Alyssa Garn : encore moi ? - Manon Braud - E-Book

Alyssa Garn : encore moi ? E-Book

Manon Braud

0,0

Beschreibung

Un an après la découverte de ses pouvoirs, Alyssa se retrouve dans une situation périlleuse. Les choix qu’elle a faits se retournent contre elle, créant des tensions croissantes. Ses proches se dispersent, lui laissant un sentiment de solitude qui va grandissant. Que faire pour les maintenir à ses côtés ?


À PROPOS DE L'AUTRICE

Depuis sa tendre enfance, la créativité débordante de Manon Braud l’a poussée à l’écriture. Cette dernière est devenue son échappatoire, la plongeant dans des mondes imaginaires, parfois au détriment de la réalité.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 118

Veröffentlichungsjahr: 2023

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.


Ähnliche


Manon Braud

Alyssa Garn : encore moi ?

Roman

© Lys Bleu Éditions – Manon Braud

ISBN : 979-10-422-0622-2

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Prologue

Le monde des enfers est rempli de créatures toutes plus hostiles et dangereuses les unes que les autres. Si dans les autres dimensions, tout est coloré, le monde des enfers s’est adapté à ses occupants, aussi sombre que leurs âmes. Peuplé de démons de différents niveaux et des rebuts de la société magique, le monde des enfers offre à ses visiteurs autant de peurs que de morts.

Comme tous les mondes, il est dirigé par la royauté, en la personne de la reine Aryanna Tipp. Son défunt mari, le roi Eudes Tipp et elle, dirigeaient le royaume d’une main de fer que rien ne pouvait corrompre. Leur héritier, le prince Jason Tipp, démon de niveau supérieur, est souvent comparé à la source du mal, quelle que soit sa forme. Sa sœur, la princesse Naama, était considérée, avant la naissance de sa fille Sallyandra, comme l’un des démons les plus prometteurs.

La tranquillité du royaume des enfers a néanmoins basculé quand le prince héritier est tombé amoureux de la princesse héritière du monde de la magie blanche. De cette union sont nées les premières jumelles de toutes les histoires royales, qu’il s’agisse de l’histoire du bien ou de celle du mal.

L’une des filles, l’élue, devenue reine de son monde, a tenté de faire échouer son père, mais depuis ce jour, la jeune reine est portée disparue dans son monde.

La princesse Naama, également portée disparue dans son propre monde, suscite la plus grande inquiétude de son peuple…

Chapitre 1

Dans le monde des enfers, le temps semblait s’écouler différemment que dans celui où j’avais grandi. J’avais l’impression que mes journées passaient à la vitesse de l’éclair. Si j’avais bien calculé, cela faisait à présent huit mois que j’étais en enfer. Le jour où j’avais disparu de ma dimension, pour tenter de sauver le garçon dont j’étais secrètement amoureuse, me paraissait lointain, et proche en même temps. La blessure que j’avais à la tête prouvait que je n’avais pas rêvé ce qui était arrivé, même si elle m’avait causé une amnésie passagère. La plaie que j’avais à la jambe, elle, me rappelait pourquoi je me forçais à rester en enfer, alors que je ne voulais qu’une seule chose : rentrer chez moi, dans mon monde, auprès des gens que j’aimais.

J’étais installée dans la chambre qu’on m’avait attribuée, quand on frappa à la porte. Une femme entra dans la pièce sans attendre mon consentement, comme de coutume dans un royaume dans lequel le mal régnait en maître.

— Ta grand-mère et ton père demandent à te voir, immédiatement, dans la salle du trône, déclara-t-elle d’une voix lasse.

— Bien, j’y vais. Merci de m’avoir prévenue, Dame Ionny.

Je me levai de mon lit et me rendis docilement dans la salle du trône, Dame Ionny sur les talons, vérifiant que j’obéissais sans discuter. N’ayant avoué à personne que j’avais retrouvé l’entièreté de ma mémoire, je m’appliquais à paraître innocente dès que j’étais en public.

La salle du trône était un endroit austère, où je détestais me trouver. Dans un premier temps, quand j’étais arrivée, ma grand-mère m’avait torturée afin de vérifier ce que je savais, n’entendant rien d’intéressant, elle avait changé de tactique. Je m’arrêtai juste devant le trône de la reine et fis une révérence. Je restai ainsi pliée, jusqu’à ce que la vieille femme m’autorisât à me relever.

— Vous vouliez me voir, grand-mère ?

— Sais-tu quel jour nous sommes ? me demanda-t-elle de son horrible voix de crécelle.

— Non, madame, je dois bien avouer avoir perdu le compte des jours.

— D’ici à quelques jours, tu devras choisir entre le bien et le mal, sauf que tu n’as pas fait le moindre effort depuis ton arrivée pour honorer ta partie maléfique.

Ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Je relevai la tête et regardai ma grand-mère paternelle dans les yeux.

