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Vie polymorphe II est conçue tel un triptyque symbolique explorant les méandres de l’existence. Ce recueil enchâsse une intrigue humaine profondément ancrée dans une année du XIXᵉ siècle, tout en dévoilant des récits subtilement entrelacés autour des thèmes universels de la vie, de la mort et des mystères qui les prolongent. À travers la formule évocatrice, « Après la mort… le paradigme et le mythe », l’auteur vous invite à une méditation essentielle sur le sens de l’existence. Dans cette quête où l’intellect rencontre l’émotion, l’œuvre se déploie en un dialogue entre le passé et l’intemporel, promettant une expérience littéraire marquante.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Auteur de l’essai "Traité sur les actants et les espaces",
Serge Fuchet dévoile "Vie polymorphe II", fruit de cinq années d’écriture. Entre poésie, nouvelles et roman, il tisse une œuvre saisissante, portée par une plume à la fois profonde et inspirée.
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Seitenzahl: 112
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Serge Fuchet
Vie polymorphe II
© Lys Bleu Éditions – Serge Fuchet
ISBN : 979-10-422-5675-3
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Genre romanesque d’aventures, accessoirement thriller : un roman court et deux ensembles de nouvelles encadrées par mon préambule et un enseignement à en tirer.
L’autobiographie… l’autofiction, sa pratique naïve : problématisation de l’autobiographe. À Kaboul, la praxis de l’autofiction se replie sur un objet. Le sujet est un genre : l’autofiction est un sous-genre de l’autobiographie. À propos du roman, l’écrivain implique toujours une part de lui-même… mais il y a les talibans…
L’autobiographie manque de conscience d’elle-même ; elle révèle une sorte d’innocence ; elle ne savait se passer de la fiction. Celle-là menace l’autobiographie comme les partisans d’Ahmad Massoud menacent le régime des talibans…
Les trois termes de la problématique s’extravertissent ainsi : les trois composants soient l’autobiographie, l’autofiction et la fiction centripète et centrifuge. L’autobiographe afghan (ou français ?) n’a-t-il pas conscience d’une limite de l’autobiographie même si cette question peut faire penser à une suite de nombres qui tend vers l’infini ? S’insurge alors à la lumière d’un débat entre la vérité et la fiction, le retour du débat : n’y a-t-il pas un désir plus ou moins conscient de se transformer en personnage de roman ?
En 1939-1940, alors que l’Europe s’enfonce de nouveau dans la guerre, Annemarie Schwarzenbach voyage en voiture de Genève à Kaboul, en passant par l’Iran, avec la voyageuse, écrivaine et photographe suisse Ella Maillart, voyage marqué par ses problèmes de dépendance. L’épopée des deux femmes est relatée par cette dernière dans son livre La Voie cruelle. C’est au cours de ce périple qu’Annemarie Schwarzenbach rédige l’ouvrage Un hiver au Proche-Orient ; elle réalise également divers reportages pour des journaux suisses. Rentrée de périple, elle repart aux États-Unis où son état de dépendance à la morphine associé à ses tendances dépressive et suicidaire l’obligent à suivre plusieurs traitements psychiatriques. De là à en faire un personnage de roman, il n’y a qu’un pas ; le titre même de mon ouvrage le suggère d’ailleurs plus ou moins.
Tout compte fait, il s’agit là d’une pratique naïve qu’on ressent particulièrement à la lecture du livre Les confessions de Jean-Jacques Rousseau. Cela étant, le concept d’autobiographie n’en est pas moins complexe, car il repose sur un triple pacte : pacte référentiel (faits, lieux ou exactitude), pacte identitaire (auteur, personnage) et pacte de vérité sur soi. Ce troisième pacte s’appréhende confortablement sur un banc public de Kaboul : le narrateur en position assise lit L’écriture de soi, ouvrage que Michel Foucault a fait publier en 1983. Il y découvre ainsi que le souci de soi s’est affirmé dans l’écriture à partir du souci épistolaire. Mais surtout la pensée mauvaise doit disparaître, car elle devrait apparaître par l’écriture.
Pratique naïve, autrement dit notion ingénieuse de naïveté : voilà à quel point il y a de la fiction. Ainsi, la phrase simple « Je me suis montré » révèle un avatar de la rhétorique : construction chimérique, donc fictionnelle. J’y perçois à la lumière du réverbère en contrebas de la rue descendante de Kaboul une sorte de construction de soi, incontournable, que doit pouvoir y révéler l’écriture de soi. Mais tout en marchant maintenant dans le jardin public, j’éprouve le sentiment que les autobiographes se concentrent sur un moment précis de leur vie.
Je ne suis pas né en Afghanistan et n’y suis d’ailleurs jamais allé, mais j’ai l’intime conviction que dans le récit d’enfance la distance temporelle s’accentue à l’extrême. Il s’agit de retrouver une enfance, soit un temps éloigné. D’où le problème : qu’en est-il de la sincérité de l’adulte ? De l’adulte afghan ? Bon, peu importe…
À tous égards, un tel texte est soumis à un projet discursif et l’autobiographie relève d’un discours narratif. Toutefois, il convient de distinguer l’autobiographie du journal. S’affirme alors le problème sous-jacent du récit rétrospectif en prose qu’une personne réelle fait de sa propre existence, en particulier sur l’histoire de la personnalité.
