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Inspiré de faits réels survenus au début des années 1980, "Une ombre au crépuscule" livre un portrait glaçant d’un des criminels les plus redoutés du XX siècle. Ce roman noir s’attache à retracer les sombres agissements d’un prédateur implacable, ciblant de jeunes femmes aussi séduisantes que vulnérables, croisées au hasard de son parcours meurtrier. Au fil de ces pages, l’auteur dissèque la mécanique d’une folie meurtrière, dévoilant les profondeurs insondables de l’âme humaine. Ce récit, à la frontière de l’indicible, interpelle autant qu’il fascine.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Renato Letizia a trouvé refuge dans l’écriture après un événement marquant qui a profondément bouleversé sa vie. Auteur de quatre romans et d’une biographie, "Une ombre au crépuscule" est son sixième ouvrage.
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Seitenzahl: 433
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Renato Letizia
Une ombre au crépuscule
© Lys Bleu Éditions – Renato Letizia
ISBN : 979-10-422-5867-2
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Il est à signaler que certaines scènes transcrites dans des détails très explicites pourraient éventuellement choquer les âmes sensibles. Susceptibles d’être fragilisés, il est donc préconisé de ne pas laisser ce livre entre les mains de mineurs ou d’adultes non avertis…
C’est à l’orée des années 1980 que durant de longs mois, un épisode tragique alimenta la chronique d’une ville provinciale située aux confins de l’Europe. Décrite comme un lieu paisible, Salsberg est une cité scandinave d’environ cinquante mille habitants. Positionnée entre mer et forêts nordiques, cette ville est un pôle d’activités et de loisirs où il y fait bon vivre.
Fait inimaginable en ce lieu, c’est à l’aube d’une journée de fin d’été que ses habitants se réveillèrent aux échos d’une nouvelle terrifiante. Prises dans la spirale d’un cyclone aux effets dévastateurs, les âmes de cette ville supposèrent avoir fait un mauvais rêve. Battant le pavé, des crieurs de rue et vendeurs de journaux répandirent aussitôt la nouvelle. Dès que les premiers éléments parvinrent à la police, la presse écrite, radios et médias télé se mirent aussitôt en effervescence. Émettant flashs sur flashs, les infos tinrent en haleine bon nombre d’auditeurs et téléspectateurs sitôt l’information connue. Fait sans précédent, les âmes de cette ville moyenne du Nordland découvrirent qu’au sein de la population, vivait un monstre…
S’inscrivant sur la liste des plus terribles serial killers du vingtième siècle, un triste individu prit pour cible de jeunes et jolies jeunes femmes qui eurent la malchance de le croiser sur sa route. Marquant à tout jamais les esprits, celui que l’on nomma « le Boucher de Salsberg » se forgea une réputation qui eut la particularité de s’étendre bien au-delà des frontières. Tenant à l’époque tout un peuple en émoi, les agissements de cet homme marquèrent les esprits d’un bon nombre d’experts en criminologie. Sujet d’échange occasionnel, il passionne les générations actuelles et continuera probablement à intriguer celles du futur…
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Tiré de faits réels, ce thriller a pour objectif de rapporter des actes basés sur une série de meurtres à caractère sexuel. Pays où la criminalité était encore faible, ces meurtres que l’on qualifia d’épouvantables modifièrent les habitudes des habitants de la ville de Salsberg et de ses environs. Tout aussi dramatiques les uns que les autres, ces épisodes sordides mobilisèrent pendant près d’un an la presse, ainsi que les médias audio et télévisuels suédois. Se succédant durant une période relativement courte, les meurtres commis par cet individu alertèrent les rédactions de l’ensemble des pays nordiques. Il ne fallut que très peu de temps pour voir surgir dans cette petite ville autrefois sereine, une horde impressionnante de journalistes assistés de leurs binômes équipés d’appareils photos les plus performants de l’époque. Sautant sur la moindre occasion de se procurer un témoignage parfois douteux, volant çà et là des clichés pris à la hâte lors d’investigations policières, certains spéculèrent sur d’hypothétiques scénarii. D’autres, moins scrupuleux, propagèrent de fausses nouvelles dans le seul objectif de faire vendre du papier…
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À la suite des divers témoignages et recherches dans les archives de l’époque, cet ouvrage dont quelques passages ont été romancés et certains personnages créés, relate l’histoire réelle de l’un des plus grands criminels de ce siècle dernier. S’ingéniant à semer la terreur autour de lui, les horreurs qu’on lui attribua furent assimilées à des actes de barbarie. Bien évidemment, d’autres tueurs en série vivant sur les cinq continents alimentèrent la chronique judiciaire à divers degrés sur l’échelle de la monstruosité. Tout comme ce triste personnage, plusieurs d’entre eux défièrent avec autant d’arrogance les autorités de leurs pays respectifs.
Il est à noter que certains de ces hommes aux troubles de la personnalité, restent les plus célèbres dans la mémoire collective, tels que Landru, Jack l’éventreur, et à la même époque de l’autre côté de l’Atlantique le charismatique Ted Bundy dont les actes présentaient quelques similitudes avec le Boucher de Salsberg, qui d’ailleurs n’eut rien à envier dans le domaine du vice et de la cruauté à un Gary Ridgway, auteur à lui seul de 49 assassinats ou encore à BTK et John Wayne Gacy…
Menant l’enquête sans système informatique ou croisement de données, les policiers durent faire preuve de patience et d’humilité avant de mettre un terme aux exactions de ce criminel hors du commun.
