Une seule goutte - Nicolas Bacart - E-Book

Une seule goutte E-Book

Nicolas Bacart

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Beschreibung

À la fin du XIX siècle, l’industrialisation en Amérique est en pleine expansion. Will, jeune homme né dans la petite ville de Blueforest, arpente ses terres pour se venger. Il recherche le meurtrier qui a décimé sa famille, un chef de bande connu dans tout le pays. Sa quête lui fera cependant découvrir à quel point est fine la frontière entre le crime et le bien.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Nicolas Bacart a nagé dans la littérature depuis sa tendre enfance. Tout petit, il écrivait des nouvelles. Une seule goutte est son premier roman sur le thème du XIX siècle aux États-Unis, une de ses grandes passions.

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Seitenzahl: 107

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Nicolas Bacart

Une seule goutte

Roman

© Lys Bleu Éditions – Nicolas Bacart

ISBN : 979-10-377-8001-0

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122- 5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122- 4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335- 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Prologue

1889, le crépuscule surplombait Silver City, habitée par les bruits constants de l’activité minière de la ville. À cette époque, cela était plutôt courant dans cette région des États-Unis. Malgré cela, Silver City avait beaucoup de mal à prospérer dans l’industrie naissante du pays. Les habitants étaient pauvres, mais continuaient à nager dans l’espoir d’un jour vivre comme les Européens qui débarquaient par centaines à l’est du pays à cette période.

Dans le saloon, davantage animé que les autres soirs, un jeune homme se tenait appuyé contre le bar. Un verre de whisky à la main, il était pensif. L’homme donnait l’impression de commencer sa vingtaine. Il avait des cheveux plutôt courts, châtains, avec une raie au milieu de ses cheveux qui les laissait tomber sur les côtés de son visage. Une barbe de trois jours gagnait du terrain sur son visage, ce qui lui donnait un air plutôt insensible.

Il fut enlevé de ses pensées lorsque deux hommes d’âge mûr à côté de lui commencèrent à discuter de la situation de la ville.

— Non, mais t’y crois toi ? Le patron qui nous diminue encore notre salaire…

— Ça m’étonne pas vraiment, t’as bien vu la situation de la ville ? Les rues sont de plus en plus sales et les conditions dans la mine sont de pire en pire, on trouve rien dans ce trou de l’Amérique !

— C’est clair ! On aurait dû rester à New York quand on est arrivés tous les deux ici !

— Tu parles, cette ville était pourrie jusqu’à l’os… À part la pauvreté et la criminalité, je vois pas ce qu’on pouvait en tirer de cette ville de merde !

— Parce que tu crois que c’est mieux ici ? Il n’y a même pas deux jours, un jeune homme violent a braqué l’armurerie !

Cette remarque attira fortement l’attention du jeune homme qui les écoutait. Il n’eut même pas le temps de leur adresser la parole que des insultes habitèrent désormais le saloon. À l’entrée, un jeune homme probablement alcoolisé commença à frapper un autre qui l’avait par mégarde bousculé.

Une bagarre éclata alors dans tout le saloon, ce qui était logique au vu de la petite ville dans laquelle il se situait. Il n’était pas rare que les clients du saloon cherchent à s’imposer ou à s’inventer des problèmes entre eux.

Le jeune homme ne put s’empêcher d’y participer. En donnant un coup de poing à un individu baraqué qui avait l’air agressif, un des hommes qui discutaient lâcha involontairement un « Mais t’es qui toi ? » Ce dernier lui rétorqua alors dans la foulée « Moi, c’est Will Heathcliff ! » avant de repartir dans le feu de l’action.

Will avait alors atteint l’homme alcoolisé qui avait déclenché cette bagarre dans le saloon. Ce dernier lui donna un violent coup de genou dans le ventre, ce qui coupa net la respiration haletante de Will. En voyant son adversaire affaibli du coup, l’homme tenta de lui asséner un coup de poing, mais Will réussit à le parer tant bien que mal. Directement après, il lui agrippa le bras afin de le couper de tout autre mouvement, mais un élément attira le regard de Will. L’homme avait sur le dos de la main droite une grosse cicatrice bien marquée qui formait une croix.

À ce moment précis, l’expression de Will changea, son sang ne fit qu’un tour, et ce dernier empoigna très violemment l’homme à son col, jusqu’à même le faire décoller du sol le temps en un instant. Will sentit la colère l’envahir et ne put s’empêcher de lui adresser la parole.

