Anabela - Alain Jollivet - E-Book

Anabela E-Book

Alain Jollivet

0,0

Beschreibung

Comment trouver sa place, sa voie, quand on commence dans la vie de manière chaotique? C'est ce qu'Anabela va tenter de trouver tout au long de son parcours de vie semé d'embûches. De déceptions amoureuses en expériences diverses, puis en décisions souvent incomprises par ses proches, la jeune femme mûrit, s'affirme et prend en main son destin à l'aube de ses vingt-cinq ans. Un article dans une revue va changer sa vie et lui faire prendre un virage à 360° au grand dam de certains, qui ne voient pas cela d'un bon oeil. Anabela n'en a que faire, elle a du caractère et sait ce qu'elle veut mais elle sait surtout ce qui est bon pour elle.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 574

Veröffentlichungsjahr: 2023

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Alain JOLLIVET

Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L. 122-5, d’une part, que les "copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective" et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les "analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information", toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle

La vie ne consiste pas à courir après le bonheur, mais à être capable de le faire naître là où il est absent !

John Joos

Le premier pas pour avoir ce que vous voulez, c’est d’avoir le courage de quitter ce que vous ne voulez plus !

Catherine Testa

Nous savons ce que nous sommes, mais nous ne savons pas ce que nous pouvons être !

William Shakespeare

Toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé n’est que pure coïncidence !

Table des matières

Prologue !

Chapitre 1 Je me présente !

Chapitre 2 Je progresse à petits pas !

Chapitre 3 Changement d’orientation ?

Chapitre 4 L’enrôlement !

Chapitre 5 Dur, les doléances !

Chapitre 6 Nom de Code « Anabela ! »

Chapitre 7 Trois mois plus tard !

Chapitre 8 Cette fois, ça y est !

Chapitre 9 Deux mois après !

Chapitre 10 Ce sont les vacances de Pâques !

Chapitre 11 On rentre dans les choses sérieuses !

Chapitre 12 Les appels s’intensifient !

Chapitre 13 1

er

test en situation !

Chapitre 14 Belle surprise de Matrix !

Chapitre 15 Un peu de répit !

Chapitre 16 Dernier stage !

Chapitre 17 Le temps de la réflexion !

Chapitre 18 Nouvelle vie !

Chapitre 19 Les missions s’enchaînent !

Chapitre 20 Marc me fait une surprise !

Chapitre 21 Présentation de mon époux !

Épilogue

Prologue !

Qui ne se souvient pas de ses rêves d’enfance ?

Même de nos jours, où le monde est bousculé et part en désuétude, pour ne pas dire en vrille complète, et ce n’est rien de le dire, certains enfants rêvent toujours de devenir pompiers, policiers, gendarmes, pilotes de ligne, professeurs, scientifiques, explorateurs et bien d’autres nobles métiers encore, pour les garçons. Concernant les filles, leurs rêves sont différents : elles se voient plus devenir hôtesses de l’air, maîtresses, puéricultrices, professeures, cuisinières étoilées, modèles, chercheuses, décoratrices, fleuristes et autres métiers encore ! Voire pour certaines, d’être une princesse, dans leurs rêves les plus fous ! La liste n’est pas exhaustive et laissons-les donc rêver encore un peu, car il est vrai que dans le rêve tout est permis !

Dans ce nouvel ouvrage, je vais vous narrer une tout autre histoire, celle d’une jeune adolescente, devenue femme maintenant. Une jolie femme qui a été bien gâtée par dame nature, ce qui ne gâche rien, bien au contraire. Elle le sait et en joue le plus souvent possible. Enfant, elle était déjà attirée par les beaux garçons. Cela a commencé alors qu’elle était à l’école. Dès qu’elle comprit qu’elle pouvait tirer parti de son incroyable beauté et de son charme irrésistible, qui ne laissait personne indifférent, elle en a usé autant que faire se peut. Plus elle grandissait, plus elle devenait belle, sensuelle, désirable, irrésistible même et elle commença aussi à devenir de plus en plus une jeune femme fatale ayant un caractère bien trempé et sachant ce qu’elle voulait !

Anabela, c’est son prénom, enfin celui qu’elle utilise maintenant, avait, elle aussi, l’envie de suivre de longues études et de faire carrière, sans trop savoir dans quelle voie précisément s’orienter. Après le BAC, elle a poursuivi des études de droit, puis au bout de deux années, elle les a abandonnées pour se consacrer à des études en médecine. L’anatomie humaine lui sembla un bon sujet à explorer ! Le corps humain étant d’une très grande complexité et ouvrant la voie sur de nombreuses spécialités, elle a fait le choix de l’étudier.

Anabela se cherchait, mais ne trouvait jamais vraiment sa place dans la société ! Prendre le bon train et aller vers sa propre destination restait toujours un choix difficile. Durant les longues années à la faculté, elle a, là encore, beaucoup usé de ses charmes. Parfois, cela la servait, d’autres fois cela la desservait. Cependant, elle n’était jamais satisfaite de sa vie, toujours en quête du meilleur ! Sa vie justement, elle la trouvait monotone, parfois tristounette, sans sel, sans piment, et elle s’ennuyait souvent !

Comme beaucoup, nous cherchons tous notre place dans une société compliquée, difficile, chaotique et à l’issue incertaine. C’était son cas et elle voulait en sortir, afin de trouver un équilibre, son équilibre !

Alors que la belle Anabela venait de fêter ses vingt-cinq printemps, un article dans une revue lui parut soudainement très intéressant, très prometteur aussi, et finit par déclencher chez elle, un déclic !

« Et pourquoi pas ?» s’était-elle dit après avoir reposé la revue sur la table du salon, en la gardant bien ouverte à la bonne page, afin d’y revenir plus tard.

La réponse à cette question ?

Je vais vous en parler juste après, ou plutôt... c’est Anabela, ellemême, qui va vous en parler plus longuement, beaucoup plus longuement, avec ses mots, avec ses tripes, avec son ressenti et ses émotions. Elle le fait si bien, au travers de ma plume...

Suivez donc son parcours atypique ! Vivez avec elle, vibrez avec elle, souffrez aussi parfois avec elle ! Ressentez et vivez ses émotions, ses envies, ses désirs, ses plaisirs, ses joies, ses peines, vous ne le regretterez pas !

Et puis...

Peut-être que certains d’entre vous se retrouveront dans cette aventure ?

En tout cas, vous ne pourrez rester indifférent à son histoire !

Chapitre 1

Je me présente !

Mon prénom actuel est Anabela, mais ce n’est pas mon vrai prénom, c’est un pseudonyme que j’utilise depuis quelque temps pour des raisons que vous allez découvrir plus loin. Je vais, tout d’abord, vous narrer un peu de mon histoire et mon parcours avant de vous faire entrer dans le vif du sujet !

Maintenant, parlons de moi ! Il faut bien commencer par le début n’est-ce pas ? Je suis née sous X, il y a maintenant vingt-cinq ans. Autant vous dire que ma vie commençait plutôt mal ! Mes parents biologiques, je ne les connais pas. À l’âge de trois mois, d’après ce que je sais maintenant, et ce que l’on a bien voulu me dire, c'est-àdire pas grand-chose, ma mère biologique, qui ne pouvait assurer la charge de mon arrivée, semble-t-il non désirée, m’a confiée sans vergogne et sans remords à l’assistance publique en abandonnant tous ses droits sur moi. Je me prénommais alors « Sylvie » puisque c’était ce prénom que ma mère avait choisi dans l’urgence, juste après l’accouchement. Après quelques semaines dans cet établissement public, où j’ai été débaptisée, eh oui ! Là, on m’a donné le prénom de « Jeanne ». Ça va, vous suivez ? Deux gentils adultes trentenaires, mariés depuis quelques années et qui ne pouvaient pas avoir d’enfant, pour des raisons médicales, ont bien voulu m’adopter. Super !! Me voilà casée ! Une chance, me direzvous ! Vous penserez peut-être différemment en lisant la suite de mon histoire.

