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Aria Griffin, une jeune Française de seize ans, voit sa vie bouleversée lorsqu’elle emménage en Californie avec sa famille. Entre découvertes, amitiés naissantes et fêtes endiablées, elle croise la route de Tyler, un garçon aussi arrogant qu’énigmatique, qui devient rapidement une source d’agacement et de trouble. À travers disputes enflammées, moments de complicité et jeu dangereux entre attirance et fierté, Aria devra démêler ses sentiments et affronter ses propres peurs. Cependant, au milieu des non-dits et des tensions, osera-t-elle s’abandonner à l’amour, ou préférera-t-elle fuir ce feu qui menace de la consumer ?
À PROPOS DE L'AUTRICE
Evy Lown voit dans la littérature un refuge thérapeutique. Dès son plus jeune âge, elle s’inventait des mondes, façonnant des histoires où son imagination pouvait s’épanouir librement. À quatorze ans, elle trouve dans les mots un exutoire salvateur. "Un amour protecteur", son premier roman, prend ainsi vie dans un moment où l’écriture lui apparaît comme un moyen privilégié de canaliser ses émotions et de transcender le quotidien.
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Seitenzahl: 509
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Evy Lown
Un amour protecteur
Roman
© Lys Bleu Éditions – Evy Lown
ISBN : 979-10-422-6485-7
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Je n’avais aucune envie de déménager, mais en même temps, je n’avais plus rien à faire en France.
Apparemment, notre nouvelle maison est plus grande que notre précédente. J’aurais une grande chambre, bien éloignée de celle de mon frère Peter, heureusement !
Quand je descends de l’avion, je vois ma tante Octavia qui nous attend, mes parents, mon frère et moi, avec une petite pancarte où est écrit « les Griffins » en très grand. Nous nous approchons d’elle avec de grands sourires et de grands signes pour qu’elle nous voie.
— Ah ! Bienvenue en Californie où les rêves se réalisent ! s’exclame ma tante.
J’espère que vous avez fait bon voyage ?
— Oui, ça va, pas trop mal, répond ma mère à sa sœur.
Nous nous dirigeons vers la voiture d’Octavia. Quand nous sortons de l’aéroport, il y a un grand soleil et un ciel bleu, typique de ce que l’on pense de la Californie.
Sur la route, j’aperçois des palmiers, beaucoup de palmiers. J’avais tellement hâte de voir si Los Angeles était comme on le voit dans les films. La réponse est de toute évidence, oui ! Pour l’instant en tout cas.
Nous arrivons dans un très beau quartier où presque toutes les maisons sont blanches, elles sont très chics et très grandes, j’avoue.
Ma tante s’arrête devant une de ces maisons et mes parents s’exclament :
— Alors, vous aimez notre nouvelle maison !?
Là, je regarde par la fenêtre de la voiture et je crois rêver !
Ce n’est pas une maison, c’est un palace. Elle est beaucoup plus grande que notre ancienne demeure, ça c’est sûr ! Elle est blanche comme toutes les autres maisons aux alentours et je vois d’ici deux velux assez espacés sur le toit.
Mon père nous invite mon frère et moi à y rentrer. À l’intérieur, je dois reconnaître que c’est tout aussi beau !
Il y a un grand escalier à droite dès qu’on rentre et il y a une porte qui mène au salon juste sur la droite aussi.
— Allez, venez découvrir vos chambres, dit ma mère.
Peter et moi montons, et je vois une immense chambre juste à droite en haut des escaliers.
Il se trouve que cette très grande chambre est la mienne.
Je rentre à l’intérieur et je n’ai qu’un mot qui me vient : incroyable ! Un des deux velux qu’on voyait sur le toit se trouve être dans ma chambre. J’ai toujours rêvé d’en avoir un.
La chambre de Peter est tout au fond du couloir et ressemble à la mienne avec le deuxième velux. Nos deux chambres sont en effet très espacées. Comme nous le voulions.
Après avoir défait tous les cartons avec l’aide de ma tante, la sonnette à la porte retentit.
— Ah, c’est sûrement Améane ! s’exclame Octavia en allant ouvrir.
Améane est la fille d’Octavia, ce qui fait d’elle ma cousine. Malheureusement, on ne se voyait pas beaucoup étant petite, donc je ne me souviens pas d’elle et Peter qui a un an de plus que moi s’en souvient un peu.
Je crois qu’elle doit avoir le même âge que moi, c’est-à-dire 16 ans. En tout cas, c’est ce que ma mère m’a dit à son sujet.
Quand Améane entre dans le salon où nous sommes, je découvre une fille, sans aucun doute, californienne.
Elle porte un short clair avec un top jaune et des lunettes de soleil. Elle est clairement plus jolie que moi et aussi tout l’inverse de moi. Elle a de longs cheveux blonds alors que moi j’ai des cheveux marron, bouclés.
On est complètement opposé physiquement, j’espère qu’on ne l’est pas au niveau du caractère et qu’on s’entendra bien.
— Salut tout le monde ! s’exclame-t-elle.
— Salut, répondis-je un peu gênée, car je ne la connais pas.
Nos mères nous invitent à monter toutes les deux dans ma chambre pour qu’elle m’aide à ranger le reste de mes affaires et à faire connaissance.
Quand nous arrivons dans ma chambre, il y a un grand silence, je ne parle pas et elle non plus. D’un coup, je l’entends rire.
— Bon bah, c’est très bizarre. En même temps, c’est normal, car la dernière fois qu’on s’est vu, on avait genre 5 ans.
— Oui, il me semble et maintenant, on en a 11 de plus ! répondis-je en rigolant aussi.
— Eh ben ! sacré coup de vieux hein ? Aria, c’est ça ? En tout cas, je pense que tu ne connais personne ici, donc si tu veux, je peux te faire visiter les alentours après qu’on a rangé tes affaires ?
— Oui, c’est ça, je m’appelle Aria et d’accord, ça me semble très bien pour commencer ma vie à L.A.
Comme prévu, après avoir fini de ranger mes dernières affaires, Méa et moi descendons dans le salon pour prévenir nos parents qu’elle va me faire visiter.
— D’accord, mais ne vous perdez pas et soyez prudentes, dit mon père.
— Aucune chance qu’on se perde, je connais cette ville comme ma poche ! s’exclame Améane.
Mon père rigole et nous nous dirigeons vers l’extérieur.
— Ça te dit qu’on y aille à vélo ? me demande Méa.
— Ouais d’accord, mais je préfère prendre plutôt mes patins à roulettes, si ça ne te dérange pas.
— OK, alors moi, je prends mon vélo et toi tes patins !
Méa veut absolument me montrer la jetée de Santa Monica, je n’y vois pas d’inconvénient étant donné que je sais vaguement ce que c’est, grâce aux films.
Quand nous arrivons sur la jetée, c’est exactement comme dans les films, il y a un parc d’attractions qui s’appelle Pacific Park, je crois. Enfin, c’est que j’ai cru entendre de Méa qui est beaucoup plus rapide que moi avec son vélo.
Il y a une grande roue, et énormément de gens. C’est très à la mode comme endroit visiblement.
— Wah ! C’est hyper beau ici ! m’exclamé-je.
— Oui ! C’est un des plus beaux endroits selon moi !
Après une bonne heure, il commence déjà à se faire tard, ce qui est logique, car nous sommes arrivées tard.
— Bon bah, on fera le reste demain ! Si ça te convient ?
— Oui, pas de soucis, dis-je.
J’étais contente parce que Améane était décidée à être mon amie, et heureusement parce que je ne connais personne ici.
