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Alyssa Garn, jeune fille adorée de tous, mène une existence simple et heureuse jusqu’au jour où, à la suite du divorce de ses parents, elle va devoir faire un choix douloureux. Elle s’installe dans le manoir familial, dont elle n’avait jamais entendu parler, et découvre un ensemble de secrets qui bouleversent profondément sa destinée. Réussira-t-elle, avec l’aide de ses nouveaux amis, à éliminer la menace qui pèse désormais sur son mode de vie ?
À PROPOS DE L'AUTEURE
L’écriture, pour
Manon Braud, est une échappatoire, le moyen par lequel elle se crée des univers où son imagination prend vie. Cet ouvrage est le fruit de son incroyable créativité.
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Seitenzahl: 132
Veröffentlichungsjahr: 2023
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Manon Braud
Alyssa Garn : pourquoi moi ?
Roman
© Lys Bleu Éditions – Manon Braud
ISBN : 979-10-377-8881-8
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Depuis toujours, ou presque, les livres nous décrivent des histoires, où les gentils gagnent toujours, et où l’amour à raison de tout (sauf pour Roméo et Juliette, nous sommes bien d’accord). Les auteurs se plongent-ils vraiment dans la réalité ? Se demandent-ils comment réagiraient leurs personnages si leur amour ne tenait pas jusqu’à la fin des temps ?
Il m’est d’avis que non, et pourtant, toutes les héroïnes ne sont pas forcément belles, ni parfaitement mince, ni même encore ne chantent aussi juste qu’un rossignol. Moi, par exemple, je ne suis ni maigre, ni franchement magnifique, je suis juste une femme normale.
Selon les auteurs, l’amour est immortel, et rien n’est plus magique. Il est infini. Là encore, ce n’est pas mon cas, il semble que Cupidon m’ait oublié sur sa liste.
Apparemment, les auteurs ne pourraient pas imaginer mon histoire. Je vais vous la raconter moi-même. Voici donc mon histoire, avec toutes mes galères et tout ce qui constitue une vie…
Tout a commencé, quand j’ai dû déménager à la suite du divorce de mes parents, dont je me pensais responsable, même si la cause principale du jugement était l’infidélité de mon père envers ma mère. J’avais dû choisir entre ma mère et mon père, et, du haut de mes dix-sept ans, je n’avais jamais été considérée par mon père comme son enfant légitime, aussi, mon choix fut-il rapidement effectué. J’ai donc déménagé, avec ma mère, dans un petit village, près de la côte, du nom de Trestown.
Si au premier abord, le nom de la petite ville m’avait paru étrange et risible, j’appris par la suite en lisant une brochure que la ville regroupait en réalité trois petits villages d’époque.
Trestown offrait un très joli paysage, entièrement composé de montagnes et de verdure. Mais cela me déprimait et je ne voyais pas comment reconstruire une vie dans de pareilles conditions. Il faut dire que le décor qui défilait à travers la fenêtre de la voiture de ma mère ressemblait énormément à celui dans lequel j’avais grandi. Je ne vais pas vous dire que ce sont mes amis qui me manquaient le plus, ce serait mentir, car je n’avais en réalité aucun ami à regretter. J’étais plutôt solitaire, et, selon ma mère, j’étais trop différente pour me faire des amis dans le lycée privé dans lequel j’étais avant. Elle disait que j’étais spéciale et que les gens autour de nous étaient trop normaux et trop étroits d’esprit pour vraiment m’apprécier à ma juste valeur.
Je ne voyais pas ce qui était différent en moi, mis à part mes cheveux, d’un roux flamboyant, qui me tombaient dans le bas du dos, et mes yeux bleu océan. Je n’étais pas trop grande, ni vraiment mince, j’avais simplement une corpulence normale, ce qui me convenait parfaitement. La seule chose spéciale en moi était la petite tache de naissance sur mon avant-bras droit, juste en dessous de mon poignet. On aurait dit un petit loup gravé sur ma peau pâle.