Au début, j’ai en effet grandi normalement avec beaucoup d’attention, d’affection et d’amour prodigués par mes nouveaux parents, et ce, jusqu’à l’âge de trois ans. Dès mon arrivée dans le foyer conjugal, une fois reconnue officiellement en mairie, on m’a débaptisé une nouvelle fois en m’attribuant un nouveau prénom « Anna ». Et de trois !! Ça va, vous suivez toujours ? Je changeais donc d’état civil et devenais : Anna Rodriguez. Bien évidemment, à mon âge, je ne comprenais pas tous ces changements, j’avais des parents, un foyer, que demander de plus ?

Mon papa adoptif, Juan Rodriguez, d’origine espagnole – prononcez :« Roan » –, ma nouvelle maman française, prénommée Marie (je ne l’ai appris que bien plus tard) et moi, nous formions donc désormais une famille et ils me donnaient tout ce dont j’avais besoin : une bonne éducation, de la bonne nourriture en abondance, de jolis vêtements et des jouets et peluches à ne plus savoir où les ranger ! Autrement dit, je n’avais pas à me plaindre en regard de certains qui n’ont pas eu cette chance, de trouver des adoptants, surtout après être sortie de la fameuse institution dont d’autres ne gardent pas toujours les meilleurs souvenirs. Mais les choses se sont gâtées quand j’ai commencé à aller à l’école, à la maternelle pour commencer. De mémoire, je devais avoir environ trois ou quatre ans. Pourquoi ? Me demanderez-vous ! D’après ce que je sais, il paraît que j’avais déjà un caractère de cochon. Eh oui ! Comme diraient certains :« Carrément méchant, jamais content !» Je pense que mon caractère devait commencer à s’affirmer et que déjà, je cherchais ma place. Cette fichue place que chacun de nous cherche et ne trouve pas forcément dans une société qui veut nous formater dès notre plus jeune âge. Il faut rentrer dans le rang selon des règles bien définies ! Et gare à ceux qui ne respectent pas lesdites règles ! Je devais certainement déjà être hors marge, non « formatable », un peu rebelle aussi. Enfin, c’est ce que j’ai compris là encore, mais bien plus tard.

Rebelle, oui certainement, car je ne concevais pas de suivre à la lettre tout ce que l’on me demandait ! Fais ceci, fais cela ! Et pourquoi devais-je le faire ? C’était souvent ma réponse, ce qui, bien évidemment, ne pouvait être admis par ma pseudogentille maîtresse, puis par la directrice, une certaine Martha, aussi dure qu’un bâton de berger, le vrai, pas le célèbre saucisson, hein ! Nous la surnommions entre nous « La Dame de fer ! ou « Ma Dalton » pour certains ». Comprenez par-là, qu’elle était aussi rigide qu’un chêne centenaire le ton austère était de rigueur, et son regard était glaçant et froid ! Bien évidemment, comme je devais suivre les fameuses règles imposées, j’étais souvent mise au coin, ou j’avais d’autres punitions encore, comme le fameux bonnet d’âne ! Vous connaissez ? Une des multiples humiliations que notre comportement rebelle imposait, le mien surtout !... Quand ce n’étaient pas aussi des punitions corporelles, la fameuse fessée si décriée de nos jours !À l’époque, personne ne s’en plaignait et surtout pas nous auprès des parents, sous peine d’avoir l’effet « Kiss-cool », la double peine, donc ! Mes parents, surtout mon père, ne supportaient pas les nombreuses convocations de la directrice à cause de mon comportement déplacé à l’école, et forcément, l’ambiance du début de mon adoption s’est rapidement dégradée. Parfois, j’étais sa petite fleur des îles qu’il aimait prendre sur ses genoux pour un petit câlin affectueux, souvent rapide, et d’autres fois, je devenais la fille du diable ! Dans le second tableau, j’en voyais de toutes les couleurs, des vertes et des pas mûres, comme on dit, et les brimades étaient légion. Quand un truc ne marchait pas ou plus, il en inventait un autre. C’est ainsi que j’ai eu droit au petit cagibi dans la cave où je restais parfois plusieurs heures à sangloter et grelotter, surtout en hiver. « Cela va te calmer !» me disait-il ! Et il y avait aussi ce fichu martinet qui, quand il venait lécher mes jarrets ou mes cuisses, laissait un souvenir rougi de ses lanières de cuir. Saleté de mini fouet ! Parfois, celui-ci arrivait plus haut, sur mon petit fessier libéré de ma petite culotte pour les plus grosses bêtises, histoire de m’humilier un peu plus... et là, j’en prenais pour mon grade ! Ah, pas facile le papa Juan... Mieux valait ne pas tomber entre ses mains, car il avait des battoirs si larges qu’une seule main faisait l’affaire sur mes petites fesses de gamine et elle y laissait, là encore, de belles marques de doigts pour un bon moment...

Maman, elle, était plus conciliante, plus calme, plus douce, elle me grondait il est vrai, mais jamais elle n’a porté la main sur moi, trop contente que j’aie intégré le foyer et qu’elle puisse assurer son rôle de maman tant attendu, et enfin exaucé depuis mon arrivée ! Elle venait souvent me cajoler ou me réconforter dans ma chambre en me disant :« Mais pourquoi es-tu comme ça, ma poupée ? Tu es si belle, si adorable quand tu le veux !» Quoi lui répondre en dehors de mes sanglots ? Il est vrai que d’après ce que l’on me disait, j’étais belle, délicieuse, adorable, charmante et tout et tout ! Enfin quand je le voulais, n’est-ce pas, avec mes petites couettes blondes de chaque côté de ma tête, attachées avec un joli noeud noir en forme de papillon, mes souliers noirs vernis, surmontés de mi-chaussette blanche, ma petite jupette grise, courte, plissée et mon corsage blanc noué d’un petit noeud de cravate. Je ressemblais à une vraie petite poupée, comme on en voit parfois dans les vitrines et qui font tant rêver les petites filles, les garçons aussi sûrement. Vous commencez à me dessiner un peu mieux maintenant ? Évidemment, avec une telle présentation, les garçons n’avaient d’yeux que pour moi, je faisais des ravages dans les rangs, ce qui rendait certaines filles de ma classe gravement jalouses. Mais que pouvais-je à cela ? Ce n’était pas de ma faute moi, si dame nature m’avait faite aussi belle ! Aïe, mes chevilles !! Bon d’accord, avec un peu moins de caractère affirmé, cela aurait été beaucoup mieux, mais bon, je suis comme je suis et puis c’est tout ! Germain, c’était mon petit chouchou de la classe, il était très bon élève, c’était même le Number One et donc le préféré de la maîtresse, le chouchou. Lui, il était d’un calme olympien et d’une intelligence rare pour son âge, ce qui ne gâchait rien, bien au contraire ! Lui, c’était aussi mon chouchou à moi et il se contentait de celle que j’étais et quelque part au fond de lui, je sais qu’il m’aimait déjà ! Ben quoi ? Si, c’est vrai ! Retenez bien son prénom, car il va faire avec moi une partie de mon parcours, mais ça, vous le verrez plus loin !

