Andia - Jannys Kombila - E-Book

Andia E-Book

Jannys Kombila

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Beschreibung

Exister, c'est s'inscrire dans l'ère, dans le temps. C'est parcourir sans jamais s'arrêter ni revenir au passé, le chemin qui mène chacun de la naissance à la mort. Rien ne saurait parfaire le cours du temps et c'est à la fois la beauté et l'intérêt mais aussi, le drame le tragique de la vie. Vers quelle quête existentielle se tourner et s'escompter? Andia voulait éloigner de sa vie, les spectres de son passé pour pouvoir cheminer vers sa destinée.

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Seitenzahl: 104

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Du même auteur :

1) LA GRANDE PALABRE.

Editions EDILIVRE APARIS, Juin 2010. N° ISBN : 978-2-8121-3471-5 (Théâtre)

2) ENCRE NOIRE ET PLUME BLANCHE. Editions EDILIVRE APARIS, Juin 2010. N° ISBN : 978-2-8121-3547-7 (Poésie)

3) Mon cœur et mes amours oniriques. Août 2010, Editions EDILIVRE APARIS. N° ISBN : 978-2-8121-3721-1 (Nouvelles)

4) TAM- TAM ET CHANT POETIQUE. Août 2010, Editions EDILIVRE APARIS. N° ISBN : 978-2-8121-4100-3 (Poésie)

5) RIMES D’ENFANT. Août 2010, Editions BoD. N° ISBN : 978-2-8106-1960-3 (Poésie)

6) EXALTATIONS ET LAMENTATIONS. Septembre 2010, Editions BoD. N° ISBN : 978-28106-1904-7 (Poésie)

7) A FLEUR DE TEMPS. Septembre 2010, Editions Baudelaire. N° ISBN : 978-2-35508600-7 (Poésie)

8) UNE ETOILE DE PLUS. « Serge ABESS ». Editions BoD, Juillet 2011. N° ISBN: 978-2-81061991-7 (Biographie)

9) BLESSURE ET BRISURE DE VIE. Juillet 2011, Editions BoD. N° ISBN : 978-2-8106-13595 (Poésie)

10) ECLATS LYRIQUES. Juillet 2011, Editions BoD. N° ISBN : 978-2-8106-2150-7 (Poésie)

11) LETTRES PARNASSIENNES.

Co auteur Rodrigue Makaya Makaya, Editions BoD, Janvier 2012. N° ISBN : 978-2-8106-2214-6 (Poésie).

12) LA LAGUNE PERDUE.

Editions BoD, Février 2012. N° ISBN : 978-28106-2454-6 (Poésie).

13) LA BRUNE DES GENIES.

Editions BoD, Mars 2012. N° ISBN : 978-28106-2476-8 (Roman).

14) EFFLUVE DE LYS ET MELANCOLIE.

Editions BoD, Juin 2012. N° ISBN: 978-2-81062422-5 (Poésie).

15) FLEURS DES IDYLLES FANEES.

Editions BoD, Août 2012. N° ISBN : 978- 2-81062546-8 (Poèmes épistolaires).

16) ADIEU MONDE.

Editions BoD, Novembre 2012. N° ISBN : 978- 28106- 2612-0 (Poésie).

17) L’ODE A L’AUBE.

Editions BoD, Juin 2013. N° ISBN 978-2-32203113-9 (Poésie).

18) KIMIA (Les Rosées de sentiments). Editions BoD, Juin 2013. N° ISBN 978-2-322-03071-2 (Roman).

19) D’OMBRE ET D’UTOPIE.

Editions BoD, Octobre 2013. N° ISBN: 978-23220-3296-9 (Poésie).

20) NZILE. ( Le chemin)

Co auteure Annie- Flore Batchiellilys. La Doxa Editions, Mars 2015. N° ISBN : 978-2-9175-76472 (Récit)

21) LES PROMESSES DU TEMPS.

Editions BoD, Décembre 2015,

N° ISBN : 978-2-3220-4409-2. (Poésie)

«Être femme, c'est serrer les dents à l'intérieur, s'accrocher un sourire sur le visage. C'est endurer chaque instant. Encaisser les coups du mari.»

Crépuscule du tourment (2016) Léonora Miano

Andia se remémorait des soirs aoûtiens, où les rayons de soleil dessinaient des toiles rutilantes qui transperçaient le ciel d’un ocre écarlate. Elle revoyait défiler en elle, tant d’images comme des fragments d’effluves exotiques. A chaque crépuscule enluminé, elle pensait candidement à Mbeng, son amour de jeunesse. Treize années s’étaient écoulées en constellation de nostalgie. Et l’espoir alangui avait eu raison de ses sentiments probes. Mais, le destin fortuit les réunit. Andia rêvait de nouveau, d’un amour pur et beau. Sans tourments, sans peine de cœur, sans félonies, sans terne lumière. L’espoir à ses sentiments revivifiés.