Il est à noter qu’à cette époque les tests d’ADN n’existant pas, c’est privé de cette arme essentielle de nos jours que les hommes chargés de l’enquête luttèrent de longs mois contre un ennemi insaisissable. Diabolique, rusé, doté d’une intelligence hors norme, l’instigateur de ces assassinats se joua de ses poursuivants avec une telle audace, qu’il en rajouta au point de les narguer. Par considération pour les familles des victimes, l’environnement où se produisirent ces drames a été délibérément modifié, ainsi que le patronyme des principaux personnages. La plupart de scènes de crimes relatées dans cet ouvrage ont été décrites avec un maximum de détails, parfois crus. Mais il est à noter que l’auteur s’est épisodiquement autorisé à en modifier le synopsis. Conséquence d’un événement nouveau, l’épilogue de cette affaire n’est peut-être pas tout à fait terminé, que ce soit dans l’imagination de l’auteur ou dans la réalité. Bien calés dans vos moelleux fauteuils, vous êtes invités à découvrir un ouvrage inédit dont le scénario perfide est digne du Marquis de Sade et de Machiavel réunis…
Nous sommes le 15 septembre 1978, un dimanche d’automne…
Événement peu courant en Suède, une forte chaleur inhabituelle fait les affaires des bars et restaurants de la coquette et paisible ville de Salsberg. Conséquence de ce phénomène rare en cette saison, une tiédeur persistante offre aux tee-shirts et jupes courtes l’occasion de faire de la résistance. Nul ne s’en plaindra car ce doux climat fait le bonheur de la population. Bénéficiant allégrement de cette longue période estivale, les habitants de Salsberg ne s’en lassent pas…
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La moiteur aidant, des couples légitimes ou adultérins émoustillés par l’ambiance frivole des interminables journées boréales ont pris pour habitude de se donner rendez-vous dans des endroits retirés censés protéger l’essentiel de leur intimité. Entourés de collines, ces sites discrets ont la particularité d’émerger au cœur d’une dense végétation. Théâtre propice aux ébats en tous genres, cet environnement est prisé pour son semblant de calme, ainsi que son ambiance et son confort champêtre apprécié des amoureux en mal d’émotions fortes. Utilisant divers moyens de fortune, de nombreux amants n’hésitent pas à s’y rendre, bien souvent à pied ou à vélo, quelquefois en binôme sur une moto…
Nanti d’un épais tapis de verdure, le sol moelleux des prairies mitoyennes offre aux partenaires du jour de douces et agréables sensations. D’occasionnels soupirants probablement moins romantiques s’y rendent en voiture. Se protégeant ainsi des regards indiscrets, cette opportunité leur permet de s’adonner à des petits jeux coquins. Rassurant, sécurisant, l’environnement offre la possibilité d’accéder rapidement à des coins supposés être tranquilles. Revers de la médaille, il s’avère être aussi le terrain privilégié d’incongrus voyeurs, qui, plus ou moins discrètement, se mettent à l’affût dans l’objectif évident d’épier des couples s’imaginant être seuls. Pour le commun des mortels, c’est un spectacle que l’on vient voir seul ou bien à deux, quelquefois en bande pour en rire un peu. Jusque-là rien d’anormal, si ce n’est que ce lieu à la particularité de faire parler de lui concernant des banalités ayant pour sujet des histoires de sexe. Havre de paix durant des décennies, cette ville n’a en tout et pour tout enregistré que d’infimes épisodes susceptibles d’alimenter les rubriques journalistiques. Les faits divers qui s’y produisirent à cette époque défrayèrent fort rarement la chronique. Plus anodins les uns que les autres, seuls quelques incidents routiniers fournirent matière à enflammer les quotidiens locaux. Environnement où il fait bon vivre, Salsberg bénéficie d’un cadre exceptionnel. Paradis des chasseurs, Eldorado pour pêcheurs et amoureux de la nature, cette contrée aux ondes apaisantes a souvent fait le bonheur des adeptes de la Dolce vita, mais pour combien de temps encore…
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Au cours d’une matinée anodine, le pire vint à se produire. Un événement sans précédent va soudainement affoler les téléscripteurs locaux et nationaux. Les radios, télévisions et autres médias vont s’empresser de tenir en haleine leurs lecteurs, auditeurs et téléspectateurs. Depuis, c’est l’effervescence dans la plupart des rédactions s’apprêtant à diffuser la nouvelle. Les éditoriaux s’activent à imprimer leurs journaux. Peaufinant leur première page, certains n’omettent pas d’y associer quelques éléments racoleurs. Le journal local s’intitulant La nouvelle de Salsberg, titre à la Une :
Découverte dans les méandres du bois d’amour, d’un cadavre horriblement mutilé.
L’article accrocheur a pour vocation d’affoler les lecteurs du journal.
Dans la proche banlieue de Salsberg, un psychopathe a commis, qui plus est, paraphé, un crime d’une rare violence. C’est en arpentant les chemins d’un bois environnant, pour y débusquer du gibier, qu’un chasseur a fait la macabre découverte.
S’adonnant à son activité dominicale, l’homme a buté accidentellement sur le cadavre dénudé d’une jeune femme dont le corps a été atrocement mutilé. D’après les premiers témoignages, ses organes génitaux auraient été découpés et vraisemblablement récupérés par l’auteur de cet acte !
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La ville venant tout juste de se réveiller, les habitants de Salsberg et de sa région apprennent la stupéfiante nouvelle en allumant machinalement leurs postes radio. Désireux d’en savoir plus, bon nombre d’entre eux se précipitent chez leurs dépositaires habituels ou dans les kiosques à journaux de la ville. La vente du quotidien local explosant ce matin-là, c’est à la vitesse de l’éclair qu’une accumulation de folles rumeurs se propage. Alimentant la conversation d’une pléiade de spécialistes en matière de mauvaises nouvelles, cet assassinat procure l’occasion aux lecteurs de donner libre cours à leur imagination. Commis par un être démoniaque, ce crime a mis en émoi la population, qui, habituellement impassible, n’a jamais vécu un événement aussi dramatique au sein de sa communauté. Dès la prise d’antenne du journal de treize heures, les chaînes de télévision s’empressent de couvrir le sordide fait divers. La plupart diffusent sans interruption un nombre incalculable de flashs ayant trait à l’affaire. Plus alarmants les uns que les autres, les commentaires des journalistes ont pour effet immédiat de créer au cœur de la population, un état de psychose…
Le lendemain matin, une lettre anonyme va de suite mettre le feu aux rédactions de la télévision suédoise. Affolant les téléscripteurs des journaux locaux et nationaux, c’est par presse et médias interposés que l’auteur de ce courrier laconique semble vouloir prendre un malin plaisir à jouer avec les nerfs de la police et du procureur du Roi. Côté journalistes, les plus imaginatifs profiteront de ce fait divers hors du commun, pour échafauder divers scénarii susceptibles de tenir en haleine les habitants de cette ville…
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En s’attribuant la paternité de ce crime, l’effet de surprise recherché par son initiateur a finalement été obtenu. Paraphant son méfait sous le pseudonyme de « Cerbère666 », chiffre du diable et de l’Apocalypse, l’auteur présumé de ce meurtre a probablement l’intention de donner une suite à son récital. Machiavélique, pervers, l’individu promet l’enfer à quiconque osera l’affronter. Par des détails s’avérant troublants, il s’ingénie à brouiller les pistes sans omettre au passage de narguer les autorités judiciaires du pays, qui, très réactives, sont venues en nombre renforcer les effectifs de la police locale. Suscitant un vif émoi, en particulier auprès des habitués du lieu-dit « le bois d’amour », cet assassinat va bouleverser leur quotidien. Fait s’avérant inquiétant, le petit ami de la jeune fille retrouvée morte n’a plus donné signe de vie. Soupçonné par les enquêteurs d’être impliqué dans cette tragédie, Sigvard Cärlsonn est activement recherché…
