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AFFAIRE(S) Nash Roman policier Des meurtres surviennent dans la ville d'Harsas. Carla Nash, une auteure célèbre, en dédicace ce jour-là, est amenée à travailler avec son ami de la police, Nicky Dairy, et ses collègues. Cette affaire fait remonter chez elle, des souvenirs douloureux à la surface, avec un passé qu'elle essaie d'oublier. Carla avait appris à vivre avec la disparition de son frère ainé, Jacob, suite au meurtre de sa copine. Ce même frère que tout le monde croyait coupable de son meurtre est innocent, et Carla est la seule à le croire. Et si tout était prévu depuis le début ? Si la fuite de Jacob était un prétexte pour enquêter dans l'ombre sur le professeur de Carla ? Arrivera-t-il à prouver son innocence ? Résoudront-ils l'énigme des 7 lettres SLCMTMA ? Même les morts cachent de terribles secrets... L'AUTEURE Nora est une auteure belge, passionnée d'écriture depuis son plus jeune âge. Elle publie ici le tome 1 de la trilogie Affaire(s) Nash. Elle est également l'auteure de la malédiction du bestseller, et la série fantastique la pierre de Srha (8 tomes)
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Seitenzahl: 543
Veröffentlichungsjahr: 2022
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FantastiqueLa pierre de Srha tome 1 La pierre de Srha le talisman Zuma tome 2 La pierre de Srha le grimoire Nooman tome 3 La pierre de Srha le paradis des enfers tome 4 La pierre de Srha le lac des eaux mystiques tome 5 La pierre de Srha l’ange tombé du ciel tome 6 La pierre de Srha la malédiction de Xina tome 7 La pierre de Srha Destin tome 8
PoliciersAffaire(s) Nash tome 1 à 3 La malédiction du bestseller
Même les morts cachent de terribles secrets…
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
EPILOGUE
Brad Stofki essayait de rouler prudemment dans les embouteillages malgré l’urgence. Il venait de déployer le gyrophare. Et ce dernier projetait de la lumière bleue sur les autres voitures juste devant eux.
Il venait d’avoir 39 ans. Il était fatigué car la nuit dernière, il avait fait la fiesta… comme on dirait jusqu’au bout de la nuit, avec les collègues et amis.
Au programme : stripteaseuses, boisson alcoolisée et sexe. Tout ce qu’il aimait.
Autant dire qu’il n’aurait pas dû prendre le volant au vu de sa conduite sur l’autoroute. Ses collègues directs, William Harrison et Sarah Stewart pensaient qu’ils allaient finir en bouillie s’il continuait ainsi.
En même temps, ça n’était pas sa faute les accidents. William lui avait dit de prendre les petites routes, mais Brad préférait la vitesse.
Ajoutez à cela la chaleur, un soleil de plomb et vous finirez cuit avant même d’arriver.
William était installé sur le siège passager à l’avant et scrutait l’horizon en regardait les nuages de temps en temps. Il était grand, cheveux noirs et avait des yeux bleus cachés par ses lunettes de soleil. Il était plongé dans ses pensées, ce qui lui arrivait souvent ces temps-ci depuis sa dernière dispute avec son ex-femme. Il n’avait jamais accepté le divorce et toujours après deux ans, il ne comprenait pas, comment elle avait pu le laisser pour un autre.
Avec Vanessa, cela devenait... compliquer. Elle voulait récupérer sa fille adoptive et éviter que son père ne l’excite avec ces crimes comme elle le disait si bien. Malheureusement, Katy était plus qu’utile pour la police et elle aimait son métier. Elle avait passé un accord avec le commissaire Deilor… elle ne pouvait rien toucher et devait « parler » aux victimes simplement.
Katy n’avait que douze ans. À cet instant, si elle n’avait pas de cours à distance, elle devrait être en classe avec ses camarades. Mais elle n’était pas comme les autres. Et ça dérangeait William qu’elle faisait souvent tourner en bourrique.
Elle était installée à l’arrière, et commençait à s’endormir. Sarah était là pour la surveiller. Car Katy avait bien le tour pour les bêtises.
Sarah était fatiguée, mais pas pour les mêmes raisons que Katy et Brad. Déjà, elle n’avait pas été invitée à cette soirée festive, puis les affaires de Katy ne l’intéressaient pas. Non. Hier elle avait passé sa soirée entre quatre murs, blottie dans les bras de son cher et tendre…
C’est justement au moment où elle s’y attendait le moins que Brad freina brusquement, en cause un camion qu’il devait éviter.
- Brad ! Ralentis bon sang ! Tu vas tous nous tuer si tu continues comme ça !
Brad ignora sa remarque et continua à rouler sans respecter la limitation de vitesse. Peut-être était-ce un peu à cause de William qui lui avait dit que c’était important de se dépêcher. Sarah ne semblait pas apprécier cela et continua à essayer de le faire réagir.
- Brad ! Ralentis ! Tu vas réveiller Katy… insista Sarah. Je te jure que si elle se réveille, tu vas avoir encore droit à la mauvaise humeur incarnée !
Rien à faire, il continua son chemin en ignorant les remarques.
- Fais chier ! cria Katy. On ne peut même pas se reposer tranquille ici ! Ah…
- Tu prends pour un pilote de jeu vidéo ou quoi ? dit Sarah.
- Tu es juste censée m’indiquer le chemin ! cria Brad. Je n’ai pas besoin de tes commentaires inutiles.
- Ah ! fit Sarah. Depuis quand ce que je…
- Ferme-la ! dit Brad. Tu gaspilles de la salive pour un rien.
- Et comme d’habitude, tu ne dis rien William ! lâcha Sarah.
- J’n’ai pas à me mêler de vos affaires de cul… coupa William.
- PARDON ? dirent Brad et Sarah en même temps.
Sans même remarquer qu’il parlait, Sarah et Katy le regardèrent jusqu’à le rendre mal à l’aise. Ce dernier rêvait qu’une tornade emporte Vanessa loin dans les nuages. Sarah rit. Mais pas Katy toujours concentrée sur la vitesse à laquelle Brad roulait.
Il bifurqua encore une fois brusquement sur la droite pour prendre la sortie 42 vers Harsas.
Un peu plus tôt dans la journée, vers six heures du matin, Brad avait dû intervenir avec ses collègues dans une banque alors qu’elle n’était pas encore ouverte. Si ça n’avait pas été la banque nationale, cela aurait été plus vite… D’autant que Brad disait avoir des choses à faire plus importante que cela. Comme peut-être s’excuser auprès de Sarah pour sa mauvaise conduite.
Deux minutes plus tard, juste après un feu rouge, Brad laissa passer un camion et se gara sur le parking juste devant l’hôtel cinq étoiles. C’était le seul et l’unique à Harsas. Brad le savait et ne se garda pas de le dire. Sarah ne comprenait pas pourquoi c’était à eux d’intervenir, l’hôtel étant en partie la propriété de Hashlerton, la ville voisine.
Brad regarda l’heure en coupant le moteur de la voiture.
- Ah… Quinze minutes et vingt-deux secondes exactement, c’est génial ! dit-il pour se vanter.
- Tu te fous de ma gueule ou quoi ? cria William.
Katy lui adressa un regard un peu dégoûté. Brad s’apprêtait à ouvrir la portière quand il sursauta.
- Tu aurais pu nous tuer ! cria William. La prochaine fois, si tu ne te sens pas de faire le chemin correctement comme ton boulot, bah tu ne conduis pas. Tu laisseras le volant à Sarah.
Brad n’aimait pas la conduite de Sarah. Il disait que contrairement à lui, elle était beaucoup trop prudente comme si elle avait eu son permis de conduire dans une boîte à chaussures pour Noël… ce qui était bien évidemment faux. Sarah roulait très bien, c’est juste qu’elle craignait de prendre les autoroutes à cause de l’accident qui avait coûté la vie de sa sœur et faillit tuer ses parents.