— Quand comprendrez-vous enfin que je ne suis pas comme vous ? Je ne vais pas choisir le bien parce que vous m’avez enlevée et séquestrée dans cette optique. Je suis une sorcière usant de magie blanche et non pas un démon usant de magie noire !

— Comment oses-tu ? Insolente ! Emmenez-la, et qu’on la punisse !

Des gardes arrivèrent et me prirent les bras. Je me débattis de toutes mes forces, ce qui ne fit qu’augmenter la colère de la vieille reine. Elle se leva de son trône et s’approcha de moi. Elle me gifla, puis jugeant que cela n’était pas suffisant, elle sortit sa petite dague et me l’enfonça dans la jambe droite, m’arrachant un cri de douleur.

— Je vous suggère de la relâcher immédiatement, lança une voix derrière nous.

La reine, surprise, fit signe à ses gardes de me lâcher. Ne tenant pas sur mes jambes, je m’effondrai. La haine défigura ma grand-mère. Sans regarder derrière moi, je rampai vers la table la plus proche et m’appuyai dessus afin de me relever. Je ne pus retenir un soupir de soulagement en apercevant la tignasse hirsute qui caractérisait ma meilleure amie après une transformation en loup-garou.

Ma grand-mère recula de plusieurs pas sous le coup d’une potion qu’elle avait reçue en pleine poitrine, dévoilant ainsi mon escadron de secours.

— Cette comédie a assez duré, grand-mère ! lança ma sœur jumelle.

Jenna n’avait pas changé depuis la dernière fois que je l’avais vue. Mis à part de gros cernes noirs qui creusaient son visage, son regard affichait toujours sa douceur née, qu’elle tenait de notre mère. À sa droite, Gardella, ma meilleure amie, n’avait pas changé non plus, hormis pour ce qui était des yeux. Ordinairement marron, ils étaient à présent d’un horrible jaune, laissant paraître son côté loup-garou. Et à sa gauche, Seth, mon Seth, mon meilleur ami pour lequel j’avais silencieusement développé des sentiments, que j’avais cru morts à la suite de la blessure causée par mon père. Il se tenait fièrement debout, ses mains faisant des étincelles de magie, son regard d’un bleu parfait lançait à présent des éclairs de haine.

Ils avançaient comme un seul homme, un pas après l’autre, forçant ma grand-mère à reculer au fur et à mesure. Les voir ainsi me fit momentanément oublier ma douleur, mais celle-ci se rappela à moi, quand je tentai de poser mon pied au sol.

Gardella se détacha du groupe et se précipita vers moi.

— Tu vas bien ? me demanda-t-elle.

— Vous êtes vraiment là ?

— Oui, ma puce, nous sommes là, et nous allons te ramener chez nous.

Je me jetai au cou de ma meilleure amie, trop émue pour parler. J’avais tellement souvent rêvé durant ces longs mois que mes amis m’avaient trouvée et qu’ils venaient me libérer que je n’osais y croire. Ma grand-mère ne tentant pas de répliquer, Jenna fit signe à Seth de s’approcher de moi. Sans un mot, il me prit dans ses bras. Étant donné la haine que je lisais dans ses yeux, je m’étais attendue à ce que sa poigne soit forte, même violente, mais il n’en fut rien, il faisait preuve d’une douceur extrême.

— Nous rentrons, déclara ma sœur. Ne vous avisez pas de nous barrer le chemin, ou de tenter de nous retrouver, ou je vous jure que je vous détruirai de mes propres mains.

Je posai ma tête sur l’épaule de Seth qui resserra doucement sa prise autour de moi. Sans plus un mot, mon trio, retraversa le château, afin de rejoindre le portail qui les avait conduits jusqu’à moi.

N’étant plus habituée au passage de portail, la traversée m’arracha un léger cri de douleur. Il faut bien dire que traverser un champ d’énergie avec une plaie ouverte n’était pas la meilleure expérience que j’avais eue depuis que j’avais découvert mes pouvoirs.

Chapitre 2

Nous arrivâmes directement dans le salon du manoir. Ma mère nous y attendait, elle semblait avoir tout préparé pour panser mes blessures.

— Tu peux la poser sur le canapé Seth, dit-elle doucement.

Au lieu de me poser comme le lui avait demandé ma mère, Seth resserra sa prise autour de moi et enfouit sa tête dans mon cou. Un sourire se dessina sur mes lèvres, tandis que je lui rendais son étreinte, humant son odeur qui m’avait manqué plus que ce que j’aurais cru.

— Seth, je sais qu’elle t’a manqué, mais il faut absolument que je soigne sa jambe, sinon elle risque de ne plus jamais pouvoir marcher correctement.

Consentant enfin à me poser sur le canapé, sans pour autant me lâcher, mon meilleur ami m’aida à m’installer confortablement, de façon à ce que ma mère puisse observer la plaie encore saignante de ma jambe. Sa main toujours sur mon épaule, il ouvrit enfin la bouche.

— Je ne veux pas casser l’ambiance retrouvailles, mais c’est loin d’être fini, j’en ai le sentiment.