Certaines personnes de mon entourage disaient que j’étais bénie des dieux de la mythologie et que ce petit loup était signe que j’allais réaliser de grandes choses. Que je bénéficiais d’une protection particulière qui, en temps voulu, me serait bien utile.
L’histoire que je vais vous raconter commence réellement à mon arrivée dans le grand manoir familial. Il était immense, en pierre apparente, les fenêtres semblaient être faites dans des vitraux. L’imposante bâtisse paraissait ne rien craindre, que ce soient les intempéries ou une guerre. En entrant dans le vestibule juste derrière ma mère, je remarquais que l’intérieur avait été refait entièrement à neuf pour notre confort. Le manoir avait une bonne odeur de peinture fraîche et de fleurs.
Dans cette fabuleuse demeure, la seule chose qui paraissait vraiment ancienne, c’étaient les voix qui paraissaient venir d’au-dessus de ma tête et qui scandaient inlassablement mon nom. Je semblais être la seule à pouvoir les entendre, mais je ne pouvais déterminer leur origine réelle.
Je levais la tête, espérant trouver la source de ce que je pris dans un premier temps pour une farce. Mais, en baissant les yeux sur ma mère, je me rendis compte que ce n’était pas juste moi qui entendais ses effrayantes suppliques.
Les voix devenaient de plus en plus fortes, et les suppliques de plus en plus pressentent. Et, je l’avoue volontiers, cela commençait à sincèrement me faire peur. Je fixais ma mère, elle qui d’ordinaire avait un visage complètement impassible, et toujours très rassurant pour moi, avait l’air aussi effrayée que moi. Ce qui acheva de me terrifier.
— Tu les entends, pas vrai ? me demanda-t-elle d’une voix tremblante.
— Toi aussi, on dirait… Maman, qu’est-ce que c’est que ces voix ?
— Le début des problèmes, marmonna-t-elle, plus pour elle que pour moi.
Ma mère tourna les talons en direction de la cuisine, signe indéniable que, pour elle, le sujet était clos. Ce n’était pas le cas pour moi cependant, j’avais la ferme intention de découvrir ce que me cachais ma mère, et surtout de découvrir d’où provenaient ces voix et ce qu’elles me voulaient. Les voix se turent tandis que je grimpais à l’étage pour découvrir ma future chambre. Je ne saurais vous décrire la sensation que j’eue en poussant la porte de la pièce. Il y faisait étonnement froid pour la saison (et nous étions en été). Le grand lit à baldaquin en fer noir trônait au milieu de la chambre. Les rideaux en soie bleus avaient été attachés de façon à ce que je puisse admirer la parure de draps du même coloris, En face du grand lit se trouvait une immense penderie qui avait des airs magiques. Le miroir était recouvert d’un fin film transparent afin, je suppose, qu’il n’y ait pas trop de poussières. Une petite commode était située juste à ma droite ce qui me permit d’y déposer mon sac à main. Le reste de mes affaires, attendant patiemment que je les déballe, avait été posé devant mon lit. Dans l’angle juste devant une petite fenêtre, se trouvait un bureau en bois massif. Il avait l’air vieux, mais très solide. Je rangeais et disposais mes affaires dans mon nouvel espace, totalement perdue dans mes pensées, si bien que j’en perdis la notion du temps.
Quelqu’un frappa doucement à ma porte, me faisant sursauter. Je me rendis alors compte que la nuit commençait à tomber dehors, je devais avoir passé des heures bloquée devant mes grandes fenêtres.
Une jeune fille, d’environs mon âge, entra. Elle était blonde et vêtue d’un tablier blanc. Si elle avait été en robe, j’aurais pensé à une femme du passé, mais elle était bien en jean, tout comme moi.
— Pa… Pardon de vous déranger mademoiselle Alyssa, mais votre mère m’envoie vous annoncer que le dîner sera bientôt servi et qu’elle vous attend dans la salle à manger.
— Quelle heure est-il ? demandais-je en reprenant solidement pied dans la réalité.
— Presque sept heures, mademoiselle.
— Il fait nuit tôt ici, remarquais-je.