Elle n’était pas là heureusement ce jour-là, mais quand elle l’a appris, elle était à la fois, folle de rage sur son père et triste pour sa sœur. Si son père n’avait pas trompé sa mère, il n’y aurait pas eu cette dispute dans la voiture, il l’aurait vu le chauffard, n’aurait pas bu son verre de trop.
- Mais je n’ai tué personne ! cria Brad.
- Est-ce que tu comprends ce que je te dis ? fit William. Tu arrêtes de conduire comme un pied, même si c’est une urgence. C’est une autoroute, pas un jeu Brad. Tu piges ?
- Oui, dit Brad avec regret.
Il trouvait que cette fois William allait un peu loin, mais pour ne pas l’énerver plus qu’il ne l’était déjà, il se tut et sortit de la voiture pour rejoindre Sarah et Katy sur le trottoir de l’hôtel. Sans qu’ils s’y attendent et presque comme par magie, le commissaire Deilor, chef de la police, fit son apparition.
Le commissaire Deilor succédait depuis vingt ans au commissaire Delmont. L’ancien chef de la police n’était autre qu’une pourriture qui a fini en prison. Et plus personne n’en a plus jamais entendu parler.
Il avait été condamné après une attaque informatique de grande envergure concernant la police et la mise à mort de certains journalistes. Le commissaire Delmont n’avait jamais avoué ses crimes, mais tous le savaient coupable et Nicky en premier. C’était un peu grâce à lui qu’il avait été mis hors d’état de nuire.
Nicky avait gagné la confiance du commissaire Deilor et était monté en grade, il était maintenant le « chef » juste en dessous de lui.
- Le gérant de l’hôtel souhaite savoir quand nous quitterons les lieux… dit le commissaire Deilor d’une voix ferme. Je pense que nous devrions aller prendre sa déposition sans plus tarder.
- MAIS… On vient d’arriver ! fit remarquer Katy.
William se tourna une fois de plus vers elle et lui fit signe de se taire.
- C’est vrai… sur ce coup, Katy a raison… dit Sarah.
- Tu lui as dit quoi à Monsieur le gérant ?
- Je lui ai fait comprendre que nous ferons aussi vite que possible. La victime se trouve au troisième étage, elle se trouve dans le renfoncement à côté de sa chambre presque devant la porte. On a un suspect sur la caméra de surveillance…
- Je m’en occupe ! lança Brad. Et j’interrogerai le personnel après…
- Bien, dit le commissaire Deilor. Alors Sarah et William, vous vous occupez de la victime. Katy, je vais avoir besoin de toi…
- Elle est punie… dit William.
- Eh bien dans ce cas, raison de plus ! dit le commissaire Deilor en lui faisant un clin d’œil. Tu peux être sûr qu’en étant avec moi, elle ne t’ennuiera pas…
William aurait voulu s’y opposer, mais ne releva pas le mot.
Il valait mieux la laisser un peu respirer seule et ne pas être dans ses pattes, il se dit qu’elle ne l’énerverait pas.
À l’intérieur de l’hôtel, la décoration était assez classe. Le gérant venait de finir d’évacuer les clients du moins ceux du troisième étage.
De petits curieux tentaient de prendre l’ascenseur pour aller voir ce qui s’y passait, alors que d’autres n’étaient même pas au courant.
Une fois l’ascenseur hors de portée de ces clients, ils montèrent à l’étage concerné.
Sarah remarqua pendant un bref instant que William était particulièrement silencieux.
Soudain, ils virent Mina, une jeune enquêtrice de la police judiciaire, avec l’homme qui avait trouvé le corps, David Han. Le commissaire Deilor leur en avait parlé un peu. David était un jeune homme sans problème jusqu’à maintenant, qui était devenu garçon d’étage parce qu’il n’aimait rien d’autre. Mais il faut dire qu’il n’était quand même pas très motivé.
David avait l’air sous le choc. Personne ne s’attend à trouver un corps inanimé dans le couloir d’un hôtel !
- Bonjour, dit Mina à William, la victime est là dans le renfoncement. Elle s’appelle Jinna Bel, elle a été étranglée. Elle ne devait pas s’attendre à être suivie…
Il avança vers elle et remarqua son air surpris.
- Ni tuée… commenta William en la regardant de plus près.
Il changea de position en continuant à la regarder. Ensuite, il ajouta :
- Qui a découvert le corps ? demanda William.
- Le garçon d’étage. Il a trébuché dessus, dit Mina. Faut être une cruche pour ne pas voir les pieds dépasser du renfoncement ! Tu vas l’interroger, je crois qu’il attend avec les policiers au fond du couloir.
- C’est par ça que je voulais commencer, mais… Attends une minute et passe-moi ma pince à épiler, dit William.
Mina lui ouvrit sa mallette noire.
Après quoi, elle saisit la pince et la lui donna. William prit des cheveux noirs sur la victime. Ensuite, il se dirigea vers le garçon d’étage et lui demanda :
- Vous êtes bien David Han ?
- Oui, en effet, c’est moi.
- Vous confirmez avoir trébuché sur la victime ?
- Oui… dit-il.
- Vous la connaissez ? demanda William.
Il identifia la victime comme étant Jinna Bel. Une habituée. Mais d’habitude, elle traine avec ses deux amies.
- Je suis désolé, dit-il. J’ai oublié de vous dire que tout à l’heure, il n’y avait pas de lumière dans le couloir et l’interrupteur se trouve juste près de la dernière chambre, soit celle a de Jinna. Je la connaissais sans la connaitre en fait, je sais juste qu’elle avait perdu son compagnon dans un accident.
Il y eut un moment de silence.
- Euh… et donc… Vous lui apportiez sa commande dans sa chambre, c’est bien ça ? demanda William. C’était quoi sa commande ?
- Des spaghettis bolognaise, son plat préféré.
Il éclata en sanglots.
- Vous étiez attaché à cette femme ? demanda William. Est-ce que quelqu’un avait une raison de lui en vouloir ?
- Non, tout le monde l’aimait. Mais maintenant que j’y pense, elle s’est disputée avec sa copine aux cheveux noirs…tout ce que je sais, c’est que c’était la femme de ménage du collège Harsas et qu’elles étaient allées à l’école ensemble… seulement, elle ne m’a jamais dit son prénom… en tout cas, elle me faisait peur…
William sortit une photo de sa poche.
- C’est elle ? demanda-t-il.
Il détourna son regard. William ne savait pas pourquoi, mais il avait le sentiment que cette femme était la cause des problèmes.
- Oui ! s’écria David sans hésitation. Mais… comment vous avez eu cette photo ? Elle… n’aimait pas ça… en tout cas quand j’essayais de le faire. Je prends une photo de chaque client qui passe, c’est pour mon… album personnel.
- Ah bon ? dit William.
- Personne, à part elle, ne s’est jamais plaint de quoi que ce soit en tout cas auprès de moi… dit-il. J’imagine que j’aurais déjà eu des ennuis si cela avait été le cas…
- J’n’en doute pas une seule seconde… dit William. Vous pouvez y aller… j’ai un petit coup de fil à passer.
…
Pendant ce temps-là, Katy et le commissaire travaillaient dans la boîte de nuit. Ils devaient tous commencer par interroger le DJ.
- Monsieur Dylans, pouvez-vous nous expliquer quand vous avez vu le corps et où ? demanda le commissaire Deilor.
- Oui, bien sûr, dit-il. Je me tenais là, près du carré VIP. C’est là que dansaient Jinna et Jill.
Il lui montra l’endroit exact tout en continuant à parler. À côté de lui, le corps de Jill Tan, la jeune femme blonde et sexy.
- Jinna s’est absentée un moment, car elle venait de se disputer avec elle et n’avait qu’une seule envie : remonter dans sa chambre et commander des spaghettis. Il y avait aussi son ex qui n’a pas arrangé les choses, le garçon d’étage, dit le DJ. Je m’occupais de ma musique et c’est au moment où j’ai mis la musique « jeux sensuels » de Keen’v que… J’ai vu le cadavre.