Allègrement, elle repeignait dans sa tête ses actes manqués, ses instants souhaités et désirés. Comme un âpre goût de remords, elle évoquait pensivement ses années de vie, de jeunesse prodiguée en ardeur d’émotions. Elle avait longtemps attendu ce moment. Où, elle pouvait à cœur ouvert exprimer ses émois emprisonnés. Elle voulait y croire. A cet amour renaissant, à ces rêveries pleines de passions et d’aspirations inénarrables.

Un matin de septembre, il avait suffi d’un regard partagé au sourire étreint et éméché pour faire naître des sentiments réciproques.

Elle s’était toujours interrogée à cœur flagellé sur cette attirance édulcorée.

-Pourquoi avait-il gardé un si long mutisme ? Pourtant dans ses yeux, je lisais toutes les saisons d’amour. Je l’aimais fortement. D’unamour déraisonnable, comme une passion inconsolable. Journellement, je pensais à lui. A son allure de garçon charmant et soigné. Nous aurions pu vivre un amour sempiternel, semblable à ces idylles d’ailleurs où meurent heureux les amants inséparables.

Andia gardait ces instants précieux au fond d’elle, comme un merveilleux trésor. Tout en espérant un jour les vivre pleinement. C’était une jeune femme aimante et douce. Belle, séduisante, d’un brun foncé. Sa sensibilité laissait percevoir un élan de générosité et un caractère jovial. Un sourire angélique, des yeux noisette et un regard scintillant plein de tendresse. Elle reflétait la douceur comme si son être entier y était imprégné. Elle adorait sourire, d’un air innocent et ingénue. C’est à la fin de son troisième cycle en sociologie qu’elle rencontra Afane, son époux. Eminent professeur de philosophie à l’université Omar Bongo de Libreville. Afane était un homme grand et séduisant. Sa réputation d’homme charmant était connue de son entourage universitaire. Andia avait succombé à cet homme plus âgé qu’elle de deux décennies. Un an après leur union, ils eurent un enfant. L’arrivée de cet enfant avait procuré à Andia, beaucoup d’amour et de réconfort partagé. Elle lui portait une grande tendresse et une affection incomparable journellement.

Les années passèrent en saisons de mémoires comme les bourrasques de souvenirs.

Les vents de nostalgie annonçaient les pluies diurnes. Andia, voyait son angelot grandir et elle en était heureuse. Mais, au fil du temps, il y avait comme un vide qui l’habitait. Un manque indescriptible. Une vague de chagrin de jour en jour emplissait son cœur meurtri. La lassitude et la monotonie avaient gagné son foyer. Un mal être indicible la rongeait. Elle s’était renfermée et ne vivait plus que pour le bonheur de son enfant. Son époux, Afane avait été promu Recteur dans une université privée de Libreville. Et, cela laissait indifférente Andia. L’attitude volage et aisé de son époux, avait redéfini sa vision d’épouse. Il multipliait délibérément des infidélités sans remords. Andia ne supportait plus cet affront. Le caractère volage de son époux était connu de tous. Dans son entourage de travail, on le surnommait lovelace. Et, il s’en vantait avec fierté. Andia, était devenue la risée de ses amis et collègues. Elle s’en moquait. Malgré les railleries assidues de ses rivales. Elle prenait de la hauteur. Elle ne les exécrait pas. Elle pardonnait simplement à son époux, Afane. Son cœur n’était pas plein d’animosité car au fond d’elle, elle espérait pardonner pour guérir de ses châtiments d’amour.

Elle gardait en mémoire ses vœux de probité prononcés lors de leur nuit de noces. C’était un fait marquant de sa vie. Une alliance comme un pacte d’amour symbolique. Un nouveau départ, un dévouement en serment sempiternel. Le temps en souillure altérait ses sentiments probes. Andia, guérissait de ses meurtrissures. Même si, certains soirs à tout venant, elle sanglotait, chagrine, sans cesse comme une jeune fille blessée, perdue et esseulée. Caressant à chaque larme versée un châle en soie de Médine que lui avait offert Mbeng, son amoureux et amant. Ce foulard incarnait pour elle, à la fois l’amour sain et l’espérance. Elle y essuyait peines et grisailles. Dans ses nuits froides et mélancoliques, le désir de quitter son époux se faisait ressentir. Elle percevait un avenir heureux sans Afane. Elle souhaitait dans un premier temps un retour auprès des siens, dans la maison familiale où elle avait vécu toute son enfance. Elle en avait déjà échangé quelques mots avec sa mère, sur l’idée de quitter son foyer et refaire sa vie. Mais, elle n’eut pas un retour favorable de sa mère et de sa sœur ainée. Elles l'en dissuadèrent et lui recommandèrent de ne pas quitter son époux et de préserver son foyer. Sa maman aimait lui rappeler les valeurs et les vertus que doit avoir une bonne épouse. Aussi, elle se plaisait à lui enseigner certaines sagesses africaines. Ces proverbes et citations, elle les connaissait tous au fil du temps. Elle se souvint de certains proverbes qu’elle gardait enmémoire. En les écoutant, ils sonnaient en elle comme une rengaine saumâtre. « Quand on marche seul on va plus vite. Mais, quand on marche à deux on va plus loin ».

