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Lors d’un de ses jours de congé, elle lit un article dans le « Sunday Times » sur les réseaux organisés de pédophiles à Londres qui impliquent le gouvernement du pays lui-même. Cette situation rend Lily absolument furieuse. Elle peut soit l’ignorer ou soit s’impliquer. Sa première réaction est d’éviter le démon qui l’avait possédée à Bangkok seulement quelques années plus tôt. Toutefois, lorsqu’elle rencontre d’autres jeunes victimes d’abus sexuels, le dé semble jeté.
Après l’effet dévastateur que la fureur qu’elle a déchaînée et a eu sur sa propre vie et les citoyens de Bangkok dans ses premiers jours en tant qu’étudiante en médecine, la vie de Lily s’apaise quelque peu et elle se met consciencieusement aux études. Deux ans plus tard, elle gagne une bourse pour travailler à l’hôpital pour enfants de la grande rue Ormond à Londres. Elle s’y rend donc sans Ron qui continue ses études à Bangkok. Le livre « Tigresse Lily de Bangkok se retrouve à Londres » reprend l’histoire de Lily durant la deuxième de ses deux années d’étude en tant qu’étudiante en médecine à l’hôpital. Elle aime beaucoup son travail et s’entends bien avec le personnel médical et infirmier ainsi que les jeunes patients. Toutefois, Lily n’a pas d’amis en dehors de son travail.
Lors d’un de ses jours de congé, elle lit un article dans le « Sunday Times » sur les réseaux organisés de pédophiles à Londres qui impliquent le gouvernement du pays lui-même. Cette situation rend Lily absolument furieuse. Elle peut soit l’ignorer ou soit s’impliquer. Sa première réaction est d’éviter le démon qui l’avait possédée à Bangkok seulement quelques années plus tôt. Toutefois, lorsqu’elle rencontre d’autres jeunes victimes d’abus sexuels, le dé semble jeté.
Cette histoire n’est pas pour les personnes sensibles et elle ne raconte pas les actes d’abus sexuels posés sur les jeunes. Le livre, cependant, fait souvent référence à des endroits notoires d’abus, notamment le « Meat Rack » (étalage de viande ou de jeunes à louer) sur le « Piccadilly Circus » au centre de Londres. Beaucoup de questions sont soulevées et sont toujours sous enquête par la police au moment de la rédaction de ce livre. Mais peu de personnes s’attendent à voir de résultats de ces enquêtes. Nos soi-disant dirigeants nous font honte parce qu’ils préfèrent protéger les puissants agresseurs plutôt que les jeunes abusés impuissants devant eux.
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Seitenzahl: 313
Veröffentlichungsjahr: 2022
Tigresse Lily de Bangkok se retrouve à Londres
Avis de droits d’auteur
Coordonnées
Citations motivantes
1. Le « Sunday Times »
2. La grande rue Ormond
3. « Dolphin Square »
4. La ligue
5. Lily cherche de l’aide
6. « Piccadilly Circus »
7. Lily poursuit une théorie
8. Lily s’organise
9. Le travail autonome
10. L’accueil
11. Greg
12. Alice
13. Aveu
14. Bien chez soi
15. Tout continue comme avant
À propos de l’auteur
Autres livres de l’auteur
Tigresse Lily de Bangkok se retrouve à Londres
La tigresse refait surface à nouveau!
par
OWEN JONES
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Citations motivantes
Ne croyez en rien simplement parce que vous l’avez entendu,
Ne croyez en rien simplement parce qu’on l’a dit et répété par beaucoup,
Ne croyezen rien uniquement parce qu’affirmé par l’autorité des enseignants et des anciens,
Ne croyez pas aux traditions parce qu’elles ont été transmises de génération en génération,
Mais après observation et analyse, si une chose est en accord avec la raison et conduit au bien et au bienfait de tous et de chacun, acceptez-le et respectez-le.
Gautama Buddha
–
Grand Esprit, dont la voix est au vent, écoute-moi.
Laisse-moi grandir en force et en connaissance.
Fais-moi contempler le coucher de soleil rouge et violet.
Que mes mains respectent les choses que tu m’as donné.
Enseigne-moi les secrets cachés sous chaque feuille et sous chaque pierre, comme tu les as enseignés aux gens pendant des siècles.
Laisse-moi utiliser ma force, non pas pour être plus fort que mon frère, mais pour combattre mon plus grand ennemi – moi-même.
Laisse-moi toujours me présenter devant toi avec des mains propres et un cœur ouvert, que ma portée terrestre s’estompe comme le coucher du soleil, mon Esprit reviendra vers toi sans honte.
(Basé sur une prière traditionnelle des Sioux)
–
« Je ne cherche pas à marcher sur les traces des sages d’antan ; je cherche ce qu’ils ont cherché ».