Vous le savez, la maternelle ne dure qu’un temps, on y apprend quelques bases de lecture et d’écriture, à compter un peu aussi et à gribouiller des feuilles inutilement... cela s’appelle faire un dessin. Les miens étaient plutôt complètement ratés, sauf à vouloir ressembler à certains « Picasso », mais je ne devais certainement pas avoir le même talent ! Puis, arriva rapidement ce que l’on appelle aujourd’hui le CP. Là, les choses commencèrent à se gâter et à se durcir, les cours devenaient plus pointus, plus ardus pour ma petite cervelle et déjà cela commençait à me gaver ! Heureusement, mon petit copain Germain était toujours avec moi et cela m’arrangeait bien ! Il travaillait pour deux ! (Sourire) Cela m’évita quelques vilaines brimades, vous voyez lesquelles ? Je terminais donc mon année de CP avec une moyenne raisonnable, merci Germain, ce qui me permit de passer au niveau supérieur ! Petit à petit, au fil des années, je progressais non sans mal, je dois l’avouer, car les études et moi, brrr ! Papa Juan était content, c’était déjà ça, et il finissait par devenir plus proche, moins distant, plus gentil et donc moins sévère aussi. Maman, qui n’avait d’yeux que pour lui, était également satisfaite en voyant mes résultats. La paix régnait dans le foyer, ouf !!

Quelques années plus tard, j’entrai au collège, puis au lycée. C’est là que mes parents adoptifs m’ont informée. Enfin, dirais-je !! Mieux vaut tard que jamais, n’est-ce pas ? C’est donc à ce momentlà que j’ai appris certaines choses, pas toujours faciles à entendre, celles dont je vous ai parlé un peu plus haut concernant mon départ dans la vie : mes différents prénoms, mon adoption, ce qui a changé radicalement mon existence... et puis, ceci et puis cela. Bref, j’ai pris ce que l’on appelle, une bonne claque ! Pour en revenir à ma scolarité, je vous fais grâce des années précédentes avant l’entrée au lycée, car cela n’a qu’un intérêt mineur, là encore, merci, Germain ! Au lycée donc, les choses devinrent nettement plus sérieuses, j’étais littéralement à la peine, je ramais grave ! Heureusement, Germain suivait toujours, fidèle auprès de moi et bienveillant ! Nous nous retrouvions souvent le soir après les cours, il passait beaucoup de temps avec moi dans ma chambre, assis sur la chaise dans mon coin bureau. Bien évidemment, mes parents avaient accepté sa présence sous certaines conditions, vous imaginez lesquelles ! Avec une infinie patience, il m’expliquait ce que je ne comprenais pas ! Croyez-moi, le pauvre, il avait du boulot ! Pas facile de faire rentrer dans mon petit ciboulot certaines choses... les maths entre autres, l’horreur ! J’admirais sa facilité à assimiler tous les cours, c’était une « tronche » comme j’aimais à le lui dire souvent ! Bien évidemment, nous sommes devenus très complices, voire un peu plus !À nos âges, la puberté nous avait gagnés. De mon côté, j’étais pratiquement formée et lui avait beaucoup mûri également. Il devenait un bien bel adolescent. Je me souviens encore aujourd’hui de son visage, avec son petit nez pointu, son front large qui lui donnait un air sérieux et qui le faisait paraître plus âgé, ainsi que sa chevelure brune toujours taillée au cordeau avec sa petite raie au milieu, et je ne vous parle pas de son petit menton au carré que j’aimais parfois caresser du creux de ma main, quand je le remerciais pour son aide ; ce qui lui faisait toujours piquer un far, et moi, cela m’amusait beaucoup ! J’aimais le taquiner et nous en rigolions beaucoup. Bien évidemment, à la moindre occasion, nous aimions nous retrouver, que ce soit après les cours ou au moment des pauses récréations, toujours et partout ensemble. Inséparables ces deux-là, disaient les parents et les copains ! C’est tout aussi naturellement, qu’un été, mes parents, après en avoir parlé avec ceux de Germain, proposèrent que nous partions en vacances dans le sud de l’Espagne sur la Costa Del Sol, en l’embarquant avec nous dans la voiture de Juan. Nous voilà donc partis avec la BMW de mon paternel tous les quatre : mes parents, Germain et moi ! Le voyage allait être long, nous le savions.

Arrivés dans la propriété familiale des parents de mon père adoptif, à Estepona, nous découvrions une magnifique hacienda, immense demeure espagnole, avec des chevaux blancs magnifiques qui n’attendaient certainement que nous pour être montés lors de longues promenades sur la plage située à quelques encablures. Les vacances s’annonçaient merveilleuses. Elles le furent, en effet ! Vous le savez l’été, surtout dans un cadre aussi magique, est très souvent propice aux amours de vacances ! Bien évidemment, Germain et moi, nous nous sommes rapprochés encore plus que d’habitude, vraiment plus ! Lors d’une soirée où les parents et grands-parents avaient décidé de s’amuser en boîte de nuit – nous étions selon eux – encore trop jeunes pour y aller, et ce qui devait arriver arriva ! J’étais allongée sur le bord de la piscine et je prenais le chaud soleil ibérique, je faisais l’écrevisse, évidemment en maillot de bain deux pièces, un bikini comme on disait à l’époque, quand Germain est venu m’apporter gentiment un rafraîchissement. J’ai trouvé cela tellement adorable que je lui ai donné mon premier baiser sur la bouche, comme ça tout à coup, sans réfléchir à mon geste ! Au début surpris et, il faut le dire un peu gêné, il a fini par répondre à mon baiser à son tour. La suite, je vous laisse l’imaginer...

Ce fut notre première fois et malgré notre inexpérience, certes un peu chaotique – nous étions maladroits –, ce fut un moment inoubliable ! Comment l’oublier, sa première fois ? En tout cas moi, je ne l’oublierai jamais ! Germain avait été d’une douceur incroyable, tout dans le respect et la passion de me voir ainsi offerte, tel le plus beau des cadeaux. C’était pour moi aussi la première fois que je découvrais le corps d’un garçon dans son intégralité, celui de Germain au grand complet, dans sa totale nudité et je dois reconnaître que, de ce côté-là, il était bien appareillé ce qui évidemment a beaucoup aidé pour ce moment divin et merveilleux ! Moi ? Eh bien, cela s’est fait en douceur, naturellement et sans même dire que pour la première fois, j’aie ressenti la moindre douleur contrairement à ce que certaines filles m’avaient dit avant ! Ce qui m’avait toujours fait un peu peur. Comme quoi, tout dépend du garçon, finalement ! Celles qui s’en étaient plaintes n'avaient certainement pas eu un Germain pour les déflorer, la première fois. Il est vrai que certains garçons sont de grosses brutes, sans aucun respect pour la partenaire du moment, je retiens là mes pensées, sinon je pourrais dire de vilaines choses peu plaisantes ! Finalement, Germain avait été d’une grande patience, mais également d’une très grande douceur et surtout très respectueux de ma personne, ce qui n’avait rien gâché, bien au contraire... Après tant d’années passées ensemble, nous étions devenus amants et encore plus amoureux qu’avant. Bien évidemment, nous nous sommes abstenus de laisser paraître la moindre chose au retour des adultes, au petit matin, et par la suite du séjour. C’était notre petit secret à nous et à nous seuls ! Malheureusement, tout a une fin, les vacances passent trop vite en bonne compagnie et le retour était déjà proche...

De retour chez nous... Ah, j’allais oublier de vous dire où nous habitions ! C’était dans une jolie villa au sud d’Aix en Provence. La chance ? Oui ! Je dois avouer que là, il était difficile d’être mieux logé pour une personne qui avait bien mal démarré dans la vie : piscine, grand terrain, de quoi être bien, en effet ! Mon père adoptif était, quant à lui, directeur dans une usine de fabrication de pièces d’emballages polystyrène et ma mère travaillait également dans cette usine comme secrétaire. Nous n'étions donc pas dans le besoin. Germain, de son côté, n’avait pas cette chance. Ses parents étaient de simples ouvriers : son père était commis de cuisine et sa mère, femme de ménage. Ils ne roulaient pas sur l’or, comme on dit ! Ceci ayant son importance pour la suite.

