Une histoire II - Jany Ferrant - E-Book

Une histoire II E-Book

Jany Ferrant

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Beschreibung

Deux scènes distinctes, en apparence sans lien, pourraient dissimuler un mystère intrigant. D'un côté, une journée de célébration marquant 25 ans de mariage, des proches réunis, tout semble idyllique. Pourtant, derrière ce tableau de bonheur, se cache peut-être un sombre secret. De l'autre côté, un accident tragique, une chute dans les escaliers, une perte de connaissance suivie d'un coma prolongé. Ces événements pourraient bien avoir des conséquences inattendues. Les deux scènes pourraient-elles être liées par un mystère qui attend d'être dévoilé ?

À PROPOS DE L'AUTRICE

Écrivain polyglotte, Jany Ferrant nous revient avec le deuxième opus de la saga "Une histoire", une aventure littéraire qui a débuté depuis 2021.

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Seitenzahl: 294

Veröffentlichungsjahr: 2024

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Jany Ferrant

Une histoire II

Un rêve, vrai ou faux ?

Roman

© Lys Bleu Éditions – Jany Ferrant

ISBN : 979-10-422-1246-9

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Juste deux mots, pour commencer

Mes chères lectrices, mes chers lecteurs, de nouveau ensemble, pour une nouvelle aventure. J’espère que vous avez apprécié ma première histoire, pleine d’émotions et de rebondissements, où se mêlent scènes de guerre et d’amour pour la famille. J’espère aussi que vous vous êtes fait une idée, en lisant l’histoire. Est-ce que j’avais raconté toute la vérité ? Ou, est-ce que c’était tout un mensonge ? Ou alors est-ce que c’est un mélange des deux ? Alors prêt pour une nouvelle aventure, gardez le même rythme, car c’est à vous de dire si c’est une histoire vraie, ou si c’est toute mon invention, dans tous les cas se sera pour rendre cette aventure plus excitante pour vous. Mon souhait est que cette nouvelle histoire vous plaise aussi. À vous de juger. Avec toutes les affections du Sergent-chef 56xxx.

Introduction

Comme d’habitude ce n’est pas nécessaire de vous donner mon nom et mon prénom. Jusqu’à ce jour, cela a été changé trop de fois et en tout cas j’ai choisi de ne pas les révéler pour protéger ma famille. Pour commencer, je vous explique rapidement qui je suis et ce que j’ai fait jusqu’à présent. Je suis un ancien militaire, mon père aussi était un militaire et c’est avec lui que j’ai grandi après que ma mère nous a quittés quand j’avais 10 ans. Mon père, lui, est mort quand j’avais 20 ans. L’histoire de ma vie et l’aventure de ma carrière commencent quand j’étais embouché dans mon pays en Italie dans la « Guardia di Finanza », il y a de nombreuses années. La « G. F. » est un organe de police italienne qui s’occupe des finances publiques, des contrôles dans les frontières, aux aéroports et aux ports maritimes. Un jour, des criminels, trafiquants de drogue, à qui j’avais saisi une grande quantité de drogue, m’ont tendu un piège qui a complètement bouleversé ma vie. Je devais finir en prison pour meurtre et tentative de viol qui, en réalité, n’avaient jamais eu lieu. La fille, prétendue être violée, dira quelques mois plus tard à la police, qu’elle s’était mise d’accord avec les trafiquants de drogue pour me tendre un piège. Car en prison se trouvaient les copains des trafiquants de drogue qui m’attendait pour me tuer. Pour leur échapper et rester vivant, j’ai dû suivre les conseils d’un ami, qui m’a demandé de rejoindre le seul endroit où il n’était pas possible de me trouver : la Légion étrangère. La même nuit, je suis allé à son siège à Aubagne. Après quelques jours d’entraînement à Castelnaudary, j’ai choisi de signer le contrat avec le 2e régiment étranger parachutiste, le 2REP à Calvi en Corse. Notre aventure a duré cinq ans, pendant lesquelles j’ai réalisé des opérations importantes : la prise d’otage à Djibouti, des opérations au Tchad et au Mali. La plus terrible de toutes c’est quand j’ai sauté en à Kolwezi. Cependant, la chose la plus importante dans ma vie a été de rencontrer Francesca, une jeune fille qui avait été enceinte et abandonnée de son fiancé. Mais le jour de notre rencontre, sa fille Lisa était déjà née et avait déjà quatre ans. En pratique, c’est Lisa qui m’a adopté. Après ma dernière opération, j’étais rentré blessé, Francesca, n’ayant pas de nouvelles de moi plus tôt, avait passé des jours d’angoisse, et à mon retour elle m’a fait jurer de ne plus signer d’autres contrats militaires ni avec le 2REP ni avec d’autres régiments. Elle m’avait dit :

— Je ne peux pas être inquiet chaque fois que tu pars pour une opération de guerre. En attendant que quelqu’un un jour ou l’autre, vienne me dire que tu es mort. Je veux que tu sois un mari, pour moi et un père pour ma fille, toujours à nos côtés.