— Où est ton putain de chef ? Ça fait des années que je cherche cet enfoiré pour lui faire la peau !

Chapitre I

Source

Mai 1882, Bluforest

— Je viens de trouver un sacré bout de bois ici ! Ça va vachement nous aider pour la cabane ça !

— Il nous en faudra des plus gros pour faire tenir le toit, je pense.

Deux jeunes garçons marchaient dans la forêt, tous deux le nez vers le sol pour trouver du bois qui pourrait leur convenir afin de se construire un abri.

— J’en peux plus ! Je me pose deux minutes !

— Mais Will on n’aura jamais fini si on arrête de chercher toutes les heures comme ça, se désola son ami Cheyenne.

Ce dernier soupira et lâcha un « bon, d’accord… » avant de s’asseoir aux côtés de Will. Les deux garçons âgés tous deux de 12 ans étaient des amis inséparables, toute la ville de Blueforest le savait.

À première vue, ils ne roulaient pas sur l’or. Will portait une chemise délavée, des bretelles marron qui soutenaient son large pantalon de ranch de la même couleur, qui s’étalait jusqu’à ses vieilles bottes usées. Cheyenne n’était pas moins présentable avec sa longue chemise marron, qui prouvait bien qu’elle ne lui était pas destinée au départ.

Cheyenne était un enfant natif des États-Unis. Cela pouvait se deviner à ses longs cheveux noirs tressés tombant le long de son dos, à sa peau mate qui ne passait pas inaperçue, ou bien même à son prénom qui signifiait « Orateur inintelligible ». Ce jeune garçon au visage doux n’avait pas eu une vie facile. Il avait perdu ses parents très jeune, et encore aujourd’hui il ne savait pas où ils se situaient, peut-être dans une réserve ou probablement morts. Cependant, ce dernier a été recueilli par l’homme qui dirigeait la boutique au centre de Blueforest, étant un vieil ami de ses parents. Ce n’était pas une existence facile, mais cela convenait à Cheyenne. Il avait quelqu’un pour prendre soin de lui, et un ami fidèle. Il n’en avait jamais demandé plus.

— Tu veux faire quoi plus tard toi ? lui demanda son ami Will qui le retira de ses pensées.

— C’est un peu ridicule, mais… c’est mon rêve alors je veux bien te le dire.

— Allez balance !

Cheyenne hésita encore, mais cria, le poing levé vers le ciel :

— Je veux être un jour le président des États-Unis ! Un Indien président, qui pourrait rendre libre son peuple et amener la paix dans son pays !

Will ouvrit grand ses yeux puis se mit à rire, son ami l’accompagna.

— C’est super comme rêve ! Je t’aiderai à l’atteindre !

— Merci beaucoup Will. Et toi ?

Ce dernier ne s’attendait pas à ce qu’on lui demande cela. Il regarda le ciel, et se gratta ses courts cheveux, cherchant une réponse dans son esprit.

— Hmm… Je serai le shérif de cette ville !

Cheyenne sourit, et tous deux s’allongèrent sur le sol pour observer le ciel et ses nuages.

*

La lumière orangée que produisait le soleil vint les réveiller, il était déjà tard et ils avaient passé la moitié de leur après-midi à dormir.

— Mais qu’est-ce que vous faites là à cette heure de la journée ? cria une voix d’homme qui semblait s’approcher des jeunes garçons.

— Mince ! Will réveille-toi ! Monsieur Levine nous a trouvés ! s’exclama Cheyenne en secouant son ami.

Bill Levine était un grand homme fin aux cheveux bruns très courts, ébouriffés sur le haut de son crâne, de plus en plus dégarni au fil du temps. Il avait également une longue moustache qui descendait jusqu’à son menton, ce qui lui donnait un air sévère.

Du haut de ses 37 ans, Bill était le shérif de Blueforest. Beaucoup critiqué pour son jeune âge en tant que représentant de la loi de la ville, il était néanmoins apprécié pour son talent dans la fonction.

Il était toujours là pour les habitants et c’est cela qui le rendit célèbre et aimé dans cette ville. Il avait toujours à ses côtés son arme favorite : une carabine Litchfield, constamment pendante à son épaule droite.

— Désolé Bill… s’excusa Will, on n’a pas vu l’heure passer.

— Faites attention la prochaine fois, et prévenez-moi si vous allez quelque part. Vous faites quoi avec tout ce bois ici ?

