Chemins de sagesse pour les temps difficiles - Rosette Poletti - E-Book

Chemins de sagesse pour les temps difficiles E-Book

Rosette Poletti

0,0

Beschreibung

Pistes et conseils pour atteindre la sérénité

Depuis l’aube des temps, les humains ont du faire face à de multiples défis. Ils ont connu, la maladie, la faim, les guerres, des deuils multiples. Ils ont toujours su se relever et continuer, trouver des raisons de vivre et d’espérer. Ainsi, au cours des siècles, ils ont accumulé une immense sagesse dont nous pouvons être les héritiers et que l’on découvre dans toutes les grandes traditions du monde. Comment traverser les temps difficiles ? Comment trouver du sens et avoir le courage d’avancer quelle que soit l’intensité des orages, comment atteindre la sérénité malgré tout ? Comment s’ouvrir aux autres et développer la compassion pour soi-même et pour les autres ?
C’est à ces questions que ce petit ouvrage répond en indiquant des pistes de réflexion plutôt qu’en donnant des recettes.

Un petit livre pratique pour cheminer sur les sentiers de sagesse que Rosette Poletti nous propose ici, comme autant de pistes de réflexion : pour vivre plus pleinement, plus sereinement, pour donner force et courage dans les temps difficiles que la vie nous impose.

EXTRAIT

Même au cœur des temps difficiles qu’il doit traverser, l’être humain est beaucoup plus puissant qu’il ne l’imagine, il n’est pas un fétu de paille soufflé par les vents, il a la capacité de changer sa réalité en changeant de regard et en devenant conscient.
Les éléments de sagesse dont il est question dans cet ouvrage sont comme les pétales de la fleur de lotus qui est en couverture.
Chaque thème représente une des voies de sagesse qui permettent d’affronter les orages et les temps de traversée du désert que rencontrent les humains.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Titulaire de deux maîtrises en soins infirmiers et psychothérapie, d’un doctorat en sciences de l’éducation et d’un diplôme en théologie, Rosette Poletti a eu d’importantes responsabilités dans le domaine de la formation. Actuellement, elle continue de former des soignants et des bénévoles à l’accompagnement des personnes en fin de vie, des personnes en deuil et dirige un institut de formation et de recherche dans ces domaines. Rosette Poletti est l’auteure de très nombreux livres à succès et best-sellers.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern

Seitenzahl: 107

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



INTRODUCTION

Depuis que les humains habitent la terre, ils ont eu à faire face à des difficultés innombrables : la nature parfois hostile, la maladie, la mort, la guerre, les famines et les épidémies, les conflits en tous genres.

Au cours des siècles, ils ont cherché des réponses à leurs innombrables questions, ils ont créé des religions, des philosophies, toute une sagesse qui leur a permis de survivre, de donner du sens à ce qu’ils vivaient, de trouver de la consolation et des raisons d’espérer et de continuer.

Plus récemment, des nouvelles disciplines comme la psychologie, la sociologie, l’anthropologie ont aussi apporté de nouvelles réponses.

Ce qui est extraordinaire, c’est que toutes ces sagesses, toutes ces réponses trouvées sont disponibles. Elles permettent une qualité de vie élevée. Le problème est qu’elles ne sont pas souvent acceptées ou pas utilisées car jugées parfois « simplistes » ou d’autres fois inaccessibles.

Les humains préfèrent continuer leur recherche de réponses à des questions qui n’en ont pas, plutôt que de tenter de vivre ce que tant de sages leur ont proposé.

Le but de ce petit ouvrage est de rassembler quelques-uns de ces éléments de sagesse et de tenter de décrire comment ils peuvent changer la vie.

Les éléments présentés ne sont pas d’abord des théories, mais bien des récits d’expériences basées sur ces éléments de sagesse.

Aucun d’entre eux ne représente « La Vérité », celle-ci n’existe pas, il n’y a que des possibilités, des pistes que l’on a le choix d’emprunter ou non.

