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Lors d’un simple repas, une question fuse : « Quelle est ta vision de l’Afrique de demain ? » Yvette, avec calme et conviction, répond là où on ne l’attend pas : l’éducation. Pas les discours sur les dirigeants, ni les grandes promesses, mais le socle fondamental de toute société durable, la connaissance. À travers cet échange vif et profond se dessine une réflexion lucide sur les racines des maux africains : l’oubli du savoir, la négligence de la jeunesse et la méconnaissance de soi. En convoquant l’exemple des nations qui ont misé sur la formation, Yvette ouvre une voie possible pour le continent : celle d’un avenir bâti non pas sur le pouvoir, mais sur la transmission.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Après la publication de "Yvette Kouadja Moretti", Présidente, Brigith Gbadi poursuit sa réflexion sur le rôle des femmes dans le développement du continent africain et leur place à la tête des États avec le présent ouvrage. Sociologue et experte en développement social et en questions de genre, elle interroge les modes de gouvernance en Afrique et invite à repenser le pouvoir au féminin.
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Seitenzahl: 116
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Brigith Gbadi
Yvette Kouadja
l’Africaine
© Lys Bleu Éditions – Brigith Gbadi
ISBN : 979-10-422-6949-4
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
De Jeanne à Yvette, le relais est passé, le relais pour continuer la promotion de l’autonomisation des filles et des femmes dans la discipline, la rigueur et l’excellence.
En effet, les femmes et les filles, lorsqu'elles accèdent aux ressources familiales et aux opportunités communautaires, tout comme les hommes, deviennent de puissantes agentes de changement et donc de développement de leurs familles et de leurs communautés (Sept façons de changer le monde, www.unwomen.org/fr).
Et Yvette Kouadja en est la parfaite illustration. Son histoire est celle de milliers de filles, de femmes, qui, bien que compétentes et excellentes dans leurs domaines respectifs, sont « invisibles », car les standards d’évaluation de compétences favorisent un leadership orienté vers l’accomplissement des tâches.
Cependant, Yvette Kouadja, avec son charisme et ses valeurs chrétiennes, est poussée au-devant de la scène associative et politique par ses pairs. Car ils ont appris à la connaître, plus qu’elle-même, en l’observant. Ne dit-on pas que les femmes sont les « sentinelles de l’invisible » ?
Une femme présidente de la République de Côte d’Ivoire en 2032, pourquoi pas ? Rêvons grand pendant que nous y sommes, puisque la politique est synonyme d’actions. Tout en vous invitant dans mon rêve, à travers la lecture de ce roman, je vous exhorte à méditer cette citation de Mme Margaret Thatcher (première femme Premier Ministre en Grande-Bretagne et en Europe de 1979 à 1990) : « En politique, si vous voulez des discours, demandez un homme ; si vous voulez des actes, demandez une femme. »
Véronique Ossohou-Koné
Juriste/Consultante
Experte en Violence Basée sur le Genre
Le bon Dieuadisposémessensaupointdemefaireprendreconsciencede tout. Chaquescènedecelivreestunedescriptionde vécu, mais aussi de souhaits pour l’Afrique.
Yvette Kouadja l’Africaine nous invite à approfondir notre réflexion sur la contribution de la jeunesse dans le développement de l’Afrique. L’éducation et la formation doivent en être les piliers, mais comment s’y prendre ?
À travers ce livre, j’appelle les dirigeants africains à une métanoïa c’est-à-dire au changement de vue, de regard pour voir la pensée et l’action se transformer de façon décisive pour notre Afrique et pour faire de la jeunesse une population responsable.
Un nouveau paradigme, celui du panafricanisme responsable s’impose. Le leitmotiv sera un développement interne avec les ressources endogènes et une vision portée sur la jeunesse. Les ressources naturelles doivent aider les pays africains à se développer et non à s’entre-déchirer.