Sur le chemin du retour vers la maison, Méa est encore devant moi avec son vélo. Soudain, quand j’essaye de la rattraper, une voiture grise grille un stop et manque de m’écraser.
— Aria ! Ça va ? me demande Méa qui me relève.
— Oui, ça va, j’ai réussi à esquiver ce taré !
Pendant que je me relève, je vois un garçon sortir de la voiture.
— Non, mais ça va pas ou quoi ? crié-je.
— Désolé, mais je te signale que t’es arrivée à toute blinde ! me crie le garçon aux cheveux bruns avec un mouvement léger dans ses cheveux en souriant bêtement.
— Quoi ? C’est une blague j’espère ? C’est toi qui as grillé un stop OK ? Alors, assume tes erreurs !
— OK OK, stoppe maintenant, allez Aria, viens, il en vaut pas la peine ! me dit Méa en repartant.
— Ça, c’est clair ! Il en vaut pas la peine comme tu dis !
Quand nous repartons, la voiture grise nous dépasse toujours aussi vite.
Je suis toujours hors de moi quand nous rentrons à la maison.
— Vous attendez quelqu’un ? me demande Méa en pointant une voiture du doigt.
— Euh, je crois que c’est le pote de Peter. Il y a quelques mois, il est venu passer des petites vacances ici, ta mère te l’a pas dit ? Je pense qu’il s’était fait un pote et il devait se retrouver aujourd’hui visiblement.
— Ah oui, c’est vrai, ma mère m’avait parlé d’un truc du style.
Nous nous avançons et je suis prise d’une rage énorme quand je découvre que la voiture garée devant chez moi est celle qui a failli me tuer juste avant.
— Non, c’est pas possible, dis-moi que je rêve pitié ! dis-je à Méa.
— Eh bien non, tu ne rêves pas !
J’entre dans la maison avec l’idée de mettre les points sur les i avec ce taré. Mais quand j’entre, je le vois assis au salon avec mes parents et ma tante en train de discuter comme si de rien n’était.
— Ah les filles ! Vous voilà ! s’exclame Octavia.
Mon frère descend de sa chambre et en voyant le taré, il s’exclame :
— Ah ça y est ? T’en as mis du temps ! T’étais avec une fille ou quoi !
Là, je comprends que j’ai raison, et que ce taré est le nouveau meilleur pote de mon frère !
— Les filles, je vous présente Tyler, l’ami de Peter.
— Oui, on avait compris ! dis-je exaspérée.
À cet instant, je n’ai qu’une envie, c’est de frapper ce mec, mais je pense que Méa comprend ce que je veux faire et m’emmène dans ma chambre.
— Bon, nous, on y va, pour faire plus ample connaissance, trouve-t-elle comme excuse.
Quand j’arrive dans ma chambre, je prends un de mes coussins qu’on vient de déballer et je le jette de toutes mes forces contre le mur.
— Non, mais t’as vu ? Il m’a fait un sourire en coin ! Je vais le tuer, retiens-moi parce que vraiment, je vais aller le calmer moi ! Non, mais c’est pas parce qu’il est plus grand que moi, que je vais avoir peur, au contraire !
— OK, calme-toi, ce gros con n’en vaut toujours pas la peine, dit Améane pour tenter de me calmer.
— Que je me calme ? Non, mais sérieux, il fallait absolument que mon frère choisisse un meilleur pote aussi taré et exaspérant ? Mais t’as raison, il n’en vaut pas la peine.
Après que je me sois calmée, Méa a commencé à me parler de son groupe d’amis.
— D’ailleurs, y a une petite fête ce soir chez Tess. Tu veux venir ? Vu que tu ne connais pas grand monde, ce serait l’occasion de te faire des potes.
— OK, ça me semble bien. C’est à quelle heure ?
— C’est à 21 h.
— Quoi ? Dans une heure ?
— Oui, on a juste le temps de se préparer.
— Mais t’as pas de vêtements ici ?
— Je sais, c’est pour ça que j’ai tout prévu, j’allais te proposer de venir, et même si tu m’avais dit non, je t’y aurais traîné quand même. Donc, j’ai pris avec moi les vêtements que je veux mettre ce soir.
En fait, Méa avait clairement tout prévu. Nous nous préparons tout juste dans le temps imparti.
Je porte une robe blanche avec des pois noirs et Méa porte une robe jaune, je crois qu’elle aime assez cette couleur. Nous descendons l’escalier et mes parents nous interpellent.
— Où allez-vous ? nous demande ma mère.
— On va à la fête d’une amie d’Améane, elle s’appelle Tess.
— Oui, ma mère ne vous en a pas parlé ? demande Méa.
— Oups, il se peut que j’aie oublié, mais franchement, Tess est une ado très bien élevée. Je connais ses parents et ils sont très gentils. Laissez-la y aller, elle pourra se faire plus d’amis, dit Octavia.
Mes parents acquiescent avec un soupir.
— Bon eh bien, nous ne serons que trois pour le dîner alors, s’exclame ma mère.
— Ah bon ? Où est Peter ? demandé-je.
— Il est sorti à une fête avec son ami Tyler, répond mon père.
Sur ce, nous allons chez Tess avec la voiture d’Octavia que Méa conduit.
En arrivant chez Tess, nous nous garons sur le trottoir, car il y a déjà pas mal de voitures.
Apparemment, une petite fête signifie une immense fête !
— Allez, viens, sors, je vais te présenter tous mes potes.
— Oui, j’arrive.
On arrive devant la porte et elle l’ouvre. Ensuite, quand nous rentrons, je découvre des pièces pleines à craquer. Il y a énormément de gens.
— Bienvenue à ta première fête californienne ! s’exclame Améane.
Une voix de fille surgit derrière nous.
— Méa ! Te voilà enfin ! Et je vois que tu es venue avec quelqu’un ! Salut, je m’appelle Tess.
— Salut ! Moi, c’est Aria.
— Aria est ma cousine qui vient de France, explique Méa.
— Wah, tu parles hyper bien anglais ! me dit Tess.
— Oui, j’adore cette langue et ma mère est d’origine américaine donc forcément, on parle anglais à la maison.
— Mais c’est trop bien ! répond Tess. En tout cas, bienvenue chez moi. Vous voulez boire quoi ? Venez dans la cuisine.
Très vite, je m’aperçois qu’il y a beaucoup d’alcool, presque que ça. Je décide de prendre un simple soda, mais Tess veut absolument me rajouter de l’alcool dedans, je finis par accepter. Méa, elle, prend une sorte de cocktail ou je ne sais quoi. J’avoue que je ne m’y connais pas trop.
Nous retournons dans ce que je crois être le salon, je ne suis pas sûre, car il y a beaucoup de personnes.
Un garçon s’approche de nous et salue Améane.
— Ah, mais qui est cette jolie fille que t’as ramenée ? dit le garçon en me regardant.
Ma cousine veut répondre, mais je le fais moi-même.
— Je m’appelle Aria, je suis sa cousine et toi ?
— Aria, quel joli prénom ! Moi, c’est Scott !
Ne sachant plus quoi dire, je regarde Méa et elle comprend tout de suite. Nous nous en allons en rigolant.
— Fais pas attention ! C’est Scott après tout !
— Et ça veut dire quoi, ça au juste ? demandé-je.
— Ça veut dire que dès qu’il voit une nouvelle fille, il veut absolument la rajouter à sa liste, donc c’est pour ça qu’il t’a draguée !
— Ah ouais, je vois le genre, en France aussi on a ce genre de mec, on appelle ça des charos.
