’extérieur, j’étais reconnaissante envers ce chevalier qui m’avait arrêtée. Même si j’avais voulu quitter la capitale, entre les prairies où rodaient des monstres, le voyage jusqu’aux pays voisins qui prenait une semaine en calèche et le risque de bandits de grand chemin, c’était tel un jeu vidéo impossible à finir que d’atteindre les autres pays alors que je ne connaissais rien à ce monde.

— J’ai entendu que vous désiriez partir, mais il n’est pas réaliste d’envisager déjà de vivre en dehors du palais.

D’après ce qu’expliqua ce haut fonctionnaire à l’expression obséquieuse, c’était effectivement impossible. Je pensais pouvoir m’en sortir tant bien que mal en vivant dans la capitale, mais je ne pouvais pas agir avec la même mentalité que si j’étais au Japon. Je devais être aussi prudente que si je voyageais à l’étranger. Si je vivais un temps au palais et que je m’habituais à ce monde, il ne serait pas encore trop tard pour vivre dans la capitale.

Je choisis donc de suivre les recommandations du haut fonctionnaire et de demeurer au palais.

Après cet entretien, je suivis la domestique qui m’avait servi le thé jusqu’à la chambre où j’allais résider désormais. Elle était plus grande que le studio dans lequel je vivais au Japon. De plus, elle possédait un salon annexe à la manière d’une suite d’hôtel. La décoration était dans un style rococo absolument splendide et me rappelait les hôtels européens que je voyais souvent sur Internet et que j’aurais voulu visiter rien qu’une fois.

Après que j’avais été conduite ici, je m’assis sur le canapé dans le salon et la fatigue m’assaillit soudain.

La lumière qui passait par la fenêtre m’informait que nous étions en journée, mais j’avais été invoquée alors qu’il était tard au Japon, et je revenais tout juste du travail.

Apparemment, il y a un décalage horaire entre le royaume de Slantania et le Japon.

Du fait de la fatigue accumulée par une infinité de jours à faire des heures supplémentaires jusque tard et du bouleversement de mon environnement après avoir été invoquée ici, je ne me souvins de rien après m’être assise sur le canapé. Je m’étais probablement endormie.

Quand je rouvris les yeux, nous étions le lendemain matin et quelqu’un m’avait transportée dans le lit de la chambre. On avait retiré ma veste et mon tailleur, et on m’avait vêtue d’un déshabillé blanc.

Qui est-ce qui s’est occupé de me changer ?

Il devait s’agir de la domestique qui m’avait conduite ici, mais j’étais tout de même un peu inquiète.

Je voulais m’habiller mais sans aller jusqu’à farfouiller dans la chambre sans y avoir été invitée, aussi je me rendis dans le salon en espérant y trouver quelqu’un.

Quand j’ouvris la porte, j’y retrouvai la domestique de la veille. Quand je l’informai que je désirais m’habiller, elle me guida dans la chambre et sortit plusieurs robes. Cependant, il ne s’agissait que de tenues au style tape-à-l’œil, vraisemblablement onéreuses, que je craignais de salir et qui ne semblaient pas très pratiques.

Je n’avais l’intention de me rendre nulle part, aussi je lui demandai une robe modeste et ample, puis j’enfilai la plus sobre qu’elle me proposa.

Entretemps, elle me confirma que c’était elle qui m’avait vêtue du déshabillé. Je la remerciai et elle répondit que ce n’était rien. Apparemment, elle avait eu beaucoup d’attentions pour moi, mais je sentais qu’elle se montrerait encore plus humble si je le lui faisais remarquer. Je décidai donc de me taire.

J’ai bien vu ce que ça a donné quand je l’ai remerciée de m’avoir changée.

C’est ainsi que deux semaines s’écoulèrent au palais. J’avais bien trop de temps à tuer. Les trois premiers jours étaient passés facilement parce que je me tracassais à l’idée de devoir m’habituer à ce monde. Mais je n’en pouvais plus d’avoir tant de temps libre.

Certes, on s’assurait que je ne manque de rien, mais à côté, on me laissait complètement de côté. Depuis que j’avais vu le haut fonctionnaire, il n’était pas revenu une seule fois, et on ne m’avait tenue au courant de rien du tout, alors que j’attendais désespérément qu’on me donne plus d’informations.

Je bavardais un peu avec la domestique quand elle était dans la chambre, mais il était compliqué de passer la journée à discuter, d’autant qu’elle avait d’autres tâches et ne pouvait demeurer ici constamment. Dans ces moments où j’étais seule dans la chambre, le temps passait terriblement lentement alors que je n’avais rien à faire, sans télé ni portable.