Le discours a été très clair, donc j’ai quitté la Légion étrangère. Pendant ma relation avec Francesca, un garçon que nous avons nommé André est né. Dès que mon contrat avec le 2REP est arrivé à son terme, mon capitaine m’a directement proposé de le suivre, à Collioure dans le Roussillon, pour m’embaucher chez le CNEC (centre national entraînement commando), où j’ai tout d’abord obtenu mon brevet d’instructeur, et celui de moniteur ensuite. Il faudra préciser que Francesca était en principe contre, mais après avoir été rassurée par mes amis elle finit par céder, tout en me faisant promettre de ne jamais accepter de participer à une opération de guerre. Mon ancien chef Victor lui avait dit :

— Rassurez-vous, Francesca, le CNEC est comme une école militaire, il doit entraîner des militaires qui partiront pour des opérations, mais exceptionnellement, il n’ira pas.

Mais ce qu’elle ne savait pas, c’est que, être embauché chez le CNEC signifie faire partie du 11e régiment du CHOC d’élite des services secrets. Une fois là-bas, j’ai reconnu celui qui allait être mon futur chef, Monsieur Marcus de Saint Xelude plus connu sur le nom de MX, directeur d’une section du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage), qui avait fondé la cellule clandestine « Foudre ».

— J’ai besoin de vous comme tireur d’élite, je vois que vous avez eu 19,80 sur 20.

Lorsqu’il me l’avait dit, j’avais demandé à Francesca de m’épouser, et j’avais besoin de faux papiers, car j’étais toujours recherché en Italie, je répondis :

— Et moi, j’ai besoin des nouveaux papiers pour me marier, faites comme vous voulez, mais les conditions pour m’embaucher chez vous, sont des nouveaux papiers, inventez ce vous voulez, mais donnez-moi des papiers françaises, un certificat de naissance, des certificats écoliers, un permis de conduire et je signerai votre contrat.

Donc après la Légion étrangère, j’ai changé une autre fois de nom et prénom. Avec la cellule « Foudre », je participe à des opérations sur le territoire et à l’étrange, sans rien dire à Francesca, pour elle, j’étais embauchée officiellement par le CNEC et par la douane. La plus éclatante opération où j’ai participé, était celle nommée « Vent de Paix », une tentative de coup d’État, ici en France, avec quelques militaires et quelques politiciens, qui s’est terminé avec succès à notre faveur. Huit ans plus tard, j’ai terminé mon contrat avec lui, et je n’ai plus signé des contrats militaires. Francesca et moi avons ouvert un restaurant, et après, un bar. Mais durant ces années où j’étais embauché à la section « foudre », je me suis fait des ennemis, surtout les deux putschistes, le général Delmon et le colonel Armonz, qui avaient réussi à échapper à la justice et qui avaient essayé de me tuer, sans réussir. Pour cette raison, MX avait simulé ma mort et celle de Francesca. Après l’attaque, que nous avons reçue, ma femme et moi, par le fils du Russe, comme je l’ai déjà expliqué plus haut, Victor, mon ancien chef à Calvi et à Collioure, avait immédiatement pris contact avec MX, qui a rapidement envoyé 2 de mes anciens camarades de la section « foudre », pour nous protéger. Ensuite, 6 autres camarades pour être plus sûr que rien ne se passerait. Pendant cette période, les deux militaires « golpiste », le général Delmon et le colonel Armonz ont réussi à savoir que j’étais encore en vie. Cela signifiait donc j’étais un grand danger pour eux, et ils ont informé notre agresseur que nous n’étions pas morts et que nous étions pris en charge à l’hôpital de l’armée de Marseille. Plus tard, vu qu’il avait encore essayé de nous éliminer, et que le danger était encore présent, Victor et MX avaient pensé à simuler à nouveau ma mort et celle de Francesca. En accord avec le chirurgien, qui nous a soignés, ils nous avaient emmenés, en secret, dans une clinique privée, puis ils avaient organisé les fausses funérailles et la crémation. Personne n’était au courant de cette manœuvre, pas même mes enfants Lisa et André, mais à qui Victor avait alors tout raconté, quelques mois plus tard. Francesca et moi sommes restés 2 mois hospitalisés dans cette clinique, avant de commencer la rééducation. En janvier 2002, Victor est venu nous voir et m’a expliqué que les deux militaires qui avaient approuvé le coup d’État avaient disparu et que personne ne savait où ils se cachaient, il n’était donc plus sûr de rentrer chez nous. Deux jours plus tard, MX est venue aussi nous voir, et il m’avait conseillé de retourner en Italie.