— Oui, c’est un peu ça ! dit-elle en rigolant.
La soirée avance et Méa m’abandonne pour aller voir un mec qui l’intéresse, je crois. Tess me voit et vient me parler.
— Alors, Méa t’a laissée toute seule ? Je suppose que comme tu connais personne, tu ne t’amuses pas.
— Eh bien, c’est vrai qu’à part elle et toi, je n’ai personne à qui parler.
— Viens ! Je vais te présenter le reste du groupe.
Je la suis dans une autre pièce et je vois un groupe en train de s’enfiler des shots.
— Salut les gars ! Vous pouvez arrêter vos shots deux secondes, je dois vous présenter quelqu’un.
Ils arrêtent et me regardent bizarrement.
— Je vous présente Aria. C’est la cousine de Méa, elle vient de France.
— Salut ! me dit une fille clairement saoule.
— Elle, c’est Jasmine. Elle est tout le temps saoule en soirée, mais elle est très sympa, tu verras, me chuchote Tess.
Ils me disent tous bonjour et j’essaye de retenir les prénoms. Il y a Jasmine, Scott que je connaissais déjà, Thomas qui est un peu plus loin et Alex. Nous continuons ensuite vers une autre pièce qui m’est familière, car c’est la cuisine.
— Ah voilà, je vais te présenter le dernier membre de notre groupe, me dit Tess en me tirant par le bras.
Nous arrivons près de deux garçons et je reconnais Peter.
— Salut, je te présente Aria, la cousine de Méa.
Quand le gars en face de Peter se retourne, je suis prise de colère.
— Salut Aria, moi c’est Tyler, me dit-il avec un sourire en coin comme si de rien n’était.
Son petit sourire me met hors de moi et je lâche :
— Fais pas comme si on se connaissait pas ! Je te signale que tu parles avec mon frère et que t’as failli m’écraser y a genre deux heures !
— Attends, quoi ? s’interroge Peter.
— Vous vous connaissez ? Tyler t’a fait quoi encore ! s’écrie Tess exaspérée.
— Mais rien, c’est elle qui est arrivée à toute blinde avec ses patins !
— Tu rigoles ou quoi ? T’as grillé un stop ! répondis-je en criant.
Je n’aime vraiment pas ce Tyler, avec ses petits regards en coin, et son air supérieur, non, mais franchement, il se prend pour qui ?
Méa nous voit et intervient.
— OK Tyler s’te plaît, bouge ! Assume, t’as failli l’écraser quand même.
Elle m’emmène en me tirant par le bras, c’est une manie de faire ça ?
— Non, mais tu le connais ? demandé-je surprise.
— Oui, il fait partie de notre groupe, répond Méa un peu gênée.
— Pourquoi tu me l’as pas dit la première fois que je l’ai rencontré ?
— Parce qu’il venait de presque te renverser. Et vu comment t’étais en colère après lui, je me suis dit que si je te le disais, tu n’allais pas venir à la fête.
— Bah oui ! Clairement, je reste pas avec ce con ! dis-je en me tournant vers la porte.
Tess me rattrape et me dit de ne pas partir, de rester au moins encore une heure. D’abord, je refuse, mais je finis par accepter parce qu’elle et Méa me supplient.
— OK, je reste, mais toi Méa, ne me laisse plus toute seule alors que je ne connais personne à part vous. D’accord ?
— D’accord, me dit Méa contente de m’avoir convaincue.
La soirée continue et j’apprends que le mec pour qui Méa m’a lâché tout à l’heure est en fait Thomas.
Il arrive vers nous avec deux verres, mais je ne sais pas ce que c’est à l’intérieur.
— Je peux te l’emprunter ? demande-t-il.
Je la fusille du regard, car elle m’avait dit qu’elle ne me laisserait pas toute seule, et comme Tess est déjà partie je ne sais où, je vais être toute seule.
— Allez s’il te plaît, regarde tu connais Scott, Jasmine et Alex. Je te promets que je reviens dans 15 minutes.
Je finis par acquiescer, encore.
Quand elle part, je décide d’aller dans la cuisine me rechercher un verre.
— Resalut ! dit une voix masculine qui m’est malheureusement familière derrière moi.
Je me retourne d’un air agacé et réponds.
— Quoi ? Tu veux encore me renverser ? ou juste me crier que c’est de ma faute ?
Il y a un silence puis il sourit et répond.
— OK, touché ! D’ailleurs à ce propos, je suis désolé d’avoir failli te tuer tout à l’heure et d’avoir rejeté la faute sur toi.
Il y a de nouveau un silence, car je m’attendais à tout, sauf à ce qu’il me fasse des excuses.
— M… Merci, balbutié-je.
— Je voudrais, si possible, et si tu en as envie, repartir de zéro ! Salut je m’appelle Tyler et toi ?
Je ne réponds pas tout de suite, car je me demande s’il est sérieux, quand je comprends que oui, je réponds :
— Salut Tyler, moi, c’est Aria, la sœur de ton meilleur pote et la cousine de Méa. C’est quoi tes passe-temps à part manquer d’écraser des gens et boire à des fêtes ? dis-je en souriant.
— Retouché ! T’es du genre franche toi ! me dit-il en rigolant.
Nous rions un instant. En fait, il peut être gentil par moment, quand il enlève son sourire en coin de con qui se croit supérieur.
Méa me rejoint comme promis après 15 minutes, heureusement parce qu’après avoir parlé avec Tyler, je me suis retrouvée seule.
Thomas l’accompagne évidemment.
— Alors tu reprends les cours où ? me demande-t-il.
— Je crois que c’est dans un lycée qui s’appelle High College.
— Ah, eh bien, on se verra demain alors, car nous allons tous dans ce lycée ! s’exclame Thomas.
— C’est vrai, j’avais complètement oublié de te dire qu’eux aussi y allaient, me dit Méa d’un air désolé.
Quand nous décidons de partir, Méa est complètement saoule et Thomas veut la raccompagner, j’acquiesce, mais je me retrouve donc sans chauffeur.
Je vois Tyler qui vient vers moi.
— Eh Aria ! Tu veux que je te ramène ?
Il peut vraiment être sympa en fait.
Je regarde autour de moi, après quelqu’un d’autre pour me reconduire, parce que, c’est pas parce qu’il a été gentil deux secondes que je vais monter dans la voiture du gars qui a failli m’écraser. Malheureusement, je ne vois personne d’autre.
— OK… je finis par dire tout bas.
Il crie après mon frère et heureusement qu’il repart avec nous, car je ne voulais vraiment pas être seule avec ce prétentieux qui roule super vite.
Nous arrivons à la maison et Peter le remercie de nous avoir reconduits et surtout de m’avoir proposé de venir avec eux. Quand nous rentrons dans la maison, j’entends la télé qui va encore et je découvre mes parents en train de la regarder.
— Ah ! Vous voilà enfin ! Ça a été votre petite soirée ? demande ma mère.
À ce moment précis, je me dis que si elle savait ce que veut dire « petite soirée », elle ne serait pas aussi contente.
— C’était bien, j’ai rencontré les amis de Méa, dis-je fatiguée.
Ensuite, je monte me coucher et j’en oublie même que demain, je vais aller dans un nouveau lycée que je ne connais même pas.
Quand le réveil sonne à 6 h 30, j’ai aucune envie de me lever. Je repense à la soirée d’hier et je me demande si Jasmine et Méa auront décuvé. Mais je pense surtout à la journée qui m’attend, le nouveau lycée, les nouveaux profs, les élèves. Je me demande si être une nouvelle qui arrive de France en plein milieu de l’année sera mal vu. J’ai tellement de questions qui tournent dans ma tête et elles sont interrompues par une voix féminine qui me demande si elle peut entrer. J’accepte en me levant du lit.