Je demandai à la domestique si je pouvais aller me promener afin de distraire mon ennui et parce que rester recluse n’était pas bon pour ma santé mentale, et elle se proposa pour m’accompagner. Cependant, elle avait du travail et je me sentais mal de l’accaparer juste pour que je puisse tuer le temps. Elle accepta de me laisser seule quand je lui affirmai que j’allais simplement flâner dans les jardins devant ma chambre.

Elle n’a pas approuvé facilement.

Je commençai par me promener aux abords de ma chambre, mais j’élargis le périmètre de jour en jour, et à force de traîner par-ci par-là, je découvris un jardin d’herbes médicinales.

Au Japon, pour me soulager du stress du travail, j’étais obnubilée par les herbes et l’aromathérapie, alors ce jardin m’intéressait grandement.

Les plantes médicinales ressemblent à celles qu’on trouve au Japon. Je me demande si elles sont identiques à celles de la Terre.

C’est alors que quelqu’un m’appela. Je me retournai et découvris un beau gosse aux cheveux et aux yeux vert foncé, et au visage avenant. Il s’agissait d’un membre de l’institut de recherche sur les plantes médicinales qui jouxtait ce jardin.

— Avez-vous besoin de quelque chose à l’institut ?

— Non, je me promenais simplement et j’ai trouvé ce jardin intéressant, alors je le contemplais.

Pris d’intérêt par ma réponse, le jeune homme commença à me détailler les plantes médicinales que l’on trouvait aux alentours. Lavande, romarin, angélique, ces herbes portaient le même nom que je leur connaissais, et leurs effets étaient sensiblement les mêmes.

— On fabrique des potions de PV à partir de ces herbes.

— Des potions de PV ?!

Au milieu de ses explications, ce terme me surprit et me donna envie de rétorquer en lui demandant si on n’était pas dans un jeu vidéo, alors il m’éclaira avec le sourire.

— Ces herbes sont efficaces une fois séchées, appliquées en baume ou en bouillie et bues, mais leur effet est encore plus grand sous forme de potion.

— Ah bon, je ne savais pas.

Cet institut de recherche sur les plantes médicinales faisait, comme son nom l’indiquait, des recherches sur les plantes, mais cet homme étudiait principalement les potions, aussi je lui posai des questions pour en apprendre plus. Je trouvais amusant que celles utilisées autrefois comme baumes dans mon ancien monde soient ici employées comme ingrédients pour des potions de PV et en accroissent les effets.

Le temps passa en un clin d’œil tandis que je l’écoutais, et bientôt, le soir approcha, aussi je choisis de retourner au palais.

— Merci d’avoir répondu à mes questions, j’ai beaucoup apprécié.

— Je vous en prie. Revenez quand vous voulez.

Je le pris au mot et revins flâner au jardin médicinal le lendemain. Tandis que je déambulais, le même chercheur m’appela et il m’accompagna dans ma promenade tout en me parlant comme la veille des effets des plantes devant lesquelles nous passions en marchant ou de l’effet des potions qu’elles servaient à préparer.

Nous parlâmes du jardin médicinal jusqu’au troisième jour, mais le quatrième, il me conduisit à l’institut, et je pus discuter de toutes sortes de choses avec les autres chercheurs. Ce qu’ils racontaient était très intéressant. Ils parlaient principalement d’herbes et de potions, mais aussi de ce qui était en vogue à la capitale ou des personnes qui travaillaient au palais.

À force de traîner là-bas tous les jours, faire le trajet depuis le palais commençait à devenir pénible. Après tout, il fallait 30 minutes à pied pour aller du palais au jardin médicinal. Et puisqu’il s’agissait d’un palais, ses jardins s’étiraient à l’infini. D’après la domestique, tout ce qui était dans notre champ de vision faisait partie du domaine.

Il me faut une heure pour faire l’aller-retour, mais les chercheurs pourraient me parler d’encore plus de choses avec cette heure supplémentaire.

— Je commence à avoir envie de vivre ici, m’épanchai-je.

— Pourquoi pas ? approuva Jude. En fait, plusieurs chercheurs et moi-même résidons sur place.

Il s’agissait du premier chercheur qui m’avait adressé la parole au jardin médicinal et je m’étais liée d’amitié avec lui au fil des jours.

— C’est vrai ?

— Oui, même si certains ont un manoir à la capitale. Ils sont à l’opposé de cet endroit par rapport au palais, qui se trouve à bonne distance d’ici. C’est ce qui a motivé un chercheur à venir y loger, et le nombre de gens n’a fait qu’augmenter par la suite.

Au début, comme sa famille résidait à la capitale, Jude faisait le trajet depuis là-bas, mais quand il avait appris qu’il y avait des chercheurs qui vivaient sur place, il avait aussitôt décidé de les imiter.

Je suppose que tout le monde trouve les trajets pénibles.

C’est alors que j’entendis une voix derrière moi.

— De quoi parlez-vous aujourd’hui ?