Nous avions donc coulé, Germain et moi, encore deux années merveilleuses jusqu’au moment où il me fut d’envisager mon avenir. J’avais obtenu mon BAC, non sans mal, avec la mention AB, – là encore merci Germain –, il était donc temps de savoir ce que j’aillais faire et décider de mon avenir... Suivre un parcours supérieur ou chercher un travail ? Bien évidemment, mes parents ont tenté de m’influencer, mais comme toujours, je n’en ai fait qu’à ma tête ! Mon père insistait pour que je rentre à l’usine, ma mère, elle, voulait que je poursuive mes études. Travailler en usine, c’était hors de question, et puis, avoir le père en continu et en H 24 sur le dos, non merci !!! Les études... à voir, avec mes difficultés. Je savais que Germain ne pourrait pas s’offrir des études supérieures, nous en avions parlé longuement ; ses parents ne pouvant suivre financièrement. C’est tout naturellement, après l’obtention de son BAC avec mention très bien, qu’il se dirigea vers un métier dans le commercial. Il trouva rapidement un job et, du coup, nous nous voyions de moins en moins. De mon côté, après moult réflexions, j’avais choisi de m’inscrire à la fac de droit au culot, et sans même savoir si j’allais être retenue !

J’avais donc postulé dans différentes facultés et, surprise, un matin dans la boîte aux lettres, j’avais obtenu une réponse positive à celle de Montpellier. Ce fut une grosse décision ! Trouver de nouveaux repères, quitter ma région et m’éloigner de Germain, un déchirement pour moi, m’éloigner de mes parents adoptifs aussi, bref un sacrifice et une vraie torture mentale ! Je n’avais pas trop le choix ! J’ai donc trouvé, en lisant les petites annonces et difficilement un petit logement, une chambre chez l’habitant, et j’ai suivi des cours de droit durant deux années. Honnêtement ? Je n’arrivais pas à suivre et je me faisais, comment dire, un peu « chier » dans cette faculté. Et puis, il y avait les jeunes qui me cavalaient constamment après et qui auraient bien voulu croquer de ma personne, mais pour cela, je n'étais pas prête ! Ceci dit, je dois avouer qu’il y avait tout de même quelques beaux spécimens, dont certains ne semblaient pas être dans le besoin, des fils à papa, comme on dit ! Les jolies nanas ne manquaient pas non plus, alors messieurs, jetez votre dévolu sur elles, certaines chaudes du derrière ne demandaient que cela finalement ! Je les envoyais donc bouler régulièrement. Belle, désirable, sexy, mais pas conne non plus ! Germain occupait toujours mes pensées. Alors ? Eh bien, j’ai fini par abandonner cette voie ! Ce qui évidemment n’a pas fait plaisir à mes parents qui finançaient mes études. Je me souviens des paroles dures de mon père !« Mais bon sang, qu’allons-nous faire de toi ? Petite écervelée ! Tu n’arriveras jamais à rien avec ton fichu caractère ! Débrouille-toi maintenant !» Ma mère, de son côté, pleurait, ce qui me bouleversa encore plus ! Il est vrai qu’elle me voyait déjà avocate dans un cabinet avec évidemment un bon revenu. Aussi, pour la rassurer, je décidais de m’inscrire dans une autre faculté, celle de médecine. Un bon choix ? Pas certain, mais bon ! Mon père adoptif finit par accepter et ne me coupa pas les vivres. Ouf !! Ma mère était contente, j’avais la bénédiction des deux ! Alors, j’ai foncé...

Toujours à Montpellier, j’entre alors en octobre dans ma nouvelle université. Au début, ce n’est pas facile de m’intégrer. Je suis une des plus jeunes. Bien évidemment, je ne passe pas inaperçue, ma beauté fait des ravages dans les rangs, eh oui encore ! Auprès des autres étudiants, bien entendu, mon charme naturel fait tourner les têtes, mais pas seulement chez eux, les profs aussi, enfin tous les mâles, évidemment, ne restent pas indifférents, surtout un particulièrement. Pourtant, des jolies filles ici cela ne manque pas, mais non, c’est moi qu’ils veulent tous ! C’est fou, non ? Comme si j’étais une proie à chasser et à mettre au tableau des trophées, avec ou sans mention. Je ne vous raconte pas les cours d’anatomie, là, c’est tellement visible que parfois je m’en amuse ! Comme je suis au premier rang, le prof d’anatomie, Jean-Philippe, la quarantaine, a bien du mal à se concentrer sur son cours... rapport à ma jupe courte, qui selon les mouvements de mes jambes, en dévoilent un peu plus et il n’en perd pas une miette, le bougre ! Comme on dit chez nous : « Je lui fais venir la transpiration !» C’est bien connu, sous les jupes des filles, il y a ce que cherchent les hommes, n’est-ce pas ? Et alors ? En médecine, ils doivent en voir tout le temps des corps nus, non ? Ah oui, mais ce n’est pas pareil nous diraient-ils ! L’instinct bestial, l’envie de chair fraîche, le désir ! Bref, tout cela, ils ne l’ont pas avec des mannequins ou des cadavres froids tout juste sortis du congélo. Mais bien sûr, c’est tellement évident ! De mon côté, je n’ai qu’une envie, celle de comprendre ce dont nous sommes faits et ce à quoi chaque organe sert. L’anatomie humaine est très intéressante à étudier finalement, même si je ne sais pas encore si cela sera ma voie !À défaut, cela me servira plus tard.

Bien évidemment, comme pour tous les étudiants de première année, j’ai droit à un bizutage en règle, le deuxième finalement, puisque j’avais déjà eu ce genre de truc de « Oufs »à la fac de droit. Truc de oufs ! Cela est peu de le dire en médecine ! Je n’ai pas trouvé l’exercice très marrant, contrairement à certains, je parle là des bizuteurs ! C’est dégradant et humiliant, pour ne pas dire un tantinet cruel et même à la limite du dangereux. Bref, un très mauvais moment à passer où ma dignité a été mise à rude épreuve et en a pris un sérieux gros coup ! Forcément, je leur fais part de mon profond désaccord, mais plus je m’énerve et tente d’argumenter, voire de négocier, plus ils en rajoutent ! J’ai donc, par obligation, suivi le mouvement. Avais-je le choix ? Bien évidemment, non !! Vous n’imaginez pas un instant jusqu’où cela peut aller ! C’est une horreur, à la limite du satyrisme, du machiavélique, du sexisme, voire du porno sado. C’est normalement interdit et punissable, mais la pratique se poursuit toujours de nos jours. Je n’ai même pas envie de vous donner plus de détails, cela pourrait en choquer un grand nombre. Ceux qui sont passés par cette étape comprendront ! Heureusement, la suite est moins outrageante.

C’est ainsi qu’un midi, juste après le cours d’anatomie, Jean-Philippe, le prof que j’ai tant fait transpirer, est passé me voir avant que je ne range dans ma pochette, mes affaires, et me dit tout net :

— Anna ! Cela te dit de venir boire un verre avec moi ?

— Heu oui ! Pourquoi pas ? Mais...

— Je connais un petit troquet sympa pas loin de la fac, je t’y emmène ?

— D’accord, mais j’ai un autre cours en début d’après-midi !

— Pas de soucis, tu seras revenue à temps, promis !

— OK, alors allons-y !

Bien évidemment, vous vous en doutez, Jean-Philippe ne m’a pas proposé un verre juste comme ça, pour le plaisir, il avait une petite idée bien ancrée dans la tête. Alors que nous étions en train de déguster un jus de pamplemousse, Jean-Philippe, un peu maladroitement se lance :

— J’ai vu tes derniers résultats, ils sont plutôt médiocres !

— À ce point ?

— Oui ! Si tu veux passer en seconde année, tu vas devoir être plus attentive, plus sérieuse, surtout lors des interros écrites !

— Pourtant, je bûche grave !

— Certes, mais cela n’est pas suffisant !

— Et donc ?

— Si tu le souhaites, je peux t’aider !

— C'est-à-dire ?

— Je fais souvent des cours à domicile, cela te tente ?

— À voir !