Matsuo Basho
–
« Ne t’ai-je pas donné cet ordre : Fortifie-toi et prends courage ? Ne t’effraie point et ne t’épouvante point, car l’Eternel, ton Dieu, est avec toi dans tout ce que tu entreprendras. »
Josué1:9
–
« Tout Malheur quivous frappe ne peut être que le fruit de vos propres œuvres. Cependant, Dieu vous pardonne bien des fautes. »
Le Coran42:30
–
Moi-même, quand j’étais jeune, je fréquentais avec enthousiasme
Docteur and Saint, et entendu un grand argument
À ce sujet ; mais souvent
Je suis sorti par la même porte que je suis rentrée.
Omar Khayyam
The Rubaiyat XXIX.
1. Le « Sunday Times »
Lily possédait une précision de tir remarquable. Elle était une de ces personnes qui n’avait pas besoin de viser comme la majorité des tireurs d’élite. Ces yeux étaient en eux-mêmes des appareils laser pour cibler et tout ce qu’elle regardait avec ses yeux pouvait fort bien se retrouver en difficulté si elle le désirait. Lily lance son couperet à viande et frappe David Cameron juste entre les deux yeux. Elle avait directement pensé lancer sa lame à cet endroit précis mais, toutefois, elle savait bien qu’elle avait frappé sa cible aussi bien par chance que par bon jugement de distance et de portée.
Lily était encore folle de rage, alors elle saute pour récupérer les six couteaux de cuisine assortis sur les deux blocs de hachage auquel elle avait joint six photos de politiciens célèbres et de personnalités qu’elle avait découpé dans le supplément du « Sunday Times. » Les blocs de hachage pendaient de cordes tout comme un tableau de tir de fléchettes sur le mur de sa cuisinette.
« Comment osent-ils permettre l’abus des enfants à continuer sous leurs nez et ne rien faire à ce sujet! » se dit Lily en regardant les photos.
Leon Brittan arborait un couteau à viande dans l’œil droit… Ted Heath et Jimmy Savile avaient également subi des blessures mortelles, mais Lily était encore plus fière de son tir vers Cameron, bien que frapper n’importe quelle partie d’une photo de 7.62 par 10.16 cm d’une distance de 3.048 mètres avec de la coutellerie ménagère ordinaire était tout à fait un exploit en soi, d’autant plus qu’elle n’avait pas pratiquée depuis qu’elle avait quitté Bangkok.
Lily n’était cependant pas une jeune femme ordinaire.
Elle avait étudié les arts martiaux dans sa Thaïlande natale en conjonction avec le tir à l’arc. Lancer des couteaux, ou tout simplement quelque chose de pointu, était la seule façon de faire ce qu’elle voulait parce qu’elle ne pouvait pas pratiquer le tir à l’arc dans son appartement d’abord à Bangkok et maintenant à Londres. Lily était encore étudiante en médecine, mais avait réussi à obtenir une place dans le Grand Hôpital pour enfants de la rue Osmond pour un terme de deux ans.
Il ne lui restait maintenant qu’un an.
L’anglais que Lily parlait et comprenait avait été bon depuis l’école et l’étude de la médecine signifiait qu’elle devait lire beaucoup de livres médicaux en anglais. Elle avait également décidé de parfaire encore plus son anglais en lisant le périodique le « Sunday Times » du début à la fin chaque semaine. Aujourd’hui, elle avait lu sur les présumés réseaux de pédophiles qui opéraient apparemment sur le « Dolphin Square », certains orphelinats et foyers pour enfants ainsi que les hôpitaux dans tout le pays.
Margaret Thatcher et Jimmy Savile reçoivent deux couteaux à viande dans la tête pour une quatrième fois. Ils avaient été martelés durement et vibraient encore de la férocité avec laquelle ils avaient été transpercés.
Dimanche était le seul jour où Lily savait qu’elle serait libre chaque semaine, alors aujourd’hui elle était encore dans son pyjama de jeune fille. Elle avait également droit à un deuxième jour de congé par semaine, mais parfois elle préférait prendre deux demi-journées et d’autres fois elle ne faisait que travailler. Lily n’avait pas vraiment beaucoup d’usage pour le temps libre. Elle ne s’était toujours pas fait d’amis proches à Londres, même si parfois elle était allée pour une soirée avec ses collègues de travail et d’étude.
Lily ne voyait aucun problème avec cette situation cependant car elle avait été une jeune femme solitaire depuis que son soi-disant « oncle » avait commencé à abuser d’elle quand elle avait seulement onze ans, il y a de cela près de la moitié de sa vie maintenant. De surcroît elle adorait son travail et les enfants qu’elle rencontrait. Lily était une jeune femme plutôt petite et menue et pouvait facilement passer pour une toute jeune fille si elle le voulait. En fait, beaucoup d’enfants à l’hôpital croyaient, d’abord en la voyant et avant de la connaître, qu’elle était une patiente déguisée en infirmière, même si en fait elle était une étudiante en médecine.
Lily lance les six couteaux sur les six photographies une fois de plus, puis elle retourne son attention sur le long article portant sur l’abus et la violence envers les enfants dans divers établissements.
