Bernard Bia
Angela
Libertine, gagneuse, belle, talentueuse
Tome II
Lieutenant Garnier
Roman
© Lys Bleu Éditions – Bernard Bia
ISBN : 979-10-377-5841-5
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Introduction
Angela la fugueuse, à bientôt 19 ans est devenue une femme.
Belle, intelligente, elle est mariée et terriblement amoureuse de Catherine.
Elle a atteint son premier objectif, devenir policière.
Dans ce deuxième tome, elle continue à tourner les pages de sa vie, mais le chemin est encore long pour Angela, si elle veut retrouver l’assassin de son premier amour.
At Her’s
— J’ai pris une décision, Angela !
— Tu vas encore me faire angoisser.
— J’ai décidé de me faire tatouer au bas du dos, ton portrait.
— Tu sais qu’un tatouage, tu l’as pour la vie !
— Mais je t’ai pour toute ma vie, Angela.
— Alors, je vais faire comme toi.
— Il faut pour cela trouver un très bon tatoueur !
— On va trouver.
— Viens m’aimer, j’ai envie de toi.
Elles firent l’amour tendrement, passionnément, et s’endormirent enlacées l’une à l’autre.
C’est la sonnerie du portail qui les réveilla.
Catherine alla ouvrir au petit mitron, elle n’avait pas eu le réflexe de se vêtir de sa robe de plage.
— Je suis allé à la mairie hier pour votre mariage.
— Oui, je vous y ai vu, répondit-elle.
— Vous étiez très belles toutes les deux.
— Merci, c’est très gentil ce que vous me dites là.
— Je peux vous embrasser ?
Elle déposa un baiser sur ses lèvres, tandis qu’il se serrait contre elle.
Elle lui caressa les cheveux, puis prenant sa tête entre ses deux mains.
— Chut ! soyez sage, vous trouverez bientôt une belle jeune fille à qui vous pourrez déclarer votre flamme.
— Aurevoir Madame.
Après avoir donné à manger au chien et lui avoir ouvert la porte, elle prépara le café et apporta le plateau au lit. Elles déjeunèrent puis après une cigarette, elles refirent l’amour et se rendormirent.
À midi, elles mangèrent les restes que Florence avait mis au réfrigérateur et elles décidèrent de passer l’après-midi et la nuit entière à dormir et à s’aimer.
Le lundi matin, l’entreprise vint démonter le barnum.
Angela alla faire des courses en ville, de quoi manger pour deux jours.
Au kiosque à journaux du bureau de tabac, à la une de La gazette de Nîmes, une photo des mariées avec en gros titre : « Le maire de Générac célèbre son premier mariage homosexuel ».
Quels cons ces journaleux de province, pensa Angela. La buraliste lui remit ses cigarettes et la gazette.
— J’étais place de la mairie samedi après-midi, vous étiez magnifiques avec le capitaine Morel. Tous mes vœux de bonheur Madame.
— Merci, c’est vraiment très gentil.
Elle se rendit à la boucherie Leal, pour y prendre un poulet, deux steaks dans la poire, des rognons de veau et de la charcuterie et elle eut droit au même discours de la part de la bouchère.
Au Super-Market, elle prit des pommes de terre et de la salade. En passant en caisse, elle remarqua que les caissières échangeaient entre elles, tout en regardant dans sa direction.
Elle rentra à la villa.
— À croire que tout le bourg était place de la Mairie samedi après-midi ! dit-elle à Catherine.
Elle lui raconta ce qu’on lui avait dit. Tiens j’ai acheté la gazette, regarde la première page !
— Quelle bande de connards ! Je ne vais pas les louper ceux-là.
— Ce midi, je fais des steaks dans la poire aux échalotes confites, avec des frites.
— En fin d’après-midi, Florence et Gérard viennent, pour débarrasser et faire un peu de nettoyage, on les garde à manger pour le soir ?
— C’est une très bonne idée, je ferai des rognons avec de la purée.
— On a reçu les catalogues pour la cuisine d’été, la pergola et le mobilier, on va faire nos choix après manger et passer les commandes.
Angela fit à manger, Catherine dressa la table, servit l’apéritif.
— Elle est drôlement bonne cette viande, très tendre !
— C’est un morceau très rare, que les bouchers réservent souvent pour la fondue bourguignonne, on l’appelle « Le morceau du boucher », car il est réservé aux gastronomes.
— Je me régale, c’est délicieux avec ces échalotes et tes frites toujours aussi croustillantes.
— Et ce petit Cabernet Sauvignon va très bien avec.
Après le déjeuner, elles feuilletèrent les catalogues, pour choisir les équipements qui conviendraient à l’espace piscine terrasse.
— Commençons par la cuisine d’été.
— On avait vu aussi un abri pour cette cuisine.
— Maintenant la pergola.
— Voyons de mobilier maintenant.
— Ça, c’est fait, maintenant les transats.
— Tiens cela aussi, c’est beau. Un bar mange-debout avec trois tabourets hauts.
— Oui, pour mettre entre la cuisine et la pergola.
— On a fait le tour ?
— On avait pensé à des œufs suspendus.
— On cherche.
— Allez, fais l’addition, ma chérie.
— Il y en a pour 29 403,32 €.
— Parfait, il faut passer les commandes dès demain matin, compte tenu des délais.
— Dis donc en parlant euros, il faudrait déposer le chèque de mes parents à la banque !
— Il faudra que l’on retourne voir Ponthieux au Crédit Agricole, pour ouvrir un compte joint et qu’il nous fasse une offre de placement.
— Ah ! On sonne ce doit-être Florence et Gérard.
Angela alla ouvrir.
— Bonsoir, les amis, entrez.
— Bonsoir, Angela, bonsoir, Catherine.
— Merci d’être venus, dit Catherine, mais en fin de compte, il n’y a pas grand-chose à faire. Il reste juste quelques papiers sur la pelouse.
— Je m’en occupe. Vous avez des outils dans le garage ?
— Absolument aucun Gérard, désolée. D’ailleurs, il faudra me faire une liste du matériel dont vous aurez besoin.
— Ce n’est pas grave, je vais prendre un sac-poubelle et ramasser les papiers à la main.