Venant tout juste de fêter ses dix-huit ans, la victime, dont le corps découvert a été horriblement mutilé, se prénomme Inga. Estimée par sa famille et les membres de son entourage, cette jeune femme n’était gratifiée d’aucun passé sulfureux. En l’état actuel, son assassinat et la disparition mystérieuse de son compagnon suscitent un tas d’interrogations. La nouvelle se répandant comme une traînée de poudre, les âmes peuplant cette ville se réveillent abasourdies. Au cœur de cette cité débonnaire, la course à l’information va bon train. Lieu où jadis il faisait bon s’y poser, une page de son histoire vient d’être tournée. Une semaine venant de s’écouler, les policiers habilités à mener l’enquête n’ont toujours pas le moindre indice à se mettre sous la dent. Les habitants de la ville et des environs s’en inquiétant, la « Vox populi » ne tardera pas à se faire entendre…
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En l’état actuel, aucun élément nouveau ne permet d’orienter les enquêteurs sur la piste d’un potentiel suspect. Pour donner suite à l’autopsie de la jeune fille, les empreintes retrouvées sur son corps et dans l’environnement où a eu lieu le crime n’ont vraisemblablement pas été jugées exploitables. L’enquête de voisinage n’ayant apporté aucun élément nouveau, Salsberg vit de ce fait dans l’angoisse. Recherché par toutes les polices du pays, le compagnon de la victime reste en l’état actuel le principal suspect dans cette affaire. Son non-retour dans sa famille fait l’objet d’importants déploiements de forces sur le terrain. La volatilisation de ce jeune garçon ayant monopolisé l’attention des policiers, la justice tient à ne négliger aucune autre piste. Naviguant à vue, élaborant divers scénarii, les enquêteurs s’évertuent à ne rien laisser au hasard. Investiguant sur d’autres éventualités, ils attribuent la lettre au véritable tueur, néanmoins, ils n’écartent pas la piste d’un être malsain un tant soit peu déséquilibré, qui pourrait avoir sauté sur l’occasion pour passer de l’ombre à la lumière…
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Malgré un soutien inconditionnel envers sa justice, une majorité de la population a le sentiment que le crime dont a été victime cette jeune femme ne sera sans doute jamais élucidé. Les résultats de l’enquête n’aboutissant sur aucun élément sérieux, cette situation a pour effet d’exaspérer les familles frappées par ce drame. Désireuses d’en savoir plus, elles s’apprêtent à demander des comptes aux autorités judiciaires restées jusqu’à présent discrètes sur le sujet. Leur emboîtant le pas, le mutisme des policiers a pour effet de faire réagir les journalistes et observateurs. La supposée disparition dans la nature du principal suspect demeurant un mystère, les enquêteurs se sont intéressés aux conversations téléphoniques de la famille, ainsi qu’à celles de leurs proches amis. Le compte bancaire du présumé suspect étant resté muet, les recherches n’ont finalement abouti que sur de vagues allégations. Côté policier, le constat est amer car l’enquête demeure à son point de départ…
***
Représentant la police criminelle de Salsberg, le commissaire Lanzmann, qui fut nommé dès le début de l’affaire par le procureur du Roi pour ses qualités d’homme d’expérience, semble avoir mis l’index sur des détails intéressants. Ce n’est qu’après avoir disséqué point par point les indices initialement recueillis par ses hommes, que le commissaire Lanzman refuse de faire de trop hâtives conclusions. Reprenant un par un chaque élément du dossier, il a l’intime conviction d’avoir fait fausse route concernant le petit ami de la victime. Reconnu pour sa bonne analyse et sa perspicacité, le policier privilégie la piste du double meurtre. Selon son avis, l’individu recherché ne devrait pas être considéré comme l’unique suspect dans cette affaire. La première hypothèse n’étant plus la principale voie à suivre, c’est face à la presse et aux divers médias du pays que le policier s’apprête à donner sa version des faits. L’interview se déroulant dans une salle bondée située dans une aile du commissariat, les flashs crépitent de toutes parts. Lorsque le commissaire Lanzmann pénètre dans la pièce, son calme froid et nonchalant stoppe instantanément le brouhaha ambiant causé par les journalistes présents et quelque peu curieux. Traversant la salle sereinement, juché sur une estrade de fortune, le policier se rapproche du pupitre sur lequel ont été installés des micros. D’un naturel flegmatique, c’est accompagné du procureur que le commissaire s’adresse à la foule de reporters en leur demandant de bien vouloir faire silence. Prenant la parole d’une voix grave imposant le respect, le policier balaye la salle du regard. Prêt à en découdre avec la presse, il expose la chronologie des faits puis s’étend sur le manque d’indices tangibles :
« Sur la scène du crime, nous n’avons pas découvert d’éléments susceptibles de nous orienter sur la piste d’un présumé coupable. Passé par inadvertance dans diverses mains, l’analyse du document rédigé par Cerbère n’a rien donné, d’où mon profond mécontentement. Néanmoins, sachez que nous ne négligeons et ne négligerons rien concernant cette affaire. Afin de ne pas ralentir la procédure en cours, je m’adresse tout particulièrement aux médias à qui je demande de bien vouloir me contacter immédiatement à la moindre manifestation de la part d’un quelconque auteur de courrier. L’individu qui s’est attribué la paternité de ce crime reste en l’état actuel le principal suspect dans cette affaire. Néanmoins, la piste du petit ami de la victime ne doit pas être totalement écartée. »
Un silence glacial tombe sur l’assistance…
Intérieurement, Lanzmann se réjouit de son petit effet, démontrant ainsi qu’il est résolument présent sur cette affaire, qu’il tient à mener de main de maître. Puis, souhaitant apaiser les esprits, c’est sur un ton monocorde qu’il se dit prêt à répondre aux représentants des médias…
Plus pertinentes les unes que les autres, les questions fusent. Précis dans ses réponses, le commissaire Lanzmann démontre aux personnes présentes qu’il maîtrise à la perfection les éléments constituant ce dossier. Promettant de ne pas utiliser la langue de bois, il leur assure pouvoir émettre en temps réel les informations résultant de ses investigations. Une jeune femme se lève au beau milieu de la salle pour interpeller le policier. Elle se saisit d’un micro circulant dans l’assistance composée en majorité de journalistes de la presse écrite, de la radio, ainsi que quelques représentants de la télévision suédoise.
Ses questions sont les suivantes :
« Quelles motivations auraient poussé le compagnon de la victime à commettre un tel acte ? N’ayant apparemment d’après mes recherches aucun passé de maniaque sexuel, dans quel but aurait-il violé, puis horriblement mutilé sa petite amie ? »
« Si ce jeune homme avait eu l’intention de la tuer, pourquoi l’aurait-il fait sachant qu’un bon nombre de témoins affirment l’avoir vu quitter un bar du centre-ville à ses côtés ? »
Immédiatement, un bourdonnement de voix s’élève dans le public car chacun parle à son voisin. Souhaitant rester maître de la situation, libre de toutes notes écrites, Lanzmann lève ses deux mains en demandant de faire un peu de silence dans la salle. Le ton grave, il leur répond :
« J’ai effectivement le sentiment que ce garçon devrait être écarté de la liste des suspects capables de commettre une telle abomination, car il s’avère en effet que les mutilations portées sur le corps d’Inga ne sont pas l’œuvre d’un débutant, mais plutôt celle d’un maniaque rodé à cet exercice. Ce qui m’incite à croire que le jeune Sigvard n’est sans doute pas l’auteur de ce crime. »
Pesant ses mots, sûr de leur effet, il enchaîne :
« C’est sans doute le hasard qui a mis l’assassin sur la route de ces deux jeunes gens. L’enquête de proximité ainsi que les nombreux témoignages recueillis nous portent à croire que ce crime a peu de chance d’être l’œuvre du petit ami de la victime, même si nous conservons à l’esprit que cette hypothèse ne peut pas être totalement écartée. »
Marquant une pause, Lanzmann laisse les journalistes prendre des notes, puis il reprend la parole :
« Concernant l’enquête, il est désormais temps de l’orienter sur la piste d’un rôdeur sexuellement détraqué. Un voyeur, qui d’après mon sentiment passe ses nuits à l’affût des couples d’amoureux venus rechercher l’intimité en ce lieu. Selon mon opinion, il est peu vraisemblable que le jeune Sigvard se soit évaporé dans la nature sans laisser la moindre trace, sachant que le fugitif aurait sans doute pris contact avec des membres de sa famille ou d’autres personnes de son entourage. »
Des murmures parcourent la salle.