— En Italie, personne ne viendra vous chercher, vous et votre épouse, tant que vous aurez tous vos papiers, vos noms français, il sera très difficile de vous trouver. Il serait plus prudent de rester loin de la France quelques années, pour que tout le monde puisse vous oublier. Nous sommes toujours en alerte et à la recherche de ces deux là. Après cela, si vous le souhaitez, vous pourriez retourner en France avec vos vrais documents italienne, et Francesca avec ses papiers français au nom de sa famille. Vu que la question de votre culpabilité avec la justice italienne est résolue, si vous le voulez, cherchez-vous un emploi, ou prenez votre retraite.

Après ce discours, Francesca commença à poser des questions, que MX s’efforça à répondre. Bref, deux ans plus tard, nous sommes retournés en France, moi avec mes papiers italiens, et Francesca avec ses originaux Corses. Nous avons acheté une maison, dans le sud de la France, dans un village de la région Languedoc-Roussillon, où rien ne manque, un centre commercial a un kilomètre, des boutiques en centre-ville, une maison médicale, bars et restaurants, bref tout qui est nécessaire et vital pour les habitants. Nous avons recommencé une nouvelle vie, nous avons de nouveaux amis, personne n’a jamais posé de questions sur notre passé et surtout sur ma nationalité. Francesca est encore choquée, à cause de ce qui s’est passé en 2001. Elle veut des réponses, les explications données par MX ne sont pas suffisantes pour elle. Je lui ai encore presque tout expliqué, mais elle restait convaincue que je ne lui avais pas dit toute la vérité. Une chose reste certaine, c’est que dans ma vie, il y a eu des secrets qui ne peuvent être révélés à personne, comme avait dit MX. Dès que ces deux ans sont passés, nous sommes rentrés en France et de nouveau avec un nouveau nom et prénom, une nouvelle identité et donc une nouvelle vie. C’était un nouveau départ, Francesca est toujours à mes côtés, cette fois plus proche. Elle a cessé de me poser des questions, mais elle m’a mis sous surveillance.

— C’est la troisième fois que nous changeons de vie, cette fois, ce sera la dernière.

Donc, mes chères lectrices et mes chers lecteurs, après cette introduction nécessaire sur ma vie, je peux enfin commencer à raconter ma nouvelle histoire.