— Florence ! Vous dînez avec nous ce soir.
— Alors, je vais vous aider pour faire à manger.
— J’ai prévu de faire des rognons de veau avec de la purée, de la salade et du fromage.
— Florence ! dit Catherine. Il faudrait regarder s’il est possible de retirer la traîne sur nos vestes de mariage. Je pense que nous pourrions avoir l’occasion de remettre nos pantalons-combinaisons pour une soirée.
— Cela doit être possible, je regarderai. On se met à la cuisine Angela ?
— On y va !
— Vous en avez pour combien de temps ? demanda Catherine.
— 45 minutes, dit Angela.
— Attendez un peu, c’est un peu tôt pour manger et il faut prendre l’apéritif.
— Nous préparons pour le moment.
Catherine sortit voir Gérard.
— Vous aurez aussi à vous occuper de la piscine, il va y avoir un local technique d’installé dans le vide sanitaire.
— Je n’ai jamais fait ce genre de travail, il faut savoir analyser l’eau et y mettre les produits qu’il faut.
— Le fabricant de piscines vous expliquera tout cela. Vous verrez ce, n’est pas très compliqué.
— Venez, on rentre pour prendre l’apéritif.
— On fait rentrer Le Chien ?
— Oui, il va manger ses croquettes.
— Vous êtes prêtes Mesdames, je peux servir l’apéritif ?
— Nous arrivons.
— Vous buvez quoi, Gérard ?
— Un pastis, si vous avez.
— J’ai. Et vous Florence ?
— Un martini blanc avec de la glace.
— Et pour Angela et moi, whisky glace.
— Je vais tirer des glaçons.
— Et moi, je m’occupe des amuse-gueules.
— Pour ce soir, vous gardez ma voiture, comme Catherine est en congé, je n’en ai pas besoin. On passera la prendre un soir.
— Merci, dit Gérard. Le soir, je termine à 17 h.
— Dis-moi Cathy ? Tu as un contrat avec la personne qui entretient la pelouse ?
— Non. Pourquoi ?
— Eh bien, Gérard pourrait s’en occuper ! C’est quoi 2 h, deux fois par semaine ?
— Tu as raison, ma chérie. Vous êtes d’accord Gérard ?
— Pas de problème Catherine.
— Alors, voilà ce que l’on va faire. Demain soir, on va aller chez Gonzalo à Caissargues, pour acheter une tondeuse et le matériel qui va avec pour entretenir la pelouse et après, vous viendrez deux jours dans la semaine. Je vous paye 30 € de l’heure.
— Et pendant que Gérard s’occupe de la pelouse, Florence peut faire le ménage.
— Voilà une bonne idée, ma chérie. Au même tarif horaire. Vous êtes d’accord ?
— D’accord pour moi, dit Gérard.
— Pour moi aussi, ajouta Florence.
— Affaire conclue ! On trinque.
— On va mettre la cuisine en route, dit Angela, on mange dans 30 minutes.
— Je vais vous aider à mettre la table.
— Je vais sortir un Bandol rouge.
Ils firent un bon repas, dans une ambiance cordiale et joyeuse.
— Nous allons vous laisser.
— Rentrez bien et à demain soir !
Elles prirent une douche, puis allèrent se coucher, whisky et cigarettes à la main.
— Je crois que nous ne nous sommes pas trompées, en embauchant Florence et Gérard.
— Je le crois aussi, répondit Catherine. En tout cas, je suis rassurée côté gastronomie, tu as une digne remplaçante.
— Moi, tu sais tant qu’elle ne me remplace pas dans ton lit !
— Que tu es bête quand tu t’y mets ! viens donc me prouver que tu es irremplaçable.
Le lendemain matin, Catherine téléphona à la banque et obtint un rendez-vous à 11 h.
Monsieur Ponthieux les reçut dans son bureau.
— Bonjour, Mesdames. Qui a-t-il pour votre service ?
— Angela lui tendit le chèque.
— Monsieur Ponthieux, nous souhaitons ouvrir un compte commun, avec chacune une carte Mastercard Gold.
— Très bien, vous gardez vos comptes individuels ?
— Non, nos salaires seront virés sur le compte commun, par contre ce chèque, ainsi que l’argent qui est placé à mon nom doivent être réunis sur un placement à haut rendement, aux noms de Morel et Garnier.
— Quels sont les meilleurs placements actuels ? demanda Angela.
— J’ai actuellement un placement à 4 % par an, jusqu’à 100 000 € sans frais et qui est non imposable.
— Mais il ne faut pas mettre tous les œufs dans le même panier, monsieur Ponthieux.
— Exactement Madame Morel. Il faut aussi saisir des opportunités. Par exemple le PIAJE, plan d’investissement d’accueil du jeune enfant, c’est une rentabilité annuelle de 7 %. Par exemple sur la base de 50 000 €, c’est un rapport de 3 500 €/an, avec un complément de revenu versés mensuellement de 292 €. Net d’impôts durant les cinq ans de souscription.
— Écoutez, Monsieur Ponthieux, nous vous faisons entièrement confiance pour gérer au mieux notre argent, tenez-nous informées de ce que vous faites.
— Ah ! Une dernière petite chose à vous préciser, nous sommes mariées sous le régime de la communauté universelle. Le contrat a été rédigé par Maître Lentz.
— Très bien Mesdames, je me rapprocherai de lui si besoin est.
— Aurevoir Monsieur Ponthieux.
— Aurevoir Mesdames.
De retour, chemin des Coudelouses, elles se mirent à l’aise et Angela prépara le repas.
— Au fait, tu me montres ton journal intime ?
— Je vais mettre à jour cet après-midi et après cela devient notre journal.
— Oui, on fait ça cet après-midi avant d’aller avec Gérard à Caissargues.
Angela termina d’écrire les faits marquants de ces derniers jours, terminant par un joli croquis de Catherine et d’elle en mariées.
— Voilà Cathy, j’ai terminé d’y écrire. Tu peux le lire maintenant.
— Alors, sers-nous à boire et viens tout contre moi, ma chérie.
