Un Viager - Sylvia Floriane - E-Book

Un Viager E-Book

Sylvia Floriane

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Beschreibung

Paul jeune aventurier revient au pays. Ses parents ne veulent pas le voir repartir. Mais comment faire pour le garder près d'eux.

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Seitenzahl: 71

Veröffentlichungsjahr: 2021

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UN VIAGER C’est le bouquet !Pièce en 3 actes

Acte I

Acte II

Acte III

PERSONNAGES

Par ordre d’entrée en scène

Charles, le père

Suzette, la mère

Paul, le fils

Madame de la Tour, la vieille dame

Valentine, la nièce

ACTE I

Décor: Paris, un living- room cossu.

Le rideau se lève sur Charles qui lit son journal, il est assis sur le canapé, c’est un bel homme, élégant, l’air sérieux, la cinquantaine bien sonnée, et sur Suzette, belle femme, joyeuse, élégante, elle aussi la cinquantaine.

Scène 1

Suzette, elle entre l’air toute guillerette.

Charles, J’ai une bonne nouvelle à t’annoncer, ton fils va enfin venir nous voir.

Charles, en posant son journal.

Tu veux dire notre fils.

Suzette

Oui, bien sûr, notre fils.

Charles, se levant.

C’est étrange, mais Paul est revenu d’Australie il y a maintenant déjà plus d’un mois, et pour lui qui bouge tout le temps, cela me semble une éternité. Ce n’est pas normal. Il y a comme une odeur de roussi dans l’air.

Suzette

Tu veux dire presque deux mois.

Charles

À quelques jours près.

Suzette

Oui Charles, tu as raison, quand Paul est en France il a toujours le feu aux fesses, et des fourmis dans les pattes.

Charles

Il va sûrement encore nous annoncer un nouveau départ pour aller vivre à l’autre bout du monde.

Suzette

Hélas ! Je le crains, j’en ai bien peur !

Charles

Il ne nous ressemble pas. Nous sommes si casaniers, nous aimons bien notre confort, notre routine !

Suzette

C’est le moins que l’on puisse dire, car nous n’avons jamais été plus loin que la frontière entre la France et l’Italie.

Charles

Si, tu ne t’en rappelles pas, nous sommes allés en Espagne, nous avons même poussé jusqu’à Barcelone avec un dictionnaire d’espagnol dans la poche, et pour en fin de compte, ne manger qu’une tortilla debout au comptoir d’un petit troquet de quartier.

Suzette

Et boire un verre de vin rouge du pays.

Charles Oui je m’en rappelle encore, ce vin c’était une vraie piquette. Suzette Mais nous l’avons tout de même bu sans même broncher.

Charles

Une autre fois, nous sommes allés jusqu’en Angleterre, où nous avons fait un aller-retour dans la même journée, en ferry de Calais à Douvres, car là-bas nous avons été accueillis par une telle purée de pois qu’elle nous a fait revenir le même jour.

Suzette

Oui, ce fog comme l’appellent si bien les anglais, il nous avait tant effrayés que nous avions décidé de revenir sur le champ.

Charles

Après avoir bu un thé bien chaud pour nous réchauffer.

Suzette

Je me souviens encore qu’au retour la mer était si agitée que j’ai eu un mal de mer terrible. J’étais si malade que j’ai cru rendre l’âme. Je voulais même me jeter par-dessus bord, et en finir avec la vie.

Charles

Heureusement que j’étais là pour te retenir par la peau du dos, sinon tu ne serais plus de ce monde, tu aurais été engloutie par les flots glacés de la Manche.

Suzette

Et toi tu étais frais comme un gardon, alors que moi j’étais à l’article de la mort. La nature est trop injuste, elle est vraiment mal faite. Nous ne sommes pas tous égaux devant le mal de mer.

Charles

Il y a déjà si longtemps !

Suzette

Comme le temps passe vite.

Charles

Oui, Paul n’était encore qu’un enfant.

Suzette

Aller jusqu’à Barcelone et à Douvres, c’est la porte à côté, en comparaison avec notre fils qui après avoir passé plusieurs mois au Canada, aux Etats-Unis, il est parti en Australie, à l’autre bout du monde. C’est à se demander si j’ai été une bonne mère pour lui, on dirait qu’il me fuit comme la peste. Pourtant, j’en ai passé des nuits blanches à le soigner quand il était malade, et aussi à le dorloter quand il en avait besoin. J’ai toujours été là pour partager ses joies et ses peines chaque fois qu’il faisait appel à moi.