— Tu pourrais progresser plus vite, j’ai de bons résultats et les étudiants qui bénéficient de mes cours de soutien ne s’en plaignent pas !

— Je n’en doute pas ! Et donc, que me proposez-vous ?

— Me proposez-vous ??!! Tu plaisantes là, tu ne vas quand même pas continuer à me vouvoyer !!!

— OK, OK ! Alors, que me proposes-tu ?

— Je ne te propose rien de plus, c’est à toi de voir si tu veux progresser ou pas !

— Je vois ! Cela pourrait, en effet, être bénéfique. J’avoue ramer un peu !

— Voilà ! Donc j’ai quelques disponibilités la semaine prochaine et la suivante, si tu le souhaites !

— Tes cours sont à quelle heure ?

— Généralement, en fin d’après-midi ou en soirée, c’est selon mes disponibilités et, bien entendu, aussi les tiennes.

— Disons que chez moi, c’est compliqué, je suis logée chez l’habitant !

— Cela peut se faire à mon appartement sans problème !

— D’accord ! Je vais y réfléchir et je te donnerai réponse !

— D’accord, mais n’attends pas trop ! Plus ça va aller, plus les cours vont devenir difficiles, tu vois ce que je veux dire ?

— Oui ! En gros, si je ne suis pas, je vais me planter !

— Voilà, tu as tout compris !

— Bon, je dois y aller là !

— D’accord Anna, pas de soucis, je te raccompagne, ainsi tu ne seras pas en retard. Tu as quel cours cet après-midi ?

— Biologie !

— Ah oui, avec Jeannette !

— Oui, c’est ça !

— C’est une bonne professeure, un peu stricte, mais elle a de très bons résultats avec ses étudiants !

— C’est ce que l’on m’a dit !

— OK ! Tu réfléchis et on en reparle ?

— Ça marche !

Bien évidemment, intuition féminine, je sens immédiatement l’allusion et où veut en venir le beau Jean-Philippe ! La progression de mes cours certes, mais pas que ! La jolie poupée que je suis a encore frappé ! Il est vrai que Jean-Philippe est un bel homme, ça, je l’avais remarqué très vite, au travers de sa chemisette. On peut deviner sa musculature qu’il doit certainement entretenir dans un club sportif. J’ai aperçu aussi un peu de pilosité sur le haut de son torse quand il a parfois deux ou trois boutons dégrafés. En dehors de Germain, mon premier amour, je n’ai jamais connu d’autres hommes. Ce ne sont pourtant pas les occasions qui ont manqué, je vous rassure ! Beaucoup de garçons ont déjà couru après moi et ont tenté une approche, même quand j’étais déjà avec Germain, mais ils se cassaient le nez régulièrement. Je me souviens que lors de notre première fois, Germain avait un torse dépourvu de pilosité, j’avais mis cela sur le compte de notre jeunesse à l’époque, mais j’ai pu voir par la suite que cela n’avait pas changé, il était plutôt imberbe, quelques poils sur les jambes et les bras, et c’est tout, enfin si... côté pubis un peu tout de même !

Et à propos de Germain justement, lui, il vit, à présent, sa vie de son côté et travaille toujours comme commercial pour une boîte d’ingénierie. Nous nous voyons de moins en moins. Parfois, il prospecte dans la région, il passe alors me voir rapidement entre deux clients, un dîner rapide au resto, éventuellement, si son planning le lui permet, une petite virée dans une chambre d’hôtel, mais toujours sur le pouce comme il aime à le dire. Depuis que je suis arrivée à Montpellier, nous avons dû nous voir au maximum une dizaine de fois ! C’est maigre en bientôt trois ans, n’est-ce pas ? Enfin pour moi, cela me manque de le voir. Je le sens de plus en plus distant, mais lui occupe encore et toujours mes pensées. Difficile d’oublier un premier amour !

C’est bientôt mon anniversaire, j’espère qu’il va s’en souvenir et que nous pourrons passer un bon moment, plus long, ensemble !

Mes deux cours à suivre de biologie étant terminés, je rentre chez moi, enfin, chez mes logeurs, un couple de charmants retraités qui m’ont attribué une jolie chambre, relativement grande, en échange d’un loyer modeste. J’ai même un petit coin Kitchenette, un coin salon, plus un bureau pour pouvoir travailler. Avantage supplémentaire, leur maison dispose d’une piscine, j’ai le droit de m’y baigner quand je le souhaite et surtout quand je le peux. C’est alors généralement le week-end, si leurs enfants ne sont pas en visite, le cas échéant, par respect, je ne dérange pas ! Que demander de plus ? Seul petit souci, la salle d’eau est commune, mais nous avons établi des horaires, ce qui est bien pratique. Pour les commodités, j’ai aussi mes propres w.c. à l’étage. Bref, je n’ai pas à me plaindre, car d’autres n’ont pas cette chance et se débrouillent tant bien que mal pour se loger et croûter. Pas toujours facile, la vie d’étudiant ! Jean-Philippe m’a laissé son numéro de mobile avec sa carte. Elle est là devant moi, je la regarde. Vais-je l’appeler ou non ? Je décide d’en parler avec mes logeurs, peut-être accepteront-ils qu’il vienne dans ma chambre ? Quelque part, je me sentirais plus rassurée !

Deux jours plus tard, j’ai obtenu une réponse de mes logeurs. Réponse ferme ! Pas question de recevoir d’autres personnes chez eux ! OK. Je comprends parfaitement le message, rapport à leur tranquillité, évidemment. Bon, eh bien, plus qu’à aller chez Jean-Philippe alors, pas le choix ! Oui, j’ai bien réfléchi, les cours de soutien qu’il me donnera ne pourront-être que bénéfiques. Demain, j’ai un cours avec lui, je lui donnerai donc ma réponse juste après celui-ci. En attendant, je jette un oeil sur une revue que j’ai achetée au kiosque du coin, cela me change de mes livres pour mes cours. À la page dix-sept, un article retient mon attention, il y est fait mention d’une proposition de job qui semble très bien rémunéré, juste après une courte formation. Curieuse de nature, je poursuis ma lecture et me dis :« Et pourquoi pas ?» Bien évidemment, je note le numéro de téléphone inscrit pour plus de renseignements et range soigneusement la revue dans le tiroir de ma table de nuit, la page de l’article cochée. À suivre donc !

Chapitre 2

Je progresse à petits pas !

Mardi midi. Comme prévu, juste avant de quitter le cours, j’interpelle Jean-Philippe. Après quelques minutes, le temps de consulter son planning, il me propose un premier rendez-vous chez lui. Ce sera donc en soirée !« À dix-huit heures précises !» m’a-til dit. Première séance de soutien, ce prochain jeudi, durant deux heures non-stop pour commencer. J’ai donc deux journées pour me préparer à passer à la moulinette ! Façon de parler, car je vais devoir suivre sinon, à quoi bon ?

Demain mercredi, c’est jour de « Biologie-Physiologie », je n’aime pas ça ! Pas le choix, cela fait partie du programme. Jeannette, la cinquantaine bien frappée, jolie au demeurant et toujours chichement vêtue, est certes une bonne professeure, mais moi qui ai horreur du sang, je manque de tomber dans les pommes à la moindre goutte que je vois... Mais pas le choix, c’est super important, même vital de savoir comment il circule partout et d’en connaître sa composition... Rien que cela, ça me gonfle grave, bref ! Il y a aussi les cours du squelette, « l’ostéologie », là c’est plus intéressant, mais je n’avais jamais imaginé que nous avions autant d’os et de cartilages, c’est impressionnant et se souvenir de chacun d’eux... aïe, là aussi cela va être coton ! Je ne sais pas si mon petit ciboulot de blonde va se souvenir de tout cela ! Et je ne vous parle même pas de l’étude des muscles, la « myologie ». Là encore, je ne suis pas sortie de l’auberge ! Bref !! Vous l’avez compris, je commence à me demander si, là encore, j’ai choisi la bonne voie. Je crois que je me suis embarquée dans une sacrée galère, moi ! Le problème, c’est que je n’en suis qu’au début du parcours ou plutôt du voyage puisque j’ai l’impression de partir en exploration du corps humain à chaque cours. Jusqu’où vais-je aller avant de tout plaquer ? Je sais qu’après avoir atteint certains paliers, on peut s’orienter vers ce qui nous convient le mieux et vers la spécialisation avec laquelle nous avons, semble-t-il, le plus d’affinités, pour ne pas dire le plus de facilité. Tant qu’à faire, autant choisir la voie la moins prise de tête non ? Bon, je verrai en son temps.