Angela alla chercher verres et cigarettes, puis assise sur le lit, elle attira Catherine contre elle, calant sa tête entre ses seins.
Elle pouvait ainsi l’embrasser dans la nuque et tout à loisir caresser sa poitrine.
Elles restèrent ainsi le long moment que dura la lecture de Catherine.
— Ton récit est très émouvant ma chérie, tu as vécu des moments difficiles, d’autres plus heureux, mais ce qui en ressort, c’est la personnalité forte de ton caractère.
Ce qui est incroyable, c’est la qualité de tes dessins, ce sont de réelles photos. Tu sais quoi ?
— Dis-moi !
— Tu vas faire des croquis de nos têtes, ils serviront de modèle pour le tatoueur.
— Tu en as trouvé un ?
— Pas encore, j’en veux un très bon.
— Tu veux des tatouages en couleur ?
— Ah non ! Je n’aime pas.
— Moi, je trouve qu’à la longue les couleurs deviennent moi vives.
— Bon, ma chérie, on s’habille et on va chez Florence et Gérard.
— On emmène Le Chien ?
— Oui, on le laisse trop souvent seul en ce moment.
À 17 h 20, elles arrivaient rue du stade à Saint-Gilles.
— Bonjour, vous allez bien ? demanda Angela.
— Tout va bien, répondit Florence.
— On y va ?
Ils prirent la route de Caissargues et arrivèrent à 18 h chez Joël Gonzalo.
— Monsieur, Mesdames, bonjour. Vous cherchez quelque chose, je peux vous aider ?
— Bonjour, Monsieur. Voilà, nous cherchons une tondeuse à gazon.
— Très bien. Quelle est la surface de votre terrain ? s’il vous plaît.
— 1 600 m².
— Alors, je vais vous proposer une tondeuse tractée.
— Pourquoi pas une tondeuse auto portée ? demanda Angela.
— La tondeuse auto portée est plus destinée à de grandes surfaces, la différence importante à prendre en considération entre les deux solutions, c’est que la tondeuse auto portée éjecte l’herbe sur le côté et ensuite, il faut la ramasser, alors qu’une tondeuse tractée possède un bac de stockage de l’herbe coupée.
— Je suis d’avis de monsieur Gonzalo, dit Gérard, la tractée est mieux et surtout plus maniable.
— Exactement monsieur, dit Gonzalo.
— Alors, que nous proposez-vous comme modèle ?
— 1 600 m², c’est déjà une belle surface, alors je vous propose ce modèle :
— TORO 20976. 76 centimètres de largeur de coupe, un collecteur d’herbes de 88 litres. Hauteur de coupe de 32 à 108 millimètres. Moteur thermique à essence.
— C’est très bien. Cela vous convient, Gérard ?
— Totalement Catherine.
— Quel est votre prix, Monsieur Gonzalo ?
— 1 108,90 €. Madame.
— Et vous pouvez nous la livrer sous combien de temps ?
— Nous sommes mardi, je vais aller la chercher à Nîmes et je vous livre demain en fin d’après-midi, car jeudi, c’est férié.
— Vous serez disponible Gérard ?
— Oui Catherine, pas de problème.
— Monsieur Gonzalo, il me faudra aussi un taille-haie électrique et de quoi faire l’entretien de ma pelouse.
— Je vous en fais cadeau, Madame. Vous me suivez dans mon bureau ?
— Merci bien, je vous suis.
Ils rentrèrent à Saint-Gilles.
— On vous ramène la voiture demain soir. Florence la conduira, moi, je prendrai la moto.
Nous viendrons vendredi pour tondre la pelouse et faire le ménage.
— Alors, venez dans la matinée et vous mangerez avec nous, si vous n’avez pas terminé de tondre pour midi, vous pourrez finir après manger.
— Entendu, mais c’est moi qui cuisine !
Rentrées à la villa, Le Chien fut très content de pouvoir courir.
Mercredi, en fin d’après-midi, Monsieur Gonzalo venait livrer la tondeuse, le taille-haie et quelques outils pour entretenir l’extérieur.
Il montra à Gérard, comment bien utiliser l’engin et aussi comment l’entretenir.
En prenant l’apéritif avant de repartir, Gérard fit une suggestion.
— Si vous installiez un composteur et faisiez un jardin, vous pourriez avoir de bons légumes bio !
— Vous feriez le jardin ? demanda Angela.
— Oui, sans difficulté.
— Et vous voyez ce jardin à quel endroit ? questionna Catherine.
— Le long du mur, de l’autre côté du portail, sur la même surface que l’appartement.
— Alors, il faut aussi faire une haie de lauriers-cerises.
— Cela vous laisse une surface de jardin de 16 m x 5 m, il y largement de quoi faire.
— Mais ce sera à vous, de faire, Gérard, conclut Catherine.
— J’ai rentré votre voiture dans le garage.
— Merci ! On se revoit vendredi vers 9 h 30 ?
— Entendu, bonne soirée, Mesdames.
Florence et Gérard reparti, les deux femmes continuèrent l’apéritif, puis Angela prépara le repas.
Après dîner, elles se promenèrent sur la pelouse, en fumant une cigarette et faisant courir Le Chien.
— Ce soir, tu fais les dessins de nos portraits et demain, on va à Nîmes, à la recherche d’un tatoueur.
— D’accord. Quelle dimension pour les dessins ?
— La norme d’un portait en photographie, c’est le format A4 en vertical, maintenant, il faut voir à quel endroit, faire ce tatouage.
— Moi, je verrai bien ça de la taille d’une paume de main, sur une omoplate ! dit Angela.
— Moi, un peu plus grand que ça et en bas du dos. Plus le tatouage est grand, plus les détails ressortent.
— Alors, juste au-dessus de la naissance de la raie des fesses.
— Oui en noir et gris.
De retour au salon, Angela commença ses dessins, demandant à Catherine de prendre la pose en s’orientant de trois quarts et de prendre une photo d’elle avec la même orientation.
Après deux heures de travail, satisfaites du résultat, elles prirent un dernier verre, une dernière cigarette et allèrent faire l’amour avant de s’endormir.
Le lendemain matin, elles allèrent à Nîmes.