Première partie

Bonjour la retraite

Cette histoire commence, quand nous sommes retournés en France. En fin 2001 nous avons été déclarés morts, à cause de l’attaque contre Francesca et moi. Raison pour laquelle, nous sommes partis en l’Italie, où nous sommes restés 2 ans. Bien que nos papiers soient restés valides avec les anciens noms à notre retour en France en début 2004, nous avons quand même perdu tous nos biens. Il sera très compliqué d’expliquer comment j’ai pu remonter la pente, surtout avec nos assurances et nos pensions bloquées. C’est grâce à des amis qu’on a réussi à surmonter tout ça. Ces anciens amis, qui m’ont permis de mettre à jour certains documents. Documents vrais ou faux, ce pas la peine de le dire, et c’est pour cette raison que je ne m’attarde pas sur les manières ou sur les noms des personnes impliquées. André versait chaque mois sur mon nouveau compte bancaire une somme d’argent, dont il obtenait grâce aux ventes du bar et de la maison. Lisa et Mike se sont séparés, elle est retournée travailler en Italie, à l’aquarium de Gênes. Pour des raisons de sécurité, même comme elle porte encore le nom de sa mère, elle ne nous rendait pas visite, tout au contraire, c’est nous qui lui rendons visite trois fois par an ! André est devenu ingénier aéronautique et il vit à Toulouse, il porte mon ancien nom, sachant que selon tout le monde, je suis mort, alors il ne court plus de danger. Il vient chez nous de temps à temps, quand son travail le lui permet, tous les deux ou trois mois. Quant à Victor et Robert, mes deux supérieurs et mes plus grands amis quand j’étais embouché dans l’armé sans oublier MX, mon ancien chef du « Section Foudre », je n’ai plus de leurs nouvelles. C’est dur, d’être à la retraite à 58 ans, surtout pour quelqu’un comme moi, qui ai passé une partie de sa vie sous haute tension, toujours prête, tant physiquement que mentalement à réagir. Un petit potager n’est pas suffisant pour me faire retrouver la pleine forme. En plus avec tous les nouveaux amis que nous nous sommes faits dans ce beau village, nous sommes régulièrement invités à déjeuner ou à dîner tous les week-ends comme si c’était des jours des fêtes. Ce style de vie ne facilitera pas ma remise en forme, alors, je ne pouvais plus avoir ni la force physique ni les motivations que j’avais à 25/30 ans. D’ailleurs, je me suis rendu compte, mais c’est souvent difficile de décliner l’invitation d’un ami sans pour autant l’offenser. Ici au sud l’amitié, la vraie amitié est sacrée, chose que j’ai comprise si tôt, et cela m’a vraiment touché, à part le fait que je ne peux pas leur dire toute la vérité sur mon passé. Deux ans après, je me suis rendu compte qu’avec tous ces moments de fête, j’ai commencé à prendre du poids, l’agilité n’est plus ce qu’elle était avant, la seule chose à faire c’est de recommencer à faire du sport. Aussi pour ne plus à entendre les sermons quotidiens de Fancesca. Tous les jours au déjeuner et au dîner, c’est la même galère que je ne parviens plus à supporter  :

— Regarde comment tu es devenu, il faut que tu te mettes au régime… Où est passé le jeune athlète que j’ai rencontré il y a 25 ans ?

— Tu as bien dit il y a 25 ans, mais tu as pris quelques kilos toi aussi, donc ne me fais pas la morale. Pour le régime, on doit le faire tous les deux.

Mais l’histoire que je veux raconter ne concerne pas mon corps ou ma vie de jeune retraité, mais ce qui s’est passé le jour de l’anniversaire de mon mariage, le six juin 2006. Francesca et moi célébrons en ce jour nos vingt-cinq ans de mariage. C’était un peu étrange, vu que nous vivions avec nos nouvelles identités, et que celles-ci ne prennent pas en compte notre mariage de l’époque, mais comme nous l’ont dit les enfants, on sait que votre histoire de mariage dure depuis 25 ans, les papiers ne sont que des formalités administratives, ce qui est plus important est ce que vous avez choisi de faire. Pour cette journée spéciale, nous avons invité nos six nouveaux amis, des amis, avec qui nous avons une relation très spéciale, ce sont ceux à qui nous faisons le plus confiance. Avec eux on peut se retrouver pour une ballade ou pour un dîne. Ils n’ont jamais posé de questions sur notre vie et ça, c’est la première règle pour avoir une bonne relation d’amitié avec nous. En principe nos enfants n’étaient pas d’accord, ils avaient peur de devoir expliquer des choses sur leur vie, mais nous les avons rassurés sur la discrétion, cependant, ils se méfient quand même, et après avoir rencontré les trois couples, ils ont compris qu’il n’y avait pas de dangers ni pour nous ni pour eux, personne n’a posé des questions. La fête a commencé au petit matin à l’église, mais pas officiellement (je vous rappelle que nous avons de nouveau papier, et le mariage était fait avec les vieux papiers) et avec ça nous n’avons pas prévenu le curé, mais j’avais plutôt raconté une excuse :

— Monsieur le curé, nous sommes étrangers, mais résidents dans ce village, nous sommes mariés depuis 25 ans, aujourd’hui c’est notre anniversaire, donc nous vous demandons de bénir notre mariage.

Il m’a posé deux questions :

— Vous êtes mariée à l’église ? Vous avez avec vous l’acte de mariage ?

— Oui, nous sommes mariées à l’église, mais en qui concerne les papiers, ils ne sont pas encore arrivés, vous comprenez, on vient de l’Italie.

Un petit mensonge pour faire la fête, mais le curé continue de dire :

— Ce n’est pas nécessaire je vous crois sur parole, à la fin de la messe vous aurez votre bénédiction.