L’article citait des cas présumés durant les années 70 et 80, mais Lily n’était pas née avant 1993 et les noms mentionnés ne signifiaient rien pour elle. Les seuls politiciens dont elle avait entendu parler en grandissant était Margaret Thatcher, Tony Blair et George Bush, qui, elle savait, n’était pas Britannique. Maintenant, elle connaissait Cameron, Osborne, Clegg et Miliband. En fait, leurs photographies étaient sur le mur, bien qu’elle soit consciente que certains d’entre eux étaient encore à l’école lorsque les abus ont eu lieu. D’autres, des participants soupçonnés ou, au mieux, des facilitateurs peu judicieux étaient déjà morts, et pourtant plusieurs autres attendaient de mourir dans les maisons de soins infirmiers ou des institutions mentales, inconscients du scandale qui se brassait au sein du grand public à l’extérieur.
Lily ramasse son IPod et appelle les divers emplacements mentionnés dans l’article du « Sunday Times. » D’abord l’hôpital de « Stoke Manderville » où une personne nommée Jimmy Savile, maintenant mort, avait effectué beaucoup de ses crimes d’abus; puis ensuite « Dolphin Square », à « Pimlico » au cœur du « Westminster » de Londres dans l’ouest; « Elm Guesthouse » dans le sud-ouest de Londres; et enfin « Grafton Close », une maison pour enfants, à « Richmond-upon-Thames. »
Les enquêtes menées par les diverses forces de police, dont la police métropolitaine de Londres est l’opération « Fairbank », l’opération « Midland », l’opération « Fernbridge » et l’opération Yewtree. Mais elles étaient encore des mystères pour Lily. Donc, elle voulait en apprendre davantage à leur sujet.
Il était presque onze heures lorsque finalement Lily arrête sa lecture des diverses allégations d’abus. Elle sent sa tête chanceler et elle se sent nauséeuse. Les souvenirs qu’elle avait toujours tenté de pousser hors de son esprit avaient refait surface et elle n’aimait pas les revivre.
Lily, alors retire son pyjama, ouvre les fenêtres de la porte française de sa véranda au quatrième étage et se tient toute nue dans le soleil d’été alors qu’elle reprend ses esprits et commence des exercices d’échauffement de Tai Chi, avant de passer au karaté « Kyokushinkai », beaucoup plus agressif qu’elle avait étudié à Bangkok en tant que sport de contact complet. Lily était une jeune fille menue et légère, mais très rapide et forte et de nombreux adversaires avaient fait l’erreur de la sous-estimer.
Après sa séquence de karaté, Lily se sent beaucoup plus à l’aise. Elle recueille les six couteaux et les jette vers les images en lambeaux une dernière fois. Ensuite elle met les couteaux et les photos dans la poubelle et se fait couler un bain.
Lily cherchait toujours le réconfort dans un bain moussant bien chaud; c’était là qu’elle effectuait la majorité de ses contemplations les plus productives.
Lily avait espéré que ses jours sombres de folie à Bangkok, deux ans plus tôt étaient derrière elle. Elle avait oublié combien d’hommes, des présumés pédophiles, elle avait tué bien qu’elle puisse se souvenir de chaque cas en grands détails si elle le voulait. Elle ne le voulait jamais pourtant. Il y avait eu plus que dix hommes et ceci était bien assez pour une toute jeune femme à faire face bien que ses victimes eussent toutes méritées leurs destins fatidiques.
Cependant, l’Angleterre n’était pas le pays natal de Lily et alors elle pouvait prétendre que les abus ici maintenant ne méritaient pas son attention. Certainement, les britanniques règleraient leur propre désordre. Oui, certes, elle pouvait adopter cette approche et rester en dehors de tout cela. Cette pensée ne dure qu’une minute car Lily sait fort bien comment les riches et les puissants pouvaient littéralement s’en tirer dans sa Thaïlande. Et de plus, n’était-il pas vrai que Nick, le témoin principal dans ce scandale à Londres, ainsi que plusieurs officiers de la police métropolitaine avaient laissé entendre que des évènements similaires se passaient ailleurs en Angleterre?
Comment Lily pouvait-elle choisir de ne rien faire quand elle avait le pouvoir de faire quoi que ce soit, même si illégalement? Elle pourrait ainsi aider à redresser l’équilibre, si elle se sentait assez forte pour le faire. À Bangkok, Lily brûlait de rage. Maintenant, elle se sentait juste en colère, elle était plus âgée et plus en mesure de contrôler son tempérament. La pratique des arts martiaux l’avait beaucoup aidé à cet égard.
Cependant, elle pouvait encore choisi d’agir, et qui sait? Être optimiste face au problème pourrait même la rendre plus efficace et moins susceptible de se faire capturer en flagrant délit.
Personne n’avait touché Lily depuis qu’elle avait emménagé à Londres. Elle était toujours officiellement la petite amie de Ron, mais ce dernier était à Bangkok et aucun d’entre eux ne s’attendait à ce que l’autre demeure fidèle, bien qu’ils se contactent régulièrement sur « Skype » et leurs conversations se terminaient toujours par un « je t’aime. » Ron lui avait même envoyé sa part de son allocation de ses parents, de sorte que Lily était libre de soucis financiers et pouvait se concentrer uniquement sur ses études. Mais ceci était du superflu parce que Lily n’était certes pas pauvre. Elle avait volé beaucoup d’argent et de bijoux des hommes qu’elle avait libéré de leur existence pécheresse pour commencer une nouvelle vie et ainsi présenter leurs excuses honorables.