— J’ai fait une liste de ce qui me paraît bien pour nous.
Magi’ink Tattoo.
Derma Black Tattoo.
Carol’ink.
À midi, elles déjeunèrent sur la place des arènes.
— Tu as fait ton choix ? demanda Catherine.
— J’aime bien ce que fait Caroline.
— Moi aussi, c’est une femme sérieuse et les appréciations de ses clientes sont éloquentes et très élogieuses.
— OK, on retourne la voir après avoir mangé.
— Bonjour, Mesdames, que puis-je pour vous ?
— Bonjour, Madame. Voilà, nous sommes mariées et nous souhaitons nous faire tatouer le portrait de l’une sur le corps de l’autre. Nous avons fait ces dessins, que nous désirons nous faire tatouer.
— Joli coup de crayon, félicitations. À quel endroit désirez-vous vous faire tatouer ?
— Dans le bas du dos, juste au-dessus de la raie des fesses, répondit Angela.
— Et un peu moins grand que le format A4, précisa Catherine.
— C’est très faisable, répondit Caroline. En noir et gris ou couleur ?
— Non pas de couleur, noir et gris.
— C’est bien mieux, pour faire ressortir les détails, remarqua Caroline.
— Comment cela va-t-il se passer ?
— J’estime avoir trois heures de travail, en une seule séance, pour chacune de vous.
— Combien cela va nous coûter ?
— Je prends 120 € de l’heure.
— Cela nous convient, répondit Catherine.
— Quand pouvez-vous nous prendre ?
— Il y a des précautions à prendre.
Pas d’alcool la veille, pas d’anti-inflammatoire, n’y d’aspirine. Pensez à bien dormir et à bien manger aussi la veille. Il vous faudra observer un temps de repos d’au moins deux jours après votre tatouage.
— Je vous propose un rendez-vous pour le vendredi 17 juillet.
Une de vous deux le matin et l’autre l’après-midi.
— C’est d’accord, répondit Catherine.
— Alors, voilà comme je vais procéder.
Je vais imprimer vos dessins sur un stencil. C’est une sorte de papier calque, pour m’assurer que votre dessin convient bien à l’emplacement que vous avez choisi et pour qu’il reste droit.
Je vais vous raser et vous enduire la peau d’un corps gras, genre vaseline qui facilitera la pénétration de l’aiguille, mais qui assure aussi une protection de votre peau, ce qui donnera un bien meilleur résultat et une meilleure cicatrisation. Je commencerai par les traits et ensuite, je passerai au remplissage et aux ombrages.
Je vous préviens tout de suite que c’est la partie la plus douloureuse.
— Pas de problème pour nous, répondit Angela.
— Alors, au 17 juillet Mesdames.
De retour à Générac, elles consacrèrent un long moment à jouer avec Le Chien. Puis rentrèrent se coucher.
Elles étaient parties pour une grasse matinée, mais ce fut Le Chien, qui entendant le petit mitron sonner au portail les réveilla.
Angela avait enfilé sa robe de plage, elle alla lui ouvrir et laissa Le Chien dehors.
À 9 h 30, Florence et Gérard arrivèrent.
— Bonjour ! dit Catherine, vous êtes ponctuels. Vous voulez un café ?
— Pas pour moi, je vais préparer la tondeuse.
— Moi, je veux bien, dit Florence. Je commence par quoi pour faire le ménage ?
— Faites la salle de bain en premier, dit Angela, nous avons pris notre douche. Après, il n’y aura que la chambre à faire.
— Vous nous faites quoi à manger ? demanda Catherine.
— Un couscous royal, agneau, poulet, merguez. J’ai amené mon couscoussier et tous les ingrédients.
— Je vous aiderai, mais juste à la préparation.
— Entendu, dit Florence. Vous voulez manger pour quelle heure ?
— À 13 h ? proposa Catherine.
— Parfait.
— Quel vin je sors ?
— Un rosé ! répondit Angela.
Catherine sortit voir comment se débrouillait Gérard avec la tondeuse.
— Alors, Gérard ! Comment ça se passe ?
— C’est un plaisir de travailler avec cet engin, Gonzalo avait raison, elle est très maniable et il n’y a pratiquement pas d’herbe en dehors du bac collecteur.
— Tant mieux. Il n’y a pas trop de crottes de chien ?
— Je les ai ramassées avant, pour ne pas trop salir la machine. Je les mettrai à la poubelle.
— Vous allez faire quoi de la tonte ?
— Tant que le composteur n’est pas en fonctionnement, je vais la mettre dans de grands sacs poubelle. Le service de voirie les enlèvera.
— Où est-ce que l’on trouve des composteurs ?
— Chez Leroy Merlin, ils doivent avoir ça.
— Je vais regarder, vous me donnerez votre avis à l’apéritif. On vous attend pour midi.
— Entendu Catherine.
Catherine se mit à l’ordinateur à la recherche d’un composteur.
À 11 h 30, Florence en avait terminé avec le ménage, elle se mit à la cuisine. Angela lui prêta un tablier et vint la rejoindre.
— Gérard rentra dans la cuisine un peu avant midi.
— Vous voulez prendre une douche ? demanda Catherine.
— Non, j’avais ma combinaison, je vais juste me laver les mains.
— Vous venez prendre l’apéritif les cuisinières ?
— On arrive.
— Regardez ce que j’ai trouvé comme composteur Gérard.
— Cela me paraît bien, il y a du volume, c’est bien.
— Je commande ça, livraison sous sept jours ouvrés.
— Tu me sers un whisky Cathy ! s’il te plaît.
— Et vous Gérard, vous prenez quoi ?
— Un pastis Catherine.
— Pour moi un Martini blanc.
Vers 13 h 15, le couscous était prêt, ils passèrent à table.
— Alors, là ! J’ai déjà mangé du couscous, mais comme celui-là, jamais, apprécia Catherine. Un goût et ces odeurs d’épices ! Un régal, c’est magnifique, Bravo Florence.
— Pas étonnant, continua Angela, si tu voyais les différentes épices qu’elle a mises dedans.
— C’est ça le couscous royal, dit Florence.