Même au cœur des temps difficiles qu’il doit traverser, l’être humain est beaucoup plus puissant qu’il ne l’imagine, il n’est pas un fétu de paille soufflé par les vents, il a la capacité de changer sa réalité en changeant de regard et en devenant conscient.

Les éléments de sagesse dont il est question dans cet ouvrage sont comme les pétales de la fleur de lotus qui est en couverture.

Chaque thème représente une des voies de sagesse qui permettent d’affronter les orages et les temps de traversée du désert que rencontrent les humains.

Chapitre 1

Prendre conscience – Devenir conscient

Tout chemin commence par une prise de conscience, une sorte de réveil. « Ce que je vis n’est pas un destin, c’est un chemin parmi des milliers d’autres. »

Rien n’est décidé d’avance. À n’importe quel moment de la vie et jusqu’au dernier jour, il existe la possibilité de vivre autrement, de vivre pleinement et cela n’a pas grand-chose à voir avec les circonstances extérieures. Le maître spirituel contemporain Anthony de Mello avait coutume de dire que la plupart des humains naissent endormis, vivent endormis et meurent endormis. Très peu d’entre eux se réveillent, malheureusement. Ils vivent sous le poids de leurs difficultés, enfermés dans leurs croyances et leurs programmations. Pourtant la liberté est possible ! La porte de la prison est ouverte ! Ils ne la voient pas, tout occupés qu’ils sont à décorer leur cellule pour la rendre plus vivable.

C’est souvent lors d’une grande crise de la vie, deuil, maladie grave, divorce, séparation que tout à coup le réveil sonne.

Ce peut être aussi lors d’une rencontre, à la naissance d’un enfant, à la lecture d’un livre ou lors d’une retraite spirituelle que la personne réalise tout à coup ou progressivement qu’une autre vie est possible.

Pour Sylviane, c’est le suicide de son fils unique qui a été le déclencheur d’un éveil, d’une prise de conscience. Sa vie était confortable, un mari qui gagnait bien sa vie, un fils dont la scolarité se déroulait sans incident, des amis, des occupations dans le cadre du bénévolat. Tout allait bien, semblait-il. Il n’y avait pas d’interrogations, elle était sur des rails qu’elle ne remettait pas en question. La relation avec son mari était « normale », dit-elle, on ne communiquait pas en profondeur et on n’abordait pas les sujets qui fâchent, ainsi tout allait bien.

Puis un jour, alors qu’elle attendait le retour de son fils et de son mari pour le repas du soir, c’est un gendarme qui s’est présenté à sa porte pour lui annoncer que son fils avait été retrouvé pendu dans une forêt proche de leur maison.

Ce fut le choc absolu, l’incapacité de croire qu’un tel drame avait pu se produire. Tout était remis en question, rien n’avait plus de sens !

Sylviane entra dans une dépression qui l’éloigna pour quelques semaines de son mari et de ses proches. C’est au bout d’un an qu’elle reprit vraiment pied et commença par demander une séparation de son mari. Attirée par la philosophie bouddhiste, elle fit plusieurs retraites et fait actuellement la longue retraite méditative de 3 ans, 3 mois, 3 semaines, 3 jours dans un monastère bouddhiste. Elle est paisible, sereine, pleinement consciente, elle dit avoir trouvé la voie de la liberté intérieure et un sens nouveau pour sa vie.

Pour beaucoup d’autres, heureusement, la prise de conscience a lieu plus progressivement. Cela débute par une sorte d’insatisfaction, comme si la vie était devenue monotone, puis on ne voit plus vraiment le sens des efforts à fournir et très souvent à ce moment-là, un signe apparaît, pour autant qu’on sache le voir, et un chemin s’ouvre. Il peut s’agir d’une personne qu’on rencontre et qui nous ouvre une nouvelle voie, d’un article ou d’une annonce dans un journal cherchant par exemple des bénévoles pour visiter des prisonniers.

On y répond et la vie change parce qu’on s’est réveillé, on est sorti du cadre de ses conditionnements, on s’est ouvert à autre chose.