— Tu es réveillée ? me demande gentiment ma mère.
— Non, je dors. Je rigole, c’est un petit jeu entre nous d’être sarcastique. Je viens de me réveiller, dis-je.
— D’accord, habille-toi vite, parce que Méa vient te chercher pour ton premier jour.
Améane habite dans le quartier à côté du mien et apparemment Tess aussi, ainsi que d’autres de leur bande, de ce que j’ai compris.
Je m’habille assez vite, avec un jean, un top blanc et une chemise que je laisse ouverte. Je me dis que c’est mon premier jour et que je vais déjà assez me faire remarquer donc j’opte pour un look simple qui se fond dans la masse. Je descends ensuite petit-déjeuner, je prends des céréales et un chocolat chaud. J’ai à peine le temps de finir que j’entends quelqu’un à la porte, je vais ouvrir et c’est Méa.
— Je viens de finir de déjeuner. Je prends mon sac et c’est bon. Salut ! dis-je à mes parents.
En entrant dans la voiture qu’Octavia a prêtée à Méa le temps des réparations de la sienne, j’examine Méa.
— Alors t’as décuvé ? demandé-je en sachant très bien que non !
— Ça se voit tant que ça ? me demande-t-elle.
— Je crois que mes parents n’ont pas eu le temps de remarquer, mais pour les cours, je suis moins sûre.
— Pour les cours, je gère ! J’ai pris mon stock de fond de teint ! s’exclame-t-elle.
Quand on arrive sur le parking du lycée, il y a beaucoup de belles voitures déjà garées, avec des élèves qui en sortent. Je ne sais pas où regarder, il y a tellement de personnes autour de nous. Je regarde la façade du lycée, les gens, les voitures et d’un coup tout devient flou. Je crois que Méa remarque que j’angoisse, car elle se met devant moi.
— Aria, ça va ?
Je ne réponds pas.
— T’inquiète, ça va aller. Je te laisse pas seule de toute la journée OK ? me dit-elle tout doucement.
Ça me rassure un peu qu’elle me dise qu’elle ne me laissera pas toute seule, mais ça n’enlève pas le stress que j’ai sur le moment. Nous rentrons dans le lycée et allons dans les couloirs, j’ai déjà l’impression que tout le monde me regarde, ce qui est logique, car ils se connaissent tous, donc forcément un visage nouveau, ça intrigue ! Je n’ai pas le temps d’aller voir mon casier que la sonnerie retentit et d’un coup un tsunami d’élèves me pousse et court pour aller en classe.
Méa me prend par le bras, encore, et me dit qu’on a cours de géo, enfin je crois qu’elle a dit ça, parce que j’angoisse tellement que je suis incapable de réagir ou d’écouter.
On entre dans la classe et je vois que Méa se met à côté de quelqu’un. Je le savais, elle m’avait prévenu qu’aujourd’hui pour géo elle était à côté de Jasmine parce qu’elles doivent toutes les deux repasser une interro. Tout le monde est déjà assis et moi je reste plantée là sans savoir où m’asseoir. Heureusement, le prof arrive.
— Bonjour à tous, vous avez passé de bonnes vacances ? J’espère que oui, car nous allons commencer les choses sérieuses !
J’entends les élèves râler.
— Mais avant de commencer, je voudrais vous présenter votre nouvelle camarade qui s’appelle ?
Il me regarde.
— Aria, arrivé-je à balbutier.
— Aria voilà, alors je compte sur vous pour bien l’intégrer d’accord ? En attendant Aria, tu peux aller t’asseoir à côté de Tyler.
Il me montre où est Tyler et je n’arrive pas à cacher mon mécontentement. Mais je n’ai pas le choix donc je vais m’asseoir à côté de lui.
Je dépose mes affaires et il me fixe bizarrement. Sérieux, c’est quoi son problème à ce mec. D’ailleurs, je me demande pourquoi il se retrouve dans mon cours alors qu’il a un an de plus que moi.
— Salut, alors ça va, t’aimes ton nouveau lycée. Attends, réponds pas, je suis sûre que la réponse est oui, car tu as l’honneur et le privilège d’être à côté de moi pour ton premier cours ! me dit-il avec un grand sourire.
Il est tellement prétentieux !
— Alors d’abord, j’ai pas eu le temps de visiter encore, et ensuite crois moi, c’est parce que je suis obligée que je suis à côté de toi, et puis pourquoi t’es dans ce cours ? T’es pas censé être avec mon frère ? T’as doublé ?
— OK, ça va, on se calme, je disais ça pour être gentil. Mais pour répondre à ta question, non je n’ai pas doublé et je suis dans ce cours parce que les profs m’aiment assez bien, et comme je suis en avance dans certaines matières, ils acceptent parfois que j’aille dans les cours de l’année d’avant, comme ça je peux traîner avec mes potes qui sont dans ce cours. Et les profs ont le droit de me demander d’expliquer certaines choses aux élèves qui ne comprendraient pas la matière.
Je me tais, car je ne pensais pas que Tyler était du genre à travailler sérieusement, ou à être sérieux tout court !
— OK donc en fait, c’est pour une fois de plus te la péter ! lâché-je d’un coup.
Il y a un silence, on dirait qu’il est offensé.
— Quoi ? J’ai touché ton ego, c’est ça ? continué-je sarcastique.
— Ahah très drôle, tu vois, c’est mieux quand tu ris et quand tu souris.
À ce moment précis, je ne sais plus quoi dire et je me rends compte que le cours a déjà commencé depuis 10 minutes.
Au moment de la première pause, je me retrouve complètement seule, car j’ai pris l’option de photographie, là où ni Méa, ni Tess, ni Jasmine ont cours. Tous les élèves courent et me bousculent dans les couloirs et je ne sais pas du tout où aller, d’un coup ça recommence, tout devient flou, j’ai le cœur qui s’emballe, je n’entends plus rien, j’ai l’impression d’étouffer. Je sens une main me tenir par le bras, mais je ne réagis pas. La main m’emmène dans un endroit où il n’y a plus personne, plus un bruit. Je continue de suffoquer.
— Aria ? Aria ça va ? Respire, respire doucement.
Je crois reconnaître la voix, mais je me dis que c’est impossible. Quand ma vision devient moins floue, je remarque que si, c’est possible, c’est bien Tyler qui est en train de m’aider.
— Aria qu’est-ce qu’il se passe ? Reprends ton souffle, c’est bon t’es en sécurité d’accord.
Sa voix est tellement… Tellement douce et elle m’apaise.
J’arrive enfin à respirer et il me regarde reprendre mes esprits.
— Euh… Je… Hum… je dois y aller, balbutié-je en partant.
— Aria, attends ! me crie-t-il.
Je me retourne, gênée qu’il m’ait vue dans cet état.
— Attends deux secondes, c’était quoi ça ? T’es sûre que tu vas bien ? T’en fais souvent des crises d’angoisse ? me demande-t-il l’air inquiet.
Il y a un silence, puis je réponds :
— Ça m’arrive. Mais t’inquiète, ça va ! Vraiment !
J’essaye de paraître normale pour qu’il me croie et laisse tomber.
Je crois qu’il voit que je n’ai aucune envie d’en parler et il m’emmène où sont les filles. Quand on arrive, il me fixe toujours, mais je fais comme si de rien n’était et je souris.
— Salut les filles ! dis-je avec mon plus grand sourire.