Le repas fut très convivial, les discussions allaient de l’engagement d’Angela dans la police, aux anecdotes de Florence chez Fauchoux à l’enthousiasme Gérard dans son futur emploi.
Gérard termina son travail, Florence mit de l’ordre dans la cuisine.
Merci pour votre travail ! dit Catherine en tendant une enveloppe à Florence.
Le soir, elles mangèrent les restes du couscous.
— Je voudrais que l’on donne un nom à la villa ! dit Catherine.
— Oups ! Pas simple ça.
— Cherche !
Home Gay !
Women’s Villa !
Villa of love !
House of love !
Her and her !
At Her’s !
— Ah, ça, c’est bien ! « Chez elles’ ». Je suis pour.
— Alors, je vais faire ajouter ce nom à l’adresse postale, en informer la mairie et faire poser une plaque.
Catherine fut la première debout. Elle donna à manger au chien, puis quand le petit mitron apporta les croissants, elle le laissa sortir.
Elle prépara le café et apporta le petit-déjeuner à Angela.
— On va prendre la voiture et aller courir avec Le Chien dans la forêt de Langlade, à midi, on ira manger chez Marthe à Caveirac.
— Mais dis-moi, tu prends goût au footing ? Bien !
— J’ai une petite idée en tête, tu la connaîtras plus tard.
— Madame à des secrets pour sa femme ? Bravo !
— Ce n’est pas un secret, c’est en prévision de quelque chose. Ne me pose pas de questions s’il te plaît.
— Je te fais confiance, n’en parlons plus. Mais rappelle-toi que la dernière fois que tu m’as fait une cachotterie, il a fallu que tu te fasses pardonner.
— Quand tu sauras de quoi il s’agit, je serais bien étonnée que tu m’obliges à me faire pardonner.
Elles mirent une brassière, un débardeur, un mini short, des chaussettes de tennis, des baskets.
— On prend une veste de survêt pour aller manger.
— Attends, je prends les gourdes de boisson énergétique.
— Allez Le Chien monte.
Arrivées en forêt, Catherine gara le Cayenne au bord d’un petit chemin.
Angela avait sa montre cardio.
— On fait 10 kilomètres ?
— Je vais essayer.
— On va fractionner, 40 minutes à 75 %, puis 10 minutes à 85 % et on termine par 10 minutes à 70 %.
— Cela fait une heure tout ça ! On verra bien, allons-y.
— On va rester sur les chemins, c’est plus facile.
Une heure plus tard, elles étaient de retour à la voiture.
— Alors, que dit ta montre ?
— 11 kilomètres, une heure pile. C’est très bien. Félicitations, ma chérie.
— Je suis trempée, je me fous à poil pour m’essuyer.
— Il y a du monde !
— Mais je n’en ai rien à foutre-moi ! Tu te dégonfles ?
— Sûrement pas.
Elles se dévêtirent complètement et se séchèrent.
Quelques sifflets de joggeurs les firent éclater de rire.
— Ils n’ont qu’à s’approcher, Le Chien va les en dissuader.
— Allez, on va à Caveirac.
Elles déjeunèrent en terrasse. Après l’apéritif, elles commandèrent, des brochettes, avec frites et salade verte. Exceptionnellement, elles choisirent de la bière. Puis elles rentrèrent à la villa.
— On s’arrête pour prendre des pizzas ? demanda Angela.
— Oui, je vais prendre une quatre-saisons et toi ?
— Une Hawaïenne, mozzarella, jambon et ananas.
À 15 h, elles étaient de retour à At Her’s
— Tiens, il y a un message sur le répondeur.
— Vas-y, envoie.
« Bonjour, Mesdames. Beites à l’appareil. C’est pour vous prévenir que les travaux pour la piscine commenceront demain matin. Je serai là avec l’entrepreneur vers 9 h. Bonne soirée à vous ».
— Je préviendrai la gendarmerie que j’arriverai un peu plus tard demain matin.
— Je vais faire réchauffer les pizzas. Je fais rentrer Le Chien.
— On va prendre tranquillement l’apéritif, manger nos pizzas et après on, va aller dormir.
Le lendemain matin, Catherine partait pour la gendarmerie, quand Beites et l’entreprise de terrassement arrivaient.
— Bonjour, Monsieur Beites. Angela est à la maison, si vous avez besoin de quoi que ce soit, adressez-vous à elle.
— Bonjour, Madame Morel. Pas de problème, je vais me débrouiller.
La pelleteuse se mit en action et le va-et-vient des camions de terre commença.
Angela faisait du rangement, elle alla chercher de quoi faire à manger pour midi et le soir, Le Chien l’accompagnant, marchant sans laisse à ses côtés.
Quand Catherine rentra vers 12 h 20, elle croisa, la pelleteuse chargée sur une remorque et deux camions de grava.
— Oh ! Monsieur Beites, c’est Beyrouth ici.
— Les travaux de terrassement sont terminés. Désolé pour votre pelouse, mais cela se remettra facilement en état.
— On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, dit Angela.
— Cet après-midi, nous attaquons le local technique et l’allée de circulation dans le vide sanitaire, ainsi que les tranchées pour les arrivées et évacuations d’eau.
— Vous prévoyez aussi l’alimentation et l’évacuation pour l’évier de la cuisine.
— Oui, n’ayez crainte madame Morel, c’est prévu, ainsi que les alimentations électriques pour les prises de courant et l’éclairage.
La piscine arrive vendredi. Elle sera mise en place dans la journée.
Voilà Mesdames. Je vous souhaite un bon appétit.
— Tu vas bien, ma chérie ? Tu ne t’es pas trop ennuyé sans moi ?
J’ai fait un peu de ménage et je suis allée faire des courses.
— Tu nous fais quoi de bon pour ce midi ?
— Tagliatelles au pistou et pour ce soir, j’ai acheté des pains pour hamburger, avec de bons vrais steaks hachés, des tranches d’emmental.
— Je n’aime pas les hamburgers de chez MacDo, mais là, je pense que tu vas savoir bien préparer ça ! Tu nous sers l’apéro ?
— C’est prêt mon amour.
