NZAL - Jannys Kombila - E-Book

NZAL E-Book

Jannys Kombila

0,0

Beschreibung

Dioma, petit village paisible situé dans la contrée des lacs Oyo et Ngoundou. Population vieillissante vivant d'élevage et d'agriculture. Le village est sous l'autorité traditionnelle d'un conseil de sages, dirigé par le grand sage, sage de tous les sages, qui veille à la règlementation juridique des habitants.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 108

Veröffentlichungsjahr: 2023

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Sommaire

SYNOPSIS

PERSONNAGES

Dédicace

À propos du livre

ACTE I : (LA LETTRE)

SEQUENCE 1

SEQUENCE 2

SEQUENCE 3

SEQUENCE 4

SEQUENCE 5

SEQUENCE 6

SEQUENCE 7

SEQUENCE 8

SEQUENCE 9

SEQUENCE 10

SEQUENCE 11

SEQUENCE 12

ACTE II : (LA GRANDE PALABRE)

SEQUENCE 1

SEQUENCE 2

SEQUENCE 3

SEQUENCE 4

SEQUENCE 5

SEQUENCE 6

SEQUENCE 7

SEQUENCE 8

SEQUENCE 9

SEQUENCE 10

ACTE III : (LE SORTILEGE)

SEQUENCE 1

SEQUENCE 2

SEQUENCE 3

SEQUENCE 4

SEQUENCE 5

SEQUENCE 6

SEQUENCE 7

SEQUENCE 8

SEQUENCE 9

SEQUENCE 10

SEQUENCE 11

SEQUENCE 12

ACTE IV : (LA VEILLEE MORTUAIRE)

SEQUENCE 1

SEQUENCE 2

SEQUENCE 3

SEQUENCE 4

SEQUENCE 5

SEQUENCE 6

SEQUENCE 7

SEQUENCE 8

SEQUENCE 9

SEQUENCE 10

SYNOPSIS

Dioma, petit village paisible situé dans la contrée des lacs Oyo et Ngoundou. Population vieillissante vivant d’élevage et d’agriculture. Le village est sous l’autorité traditionnelle d’un conseil des sages, dirigé par le grand sage, sage de tous les sages, qui veille à la règlementation juridique des habitants.

Très respectueux de leurs us et coutumes, ils y vivent en harmonie.

Missossi, fils unique du grand sage Ivunda est parti du village depuis quatre saisons, ses parents demeurent soucieux car sans nouvelles de lui. Ce dernier quittant la vie rurale a laissé sa promise Murima, jeune femme respectueuse et admirable, fille du vieux Banzouky, qu’il doit épouser à la coutume afin de pérenniser la lignée du clan des vaillants cultivateurs. Murima, mourant de chagrin et de désarroi, ne pouvant plus contenir sa lassitude et sa solitude, décide de consulter le guérisseur du village afin de savoir si son futur époux reviendra un jour.

En attendant la grande saison des pluies, le village paisiblement s’éveille…

PERSONNAGES :

IVUNDA : Sage du village, Père de Missossi

MURATSI : Epouse d’Ivunda et mère de Missossi

MISSOSSI : Fils d’Ivunda et de Muratsi, Futur époux de Murima

MURIMA : Promise de Missossi et fille de Banzouky

BANZOUKY : Père de Murima

NGUEBI : Petit frère d’Ivunda et oncle de Missossi

KAKA IWENGA : Mère d’Ivunda et de Nguébi

BILOMBI : Messager et ami de Missossi

KOMBE MASSANDE : Grand sage, sage de tous les sages

NZILA : Sage et grand mystique

DITENGOU : Grand mystique et guérisseur

MOUYISSI : Jeune initié

A mon frère bien aimé, parti à la fleur de l’âge. Muande Kombile H.

Ce scénario explore de nombreux problèmes dont fait face nos villages depuis l’exode rural de nos jeunes enfants. La perte des valeurs traditionnelles, la disparition du patrimoine culturel matériel et immatériel, le legs perdu des rites et croyances, la déperdition des us et coutumes. Cette fiction, retrace à travers l’héroïne Murima, la force de l’amour qui peut être au-dessus de toutes les vicissitudes et les adversités de la vie. Entre chagrin, peine et solitude, elle nourrit son cœur de fermeté, de loyauté, de persévérance et d’espoir. Soucieuse de respecter ses us et coutumes, elle reste un modèle pour cette jeunesse en perte de valeurs morales et coutumières.

Ce scénario parcourt les difficultés, les souffrances, que peuvent rencontrer une jeune femme seule dans l’espérance d’un retour de l’homme qu’elle aime et dont les vertus restent ancrées dans la tradition ancestrale.