« Comment pouvez-vous être aussi affirmatif dans vos propos ? » lance une voix venant de l’assemblée.
Lanzmann réplique :
« Aucun mouvement bancaire n’ayant été opéré sur son compte, de quoi pourrait-il vivre ? Où pourrait-il se cacher, si ce n’est chez un ami, qui se rendrait dès lors complice de ce meurtre dépassant l’imagination ? »
Un silence parcourant l’auditoire, le commissaire reprend :
« Des perquisitions chez ses proches nous ayant démontré que le jeune Sigvard n’avait aucun antécédent le liant de près ou de loin à des activités perverses ou amorales, nous ferions assurément fausse route si nous nous obstinions à lui accorder la paternité de ce crime ».
Au cœur de la nuée de journalistes, un homme s’exclame :
« Mais alors, qui se cache derrière ce mystérieux “Cerbère666’’, s’accusant du meurtre de cette jeune femme ? Quel intérêt aurait-il de se jouer de la police, en vous défiant par voie de presse ? »
Lanzmann n’a pas le temps de répondre qu’aussitôt une autre voix s’élève, déclenchant dans l’assistance une clameur assourdissante :
« Ne détenant aucune piste sérieuse concernant l’auteur de cette missive, monsieur le commissaire, votre inefficacité sème le doute au sein de la population ! »
Désireuse de jeter de l’huile sur le feu, une autre personne l’interpelle :
« N’ayant à ce jour aucune information sur l’assassin de la jeune Inga, notre police brille par son incompétence ! »
Acquiesçant, le commissaire Lanzmann reste impassible dans un premier temps. Soudain et de manière inattendue, il tape du poing sur le pupitre en reprenant aussitôt la parole sur un ton ferme et rigoureux :
« S’il vous plaît, dit-il, serait-ce possible d’obtenir un peu de calme dans l’assistance ? »
Tentant un coup de bluff, Lanzmann se veut réconfortant :
« La police ne souhaitant pas révéler des éléments recueillis lors des premières investigations, sachez que nous sommes effectivement sur une piste. Vous comprendrez que pour les besoins de l’enquête il est encore trop tôt pour tirer de trop hâtives conclusions ! »
Lanzmann profite d’une courte accalmie pour apaiser les tensions, puis se lance dans une allocution prémonitoire :
« Ayant éprouvé du plaisir à massacrer la jeune femme, il est à prévoir que le détraqué qui a commis cette horreur recommencera dès qu’une occasion se représentera ! D’après le rapport du légiste, le tueur est un fétichiste pervers avide de sang. Sans être devin, il est fort probable que le meurtrier de cette jeune femme a exécuté le petit ami de la victime avant de faire disparaître son corps… »
Suspendus aux lèvres du commissaire Lanzmann, les journalistes noircissent fébrilement leurs calepins.
Souhaitant écourter le débat, le policier ajoute :
« L’auteur de la fameuse lettre anonyme envoyée aux médias de la région nous a donné des détails que lui seul pouvait connaître. »
Puis, le souffle résigné, semblant réfléchir, le commissaire Lanzman conclut par ces mots :
« Je m’engage à vous tenir informé à chaque étape de l’enquête, car je partage à juste titre l’inquiétude de la population. »
Invitant le public à se diriger vers la sortie, le policier déserte son pupitre et traverse aussitôt la salle d’un pas décidé. Interloqués par cette nouvelle leur affirmant qu’un suspect autre que le jeune Sigvard Cärlsonn erre en toute liberté dans la ville, les journalistes se préparent à échafauder diverses intrigues. Rassemblés par petits groupes sur le parvis du Commissariat, certains font le point en échangeant leurs notes. Dans une ambiance où chuchotement et commentaires vont bon train, les représentants des médias et autres badauds s’évanouissent peu à peu dans les rues de la ville. Parfois tendue, l’ambiance fébrile au sein de l’assistance a fourni aux membres de la presse de quoi alimenter la « Une » de leurs éditos. L’existence d’un mystérieux criminel, dont on ne sait s’il frappera de nouveau, fait éminemment débat. Provoquant le trouble, ce fait divers n’a pas pour vocation de rasséréner les citoyens du Norrland…
***
Ayant la réputation d’être un homme consciencieux, obstiné, connu pour ne rien céder, le Commissaire Lanzmann se doit de faire avancer l’enquête avant que la situation ne devienne ingérable. Faisant pression sur lui, ses supérieurs le somment de mettre rapidement un visage sur le responsable de ce massacre. Pendant ce temps, les hypothèses se sont affinées. Se remémorant les éléments en sa possession, le Commissaire Lanzmann s’étant enfermé dans son bureau fait un cours récapitulatif de la chronologie des faits. Préalablement, il supposait que Sigvard, le petit ami de la victime s’était rendu coupable de ce meurtre avec l’intention de l’attribuer à un déséquilibré sexuel. Concernant le courrier anonyme que reçurent l’ensemble des médias radios et télés, ce papier pouvait être l’œuvre d’un mauvais plaisant, un individu qui se serait attribué la paternité de ce crime pour de se donner de l’importance. Ayant depuis réorienté ses recherches, le commissaire Lanzmann a la certitude d’avoir affaire à un homme particulièrement intelligent, un être diabolique qui n’est sans doute pas près de s’arrêter en si bon chemin. Prenant un malin plaisir à jouer avec la police, ce psychopathe à tendance schizophrénique veut à l’évidence se donner de l’importance en semant la panique au sein de la population. Ce meurtre odieux n’étant probablement pas l’œuvre du jeune amant de la jeune femme devenu soudainement fou, mais plutôt celui d’un être démoniaque sortie des entrailles de la Terre, Lanzman suppose que ce criminel n’en est probablement pas à son premier coup d’essai. N’en étant qu’à ses balbutiements, cette affaire va probablement noircir le quotidien de ce commissaire durant d’interminables journées et, qui sait, durant de très longs mois…
***
Trois semaines plus tard…
Paraissant atteinte d’une amnésie passagère, la population de cette petite métropole nordique ne semble plus vouloir s’inquiéter à la suite de ce sordide fait divers. La panique ayant finalement laissé place au soulagement, les citadins reprennent comme à l’accoutumée leurs immuables rituels. Sans doute pressés de reprendre l’essentiel de leurs activités, la plupart d’entre eux ne font plus cas des règles élémentaires de sécurité. Bonne nouvelle pour les amoureux, ces derniers investissent de nouveau les petits recoins ombragés donnant accès aux chemins tranquilles des collines environnantes. La douceur automnale faisant toujours de la résistance, l’été indien offre à la population de Salsberg des moments de bonheur privilégiés. La température, exceptionnellement clémente en cette saison, pousse les habitants à déserter massivement leurs lieux de résidence. Les plus casaniers ont le choix de faire terrasse sur les trottoirs des nombreux bars et autres établissements de ce type pour y boire un verre entre amis. D’autres, que ce soit seul ou en famille, flânent dans les rues de la ville où saltimbanques et musiciens font don de leurs talents…
Il est 21 heures…