— Samedi, ce n’est pas la peine que Gérard s’occupe de la pelouse.
— Non, cela ne servira à rien, mais normalement, le composteur sera livré, il pourra commencer son jardin.
— Je vais commander un petit motoculteur à Gonzalo, je passerais le prendre ce soir.
Je rentrerai un peu plus tard que d’habitude. Bon après-midi, ma chérie.
— Angela en laissant sortir Le Chien passa quelques moments avec Beites.
— Dites, Monsieur Beites, qu’est cette trouée entre la piscine et le mur de la maison ?
— Cette trouée, comme vous dites, Madame Garnier, c’est pour y enterrer de grosses buses, dans lesquelles vont passer les conduites pour l’arrivée et la vidange d’eau. Cela passe sous la terrasse que nous allons réaliser.
— Ah ! Comme ça, je comprends mieux, merci, monsieur Beites.
— À votre disposition, Madame Garnier.
Catherine arriva vers 19 h.
— Regarde, j’ai acheté cet engin pour retourner la terre, il est beau ! Non ?
— Je n’y connais rien en motoculteur, mais je ne pense pas que la beauté soit la qualité première d’un tel engin.
— Rabat-joie ! Alors, comment ça se présente ces travaux ?
— Beites est très content de lui, il m’a expliqué à quoi servaient ces gros tuyaux en béton. Le local technique sera opérationnel demain, il va commencer à y installer les pompes, les filtres et tout ce qui va servir à l’entretien de la piscine.
— Je suis de permanence ce week-end.
— Mon pauvre amour ! Ils ne sont pas gentils avec toi.
— Ce n’est pas bien méchant. Tu devras te débrouiller toute seule.
— Pas de problème, ne t’inquiète pas.
— Bon, je me fous à poil et on mange, j’ai une faim de loup.
— Sans boire l’apéritif ?
— Ne dis pas de bêtises, tu veux bien.
— Je prépare les hamburgers. Frites ou pas avec les hamburgers ?
— Sans, mais deux hamburgers !
— Avec des rondelles d’oignon ?
— Avec ! Tu n’es pas sans connaître l’expression, « l’avoir dans l’oignon » ?
— Non, dis-moi !
— Rondelle-oignon ! Tu ne vois pas ?
— J’ai bien peur d’avoir compris. C’est se faire enculer ?
— Tu as bien compris.
— Ce soir ?
— Moi, ça me dit.
— C’est noté.
Angela s’était surpassée pour faire les hamburgers. Elle avait remplacé l’horrible ketchup, par un coulis de tomates mélangé avec de la moutarde. Fait légèrement griller les pains dans le four. La viande était juteuse. Un régal.
Catherine y était allée d’une bonne bouteille de Côtes de Nuits-Villages rouge.
La table débarrassée, elles prirent le café et une bonne cigarette.
Le vendredi matin, Monsieur Beites dirigeait la mise en place de la piscine, quand Angela sortit avec Le Chien, fumer une cigarette.
— Bonjour, Madame Garnier.
— Bonjour, Monsieur Beites.
— On va faire les branchements cet après-midi. Les gaines pour les alimentations, ainsi que le tuyau d’évacuation de l’évier de la cuisine sont passés.
Lundi, les terrassiers vont commencer à combler le tour de la piscine et à attaquer la dalle de terrasse.
On est un peu en avance, pour le 5 juin, vous pourrez vous baigner.
— Le mobilier pour la pergola, les meubles de la cuisine et de la terrasse, arrivent première semaine de juin. Le plancher de terrasse sera fait ?
— Oui sans problème le béton sèche vite par ce temps-là.
— Impeccable. Vous connaissez quelqu’un de sérieux pour installer la cuisine et le mobilier de terrasse ?
— Oui, c’est un auto-entrepreneur. Il travaille très consciencieusement et à un tarif horaire plus que raisonnable. Voici ses coordonnées, vous pourrez l’appeler de ma part.
Un livreur se présenta au portail.
— Bonjour, Madame. J’ai un gros colis pour vous.
— Ah, merci ! Vous pouvez le déposer là, s’il vous plaît ?
— Bien sûr Madame. Il y a un reçu à signer.
— Merci ! Au revoir, Madame.
C’était le composteur que Catherine avait commandé.
— Vous me montrez le local technique ? demanda Angela à Beites.
— Suivez-moi Madame. Vous voyez, maintenant plus besoin de se baisser.
— Oui, c’est plus pratique pour accéder au local.
— Alors, ici, vous avez la pompe et le système de filtration.
— Et comment cela fonctionne-t-il ?
— L’eau est aspirée puis filtrée avant d’être renvoyée propre dans le bassin via des refoulements. Cela permet d’éliminer les déchets et de réduire la quantité de produits de traitement nécessaire.
— Il y a beaucoup de travail pour l’entretien de la piscine ?
— Tout est automatisé. Taux de pH, pureté de l’eau, température, encrassement du filtre, fonctionnement de la pompe et il y a un robot nettoyeur.
Comptez 15 minutes par jour pour vérifier que tout fonctionne et parfaire les détails.
— Merci pour toutes ces explications, Monsieur Beites.
— Ah ! J’entends la voiture de Catherine.
— Bonjour, Monsieur Beites, bonjour, ma chérie. Vous étiez aux abris ?
— Bonjour, Cathy ! Monsieur Beites me montrait l’installation technique.
Le composteur a été livré.
— Vous êtes en week-end capitaine ?
— Hélas non, je suis de permanence.
— Je vais vous laisser Mesdames. Bonne fin de semaine.
Ah ! j’allais oublier. Quelque chose d’important en plus ! Votre permis de construire et revenu sans observations.
— Je vais commencer mes consultations pour les entreprises. Nous pourrons commencer la construction mi-juin.
— Voilà une bonne nouvelle, dit Catherine. À lundi Monsieur Beites.
Le samedi matin, Florence et Gérard arrivèrent à moto.
Catherine partait pour sa permanence à la caserne.
— Bonjour, mes amis ! Regardez un peu ce chantier.
Entrez, Angela va vous dire ce qu’il faut faire.
— Bonjour, Florence, bonjour, Gérard. Je vous sers le café ?
