1,49 €
suivi de Lettre d'une inconnue et La ruelle au clair de lune.
Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:
Veröffentlichungsjahr: 2018
Zweig was the son of Moritz Zweig, a wealthy Jewish textile manufacturer, and Ida (Brettauer) Zweig, the daughter of an Italian banking family. He studied philosophy and the history of literature, and in Vienna he was associated with the avant garde Young Vienna movement. Jewish religion did not play a central role in his education. "My mother and father were Jewish only through accident of birth," Zweig said later in an interview. Although his essays were published in the Neue Freie Presse, whose literary editor was the Zionist leader Theodor Herzl, Zweig was not attracted to Herzl's Jewish nationalism. During the First World War he took a pacifist stand together with French writer Romain Rolland, summoning intellectuals from all the world to join them in active pacifism, which actually led to Romain Rolland being awarded the Nobel Prize for Literature. Zweig remained pacifist all his life but also advocated the unification of Europe before the Nazis came, which has had some influence in the making of the EU. Like Rolland, he wrote many biographies but considered the one on Erasmus Rotterdamus his most important one, which he described as a concealed autobiography. Zweig fled Austria in 1934 following Hitler's rise to power. He was famously defended by the composer Richard Strauss who refused to remove Zweig's name (as librettist) from the posters for the premiere, in Dresden, of his opera Die schweigsame Frau (The Silent Woman). This led to Hitler refusing to come to the premiere as planned; the opera was banned after three performances. Zweig then lived in England (in Bath and London), before moving to the United States. In 1941 he went to Brazil, where in 1942 he and his second wife Lotte (née Charlotte Elisabeth Altmann) committed suicide together in Petrópolis using the barbiturate Veronal, despairing at the future of Europe and its culture. "I think it better to conclude in good time and in erect bearing a life in which intellectual labour meant the purest joy and personal freedom the highest good on Earth," he wrote. His autobiography The World of Yesterday is a paean to the European culture he considered lost.
Au mois de mars 1912, il se produisit dans le port de Naples, lors du déchargement d’un grand transatlantique, un étrange accident sur lequel les journaux donnèrent des informations abondantes, mais parées de beaucoup de fantaisie. Bien que passager de l’Océania, il ne me fut pas plus possible qu’aux autres d’être témoin de ce singulier événement, parce qu’il eut lieu la nuit, pendant qu’on faisait du charbon et qu’on débarquait la cargaison et que, pour échapper au bruit, nous étions tous allés à terre passer le temps dans les cafés ou les théâtres. Cependant, à mon avis, certaines hypothèses qu’en ce temps-là je ne livrai pas à la publicité contiennent l’explication vraie de cette scène émouvante ; et maintenant l’éloignement des années m’autorise sans doute à tirer parti d’un entretien confidentiel qui précéda immédiatement ce curieux épisode.
Lorsque, à l’agence maritime de Calcutta, je voulus retenir une place sur l’Océania pour rentrer en Europe, l’employé haussa les épaules en signe de regret : il ne savait pas s’il lui serait possible de m’assurer une cabine, car à la veille de la saison des pluies, le navire était d’ordinaire archi-complet dès son départ d’Australie ; et le commis devait attendre, pour me répondre, une dépêche de Singapour.
Le lendemain, il me donna l’agréable nouvelle qu’il pouvait me réserver une place ; à la vérité, ce n’était qu’une cabine peu confortable, située sous le pont et au milieu du navire. Comme j’étais impatient de rentrer dans mon pays, je n’hésitai pas longtemps, et je retins la cabine.
L’employé ne m’avait pas trompé. Le navire était surchargé et la cabine mauvaise : c’était un étroit quadrilatère, resserré près de la machine et uniquement éclairé par la lumière trouble d’un hublot rond. L’air épais et stagnant sentait l’huile et le moisi : on ne pouvait échapper un instant au bourdonnement du ventilateur électrique qui, comme une chauve-souris d’acier devenue folle, tournait au-dessus de votre front. En bas, la machine ahanait et geignait, comme un porteur de charbon qui remonte sans cesse, tout haletant, le même escalier ; et, d’en haut, on entendait continuellement glisser sur le pont le va-et-vient des promeneurs. Aussi à peine avais-je introduit ma malle dans cette sorte de tombeau, cloisonné de traverses grises, aux émanations fétides, que je courus me réfugier sur le pont ; et, sortant de la profondeur, j’aspirai comme de l’ambre le vent de terre doux et tiède qui soufflait au-dessus des flots.
Lesen Sie weiter in der vollst?ndigen Ausgabe!
Lesen Sie weiter in der vollst?ndigen Ausgabe!