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Björn, Norvégien âgé de quinze ans, se voit projeté dans l’univers mythologique des Vikings après avoir été envoûté par une musique enchantée. Il y croise Heimdall, le dieu du passage arc-en-ciel, qui l’initie aux neuf mondes scandinaves. Dans cette quête extraordinaire, il est confronté aux puissants dieux comme Odin, Thor, Frigg, ainsi qu’à Loki, le dieu trompeur. Son périple le mène à Asgard, où il fait face à des défis redoutables et rencontre des êtres fantastiques : des nains, des elfes et des géants. À chaque étape, Björn découvre la véritable nature des forces surnaturelles et des légendes anciennes. Sa confrontation avec Fenrir et d’autres créatures mythologiques le poussera à comprendre son rôle dans ce monde mystérieux. Parviendra-t-il à maîtriser sa destinée et à s’adapter aux épreuves qui l’attendent dans les royaumes oubliés ?
À PROPOS DE L'AUTRICE
Isabelle Questel étudie depuis vingt ans les contes et légendes, en autodidacte, parallèlement à son cursus en histoire. Intéressée par les thématiques antiques et médiévales, elle explore les littératures anciennes ainsi que les contes pour enfants inspirés de ces traditions. Son travail lui a permis de découvrir des symboles, des objets et des personnages qui traversent les civilisations à travers les âges et les continents. Après la parution de "Recueil de contes et légendes pour petits et grands" aux éditions Le Lys Bleu, elle propose "Voyage dans les neuf mondes scandinaves".
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Seitenzahl: 113
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Isabelle Questel
Voyage dans les neuf mondes scandinaves
Roman
© Lys Bleu Éditions – Isabelle Questel
ISBN : 979-10-422-7185-5
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Entrez dans les mondes scandinaves avec moi…
La déesse Idunn et le dieu félon Loki
Cela se passait, il y a bien longtemps, au temps où les poules avaient des dents et les chiens n’en avaient pas.
Le soleil se couchait sur l’horizon marin. La mer qui longeait la côte était colorée des couleurs de l’arc-en-ciel. Heimdall, le gardien de la porte d’Asgard, la cité des dieux, aurait pu être aperçu sur la passerelle, ce passage irisé qui menait aux autres mondes, par quelqu’un, pour peu que ce dernier y ait porté un regard assez attentif.
Björn avançait d’un pas tranquille dans les fjords scandinaves au niveau de la terre du milieu, celle des vivants. Le jeune adolescent de quinze ans clamait un de ces vieux chants qu’il avait entendus jadis par la bouche des scaldes ou poètes de son pays.
Cette chanson racontait une curieuse histoire, celle d’un homme qui aurait en une autre époque parcouru les neuf mondes connus des Scandinaves et qui aurait rencontré les habitants de chaque dimension pour aboutir finalement en Asgard, le monde des dieux, et côtoyer Odin, la douce Frigg, la belle déesse, et Thor, le dieu au marteau, parmi d’autres personnalités importantes et savourer le repos au Vahalla, le lieu où vivent les guerriers morts.
Cette histoire n’était qu’une histoire pour l’adolescent, une de ces histoires que les grands-pères ou les grands-mères, comme les scaldes, ont racontée pour émerveiller et faire rêver les enfants.
S’il avait su ce qui l’attendait ce jour-là…
Lui, simple mortel du vingt et unième siècle, allait vivre – il n’en pouvait croire ses yeux et ses oreilles – une aventure fabuleuse digne des poèmes chantés par les scaldes.
Le soleil se couchait sur l’horizon marin et Björn rentrait dans son village en traversant la forêt qui couvrait à l’époque les montagnes de Norvège et de Suède. Tout semblait être normal autour de lui.
À la croisée de chemins de terre, il passa, comme à son habitude, près d’une source dont l’eau claire finissait sa course dans l’océan tout proche. Seulement, cette fois, quelque chose d’étrange se déroula. Un arc-en-ciel multicolore ou Bifrost semblait commencer sa course dans ce point d’eau. Il s’élevait vers le ciel en frôlant un immense arbre des origines dont les racines impressionnantes s’enfonçaient profondément dans le sol et dont la cime semblait traverser les nuages pour se perdre par-delà le monde des hommes. On aurait dit Yggdrasil, l’arbre de vie connu depuis l’époque des Vikings, en Norvège, jusqu’aux époques les plus anciennes.
Curieux, Björn observa un temps le décor qui se présentait devant ses yeux avec une certaine admiration. Soudain, une voix, venue d’on ne savait où, se fit entendre, une voix très douce et chantante qui résonna dans toute la forêt et au-delà.
— Qui es-tu pour oser pénétrer dans mon domaine ?
— Pas plus qu’un simple mortel à mon avis…
Effrayé – vous le pensez bien –, le jeune adolescent essaya de savoir, en s’approchant de la source, d’où venait cette voix mystérieuse.