— Bonjour, Angela, oui merci.
— Catherine est de permanence ce week-end. Elle va revenir à 11 h.
Ce midi, vous restez manger avec nous.
— Vous n’êtes pas obligée de faire ça, Angela.
— Mais cela nous fait plaisir et comme cela, nous apprenons à nous connaître.
— Merci, dit Florence. Qu’est-ce que je fais ce matin ?
— Faites un peu de ménage et vous m’aiderez à cuisiner le repas de midi ?
— Avec grand plaisir. Vous avez prévu quoi ?
— Une paella.
— À l’Espagnole ?
— Oui ! Mais je n’en ai jamais fait.
— On verra cela ensemble.
— Et moi, qu’est-ce que je fais ?
— On va aller ensemble faire un tour du côté de la piscine et nous avons pensé que vu l’état de la pelouse, vous pourriez commencer le jardin ! Catherine a acheté un motoculteur. Je vais vous montrer tout cela. Venez !
Voilà, ici, c’est le local technique pour gérer l’entretien de la piscine. Un technicien viendra vous en expliquer le fonctionnement au moment de la mise en eau.
— C’est du beau matériel.
— Tout est automatisé m’a dit monsieur Beites.
Lundi, ils vont commencer la dalle de la terrasse, on devrait pouvoir l’installer première semaine de juin.
Ils ont aussi livré le composteur. Vous allez pouvoir l’installer à l’endroit que vous choisirez.
Et voici le motoculteur. Qu’en pensez-vous ?
— Je vais retourner le terrain avec ce matin, il va bien m’y aider. Il a l’air puissant.
Je retourne la surface dont on avait convenu, toute la longueur du mur sur cinq mètres de largeur ?
— Oui, comme prévu.
— Parfait, j’attaque.
— Bon courage, à tout à l’heure.
Vers 11 h, Catherine arriva. Elle s’arrêta pour discuter avec Gérard.
— Bonjour, Gérard. Vous avez déjà presque tout retourné ?
— Bonjour, Catherine. Oui, avec un tel engin, c’est du gâteau. Quand j’aurai terminé de labourer la parcelle, je vais installer le composteur.
J’ai pensé à deux, trois trucs. Il faudra que l’on en reparle !
— D’accord, à l’apéritif.
Angela et Florence commençaient la préparation de la paella.
— Bonjour, les cuisinières !
— Bonjour, Catherine !
— Bonjour, ma chérie ! Pas d’ennuis ce matin ?
— Non, c’est calme ! Je me change. Après, je préparerai l’apéritif.
— Ah ! Voilà Gérard. On va prendre l’apéritif. Vous venez, les Filles ?
— Dans cinq minutes, dit Florence. Je fais ouvrir les moules et on reprendra après.
— Comme d’habitude Gérard ? Pastis.
— Oui Catherine. Merci.
— Et pour Florence, Martini Blanc ?
— C’est cela, Catherine. Merci.
— Et deux whiskies pour nous.
— Allez ! On trinque au jardin, aujourd’hui.
— Je voudrais vous poser une question, dit Angela.
Répondez-moi franchement. Cela ne vous gêne pas que l’on se balade à poil devant vous ?
— Aucun problème pour moi dit Florence.
— Ni pour moi dit Gérard. J’aurais 20 ans de moins, je ferais la même chose et il faut reconnaître que vous êtes très agréables à regarder.
— Alors, c’est bien.
— Gérard, vous vouliez me parler de quelque chose ?
— Oui Catherine. Le long du mur du jardin. Je verrai bien quelques pieds de vigne palissés sur des fils. Pour du raisin de table, un pied de Chasselas Blanc, un pied de Muscat de Hambourg pour du raisin noir, un pied d’Italia raisin blanc à gros grains ovales et un pied de Cardinal très gros grains rouge foncé.
— Cela veut dire quoi palissé ? questionna Angela.
— Ce sont des fils tendus le long du mur, la vigne s’y accroche toute seule par ses vrilles.
— Aucune objection. Au moins, cela nous donnera l’occasion de manger du raisin.
— À quel moment faut-il planter les pieds de vigne ?
— Si l’on prend des plants en container, il est possible de planter maintenant.
— On va aller un soir dans une pépinière acheter des plans.
— Autre idée Gérard ?
— Oui, pour cacher un peu le jardin de l’allée centrale. Au bord de l’allée, sur les cinq
mètres de largeur, y planter des groseilliers. Rouges, blanches, cassis, groseillier à maquereau.
— Pour faire des confitures ?
— Oui, Angela répondit Florence.
— Les groseilliers s’achètent en racines nues, il faut attendre octobre pour les planter.
Il y a une dernière chose Catherine. Quand ils vont construire le pavillon, il serait
bien d’amener un point d’eau au jardin, pour les arrosages.
— Mais il faut traverser l’allée ! objecta Catherine.
— Ce sont des pavés autobloquants posés sur du sable qui constituent l’allée. Il n’y a
aucun risque à démonter la première rangée et de faire passer la canalisation enterrée.
— D’accord, je vais demander cela à Beites.
— Venez Angela, on va terminer la paella.
— Je vous ressers un verre ?
— Pas pour moi, répondit Florence.
— Volontiers, dit Gérard.
— Toi, je ne te demande pas, dit Catherine à Angela.
— On peut planter quelque chose en ce moment au jardin ? demanda Catherine.
— Il vaut mieux laisser l’herbe qui a été retournée se décomposer et attendre mars, après les gelées, pour redonner un coup de motoculteur avec les fraises et en profiter pour y ajouter du fumier de cheval. Ce n’est pas ce qui manque dans la région.
— C’est vous le jardinier, je vous laisse faire. On va mettre la table.
— Je vais vous aider.
— Cela va être prêt, annonça Angela. Il faut un vin blanc fruité Catherine !
— Prends un Costières de Nîmes.
La paella fut sublime. Angela avait vu large pour les portions. Florence repartit avec de quoi faire un repas pour deux.
— Je passerai un soir pour tondre un peu, là où l’herbe est un peu haute et je mettrai le composteur en route. Ne jetez plus les épluchures et déchets de légumes et fruits, le marc de café avec les filtres papier, sachets de thé, les fleurs fanées.