Lily ne pouvait cependant pas dire ce dernier fait à Ron qui savait déjà que Lily avait hérité plus de dix millions de Bahts de sa mère et ce montant était beaucoup d’argent pour Ron et sa famille.
Lily vivait plutôt parcimonieusement, non pas délibérément mais juste parce que c’était dans sa nature. Elle prenait des autobus pour se promener, elle ne sortait pas beaucoup, elle n’avait aucun désir d’acquérir une voiture même si les Britanniques roulaient sur le côté gauche de la route tout comme les Thaïlandais et qu’elle aurait pu apprendre la conduite automobile très rapidement.
Les seules extravagances de Lily étaient son appartement, sa vaste garde-robe de costumes assortis et sa collection de maquillage. Elle aimait bien les beaux vêtements et elle insistait à vivre sa vie dans une environnement confortable et la cotisation de Ron payait pour la majeure partie de son loyer de toute façon.
Lily prévoyait que dans quinze mois, elle retournerait à Bangkok, qu’elle emménagerait avec Ron, qu’elle passerait les examens de médecine avant de chercher un emploi. Ron insisterait que ce soit à Bangkok, près de ses parents, où il avait vécu toute sa vie. Lily ne voyait aucun inconvénient avec cela car elle n’avait pas parlé aux parents de Ron depuis les funérailles de sa propre mère.
Cependant, ceci ne se produirait que dans un an. Pendant ce temps que faire?
Lily savait au fond d’elle-même qu’elle ne pouvait pas laisser la situation d’abus des enfants continuer. Ce n’était absolument pas une option. Elle méprisait sa propre famille parce que cette dernière n’avait rien fait lorsqu’elle fut elle-même abusée, même si sa famille avait toujours affirmé qu’elle ne s’était aperçu de rien. Lily ne pouvait toujours pas croire que personne dans son entourage n’avait pas remarqué qu’elle était devenue plutôt « calme », troublée et nerveuse devant le fait d’être laissée seule avec son « oncle » perfide. Cela était inconcevable pour Lily ainsi que l’idée qu’elle pouvait vivre avec elle-même si elle ne pouvait pas remédier à la situation.
Mais quoi faire?
Bien que la peau des doigts de Lily soit devenue depuis longtemps ridée, elle fit couler encore plus d’eau chaude dans la baignoire.
Il semblait pour Lily que la différence entre la situation qu’elle avait vécue à Bangkok et celle qu’elle envisageait à Londres résidait surtout dans sa connaissance de la région. Elle allait souvent de la maison au travail et aux magasins durant la dernière année mais elle ne connaissait pas le reste de Londres comment elle connaissait Bangkok. De surcroît, l’article qu’elle avait lu, avait mentionné des pédophiles homosexuels alors qu’à Bangkok elle s’était concentrée sur les hommes qui aimaient les jeunes filles. À part ces deux différences, Lily considérait qu’elle pourrait adapter ses vieilles tactiques aux nouvelles circonstances sans trop de difficultés.
C’est alors que Lily s’arrête pour se demander si ses compétences de maquillage considérables pourraient l’aider à se faire passer pour un garçon. Elle n’en était pas certaine, mais prit le temps de s’assoir dans la baignoire pour contempler son visage dans le miroir embrumé. Elle commença à penser à ce que les jeunes garçons ressemblaient, mais elle n’était pas convaincue qu’elle pourrait se faire passer pour l’un d’eux. C’est alors qu’une idée la frappe de plein fouet. Lily pouvait toujours se faire voir comme un dame-garçon passable – donc un travesti.
Cette contemplation amène Lily à continuer sa rêverie en pensant à des déguisements, des uniformes et finalement à des armes qu’elle pourrait utiliser.
L’utilisation de brochettes aiguisées avaient été extrêmement efficaces à Bangkok et pourraient être utilisées à nouveau, mais il demeurait que c’étaient des armes efficaces à une portée limitée seulement et les autorités britanniques pourraient fort bien établir un lien entre leurs utilisations ici et à Bangkok. Lily considère alors qu’elle pouvait lancer des armes, ce qui mettrait plus de distance entre elle et sa cible. Elle était persuadée qu’elle pouvait frapper un homme de six à neuf mètres de loin. Tout étant toutefois qu’elle devait avoir de bons missiles et encore plus de pratique de sa part, mais Lily estimait qu’elle pourrait facilement tripler la distance avec un arc et être encore plus précise.
La difficulté la plus évidente pour Lily en ce moment était de mettre la main sur des armes sans attirer l’attention sur elle-même. Elle n’était pas une londonienne typique, peu importe ce que cela implique pensait-elle, malgré le fait qu’elle ne se sentait pas comme une londonienne de toute façon. Lily savait que ses ruses fonctionnaient mieux quand elle était en mesure de se détendre et croire elle-même ce qu’elle voulait faire croire aux autres.