— C’est certain, ajouta Gardella, dont les yeux avaient retrouvé leur joli marron. Mais je suis sûre que nous avons tout de même quelques heures de paix devant nous.

— Comment avez-vous su où j’étais ? demandais-je. La dernière fois qu’on s’est vus, j’étais au manoir de Tipp.

— Ça va sûrement te surprendre, mais c’est Naama qui nous a guidés vers toi.

— C’est pour ça qu’elle a disparu alors…

Sous leurs regards perplexes, je m’expliquais :

— Tante Naama et moi avons été très proches pendant que j’étais coincée en enfer. Elle m’avait avoué qu’au début elle devait me forcer à devenir mauvaise, selon les ordres de sa mère, mais qu’après réflexion, elle avait surtout décidé de venger Sally. Cependant, au fil des jours, nous avons commencé à véritablement bien nous entendre, elle a appris à me connaître comme je suis réellement, et pas comme Aryanna m’avait décrite. Un jour, alors que je devais encore une fois aller dans la salle du trône pour subir la « formation » – je mimais les guillemets avec mes doigts – elle n’est pas venue me chercher. C’est Ionny qui est venue, et depuis je ne l’ai jamais revue. Personne n’en a parlé devant moi. Je ne sais pas ce qu’elle est devenue.

— Sur ce point, je pense que tu devrais aller voir dans la cuisine, me dit ma mère une fois qu’elle eut fini de bander ma jambe.

Avec l’aide de Seth, je me levai et clopinai en direction de la cuisine. Je reconnus la longue chevelure de ma tante, avant même que celle-ci ne se retourne. Sans les tenues royales, et vêtue comme une simple humaine, elle avait l’air beaucoup plus jeune.

— Tante Naama !

Je pris ma tante dans mes bras. Elle me rendit mon étreinte, tremblante.

— Que s’est-il passé ? demandais-je. Tu avais disparu.

— Assieds-toi, je vais tout te raconter.

Une fois installées l’une en face de l’autre, la sœur de mon père m’expliqua ce qui lui était arrivé.

Après avoir appris à me connaître, ma tante avait commencé à apprécier ma compagnie, et même à m’aimer. Aussi avait-elle décidé de changer de camp et de se rebeller contre sa mère et contre les plans. Elle n’avait jamais véritablement voulu faire le mal, elle avait juste suivi les ordres donnés par ses parents.

— Comment a réagi votre mère quand vous lui avez annoncé que vous ne vouliez pas poursuivre son plan, madame Tipp ? demanda Seth.

— Appelle-moi Naama, et très mal, comme vous vous en doutez. Mère a été prise d’une rage sans précédent. Elle a tenté de me tuer, ce qui est logique en soi, c’est comme ça que nous autres démons résonnons. J’ai donc décidé de m’enfuir, j’ai cherché un moyen de t’emmener avec moi, mais je n’avais aucun moyen de passer sous la surveillance accrue de ton père. Quand j’ai trouvé un portail, j’ai pensé à toi, ce qui m’a permis d’arriver ici.

— Je ne vais pas te mentir, Alyssa, intervint Seth. Quand nous avons vu le portail s’ouvrir, nous avons espéré que ce serait toi, et nous avons très mal réagi, en voyant ta tante. Par ailleurs, au nom de Jenna et Gardella, je vous demande de bien vouloir nous pardonner notre réaction – il se tourna vers ma tante – nous n’avions entendu que du mal de vous.

— Rassure-toi, jeune sorcier, je vous ai pardonné depuis longtemps. Si j’avais vu arriver chez moi quelqu’un avec une réputation comme la mienne, j’aurais réagi exactement de la même façon.

Seth se leva pour prendre de quoi nous restaurer, et ma tante m’expliqua qu’après plusieurs semaines à plaider sa cause, mes amis avaient accepté ses excuses, son plan et son aide pour me délivrer. Quelques mois avaient été nécessaires pour la parfaite mise en place de ce fameux plan.

— Le moins que l’on puisse dire, c’est que votre plan a fonctionné, dis-je en grignotant.

Mon estomac fit un soubresaut, après des mois à manger très peu et très mal, j’avais du mal à supporter la nourriture de mon monde.

Je tournai la tête vers mon meilleur ami, peinant à garder mes yeux ouverts.

— Seth, puis-je abuser de ta gentillesse et te demander de l’aide pour monter dans ma chambre ? Je ne me sens pas bien, j’aimerais me reposer.

— Alors, déjà, tu n’abuses pas du tout, il est normal qu’après huit mois enfermée et mal nourrie, tu aies besoin de te reposer, et il est évident que je vais t’accompagner.

À ces mots, il se leva et m’aida à en faire de même. Avant de quitter la pièce, je me tournais vers ma tante :

— Je suis heureuse que tu sois en vie, tante Naama, et je suis rassurée de te savoir de notre côté dans la bataille qui va nous opposer au reste de la famille Tipp.