Katy chantonnait la chanson, ce qui étonna un peu le commissaire Deilor.
- Doucement étendue sur le sol, elle attend de prendre son envol… chanta Katy. Direction le fameux septième ciel…
- Tu connais ça toi ? lui dit-il en riant.
- Bah oui ! Évidemment, c’est de la musique de jeune… Qui ne connaît pas… Je t’assure que la fille, elle a bien pris son envol là ! dit Katy. Mais je doute qu’elle ait rejoint le septième ciel…
Sur ce point, le commissaire Deilor la rejoignait.
La pauvre Jill était étendue, morte.
Elle avait été étranglée.
-Est-ce qu’il y a des caméras de surveillance qui donnent sur le carré VIP ? demanda Katy. J’aimerais juste vérifier quelque chose… je peux ?
- Oui, allez-y… dit-il.
- Parfait.
Le commissaire Deilor lui rappela de ne rien toucher sans gants. Il lui fila une paire en cas où.
Brad venait de rentrer dans la boîte de nuit, une photo à la main qu’il s’empressa de montrer au DJ.
- Vous avez déjà vu cette femme ? lui demanda Brad.
Le DJ saisit la photo que le commissaire lui donna et son visage changea.
- Monsieur Dylans ?
Il s’assit dans le fauteuil et resta en silence.
- Vous la connaissez ? demanda le commissaire Deilor.
- C’est… dit-il. Excusez-moi. En fait, elle a été interdite d’accès au carré VIP pour une bagarre avant-hier soir. Elle passait tout le temps avec Jill et Jinna. Le gérant en a eu marre qu’elle ne règle pas sa note…
Katy, qui se trouvait dans la salle de surveillance, remarqua, mais un peu tard, que le DJ avait ramassé une corde et l’avais mise dans sa poche.
Ensuite, grâce à la caméra de surveillance, elle remarqua qu’il n’y avait pas qu’elle qui avait participé à la dispute. Le vigile lui dit alors qu’elle avait été interdite d’accès par le gérant lui-même pour cause de violence. Mais rien ni personne ne pouvait l’empêcher de fréquenter l’hôtel. Un moment d’inattention et le tour étaient joués !
…
Au troisième étage, William n’avait rien trouvé de suspect dans la chambre de Jinna Bel. Si ce n’est son nom : « la chambre de la mort » Il n’avait que des empreintes de pas récentes et des cheveux sur le lit. Comme si Jinna passait la nuit avec Jill et avec Adriana. Maintenant, le garçon d’étage se souvenait bien de la victime. Une belle jeune femme sexy, ça ne tourne pas autour de garçons comme lui, en général. À moins qu’il n’y ait une raison inavouable.
- Vous la connaissez ? demanda Sarah.
- Oui, on s’est rencontrés pendant ses études. Je l’aimais, mais elle ne faisait vraiment pas attention à moi. Je sortais avec Jinna quand je l’ai revue… et j’ai saisi l’occasion. On a couché ensemble, mais je savais qu’elle ne pourrait jamais m’aimer autant que James Silly… son James, comme elle le dit si bien…
James c’était son professeur d’Histoire. Elle l’avait eu et avait gardé le contact après sa sortie du collège Harsas.
William les rejoignit et annonça qu’il avait une piste…
Il s’agissait d’une vieille affaire qui devait avoir dix ans tout au plus. Ce n’était pourtant pas lui qui avait enquêté à cette époque puisqu’il avait rejoint l’équipe récemment.
C’était donc Nicky Dairy qui s’en était occupé et il ne l’avait pas regretté. Sous les airs d’une affaire banale se cachait un crime… sexuel. Ou même plusieurs. Tout ça était aussi lié à Adriana, une jeune femme amoureuse du professeur qui l’avait harcelé pour coucher avec lui et avait découvert qu’il ne s’intéressait qu’aux blondes.
Dans cette même enquête Carla Nash, était connue de la police à cause de l’affaire Nash et de son frère Jacob qui avait soi-disant tué sa petite amie. Elle avait toujours pensé qu’il était innocent et il avait disparu au milieu de l’enquête. Tout l’inculpait. Rien ne rassurait Carla. Cette affaire avait affolé les médias et en même temps lancé la carrière d’écrivain de Carla qui avait écrit son premier roman « Nash : la théorie du complot ». Cela ne parlait pas que d’elle mais aussi de son frère. De son histoire à elle. De l’amour porté à un professeur qui se transforme en « crime ». Comme si on ne pouvait pas ou plus dire à quelqu’un qu’on l’aime. Carla, amoureuse, n’avait jamais dit je t’aime à son mari à cause de cette histoire.
Quant à Jacob, elle disait qu’il a fui suite au meurtre de sa petite-amie de l’époque, qui était aussi la sœur de Geoffrey, leur meilleur ami.
Geoffrey aurait pu couper les ponts avec Carla, mais ne l’a pas fait. Tout ça parce qu’il pensait qu’un jour tout réapparaitrait sur la table. Un jour il saurait ce qui s’est vraiment passé.
Carla croyait dur comme fer en l’innocence de son frère. Elle savait que c’était bien plus compliqué que ça et qu’il devait faire tout pour se protéger.
Ici à Harsas, il ne risquait pas la peine de mort, mais l’emprisonnement à vie s’il était jugé coupable. Et évidemment, cela serait plus compliqué de le faire sortir de prison pour vice de procédure…
Nicky Dairy, assis au volant de sa voiture, essayait de trouver un passage dans un embouteillage. Mais il n’y avait pas que ça qui l’énervait. Un numéro masqué le harcelait depuis tout à l’heure, il ne savait pas qui c’était et ne répondait pas car il conduisait.
- Ce n’est pas possible ! Cela fait une heure qu’on est ici !
À côté de lui, Mélinda James, la douceur incarnée. C’était une nouvelle recrue de la police, belle blonde, mais loin d’être idiote, le regardait en lui faisant signe de se taire. Elle avait réussi à avoir ce poste avec l’aide d’un ami de William et ne le regrettait pas. C’était justement à lui qu’elle voulait téléphoner. Il avait hâte de savoir comment se passait la première journée de boulot.
- Salut, William, ça va ?
- Oui… On a beaucoup de boulot… Et toi ? Ta première enquête ?
- On n’est pas encore arrivé… dit Mélinda. On est bloqué dans les bouchons.
Derrière William, Katy faisait une crise. Elle criait sur tout ce qui bougeait, pour rien. Mélinda avait compris pourquoi mais pas William.
Il tenta de lui cacher la crise de Katy, mais n’y parvint pas. Ensuite, il raccrocha et Nicky reprit ses lamentations.
- Allez ! Encore un accident, ce n’est pas possible ! On aurait dû aller par les petites routes… au point où on en est !
- On est presque arrivé ? demanda Mélinda pour arrêter la conversation.
- Oui, presque, dit Nicky. Tu sais qu’elle te ressemblait beaucoup la femme de William ?
Nicky disait ça pour lui faire plaisir, même si Mélinda ne l’avait vue que sur photo pour le moment.
Mélinda se tourna et fit semblant de s’intéresser à ce Nicky disait. La fenêtre de la voiture était ouverte.
Tout à coup, une odeur nauséabonde envahit la voiture. Elle referma la fenêtre.
- C’était quoi ça ? demanda Mélinda. Ça empeste !
- La preuve qu’on arrive… dit Nicky.
Elle rit, mais Nicky ne plaisantait pas. Bien loin de là… il y avait le parc d’Auxas. C’était un petit parc où il aimait aller trainer de temps en temps. Le parc se trouvait à l’écart de la ville d’Harsas.
Dans ce parc, les agressions n’étaient pas très courantes et encore moins les meurtres. Ici, ils avaient à faire… avec un corps à l’entrée et l’autre en décomposition dans la bulle à verre. C’était les habitant qui avaient donné l’alerte aux autorités car il y avait quelque chose qui puait ! Et ils étaient bien loin d’imaginer ce qui se tramait.
