Allergie et hypersensibilité - Encyclopaedia Universalis - E-Book

Allergie et hypersensibilité E-Book

Encyclopaedia Universalis

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La notion d'allergie a trait au phénomène paradoxal de la nocivité de certaines réactions immunitaires. La paternité de ce concept (apparu en 1906) revient au médecin viennois Clemens von Pirquet. Il cherchait notamment à expliquer par cette « réactivité altérée » ...

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ISBN : 9782341001878

© Encyclopædia Universalis France, 2016. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Lenetstan/Shutterstock

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Allergie et hypersensibilité

Introduction

La notion d’allergie a trait au phénomène paradoxal de la nocivité de certaines réactions immunitaires. La paternité de ce concept (apparu en 1906) revient au médecin viennois Clemens von Pirquet. Il cherchait notamment à expliquer par cette « réactivité altérée » (traduction des termes grecs réunis dans le mot allergie) les aléas d’une immuno-thérapie, alors à ses débuts.

À Paris, Émile Roux, disciple de Louis Pasteur, avait réussi, en 1894, à vacciner des chevaux contre le bacille diphtérique, afin de pouvoir extraire de leur sang un sérum antidiphtérique renfermant des substances défensives agissant contre ce microbe chez les sujets qu’il infectait.

Cependant, la fiabilité de cette sérothérapie devait être préalablement évaluée afin d’assurer la réussite du traitement. C’est à Paul Ehrlich qui, à l’Institut d’évaluation des sérums, à Francfort, établit quelques années plus tard les principes permettant de doser l’efficacité de la réaction de défense assurée par des « anticorps » du sérum – spécifiquement protecteur – vis-à-vis des « antigènes » microbiens.

Il devenait donc possible d’éviter les aléas de la sérothérapie. Néanmoins, on constata que tout n’était pas réglé : des accidents (maladie du sérum) restaient imprévisibles. La réactivité des personnes traitées restait donc un élément capital du succès thérapeutique. Or Charles Richet et Paul Portier avaient déjà montré, dès le début du XXe siècle, que la non-réactivité pouvait avoir des effets mortels (phénomène d’anaphylaxie ou « réactivité insuffisante »).

Il était donc indispensable que les recherches en allergologie, c’est-à-dire sur les altérations de la réactivité, fussent associées au développement des vaccins et des sérums qui devait marquer la première moitié du XXe siècle. Elles ont investi notamment toute une panoplie de réactions d’hypersensibilité affectant certains sujets mis en contact de facteurs environnementaux normalement inoffensifs pour la plupart des gens. Pour des raisons assez mystérieuses (on invoque entre autres l’artificialisation progressive de l’environnement), on a assisté au cours du XXe siècle à une progression considérable du nombre de personnes allergiques dans la population des pays développés, mais aussi dans le monde entier. Le phénomène allergique a ainsi cessé d’être limité à l’échelle individuelle (pour ainsi dire comportementale) pour atteindre la dimension d’une question majeure de santé publique malgré la récente mise en pratique du principe de précaution en matière de sécurité des aliments (étiquetage) et malgré l’entrée en jeu d’un important arsenal thérapeutique (antihistaminique, anti-inflammatoires).

1. Définition et cadre de l’allergie

Il serait malaisé de définir le concept d’allergie de manière concise sans aboutir à des propositions tronquées ou distorses. Le mot allergie couvre une série d’entités biologiques et pathologiques ayant des aspects différents, mais reliées par le même mécanisme fondamental, de nature immunologique.

L’allergie apparaît comme un état biologique particulier qui se traduit par une réponse altérée de l’organisme vis-à-vis de substances normalement tolérées. C’est pour exprimer ce concept de réactivité altérée que Clement von Pirquet a proposé, en 1906, le terme « allergie ».

Il existe en effet un certain nombre de faits expérimentaux et cliniques qui, bien qu’ils appartiennent au domaine de l’immunologie, ne s’accordent pas aisément avec son cadre. Ces faits concernent essentiellement les phénomènes d’hypersensibilité survenant au cours de l’immunisation.

En voici quelques exemples :

Un cobaye sain supporte sans inconvénient l’injection de 2 ml de vieille tuberculine de Koch, alors qu’une dose de 0,01 ml tue l’animal porteur d’une infection tuberculeuse expérimentale.

L’inoculation intradermique de tuberculo-protéine à un individu indemne de toute infection tuberculeuse ne produit aucune réaction notable. La même dose de substance injectée à un sujet vacciné par le B.C.G. ou à un convalescent d’infection tuberculeuse déterminera une lésion tissulaire inflammatoire intense pouvant aller jusqu’à la nécrose. Il apparaît ainsi qu’une immunité accrue contre l’infection tuberculeuse a, comme corollaire, une augmentation de la sensibilité à la tuberculoprotéine.

Il en va de même dans le cas de la vaccination jennérienne. Un individu vacciné paraît hypersensible au virus de la vaccine, puisqu’il réagit plus rapidement à la réinoculation du virus que le sujet vacciné pour la première fois. Là encore, l’hypersensibilité au virus apparaît dans un organisme rendu immun et réfractaire au même virus.

Ainsi, hypersensibilité et immunité non seulement ne s’excluent pas, mais se trouvent étroitement liées. Des problèmes similaires (et ils sont innombrables) ont été observés non seulement au cours des infections, mais aussi après administration de substances inanimées. On est forcé d’admettre que l’on se trouve là en présence d’un phénomène biologique général : un changement fondamental de l’état de réactivité survient dans l’organisme après un premier contact avec une substance donnée. Le terme allergie exprime les diverses formes de réactivité altérée survenant dans ces conditions.

L’allergie ne peut être considérée comme une antinomie et encore moins comme une aberration de la réaction immunologique. Elle en est une modalité, liée à des facteurs immunologiques d’un type particulier.

Cette définition exclut du champ d’étude de l’allergie un certain nombre de phénomènes d’hypersensibilité qui relèvent de mécanismes non immunologiques, c’est-à-dire qui ne comportent pas une étape de reconnaissance spécifique de l’antigène. L’introduction