Jeudi, pile-poil à l’heure. J’arrive devant l’immeuble où habite Jean-Philippe. Je cherche son nom sur le portier électronique. Un coup sur le bouton. Pas de réponse ! Second coup, j’entends le bruit de la serrure électrique, puis la porte s’entrouvre légèrement m’invitant à la pousser. Trois étages à gravir avant d’arriver, un peu essoufflée, devant la porte rouge de mon professeur. Je frappe. La porte s’ouvre.

— Bonsoir Anna ! Comment vas-tu ?

— Bien, merci !

— Tu me sembles un peu essoufflée, non ?

— Un peu, en effet, dur les trois étages !

— C’est bon pour le coeur !

— Je ne sais pas si c’est bon, en tout cas le mien n’a, semblet-il, pas vraiment apprécié ! Il bat la chamade et a pris dans les tours !

— Allons, allons, rien de bien grave, viens je vais te donner un verre d’eau, assieds-toi là !

— D’accord, merci Jean-Philippe.

— Plutôt sympa chez toi !

— Merci ! En effet, je m’y sens bien et l’appartement est lumineux.

— Voilà pour toi, bois lentement, ne t’étouffe pas ! Cela va te faire du bien et surtout respire, relax !

— Merci, ça va aller, il est vrai que depuis un long moment, je n’ai pas fait souvent d’efforts physiques, ceci expliquant cela !

— C’est important, il faut s’entretenir pour garder la forme, la preuve !

— C’est vrai, mais on ne peut pas dire que j’aie vraiment le temps !

— Que nenni, quand on veut, on en trouve du temps !

— Avant, je m’obligeais à faire du jogging, mais depuis que je suis arrivée à Montpellier, je marche certes, mais je ne cours plus !

— Il y a pourtant de beaux endroits pour se dérouiller les muscles, tu devrais t’y remettre !

— Oui, je vais y penser !

— Bien, on commence ?

— D’accord !

— Tu en es où ? Par quoi commençons-nous ? Où penses-tu avoir besoin de mon aide ?

— À dire vrai ? Heu !! Un peu dans tous les domaines !

— Je vois ! Bien, commençons par les bases alors !

— OK !

— Tu as de quoi noter ?

— Oui !

— C’est parti !

Deux heures de bourrage de crâne, des notes à n’en plus finir, juste entrecoupées de quelques petites blagues, histoire de me détendre, j’avais le string bien calé entre les fesses, difficile de le mettre plus profond ! (Rire) Je dois reconnaître que je n’étais pas très à l’aise, « cela ira mieux la prochaine fois ! », m’a assuré Jean-Philippe, juste avant que je ne quitte son appartement, plus chargée au départ qu’à mon arrivée... Il m’a prêté une pile de bouquins à potasser avec un ordre de lecture bien défini. Prochain rendez-vous, même durée, même heure, dans une semaine, en plus de ses cours à la fac. Il est mignon lui avec ses potasseries ! Il me conseille de faire un peu de sport, je trouve le temps où moi ?

Pour ce qui est de Jean-Philippe, justement, je confirme que c’est un très bel homme, musclé et viril à souhait. J’ai pu confirmer ma première vision ! Souvenez-vous, je vous en avais parlé un peu plus haut, quand j’avais vu quelques poils au niveau du haut du torse, sous sa chemise un peu ouverte. Pour ce premier cours à domicile, il m’a reçue chez lui dans une tenue beaucoup plus décontractée que celle qu’il porte à la fac : débardeur et pantalon de jogging. Ses muscles et sa pilosité étaient beaucoup plus apparents. Environ 1.80 mètre, légère calvitie sur l’arrière du crâne, et certainement pas beaucoup de graisse à jeter, il a vraiment de quoi faire tourer la tête à un grand nombre de femmes. J’ai cru comprendre qu’il vivait seul chez lui. Une femme remarque rapidement cela... un peu de désordre, mais pas trop finalement. Chez moi, c’est un peu plus le bordel, surtout sur mon bureau ! J’oubliais, de mon côté, je mesure 1,72 mètre pour 59 kilos, chevelure longue et blonde, cela vous le savez déjà. Donc finalement, pourquoi irais-je me crever à courir, ne suis-je pas bien proportionnée ? Bon, cela dit, il est vrai que j’ai certainement un peu de graisse mal placée, évidemment, par-ci parlà, mais si peu finalement, et puis comme on dit chez nous :« Ça tient chaud l’hiver !» (Rire) Bref, vous l’aurez compris, le Jean-Philippe ne me laisse pas indifférente, même si, pour le moment, il fait office de tortionnaire à mon égard, pour la bonne cause, à n’en pas douter !À suivre donc...

Retour dans ma chambre avec mon chargement, j’ai les bras en compote ! Ça pèse, mine de rien, tous ces bouquins ! Le poids des mots. Cela doit venir de là ! En tout cas, si tous ces mots justement finissent par rentrer dans ma petite tête de blonde, je vais avoir une sacrée tronche moi ! C’est une image, évidemment, juste un peu d’humour pour ma propre personne, cela me détend parfois ! Bon, direction la douche, j’ai bien marché avant de revenir et avec cette chaleur printanière, je me suis fait venir la transpiration, comme on dit encore par chez moi ! Vous le sentez le petit accent du sud ? Il sent bon le parfum des lavandes et le chant des cigales, avec évidemment le cagnard sous le chaud et bienfaisant soleil, notre fierté, cela va de soi. C’est d’ailleurs, pour cela, que j’ai le teint un peu hâlé en permanence, pas trop non plus, faut pas exagérer ! Dorée certes, mais à l’or fin, s’il vous plaît, disons dix-huit carats pour ne pas se prendre non plus pour une oeuvre d’art inestimable ! Quoi que ? (Sourire)

Toute belle et fraîche, ma peau diffusant un joli parfum, un savon liquide à l’aloe vera y fait pour beaucoup, je prends place devant mon bureau en tenue légère, juste une nuisette... Ainsi, je serai prête à me pieuter au moment voulu, après avoir tout de même dégusté un rapide plat surgelé ! Mon père, Juan, dit toujours :« un sac vide ne tient pas debout !» Alors, je le remplis avec juste ce qu’il faut ! Les surgelés, c’est bien pratique quand on est comme moi, un peu nulle en cuisine. Rassurez-vous ! Je sais quand même préparer certains petits plats, enfin peu finalement, quelques classiques de la cuisine française, merci maman Marie ! Allez hop, je me lance dans le premier bouquin, suivant l’ordre imposé par Jean-Philippe ! Demain, je n’ai pas de cours, trois jours de repos, cela ne va pas être de refus ! D’ici lundi, je devrais avoir assimilé pas mal de choses, enfin je l’espère !! Trois heures du mat’ ! Le poids des mots devait être trop lourd, car je me suis assoupie ! La joue droite collée entre deux pages, pour sûr, je dois les avoir bien décalqués et collés sur ma peau ces fichus mots ! Je ne suis pas certaine que ce soit là qu’ils devaient aller initialement ! (Sourire) Allez, la « Miss au dodo ! Un marque-page au bon endroit et Morphée ne tarde pas à m’accueillir dans ses bras réconfortants et surtout reposants ! À défaut, je me contente d’elle pour le moment, puisque mon lit n’est occupé que par ma seule personne.