Accoudé sur le zinc d’un café du centre-ville noir de monde, un charmant jeune homme fait une cour pressante à une demoiselle paraissant être sa partenaire du moment. De petits flirts agrémentés de caresses sensuelles les prédisposent à de futures et langoureuses étreintes. Les effets secondaires d’une chaleur ambiante donnant un air magique à la nuit scintillante de mille étoiles, en commun accord les tourtereaux expriment leur désir d’aller un peu plus loin. Attirés l’un vers l’autre, ils s’éclipsent le temps de s’isoler du regard fallacieux d’honnêtes clients. Répondant au joli prénom d’Hannah, la jeune femme sort du café au bras de son soupirant dont le véhicule est stationné tout près de là. Se prénommant Mats, il invite la belle à prendre place sur le siège passager. Machinalement, Hannah relève sa mini-jupe pour plus de confort. Ce geste à l’avantage de laisser apparaître ses jolies jambes finement musclées. Épanouie, heureuse, la jeune femme se rapproche tout naturellement de son amoureux, qui, aussitôt, enclenche le démarreur de sa rutilante Golf de couleur noire. Un tour de clé et le moteur GTI de la sportive laisse imaginer sa puissance…
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L’incontournable « Bois d’amour » étant inscrit au programme, Mats s’engage sur une petite route étroite et relativement sinueuse. Quelques minutes plus tard, il s’engouffre dans une impasse presque totalement envahie par la végétation. Un petit coin tranquille s’avère être l’endroit idéal pour s’adonner à d’incontournables ébats. Pour nos deux amoureux, il offre l’avantage d’être seuls au monde. Jetant un regard tendre à Hannah, Mats coupe le contact de son véhicule et entame sans s’attarder les préliminaires. De gentils petits flirts et caresses font aussitôt grimper la température ambiante. Lèvres et mains s’effleurant timidement s’ensuivent de doux et langoureux câlins laissant présager la suite…
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Malgré une certaine ouverture d’esprit naissante due aux prémices de la liberté sexuelle prônée par le mouvement hippie dès la fin des années soixante, moralité oblige, un court moment de retenue propre à son éducation s’empare de la jeune fille. Souhaitant dans un premier temps que leur amourette n’aille pas trop loin, Hannah tente de repousser les avances pressantes du jeune et fougueux Mats. Plus espiègle que jamais, ce dernier se hasarde à passer sa main entre les cuisses de sa belle. Candide, mais femme avant tout, la jeune fille finit par tomber sous le charme du beau et fougueux garçon. La voie étant dorénavant libre, Mats n’a désormais que le choix d’étreindre la belle ingénue. Tout près du but, le jeune homme s’aventure à caresser la partie la plus intime du magnifique corps de la délicieuse Hannah. Incitant Mats à ne pas en rester au simple jeu de caresses, sa mini-jupe plutôt sexy en facilite l’approche. Chaud comme de la braise incandescente, le bel étalon ouvre la braguette de son pantalon et invite sa partenaire à s’exprimer dans un domaine encore inconnu pour elle. D’une voix enjôleuse et rassurante, il demande à la jeune fille de lui pratiquer une fellation. Surprise, elle la lui refuse dans un premier temps. Puis, sous le charme ambiant et dans le feu de l’action, Hannah accepte de se soumettre aux désirs de son prince charmant. N’ayant d’yeux que pour le beau et envoûtant Mats, la gente demoiselle s’apprête à vivre sa toute première expérience de femme.
« Après tout, se dit-elle, il est temps de me jeter à l’eau. »
Certes plus mature et expérimenté, Mats passe ses deux mains derrière la tête d’Hannah, puis l’incline délicatement afin que la jeune femme présente ses lèvres face à son sexe. De longs et lents va-et-vient offrent au jeune garçon d’infinies sensations. Sentant le plaisir monter en lui, Mats s’efforce de le prolonger avant de s’abandonner totalement. Prête à braver les interdits, Hannah découvre un ravissement qu’elle n’avait auparavant jamais vécu, et surtout ressenti. Montant du bas de son corps, de petits gémissements se font peu à peu entendre. De son côté, rodé à cet exercice, Mats se sent plus que jamais maître de la situation. Prenant soin d’éviter de jouir précocement, il fait le geste de retirer la petite culotte d’Hannah, qui, par réflexe naturel, résiste timidement. Mais c’est sans compter sur le beau Mats qui obtient finalement ce qu’il était venu quérir…
Collés l’un contre l’autre, leurs corps ressentent de divines sensations. Montant crescendo, la tension finit par atteindre son paroxysme. D’un geste toujours aussi doux, Mats s’agenouille avec l’intention d’écarter les cuisses d’Hannah. Posant avec délicatesse ses lèvres sur la partie la plus intime de son corps, cette posture va produire son effet au point de mettre la jeune femme dans un état second. Hannah se cabre. Montant jusqu’au bout de ses seins, de divins délices lui procurent une émotion qu’elle n’avait encore jamais ressentie. Les prémices de sa première jouissance étant annoncée, elle repousse délicatement la tête de Mats en lui jetant au passage un regard complice. Puis, c’est sans la moindre retenue que la belle s’offre jusqu’à en perdre momentanément la raison…
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Malgré une position moyennement confortable, c’est avec douceur et délicatesse que Mats effeuille la fleur de la belle Hannah. Ayant surmonté une appréhension bien naturelle due à son inexpérience dans le domaine de la sexualité, la jeune femme se sent dorénavant prête à aller au terme de cette aventure. S’apparentant à une délivrance, c’est le plus naturellement du monde et sans la moindre retenue, que la belle pousse un soudain cri montant du plus profond d’elle-même. Serrant fortement la tête de son partenaire sur sa poitrine, les plaintes heureuses d’Hannah ont pour effet de déclencher chez Mats une forte excitation. Aux portes de l’extrême délice, Mats ralentit volontairement la cadence. Puis, accélérant le rythme, il se donne de nouveau les moyens de satisfaire sa partenaire. Accentuant son va-et-vient jusqu’à l’extase, Mats pousse un cri rauque avant de se retirer. À la fois soumise mais « ô combien heureuse », Hannah s’abandonne avant de reprendre ses esprits…
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En sueur, le souffle court, Mats récupère tel un athlète venant d’être soumis à un effort intense. Son cœur battant au rythme de sa respiration, il se retourne sur le côté et pose sa tête sur l’épaule d’Hannah, qui, amoureusement, passe la main dans ses cheveux tout en le couvrant de doux et langoureux baisers. Épuisée, mais tellement heureuse, Hannah savoure cet inoubliable moment. Insouciants, fiers de l’acte accompli, les amants du « Bois d’amour » se serrent l’un contre l’autre. Détendus, leurs pulsions cardiaques s’estompent au rythme des perles d’eau qui s’écoulent sur leurs joues. Paraissant épuisés, nos amoureux se remettent peu à peu de leurs tumultueux ébats. Profitant de l’instant présent, Mats et Hannah relâchent leurs corps et leurs esprits. Mats sort de la poche intérieure de sa veste, posée sur la banquette arrière de son véhicule, un paquet de cigarettes et en propose aussitôt une à Hannah, qui, habituellement, ne fume pas. Avec la maladresse d’une débutante, elle se met à tousser au moment de régurgiter la fumée de sa cigarette. Suffoquant un peu, Hannah descend la vitre latérale côté passager du véhicule. Mats en fait de même du sien. Épuisés, mais heureux, les deux tourtereaux s’étirent en savourant ce divin moment…
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Au-delà de sa première expérience sexuelle, Hannah gardera en mémoire « ad vitam aeternam », les délices de sa première nuit d’amour. Romantique, originelle, cette expérience tant redoutée des jeunes femmes se sera finalement soldée par de merveilleux instants de bonheur…
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À la lune montante, un impétueux nuage rend subitement le lieu sinistre. Un bruit sec de branchage piétiné met nos amoureux en alerte.