En sus, la valorisation de nos cultures doit conduire à des vertus qui guideront la jeunesse dans son parcours. Un peuple sans culture est un peuple perdu. Notre culture est une richesse à ne pas brader et la mondialisation ne doit pas nous perdre. Aimons Mama Africa !
L’entrée en scène de Luciano Moretti nous invite à nous souvenir que nous avons encore des parents dans les îles Caraïbes et dans les Antilles. Nous ne devons pas les oublier. Le changement de paradigme doit aussi les toucher.
Ce livre parle de la vie d’Yvette qui rentre dans la destinée annoncée par différentes personnes. Madame Kouadja, sa grand-mère paternelle avait eu la révélation d’un médium avant la naissance de Jeanne, la mère d’Yvette. Le directeur spirituel de ses parents avait également annoncé l’arrivée de cette enfant prodige à la suite d’un cheminement. Alors, ils faisaient tous attention à l’accomplissement de cette prophétie.
Les parents d’Yvette étaient passés par une période très difficile de trois ans, mais le Seigneur leur avait fait grâce et tout était rentré dans l’ordre. Elle avait pu poursuivre ses études et obtenir deuxdiplômesprofessionnelsenplusdesdiplômesuniversitaires.Saformationprofessionnelle en Europe lui avait ouvert la porte de sa vie publique. QuatreansaprèsleMaster2,YvetteavaitàlafoisleprofildeMagistratetd’Avocat.Elleavaitàpeine vingt-cinq ans. Elle avait pris une inscription en sciences politiques à Paris à la demande de sa mère qui voyait les sollicitations des groupes de jeunes à son endroit. Ceux-ci souhaitaient qu’elle anime des conférences. Jeanne ne voulait pas que sa fille se positionne dans la politique ivoirienne sans des rudiments solides. Des groupes de soutien avaientcommencéàsecréerpoursollicitersacandidature aux élections législatives de la période.
Le week-end avant le départ d’Yvette pour Paris, ses grands-mères avaient organisé une petite fête qui s’était vite transformée en une cérémonie des deux diplômes. Tous les amis d’Yvette, mais aussi d’anciens étudiants de sa mère, étaient présents. Il y avait à manger et à boire comme au bon vieux temps quand ses parents étaient jeunes. La grand-mère Amélia avait eu le temps de voir son petit fils préféré, Jean-Philippe, guérir avant de quitter ce monde. Elle voulait être enterrée au Ghana près de la tombe de son mari. Son absence à cette fête a été très remarquable. Sa bonne humeur manquait à tous.
Yvette pensait plus à ses parents qu’à elle-même. Elle était mélancolique,mais avait des objectifs à atteindre.Chacunvoulaitluioffrirlevoyage.Elleavaitreçuunbilletdesonpère,maisses grands-pèresont changé le billet premium en classe affaires. Monsieur Kouaho disait: «Ma petite fille va revenir en héroïne car elle va porter haut le drapeau d’Éburnie». Toute la grande famille et certainsamisd’Yvettedésiraientallerjusquesurletarmac,maisseulssesgrands-parentsetsesparents avaient eu ce privilège. La jeune fille n’avait pas encore de petit ami malgré la présence de plusieurs beaux jeunes gens dans son entourage. Yvette fera-t-elle de la politique à son retour à Abidjan ou sera-t-elle juste une femmejuristeavecun diplôme en sciences politiques ? Personne ne saurait prédire son avenir car son parcours restait exceptionnel.
En septembre 2017, Yvette intégra la prestigieuse école de sciences politiques. L’Institut d’Études Politiques de Paris, communément appelé Sciences Po, ou Sciences Po Paris, est une grande école française dans les domaines des sciences humaines et sociales, notamment le droit, l’économie, l’histoire, la science politique et la sociologie.Elle a préféré l’école située à la Rue Saint-Germain car le site est proche de plusieurs endroits qu’elle aime visiter tels que le Musée du Louvre, le Jardindes Plantes, le Couvent des frères Carmes, la Cathédrale Notre Dame de Paris, l’Église Saint Sulpice…
Elle avait les mêmes goûts de la nature et de la prière que sa mère. Le premier jour de classe, elle avaitaccuséunlégerretardpourdesquestionsadministratives.Lesétudiantsétaientenséancedeprise de contact avec Monsieur Félix Dupont, le Professeur de sciences politiques. L’entrée d’Yvette fut pratiquement solennelle. Tous avaient fait silence, on eut dit que c’était le directeur de l’école ou le ministre de l’éducation qui faisait son entrée.