C’est alors que Lily se lève lentement et retire le bouchon de la baignoire avec son pied, puis, ensuite, se rince avec l’eau froide de la pomme de douche, essuie le miroir avec une serviette et étudie son corps reflété par le miroir.
Aucun problèmes encore, se dit-elle. Elle jugeait qu’elle pourrait même se faire passer pour un jeune garçon.
Lily assèche sa peau, couvre son corps de poudre de talc dans le vieux style thaïlandais et applique de la crème ainsi que son huile de jasmin qu’elle aimait tant sur son visage, ses mains, ses bras et le cou comme à son habitude, puis elle s’enveloppe dans une grande serviette de bain et retourne à sa salle de séjour.
Avant même d’avoir la chance de prendre un café sur la véranda pour profiter de l’été britannique qui, disait-on était très chaud mais était en fait le même que l’hiver thaïlandais, Lily sait déjà ce qu’elle allait faire cet après-midi. Si elle accomplissait ce geste, elle savait fort bien ce qu’elle ferait inévitablement dans un proche avenir, aussi indéniablement que « B » suit « A » et deux suit un.
Lily enfile donc ses vêtements plutôt ternes de type étudiant afin de ne pas se faire démasquer et part faire des emplettes.
Le train venait de démarrer, était en mouvement et la destination était inévitable pour Lily.
La première chose que Lily voulait faire était de trouver un magasin de type bricoleur, alors elle charge une application sur son IPhone et le laisse chercher le magasin le plus proche. Un taxi ensuite l’emmène à quelques mètres du magasin en question.
Lily prend une profonde respiration et se dirige d’un pied résolu vers le petit magasin.
« Salut, dit-elle en ne tentant pas de cacher son accent asiatique. Je veux faire des modèles de plâtre pour ma famille pour la bonne chance, mais les têtes tiennent à tomber. Avez-vous de la tige en métal pour mettre à l’intérieur des têtes, par hasard?
—Oui Mademoiselle. Nous en avons plusieurs diamètres en stock, lequel désirez-vous avoir? » Le vendeur pointe aimablement vers une étagère contenant ce qui semblait être des tringles en acier inoxydable derrière et sous le comptoir.
« Euh, je crois six millimètres.
—Certainement, Mademoiselle, combien? »
Lily croyait que ces tringles était d’un mètre de long.
« Euh, trois, s’il vous plaît. Euh, comment dites-vous? Je suis ici aussi pour les vacances et n’ait pas les outils pour la coupe. Avez-vous?
—Non, Mademoiselle, je suis désolé, nous attendons la livraison, mais il y a un marchand « Jewson » de matériaux de construction à quelques deux-cents mètres d’ici si vous tournez vers la droite. Ils auront des appareils d’aiguisage, des scies à métaux ou tout ce dont vous pouvez avoir besoin ».
Lily paie la facture et se rend au prochain magasin tel que mentionné. Elle se sent heureuse que son premier achat ait été aussi facilement.
Chez « Jewson », Lily prend le temps pour bien regarder autour d’elle. Elle savait ce qu’elle voulait, mais elle ne savait pas encore la forme sous laquelle sa création terminerait.
Lily se met alors à peser des clous de 150 millimètres dans sa main, mais elle les juge beaucoup trop légers. C’est alors qu’elle remarque les poinçons de construction pour les clous. Maintenant, voilà qui était encore mieux. Elle prit un rouleau de huit poinçons de tailles assorties et un rouleau individuel encore plus gros et place le tout dans son panier. Lorsqu’elle examine les limes en métal, Lily remarque qu’une d’entre elles était brisée et dont le manche s’était détaché. La lime mesurait quelques deux-cent vingt huit millimètres de long et le pic d’aspect très aiguisé qui allait dans le manche était environ 100 millimètres de long. Lily réassemble l’outil, maintenant désuet, mais le place tout de même dans son panier. Ensuite, elle achète une meule à angles de cent millimètres, quelques disques de rechange, une scie à métaux avec quelques lames de rechange et une paire de pince pour métal.
Elle passe à la caisse et sort du magasin où elle hèle un taxi qui la dépose à quelques centaines de mètres de son immeuble parce que Lily désirait prendre un café avant de continuer vers son appartement.
Lily place les sacs contenant ses achats sous son lit et ensuite reprend un autobus pour aller à un centre d’achat qu’elle avait peu fréquenté auparavant mais connaissait tout de même très bien. Son premier emploi de temps était un de ses passe-temps favoris : elle marchait d’une boutique à l’autre, tenait devers vêtements devant elle tout en jasant et discutant avec des assistants de vente sur les dernières tendances vestimentaires et quelles couleurs lui convenaient le mieux. Lily ne savait pas exactement ce qu’elle voulait ou même cherchait mais elle était confiante qu’elle le saurait et le reconnaîtrait en le voyant.
Lily était donc officiellement en mission et ses missions antérieures avaient toujours donné de bons résultats jusqu’à présent.