Évidemment, quelques curieux étaient de sortie, mais très peu avec des masques…
Mélinda descendit de la voiture munie de son masque anti-odeur et observa le parc.
- Bon, il est où ce cadavre ? demanda Mélinda.
- Il n’y en a pas un, mais deux de cadavres, dit Nicky. Je m’occupe de celui de la bulle à verre, commence par relever les indices et essaye d’identifier la femme. Ok ?
- Oui ! répondit Mélinda. Et après ?
- On verra… Fais déjà ça, c’est bon…il faut identifier ces deux victimes au plus vite…
Une fois qu’elle fit partie de son côté, Nicky rejoignit Mike Stels, l’assistant du légiste et lui demanda :
- Alors Mike ! Que sais-tu de la victime ?
Mike était son ami aussi, il avait toujours l’art de plaisanter quand il était de bonne humeur. Nicky lui posait la question justement car il avait envie de rire, mais ne s’attendait pas à ce qu’il ne lâche pas de vanne…
Il se retourna en sursautant et dit :
- Bah ! Qu’elle est décédée ! Rien d’autre…
Nicky se mit à rire. Il savait pourtant que c’était habituel chez Mike de dire des bêtises de ce genre, mais cette fois, il ne s’y attendait pas plus que de le voir ici. Normalement, c’était le docteur Hash qui aurait dû venir, mais comme il était en vacances, c’était à Mike de s’en occuper.
Le docteur Hash était le légiste, le supérieur de Mike. Il l’avait pris en stage sous son aile. Mais Mike ne l’aimait pas trop, pas plus que l’ancien légiste, le docteur Cavara… Lui c’était un monstre dans tous les sens du terme d’après Mike. Nicky ne le supportait pas non plus et pour cause, il était complice du commissaire Delmont.
- Je n’en sais pas plus, je viens d’arriver… dit-il.
- Cela se comprend… dit Nicky. C’est un cadavre…
- La décomposition est bien avancée. À mon avis, celui ou celle qui a fait ça ne voulait pas que l’on puisse l’identifier. Mais la personne en question avait certainement prévu d’accrocher sa tête au plafond ou sur le mur…
Nicky regarda de plus près et vit la tête non loin du corps en parfait état. Vu la couleur, elle avait dû être conservée dans un congélateur puis être déposée là. Mais pas par hasard.
- Y a des traces de pneus là, mais je pense à un vélo, pas à un camion réfrigérant… il devait être là depuis un moment, tu ne crois pas ? dit Mike.
- Ah ça, tu l’as dit… s’écria Nicky.
Mike remarqua vite qu’il y avait un petit problème et que Nicky semblait préoccuper.
- Ça va Nicky ?
Tout ce qu’il trouva à dire, c’était : CARLA…
Mike le regarda et répéta :
- Carla ?
Nicky s’en alla plus loin en disant à Mike qu’il devait appeler en urgence.
Mélinda le rejoignit. Elle avait déjà relevé tous les indices et trouvé l’arme du crime dans la poubelle, ainsi que le portefeuille de la victime.
- Je viens de trouver, elle s’appelle Lynn Moro… dit Mélinda.
- Pourquoi ça me dit quelque chose ? demanda Mike.
-Cela sent toujours comme ça ? Cela vient vraiment du cadavre cette odeur ? demanda Mélinda. J’en ai déjà vu, je te rassure, mais pas à ce point…
- Oui. C’est à cause de la chaleur et du manque d’air. Mais quand je suis arrivé, c’était pire, je te rassure. Le thermomètre affiche les 35°C, ce qui veut dire que si on est dans le soleil, ça ne m’étonnerait pas qu’on frôle les 40°. L’air est vraiment irrespirable.
- Je veux bien le croire… avoua Mélinda.
…
Nicky revint dix minutes plus tard avec une jeune femme. C’était Carla Nash, l’écrivain et son amie. S’il l’avait appelée après dix ans, c’était pour une bonne raison. Il lui avait demandé de bien vouloir interrompre sa séance de dédicace dans la salle de la commune. Elle avait eu du mal à dire à son éditeur qu’elle avait une urgence.
- J’espère que tu as une bonne raison de me faire venir ici… dit-elle.
La veille, Carla s’était disputée avec Nicky. Rien de très grave mais il ne voulait plus lui parler. Du coup, elle priait à longueur de journée pour qu’il se décide à lui adresser la parole surtout que dans la logique il ne devait pas travailler aujourd’hui. Il avait pris congé, mais celui qui devait prendre sa garde, était malade, alors pas le choix. Nicky aurait voulu assister à la dédicace de Carla surtout qu’elle avait promis à son éditeur qu’ils se rencontreraient.
- Tu te souviens quand tu m’as dit que tu voulais voir un cadavre ? dit Nicky.
Carla le regarda et se mit à rire.
- Je plaisantais ce jour-là. Je devais avoir douze ans quand j’ai dit ça… et le seul que j’ai vu c’était la petite amie de Jacob. D’ailleurs, je pense toujours qu’il est innocent !
- Là n’est pas la question… dit Nicky. Tu ne vas pas nous apprendre à faire notre boulot ! Donc je disais… que tu voulais voir un cadavre… Ferme les yeux…
Carla tendit les mains, elle avait une confiance aveugle en Nicky… mais peut-être pas à ce point-là… Nicky prit la tête dans le sac plastique et la lui montra.
- Et je suis censée dire quoi ? demanda Carla.
- Regarde bien… dit Nicky en lui donnant la tête.
Elle faillit s’évanouir.
Non, pas à cause de l’odeur, mais à cause de la tête qu’elle tenait entre les mains. Cette même tête qui avait hanté ses cauchemars dix ans plus tôt.
- Nom d’un chien ! cria Carla.
Elle manqua de tomber à terre, mais Nicky la rattrapa à temps et l’emmena s’asseoir sur un banc plus loin.
- Tu l’avais oublié ? demanda Nicky.
- Pendant une seconde j’ai cru que c’était Jacob ! dit-elle. Puis ne regardant mieux… c’est bien lui ? N’est-ce pas ? James Silly, le professeur d’Histoire ?
- Il vaut mieux qu’il soit mort, dit Nicky. Il ne pourra plus faire de mal à personne à présent…
Nicky resta près d’elle un moment et lui demanda directement avec un air très sérieux :
- Pourquoi l’as-tu tué ?
Carla le regarda. Elle savait très bien qu’il voulait rigoler, mais elle ne savait pas quoi lui réponde.
- Et pourquoi je l’aurais tué ? Y a prescription ! dit-elle. Ce qui m’étonne, c’est qu’il soit sorti de prison si rapidement. Ça fait quoi, deux ans ?
- Tout juste... dit Nicky. Je pensais que… tu ne voulais plus en parler, mais si tu en ressens le besoin… je suis là.
Ils éclatèrent de rire tous les deux en même temps.
- Sérieusement. Est-ce que tu as encore des raisons de lui en vouloir ?
- Silly a pourri ma vie… et le pire, c’est que je ne saute même pas de joie ! Je ne sais pas pourquoi… Pourtant, je devrais, mais… Tu comprends, toi ? Comment ça se fait qu’il soit mort ? Comment a-t-il été tué ?
À l’époque, donc il y a dix ans, Carla était jeune, elle avait douze ans à peine et était une rebelle.
Elle enchainait les notes et retenues depuis le départ et la disparition de Jacob qu’elle n’a jamais accepté. De plus, elle n’a jamais été comprise par ses parents. Ils étaient tous deux infirmiers et n’avaient pas le temps pour des sornettes entre les interrogatoires, les médias et le métier.
Donc quand elle a rencontré Nicky, c’était parce qu’il avait demandé à prendre l’affaire en charge, lui qui était un ami de ses parents. Carla se demandait pourquoi il ne la lâchait pas.