Je me tournais vers la demoiselle, cherchant en vain, à savoir si je l’avais croisée à mon arrivée.
— Au fait, qui êtes-vous ? Je ne vous ai pas vu en arrivant, me semble-t-il.
— J’étais en cuisine lors de votre arrivée mademoiselle, ce qui explique que vous ne m’ayez pas vue. Et je suis Sally, une femme de ménage, aide cuisinière et votre domestique personnelle.
Je la regardais de la tête au pied. Le tablier aurait dû me faire comprendre la condition de cette demoiselle, qui me traitait avec douceur et politesse. Il n’y avait pas de crainte dans son regard, juste un respect intense, qui me fit me sentir mal à l’aise.
— Je suis navrée, mais je ne veux pas de domestique, et encore moins d’une domestique personnelle. Vous allez devoir trouver quelqu’un d’autre à servir, j’en suis réellement désolée. Je ne suis pas une personne qui a besoin d’être servie, en revanche, j’aurai bien besoin d’une amie dans ce coin perdu que je ne connais pas, pourriez-vous remplir ce rôle ?
— C’est contraire au protocole et aux ordres que j’ai reçus.
Sally baissa les yeux, honteuse sans doute. Je pouvais lire sur ses traits qu’elle avait peur d’avoir fait une bêtise.
— Je ne veux personne sous mes ordres, je ne suis pas comme ça, par contre accepterais-tu de devenir mon amie ?
— J’en serais honorée Miss Alyssa.
— Bon et bien quelques règles à respecter dans ce cas. Tout d’abord, je ne suis pas Miss Alyssa, juste Alyssa voir Aly, ou Lyssa, comme tu préfères. Et, par pitié, ne me vouvoie pas, garde ça pour ma mère.
— Bien miss… Je veux dire, Alyssa. J’accepte. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un d’aussi humble que toi.
J’acquiesçais avec un sourire, avant de me rendre d’un pas décidé dans la salle à manger. J’étais terriblement énervée de cette situation. Je ne pouvais supporter d’avoir une domestique. Je retrouvais ma mère assise comme prévu à la grande table en verre de notre nouvelle salle à manger, où je supposais que nous prendrions tous nos prochains repas. Je m’installais en silence près d’elle, attendant de voir sa réaction. Je me contenais, attendant de vérifier si ma mère pensait comme moi ou au contraire, était pour cette pratique. Ni l’une ni l’autre ne prononça le moindre mot, ce qui ne fit qu’amplifier ma colère. Je fus fixée sur l’avis de ma mère quand deux femmes de couleur virent nous apporter notre repas et qu’elle ne broncha pas comme si, pour elle, c’était totalement normal. Trop c’est trop ! Il fallait que je réagisse, aussi après le départ de ces deux femmes, je me levais et me mis à hurler.
— Des domestiques ?! Que nous ayons déménagé passe encore, mais que des femmes de couleur doivent nous servir à cause de leur couleur, c’est insupportable, c’est une insulte à la mémoire de tante Elma ! Maman, dis-moi d’où vient cette manie horripilante d’avoir des serviteurs ! Nous n’en avions pas avant, et que je sache cela ne nous empêchait pas de vivre correctement ! Pourquoi avons-nous des domestiques et pourquoi Maintenant ?!
Je ne tenais plus, il fallait absolument que je marche pour tenter de faire redescendre ma colère. Ce fut peine perdue. La réponse de ma mère m’énerva encore plus.
— Il est temps que nous acceptions notre rang Alyssa, nous sommes nobles et les nobles ont des domestiques.
— Donc, ça ne te fait absolument rien ?! Je ne peux pas le croire.
Contrairement à moi, ma mère semblait sereine, peut-être même trop sereine.
— Je ne dis pas que cela ne me dérange pas, bien au contraire, mais nous n’avons pas le choix. J’ai promis à ta grand-mère que si je me séparais de ton père, je reprendrais mon rang de Duchesse et reviendrais ici. À sa mort, j’ai fait le serment solennel de respecter ma parole, quoi que cela implique.