Il me voit et me fait signe qu’il ne dira rien, je le remercie d’un signe de tête et il s’en va.
— Alors ? T’arrives à prendre tes marques ? me demande Tess.
— Oui, ça va, c’est juste un peu troublant de changer de lycée en cours d’année.
— Ouais, tu m’étonnes ! répond Jasmine.
Les cours se finissent et je n’ai pas recroisé Tyler et heureusement parce que je ne pourrais pas le regarder dans les yeux. Méa me reconduit et on s’arrange pour qu’elle me conduise tous les jours étant donné qu’elle n’habite pas loin.
Quand je rentre dans la maison, je me fais appeler depuis le salon, j’y vais et ma mère me demande comment s’est passée ma première journée dans mon nouveau lycée. Évidemment, je dis que ça s’est bien passé. Je me vois mal dire que j’ai fait une crise d’angoisse et que la personne qui m’a calmée est le pote de mon frère. Ce serait beaucoup trop long à expliquer. J’essaye de faire des réponses courtes, mais qui n’inquiètent pas, parce que mis à part cette crise de panique, j’ai assez bien aimé cette journée.
Je monte dans ma chambre et me lance sur mon lit, je regarde le plafond un instant et mon téléphone sonne.
Je regarde et c’est un message de Tess, Méa, et Jasmine.
— Salut les filles, j’ai créé un groupe avec vous, car maintenant Aria, tu fais partie de notre bande, donc ce groupe est composé de Tess, Jasmine, Aria et moi bien sûr, écrit Méa.
Je suis contente qu’elles m’aient acceptée dans leur groupe.
— C’est une très bonne idée. Surtout que ça va être plus facile pour discuter de la soirée, répond Jasmine.
Je me demande de quoi elle parle.
— La soirée ? demandé-je.
— Oui, en fait, tu vas voir qu’on fait souvent des petites soirées en semaine, mais c’est rien de très grand, pas comme le vendredi ou le week-end. Juste des sortes de soirées entre potes avec des sodas et pas d’alcool ou juste un peu pour ceux qui veulent et on fait des « action ou vérité » et d’autres jeux du même style, explique Tess.
— Ah d’accord, ça a l’air cool comme truc ! m’exclamé-je.
— Exactement, et la prochaine soirée est aujourd’hui à 20 h, donc on se retrouve tous chez moi ! ajoute Tess.
Méa me dit que je peux dormir chez elle après, mes parents ont déjà accepté apparemment.
J’acquiesce et Méa vient chez moi pour qu’elle m’aide à choisir une tenue pour ce soir, car je n’ai aucune idée de comment m’habiller pour une petite soirée.
Elle me dit de faire simple, alors je mets un jean, un top et un sweat bleu ciel par-dessus.
Nous allons dans sa voiture et nous arrivons chez Tess.
Méa s’approche de la porte et rentre. D’un coup, j’entends la voix de Jasmine nous appeler.
— Ah ! Les filles, vous êtes là ! Eh bien Aria, bienvenue à ta première petite soirée de semaine ! s’exclame Jasmine.
J’ai l’impression qu’elle est saoule, mais je ne dis rien.
— Venez dans le salon, les autres sont déjà là ! ajoute Tess.
Les autres ? J’étais tellement préoccupée de savoir comment m’habiller que je n’ai même pas demandé qui serait là. Je croise les doigts et espère de toutes mes forces pour qu’il ne soit pas là.
Nous allons dans le salon, et là je me rends compte que j’aurais vraiment dû demander qui allait venir avant de moi-même venir.
— Salut tout le monde, dis-je avec un sourire forcé, et salut Tyler, dis-je intérieurement bien sûr.
Je ne sais pas à quoi je pensais sérieux, c’était sûr qu’il allait être ici, mais je n’ai pas le temps de réfléchir à tout ça, car je remarque que Peter est là.
— Aria ? Depuis quand tu traînes avec eux ? J’veux dire, tu traînais pas avec Méa, Jasmine et Tess, je pensais que la soirée de l’autre fois était une coïncidence, mais pas que tu traînais avec eux, me demande-t-il.
— Eh bien en fait, si, mais il se trouve que Alex, Scott, Thomas et Tyler font partie de leur bande, répondis-je.
— Peter, ça va, sois cool, tu me connais et tu connais mes potes, alors c’est quoi le problème, dit Tyler.
Quand je l’entends me défendre, je me demande ce qu’il se passe, franchement je ne comprends pas ce mec.
— Oui justement, je vous connais, c’est d’ailleurs ça le problème ! continue mon frère.
Je vois les poings de Tyler et ceux de Peter se resserrer, je comprends et m’interpose.
— OK OK, alors déjà merci les gars, mais on est venue ici pour passer une bonne soirée, et ensuite Peter, j’ai le droit de traîner avec qui je veux. Donc t’es gentil, mais sur ce coup tu me laisses tranquille. Et puis, je suis pas débile, je vais pas les suivre dans leurs conneries.
— Bien dit ! Elle a raison les gars, pas besoin de prouver qui est le plus fort ! ajoute Méa.
Ils se radoucissent, et on s’installe tous dans le canapé ou sur le sol.
Tess propose qu’on commence avec un « action ou vérité », tout le monde acquiesce.
— OK, alors Tyler, action ou vérité ? demande Tess.
— Hum, tu m’as bien regardé ? Bien sûr que je prends action ! répond-il avec un sourire de prétentieux.
Il m’énerve vraiment de plus en plus, mais je n’oublie pas ce qu’il a fait pour moi aujourd’hui, justement, c’est comme si, tout à l’heure c’était pas le même, comme s’il était juste sympa et comme s’il ne cherchait pas à être le plus fort.
— OK, alors bois un shot, et crie par la fenêtre « bonne nuit à tous mes voisins préférés », ajoute Tess.
— Sans blague ? T’as rien de plus compliqué ? Eh ben, c’est parti.
Il prend un shot qui était sur la table, là où Méa les avait déposés tous alignés.
Il l’avale et court vers la fenêtre et d’un coup, il le fait ! Il crie pour les voisins.
Il y a un silence puis un gars nous crie de la fermer et de retourner chez nos parents.
Je crois que Tess ne va plus s’entendre avec ses voisins.
— OK, maintenant Aria, action ou vérité ? me demande Tyler en regardant mes yeux.
Son regard me déstabilise.
— Euh… vérité ! répondis-je en me reprenant et en détournant le regard.
— Vérité ? Euh qu’est-ce que je pourrais bien te demander ?
Je ne sais pas ce qui m’a pris de dire la vérité. Sérieux, c’est sûr qu’il va reparler de l’histoire de ce matin. Il n’a rien dit avant, parce qu’il attendait le bon moment pour m’humilier.
Il y a un silence et j’ai l’impression que ça dure pendant 10 minutes, alors que ce n’est qu’une minute.
— C’est bon, je sais ! Qu’est-ce que tu penses de moi ?
Quoi ? C’est ça sa question ? Il est sérieux ? En tout cas, je suis contente qu’il ne reparle pas de ce matin.
— Ce que je pense de toi ? T’es sérieux ? J’ai pas déjà été assez clair ? Je trouve que t’es un gars qui est super prétentieux, sérieux, à quoi ça sert de toujours vouloir montrer que t’es le plus fort ? dis-je en rigolant.
Même si c’était pas pour le blesser, il a l’air de le prendre mal. Le pire c’est que je ne dis même pas la vérité. Parce que oui, il est tout ça, mais il est surtout très cool, sympa et compréhensif quand il veut, mais si je lui dis devant tout le monde, ils vont trouver ça bizarre.