Alors, il finit par remarquer un homme dans l’eau claire ou, du moins, le crut-il. En se rapprochant de la fontaine, il remarqua une silhouette masculine qui émergeait de la source. Il la reconnut aussitôt comme étant un Nacken, un esprit des eaux dont il avait entendu parler dans les histoires que lui racontaient son père et, avant lui, le grand-père de son grand-père.
Intimidé, l’adolescent se tut en voyant le beau jeune homme sortir de l’eau. Il portait un violon sur l’épaule. La musique qu’il jouait était envoûtante et le jeune homme se sentait attiré par le Nacken au point de s’approcher de lui. La créature des eaux continuait sa douce mélopée.
Björn écouta ce qu’elle lui racontait :
— Qui es-tu, humain, pour oser pénétrer dans mon royaume ? Viens, suis-moi dans mon domaine…
Et Björn de suivre le Nacken vers l’arc-en-ciel, le Bifrost, où il l’invitait. Le jeune garçon se mit donc à grimper sur cette échelle de couleurs et laissa derrière lui le Nacken qui restait près de sa fontaine.
Soudain, devant lui, se dessina une silhouette nouvelle qui ressortait sur les couleurs irisées. Là encore, les vieux récits des scaldes de son pays lui servirent. Il comprit qu’il se trouvait en face de ce qui semblait être le gardien Heimdall, qui veille sur le passage entre le monde des hommes, le Midgardet la cité des dieux, Asgard.
Heimdall, en voyant arriver l’adolescent devant lui, baissa l’instrument de musique qu’il tenait à la bouche, et se mit à parler à Björn d’une voix posée :
— Que viens-tu faire dans les secteurs interdits d’ordinaire aux mortels ? lança le gardien des mondes.
— Je me suis laissé guider par un Nacken.
— Je vois. Je ne peux te laisser pénétrer en Asgard, la cité des dieux. Alors, je vais te permettre de visiter d’autres mondes, si tu le veux. Mais attention, tu devras respecter tous les êtres que tu rencontreras.
— Entendu, répondit le garçon, intrépide.
— Très bien. Alors, suis-moi !
Et Heimdall se dirigea vers le côté du Bifrost. Björn tourna son regard vers l’endroit où se rendait le gardien. Une porte rectangulaire apparut sur le bord de l’arc-en-ciel.
— À toi de l’ouvrir, si tu t’en sens capable !
Le jeune homme acquiesça et sans un mot, se dirigea vers cette porte qui semblait en verre ou en cristal lumineux. Il tendit la main vers la poignée en bois marron clair et fit pression dessus. Dans un silence pesant, un passage s’ouvrit.
Björn, à la fois intrépide et inquiet, s’avança bravement et poussa, doucement, le battant de la porte.
Comment décrire ce qui s’offrait à sa vue ? C’était difficile. Cela n’avait rien de comparable à ce que l’on trouve sur Terre.
Le décor qui apparaissait devant lui l’intriguait. On aurait dit un décor de glace qui s’étendait dans toutes les directions. Björn referma son blouson pour ne pas être gelé par le blizzard qui soufflait très fortement sur cette terre de glace. On ne distinguait aucune végétation, aucun animal. En regardant le décor qui s’ouvrait devant lui, il se mit à réfléchir au lieu où il se trouvait désormais, car la porte avec le Bifrost venait de se refermer sous le rire de son gardien.
Björn essayait de rassembler toutes ses connaissances obtenues soit par les récits de sa famille, soit par les conteurs. Il lui sembla qu’il se trouvait au « pays des géants », le Jotunheimr.
À ce qu’on dit, cette contrée était en effet habitée par des géants de deux sortes :
certains d’entre eux étaient en glace, d’autres habitaient ces terres gelées dans les montagnes. Ce sont ces derniers qui inquiétaient tout particulièrement les habitants de Midgard, la terre des humains, et les dieux de la cité d’Asgard.
Le jeune homme se demandait ce qui allait lui arriver dans cet endroit étrange où ne se trouvaient que de rares arbres, des montagnes et des lacs glacés. Il se mit à marcher le long d’un sentier de terre gelée pendant un bon moment.
Au détour d’un chemin, il entendit des bruits de voix très virulentes et tonitruantes qui venaient d’un champ voisin, en contrebas d’une petite colline avec un unique arbre dessus. Björn s’approcha discrètement des personnes qui parlaient si fort, en se cachant derrière une barrière de bois.
Le jeune fut surpris de découvrir trois individus assis autour d’un feu de camp où des bœufs entiers sont en train de rôtir sur des broches ou du moins semblaient l’être. Le jeune homme essaya de s’approcher de plus en plus des trois personnes, en se cachant derrière des rochers glacés.