« Pour un mariage qui dure, il faut tomber amoureux plusieurs fois, mais toujours de la personne ».

Elle prit l’habitude de ne jamais montrer son désaccord. Elle acquiesçait simplement pour en être libérée. Andia, ne savait plus quoi faire, face à cette situation pesante. C’était une décision importante à prendre pour elle. Elle ne se retrouvait plus dans cette relation vulnérable. Partir était pour elle l’unique dénouement. Malgré cela, elle décida pour le bien de son fils, de rester. Cette résolution prise à contre cœur, l’emmena à ne plus partager la chambre conjugale. Las des infidélités de son homme, Andia s’était installée dans la chambre d’amis sans en informer Afane son époux. Elle reprit ainsi à entretenir une relation discrète à distance avec Mbeng son amoureux. Ils échangèrent de courtes confidences perpétuelles à chaque nuit tombée. Elle était heureuse et ses yeux s’illuminaient de bonheur jour après jour comme ceux d’une jeune fille énamourée. Ses peines de cœur et sa mine chagrine avaient laissé place à une auréole de jovialité. Sans, appréhension, Andia revivait l’amour comme à ses premières rencontres amoureuses où soufflait un vent de passion.

Elle écoutait désormais la musique de son cœur qui apaisait ses émotions.

Mais, au fond d’elle, il y avait cette voix inaudible récurrente qui lui rappelait cet amour à la fois utopique et interdit. Mais ne dit-on pas que :

« Le cœur a ses raisons et connaît par cœur les méandres de ses blessures de même que ses meilleurs moments ». Alors son cœur avait choisi Mbeng, son amour de jeunesse. C’était un jeune homme affriolant. Le regard traversant. Un minois d’angelot qui ne laissait pas présager son âge. Le temps n’avait pas d’effet sur lui. Après son parcours d’études en histoire de l’art africain, à Libreville, Mbeng avait obtenu une bourse d’étude pour Paris en France. Il poursuivait un troisième cycle en Philosophie de l’art. Il vivait pleinement sa passion. Il y trouvait un apaisement considérable et accompli.

Le célibat l’avait renfermé, il sortait peu et ne participait jamais aux soirées mondaines. C’était un poète dans l’âme. Il consacrait ses journées entières à ses études, à la recherche, dans le domaine de l’art et l’anthropologie. C’est un projet commun qui les avait de nouveau réunis. Un projet autour des arts primitifs africains, particulièrement sur les masques Gabonais. Il en avait fait son thème de prédilection. Ses travaux furent plusieurs fois primés. Son engagement à la sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel de son pays lui valut aussi une distinction vénérable.

« Il y a des gens que l'on peut attendre toute sa vie. »

BESSORA

Andia avait toujours espéré le revoir un jour. La distance bien que pesante n’était pas un frein à leur amour. Elle cultivait chaque pensée de lui pour laisser germer en elle des fleurs d’espérance. Elle voulait y croire, à cet amour renaissant comme un signe de destin. Elle se donnait la force et le courage de braver les tourments et les frayeurs de sa vie. Son quotidien ressemblait à un récital sans fin de troubles et d’exacerbation. Elle voulait une vie toute simple pleine d’amour. Sans griefs, sans conflits. Se réveiller chaque matin avec le même parfum émotionnel de l’amour vrai. Celui qui illuminera à jamais son cœur.

Andia enseignait le français au collège, après ses études de lettres. Passionnée de poésie et d’arts, c’était une enseignante entreprenante et persévérante. Auprès de ses élèves, elle faisait l’unanimité. Elle était bienveillante et toujours à l’écoute de tous. A la fois estimée et méjugée à cause de son jeune âge et son franc- parler. Le poste de censeur lui avait été proposé pour son acharnement au travail. Mais, elle déclina l’offre, car en contrepartie, elle devait accepter les avances d’un haut fonctionnaire de son ministère de tutelle. Ce genre de proposition indécente était connue dans ledit ministère. Des femmes désireuses d’avoir un statut plus important, n’hésitaient pas à se donner à tout venant. Ce refus catégorique lui valût des représailles auprèsde son chef hiérarchique. Elle comprit que c’était un ami du haut fonctionnaire. Andia demeurait imperturbable, nonobstant les représailles. Elle ne craignait rien en termes de différends avec son chef condescendant.

Elle était prête à dénoncer ces agissements courants. Quelques temps après cet incident fâcheux, l’entente était revenue au bon fixe entre elle et son chef. Andia s’en réjouissait. C’était un combat de gagner pour elle, se dit-elle. Mais, elle restait tout de même méfiante et prévoyante. Elle voulut au fil du temps créer une ligue de lutte contre le harcèlement sexuel au travail fait aux femmes. Mais, elle y renonça très vite. C’était un projet qu’elle trouvait louable, elle devait y consacrer beaucoup de son temps. Et du temps, elle n’en avait pas, alors elle y renonça. Andia aimait avoir du temps pour elle. Cela lui permettait d’être présente pour son fils. Le voir se fleurir, grandir en euphonie d’amour.