Le retour aux sources ou retour à la terre est une invitation à la revalorisation de notre patrimoine culturelle. Un regard nouveau sur l’agriculture pan d’un développement durable et vital. Le ton est à la fois humoristique et caustique, empreint de réalisme. Mon intention n’est pas d’apporter des réponses, des solutions à cette jeunesse portée vers l’exode rural, en quête d’espoir et d’un mieux- être, mais simplement retranscrire en images les sentiments ressentis durant cette période parfois très difficile de la vie et savoir garder espoir face aux mésaventures existentielles. Murima représente la jeune femme respectueuse et docile typique, tandis que le personnage de Missossi montre à la fois la perte des repères moraux et le choix ardu du retour aux sources. Plus qu’une étape importante dans la vie de ces personnages, cette histoire ne raconte qu’un instant, parmi tant d’autres, de ce quotidien insolite de nos villages qui se meurent, de la pauvreté grandissante en milieu rural. Pour ces deux jeunes personnes si l’amour peut sauver la vie au village, sachons préserver nos valeurs traditionnelles qui sont notre véritable identité.

Jannys KOMBILA

D’un point de vue formel, le film sera tourné en numérique, en couleur, avant d’être retravaillé en post-production pour obtenir un noir et blanc très contrasté. Le choix du noir et blanc se justifie par son coté à la fois réaliste, idéal pour symboliser le quotidien, les mœurs, et d’un autre coté par son aspect plus poétique et bucolique, renforçant les sentiments, les sensations des personnes.

L’opposition de plans tour à tour trop sombres ou trop lumineux symbolise la difficulté pour ces deux jeunes personnes à se situer, à trouver une place dans cet univers qui devrait être le leur. La mise en scène privilégiera des plans en caméra portée, proches des personnages. L’accent sera mis sur les émotions, notamment l’amour ressenti par ces deux jeunes, à travers de très nombreux gros plans sur leurs visages. La vie du village, sera, elle, en revanche, retranscrite à travers des plans fixes, les mouvements étant ceux des villageois, à l’intérieur du cadre. Concernant la lumière, nous serons amenés à utiliser des réflecteurs et quelques projecteurs mais les décors se joueront le plus souvent en lumière naturelle.

ACTE I

(LA LETTRE)

SEQUENCE 1

Extérieur jour/ Chez Ivunda

Le village est calme en ce début de matinée, Ivunda sur un fauteuil, devant sa case s’interroge sur les signes du jour mais aussi et surtout sur son rêve de la nuit …

Ivunda

Ah ! Quelle rude journée m’attend en ce lever précoce de soleil, ou l’air est parfumé comme un bon vin de palme extrait au petit matin de saison sèche.

Tout en méditant, Ivunda s’interroge sur sa nuit difficile…

Humm ! Mes yeux portent encore le sable humide de ce cauchemar qui m’a habité toute la nuit… Ah !

Que le grand sage céleste, sage de tous les sages qui connaît le destin des hommes et des oiseaux du ciel, m’épargne de tout malheur en ce jour.

Femme ! Femme !

Toutes les femmes de ce village sont aussi sourdent qu’un pangolin muet

Qu’est-ce que j’ai épousé, je me le demande quotidiennement.

Femme !

Muratsi

Oui Bien- aimé !

Ivunda

Combien de kilomètre sépare ma bouche de tes oreilles de tortue ?

Muratsi

Oh ! toi aussi Bien- aimé, j’ai encore fait quoi ? Le matin comme ça, tu me traites déjà de tortue, alors que tu n’as même pas encore lavé ta bouche. Ne sais-tu pas que les premières paroles du matin sont sacrées !

Ivunda

Apporte-moi à manger la nuit m’a donné faim… Et sache que pour laver ma bouche je n’ai pas besoin d’eau. Une bonne racine de citronnier suffit largement à garder mes dents blanches. J’ai été assez colonisé comme ça, pour utiliser vos histoires de brosse à dents et pâte dentifrice !

Muratsi

Hum ! En tout cas ! Il n’y a plus grand chose dans la marmite !

Ivunda

Comment ça il n’y a plus grand-chose dans la marmite ?

Hier, j’ai mangé deux malheureux morceaux de sanglier en me promettant de finir ce matin, le gigot qui restait. Comment a-t-il fait pour disparaître de la marmite ?

Muratsi

Oh !

Ivunda

Oh ! Comment ! Mais parle ! Ne reste pas debout-là, à me regarder avec les yeux écarquillés comme un iguane qui a vu les fesses d’un babouin.

Muratsi

Ton frère Nguébi est passé hier dans la nuit pendant que tu étais au conseil des sages du village. Il m’a dit qu’il avait une faim violente et parlante, alors j’ai jugé bon de lui donner les restes de ton sanglier.

Ivunda

Femme ! T’ai-je épousé pour nourrir mes parents et pire encore ce vaurien de Nguébi ! Cet éternel parasite qui dort dans les marmites d’autrui !

Muratsi

C’est ton frère Bien- aimé !