Samedi, dix heures ! Appel de Germain, mon petit chouchou d’amour. Il m’annonce venir en début d’après-midi pour mon anniversaire. Eh oui, c’est le jour J, je prends vingt-cinq ans et il ne l’a pas zappée. Super ! Voilà ce qu’il me dit :« Dîner dans un bon resto, suivi d’une nuit à l’hôtel !» et ce qui va m’attendre, en plus certainement d’un petit cadeau, dont il a certainement gardé le secret comme toujours ! Voilà de quoi éclaircir et égayer nettement ma journée, pour ne pas dire la faire briller de mille feux ! Je suis tout émoustillée avec cette merveilleuse annonce. Vous le savez les filles, dans ce cas, nous sommes toutes les mêmes, n’est-ce pas ? Que mettre sur ma jolie silhouette, pour la rendre encore plus belle et désirable ? Deux, puis trois tenues, et encore une autre et encore, je finis par vider la quasi-totalité de mon armoire, mais je reste toujours insatisfaite et dans l’indécision, c’est le bordel sur le lit ! Une robe, courte ou aux genoux, une jupe, ou un pantalon ? Et dessous et dessus ?? Oh là, là... heureusement que le principal de ma garde-robe est resté chez mes parents à Aix, sinon la journée n’y suffirait pas !

Un peu avant midi, Jean-Philippe m’appelle, il vient à son tour me souhaiter un joyeux anniversaire ! Comment l’a-t-il appris ? Là est la question. En même temps, il doit avoir vu ma fiche d’inscription, les profs y ont accès. Il me propose de venir me chercher ce soir vers dix-huit-heures pour, justement, me faire une surprise et fêter mon presque premier quart de siècle ! Je ne peux pas, évidemment, puisque mon chéri arrive ! Un peu ennuyée, je lui dis :

— Merci, Jean-Philippe, c’est gentil ça ! Mais...

— Mais quoi ?

— Eh bien, ce soir je suis de sortie !

— Ah mince ! J’espérais te faire une belle surprise !

— Pas de bol ! Et qu’elle était cette belle surprise ?

— Ben, si je te le dis, ce n’en sera plus une !

— C’est vrai ! On peut décaler, si tu veux ?

— Décaler ? Pourquoi pas ? Mais toi ? Tu ne peux pas justement décaler ta soirée ?

— Ben c'est-à-dire... Non ! J’ai programmé cette soirée depuis longtemps. (Là, je mens un peu !)

— D’accord et demain ?

— Demain quand ?

— Dans la soirée ?

— Là, oui, normalement c’est possible !

— Super alors ! Disons, que l’on va décaler de vingt-quatreheures, ce n’est pas bien grave !

— Voilà !

— Vers quelle heure cela t’arrange-t-il ?

— Disons vers dix-huit-heures-trente ! Cela devrait aller. (Là, je m’avance un peu, car je ne sais pas quand va repartir Germain)

— Parfait ! On se retrouve au Pénalty, tu connais ?

— Oui, c’est un bar PMU, sauf erreur !

— C’est ça ! Ça ne doit pas être bien loin de chez tes logeurs, ainsi tu n’auras pas à justifier ton départ !

— Je n’ai pas de justifications à leur donner, ils me laissent libre d’aller et venir. En plus, j’ai un accès privé.

— Parfait alors ! Donc, si on rentre tard, tu ne les dérangeras pas !

— Voilà !

— Et pourquoi tard ? Qu’as-tu donc prévu ?

— Tu le verras bien, petite curieuse ! Fais-toi belle et tu verras !

— Belle ? Parce que je ne le suis pas d’habitude ?

— Mais si bien sûr ! Ce n’est pas ce que je voulais dire !

— M’ouais !

— Bon, on fait comme ça ! C’est bon pour toi ?

— OK, ça marche ! On se rappelle au cas où l’un de nous a un empêchement !

— De mon côté, cela ne risque pas !

— D’accord ! Bien, merci en tout cas pour ton invitation qui me touche et merci d’avoir pensé à moi en ce jour important !

— C’est bien normal !À demain Anna !

— À demain, Jean-Philippe !

Pour une surprise, c’en est une ! Qui aurait pu penser que Jean-Philippe m’appellerait pour m’inviter ? M’inviter pour quoi et pour aller où ? Là, c’est la surprise, comme il m’a dit ! Bon, je verrai bien, le moment voulu, ce qu’il a dans la tête mon beau prof, même si je dois vous avouer que j’ai déjà une petite idée ! Du coup, je suis toujours à demi- nue, moi ! L’heure tourne. Je vais devoir trancher ! Sans oublier de remplir un peu mon estomac...

14h30. Germain m’appelle, il est devant le portail et il m’attend ! Déjà ? Je ne l’attendais pas si tôt. Heureusement pour moi, j’ai opté pour un joli ensemble en daim : minijupe et chemisier et au-dessus, une petite veste légère en regard des températures. Pour finir, j’ai mis ma parure et des bottines, toujours en daim ! Pour un peu, je ressemblerais presque à une petite squaw (sourire). J’ai, d’ailleurs, fait une belle tresse pour parfaire le tout. Dessous ? Léger aussi, sans entrer dans les détails, tant pis pour les curieux ! Je sais que Germain va apprécier ma tenue, il craque chaque fois que je la porte. D’ailleurs, c’est lui qui me l’avait offerte, il y a quelque temps. Cela devrait donc lui faire plaisir, enfin... je l’espère ! Que ne ferais-je pas pour lui ? Bon, qu’allons-nous faire d’ici la soirée ? Là, c’est certainement encore une des petites surprises de mon petit cachottier ! Allez, monsieur est un impatient, ne le faisons pas attendre ! Je descends.

— Waouh la bagnole, mazette ! Ça paie bien le métier de commercial ! lui dis-je, avant de lui faire un bisou gourmand digne d’une starlette de cinéma ! La grande classe au niveau de son costard aussi ! Quel changement depuis que nous nous sommes vus la dernière fois !! En rigolant, je lui dis encore :

— Dis-moi, tu as gagné au loto ou bien ?

— Non ! Mais il est vrai que maintenant, je gagne largement ma vie, les affaires tournent à plein régime !

— Eh ben, je vois ça, dis donc ! Ceci dit, tant mieux pour toi !

— Toi, tu es toujours aussi belle et sexy ! Je vois que tu as mis la tenue que je t’avais offerte !

— Rien que pour toi, en effet, mon chouchou ! Ne suis-je pas désirable vêtue ainsi ?

— Oh que oui ! Je vais avoir beaucoup de mal à ne pas en croquer un peu d’ici ce soir ! (Rires)

— Pourquoi attendre ce soir ? dis-je gourmande en lui présentant mes lèvres !

— Là, nous avons un petit programme établi spécialement pour toi et pour ce jour qui est si important !

— C’est gentil et j’apprécie que tu y aies pensé ! Je...

— Comment l’oublier ? Comment t’oublier ? Tu es mon rubis !

— C’est tout mimi ce que tu me dis là ! Merci, cela me touche ! Bien, alors parle-moi un peu de toi, depuis le temps !

— Désolé si je ne suis pas très présent, je suis si occupé, pour ne pas dire, débordé !

— En effet ! On se voit peu finalement depuis que je suis ici !

— La dernière fois, ce n’est pas si lointain !

— Quand même plus de six mois, mon chéri !

— Tant que cela ? Tu vois ! Je suis tellement occupé que je ne vois pas le temps passer !

— Et ton mobile est en surchauffe aussi, je suppose ?

— Comment ça ?

— Ben oui, tu pourrais au moins m’appeler un peu plus souvent ! Non ?

— C’est vrai ! Je m’en excuse !