Elle avait déjà une vaste gamme de produits cosmétiques depuis que cela était devenu une de ses passions alors qu’à l’âge de seize ans elle avait eu la permission de porter un peu d’ombre à paupières et du mascara. Lily possédait également plusieurs disques numériques contenant des coupures de magazines sur différents styles et techniques d’application de maquillage qu’elle avait recueillies au fil des ans.
Lily avait toujours pris plaisir à expérimenter avec de nouvelles allures et déguisements et s’était stylisée tout comme Madonna. Elle portait des perruques, différents styles de vêtements qui la transformaient d’une adolescente avec une allure « punk » à une jeune femme sage et toutes les étapes entre les deux. Elle pourrait même aller jusqu’à cacher le fait qu’elle était asiatique, même si souvent elle s’en foutait. Toutefois, Lily, étant d’origine sino-thaïlandaise, avait une peau naturellement claire et depuis qu’elle vivait à Londres, son teint avait encore pâli jusqu’à une couleur typiquement européenne. Le seul style que Lily n’avait jamais tenté d’imiter, et elle ne pouvait pas penser pourquoi pas avant maintenant, était de ressembler et de se faire passer pour un jeune garçon.
Elle évoque alors des images mentales de « Julie Andrews » et de « Lisa Minelli » lorsque ces dernières portaient des vêtements d’hommes et elle croyait qu’elles paraissaient assez bien, mais ce n’était pas tout à fait ce qu’elle recherchait. « AC/DC » était plutôt ce qu’elle voulait, mais ils étaient tout de même de vrais hommes. Ceci ne la décourage aucunement et elle commence plutôt à porter attention aux vêtements que les jeunes adolescents mâles portaient ici à Londres. Elle réalise rapidement que la majorité d’entre eux portaient des vêtements sans aucune forme particulière lorsqu’ils n’étaient pas à l’école. Elle ne pouvait alors concevoir aucun problème pour dissimuler le fait qu’elle était une jeune femme si elle revêtait un simple pullover avec un capuchon.
Ces effets ont été ajoutés à la liste de magasinage pour Lily.
Elle achète également des pantalons courts et longs, des jupes, des blouses et des chemises, des bas et des souliers et ensuite se dirige vers un café avec ses sacs. Elle ressentait le besoin de s’assoir pour réfléchir. Lily alors utilise ce qu’elle croyait être une voix de « butch « sur la serveuse qui venait prendre sa commande. Mais elle n’était pas heureuse se son effort surtout lorsqu’elle remarque le regard étranger que lui donne la serveuse et ainsi Lily ne dit plus un mot.
Lily passe ses achats en revue dans sa tête et laisse des combinaisons de vêtements et divers scénarios se présenter devant elle lorsqu’elle pense à d’autres items qui seraient intéressants à ajouter. Lorsqu’elle sort du café, elle se sentait heureuse d’en déguerpir car elle croyait qu’elle avait fait une folle d’elle-même. Ceci lui a été confirmé lorsque deux serveuses commencent à rigoler entre elles lorsqu’elle sort du café.
Lily voulait faire d’autres achats incluant une large carte de Londres qu’elle pourrait accrocher à un mur, un rouleau de ruban adhésif de 2.54 centimètres et quelques perruques à prix modique. Tous ces effets furent trouvés rapidement et elle achète quatre types de perruque ainsi que les têtes de polystyrène pour les entreposer. Il était presque seize heures lorsque Lily monte dans un taxi pour retourner à son immeuble et c’était plutôt tardif mais elle n’y pouvait rien.
Lily ne prend pas le temps de ranger ses vêtements, ce qui aurait normalement été sa priorité après une telle expédition de magasinage, mais l’immeuble avait des règles strictes en ce qui concernait le bruit dans les divers appartements et il ne devait pas avoir aucun bruit qui pourrait déranger les autres résidents après dix-sept heures. C’était l’une des raisons pour laquelle elle avait premièrement choisi l’appartement en premier lieu et elle ne voulait certes pas attirer l’attention sur elle-même maintenant.
Alors Lily retire sa meuleuse d’angle portative, sa pince et une tige de métal sous le lit et les porte sur sa véranda, où elle mit l’appareil sous tension. Ensuite elle divise la tige de métal en six morceaux en la marquant avec un crayon khôl, met une paire de lunettes de soleil et, tenant la tige avec la pince, elle la coupe soigneusement jusqu’à ce qu’elle ait six tiges en acier inoxydable de 6.35 millimètres chacune.
Ensuite Lily prend le temps d’écouter pour entendre si des voisins tapotaient sur les murs comme moyen de se plaindre du bruit, mais il lui restait encore vingt minutes pour faire autant de bruit qu’elle voulait. Elle devait accomplir ce qu’elle désirait maintenant, parce que lorsqu’elle travaillait à l’hôpital, elle rentrait vers dix-huit heures seulement. Il n’y avait toujours pas aucun signe qu’elle avait contrarié qui que ce soit, alors elle place la meule entre ses genoux, la serre très forte et recommence. Elle prend une de ses nouvelles tiges d’acier et la place sur la lame tournante jusqu’à ce qu’elle ait une extrémité aussi pointu qu’un crayon aiguisé. Le bout était devenu beaucoup trop chaud au toucher, mais elle admire la pointe et ensuite pose le même geste pour affiler les cinq autres tiges.