Carla aimait bien James Silly, mais à cause de lui qui a chanté sur tous les toits sur un coup de colère que Carla l’aimait bien, il y a eu une rumeur renaissante comme quoi elle avait été violée. Or, ce n’est pas d’elle que cela parlait. Mais grâce à son témoignage et aux preuves, il a été envoyé en prison pour deux ans. Son avocate a plaidé que cette dernière était folle… amoureuse de Nicky et qu’elle l’avait dragué juste pour mettre son client en prison.
- Comment il est mort ? demanda Carla.
Nicky voulut lui dire de demander à Mike, mais celui-ci avait déjà disparu de la nature. Alors, il lui fit comprendre qu’il ne savait pas. Carla n’insista même pas. Ils discutaient un peu de tout et de rien quand une femme surgit de nulle part comme par magie et frappa Carla au visage sans qu’elle ne sache pourquoi. Nicky l’emmena plus loin et lui demanda quelques explications.
- Vous êtes… ?
Elle jeta un regard glacial à Carla et répondit :
- Anna Bel. La femme de James. Enfin, je l’étais avant que cette folle ne le tue !
- J’vous reconnais ! dit Carla. Vous étiez son avocate ?
- Il n’était pas avec Lynn Moro ? demanda Nicky surpris.
- Au départ, oui. Je n’étais pas encore son avocate quand on s’est rencontrés. Mais un soir, je lui ai avoué que je l’aimais et on ne s’est plus jamais quitté. Elle n’a jamais accepté le divorce. Cela ne m’étonnerait pas qu’elle l’ait tué… Pourquoi n’iriez-vous pas l’interroger plutôt que moi ?
- Je le ferai, croyez-moi. Si c’était encore possible… dit Nicky.
Il jeta un œil sur Carla qui discutait avec Mélinda. Elle était occupée à remettre le drap blanc sur le corps de l’autre victime : Lynn Moro.
- Et je peux savoir pourquoi ce n’est pas possible ? demanda Anna Bel.
- Parce qu’elle est morte, elle aussi. On a trouvé son corps un peu plus loin…
- Ah… Mais Lynn a quand même pu le tuer…
Et elle insistait encore comme si elle avait des secrets à cacher ou quelqu’un à protéger.
- Non… Il est mort, il y a plus d’une semaine. Et elle était en vacances. On a déjà vérifié, dit Nicky. Y avait-il quelqu’un d’autre qui avait une raison de lui en vouloir ?
- Carla… dit-elle directement. Elle lui en a toujours voulu… il m’en parlait encore souvent… vous savez, je le crois toujours innocent. Et il y avait bien une autre femme derrière tout ça… malheureusement, elle a disparu.
Nicky aurait dû s’en douter qu’elle lui sortirait ce nom. Mais lui, il pensait vraiment que Carla n’avait rien à voir avec ça. Il continua à lui poser encore quelques questions.
- Et dans ses collègues, personne ?
- Pas que je sache, dit-elle. Personne dans son entourage non plus. Je ne vois vraiment pas qui…
- Vous êtes sûre de ça ? demanda Mélinda.
Anna Bel la regarda comme si elle venait d’une autre planète. Elle le regarda de haut en bas et prit un air sérieux presque prétentieux et lui répondit avec un petit sourire moqueur :
- Oui, évidemment ! Je pense que je le saurais si quelqu’un voulait la mort de mon mari ! Il m’en aurait parlé…
- On ne sait pas toujours tout, dit Mélinda. Vous plaidiez son innocence, pourtant, il n’y avait pas de quoi. Pour vous aussi, il devait y avoir conflit d’intérêts !
- Comment osez-vous ? dit-elle. Je ne sais même pas qui vous êtes !
C’était évident pour Anna. Mais elle semblait oublier que personne n’est parfait et que parfois dans les couples, on ne se dit pas tout. Il y a des choses qu’il vaut mieux garder pour soi et donc, il faut savoir se taire. Ce qu’elle ne savait visiblement pas faire.
- Mais… il a pu vous le cacher et vous auriez pu le découvrir… dit Nicky.
- Qu’est-ce qui vous fait dire ça ? dit-elle avec un air prétentieux.
- Rien en particulier… dit Nicky. Si ce n’est que… vous étiez aussi l’avocate de la famille de la petite amie de Jacob, et que je pense que vous en vouliez à Carla parce que vous êtes la mère de Jessica ! Sa vraie mère… n’est-ce pas.
Elle grogna et s’en alla.
Carla lui fit signe de regarder dans la poche d’Anna Bel, il y avait encore une corde semblable à celle qui avait servi à étrangler Lynn Moro.
- Du coup… cria Nicky. Je pense que vous avez tué Lynn Moro… C’était votre rivale et vous aviez toutes les raisons de l’éliminer. Mais pour ce qui est de James Silly, je ne le pense pas. Vous savez sûrement qui et pourquoi ?
- Non ! Je ne sais rien. Je n’ai pas tué Lynn ! Et puis, vous n’avez pas de preuves contre moi ! cria-t-elle en s’éloignant.
Elle s’en alla pour de bon en continuant à crier.
La corde tomba de sa poche. Il y avait du sang dessus. Nicky la ramassa. Mélinda prit l’autre morceau de corde. Elle avait dû la couper pour éviter tout soupçon.
- Si on trouve le sang de Lynn Moro ou de James Silly, on pourra l’arrêter ? demanda Mélinda.
Nicky lui fit signe que oui.
- Carla, tu es certaine que tu n’as rien fait cette fois… lui dit Nicky en riant.
Mélinda était un peu perdue. Elle ne voyait pas très bien de quoi il parlait.
- Oui, je te l’ai déjà dit, insista Carla. Je n’ai plus aucune raison de lui en vouloir. C’était du passé jusqu’à ce que je me souvienne de lui. Tu as bien fait de m’appeler. Mais maintenant, je dois retourner à ma dédicace ! Sinon, je me vais me faire taper sur les doigts par mon éditeur… j’avais dit que je m’absentais juste vingt minutes… ça fait trois quarts d’heure que je suis là…
- On ne voit pas le temps passer quand on s’amuse ! lâcha Nicky. Allez, je vais te raccompagner. Mais je te l’ai dit, je ne reste pas, j’ai encore du boulot…
Carla était déçue, puis Mike ajouta qu’il pourrait aider Mélinda a clôturé et tout remettre dans la valise.
- Ça serait bien gentil ! dit Nicky. Mais je n’ai pas le droit de laisser Mélinda seule ici…
- Dois-je te rappeler que… tu as promis que tu viendrais ? demanda Carla. Mon éditeur veut te parler de Jacob ! Il n’attend que ça… il a dit qu’il avait cru le voir en compagnie de Geoffrey… tu sais… son meilleur pote qui est directeur de l’école de Mila ?
Nicky soupira.
Carla le supplia.
- Bon ok ! Mais on ne dira rien au commissaire Deilor… dit-il.
- Merci ! cria Carla. Si tu savais à quel point je t’adore…
- Tu m’adores ? Ou tu m’aimes ? demanda Nicky en riant.
Le portable de Carla sonna. Son éditeur la rappelait à l’ordre. Les fans étaient déjà là et on faisait la file jusque dehors.
Carla offrit son roman à Nicky, dédicacé. Ce même roman qu’elle avait dédié à Jacob, en sa mémoire. Beaucoup de personne le croyait mort, mais quelques-unes disaient l’avoir aperçu en compagnie de Mila et Geoffrey. Ce dernier s’occupait de la petite de Carla quand elle était trop occupée par ses affaires.
Mila ne pouvait quitter l’école comme ça et venir aux dédicaces de sa maman. Et comme parfois, il lui arrivait de ficher le camp de l’école, Geoffrey veillait à ce que cela n’arrive pas.
Seulement aujourd’hui, c’était vendredi après-midi… et d’habitude, Carla la reprenait à la maison pour jouer et lui lire des histoires. Jamais encore Carla ne lui avait parlé de Jacob. Pourtant Mila l’avait déjà évoqué. Elle disait que son âme sortait de son corps la nuit et allait le voir chez Geoffrey.