Il arrive aussi que ce soit la maladie, la sienne ou celle d’un proche qui remette tout en question.

Étienne racontait comment, à l’annonce du diagnostic d’un cancer du poumon, il avait tout à coup réalisé qu’il n’avait pas vraiment vécu jusque-là. Il avait existé, obéi à ses programmations suivant la voie qui avait été tracée pour lui par sa famille. Il décida de changer de vie pour le temps qui lui restait. Il quitta son travail, prit une retraite anticipée, commença une psychothérapie, divorça, se mit à développer son côté artistique.

Aujourd’hui, il fait de la poterie dans un petit atelier qu’il s’est créé.

Il vit modestement, mais il est lui-même. Il jouit de chaque instant de ses journées et pour le moment, le cancer ne progresse pas.

Étienne est un réaliste, lorsqu’on lui demande s’il est angoissé à l’idée que son cancer pourrait évoluer, il répond que quoi qu’il arrive, il aura vraiment vécu durant quelques années.

Prendre conscience, c’est fondamentalement, oser se poser des questions par rapport à sa vie, se demander à quoi nous sert la vie, ce que nous en faisons. C’est aussi oser se demander si l’on est heureux, vraiment heureux, et sinon chercher à comprendre ce qui nous empêche de l’être, de quoi nous avons peur, ce qui nous fait souffrir.

On peut aussi favoriser cet éveil en se trouvant des moments de silence, en écoutant ce qui se passe en nous, en se laissant inspirer, en sachant lire les signes que nous offre la vie.

Rien ne peut se produire s’il n’y a pas de prise de conscience, d’éveil. La force de nos programmations est si importante qu’on peut vivre toute une vie en croyant que « c’est comme ça ! », qu’il faut faire avec, qu’il n’y a pas d’alternative.

Pourtant, toutes les grandes sagesses insistent sur cette dimension de l’éveil, de la prise de conscience. Chez les bouddhistes, l’éveil est la fin de toute méprise quant à la nature de la réalité, associée à une compassion sans limite. Chez les chrétiens, c’est l’ouverture à une relation intense avec le Christ qui favorise l’amour du prochain : « Voici, je me tiens à la porte et je frappe, si quelqu’un entend ma voix, j’entrerai chez lui ». (Apocalypse de Jean 3-20)

L’éveil, la prise de conscience est un chemin qu’il est possible de prendre, une porte que l’on peut ouvrir, dont la poignée est à l’intérieur, personne ne peut l’ouvrir à notre place.

Lorsqu’on accepte de se mettre en route, tout devient possible, une autre réalité peut apparaître, les difficultés ne disparaissent pas, mais on peut les vivre autrement.

Aller vers la prise de conscience : l’éveil

Ceux qui ont vécu cet éveil, cette prise de conscience, décrivent un certain nombre de changements qu’ils ont ressentis intérieurement :

– Ils se perçoivent comme étant en décalage par rapport à leur entourage, ne trouvant plus de plaisir à des discussions vides dans des rencontres superficielles.

– Ils ont éprouvé le besoin d’être seuls, en contact avec la nature, ou encore de côtoyer d’autres personnes plus en accord avec ce qu’ils vivaient, avec qui ils partageaient les expériences marquantes qu’ils avaient vécues, comme une perte d’enfant ou le vécu d’une maladie grave.

Ils ont de la difficulté à supporter ce qui n’était pas authentique, l’hypocrisie de certaines rencontres sociales.

Ils ont développé une plus grande sensibilité à la souffrance des autres et éprouvé le besoin de reprendre le contrôle de leur vie en refusant d’être définis par la société. Ils ont eu envie de renoncer à cette course effrénée que leur imposait la société.

Ils ont éprouvé le besoin de donner du sens à leur vie, d’être utiles aux autres et aussi d’étancher leur soif de spiritualité, de reliance avec quelqu’un ou quelque chose de plus grand qu’eux.