Charles

Mais voyons Suzette, cela n’a rien à voir avec toi, ni même avec l’éducation que nous lui avons donnée.

Suzette

Alors dis-moi pourquoi il nous fuit.

Charles

Il ne nous fuit pas, il a seulement le goût de l’aventure.

Suzette

Il ne tient pourtant pas ça de nous !

Charles

Non, mais le goût de l’aventure c’est comme un virus, quand il vous prend, il ne vous lâche plus.

Suzette

Tu es bien philosophe ce matin.

Charles

Vu les circonstances j’essaie de l’être, car avec un oiseau pareil, il faut s’attendre à tout.

Suzette

J’espère qu’il va au moins rester avec nous pour déjeuner.

Charles

Ne prépare rien de spécial pour lui, s’il arrive pour le café, ce sera déjà bien, car il n’est jamais très pressé de nous voir.

Suzette

C’est vrai que nous ne l’avons pas encore vu depuis son retour d’Australie. Il nous a juste seulement envoyé quelques mots pour nous dire, je suis bien rentré, je suis à Paris.

Charles

Il n’a même pas pris le temps de nous parler des kangourous et des crocodiles.

Suzette

Ni même des koalas.

Charles

Tu as bien raison ma chère, ce tendre et cher Paul se fait désirer.

Suzette

Quand je pense qu’il a loué un studio au sixième étage, sans ascenseur, à quelques pas d’ici, alors qu’il a toujours sa chambre bien garnie et bien chauffée qui l’attend chez nous.

Charles

Un studio ! D’après ce que j’ai compris, il ne fait que 12 m2, et pour moi ce n’est pas un studio, mais une studette.

Suzette

Oui, presque une chambre de bonne.

Charles

Il n’a pas pu en louer une car il n’y en a plus, maintenant on les appelle des studettes.

Suzette

Oui, mais dans sa studette, d’après lui, elle y a une douche et des toilettes, alors que les chambres de bonnes n’avaient ni douche, ni toilettes, les sanitaires étaient sur le palier à partager avec les autres occupants du 6eme étage, et il fallait même faire la queue si on avait une envie trop pressante.

Charles, en soupirant.

Je suis impatient de savoir ce qu’il va nous annoncer, notre pigeon voyageur.

Suzette

Peut-être qu’il nous réserve une bonne surprise.

Charles, ironique.

Une bonne surprise de sa part j’en doute fort !

Suzette

Oui, tu as bien raison, car avec lui, il ne faut pas croire aux miracles.

Charles, en soupirant.

Hélas, malheureusement !

Suzette

Mais peut-être qu’il nous a ramené dans ses bagages une belle australienne.

Charles

Si c’est le cas, j’espère qu’elle parlera au moins un peu le français.

Suzette

Moi aussi, car je n’ai plus ouvert un livre d’anglais depuis que j’ai passé le Bac, et que j’ai raté d’ailleurs.

Charles

Tu l’as raté 3 fois.

Suzette

Oui, mais en ce temps là, on ne le donnait pas, il fallait le mériter. Il n’y avait pas presque 100% de reçus comme aujourd’hui, mais seulement 50%, et l’autre moitié devait le repasser l’année suivante. Le Bac avait de la valeur. Il ouvrait des portes, et ce n’est plus le cas, maintenant il faut un Bac + 2, ou + 4, ou plus encore.

Charles

Le passer 3 fois sans l’obtenir, ça fait quand même beaucoup !

Suzette

À vrai dire, les maths n’étaient pas mon fort et l’anglais non plus d’ailleurs, car pour moi, l’Angleterre c’était le brouillard, et pour apprendre ce maudit anglais il fallait traverser la Manche, passer une année au pair dans ce pays brumeux, cela voulait dire de dormir dans un lit glacé avec des chaussettes, sans une bouillotte, dans une chambre minuscule, non chauffée, sans même un petit radiateur dans un coin, et en grelottant toute la nuit.

Charles

Oui bien sûr, c’est bien connu que l’on n’apprend pas une langue étrangère dans les manuels scolaires, mais en séjournant dans le pays.

Suzette

Alors que Paul, son anglais doit être parfait après tous ses longs séjours en pays anglophones.

Charles