Quand Nicky rencontra l’éditeur de Carla pendant qu’elle dédicaçait son bestseller, il lui parla d’une suite. Carla avait en effet envisagé une suite à laquelle il l’aidait à retrouver Jacob. Et puis, s’il ne le faisait pas… tant pis !
Elle y travaillerait elle-même avec ou sans aucune aide de sa part.
Cela n’avait pas trop l’air de plaire à Nicky puisque ce dernier lui en reparla après la dédicace.
- Je sais que Jacob te manque… dit Nicky. Mais…
- Tu avais promis qu’on le retrouverait ! dit Carla.
- Oui mais on dit qu’il est mort… dit Nicky. Que fais-tu du corps qu’on a retrouvé calciner dans la chambre dans sa petite amie ?
- Ce n’est pas lui ! cria Carla.
- Comment peux-tu en être sûr ? dit Nicky. On a prélevé de l’ADN… un peu partout.
- Bella a dit que… C’était un coup monté, je te dis ! cria-telle.
- Mais Bella est un esprit, qu’est-ce qu’elle en sait ! Elle n’était pas là au moment où Jacob… bref. Faut tu cesses de raconter des salades à tout le monde sur ce qui s’est passé. C’n’est pas parce qu’une rumeur courre, comme quoi Jacob a été vu, qu’il a réellement été vu !
- Quoi ? fit Carla.
- C’est une rumeur, je viens de le dire…Geoffrey t’attend, donc je vais te ramener. Mais que ça soit bien clair ! LE SUJET EST CLOS.
Bella, sa meilleure amie, la surprit en disant :
- Il reviendra ! Tu le sais au fond de toi…
- Comment peux-tu en être sûr ? demanda Carla à voix haute. Tu ne le connais pas. Je ne peux pas me faire à l’idée que Jacob m’a abandonnée ! Pas comme ça, pas sans dire au revoir !
- Nicky te le rappellera à chaque fois… Jacob sera inculpé s’il se montre. C’est pour cela qu’il est bien caché… Mais il ne t’oublie pas… CARLA ! Comme il dit : le sujet est CLOS… Tu devrais donc arrêter de parler à voix haute toute seule, tu vas finir par te faire… repérer !
- Me faire repérer ? fit Carla.
- Carla ! cria Nicky. Est-ce que pour une fois dans ta vie tu vas m’écouter ? JACOB EST MORT ! Je sais que le deuxième tome serait bien, mais non… Silly est mort lui aussi donc l’affaire est classée !
- Il se trompe… dit Bella. Bientôt tu comprendras.
Le service de sécurité occupait une partie du premier étage de l’hôtel. C’était une pièce peinte en bleu, un peu en retrait par rapport aux chambres. Elle abritait quatre à cinq rangées de magnétoscopes et des gens consultaient une liste à chaque fois qu’ils changeaient de cassettes. Le mur arrière était une porte vitrée qui donnait une vue parfaite sur la boîte de nuit et en particulier sur le carré VIP, ce qui faisait penser à William que la suspecte avait pu y rester un moment sans problème et attendre.
Personne ne la voyait, elle pouvait très bien aussi se faire passer pour un membre du personnel. Il n’y avait personne entre 20 h 30 et 0 h 30 dans cette pièce. Une autre hypothèse : elle avait pu entrer par la porte de service qui donnait derrière. Du moins, c’est ce que lui faisaient penser les traces de pas sur le sol.
- Excusez-moi Monsieur le gérant…
- Vous pouvez m’appeler John… dit-il.
Le gérant de l’hôtel avait horreur qu’on le nomme monsieur le gérant ou monsieur tout court. C’était un homme assez âgé. Il était le propriétaire de cet hôtel depuis son ouverture. William lui donnait plus de septante ans bien fait. En fait il en avait déjà quatre-vingt-deux. Mais il ne le faisait pas. Il n’avait vraiment aucune ride sur son visage et cela faisait penser à la grand-mère de William qui avait vécu cent-et-deux ans.
Elle disait que son secret c’était le bonheur absolu. William savait qu’elle mentait et qu’elle n’était pas heureuse avec son mari qui la battait. D’ailleurs, lui-même avait tendance à vouloir lever la main sur Katy, mais cette dernière ne se laissait pas faire.
En parlant de Katy, il se demandait où elle était encore passée. Elle ne devait pas être bien loin tout de même puisqu’il lui avait interdit d’aller hors de cette pièce. Ce à quoi elle avait encore désobéi, et cela énervait bien William.
- Euh… ok… John, est-il possible de passer par-derrière pour entrer ici sans être vu ? dit William.
- Passer par-derrière ? Oui. Sans être vu, non. Il y a des caméras très bien cachées. C’était mon idée et c’est le DJ qui les a installées. Voulez-vous que je vous accompagne dehors ?
- Oui, ça me semble une bonne idée… dit William. Vous avez toujours une cassette pour dehors ?
Katy entra dans la pièce sans que personne ne la remarque. Quand elle voulut toucher au magnétoscope, le gérant lui lança un regard glaçant.
- Oui. Laissez votre fille ici, elle nous verra. Je pense qu’elle a besoin d’être un peu seule pour regarder en même temps la vidéo de surveillance d’hier soir… dit John.
- Hors de question qu’elle reste seule ici… lâcha William.
Katy soupira.
- Elle ne risque rien, voyons monsieur Harrison… que pourrait-il lui arriver ? rassura le gérant.
William finit par se laisser convaincre.
Avant d’aller dans le couloir, il la mit tout de même en garde. S’il se passait quoi que ce soit d’anormal, dans cette pièce après leur départ, elle serait tenue pour responsable.
Deux minutes plus tard, William était avec le gérant dans le fameux couloir. Il appela Katy sur son portable.
- Tu nous vois Katy ?
- Oui, parfaitement ! dit Katy en mettant le haut-parleur. Et attention, y a une trace de pas à côté de toi…
- Bien vu ! dit le gérant.
- Trace de pas de femme, je présume… on dirait que cette femme aux cheveux noirs s’est enfuie par ici… après le départ de monsieur Han… lâcha William. Vous permettez ?
Il prit une photo de la trace de pas.
Malheureusement, la sauce bolognaise, ce n’est pas comme du sang.
…
Carla était rentrée chez elle depuis deux heures.
Elle était devant son ordinateur portable en train d’écrire, sa fille dormait quand son mari est rentré.
Cela faisait deux ans qu’ils étaient mariés et depuis quelque temps, elle le trouvait bizarre. Il rentrait de plus en plus tard et disait que c’était à cause de son boulot. Il lui sortait toujours la même excuse : une réunion qui a duré plus tard que prévu. Elle savait au fond d’elle qu’il mentait, mais préférait se taire et ne plus y penser.
Elle savait que son mari avait un penchant pour les autres femmes, pour ne pas dire qu’il était accro aux plans à trois. De toute façon, Carla n’a jamais accepté ça et lui disait qu’il voyait qui il voulait tant qu’elle n’y était pas mêlée elle-même.
Ce gars, elle l’avait connu à l’école. Il avait deux ans de plus qu’elle. Mais avait redoublé deux fois, donc pour finir, ils ont fini par se retrouver dans la même classe.
Quand il rentra, il sentait la cigarette.
Une odeur dont Carla avait horreur quand ça n’était pas le parfum de femme.
Elle se doutait que quelque chose n’allait pas. Alors dès qu’il eut franchi la porte, elle lui dit :
- Laisse-moi deviner, une réunion qui a encore duré tard…
Ce dernier était surveillant et enseignant à mi-temps. Mais au lieu de passer les trois quarts de son temps aux réunions du personnel comme il le disait, il allait dans les bars juste à côté de l’école.
Il s’assit dans le fauteuil et lui répondit :
- Non, pas cette fois. J’ai croisé Tom qui m’a retenu un moment…
- J’imagine que vous avez encore parlé de nuages…
- Mouais, mais bon ! Ça m’embêtait, je voulais rentrer plus tôt aujourd’hui… expliqua-t-il. J’avais envie de te faire l’amour comme une bête acharnée !