« Que se passe-t-il ? s’étonne Hannah peu rassurée. Je supposais que nous étions seuls ! »
« Rien de grave », répond Mats, faisant mine de ne pas s’inquiéter.
« Ce n’est sans doute qu’un chevreuil ou, que sais-je, un sanglier passant par-là. »
Mats n’a pas le temps de terminer sa phrase qu’un bruit sourd retentit. S’ensuit un léger sifflement d’où s’échappe une détonation à peine audible. L’atmosphère vire soudainement au cauchemar. Œuvre d’un révolver muni d’un silencieux, la balle foudroie le jeune homme, qui, tel un pantin désarticulé s’effondre lourdement sur son volant, la tête ensanglantée. Contournant le véhicule, la silhouette furtive d’un homme cagoulé fait une soudaine apparition. Dans la nuit noire, Hannah est à présent face à une ombre menaçante. Horrifiée, elle se met à hurler si fort qu’un écho résonne jusqu’au plus profond de la forêt. L’auteur du coup de feu ouvre la porte et pointe aussitôt son arme sur la tempe d’Hannah. Puis, sur sa poitrine, il passe le fût de son calibre et s’y arrête le temps d’en contempler les contours pulpeux et à demi nus. De sa bouche sortent de petits bruits s’apparentant à de la jouissance. Sans doute excité par les ébats des deux jeunes gens, l’individu prend du plaisir à dominer sa proie. Prêt à assouvir ses fantasmes les plus obscurs, c’est d’un ton sec et empreint de violence qu’il contraint la jeune femme à lui obéir.
« Sors immédiatement de ce véhicule ! » lui ordonne-t-il.
Proférant à Hannah de terribles menaces sans omettre d’y associer une panoplie d’insultes aussi dégradantes les unes que les autres, la jeune femme n’a dorénavant que le choix de se soumettre à ses ordres. Tétanisée, elle soupçonne imperceptiblement devoir vivre en ce lieu, les derniers instants de sa courte vie. Debout, près de la voiture, le tueur tenant Hannah sous son emprise, lui intime de nouveaux ordres en la menaçant de lui trancher la gorge si elle ne se plie pas à sa volonté :
« Déshabille-toi totalement ! » lui dit-il.
Foulant l’herbe sous ses pieds nus, la jeune femme ressent les effets de la rosée nocturne. Gardant l’infime espoir d’amadouer le pervers, elle baisse la tête. Insensible à cette posture synonyme de soumission, l’homme cagoulé se montre de plus en plus agressif. Le geste gauche et hésitant, Hannah finit par s’exécuter. Dégrafant son haut, les formes de sa jolie poitrine apparaissent. Pressé de découvrir le reste, l’individu lui intime de nouveaux ordres :
« Ôte ton soutien-gorge, et vite ! » lui hurle-t-il.
Hannah l’ôte en faisant le geste de couvrir le haut de sa poitrine pour ne pas laisser paraître ce qui lui reste d’intimité. Ce geste, hélas, ne va faire qu’aggraver la situation. Ulcéré, le maniaque lui assène un violent revers avec la crosse de son pistolet. Plus menaçant que jamais, il lui enjoint aussitôt de se découvrir totalement. La vue d’un mince filet de sang s’écoulant sur le visage tuméfié d’Hannah, va avoir pour effet de stimuler sa libido. Feignant masquer sa douleur, la jeune femme baisse pour la énième fois son joli regard. Se sentant plus dominateur que jamais, le tueur s’impatiente.
« Cela a assez duré, hurle-t-il. Ôte ta jupe et ne t’avise surtout pas de me faire attendre ! »
Tel un robot programmé, Hannah obéit sans atermoiement aux ordres de son agresseur. N’ayant dorénavant que sur elle sa petite culotte pour seul vêtement, elle refuse d’imaginer la suite. Innocente, la jeune femme suppose que l’homme ne se contentera que de la regarder, et qu’au final il en restera là. Mais sur un ton sec et toujours aussi menaçant, le tueur bouscule la jeune femme et lui ordonne de s’allonger sur l’herbe.