Lorsqu’elle avait toqué laporte,l’enseignant,quiluifaisaitdos,avaitrépondu:«Entrezs’ilvousplaît». Mais, lorsqu’il se retourna pour voir qui entrait, il était comme tétanisé.Lesétudiantsétaientàlafois surpris et par l’attitude de l’enseignant et par la beauté d’Yvette. Pendant près de deux minutes, le silence a régné dans la salle. Gênée, elle se retourna donc pour voir s’il y avait quelqu’un d’autre après elle. L’enseignant reprit ses esprits et lui dit : « Entrez donc Mademoiselle ». Yvette obéit et se présenta àl’enseignant.Cedernierluifitsignedeprendreplace.Elleallas’asseoirà la cinquième rangée où il n’y avaitpersonneetfitunsourireauxautresétudiants.L’enseignant était si gêné car tousleregardaient.Il luidemandadeseprésenter.Cequefitlajeunefilleavecunevoix suave. Tout était comme dans un film. Georges, un étudiant assez courageux etcomique,luidemanda s’il pouvait lui serrer la main en premier ; et toute la classe se mit à rire.
Le directeur de l’école fit aussi son entrée. Il voulait voir la belle fille intelligente dont lui parla sa secrétaire. Les membres du jury qui avaient examiné le dossier d’Yvette étaient unanimes à accepter sa candidature dès la première analyse. Après avoir échangé quelques secondes avec Monsieur Dupont, le directeur prit la parole et s’adressa aux étudiants en ces termes : «Chers étudiants, vous savez que notreinstitutestprestigieuxetnousvousencourageonsàledémontrerpartoutoùvousserez en fonction. Nous vous recommandons de travailler dans unetrèsbonneambianceetjevoudraisvous demander de faire un bon accueil à Mademoiselle Kouadja YvetteGiovanna.ElleestàlafoisMagistrate et Avocate.Elleestdoncàlafois“Maître”et“MadamelaPrésidente”.Jeveuxdirequ’aprèssonMaster 2endroit,elleaobtenulesdiplômesdemagistratureetd’avocature.Soyezgentilsavecelleet, peut-être, humbles pour apprendre aussi auprès d’elle ». Il avait aussi précisé qu’Yvette venait de la Côte d’Ivoire, mais qu’elle était également française et que c’était une fiertépourlaFranced’avoirunecitoyennesicoruscante.Ce derniercachaitson admiration pour la belle Yvette. Il a valorisé ses compétences professionnelles et c’était la bonne attitude. Il connaissait son grand-père ainsi que la Côted’IvoiregrâceauPrésidentHouphouët Boigny. Cela a créé chez certains étudiants une plus grandeadmirationpourelle,maislesorgueilleux et les jaloux se sont sentis heurtés.
Le directeur s’était retiré avec l’enseignant et les étudiants d’origine africaine voulaient faire davantage connaissance avecYvette.Unejeunefilled’originerwandaises’approchad’elleetluitenditlamain en lui disant: «Je suis Egidia Immaculée, je suis rwandaise, mais ma famille a immigré en Côte d’Ivoire à cause du génocide et votre ancien président nous a beaucoup aidés». Yvette serra la main à Egidia et sa voisine Solange. Yvetteformasongroupedecompagnonsdeclasse avec les deux jeunes filles, bienqu’ellefûtenbontermesavectout le monde y compris les jaloux.