Ceux qui se sont vraiment réveillés, dont la vie a été totalement modifiée en profondeur, sont ceux qui ont écouté ce qui se passait en eux, qui ont donné de l’importance aux signes que la vie leur offrait.

Voir les signes, savoir lire les signes, c’est simultanément ce qui fait prendre conscience et ce qui encourage à écouter ce qui se passe en soi.

Les signes existent, mais c’est nous qui leur donnons une signification. Une collègue, récemment devenue veuve, qui était très amoureuse de son mari et souffrait beaucoup de son absence, vit éclore, le jour du premier anniversaire de la mort de son époux, en plein mois de janvier, deux roses blanches, sa couleur préférée, sur le même rameau à côté du garage où le défunt garait sa voiture.

Elle en fut tout émue et pris cela pour un signe qui lui apporta beaucoup de consolation.

D’autres personnes auraient passé à côté de ces fleurs sans les voir ! Ou n’auraient accordé aucune importance à cette floraison.

Il en est de même avec ce qui est ressenti à l’intérieur de soi : oser s’écouter et dépasser les messages reçus dans l’enfance tels que : « Il ne faut pas s’écouter, il faut être fort », ou encore : « tu t’écoutes trop, c’est pour ça que tu ne te sens pas bien ! »

Ceux qui n’osent pas mettre en question les messages qui les ont programmés étoufferont les manifestations de leur réveil intérieur ou de leur prise de conscience. Ils se diront peut-être : « Allons, soyons réalistes » et ils continueront la course effrénée dont ils ne voient pas le but, ou feront taire leur bienveillance et leur recherche de justice.

Heureusement, ce mouvement intérieur ne s’étouffe pas facilement. On garde une nostalgie de cet autre chemin possible et un jour ou l’autre, on trouve le courage de se libérer, de vivre autre chose, de donner plus de sens à sa vie, à ses paroles, à ses actions.

On prend conscience, par exemple, qu’on n’est pas seul à parcourir le chemin, que d’autres aussi se sont éveillés, qu’il y a une communion avec eux, qu’on est relié à l’humanité entière. Martin Luther King semble l’avoir ressenti quand il écrivait le poème suivant :

Tel un voyageur dans un train,

Nous pouvons déposer nos bagages.

Nous pouvons nous détendre

Et faire confiance à la vie.

Ne vous inquiétez pas.

Il y a une toile de vie

Dans laquelle nous sommes nés,

Et dont nous ne pourrons jamais tomber.

Nous faisons partie d’un réseau inéluctable de

mutualité. Nous sommes tissés dans une seule

et même étoffe de destinée.

Cette évolution de prise de conscience et de l’éveil gagne à être soutenue par des lectures, des contacts avec d’autres personnes en recherche, des temps de silence, de méditation et d’écoute de soi, et selon les croyances et convictions de chacun, par des rites religieux ou la pratique d’une spiritualité.

Cheminer vers la prise de conscience

C’est cheminer vers sa vraie nature, vers ce que l’on est profondément, c’est un chemin qui ne se termine jamais.

Anthony de Mello illustre cela avec une parabole :

Un lion avait grandi au milieu d’un troupeau de moutons et ne savait pas qu’il était un lion. Il mangeait de l’herbe comme les autres moutons, il bêlait. Un jour, un grand lion surgit au milieu du troupeau, les moutons coururent dans tous les sens, ils s’éparpillèrent. Le grand lion se retrouva face au pauvre lion qui croyait être un mouton.

– Mais que fais-tu là ?

– Ne me mangez pas, s’il vous plaît !

– Viens avec moi, lui dit le grand lion.

Il l’entraîna vers un lac aux eaux paisibles et lui dit : Regarde-toi !

Le lion qui croyait être un mouton, vit, pour la première fois son reflet dans l’eau.

Il poussa un énorme rugissement et ne fut plus jamais un mouton.

Prendre conscience, s’éveiller, c’est cela. Hélas, pour les humains, le processus est un peu plus long.