Les autres n’ont pas l’air de voir qu’il l’a mal pris et ils rigolent.
Jasmine me dit qu’elle aurait dit pareil.
— Hum… Méa, action ou vérité ? demandé-je doucement.
— Vérité !
— OK, si tu devais embrasser quelqu’un dans cette pièce, ce serait qui ? demandé-je en sachant à qui elle pense.
Elle devient gênée, mais elle répond.
— Facile, ce serait Thomas !
Je suis bouche bée qu’elle ait quasi avoué qu’elle l’aimait.
Nous jouons encore pendant une trentaine de minutes, puis Scott crie qu’il veut jouer au jeu de la bouteille.
Tout le monde acquiesce encore une fois, mais j’avoue que je suis un peu perplexe : l’idée de devoir peut-être embrasser une personne que je connais depuis deux jours m’effraie.
Le premier tour, Jasmine fait tourner la bouteille et ça tombe sur Peter. Ils s’embrassent et c’est assez bizarre de voir mon frère embrasser quelqu’un. Mais ça nous fait tous rire. Ensuite, vient mon tour. Je fais tourner la bouteille. Elle tourne un long moment et finit par tomber entre Scott et Tyler.
— C’est moi ! s’écrie Scott.
Tyler ne dit rien, il reste muet et sans bouger.
— N’importe quoi, elle est entre vous deux. Donc vous savez ce que ça veut dire ! Pierre, feuille, ciseau ! s’exclame Méa.
— Je ne peux pas simplement choisir ? demandé-je doucement.
À ces paroles, je vois Tyler revenir à lui.
— Non, je suis désolée Aria, mais c’est le jeu ! me répond Jasmine.
Tyler et Scott font un « pierre, feuille, ciseau » en trois manches, la première manche est gagnée par Scott, et il a l’air très content ; ce qui me fait à moitié peur, je dois l’avouer. Ensuite, c’est Tyler qui gagne, ça fait un partout et deux manches. À la dernière manche, c’est malheureusement Tyler qui gagne. « Tiens, tiens, je l’avais pas vu venir ! » me dis-je sarcastique.
— Allez, vous savez ce que vous devez faire ! s’écrie Tess.
Je vois le regard désapprobateur de Peter. Mais franchement, je m’en fous, c’est le jeu et de toute façon, c’est uniquement pour le jeu ce baiser.
Je le regarde sans bouger, et avant que j’aie eu le temps de m’approcher, il m’embrasse avec force.
Je n’avais jamais ressenti ça, j’ai l’impression que tous mes membres tremblent. J’en oublie même que nous ne sommes pas seuls.
D’un coup, je me ressaisis et je m’écarte en rigolant, car je l’ai fait !
— Wouhouhou, crient tous les autres.
On fait ça pour chaque bisou.
La fête se poursuit et j’avoue que de nouveau, je n’arrive plus à regarder Tyler dans les yeux. J’arrive pas à comprendre ce qu’il s’est passé plus tôt dans la soirée. À chaque fois qu’il regarde vers moi, je détourne le regard et parle avec quelqu’un comme si je ne l’avais pas vu.
Heureusement, la soirée se termine et nous rentrons, je vais chez Méa.
Arrivée chez elle, elle me rappelle que demain nous n’avons cours qu’au matin, jusqu’à midi.
C’est vraiment trop cool ce nouveau lycée !
Nous nous mettons en pyjama et nous nous démaquillons. Quand je vais devant le miroir pour me démaquiller, je vois du coin de l’œil que Méa me regarde avec un grand sourire.
— Quoi ? J’ai un truc sur moi ? demandé-je perplexe.
— Non, non.
— Bah quoi alors ?
Je commence à rire.
— Tu comptais me le dire quand ? réplique-t-elle.
Je ne comprends rien de ce qu’elle dit.
— Que je te dise quoi ? Tu m’expliques ? répondis-je.
— Que t’es carrément en crush sur Tyler ! Franchement, tu pensais que j’allais pas le voir ? Si oui, je suis vexée ! ajoute-t-elle.
— Pardon ? Attend quoi ? Mais t’es sérieuse là ? Depuis qu’il a failli m’écraser, je te dis que je ne l’aime pas du tout et toi tu penses que je suis en crush sur lui ? Sérieux, t’as pas entendu ce que j’ai dit tout à l’heure à « action ou vérité » ? essayé-je de répondre en gardant mon sang-froid et sans sourire.
— Bah si justement je t’ai bien écoutée et déjà là je pensais voir quelque chose dans tes yeux, mais ensuite quand il t’a embrassé tout s’est éclairci ! Vraiment, tu peux me le dire, vous êtes vraiment trop chou, et je suis sûr que t’as une chance avec lui ! Y a qu’à voir comment il te regarde, répond-elle avec enthousiasme.
— De quoi ? Pff, n’importe quoi là ! Mais euh… je suis sûre qu’il regarde toutes les filles avec qui il sort comme ça !
— Alors là pas du tout, crois-moi ! Tyler, je le connais depuis longtemps tu sais, et c’est vrai qu’il est sorti avec pas mal de filles, mais crois-moi, je ne l’ai jamais vu comme ça ! Aussi…
— Vulnérable ! l’interrompis-je.
C’est sorti tout seul de ma bouche, je voulais me taire, mais non ! Y a ce mot qui est sorti !
— Oui ! Exactement, vulnérable ! Ah, j’en étais sûre ! T’es en crush sur Tyler ! s’écrie-t-elle.
— Chuuut ! Tais-toi, j’ai pas envie qu’Octavia soit au courant !
— Oui désolée, mais oh, je suis trop contente, vous allez trop bien ensemble et puis c’est tellement romantique comme histoire !
— Romantique ? En quoi c’est romantique qu’il ait failli m’écraser ?
— Justement, le mec manque de renverser sa future âme sœur ! dit Méa avec de grands gestes.
Elle est un peu trop euphorique pour moi là.
— Bon, je suis super fatiguée là, alors on peut dormir s’il te plaît ? demandé-je doucement pour changer de sujet.
— Ouais ouais, mais tu ne t’en sortiras pas comme ça ! ajoute-t-elle en riant.
— Et on en parle de toi et Thomas aujourd’hui ? lancé-je en la regardant.
— OK, bonne nuit ! dit-elle.
Nous rigolons un instant puis je m’endors.
Le lendemain matin, Méa me réveille, et nous nous préparons, je regarde par la fenêtre pour voir quel temps il fait pour savoir comment m’habiller.
Il a l’air de faire très chaud, mais ça me va ! J’adore le soleil ! Du coup, je mets un short en jean, avec un top rouge et une chemise blanche que je laisse ouverte.
J’aime beaucoup les chemises !
Ensuite, nous descendons petit-déjeuner.
Je mange des céréales et Méa mange un pain au chocolat.
Pendant que je mange, j’ai l’impression que Méa me dévisage.
— Bon qu’est-ce qu’il y a cette fois ?
Je soupire en arrêtant de manger.
— La même chose qu’hier soir ! Tu te souviens, on avait pas fini notre conversation !
— C’est pas vrai ! Tu continues avec ça ! dis-je désespérée.
— Oui, et j’arrêterai pas avant de savoir si ce que tu as dit hier sur Tyler était vrai ou si t’as carrément menti ! Parce qu’à ce moment, j’ai vu un truc dans tes yeux et hier quand tu disais que tu ne ressentais rien pour lui, j’ai vu le même truc ! Donc je sais quand tu mens maintenant ! elle s’écrie avec un grand sourire.