***

Une fois la cérémonie terminée à l’église, la fête s’est poursuivie au restaurant, et à un certain moment du repas, c’est notre fils André qui prend la parole :

— Papa, maman, en ce jour de joie, Lisa et moi voulons vous remercier, pour tout ce que vous avez fait pour nous. Pour moi, dans mon souvenir, je me vois il y a 25 ans comme si c’était hier, un petit garçon terrible, de 8 ans, qui rêvait de ne plus aller à l’école, mais qu’aujourd’hui, grâce à vous deux, 25 ans après, j’ai un travail que j’aime faire, une vie que j’aime, merci encore de m’avoir aidé à changer mon caractère, sans votre volonté de me forcer à étudier, sans vous, je n’aurais certainement jamais réussi. Merci encore.

C’est Lisa qui veut dire quelque chose :

— Papa, maman, ce n’est pas nécessaire de vous expliquer, ce que je ressens pour vous deux, en particulier pour toi papa, mon amour pour toi il est devenu plus fort, le jour où j’ai découvert que tu n’es pas mon père biologique, ce matin dans le garage, tu te rappelles, tu étais seul à regarder de vieilles photos de toi, de moi, de maman et tu m’as tout expliqué, avec ta douceur, avec ton calme, me faisant comprendre que la vie n’est pas exactement comme on la voudrait, mais qu’on a la possibilité de la changer, et de pouvoir la vivre en toute sérénité. Je t’aime papa. Et toi, maman, que dire, tu étais toujours présente, toutes les fois que j’avais besoin de toi, toutes les fois que j’étais toute seule, loin de vous, dans des moments de tristesse, seulement le fait de sentir ta voix au téléphone me soulageait, me donnait l’envie de continuer la vie que j’ai choisie. Je t’aime aussi toi. Pour vous remercier de tous les efforts que vous avez faits pour nous, pendant toutes ces années, André et moi avons pensé de vous faire un cadeau, tenez c’est dans cette enveloppe.

Francesca et moi les yeux presque pleins de larmes prend l’enveloppe que lui a tendu Lisa, mais avant de l’ouvrir elle se propose de dire deux mots :

— Mes enfants, je suis émue par les mots que vous avez prononcés. Pendant toutes ces années, votre père et moi avons essayé de vous donner le meilleur de nos possibilités, à tout les deux, le courage d’affronter votre vie au maximum. Nous vous avons donné la ligne de conduite de la vie et nous vous avons demandé de toujours respecter tous ceux que vous rencontreriez. À présent, de parler, sinon je risque pleurer. C’est mieux que j’ouvre cette enveloppe pour découvrir votre cadeau.

À l’intérieur il y avait deux tickets d’avion et une réservation dans un hôtel. Un voyage de rêve, deux semaines de vacances, 15 jours comme nous ne l’avons jamais fait, du 09/05 au 24/05 en Polynésie française, et précisément à Tahiti, c’est la folie, un cadeau si merveilleux, nos enfants ont voulu nous l’offrir, pour tous les efforts que nous avons faits pour eux. Francesca a vu ça, il ne sait que dire. Après un moment d’étonnement, la seule chose qu’il arrive à dire est :

— Vous êtes fous mes enfants, très fous, mais merci.

Le jour suivant, Francesca a commencé à faire les valises. Et c’est quelque chose d’énervant chez elle, du genre à demander si on prend deux ou trois valises, toujours des questions sur le choix de ce qu’on va porter, toujours à demander mon opinion :

— Qu’en penses-tu si je porte cette robe, à ton avis ce n’est pas trop classique, et ça, et encore ça, allez, donnez-moi des conseils.

— Le seul conseil que je te donne est de laisser l’une deux valises, une seul pour toi te suffit, pour moi

c’est simple que je mette tout dans mon grand sac, 4 tee-shirts, 4 bermudas, 2 chemises, des slips et c’est tout, je suis prête à partir.

— Et voilà, tout est simple pour toi. Mais tu te rends compte où nous allons, c’est un hôtel 5 étoiles, il aura là la crème du service, et tu veux que nous ayons des vêtements normaux, un demi-regard leur suffira pour comprendre qui nous sommes, pour une fois j’ai envie de jouer le rôle d’une femme du monde.

— Les femmes du monde voyagent avec une petite valise, quand elles ont besoin de quelque chose elles l’achètent.

Imaginez-vous, une journée comme ça. Au final m’a donné raison, en faisant de grand sacrifice, elle a déposé dans sa valise seulement le quart de ce qu’elle avait prévu.