— Bon, on ne va pas se faire des reproches tout l’après-midi, tu es là, je vais en profiter et cela me fait vraiment plaisir ! Alors, que fait-on ?

— Tu vas le voir, surprise ! Surprise !

— D’accord ! Alors, voyons mon cher ! Je suis tout à toi et rien qu’à toi ! Hâte de voir ton programme si prometteur !

— Tu ne vas pas le regretter, crois-moi !

— Super alors ! Je m’en réjouis d’avance, maintenant que tu m’as mis l’eau à la bouche !

— C’est parti !

Pour des surprises, je peux vous dire que j’en ai eu, en effet ! Tout d’abord, une visite au zoo, suivie d’une autre au parc de Montpellier, magnifique parc joliment fleuri en cette saison. Puis, j’ai eu droit à un spectacle au cirque « Grus », pour ne pas le citer. Spectacle magnifique, nous avons bien rigolé ! J’ai juste eu une petite frayeur, lors de la représentation avec les fauves, car l’un deux a été, disons quelque peu grognon et indiscipliné, voire limite agressif... En fait, c’était une lionne et elle n’était pas facile la bête, à l’encontre du dompteur qui a cependant su la calmer et a pu poursuivre la représentation. Un sacré moment d’émotions ! Du coup, avec tout cela, l’après-midi est passée à vitesse grand V. Bien évidemment, surtout pendant la visite du parc, bras dessus, bras dessous, nous avons très souvent échangé de gros baisers langoureux, qui promettaient une suite de la journée chaude, pour ne pas dire torride ! Germain avait parfois la main coquine et je sentais monter en lui le désir de ses espérances. Il faut bien dire que cela m’a aussi donné quelques sensations et vapeurs. Ça promettait d’être chaud pour le reste de la journée et de la soirée.

Il avait, cette fois, sorti le grand jeu ! Je ne le pensais pas capable de cela. Une autre surprise de taille m’attendait : il avait réservé au Domaine de Biar, un palace magnifique en petite banlieue et un peu perdu au milieu d’un bois. Après avoir garé sa belle voiture sur le parking, une suite nous attendait. Je ne vous raconte pas comment j’étais à ce moment-là, et dans l’état second dans lequel cela m’a mise ! Un conte de fées pour moi ! Un rêve d’enfant qui se réalisait ! Pensez donc ! Tout ce luxe-là, mis à ma disposition, et seulement pour moi ! J’ai failli m’évanouir tellement j’étais sous le choc. Suite luxueuse avec un lit à baldaquin et des rideaux dorés. Un repas servi en chambre, digne des meilleurs chefs étoilés, et puis le reste ! Une salle de bains aussi grande que ma chambre. La nuit promettait d’être longue aussi, et elle l’a été ! Féérique, magique, formidable, inoubliable et pratiquement blanche ! Si nous avons fait l’amour ? Bien évidemment, cela va de soi ! Je ne sais même plus combien de fois ! Germain ne m’avait jamais habituée à un tel exploit physique ! Il était déchaîné ! Jamais auparavant, il ne m’avait prise ainsi avec autant de fougue !! Toujours est-il que ce matin, j’ai la tête encore dans les étoiles, mon corps est quelque peu meurtri et je ne sais plus où j’habite, comme diraient certains que je connais ! Mais qu’est-ce que je suis heureuse, épuisée, vidée, certes, c’est le moins que je puisse dire, voire complètement amorphe, mais heureuse ! Un nuage, s’il vous plaît ! Juste pour poursuivre mon rêve et me laisser porter au gré du vent ! Voilà ce qu’il me faut sur l’instant ! Germain aussi est HS. Il roupille à poing fermé ! Je n’ose pas le réveiller de peur qu’il n’ait encore suffisamment de ressources pour remettre le couvert une dernière fois, voire plus encore ! Ma parole, il s’était dopé en prévision d’un tel exploit ou quoi ? Bon ! OK ! Je ne vais pas cracher dans la soupe non plus et, si besoin, je répondrai présente, trop contente de profiter de ces moments de complicité si rares et si exceptionnels avec mon chouchou d’amour. Ben oui, quoi ! Faut saisir ce genre d’occasion quand elle se présente ! Non ? Et puis, je n’ai pas vingtcinq ans tous les jours. Alors... Pour sûr, je ne suis pas prête à oublier ces dernières heures magiques... à refaire !

Nous le savons tout à une fin ! Germain me dit, après avoir pris sa douche, qu’il doit repartir chez ses parents, car ce dimanche c’est aussi l’anniversaire de sa mère et qu’il va être en retard, pour le coup ! Il m’a donc redéposée après le petit déjeuner devant la maison de mes logeurs, puis, après un dernier gros baiser presque volé, il a démarré en trombes. J’ai tout juste eu le temps de le remercier pour tous ces bons moments passés avec lui depuis la veille. Le rêve vient de s’envoler ! Je dois me réveiller. Je suis restée un moment sur le trottoir à regarder s’éloigner la belle voiture, jusqu'à ce qu’elle disparaisse au bout de la rue. Et maintenant ? me suis-je demandé. Je dois avouer être restée un long moment à ne pas trop savoir quoi faire, comme déboussolée, entrer et monter dans ma chambre ou tenter de rêver encore un peu ? Redescendant finalement sur Terre... « Bon, tu ne vas pas faire le pot de fleurs devant le portail toute la journée, quand même !» Un coup d’oeil à ma montre, il est 11h00 du mat’ ! J’ai le temps de me changer et de me préparer un petit repas léger, vu ce que j’ai engouffré la veille au soir, cela s’impose. Ensuite ? Eh bien, je fais une petite sieste pour compenser les heures de repos non effectuées.

Vous parlez d’une sieste ! Presque une nuit compète, oui ! Si ce n’est mon mobile qui vient me sortir de ma torpeur, je ne sais durant combien de temps j’aurais encore dormi ! Du coup, réveil en sursaut j’attrape mon mobile et j’entends :

— Alors Anna ! Tu as oublié notre rencard ?

— Hein ! Quoi ?

— C’est Jean-Philippe ! Je t’attends depuis un bon quart d’heure !

— Oh, bon sang ! Désolée, je m’étais assoupie !

— En effet ! Dure ta soirée ?

— Pour ça, oui !

— Bon, tu me raconteras si tu veux ! Tu arrives ou bien je viens te chercher ?

— Ben, viens si tu veux, le temps de me préparer, j’ai la tête encore en vrac !

— D’accord, donne-moi ton adresse alors !

— Tu ne l’as pas ?

— Ben non !

— OK, la voici... Appelle-moi dès que tu seras arrivé devant le portail, pas question de monter ! OK ?

— Ça marche, à tout de suite !

— OK !

Bon sang, je l’avais complètement zappé celui-là ! Un coup d’oeil dans la glace de mon armoire et là, l’horreur ! Les cheveux en bataille, une tête de déterrée, je ressemble à un zombi ! Je ne vous parle même pas de mes fringues, en vrac, elles aussi ! Bref, vite une nouvelle tenue et un coup de peigne, cela devrait me rendre un peu plus présentable ! J’ai la bouche sèche, un verre d’eau et au passage un peu de cette même eau fraîche sur mon visage, cela devrait aussi me remettre les idées en place. Quelques touches de maquillage pour cacher la misère, paraître plus fraîche, enfin... à minima, car j’ai encore sommeil, moi ! À peine prête, mon mobile sonne de nouveau.

— Je suis arrivé !

— Déjà ?

— Ben oui, ce n’est pas si loin finalement et la circulation est fluide ! Tu es prête ?

— Prête ? Oui, enfin ! Je suis encore un peu dans le coaltar, mais ça va aller, t’inquiète ! J’arrive...

— Eh bien, dis donc ! J’espère que tu vas récupérer rapidement, car ce soir aussi, tu n’es pas couchée ma belle !

— Ah bon ?

— Eh oui ! Tu vas voir...