Le ton de sa voix me faisait clairement comprendre qu’elle me disait la vérité. Cela ne lui plaisait pas non plus de se faire servir et encore moins par des femmes de couleur.
Nous n’avions jamais été racistes, bien au contraire. Dans notre ancienne maison, nous essayions d’accueillir le plus de monde possible et de leur offrir un abri pendant quelque temps. Nous avions une voisine à la peau noire que nous adorions. Quand nous l’avions rencontrée, j’étais très jeune, et je l’avais tout de suite appelée Tante Elma. Originaire de la Guadeloupe, elle nous faisait souvent de bons plats de son pays. Elle était ma plus proche amie. Je ne m’étais jamais remise de son décès des suites d’un cancer généralisé. Vers la fin de sa vie, nous l’avions accueillie à la maison, pour qu’elle ne soit plus seule. Maman semblait être passée à autre chose, tout au moins sur le point physique. Le souvenir de la mort de Tante Elma me hantait toujours. Nous n’avions pas pu l’enterrer comme nous l’aurions voulu, son corps ayant mystérieusement disparu. J’avais simplement retrouvé une mèche de ses doux cheveux bouclés que je gardais précieusement près de moi dans un pendentif. Je n’avais que sept ans quand elle nous avait quittés, mais à maintenant dix-sept ans, je ne parvenais toujours pas à comprendre comment une femme aussi douce avait pu avoir un mal aussi grand. Je ne trouvais pas cela juste à l’époque, et aujourd’hui encore, je ne trouve toujours pas cela logique.
Une semaine avait passé depuis notre installation, j’évitais quelque peu ma mère pour ne pas lui faire de l’ombre avec ma morosité. Elle semblait très heureuse au manoir, je ne voulais pas lui enlever cela. Elle avait, malgré toutes mes suppliques, réussi à me trouver une servante, que je tâchais d’encombrer le moins possible. En effet, je tentais de me débrouiller le plus souvent seule. Sally remplissait son rôle d’amie à la perfection. Elle m’expliqua l’histoire de la ville et grâce à son aide, j’en appris davantage sur le monde des nobles, les traditions et le protocole, que je me faisais une joie puérile de ne pas respecter. Sally n’était pas beaucoup plus âgée que moi et nous nous entendions à merveille. Elle se révélait être un véritable puits de connaissance en tout genre.
Il me restait une semaine avant de commencer les cours dans le lycée public du village. J’étais allé faire les boutiques avec Sally, si bien que toutes mes fournitures étaient achetées et rangées dans mon vieux sac en bandoulière après la première boutique. Il était usé, et rapiécé de partout, mais je l’adorais. J’avais commencé à choisir ma tenue pour le premier jour sous l’œil critique, mais expert, de ma nouvelle amie quand j’entendis de nouveau les voix qui prononçaient mon nom, encore et encore, comme à mon arrivée au manoir. Sally dut partir aider en cuisine, ce qui me donna la parfaite excuse pour aller enquêter en secret. Je n’en eus cependant pas le temps, puisqu’au moment où je m’apprêtais à sortir de ma chambre, je tombais sur ma mère, que j’avais arrêtée en plein mouvement. Elle semblait être prête à frapper à ma porte.
— Puis-je te parler un moment en tête-à-tête s’il te plaît ?
— Bien sûr entre maman.
Nous ne nous étions pas beaucoup parlé depuis notre arrivée, sans doute dû au fait que je n’étais pas heureuse et que je cachais très mal mes émotions.
— Cette chambre était la mienne avant, tu sais, quand je venais rendre visite à ma mère.
Elle faisait les cent pas devant mon lit. Je m’installais donc en silence devant ma coiffeuse.
— Alyssa, il faut absolument que je te dise quelque chose avant ton entrée au lycée, mais… je ne sais pas comment te le dire.
La voix de ma mère était blanche, elle commençait à me faire peur. Continuant à faire les cent pas, elle souffla.
— Maman, qu’y a-t-il ? Tu sembles bouleversée, je ne supporte pas de te voir dans cet état, ça me rappelle quand tu m’as annoncé votre séparation à papa et toi.