Exercice plutôt difficile pour un Afghan puis-je penser, car pour l’Afghan populaire il convient de m’interroger quant à l’intérêt de raconter sa vie. À vrai dire cet exercice n’aurait d’intérêt dans ce cas que s’il émane par exemple du clochard qui a raconté sa vie à MC Solaar…
Quant à l’histoire de la personnalité, il convient d’entendre qu’un récit rétrospectif ressaisit une vie depuis sa fin. Avant même le récit, il y a une intention qui fait sens. Construction d’une image de soi, la vie est mise en récit. Dès qu’on raconte sa vie, on en fait une aventure et on se prend pour un héros. Si je reviens sur le cas d’Ahmad Massoud que bien sûr je ne connais pas, j’en déduis forcément qu’il doit être bien placé pour cela : n’est-il pas précisément le chef de la Résistance face au régime des talibans ? Mais moi, le supposé Afghan qui était tout à l’heure assis sur un banc, moi le quidam que je suis en remontant cette rue de Kaboul, quel intérêt puis-je avoir à me prendre pour un héros puisque je n’en suis pas un et que je ne puis plus être « l’ado » que j’ai été autrefois quelque part au café du commerce ?
Michel Leiris qui s’est rendu célèbre avec L’Âge d’Homme définit l’autobiographie comme la négation d’une fiction : en ce sens, la conception mimétique du roman prend alors appui sur la vie réelle pour la reproduire. Pour en revenir aux Confessions de Jean-Jacques Rousseau, l’intertexte diffus provenant du récit sentimental relate-t-il vraiment le vécu de ce philosophe des Lumières ? Écrire suppose création et dans le cas de l’autobiographie recréation de soi. En ce sens, et je le conçois facilement, être corps et âme un Afghan assis sur un banc public un peu en contrebas d’une rue de Kaboul abonde en ce sens. Je regarde la bâtisse un peu plus haut, un peu plus en hauteur et je trouve ça beau. L’autobiographie est précisément aussi un objet esthétique.
Le regard en traveling et plus lucide de l’Afghan qui marche dans cette rue de Kaboul est un effet de vie et en ce sens celui-là même, à l’instar de ses semblables, fait de la vraisemblance un enjeu dans cette histoire racontée qui peut tout compte fait être donnée comme fictive. De facto, tout en passant par la position du narrateur, le personnage est en fait l’auteur. Celui-là peut apparaître de façon homodiégétique sous un nom propre, mais pour l’instant ce n’est toujours pas le cas dans ce modeste opuscule. Toutefois cela n’empêche pas de garder à l’esprit que la vraisemblance est un enjeu maintenu par de multiples effets de vie.
Cette autofiction apparaît de facto à l’instar d’un geste critique : il s’agit de laisser l’autobiographie se réapproprier la fiction. Plus simplement, l’autofiction suppose une conscience continue de ce que Lacan, ce psychiatre parisien du XXe Siècle, dénommait « ligne de fiction » : tout sujet est pris en charge de telle sorte que jamais son histoire réelle n’existera. En fait, je crois que l’auteur procède alors à l’invention d’une personnalité et d’une existence de sorte que la personne en elle-même se restreint dans le réel à la simple notion d’identité que caractérise le nom propre, ce qui est précisément la marque exigée pour tout récit de fiction.
De facto, le travail sur le nom se révèle être la matrice de l’autobiographie dans la mesure où une lectrice, un lecteur averti ne peut guère avoir confiance quant au caractère authentique du récit autobiographique dans la mesure où celui-là s’égare souvent dans les méandres de l’autofiction. Et puis par-delà ce manque de confiance il y a cette incertitude latente du fait de la présomption d’une rêverie qui paraît, lorsqu’elle tend à se manifester, ne plus être soumise au contrôle autobiographique.
Toutefois d’une manière générale, dans la majeure partie de son texte, il y a toujours chez l’autobiographe un désir de sincérité et d’exactitude, même s’il peut être rattrapé de temps à autre par l’autofiction. Cela étant, il n’est pas un historien et précisément, écrire son histoire, c’est essayer de se construire bien plus qu’essayer de se connaître. Par ce « désir de sincérité » qui caractérise précisément l’autobiographe, il convient plutôt d’entendre l’expression d’une vérité intérieure liée à une subjectivité assumée. Il y a en définitive recherche d’un sens, d’une unité. Quand Montaigne se présente dans son avant-propos, il expérimente son jugement et pratique l’essai de soi. Tout compte fait, il s’agit bel et bien d’être authentique et de laisser le jugement moral à sa juste place, car il n’a aucune réalité.