Yvette excellait dans ses études. Elle se retrouvait souvent seule dans le Jardin des Plantes. En la regardant, l’on croirait qu’elle communiquait avec les plantes. Elle les touchait, lescaressaitetleur parlait même. Elle aimait la nature. Les visiteurs du jardin regardaientsesgestesd’amourpour les plantes et surtout les fleurs. Elle aimait aussi se retrouver seule dans les églises pouradorerDieu. Ses deux amies étaient catholiques comme elle. Ainsi, les invitait-elle à rechercher l’inspiration pourles travaux dans des temps d’adoration. Au début, Egidia et Solange ne comprenaient pas comment Yvette pouvait passer un moment d’adoration et être éveillée, seule, pour étudier. Celle-ci leur raconta que lorsqu’ellenecomprenaitpas un cours, elle s’en allait le lire à Jésus qui le lui expliquait à sa demande. Les chosesdevenaient assez claires dans son esprit par la suite. Alors, les deux autres jeunes fillesdécidèrentde l’imiter ou, du moins, elles présentaient les devoirs à Jésus avant de les entamer. Certains étudiants trouvaient que ces trois jeunes fillespassaienttropdetempsdansleslieuxdecultes,maisilsétaientsurprisde leursrésultats.
D’autres jeunes filles voulaient leur ressembler, mais n’étaient pas assez persévérantes pour passerplus de trente minutes dans un silence total, en plus, dansunechapellevide.Yvetteavaitl’expérience du « Renouveau Charismatique » quand elle accompagnait sa mère dans ses temps d’adoration et de prière de combat. Elle aimait pratiquer des exercices de silence intérieur. Sa mère l’avait confiée à l’un des prêtres de la paroisse Saint Esprit de Choisy-Le-Roi et ce dernier l’avait prise comme sa fille spirituelle.
À la deuxième année estudiantine, Yvette fut invitée par Cécile, l’une de ses amies de faculté, à une conférence sur le leadership. Le conférencier était l’un des petits fils de l’homme politique le plus aimé et respecté de l’Afrique, Nelson Mandela. Le Maître de Cérémonie (MC) le présenta en ces termes : « Monsieur Indlovu Mandela est auteur, mentor, porte-parole, entrepreneur et consultant politique. Il est actuellement co-fondateur et président de l’Institut Mandela pour l’humanité. Il s’emploie activement à préserver l’héritage de son grand-père et à présenter Nelson Mandela aux jeunes générations. Co-fondateur et président d’Africa Rising Foundation, il est également le fondateur du “Projet Mandela”. Il fait partie de l’équipe du centenaire de Mandela. Vice-président du Conseil panafricain de la jeunesse, qui travaille en étroite collaboration avec l’Union Africaine, Monsieur Indlovu est le plus ancien ambassadeur mondial de l’ONUSIDA, une agence spécialisée des Nations Unies qui fait campagne pour mettre fin à l’épidémie de VIH/SIDA ». Toute la salle se leva pour l’ovationner pendant plus de cinq minutes.
Indlovu prit la parole avec une telle éloquence, alternant le français et l’anglais. Tous les jeunes voulaient faire des photos avec lui. Amelia, l’arrière-grand-mère d’Yvette, connaissait les parents d’Indlovu. Et les grands-parents d’Yvette lui parlaient de cette grande famille, mais elle ne voulait pas être dans le sillagedesenfantsetpetits-enfantsdeprésidentsetbaronsdespartispolitiquescommeses cousins. Elle voulait poursuivre ses études dans la tranquillitésansselaisserinfluencerparquiquece soit. Yvette était très sobre dans ses choix. Elle participait rarement et cela, après insistance de sescousinsetfrères,àdessoirées« desenfantsà papa ». Elle trouvait sa joie et sa paix dans les livres et dans la prière ou même au sport. Ses amies l’encourageaient à écrire des livres, mais ellesedisaitquel’écritureétaitunepassionàvaloriseraprès les études ou à la retraite.
Au cocktail, Yvette,un peu à l’écart, seule, regardait les jeunes discuter. Elle se posait des questions surl’avenirdel’Afrique,le