Je réfléchis un moment. Je me demande si c’est une bonne idée de lui parler de ce qu’il s’est passé au lycée hier.
— OK… Alors, d’abord il faut que tu me promettes de ne jamais dire ça à qui que ce soit ! D’accord ? demandé-je.
— Euh ouais, mais pourquoi ? C’est quoi le truc ?
— Disons qu’hier Tyler m’a aidé pour quelque chose, et on va dire que je ne l’avais jamais vu comme ça, et il y avait comme une sorte de… Tension ! Et tu vois hier soir quand il m’a embrassé, il y a eu cette même tension !
— Attends, qu’est-ce qu’il s’est passé hier au lycée ?
— Rien, et de toute façon, c’est pas ça le sujet, répliqué-je.
Au final, je n’ai pas encore envie de parler de mes crises d’angoisses.
— D’accord, mais y a une tension entre vous ! Je le sais parce que moi aussi je l’ai ressentie, mais surtout je l’ai vue hier soir ! Sérieux, c’est carrément flagrant qu’il se passe un truc !
— Les filles vous allez être en retard ! nous coupe Octavia.
— Oui, on y va, répond Méa en prenant les clés de la voiture.
Nous arrivons sur le parking et je suis beaucoup moins stressée qu’hier, car aujourd’hui je sais exactement où aller et où retrouver les filles, si jamais je les perds encore.
Quand je descends de la voiture, je vois le fameux 4x4 gris qui a failli me renverser. Quand je vois Tyler descendre, j’ai le cœur qui s’emballe, et c’est comme si j’étais figée.
— Aria ? T’as vu ton beau prince ? me demande Méa en rigolant.
— Arrête ! Mais t’es taré ou quoi ? Tu veux que quelqu’un nous entende ou pire que Tyler nous entende !
— Quoi ? dit Tyler en s’approchant.
Et merde ! Je ne l’avais pas vu s’approcher de nous.
— Vous avez dit mon prénom ?
— Euh… Oui, je disais juste que je venais de voir le mec de la voiture grise qui avait failli me renverser !
J’essaye de paraître normale et surtout pas stresser.
— Ah ouais ? Encore sur cette histoire ? Je pensais pas t’avoir autant traumatisée.
Il sourit. Son sourire fait encore plus accélérer mon pouls.
— Eh bien, si, que veux-tu que je te dise ? Un mec qui arrive de nulle part et qui s’excuse même pas, forcément je ne peux pas passer à autre chose d’autant plus que ce mec est dans le même lycée que moi, et est en train de parler avec moi !
— Touché ! réplique-t-il en rigolant.
Il y a un silence et il me regarde dans les yeux. Ça me déstabilise.
— Bon ! Désolée, mais Méa et moi on doit aller en cours ! Bye ! dis-je très rapidement et avec des sourires nerveux.
On rentre dans les couloirs.
— Wah, alors là c’était hyper naturel comme conversation ! me dit Méa le sourire aux lèvres.
— Rohh, c’était si horrible que ça ? Ça se voyait que j’étais nerveuse ? dis-je les mains sur mon visage.
— Nonnn à peine ! Non, mais sans blague, je crois que Tyler n’a rien capté.
— Ouf !
La sonnerie retentit et nous allons en cours de physique. Heureusement cette fois-ci Tyler n’est pas dans ce cours, je m’assois donc à côté de Méa.
À la pause, je suis Méa et Tess qui rejoignent Jasmine et les gars.
— Salut les gars ! dis-je.
— Salut, bon du coup les filles, maintenant que vous êtes là, on pourrait peut-être se mettre d’accord sur où on va après-midi. Tient, Aria puisque t’es nouvelle c’est à toi de choisir ! me dit Alex.
Ils me regardent tous, mais je n’ai aucune idée de où on pourrait aller, étant donné que je viens d’arriver dans cette ville ! Mais je pense aux films américains et j’ai une idée !
— OK, cette aprèm, on va à la jetée et puis, pour le soir, on reste tranquille sur la plage à parler et se saouler pour d’autre, dis-je en regardant Scott.
Tout le monde acquiesce, on dirait qu’ils aiment assez bien mon idée ! Tant mieux, parce que je vois la jetée de Santa Monica partout, dans plein de films. Et j’ai beaucoup trop envie de la découvrir en vrai, parce que quand je suis arrivée, Méa n’a pas eu le temps de me faire découvrir beaucoup cette jetée.
La sonnerie coupe court à notre discussion et nous retournons en cours de sport cette fois-ci.
Après les cours, on se retrouve tous sur le parking du lycée.
— Bon alors, t’es prête Aria ? Tu vas voir, la jetée est incroyable ! dit Thomas.
— Oui, j’ai trop hâte, j’ai toujours rêvé d’aller là, la dernière fois je l’avais déjà trouvée incroyable, mais on a pas pu rester longtemps et en plus, je la vois partout sauf en vrai cette jetée !
— Allez, c’est parti !
Je monte dans la voiture de Méa, les garçons dans le 4x4 de Tyler et Jasmine va dans la voiture de Tess.
Nous arrivons sur le parking de la jetée, je suis beaucoup trop excitée, j’ai l’impression que c’est un rêve !
On sort tous des voitures, même si les gars sont déjà là, car Tyler a roulé super vite sur demande de Scott. Ça ne m’étonne même pas !
On arrive sur la jetée et là, c’est juste trop magnifique !
— Wow, c’est incroyable, c’est trop beau, et en plus y a un parc ici ? m’exclamé-je comme une enfant qui ouvre un cadeau. Je sais que j’étais déjà venue, mais je me souvenais pas que c’était si beau !
Je vois Tyler qui me regarde avec un sourire, comme s’il était content que je sois émerveillée, c’est très bizarre, mais je suis tellement absorbée par la beauté du paysage, Pacific Park et le nombre de personnes qu’il y a autour de nous que je ne lui prête pas attention.
— Oui et d’ailleurs, on ne va pas que le regarder ce parc, on va y aller ! s’écrie Tyler.
— Sérieux ? Je suis trop contente, c’est la meilleure journée de ma vie !
Ils rigolent parce que selon eux je suis légèrement trop enthousiaste, en même temps c’est logique, je suis à Los Angeles, à Santa Monica, sur la jetée !
Nous faisons quelques attractions, des montagnes russes, des attractions plus douces, et je prends même une barbe à papa. J’adore ces trucs ! Cette journée est vraiment incroyable !
Ça fait plus de quatre heures que nous y sommes, et nous décidons de rentrer chez nous pour pouvoir nous préparer pour la plage. J’ai encore plus hâte d’y aller. Sérieux, aller sur la plage, regarder le coucher de soleil, c’est tellement… Génial.
Quand je rentre chez moi, je monte directement dans ma chambre pour vite me préparer. J’ai le temps, mais j’ai envie de prendre une longue douche et de me préparer à l’aise.
Je sors de la douche, je me maquille, me coiffe, et m’habille avec une robe bleu ciel.
Ensuite, je vois par ma fenêtre la voiture de Méa en train de se garer.
Je descends et m’arrête dans le salon.
— Je sors avec mes potes, on va sur la plage ! Je vais peut-être dormir chez Méa, ça vous dérange ? demandé-je avec un regard mignon.
— Bon, non bien sûr que non, profitez bien ! me répond ma mère.
— Merci ! À plus !
Je sors et rentre dans la voiture de Méa.
— Wah ! T’es canon meuf ! Ta robe est magnifique et j’adore ton maquillage léger !
Je me maquille qu’avec de l’eye-liner, du mascara et un rouge à lèvres, car je n’aime pas trop sur moi les maquillages qui sont pas naturels.