Carla eut un rire nerveux.
Depuis qu’elle avait eu Mila, il n’avait plus envie de la toucher. Et c’est même à se demander, si elle était sa fille, car elle avait eu une aventure un peu avant de le connaître avec un certain Patrick, qui était procureur pour le tribunal d’Harsas.
Carla ne le dérangea pas plus longtemps avec ses questions et continua d’écrire pendant un moment.
David s’occupait de sa fille qui venait de se réveiller et venait d’allumer la télévision quand Carla lui demanda :
- Tu te souviens du gars qui faisait le jardin chez mes parents et qui était mon prof d’histoire ?
Il réfléchit pendant un moment.
- Ah oui ! Le jardinier, le type qui t’a pourri la vie ! Le con qui a osé…
- C’est bon David, pas besoin de remuer mes souvenirs, dit Carla.
- Il était de retour à l’école après que tu l’ais mis en prison… avec l’aide de ton amant. Ça, ce n’est pas moi qui le dit, c’est lui ! D’ailleurs, je pense qu’il est malade… car ça fait une semaine, qu’on ne le voit plus…
Elle se prit un léger fou rire qui ne dura que peu de temps.
- Qu’est-ce qui te fait rire ? Et pourquoi tu me parles de lui ? Qu’est-ce qu’il a encore fait ?
- Non… et ce qui me fait rire, c’est…
Elle se mit à crier : « il est mort ! »
- Mort ? dit-il étonné. Ne me dis pas que tu l’as tué ?
Carla réalisa que ça n’allait pas. Il semblait préoccuper, mais elle ne savait pas par quoi. C’était comme si la mort de James Silly venait de lui faire un choc.
- Tu te souviens, je t’avais parlé de Nicky… Eh bien, c’est lui qui m’a appelée. Au départ, je ne voulais pas me souvenir. Tu sais, après dix ans, c’est un peu normal… Puis d’un coup, tout m’est revenu… et… ça ne va pas ? David… ?
Son visage avait changé depuis un moment. Il ne lui donna aucune explication et alla dans son bureau pour téléphoner. Carla avait peut-être raison de le trouver bizarre, peut-être qu’il en savait plus qu’il ne le disait. À son retour dans le salon, elle tenta de lui faire cracher le morceau, mais rien n’y fit. Il fallait qu’elle découvre à qui il avait téléphoné et pourquoi. Après quelques tentatives, elle remit ça à plus tard et lui posa des questions sur le collège Harsas. Il y travaillait depuis peu, il devait avoir entendu des choses sur James Silly.
- Tu lui as parlé ?
- À Silly ? Oui… dit-il. Mais il n’était pas très bavard… Et il y avait cette femme qui lui tournait autour…
- Une femme aux cheveux noirs, je parie ! dit Carla.
Il lui lança un regard glacial et ajouta :
- Tu n’es pas de la police, je te signale ! Tu n’as pas le droit de m’interroger de la sorte comme si j’étais un suspect !
- Désolée de vouloir aider mon ami Nicky…
- J’pensais qu’il ne te parlait plus après que tu ais dit à sa copine que tu l’aimais…
- Je te signale qu’indirectement ça me concerne ! dit Carla. Alors, dis-moi, elle a des cheveux noirs cette fille ? Et puis d’ailleurs, comment tu sais ce qui a été dit dans les messages ? Ne me dis pas que…
Il y eut un silence.
- Tu n’as pas fait ça… non ! cria Carla.
David était prêt à tout pour gâcher l’amitié de Carla et Nicky. Il ne donna pas d’explication et continua aux sujets de la femme aux cheveux noirs…
- Elle s’appelle Adriana. Je le sais parce que je l’ai vue tout à l’heure dans le bureau du nouveau proviseur. Elle avait une attitude provocante et j’avoue qu’elle était hyper sexy…
- Sexy ? répéta Carla. Ah parce que ça tu le remarques bien !
- Difficile de la louper… dit-il.
Elle s’énerva.
- Calme-toi ! Ce n’est pas sa minijupe qui a attiré mon attention, mais ce dont elle parlait…
- De quoi elle parlait ? demanda Carla vraiment inquiète. Et depuis quand tu te mets à écouter les discussions des gens ?
- Elle lui a fait des avances. Il l’a rejetée et elle l’a menacé. Elle voulait un dossier et là, je suis intervenu, dit-il.
Après un bref instant de silence et de réflexion, Carla comprit enfin quel dossier Adriana voulait. Mais elle n’en dit pas un mot. Elle ne pouvait pas faire confiance à son mari… Elle préférait seulement qu’il ne le sache pas, car elle avait juré, à l’époque, de ne rien dire à personne.
- Et… c’est elle qui le suivait partout… dit David.
On aurait dit qu’elle lui voulait du mal. Le plus étonnant, c’est que dans les couloirs dès qu’il la voyait, il essayait de l’éviter. Alors, si ça, ce n’est pas bizarre, je ne sais pas ce qui se passe. Et puis…
- Et puis quoi ? demanda Carla. Il y a autre chose ?
- Oui. Une rumeur qui date. On n’était pas là quand elle est apparue, celle qui parlait de James Silly et de la fille.
- Pourquoi ?
- Elle me rappelle quelqu’un… Je suis sûre de l’avoir déjà vue quelque part… dit David.
…
William regarda encore une fois la vidéo de surveillance. Pas de signe de cette femme.
Jason, le technicien du laboratoire, à côté de lui, ne voyait rien de spécial non plus. Il n’avait rien à dire, ce qui était plutôt rare de sa part. D’habitude, ça lui arrivait de sortir une phrase ou une blague. Mais là, rien.
- C’est vrai que Carla a revu son frère ? demanda Jason par message à Nicky avant que William ne lui dise de se mêler de ses affaires.
- Tu es bien silencieux pour une fois… commenta William. Tu n’as rien à dire ?
Jason repassa la séquence au ralenti. Toujours rien.
D’habitude, il avait toujours quelque chose à dire, mais là, c’était le silence complet et ça commençait à peser William. Ce dernier pensait que Jason lui faisait la tête à cause de ce qu’il venait de dire.
En fait, il connaissait Carla car il était fan de son roman. Il l’avait rencontré à la dédicace. Jason avait suivi l’affaire Nash de loin, car à ce moment-là, il était encore aux études. Mais cela le passionnait et lui avait donné envie de savoir la vérité. Lui aussi pensait que Jacob était innocent. Mais il se gardait bien de le dire.
Tout à coup, Jason ouvrit la bouche.
- Elle vient de se pointer avec la corde ! dit Jason. Le gérant t’a dit par où elle est partie ?
- Elle a pris le couloir où il n’y a aucune caméra ! Comme par hasard ! Mais, ce qu’elle ne savait pas c’est qu’elle se ferait repérer au troisième étage par les caméras dans l’escalier… Elle croyait bien connaître l’hôtel, mais là, elle s’est fait avoir.
Il y avait un problème…
Comment le garçon d’étage pouvait-il savoir par où elle était montée ? Il avait déclaré à William qu’elles étaient passées toutes les deux par l’escalier. Or, la caméra dans l’ascenseur indiquait le contraire. Jinna Bel était passé par l’ascenseur. Elle avait eu le temps de commander ses spaghettis à la bolognaise depuis sa chambre. Et c’est là qu’elle frappe à sa porte et l’étrangle.
- Will, tu es absolument sûr de toi ? Je commence à me demander si…
C’est alors que Katy vint le déranger.
- Papa ! dit Katy. Tu viens ?
- Une minute ! dit-il.
Elle rentra dans la pièce et tenta de le tirer dehors.
- Arrête Katy ! J’ai du boulot !
- Mike a dit que tu devais venir tout de suite en bas…
- Tu as encore été traîné en bas sans mon autorisation.
- Non, je te jure… Attends ! Tu as oublié ?
Il la regarda.
- Oublier quoi ?
-Ah oui, le docteur Hash est rentré. Il va se charger de l’autopsie des corps donc…
- J’arrive… dit William.