Le lendemain après-midi Lise et André nous ont accompagnés à l’aéroport de Toulouse, où un avion nous a emmenés à Paris, pour prendre le vol Paris-Papeete, avec escale pour mettre du carburant à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe. Départ le 8/6 à 23 h 50 (heure de Paris) arrive le 9/6 a 10 h 50 (heure de Papeete, entre Paris et Tahiti il y a 12 h de fuseau horaire) total du vol vers 23 heures.

— Bon voyage et amusez-vous, on se voit au retour.

Notre deuxième voyage de noces va commencer, dans l’attente qu’elle soit un rêve, mais quelques jours plus tard deviendra un cauchemar.

***

À la sortie de l’avion, une bouffée d’air chaud et humide nous enveloppe, après avoir passé près d’une journée dans un environnement pressant et climatisé, c’est la moindre des choses qui nous attend. En moins d’une seconde, mon t-shirt était mouillé de sueur, Francesca ne semble pas mal à l’aise, elle est fraîche comme une rose. Après avoir terminé les formalités d’atterrissage, dans le hall d’arrivée de l’aéroport, nous remarquons un homme avec un panneau, sur lequel est écrit le nom de l’hôtel. C’était le chauffeur, qui est venu nous chercher, il prend nos bagages et il nous dirige vers sa voiture privée, qui nous transportera à l’hôtel, qui est situé au bord de la mer, dans la baie de Matavai, sur la côte est. Le centre de Papeete est à 7 km, environ de 10 à 15 minutes de trajet. L’aéroport se situe à 13 km, et en 20 minutes du trajet, nous sommes arrivés. L’édifice est énorme, il est formé des 91 chambres et suites, qui sont réparties dans 4 bâtiments de 5 étages donnant sur un magnifique jardin tropical. 23 chambres de luxe avec une vue sur l’océan de 35 m² ; 26 chambres de luxe avec une vue sur le jardin de 30 m² avec bain à remous, dont 6 premiums ; 27 suites de 73 m², dont 11 suites premium ; 14 duplex premium de 73 m² et 1 suite premium de 2 chambres. Ils sont tous meublés dans un style contemporain, la nôtre est luxueuse avec une vue sur l’océan, un luxe jamais vu auparavant, cela a dû coûter une fortune à nos enfants. Je dis à Francesca :

— Je suis étonné de tout ce luxe, mais tant que nous sommes ici on profitera. On dînera au son des vagues ce soir dans le beau restaurant de l’hôtel.

Mais j’ai vu qu’elle avait un souci et me dit :

— J’espère que tout se passera bien, je me sens embarrassée nous n’avons pas l’habitude à ces luxes.

— Relaxe-toi, on regardera les autres et on fera comme eux. Nous payons comme tous les autres vacanciers, nous avons le même droit, et au final si je n’ai pas de chemise signée, je m’en fous, l’important est de se comporter avec respect et politesse, dans tous les cas je demanderai au directeur quels sont les habitudes et les comportements à adopter dans l’hôtel.

— C’est très bien, alors tu te rends compte immédiatement que nous ne sommes jamais sortis de la maison. Laisse tomber, nous allons faire comme tu l’as dit avant, nous regarderons les autres et nous nous comporterons en conséquence.

Arrivée à l’hôtel, le directeur appelle l’un de ces employés pour venir prendre nos valises, et les ramener à la chambre, avant qu’il ne parte et vu que je n’ai pas encore de la monnaie locale, je lui donne une billette de 10 € environs 2500franc local, le salaire moyen des ouvriers dans cet hôtel est de 18 000 francs, les serveurs gagnent 22 000 francs, les cuisiniers 25 000 francs. Alors 10 € ce que je lui ai donné, c’est un bon pourboire, je le vois grâce à son sourire. On finira de déballer plus tard, maintenant on doit descendre, pour la réservation. Dans le hall d’un collègue qui nous conduise à la réception où nous attend le directeur de l’hôtel.

— Bienvenu madame et monsieur, j’ai besoin de votre passeport, vous pourrez le récupérer plus tard, vous avez déjà la carte magnétique pour ouvrir la porte de la chambre, gardez-la toujours. Vu que c’est la première fois que vous venez chez nous, je vous explique tout très rapidement ; les règles de chez nous sont très simples, mais strictes et claires, dans la salle à dîner, dans le bar à l’intérieur de notre hôtel, et dans le hall, le maillot de bain ou les serviettes autour de la ceinture sont interdits, vous comprenez bien, par le respect pour les autres. L’entrée et la sortie pour faire des va-et-vient à la plage ou à la piscine, c’est par l’autre porte, qui est au fond de ce couloir, cela vous mènera directement à la plage ou à la piscine, ou aux escaliers qui montent dans les chambres, sans passer par la réception et la salle à manger. La seule chose que je vous demande c’est de ne pas oublier de confirmer tous les matins à la réception, votre présence au dîner. Pour ce soir vous comptez rester chez nous ?