— Tu vas tous les faire tomber, c’est sûr ! continue-t-elle.
— Arrête, j’y vais pas pour ça, j’y vais pour passer du bon temps avec vous, c’est tout !
Nous arrivons et la fête a déjà commencé.
Quand nous arrivons, je vois les garçons nous regarder trop bizarrement.
— Salut les gars ? Qu’est-ce qu’il y a ? demandé-je.
— W... Wow Aria, t’es trop belle ! dit Alex.
— Grave, t’es canon ! continue Scott avec un regard en coin.
— Ouais, vous êtes toutes les deux super jolies ! ajoute Thomas en fixant Méa.
Ils sont vraiment trop choux.
— Et toi Tyler, tu dis rien ? demande Scott avec un sourire narquois.
— Euh… si j’aime bien ta robe Aria.
J’aime bien ta robe ?! C’est tout ! Enfin évidemment, je ne me suis pas habillée pour lui, mais d’un autre côté tous les potes viennent de dire que j’étais jolie, et lui, il dit que ma robe est belle ?
Après ça, nous allons autour du feu sur la plage avec les autres. Je danse avec les filles et on fait les folles.
Tyler n’arrête pas d’embrasser des filles, ça fait seulement une heure qu’on est là, et il a déjà embrassé je ne sais pas combien de filles différentes.
— Eh Aria ? Ça te dérange pas que Tyler embrasse plein de filles ? me demande doucement Méa en voyant que je le regarde.
— Quoi ? Ah euh non, pourquoi ça m’embêterait, c’est vrai après tout on est pas ensemble donc il fait ce qu’il veut.
Ça, c’est ce que je dis, mais au fond de moi ça me fait mal à chaque nouveau baiser qu’il donne.
J’en ai tellement marre que je décide d’aller voir Scott qui boit.
— Scott, tu veux bien me préparer à boire s’il te plaît ?
— Avec grand plaisir !
Une fois préparé, il me le donne et je le bois cul sec. Et puis j’avoue que j’ai arrêté de compter, je suis tellement mal de voir Tyler s’intéressait à toutes ses filles, alors qu’à moi il a juste dit que ma robe était jolie.
Et puis de toute manière, j’ai envie de m’éclater ce soir !
Scott se rapproche de moi, mais je suis tellement saoule que je le laisse faire, je danse avec lui, je ris avec lui.
Quand Scott me prend par les hanches, Tyler arrive en courant.
— Non, mais arrête mec ! T’es taré ou quoi ? Tu vois pas qu’elle est bourrée !
— Oh ça va, lâche-nous, on s’éclate, regarde elle s’en fout, elle s’amuse avec moi, c’est tout !
— Tu rigoles j’espère, elle s’en rend pas compte, elle est saoule mec ! répète-t-il avec insistance. Pourquoi tu lui as servi tous ces verres ! T’es vraiment con ?!
— Calme-toi OK ? C’est elle qui m’a demandé de la servir d’accord ! hausse-t-il le ton.
— T’es complètement inconscient ou quoi ? continue-t-il le regard en colère.
— Tyler, ça va, c’est moi qui ai demandé ! Arrête, lâche-nous ! arrivé-je à balbutier.
— Alors là, pas question, je te lâcherais pas, surtout si c’est pour te laisser seule avec ce con ! C’est lui qui t’a foutu dans cet état !
D’un coup, je vois les poings de Tyler se serrer et je n’ai même pas le temps de réagir qu’il bondit sur Scott. Heureusement que mon frère n’est pas à cette fête parce que s’il m’avait vue dans cet état, il aurait aidé Tyler !
— Tyler ! Tyler, arrête ! Stop, t’es devenu fou ou quoi ! je m’efforce de crier.
Même si je suis saoule, c’est comme si à ce moment-là, je ne l’étais plus.
— Tyler s’il te plaît arrête ! Regarde-moi… Regarde-moi, arrête d’accord, c’est moi qui ai voulu boire. Tyler s’il te plaît, balbutié-je.
Très vite, l’effet se dissipe et je redeviens saoule.
Tyler me regarde, il fixe mes yeux comme il sait si bien le faire, je suis tellement bourrée que je n’y prête pas attention.
Je titube pour aller un peu plus loin, il me regarde m’en aller.
Puis je trébuche dans un caillou et je manque de tomber.
— Aria ! crie Tyler en me rattrapant.
Digne d’un film, mais encore une fois je n’y prête même pas attention, je me relève.
— Mais d’où il sort ce caillou ? Il était pas là avant ! Y a pas de cailloux sur une plage ! dis-je en regardant la plage avec de grands yeux.
Méa s’approche de nous en courant.
— Tyler qu’est-ce qu’il s’est passé avec Scott ? Et Aria ? Ça va ?
— On réglera ça plus tard, parce que là comme tu le vois non ça ne va pas, elle est complètement saoule, il faut la ramener chez elle.
— Non ! Chez moi, ses parents sont au courant qu’elle allait peut-être venir chez moi, il faudra juste les prévenir. On y va, on prend ma voiture !
J’entends à moitié ce qu’ils disent et d’un coup je sens le sol qui s’éloigne de mes pieds, je crois qu’on me porte, mais je n’en suis pas sûre. Puis tout devient flou.
Dans la voiture, je crois reconnaître la voix de Tyler qui me demande pourquoi je me suis mise dans cet état et qui essaye de me parler parce qu’il y a un gros silence.
Quand on arrive, j’ai l’impression qu’on me porte encore, ma vue est assez trouble, je ferme et rouvre les yeux plusieurs fois, mais ça ne change rien. J’entends des voix qui discutent. Celles de Méa et de Tyler, je crois.
— Faut qu’on lui fasse prendre une douche froide, ça va la dessaouler un minimum ! annonce Tyler.
— Ouais ! Tous à la douche ! m’exclamé-je.
— OK, mais ça tu me laisses gérer, je crois pas qu’elle apprécierait que tu la voies dans la douche, répond Méa à Tyler comme si elle ne m’avait pas entendu.
Tyler s’éloigne et je ne sais pas pourquoi, mais je lui dis avec une voix d’enfant :
— Oh Tyler, tu viens pas avec nous pour la douche !
Il a un petit rire, et Méa me chuchote de me taire en rigolant.
D’un coup, j’ai super froid.
— Ah, mais c’est froid ton truc ! je râle.
— Oui, c’est le principe d’une douche froide ! Désolée, mais tu verras t’iras déjà un peu mieux après !
Je sors ensuite de la douche et je mets un essuie autour de moi tellement j’ai froid. Méa revient de la chambre avec des habits. Un pull vert olive et un short.
— Tiens, mets ça, alors ça va mieux ?
— Merci… répondis-je gênée. Oui, je… cr…
D’un coup, j’ai envie de vomir, je retourne vite près des toilettes, Méa sur mes talons.
— Oh ! dégueu ! dit Tyler en rigolant.
— Arrête, c’est pas drôle, elle est mal là !
Il met mon bras autour de son épaule et m’emmène dans la chambre de Méa.
— Tiens Aria, bois de l’eau.
Je regarde le verre et Tyler, puis je le prends.
— Merci…
J’ai enfin retrouvé mes esprits, mais je commence à avoir mal à la tête.
— Bon, je crois que ça va aller maintenant, tu peux rentrer chez toi Tyler. Merci beaucoup de m’avoir aidée à la ramener, s’exclame Méa.
Tyler acquiesce et il s’en va. Heureusement parce que je suis beaucoup trop honteuse pour le regarder.