Katy regarda Jason et lui dit sûre d’elle :
- Bien sûr que Jacob est innocent… il ne pouvait pas être à deux endroits en même temps. Moi personnellement, j’aurai suspecté Geoffrey, son meilleur ami, depuis longtemps…
William la fusilla du regard. Et lui demanda de se mêler de ses affaires.
Il avait remarqué, et n’avait rien dit, que Katy et Jason avaient fouiné dans les dossiers d’enquêtes sur l’affaire Nash, alors qu’elle était classée sans suite.
Pour lui aussi, ça ne faisait aucun doute… Ce Geoffrey, sa version ne tenait pas debout.
- Katy ! cria William. File… tout de suite !
Elle s’en alla rapidement.
Jason n’osa plus rien dire.
Quant à William, il se dirigeait vers la morgue.
…
Carla s’était mise à chanter tellement elle était heureuse de la mort de James Silly. Mais il y a quand même une chose qu’elle aurait bien voulu savoir. Pourquoi Lynn Moro était morte, elle aussi ? Elle ne pouvait rien faire d’autre qu’attendre que Nicky l’appelle. Qui pouvait en vouloir à son ancien prof d’histoire ? Pas beaucoup de monde à part elle. Mais la seule personne qu’elle connaissait capable de le tuer était morte. Rien à faire, elle se creusait la tête, mais ne voyait pas du tout. Plus elle réfléchissait, plus elle se disait que c’était peut-être vrai. Adriana avait bien pu lui faire du mal… Elle ne voyait pas pourquoi, mais en cherchant un peu, elle trouverait sûrement la réponse dans le fameux dossier « top secret ». Le seul petit problème qui restait, c’était comment entrer dans l’école sans se faire repérer. Toute seule, elle ne pourrait certainement pas, mais d’ici là, elle trouverait un plan… et un bon !
- Tu devrais arrêter de chanter… lui suggéra gentiment son mari.
Elle se retourna et dit :
- Dis tout de suite que je chante faux !
- C’est… juste que je ne veux pas que ce magnifique nuage ramène la chose par ici !
- J’peux savoir depuis quand les nuages t’intéressent ? dit-elle.
Elle tourna sa tête, puis se leva.
- Et je peux savoir ce qu’est ta chose magnifique ?
- Une tornade… Mais ne t’en fais pas, elle est assez loin pour venir ici.
Il n’aurait pas eu besoin de lui dire. C’est vrai que c’était magnifique. Mais elle s’en fichait pas mal.
- Tom va adorer ça ! dit-il.
- Oui… bien sûr ! pensa Carla. Et moi je suis la reine d’Angleterre ! Si, j’ai tout compris, cela fait plus d’une semaine que James Silly a disparu… Et ça explique tout ! Je viens de comprendre pourquoi… Mais il y a un truc qui me fait peur quand même… J’imagine, si son esprit n’est pas en paix… Je raconte des conneries parfois ! Il faut que j’arrête sérieusement de trop regarder la télévision, après ça me joue de drôles de tours… J’ai quand même le droit de chanter ! Ça fait dix ans que j’attends ce moment ! Dix ans que j’attends sa mort. Voilà que ce jour arrive et… Non, mais je ne le sens pas ce truc… Je ne sais vraiment pas pourquoi. Pas que je ne trouve pas normal que… Il faut que j’arrête d’y penser ! Ce mec a gâché une partie de ma vie,… Mais dans un autre sens, j’ai gagné un ami…
Carla resta un moment à observer par la fenêtre pendant qu’il était au téléphone.
Puis il raccrocha et ajouta :
- Ah ouais ! dit David. Je me rappelle qu’un jour avant sa disparition, j’ai entendu Silly et sa femme se disputer dans la salle des profs. Je ne sais pas si ça a un lien, mais ils parlaient d’Adriana. C’est tout ce que j’ai compris… et puis ils parlaient aussi de Jacob…
- Mon frère ? dit Carla.
- Oui ! dit David. Il a dit qu’il avait été piégé par un complice du meurtre de… je ne sais plus qui !
- J’le savais ! dit Carla. Faut absolument que j’appelle Nicky et que je lui dise ça…
David la regarda et se demandait si c’était une bonne idée. Du coup, Carla renonça à appeler Nicky et appela le meilleur ami de son frère à la place : Geoffrey.
- Ça n’a aucun sens ! dit-elle. Pourquoi est-ce que James Silly aurait dit à cette femme que mon frère a été piégé ? Et puis, je ne sais même pas comment il le connait… en supposant qu’ils se connaissent ! C’n’est pas lui qu’il a eu comme professeur d’Histoire…
David avait son idée, mais ne dit rien à Carla. Finalement, si James Silly était impliqué dans ceci, ça ne l’étonnerait absolument pas !
- Ça serait bizarre si c’était le cas, pensa David.
Puis, David lui demanda d’arrêter de parler. Il avait un soi-disant mal de tête qui le prenait à l’instant.
Carla savait bien qu’il simulait et le faisait exprès pour qu’elle le laisse un peu seul… mais elle n’était pas bien loin…
Mila était réveillée, elle monta voir.
- Maman, dit Mila. Qu’est-ce qui ne va pas ? C’est à cause de papa que tu es triste ?
- C’est compliqué ma puce, dit-elle.
- Tu dis toujours ça ! dit Mila.
- Je sais… dit Carla. Mais je ne vais pas te le dire parce que tu es encore trop jeune pour comprendre.
Elle lui sourit et lâcha :
- Pas la peine, Bella m’a déjà tout dit sur tonton Jacob !
La police d’Harsas se trouvait à l’écart du centre-ville.
C’était un labyrinthe de bureau, de salles et de laboratoires avec à l’étage deux salles de repos et un vestiaire. Tout en bas, au sous-sol, se trouvait la morgue et la salle d’autopsie. C’est là que se rendaient Nicky et Mélinda. Mike allait certainement leur reprocher d’être en retard. Encore fallait-il que William y soit déjà.
Sur le chemin pour la morgue, Mélinda vit que Nicky avait un message de Jason qui lui demandait si Carla avait revu son frère. Donc au lieu de simplement répondre, non. Il n’a pas répondu du tout.
- Tu veux en parler ? demanda Mélinda.
Nicky fit comme s’il ne savait pas de quoi elle parlait.
- Allez, dit Mélinda. Je vois bien qu’il y a un truc qui ne va pas ! En tout cas, si tu as besoin d’une oreille à ton écoute, je suis là.
Mélinda allait ouvrir la porte de la morgue quand Nicky lui répondit qu’il avait besoin d’un avis sur la situation. Carla était persuadée que son frère, Jacob, était innocent et vivant. Or il n’y avait plus aucune trace de lui nulle part. Il s’était toujours demandé pourquoi il aurait disparu ainsi s’il n’était pas coupable.
- S’il est innocent, il cherchera le vrai coupable, dit Mélinda. Mais s’il ne l’est pas, il se cache ! Comme tous les coupables.
- Mais ce que je ne sais pas, c’est pourquoi il a fui ainsi… et comme il n’est pas là pour le dire, je n’ai que des suppositions… tu comprends ? J’ai pensé à reprendre cette affaire à zéro, mais le chef n’est pas d’accord. Il a donné l’ordre de ne pas chercher Jacob… et que si on tombe dessus, on doit l’embarquer et il sera emprisonné…
Nicky regarda l’heure.
- Nous ferions bien d’y aller ! dit-il. Sinon, Mike va râler…
Ils entrèrent à la morgue. Et en effet Mike fit une réflexion. Non pas parce qu’il était fâché, mais plutôt à cause de William qui avait bien trois quarts d’heure de retard. Il était passé voir ce que faisait Katy et avait eu une discussion avec elle avant de retourner au laboratoire et oublier qu’il devait passer ici.
- Ah enfin, voilà des gens qui sont à l’heure ! dit Mike. Pas comme William…
- Il a sûrement pris du retard à cause de Katy encore une fois… dit Nicky.