Par-delà l’idée rémanente d’autofiction, j’ai la conviction que toute autobiographie tend à la genèse d’un mythe personnel. En ce sens, des autobiographes méconnus de par le monde ont pu se métamorphoser en Rousseau paranoïaque ou en Sartre ingénieux. Cela étant, tout en laissant n’importe quelle histoire de vie de côté, je préfère m’enquérir de l’histoire littéraire et m’intéresser aux Modernes : Alain Robbe-Grillet, né le 18 août 1922 à Saint-Pierre-Quilbignon et mort le 18 février 2008 à Caen, est un romancier et cinéaste français. Considéré, avec Nathalie Sarraute, comme le chef de file du nouveau roman, il a été élu à l’Académie française le 25 mars 2004, sans y être reçu. Par-delà son parcours, ce que je retiens de cet héritier des Modernes c’est son syntagme nominal « le miroir qui revient ».
Les derniers jours de Corinthe termine cette trilogie « romanesque » que forme l’autobiographie d’Alain Robbe-Grillet. Comme Le miroir qui revient était une chronique de sa famille avant et pendant la guerre, Angélique ou l’enchantement faisait ensuite place aux fantasmes sexuels de l’auteur. Le dernier volume en question raconte donc ses débuts littéraires. Celui-là révèle à la frontière de l’autofiction une nouvelle autobiographie intrinsèquement consciente. En effet, Les derniers jours de Corinthe se caractérise par une conscience de l’inconscience. Dans ce contexte-là, pour parler de soi, il faut faire un détour par la vie de ses parents : sa mère est morte en lui donnant le jour. En ce sens, l’autofiction est toujours limitée par la vraisemblance et seul l’imaginaire contrôlé de la fille permet de connaître sa mère quand on évoque précisément la capacité de Marguerite Yourcenar à comprendre sa mère.
Tout en laissant de côté ces auteurs célèbres du XXe Siècle, j’ai finalement l’impression que ce sous-genre narratif – comme l’est également la biographie – dans lequel exercent nombre d’auteurs méconnus de par le monde travaille plutôt à donner un visage à ce qui est sans nom : la vie n’a ni nom ni forme tant qu’on ne l’inscrit pas par rapport à un souci esthétique. En ce sens, l’écriture autobiographique a toujours été associée au souci de donner une forme : il en résulte des mélanges évidemment protéiformes. Cela étant, par-delà ce réflexe spontané qui paraît émaner d’une écriture automatique au sens où Philippe Soupault l’entendait, il s’agit de remédier de façon volontariste à cette indétermination qui caractérise la vie en conférant à l’autobiographie une vérité sourde et profonde. La vérité du texte est en effet une volonté d’adéquation entre un texte et un vécu ; cette vérité-là est à mon avis incompatible avec l’autofiction dont il a déjà été question dans cet opuscule.
Selon moi, bien que je ne voie aucun intérêt à raconter ma vie et que je ne pratique pas au quotidien ce sous-genre narratif, j’estime justement après avoir lu un certain nombre d’autobiographies que l’exercice de cette forme d’écriture peut faire apparaître la conscience de son auteur. Par exemple, l’autobiographie de Flavius Josèphe (en grec Ἰωσήπου βίος/Iôsèpou Bios), souvent simplement appelée sa Vita (en latin Vie), est le dernier des textes que ce gouverneur de la Galilée désigné par les révoltés de Jérusalem au Ier siècle après Jésus-Christ, plus exactement en l’an 66, a écrit. Y apparaissent précisément la plupart des éléments biographiques connus à son sujet et un certain nombre coïncide exactement avec l’histoire de cette contrée du Proche-Orient. À cet égard ce n’est pas le hasard : la majeure partie de son texte est consacrée aux six à huit mois de sa vie où pendant la Grande révolte juive il a été gouverneur. En ce sens, sa conscience d’autobiographe s’est faite jour et c’est avec cette conscience que le vrai est un vrai relatif et non pas naïf.
Par le truchement de cet exemple historique de dignitaire et autobiographe romain, on arrive à relativiser ce clivage entre vérité et fiction qui peut à contrario caractériser l’autobiographie du commun des mortels : l’écrivaillon qui se prend pour un PDG, le quidam de l’immeuble qui a vue sur le bois de Boulogne et qui s’imagine des amours fantasmagoriques et ainsi de suite. Précisément, ce souci de vérité induit chez « l’autobiographe » honnête, quel qu’il soit, le souci d’être soi-même voire de devenir soi-même, autrement dit un personnage de rue. Mais par-delà le quidam qui se prend pour ce qu’il n’est pas dans un XVe ou XVIe arrondissement de Paris, mon intérêt de modeste praticien de l’écriture m’incite à revenir à des célébrités, et si possible dans mon domaine des littératures.
François-René, vicomte de Chateaubriand, né le 4 septembre 1768 à Saint-Malo et mort le 4 juillet 1848 à Paris, était un écrivain, mémorialiste et homme politique français. Il est considéré a posteriori comme l’un des précurseurs et pionniers du romantisme français et l’un des grands noms de la littérature française. Par-delà les Œuvres complètes de M. le Vicomte de Chateaubriand, j’ai précisément en mémoire ce paradoxe qui caractérise son écriture : c’est par René que le lecteur tend à connaître cet auteur romantique et non à travers ses Mémoires