Viva la Vida ou la vie confinée E-Book

Victoria Tàpies

• Herausgeber: Le Lys Bleu Éditions
• Kategorie: Poesie und Drama
• Sprache: Französisch

Seitenzahl: 48

Veröffentlichungsjahr: 2025

Beschreibung

Lorsque le monde s’arrête en mars 2020, Vicky, Max et leurs deux filles se retrouvent confinés entre les murs de leur maison, dans le calme apparent d’un quartier résidentiel des Monts du Lyonnais. Forcés de réinventer leur quotidien, ils s’apprivoisent à nouveau, entre éclats de rire, tensions latentes et silences partagés. Dans cette parenthèse imposée, pas tout à fait enchantée, se dessine peu à peu le portrait d’une famille confrontée à l’intimité, à l’ennui et à ce que vivre ensemble veut vraiment dire.

À PROPOS DE L'AUTRICE

Victoria Tàpies propose un théâtre vivant, porté par une écriture mordante qui saisit au vol la vérité du langage parlé. Ses pièces, pensées comme des terrains de jeu, donnent aux mots l’élan du corps et du rythme, entre légèreté et justesse. Amoureuse de la scène, elle y cherche la rencontre entre les personnages, les acteurs et ce public qu’elle entraîne dans un ballet de situations drôles ou doucement ironiques, toujours profondément humaines.

Leseprobe

Victoria Tàpies

Viva la Vida

ou

la vie confinée

Théâtre

© Lys Bleu Éditions – Victoria Tàpies

ISBN : 979-10-422-6945-6

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Personnages

MAX, le père, proche de la cinquantaine, mais très sportif.

VICKY, la mère, une jeune quadragénaire.

EMMA et JULIETTE, leurs deux filles, des jumelles de 15 ans, de vraies pipelettes.

MOMO, le grand-père.

PILINE, la grand-mère.

DAMIEN, l’oncle.

SANDRA, la tante.

ELVIRE, la voisine.

Lieu : Une maison avec jardin, à Mornant, en France.

Temps : Pendant le confinement. Avril 2020.

Le samedi 14 mars 2020, le Président français, Emmanuel Macron, annonce au journal télévisé de 20 h que la France est en guerre. Mais ce n’est pas seulement la France qui doit affronter l’ennemi public n° 1 qu’est désormais un coronavirus déclenchant une maladie très meurtrière inconnue jusque-là, le COVID-19. Les deux tiers de la planète doivent lutter contre le mal qui la ronge. C’est donc dans un premier temps la suspension des activités de tous les établissements scolaires et de toutes les universités qui est annoncée. Puis, quelques jours plus tard, celle de toutes les autres formes d’activités qui ne sont pas d’absolue nécessité. C’est dans ce contexte que Max, Vicky, Emma et Juliette se retrouvent confinés, tous les quatre, dans leur maison à Mornant.

Scène 1

Jour 19 du confinement.

Vicky se lève, comme tous les matins depuis maintenant près de trois semaines, à 8 h. Elle prépare son café, allume son smartphone et s’installe dans son canapé, près de la porte-fenêtre dont elle a ouvert les volets un peu plus tôt.

VICKY (regardant son smartphone) : Oh, on est samedi aujourd’hui ! En temps normal, j’aurais apprécié d’être en week-end, mais là, je dois avouer que tous les jours se ressemblent. Tous les matins, je me lève invariablement à la même heure. Un peu plus tard que d’habitude, certes, mais tous les jours ont la même saveur.

Elle fait glisser son index sur l’écran de son smartphone et ouvre tout d’abord son réseau social favori. Jamais un matin ne se passe sans qu’elle ne prenne connaissance de ce que ses amis ont partagé.

VICKY (pouffant de rire. Elle ne peut pas rire à gorge déployée le matin, jamais, car son mari et ses filles dorment toujours plus longtemps qu’elle… donc elle reste discrète) : Oh, ce n’est pas vrai ! Sybille n’a pas fait ça, elle n’a pas osé quand même ! Elle me fait mourir de rire ! Qu’est-ce que c’est que ces vieilles photos de vacances en Italie qu’elle publie en souvenirs ! La tête qu’on avait ! Ah, c’était le bon vieux temps ! Qu’est-ce qu’on avait passé de bonnes vacances entre amis ! On pouvait encore sortir, voyager, s’embrasser ! Que cette vie sociale me manque ! Tout est à l’arrêt… C’est vraiment triste pour l’humanité… Mais qu’est-ce que c’est bon pour la planète ! Les animaux et la nature reprennent leurs droits ! Les dauphins s’approchent des littoraux, les loups et les ours sortent dans les forêts… Fallait-il vraiment cette crise sanitaire pour nous en rendre compte ? Je crois que oui ! Quand même, moi qui adore voyager par avion, je ne devrais pas dire ça, mais l’homme s’autodétruit à petit feu à coup de progrès… Quel triste constat !

Puis Vicky va chercher son ordinateur portable posé sur la table de la salle à manger, juste derrière le canapé. Elle vient se rasseoir sur le canapé, le pose sur ses genoux, l’ouvre et l’allume. La petite musique d’ouverture de son ordinateur portable retentit. Elle adore ce petit bruit. Elle adore travailler. Son ordinateur est comme un prolongement d’elle-même.

Tous les matins, peu importe le jour, c’est le même rituel. Elle pianote sur son ordinateur, consulte ses mails, surtout ceux de sa boîte mail universitaire.

VICKY : Mon rituel quotidien est invariablement le même : un petit café, et hop, devant l’ordinateur pour vérifier mes mails. Mes étudiants sont stressés ; ils ont peur de ne pas réussir leurs examens. Je les comprends tellement. Entre ceux qui n’ont pas de bonne connexion à internet, ceux qui sont retournés vivre avec leurs familles, ceux qui ne sont pas autonomes, les conditions de travail ne sont pas optimales. Je ne sais pas ce que j’aurais pensé et fait à leur place. Et dire que je n’ai eu mon premier ordinateur que lorsque j’étais en DEA ! Les temps ont bien changé ! Les élèves s’équipent de plus en plus tôt, la plupart des foyers sont assez bien équipés… Pfffff… Allez, voyons ce qui m’attend aujourd’hui.

Elle lit avec attention les titres des messages, en supprime certains, en ouvre d’autres.

VICKY (dépitée