En position d’abuser d’elle à sa guise, le tueur pointe son arme sur la nuque d’Hannah. N’ayant d’autre choix que celui de lui obéir, la jeune femme se plie à ses ordres. De sa veste, il sort un impressionnant couteau. Son souffle s’accélérant, l’homme s’agenouille face à la jeune femme avant d’exécuter ce qu’il estime être son œuvre. Malgré la cagoule dissimulant son visage, Hannah discerne le regard noir et terrifiant de son agresseur. L’exécuteur de Mats s’empresse de passer la pointe du couteau sur les parties arrondies de son corps. Puis, après avoir fait durer son plaisir, il presse l’arme sur son bas ventre et sectionne d’un coup sec l’élastique de sa petite culotte. En transe, sa respiration s’accélère. Le geste lent, c’est avec précaution qu’il porte l’objet du désir à la hauteur de sa bouche et de son nez pour en humer l’effluve. Prenant visiblement du plaisir, il feint s’y attarder. Orné d’un petit nœud rose bordé d’une fine dentelle au coloris identique, cet accessoire de l’intimité féminine prendra probablement place dans sa collection d’objets fétiches. Puis, d’un geste déterminé, le criminel reprend aussitôt sa sinistre besogne. Desserrant sa ceinture, il s’empresse de dégrafer les boutons de sa braguette. Libérant son sexe dont les mensurations ne sont visiblement pas à la hauteur de ses espérances, l’homme refuse d’en assumer la responsabilité. Vexé, il s’en prend aussitôt à sa victime en l’accusant d’être la principale cause de sa défaillance. Son ego surdimensionné en ayant pris un terrible coup, il exhorte Hannah à lui pratiquer une fellation :
« Ouvre ta bouche, lui dit-il, et ne t’avise surtout pas de me décevoir ! »
Sous la menace permanente de l’arme, la jeune femme se soumet une nouvelle fois. Empreint d’un extrême dégoût, elle finit par céder sous la pression. Par souci de ne pas froisser l’homme qui la persécute, elle évite d’extérioriser le moindre sentiment. De ses yeux rougis, un filet de larmes s’écoule sur les stigmates de sa joue tuméfiée. Revigoré par ce spectacle paraissant lui procurer du plaisir, le violeur plaque brutalement la jeune femme sur le sol. Sa verge s’étant finalement rigidifiée au contact des lèvres d’Hannah, c’est muni d’un préservatif que l’individu s’apprête à accomplir sa basse besogne. Plus que jamais déterminé à terroriser sa proie, il s’ingénie à presser fortement son couteau sous sa gorge. Sous la contrainte et les assauts répétés de son agresseur, la jeune femme subit. Après quelques coups de reins, le souffle court et la voix rauque suivie d’un râle presque inhumain laissent supposer que l’agresseur est parvenu à ses fins. Rapidement, il se relève et d’un geste violent saisit la jeune femme par les cheveux. Par peur de représailles, Hannah n’oppose aucune résistance. Seuls ses yeux hagards prient l’homme de ne point lui faire de mal. Malgré l’effroi la tétanisant, la jeune femme tente d’amadouer son assaillant en s’accrochant au peu d’espoir qui lui reste :
« Je vous en supplie, monsieur. Après avoir obtenu ce que vous désiriez de moi, ayez l’infinie bonté de me laisser rentrer chez moi… »
La réplique du violeur ne va pas la rassurer. Plus ironique que jamais, il lui tient ces propos :
« As-tu entendu parler dans les journaux de cet homme qui réserve aux femmes ses plus indicibles attentions ? Expert en anatomie féminine, ce soir ma belle c’est de la tienne que je vais m’occuper ! »
Avec courage et le peu de force qui lui reste, Hannah lui répond :
« Qui que vous soyez, quoi que vous ayez fait, peu importe, mais je vous en prie monsieur, laissez-moi partir ! »
La réponse de son agresseur confirme ce qu’elle n’osait entendre :
« Ta mémoire te ferait-elle défaut, au point d’ignorer qu’en ce lieu tout récemment une personne de ton sexe a connu l’immense bonheur de me rencontrer ? N’as-tu donc pas lu la presse ? » lui rétorque-t-il avec cette suffisance empreinte d’une arrogance non dissimulée.
Acquiesçant du regard, Hannah réalise que sa vie ne tient désormais qu’à un fil. Savourant l’instant, l’homme joue avec sa proie :
« Propice aux rencontres d’êtres de tous sexes, le “Bois d’amour” me permet de disposer des brebis venues s’y égarer ! »
Tel un boxeur ayant subi un knock-out, Hannah est au bord de l’évanouissement. Prise de panique, tout se bouscule dans son esprit. Réalisant qu’elle est en présence du tueur d’Inga, la jeune femme fait immédiatement le rapprochement avec le meurtre relaté par la presse et non élucidé. L’assassinat s’étant déroulé dans un environnement similaire à celui-ci, Hannah appréhende qu’elle pourrait bien être la nouvelle victime du tueur du « Bois d’amour ». N’ayant aucune possibilité de s’extraire des griffes de ce monstre, la jeune femme espère convaincre l’homme de bien vouloir la laisser en vie. La voix tremblante, Hannah s’imagine avoir les ressources nécessaires pour dissuader son violeur de mettre son plan à exécution :
« Je me soumettrai au moindre de vos ordres, lui dit-elle, et ferai ce que vous souhaitez obtenir de moi, mais je vous en supplie, ne me faites aucun mal ! »
À genoux, pleurant, gémissant, elle ne cesse d’implorer la clémence du tueur. Refusant l’idée de vivre les derniers instants de sa vie, elle se remémore les articles diffusés par les quotidiens locaux. Hannah ne peut plus ignorer qu’elle est en présence du monstre qui perpètre ses crimes sous le pseudonyme de « Cerbère666 »…
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Inga fut la première d’une liste de victimes qui n’en est, hélas, qu’à ses balbutiements. Pendant qu’Hannah prie le ciel de lui venir en aide, ne se souciant guère de ses jérémiades, Cerbère reste de marbre. Devant tant de froideur, la jeune femme change soudainement de ton. De colère, dans un instant de survie presque animal, Hannah lui crache en plein visage sa révolte :
« Quel être ignoble se cache derrière ce masque hideux ? Quel plaisir retirez-vous en vous acharnant à vouloir faire souffrir des êtres sans défense ? »
Ne lui laissant le temps de terminer sa phrase, Cerbère se jette sur elle et la prend par les cheveux. Lui tirant la tête en arrière, d’un coup sec, il lui tranche la gorge. Le joli visage d’Hannah, dont les yeux sont restés grands ouverts, donne l’impression d’être enfin apaisé. Quatrième victime de Cerbère, la jeune femme s’effondre à ses pieds. Figé quelques instants devant le cadavre d’Hannah, le tueur rentre dans un état second. Puis, sa folie reprenant soudainement le dessus, c’est avec une violence inouïe qu’il s’acharne sur le corps de la jeune femme en lui assenant d’innombrables coups de couteau. Hannah gisant à ses pieds, l’être immonde qui a accompli cet acte ne compte pas s’arrêter là. La vue du sang n’ayant fait qu’accroître ses pulsions, Cerbère s’agenouille face au corps de sa victime. Prenant un maximum de précaution pour ne pas laisser d’empreintes, le tueur protège ses mains avec une paire de gants en latex.