Il put ainsi les reconnaître et les identifier : on aurait dit trois hommes dont deux seraient Odin, le roi des dieux de la cité d’Asgard et son frère Hoenir. Il semblait que le troisième soit Loki. Ces trois personnes formaient une triade de divinités, si les souvenirs de Björn étaient exacts.
Mais, notre jeune se demandait ce qu’ils faisaient loin de leur ville, la cité d’Asgard, au carrefour d’un espace-temps différent de celui où on peut les rencontrer d’habitude. Ils semblaient confrontés à un grave problème… Les trois dieux regardaient attentivement les bœufs en train de rôtir. Mais cela ne marchait pas comme ils le voulaient : leur nourriture ne réussissait pas à cuire. Ils ne savaient que faire visiblement.
Soudain, la voix tonitruante d’Odin, le maître de toute chose, se fit entendre. Il venait de remarquer le jeune Björn :
— Qui es-tu, humain intrépide, pour oser t’aventurer dans les terres de ce monde, loin de Midgard, la terre des hommes ?
— Je m’appelle Björn et un Nacken, un esprit des eaux, m’a ouvert une porte du Bifrost, l’arc-en-ciel, où Heimdall, le gardien des portes des mondes, m’a guidé vers la terre de celui-ci.
— Je vois ! Voyons tes connaissances… Sais-tu qui nous sommes ?
— Je pense, si j’en crois les scaldes, les poètes de mon pays, que vous devez être Odin. Si je ne me trompe, vous êtes le roi des dieux, du monde d’Asgard et au-delà. Vous êtes un guerrier doté de magie, capable de changer votre apparence à volonté. Je crois que votre lance nommée Gungnir vous aura été donnée par le peuple des nains. Elle a servi à déclencher la première guerre des mondes. Le casque que vous portez est en or et vous avez aussi un bouclier…
— Bravo ! Tu m’as bien identifié. Que peux-tu me dire sur mes compagnons ?
Le jeune homme détourna son regard d’Odin, vers les deux individus qui regardaient les bœufs en train de cuire :
— Le premier des deux pourrait être Hoenir, un de vos frères, Odin, car il est grand et beau. Il a de grandes jambes et se montre à l’occasion très rapide. Je crois qu’il se déplace en marge du « temps ». On dit aussi que, discret, à la fin des temps, il choisira la voix du « destin ».
— Bien vu ! s’exclama Odin.
— Quant à votre autre compagnon, c’est peut-être Loki, fils de Laufey et du géant Farbauti. Avec la géante Angrboda, il a eu trois enfants :
Je crois savoir aussi qu’il est doué en magie et en métamorphose. Il est, comme vous, aussi âgé que l’univers. Je n’ose dire ce qu’on dit de lui sur terre, dans mon monde.
— Ça, je peux le comprendre ! Quand on le connaît…
Au moment où Odin prononçait ces mots, Loki, car c’était bien de lui qu’il s’agissait, se tourna vers le roi des dieux et lui avoua piteusement :
— C’est navrant ! Je ne sais que faire. Les bœufs sont bien en train de rôtir sur le feu, mais on dirait qu’ils ne cuisent pas. Je ne sais quel est ce prodige !
— Vraiment ?
— Malheureusement !
Björn, en entendant cet échange, jeta d’abord un coup d’œil instinctivement aux bœufs en train de cuire sur leur broche.
Son regard fut ensuite attiré ensuite vers quelque chose qui bougeait au sommet d’un arbre tout proche. En étant plus attentif, notre jeune remarqua que ce qu’il avait repéré était un grand aigle qui semblait se moquer des trois divinités et de leur gibier en train de cuire… en vain, hélas. L’oiseau jeta soudain un coup d’œil à Björn qui se sentit obligé d’avancer vers lui, laissant Odin rejoindre ses compagnons.
L’aigle arrêta soudain de chanter et parla aux gens qui entouraient le feu de camp.
— On dirait que vous avez un problème, mes seigneurs…
— En effet, répondit Hoenir.
— Je peux peut-être vous aider !
— Comment cela ? s’exclama Odin de sa voix puissante.
— Je peux vous aider à résoudre votre problème si vous m’octroyez une part de viande !
— Soit, c’est entendu ! Nous allons achever de cuire cette viande et nous la partagerons en autant de part que nous sommes de convives, répondit Odin qui ajouta à l’égard de Loki :
— Peux-tu te charger de cette tâche, peut-être avec ce jeune humain ?
— Pourquoi pas ? Humain, viens m’aider !
— D’accord, répondit Björn en s’approchant de Loki.
Et voilà le dieu et l’adolescent en train de s’affairer autour des bœufs, une fois rôtis. Séparer les différents morceaux du gibier les occupèrent fort. Mais après un clin d’œil et un geste significatif de Loki, Björn réussit à séparer les différents types de morceaux. Ils les mirent ainsi en piles bien distinctes : les os d’un côté, la peau de l’autre et enfin les parts juteuses de viande ailleurs.