— On construit une cabane, Monsieur ! lança Cheyenne, les étoiles plein les yeux.

Bill ne put s’empêcher d’esquisser un sourire. Sous son air autoritaire, Bill restait quelqu’un de sensible et voulait le bien de tous ; il était particulièrement proche de Will, car il lui apprenait depuis sa tendre enfance à lire et à écrire, souhaitant faire de lui un bon citoyen et lui donner un jour les rênes de la ville. En outre, Bill était un ami d’enfance de la mère de Will, qui a eu ses enfants plutôt jeune, sans père pour s’occuper d’eux. Bill a alors eu le rôle, en même temps qu’être un simple représentant de la loi autrefois, d’éduquer un minimum les enfants de son amie Margaret. Devenu alors shérif, Bill a tout de même voulu continuer à éduquer le plus jeune des fils, Will.

— Allez, rentrez chez vous maintenant. Il ne faut pas inquiéter vos parents. Ah et Will, n’oublie pas ton cours de demain ! Je viendrai à ta maison à 18 h, tu as intérêt à y être !

— À vos ordres, chef ! Je serai bien là, cria Will.

— Alors à demain, et faites attention en courant sur le pont, c’est dangereux.

— Oui M’sieur ! crièrent les deux amis en courant vers la ville en contrebas de la forêt.

*

Blueforest était une ville de bûcherons isolée de la civilisation industrielle qui s’accroissait à l’époque aux États-Unis. Elle se situait au nord-ouest du pays, en plein milieu de nombreuses forêts. Pour accéder à cette petite ville, il fallait emprunter des petits sentiers, ce qui rendait la ville très peu connue dans la région. Malgré tout, elle avait une activité conséquente sur le bois, et était réputée dans ce domaine. La ville n’était pas plate, c’est pour cette raison que de nombreuses installations en bois étaient construites afin de rendre la circulation plus facile. Un petit ruisseau coupait Blueforest en deux, créant ainsi un bruit constant d’eau qui coule, de nombreux habitants trouvaient cela cependant positif. L’expansion de l’industrie aux États-Unis faisait peur à beaucoup de personnes voulant simplement le calme et la beauté des paysages. C’est pour cette raison que quelques villes isolées de tout prospéraient à cette époque, c’était le cas de Blueforest. Les habitants étaient tous des personnes simples comptant alors des bûcherons, des chasseurs, ou des pêcheurs. Le calme était le mot parfait pour décrire ce lieu.

Will adorait cette ville et cette vie. Après s’être séparé de son ami devant le pont, il s’élança vers son chez-lui qui lui manquait à ce moment-là beaucoup. Sa maison était une sorte de refuge lorsqu’il ne se sentait pas très bien, et il adorait sa famille. Il habitait dans une petite maison à l’écart de la ville, elle n’était pas bien grande, car malheureusement, la famille de Will était loin d’être riche. Il ouvrit la porte et sentit directement l’odeur boisée qui régnait dans la pièce, cette odeur qu’il aimait tant. Il vit sa mère en train de faire la cuisine, et sa sœur qui l’aperçut entrer dans la maison.

— Ah bah t’es enfin là toi ? On se faisait du souci, tu sais ! La prochaine fois, préviens-nous, d’accord ?

— Oui, désolé Mary… s’excusa Will.

Sa mère se tourna alors vers lui.

— Maintenant que tu es rentré, nous allons enfin pouvoir manger ! À table tout le monde !

Tous s’assirent autour de la table. La famille de Will n’était pas ordinaire. Sa mère, Margaret Heathcliff, alors âgée de 37 ans, était une prostituée dans le seul et unique saloon de Blueforest. Elle n’avait évidemment pas envie de faire cela, mais elle avait toujours été pauvre et était donc forcée afin de vivre un minimum confortablement. Son frère et sa sœur, Brad et Mary, étaient jumeaux. Tous deux ressemblaient à leur mère : blonds avec des taches de rousseur au milieu de leur visage. Ils étaient deux jumeaux accidentels issus du travail de leur mère, mais elle les aimait de tout son cœur. Peu lui importait l’origine de ses deux enfants, ils restaient ses enfants. Ils avaient alors 17 ans et étaient cependant extrêmement différents. Brad était accro aux jeux d’argent, dont le poker et le blackjack, alors que Mary était une jeune fille très bienveillante qui s’occupait de la maison quand sa mère travaillait.