— Oui, bien sûr.

— Le petit déjeuner est servi à partir de 7 h jusqu’à 10 h. Autre chose, les boissons et les apéritifs sont servis et consumés au bar, ou en terrasse si vous voulez, le bar reste ouvert 24 h sur 24h.Le dîner est servi à partir de 20 h, pour le déjeuner, notre restaurant est fermé, mais si vous le souhaitez, au bord de la piscine, il y a un bar qui sert des sandwichs et des boisons toute la journée, sinon, pensez à réserver la navette qui vous portera en ville, il y en a un toutes les heures, où il y a de magnifiques restaurants qui font de la bonne cuisine locale. Pour toutes vos questions, si vous n’avez pas quelqu’un, vous pouvez toujours me le demande.

— Excusez-moi, monsieur le directeur, j’ai une question un peu délicate à poser, comment on doit s’habiller pour le dîner, comme vous avez notée nous ne sommes pas habitués à ce luxe et ne voulons pas embarrasser les autres clients, ou nuire à votre hôtel.

Avec gentillesse et professionnalisme, il me répond :

— Pas de problème monsieur, pour ce qui concerne la question, que vous avez posée, il n’y a pas d’obligation, habillez-vous comme vous souhaitez, ici chacun s’habille à son propre style, toujours avec décor bien sûr. Je vous souhaite un bon séjour, madame et monsieur.

— Encore une question, je besoin d’argent local, en ville il y a des guichets ?

— Si vous voulez ici chez nous on peut le faire, sinon en ville il y a beaucoup des banques, en tout cas, les cartes bleues sont acceptées dans toutes les boutiques de l’île.

Après avoir terminé cette discussion, on remonte dans la chambre, où nous trouvons, sur la table du bureau une grande corbeille de fruits, il y a aussi des fleurs partout, tout était fait pendant que nous étions en bas à discuter avec le directeur, mais la première chose dont j’ai besoin est une douche, j’en peux plus, mes vêtements sont collés de sueur sur ma peau, puis nous penserons au déjeuner ensuite. Terminer de me rafraîchir, c’est son tour à elle de se doucher, et une fois terminé, je dis à Francesca :

— Tu as entendu, chacun s’habille comme il veut, le plus important c’est le comportement, comme je disais à propos de l’éducation et du respect. Si tu veux, on peut aller à la piscine tout de suite, nager un peu puis manger quelque chose au bar et une fois terminer de déjeuner, on peut aller à la plage.

— Jolie proposition, on commence à profiter des vacances sans perdre du temps.

Le premier jour passe vite, à 18 h, le soleil se couche et le soir arrive, alors que nous étions encore allongés sur la plage de sable fin et noir, il faut rentrer, prendre une douche et se changer pour le dîner.

Alors, robe longue et large pour Francesca, bermuda blanc et tee-shirt bleu pour moi, on espère ne pas être gêné, vu le niveau de l’hôtel, mais une fois qu’on entre dans le restaurant on se rend compte que le directeur avait raison, les autres clients sont tous habillés comme nous, les hommes sont en bermuda où pantalon long, les femmes sont en veste courte ou longue, quelques-unes en pantalon, mais pas d’exhibition de richesse, pas des regards étranges, ils sont tous a notre niveau, donc pas de gêne.

— Tu as vu, mon amour, nous sommes comme les autres, bienvenu chez les riches, où presque, pourquoi avoir leur comportement à table, je pense que tant qu’ils sont ici, ils sont comme nous, ils font un voyage magnifique une fois dans la vie, et stop.