Lily éteint la meule et porte l’oreille pour écouter attentivement à nouveau, mais elle n’entend toujours rien. Bien, il lui restait cinq minutes. Elle espérait que les locataires n’avaient pas associé le bruit avec une jeune femelle, étudiante en médecine, timide et étrangère de surcroît. Lily remit la meule angulaire dans sa boîte et la replace sous son lit. Elle récupère la lime brisée et l’utilise pour bien limer tous les bords rugueux et les barbes de ses tiges.
Elle les retourne dans ses mains, sentant leurs poids et en testant leurs tranchants. Elle perfectionne encore plus certaines d’entre elles avant de finalement les aligner devant elle sur la table.
« Elles devraient être de couleur noire, était la seule critique que Lily pouvait poser, mais elles devraient faire pour le moment ».
Lily balaie la poussière et les dépôts hors de son balcon. Elle était fière de la propreté de son appartement et elle ne voulait qu’ils puissent entrer dans son logis. Elle replace la brosse et la pelle et exécute des exercices de relaxation avec des respirations profondes, la concentration de son esprit et elle se calme…
Elle ramasse les petites tiges et leur poids combiné était rassurant dans sa main tout comme un vieux pistolet bien usé – un ami qu’elle avait connu dans le passé. Elle les évente dans sa main gauche avec leurs pointes vers son corps et marche jusqu’au fond de la pièce. Elle se retourne rapidement et lance trois des tiges tout comme des bo-shuriken, des armes japonaises traditionnelles de lancer, dans chacun des blocs de hachage et le tout dans dix secondes. Elle était presque aussi rapide que le feu automatique d’une mitraillette. La première tige avait manqué sa cible mais les deux autres qui l’ont suivi ne la manquent pas.
Il y a eu quelques tapotements sur le mur et ceci suffit pour ramener Lily hors de sa rêverie et elle regarde l’horloge murale. Il était maintenant dix-sept heures trente et tout l’immeuble était sous le couvre-feu du bruit.
Lily place les tiges de bo-shuriken à l’arrière d’un tiroir et va prendre une douche.
« Six coups avec des boulets d’acier de 154 millimètres pesant quarante grammes chacun n’était pas mal du tout, pense Lily alors qu’elle se tient debout sous la douche, et ce même si les cibles étaient de trois-cent quatre-vingts millimètres de diamètre ».
Lily n’avait jamais lancé des armes shuriken depuis Bangkok et elle n’avait jamais utilisé ce modèle particulier avant, alors elle était contente de ses résultats… pour aujourd’hui. Ce n’était que le début de son entraînement et de sa nouvelle formation, mais ce qu’elle avait accomplie jusqu’à maintenant représentait pour elle un signe très propice.
Lily se réveille à sept heures, tout comme elle le faisait habituellement lors de ses journées de travail. Elle commence sa journée en prenant une douche, ensuite elle exécute ses exercices routiniers de Tai Chi et de Karaté Kata, prend un petit déjeuner, se douche une deuxième fois, s’habille et finalement monte sur le bus de 08 :15 pour se rendre sur la grande rue Ormond où se situait l’hôpital éponyme où elle travaillait. Elle descend du bus à 08 :45 ce qui lui donnait du temps pour se changer en tenue de travail et commencer son quart de service à 09 :00.
En tant qu’étudiante étrangère en médecine qui ne prendrait aucun examens, Lily occupait un emploi de 09 :00 à 17 :00, où elle agissait plutôt comme une infirmière auxiliaire qu’un médecin. Mais ce travail lui permettait de parfaire son éducation et serait impressionnant sur son curriculum vitae. Deux ans d’expérience dans un des meilleurs hôpitaux pour enfants du monde entier vaudrait beaucoup plus que son diplôme thaïlandais en dehors de la Thaïlande.
Lily se rend alors dans la salle du personnel associé au département de l’hôpital pour vérifier quelles fonctions qui lui avaient été assignées pour la journée. Elle y ramasse également une copie de sa rotation de quart de travail pour la semaine. Elle note que sa demande pour deux demi-journées de congé le mardi après-midi et le mercredi matin avait été approuvée. C’est alors qu’elle demande par écrit pour avoir un congé le mercredi matin et le jeudi après-midi de la semaine suivante. Elle remet ensuite sa requête pour bien prouver qu’elle avait bel et bien reçu son emploi du temps pour la journée et la semaine.
Lily dit alors un « bonjour » plutôt superficiel et seulement pour la forme au personnel infirmier qu’elle connaissait et reçoit une réponse similaire. La majorité du personnel était trop occupé au début d’un quart de travail pour s’arrêter et faire la conversation. Alors Lily s’empresse à retrouver le médecin et l’infirmière chef qu’elle assisterait durant leur ronde des patients ce matin.