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Cerbère n’ayant pas l’intention de s’arrêter là, il entreprend de découper les organes génitaux de la jeune femme. Tel un expert rompu à cet exercice, le psychopathe découpe les deux seins de la pauvre Hannah. Puis, comble de l’horreur, il en fait de même avec la partie la plus intime de son corps qu’il dépose sur le ventre de la jeune femme pour s’en imprégner. Ce n’est qu’une fois avoir achevé le pire acte de barbarie qu’un être humain puisse accomplir, Cerbère se saisit d’un contenant récupéré à la hâte dans son sac à dos. Puis, d’un calme défiant les lois du comportement humain, le tueur récupère les organes génitaux préalablement découpés. À ses gestes lents calmes et précis, va soudainement s’opposer la violence des mots. Sans en comprendre le sens, Cerbère se met à débiter un flot de paroles inaudibles que lui seul pourrait traduire…
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Tapi dans l’ombre durant des heures, ses crimes ont été méticuleusement préparés. Ayant une connaissance parfaite des lieux, Cerbère a probablement passé de nombreuses nuits à épier ses futures proies. Pour ne rien laisser au hasard, le psychopathe a creusé tout près de là deux fosses suffisamment profondes pour y enfouir les cadavres de ses futures victimes. Soucieux d’écarter toutes traces de sa présence, Cerbère prendra tout son temps pour laisser place nette. Une fois avoir achevé sa basse besogne, le tueur du bois d’amour reste un instant figé face aux corps de ses deux nouvelles victimes. Contraste saisissant, sa silhouette mince et élancée se dessine dans la clarté de la lune montante…
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Après avoir enroulé les cadavres des deux jeunes gens dans un emballage prévu à cet effet, Cerbère traîne d’abord celui de Mats qu’il jette sans retenue dans l’une des cavités, puis en fait de même avec celui d’Hannah. Après avoir rebouché les deux fosses, Cerbère tient à ne rien laisser au hasard. Semblant rodé à cet exercice, il s’apprête à faire disparaître un maximum d’éléments susceptibles de le trahir. Par mesure de sécurité supplémentaire, il recouvre d’un épais branchage le lieu où reposent désormais ses nouvelles victimes. Précautionneux, il prend soin de répandre une poudre répulsive censée dissuader de quelconques animaux sauvages susceptibles de déterrer les deux corps fraîchement inhumés. Après avoir tué le jeune Mats en lui tirant une balle dans la tête, et violé puis massacré ensuite la pauvre Hannah tout en commettant sur elle d’abominables actes de mutilation, l’auteur de ce double assassinat présuppose que l’on ne retrouvera jamais leurs cadavres. Prêt à enfourcher son vélo avec lequel il se rend discrètement sur les lieux de ses crimes, le tueur marque un temps d’hésitation. Un détail lui revenant à l’esprit, il s’en retourne inspecter une dernière fois le lieu où il a accompli son double homicide. Résolu à éliminer tout indice, un élément lui a, semble-t-il, échappé. C’est au pied de la porte du véhicule de Mats qu’il s’agenouille pour ratisser le sol. La chance étant finalement de son côté, Cerbère retrouve dans l’épais feuillage la douille éjectée de son révolver qu’il avait omis de récupérer. Dorénavant assuré d’avoir laissé place nette, Cerbère déserte aussitôt les lieux…
Le véhicule du jeune Mats étant susceptible de parler, Cerbère compte s’en débarrasser rapidement. L’essentiel de sa basse besogne étant accomplie, c’est au volant de la Golf dont le siège chauffeur et le tableau de bord portent d’innombrables traces de sang, que Cerbère emprunte un chemin qui va lui permettre d’accéder à un endroit désert. Utilisée pour se rendre discrètement sur le lieu de ses crimes, Cerbère charge sommairement sa bicyclette dans le coffre du véhicule. Pratique, fonctionnelle, laissant peu de traces, ce moyen de locomotion est cet outil indispensable qui lui offre la possibilité de se fondre incognito dans la nature…
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Après quelques minutes de conduite lente, tous phares éteints, Cerbère se gare aux abords d’une carrière désaffectée. Coupant le contact de la voiture, il décharge aussitôt son vélo du coffre resté ouvert pour insuffisance de place. Se recroquevillant sous le tableau de bord, il accède à la manette d’ouverture du capot moteur après avoir tâtonné un instant. Finissant par le déverrouiller, il s’extrait du véhicule et sort aussitôt de sa poche un canif. Après s’être penché sur la partie mécanique du véhicule, il sectionne d’un coup sec la durite d’essence raccordée au carburateur. Son briquet à la main, il l’allume et se penche sur l’habitacle du moteur. Évitant de se brûler, c’est d’un geste rapide qu’il enflamme le carburant s’écoulant de la durite. Cette manipulation a pour effet de provoquer un puissant souffle suivi d’un embrasement. La soudaineté de cette petite explosion a probablement envoyé au « Père Lachaise » quelques échantillons du système pileux de Cerbère. Face à ce spectacle, l’homme reste un instant figé. Se tenant à quelques mètres du véhicule, il le regarde se consumer à une vitesse incroyable. Tel un pyromane fasciné par les flammes, l’assassin des deux jeunes gens se rend finalement compte qu’il n’a pas eu le réflexe de regarder l’heure. L’aiguille de sa montre n’ayant cessé de tourner, Cerbère réalise qu’il est temps de quitter urgemment les lieux. L’aube naissante commençant à montrer le bout de son nez, un braconnier ou un tout autre individu pourrait passer par là…
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Située au cœur d’une épaisse forêt luxuriante d’épicéas typique du Norrland, sa situation géographique a attiré l’attention du tueur. Depuis son plus jeune âge, Cerbère en connaît comme sa poche les coins et les moindres recoins. Étant enfant, ce lieu l’apaisait lorsqu’il fuyait la violence et les incivilités de ses parents. Dompté et réconforté par la magie de cette merveilleuse nature, Cerbère s’imprégnait de la douce senteur des résineux qui faisaient office de tranquillisant…
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Le temps de reprendre ses esprits, Cerbère récupère illico sa bicyclette qu’il enfourche habilement. Ne souhaitant pas s’attarder plus longtemps, c’est à la hâte qu’il quitte le lieu de ses forfaits en prenant soin de ne pas faire de bruit par crainte de se faire repérer. Se fondant imperceptiblement dans la nature, son regard balaye la route à 180 degrés. Sur le chemin menant à son domicile, « le tueur du bois d’amour » fait dans un premier temps une halte dans un recoin pour se délester de sa cagoule. Il ôte ensuite ses vêtements maculés de sang, tout en prenant bien soin de les plier méthodiquement avant de les déposer dans la sacoche de son vélo. Puis, tel un caméléon, c’est avec ce naturel qui lui sied qu’il se métamorphose en un honorable monsieur tout le monde. La route descendante réduisant considérablement le temps de trajet, quelques coups de pédales lui suffiront pour rejoindre son domicile…
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Le jour se lève.
À l’horizon, les premières lueurs rougeâtres du soleil naissant illuminent le ciel. Les contours des montagnes se dessinant au loin offrent aux habitants de Salsberg un spectacle dont ils ne se lasseront jamais. La brume qui se dissipe au-dessus des grands pins créant un doux halo de lumière, c’est signe que la cité ne tardera pas à se réveiller. Parvenu à son domicile, Cerbère pose son vélo contre le mur de sa résidence, puis se dirige dans la cage d’escalier de son immeuble. Restant vigilant jusqu’au seuil de son appartement, Cerbère scrute d’un regard oblique l’environnement avant d’introduire la clé dans la serrure de sa porte. Une fois après avoir pris ces quelques précautions d’usages, il l’ouvre et la referme aussitôt derrière lui. Rasséréné, soulagé, comme par magie, Cerbère redevient un honorable citoyen à qui l’on donnerait le Bon Dieu sans confession…
Son visage, jusqu’ici stressé, reprend les traits doux qu’on lui connaît au quotidien.
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