Poisson, crustacé, fruits de mer, à buffet et à volonté, c’est le dîner préféré de Francesca, pour les deux premiers soirs, l’assaut aux assiettes de la poissonnerie est garanti, faites toujours à la même manier que les autres, bien sûr. Le matin du troisième jour, nous prenons la navette pour nous rendre au centre-ville, à l’hôtel, ils nous ont expliqué qu’aujourd’hui c’est un jour de marché régional, ce qu’adore Francesca, moi pas assez, je suis plutôt allergique à toute cette foule. Entre touristes et locaux, tout le monde est là, et avec la foule des gents qui pousse à droit et à gauche c’est un problème de pouvoir tout voir tranquillement, et avec cette chaleur, à chaque fois que quelqu’un te bouscule, ta chemise, trempée de sueur, te colle au corps, une sensation qui m’a toujours dérangé. Pendant que nous regardons l’artisanat, quelqu’un nous appelle, c’est une couple de personnes âgées qui nous font des gestes avec les mains, ce qui nous surprend d’ailleurs, puisque nous ne les connaissons pas, nous nous approchons des deux, pour entendre ce qu’ils veulent, l’homme avec gentillesse nous demande :

— Bonjours madame et monsieur, excusez-moi si je vous dérange, mais on se connaît, je me rappelle de vous, vous êtes les anciens propriétaires du restaurant le bistrot et du bar sur la promenade, dans un village du sud de la France. Nous sommes venus dîner chez vous quelquefois, et après, quand vous l’avez vendu pour acheter le bar, nous sommes venus certains matins pour prendre le petit déjeuner, mais la dernière fois, il y a quelque temps, c’était fermé. Nous sommes retournés, il y a trois ans, pensant vous trouver, mais il y avait un autre propriétaire dans le bar, malheureusement on s’est tout de suite rendu compte que l’endroit n’était plus le même, il n’était pas agréable, donc nous avons posé des questions sur vous et ils nous ont dit que vous étiez mort, mais c’était certainement une blague vu que vous êtes tous les deux vivants.

En quelques secondes, sans respirer, il nous a raconté notre ancienne vie. On doit réagir vite, Francesca est la première :

— Excusez-moi monsieur, mais peut-être qu’il y a un malentendu, nous n’avons jamais eu de restaurant ou de bar, vous nous confondez avec quelqu’un d’autre !

— Êtes-vous sûr ? De vous, je ne me souviens pas de vous avoir vue, mais votre mari ressemble beaucoup au propriétaire du bar.

Cette fois c’est moi qui parle :

— Désolé pour vous madame et monsieur, mais comme ma femme vous a déjà expliqué nous n’avons jamais travaillé dans la restauration, et en plus nous n’avons jamais vécu dans le sud de la France elle est Corse et moi je suis Italienne.

Heureusement pour nous, sa femme intervient, le prend par un bras et lui dit :

— Mais tu ne vois pas que ce monsieur est plus gros, le patron du bar était maigre, et puis tu n’as pas compris ce qu’il t’a dit qu’il n’est pas français, n’est-ce pas vrai monsieur ?

— Oui madame, je suis d’origine italienne, et pour répondre à votre mari, je suis sur, pourquoi, si j’avais eu un restaurant ou un bar, je devrais m’en souvenir, donc la réponse est non. Avant de prendre ma retraite, j’ai toujours travaillé en Italie, j’étais directeur d’une société agroalimentaire, et ma femme s’est occupée de nos deux enfants.

Le vieil homme, se gratte la tête et après il nous dit :

— Désolé, de vous avoir dérangés, j’avais tort, ma femme a raison, regardant bien, vous ne lui ressemblez pas beaucoup, vous êtes plus gros que l’autre, l’autre était français, et vous non, je suis désolé de vous avoir dérangé, mais la ressemblance est frappante.

— Pas de problème, ça arrive parfois de trouver des similitudes avec quelqu’un d’autre, le monde est plein de sosies, passez une bonne journée.

Nous avons laissé le couple âgé à leurs affaires, notre promenade continue, mais j’ai vu que Francesca était inquiète.

— Ça ne va pas ? Quelque chose te dérange ? lui demandé-je.

— Mais il est possible que nous ne puissions pas être en paix, nous sommes à l’autre bout du monde, et quelqu’un nous a reconnus.

— Calme-toi mon amour, personne ne nous a reconnus, le vieil homme le pensait, mais as-tu entendu ce que sa femme lui dit « ce pas lui, l’autre était plus mince ». Et il s’est finalement rendu compte qu’il s’était trompé en personne, allez profite de la marche.

— J’espère que tu as raison, car je suis fatiguée d’être toujours en danger et de commencer une autre vie.

— Mais quel danger, au maximum c’est deux vieux clients qui nous ont reconnus, c’est tout, regarde-le, tu le trouves dangereux ce vieil homme ? Moi non, alors arrête de voir le danger par tout, soit relaxe et continuons cette souffrance.

— Oui, c’est mieux, lasser tombé ce discours, de quelle souffrance tu parles ?

— Rien, laisse tomber comme tu as dite.