Lily était populaire auprès de tout le monde, mais surtout pour les enfants qui semblaient la considérer comme une sœur aînée. Elle avait le don de leur parler au même niveau de différentes choses que la majorité d’entre eux n’avaient vus qu’à la télé. Quand elle était seule avec eux, elle les charmait avec des histoires de princes et de princesses asiatiques, de tigres, de crocodiles, d’énormes serpents et d’éléphants, donc de tout ce qu’elle avait bel et bien rencontré dans son pays natal de la Thaïlande. Et tout ce qu’elle racontait était véridique, bien qu’elle eût vu plus de serpents que de personnages royaux, et que les éléphants, les tigres et les crocodiles se trouvaient sur des fermes plutôt que dans la jungle. Malgré tout, elle pouvait raconter de belles histoires et garder les enfants amusés et distraits face aux traitements et des tests souvent ennuyeux ou éprouvants.
Les interactions avec les enfants étaient la prédilection de l’emploi de Lily et son enthousiasme envers eux lui avait valu le respect de tous ceux qu’elle rencontrait.
Le 14 Novembre dernier, elle s’était présentée au travail dans un costume thaï traditionnel. Elle avait acheté un « sarong » dans une boutique d’Oxfam ainsi que d’autres breloques pour l’agrémenter. Elle avait relevé ses cheveux, s’était appliqué du talc sur le visage et les enfants, en la voyant, étaient persuadés qu’elle était une princesse orientale de sang royal. Les supérieurs de Lily lui avaient permis de porter son costume pour ce jour seulement lorsqu’elle leur avait expliqué que c’était le costume traditionnel pour le jour de « Loy Krathong » - ou la « Fête des Lumières » - qui était l’équivalent de la Saint-Valentin en Thaïlande.
Les enfants avaient réellement joui de son apparence et certains patients à long terme lui avaient même demandé de le revêtir pour eux à diverses reprises.
Lily pense alors qu’elle aurait également des enfants un jour probablement avec Ron.
« Lily, ramenez le chariot un peu plus près s’il vous plaît.
—Oh, je suis désolée, infirmière chef », répond Lily alors qu’elle sort de sa rêverie.
Une des fonctions de Lily lors des rondes matinales était le chariot de médicaments pour que l’infirmière chef puisse les donner au médecin qui les administrait. Une enfant, une fillette d’environ sept ans qui souffrait de diabète de type 1 et également de certaines complications associées au diabète recevait des injections régulières d’insuline, jusqu’à ce qu’il y ait une autre alternative s’il s’en développait une. Lily observe le médecin qui palpait le bras de la fillette pour trouver une veine ainsi que la fillette qui fait une grimace et détourne son regard et enfin le médecin qui insère l’aiguille et administre l’insuline.
Lily avait la larme à l’œil mais elle l’essuya rapidement, parce qu’elle ne savait pas si ceci serait considéré comme un geste de faiblesse en Grande-Bretagne. Ce geste n’aurait pas été apprécié dans son pays natal, mais le fait demeurait qu’elle ressentait tout de même la douleur de l’enfant devant elle.
Lorsque la fillette tourne son regard vers Lily, cette dernière lui lance un clin d’œil, lui sourit et relève son pouce pour la réconforter et la récompenser. La fillette réussit à sourire elle aussi et les deux complices se sentaient un peu mieux par la suite.
Lily observe l’infirmière chef retirer l’aiguille de la seringue et la déposer dans un récipient sur le chariot. Ensuite, ils passèrent tous au lit suivant alors que Lily envoie un signe de « aurevoir » de la main et que la fillette lui renvoie de sitôt tout en lui souriant.
À l’heure du déjeuner dans la cantine de l’hôpital, Lily s’essayait quelques fois avec ses collègues de travail mais pas toujours. Parfois, elle décidait plutôt de prendre ce temps pour faire du « shopping » comme bien d’autres, et à d’autres occasions, elle s’essayait par elle-même. Les collègues présumaient qu’elle avait le mal de son pays et respectait sa vie privée. Mais aujourd’hui Lily voulait parler et discuter. Alors qu’ils mangeaient, elle demande :
« Quelqu’un d’entre vous a-t-il lu l’article sur le réseau de pédophiles organisé dans les divers hôpitaux et les foyers d’enfants de Londres dans le magazine du « Sunday Times? ». Notre hôpital n’a pas été mentionné, mais savez-vous si cela se produisait ici également? »
Ses collègues la regardèrent tous d’un air horrifié.
« Certainement pas! répond un infirmier après quelques secondes à l’accord de tous les autres.
—Mais, comment le saurais-tu Julian, tu ne travaillais pas ici il y a trente-cinq ans passés.
—Non, certes je n’étais même pas né. Mais il est préférable de ne pas susciter des ennuis avec des questions maladroites telle que celle que tu viens de poser Lily car elles ne peuvent faire que du tort à l’hôpital.
—Julian a raison Lily, conseille Susan, une autre infirmière. Nous ne pouvons pas changer ce qui s’est passé auparavant, mais nous pouvons demeurer vigilants et s’assurer que cela ne se reproduit pas sur notre quart de travail.
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