Ivunda

Nuance ! Femme, c’est l’enfant de mon père et de ma mère ! Et je constate avec regret et consternation qu’ils ont oublié de lui apprendre les bonnes manières et certaines notions de savoir vivre, indispensables à l’homme social. Le dicton c’est : « Tu mangeras à la sueur de ton front » et non : « tu mangeras à la sueur de ton frère ». Je ne vais pas passer toute ma vie à le nourrir et qui sait même s’il prend autre chose en dehors de ma nourriture…

Muratsi

Que veux-tu insinuer par-là, Bien- aimé ?

Ivunda

Moi je n’insinue rien… après avoir goûté à un bon gigot de sanglier comme celui-là, qu’est-ce qui ne me dit pas qu’il ait eu envie de goûter à autre chose, tellement sa faim était violente et parlante.

Muratsi

Si tu penses que je suis une femme frivole et sans dignité tu te fous le doigt dans la pipe.

Ivunda

Oui ! C’est ça ! On dit que : « l’oiseau oublie le piège mais le piège sait où dort l’oiseau ».

Muratsi

Garde tes proverbes pour un autre oiseau… je n’en suis pas un !

Ivunda

Apporte-moi alors mon bouillon de silures, je ne peux te porter main, puisque tu as eu raison de le faire !

Dieu lui-même vous exhorte à faire des bêtises. Car : « ce que femme veut, Dieu l’encourage ! »

SEQUENCE 2

Extérieur jour/ Chez Ivunda

Nguébi, de retour des plantations, arrive l’air nonchalant, sifflotant…

Ivunda

Ah ! Quand on parle du revenant on voit son feu follet.

Nguébi

Bonjour ! Grand- frère Ivunda.

Ivunda

Si c’est mon bonjour que tu attends, Nguébi ! Tu attendras ça toute la vie.

Nguébi

Qu’est-ce qui ne va pas encore grand- frère ?

Ivunda

Ah ! Qu’est-ce qui ne va pas encore hein ! Ce qui ne va pas mon cher petit- frère, c’est que je ne veux plus te voir chez moi, dans mes marmites. Tu ne vas pas plus loin que ton bonjour. Et si tu es venu ce matin pour savoir ce qu’il y a au menu du jour, je peux te le dire mon cher frère : Une gifle de gorille dans son jus de sang, accompagnée d’une machette à six pointes aiguisée la veille. Le mieux pour toi, est de continuer ton chemin car le village ne s’arrête pas ici. Avant que la racine de citronnier que j’ai dans ma bouche ne me sorte par les narines.

Nguébi

Bon, grand- frère Ivunda ! Inutile de te fâcher, je dis seulement bonjour à madame et je continue ma route !

Ivunda

Oh ! Oh, n’ose pas, il ne faut même pas essayer !

Nguébi

Oh ! Essayer quoi ?

Ivunda

D’abord, elle dort !

Nguébi

Jusqu’à cette heure-ci, elle dort ! Il est déjà midi ?

Ivunda

Même s’il était deux heures de l’après- midi, ton problème est où si ma femme dort ?

Nguébi

Il n’y a pas de problème Ivunda, je continue mon chemin, j’ai voulu aussi partager avec toi un peu de vin de palme que j’ai ramené des nouveaux palmiers abattus.

Ivunda

Oui, bon, le vin n’est pas dans nos palabres, tu peux laisser le vin. Au revoir !

Nguébi

Transmets mes salutations à madame !

Ivunda

Elle dort !

Un moment de silence, puis revient Muratsi, avec une marmite et du manioc…

Muratsi

A qui parlais-tu Bien- aimé ?

Ivunda

A personne, je m’entretenais avec les esprits… Vois-tu, cela fait plus de quatre ans que nous sommes sans nouvelles de notre fils Missossi, partit vivre à la grande capitale Ngupu ! La vieillesse me ronge et la mort me guette à pas de panthère…

Muratsi

Ne dit pas cela Bien- aimé ! Tu parles comme si tu avais entendu qu’il n’allait plus jamais revenir. Toi aussi !

Ivunda

Je ne pense même plus car les forces de mon corps m’abandonnent à petit feu. Et la pauvre petite Murima, sa promise, as-tu pensé à son jeune cœur innocent, aussi fragile que le ventre du moustique à terme. Comment crois-tu qu’elle soigne son chagrin.

Muratsi

Ne te fais pas trop de souci pour elle, bien aimé, elle a le cœur d’une femme brave, elle qui est si respectueuse et affective…

Ivunda

Tu le dis si bien, si respectueuse et affective.

Aujourd’hui, je me sens si seul et délaissé.

Muratsi

Ah ! Seul ! Et moi alors, ne suis-je pas là pour prendre soin de toi et veiller à ta santé ?

Ivunda

Si ! Femme tu n’as jamais cessé de m’apporter amour et réconfort. Mais, comprends la douleur d’un père. Mon fils est parti depuis plusieurs