— Entendu Gérard. Rentrez bien.
— Tu me fais un café, Ange d’amour ? Je vais retourner à la gendarmerie.
— Il y a quelque chose qui te ferait plaisir pour ce soir ? Je vais aller faire des courses.
— Ce qui me ferait plaisir, ma chérie ? Mais je l’ai sur place.
— Sois un peu sérieuse, dis-moi ?
— Je n’ai pas d’idée là, fais comme tu le sens. À tout à l’heure, vers 17 h.
Angela alla faire les commissions. Catherine était déjà rentrée à son retour.
— Oh ! Ma chérie, tu as été bien longue pour faire les courses.
— Il a fallu que j’aille à Saint-Gilles, pour trouver tout ce qu’il me fallait.
— Je vais prendre une douche, tu viens ?
— Je range et j’arrive.
Elles s’essuyèrent, l’une séchant l’autre, puis se refirent une beauté.
— Pour ce soir, j’ai prévu un repas léger après la paella de midi. Je vais faire des Saint-Marcellin chauds sur des toasts. Et une coupe de glace en dessert.
— Bonne idée et tu as pris quoi comme glace.
— Pistache.
— J’adore.
— Ce soir après dîner, on va faire une projection sur les mois à venir.
— D’accord. On commence par l’apéritif ?
— Voilà une prévision à vraiment très court terme. Je m’en occupe.
— Je fais rentrer Le Chien pour lui donner à manger. Et je prépare le repas.
Angela s’activa à la cuisine, puis elles se mirent à table. Après le café, elles discutèrent autour d’un verre enfumant leur cigarette.
Dans le Gard, il y en a à Nîmes – Allés – Vigan – Bagnols-sur-Cèze – Vauvert.
— Vauvert cela serait bien, non ?
— Ah oui ! Ce serait l’idéal même, c’est à 10 kilomètres d’ici.
— Au moins avec toi, la conjugaison du futur est simple !
— Et si tu conjuguais le futur immédiat ? Va nous chercher un autre verre, j’allume les cigarettes.
— Dans deux mois, tu arrêtes de boire et de fumer !
— C’est promis, ma chérie. Viens me faire l’amour tant que j’ai le ventre plat et les nichons qui n’enflent pas trop.
— Tu le nourriras au sein ?
— Oui, au moins la première année. C’est mieux pour le bébé, pour la mère, cela facilite la perte de poids et réduit les risques de cancer du sein.
— Tu as déjà bien potassé le sujet à ce que je vois !
— Arrête de parler et viens au lit.
Elles mirent longtemps avant de s’endormir, parlant entre deux étreintes, du bébé, de leur avenir.
Fin de la semaine 22, la terrasse était terminée, le samedi, monsieur Beites venait faire la mise en eau avec Gérard. Il lui expliqua tout le fonctionnement et la façon de faire l’entretient, pour avoir toujours une bonne qualité d’eau.
— Voilà Mesdames, vous n’avez plus qu’à attendre que l’eau monte un peu en température pour piquer une tête. Voici le numéro de téléphone de l’artisan entrepreneur, que vous pouvez contacter de ma part pour installer votre cuisine d’été.
— Merci beaucoup, monsieur Beites, vous prenez l’apéritif avec nous ?
— Ce n’est pas de refus capitaine.
Je vous confirme que le lundi 14 juin, nous commençons la construction du pavillon.
— C’est génial. À ce propos, Gérard m’a suggéré de faire une alimentation en eau pour le
jardin et de faire enterrer la canalisation sous les pavés autobloquants de l’allée.
— Très bonne idée, je ferai ça. Cela ne fera pas de dégât à votre allée.
Mesdames et monsieur, je vous souhaite un bon week-end. Gérard ! N’hésitez pas à m’appeler si vous rencontrez le moindre problème.
— Je n’y manquerai pas monsieur Beites.
— J’ai amené des épluchures de légumes et des choses à mettre dans le composteur.
— J’en ai mis un peu aussi, ajouta Angela.
— Je vais tondre la partie où l’herbe est haute et je la mettrai dans le composteur.
— Vous mangez avec nous et cet après-midi, j’irai avec Gérard chez Espace-Jardin, chercher les plants de vigne.
— Steak-frites pour tout le monde, nous n’avons pas le temps de cuisiner.
— Je viendrai poser les fils cette semaine pour faire le palissage, dit Gérard.
— Vous posez les fils directement au le mur ? demanda Angela.
— Non, à 15 centimètres du mur et un fil tous les 50 centimètres. Il faudrait acheter des équerres et du fil de fer galvanisé, Catherine.
— Ils auront ça chez Espace-Jardin ?
— Sûrement, sinon il faudra aller chez Bigmat à Saint-Gilles.
— Resservez-nous l’apéritif Florence, s’il vous plaît.
— Catherine, si vous voulez, l’installation de la cuisine d’été et de l’abri, je peux m’en charger !
— Mais avec grand plaisir Gérard, je ne savais pas que vous étiez aussi un bon bricoleur !
— Vous allez devenir indispensable à notre quotidien vous deux, déclara Angela.
— Pendant que vous serez en vadrouille, je vais regarder avec Florence si nous avons tout ce qu’il faut pour qu’elle puisse cuisiner comme elle l’entend.
— Il faut passer à table maintenant, décréta Florence.
Catherine et Gérard partis, Angela et Florence firent un inventaire de la cuisine.
— Il faudrait un autocuiseur, un robot multifonctions un service à fondue.
Du côté des poêles, faitout et casseroles, c’est bon, manque juste un wok.
— Je vais passer commande chez Boulanger. Quel est le meilleur robot ? Florence.
— Le meilleur pour moi, c’est le Moulinex HF802AA1, c’est un robot cuiseur. Il cuit, mijote, cuit à la vapeur, rissole, mélange, pétrit, sans besoin de surveiller la programmation grâce à ses six programmes automatiques.
— Merci, Florence.
— Pas besoin d’acheter un couscoussier, j’ai le mien.
— D’accord. Côté ménage, il ne vous faut rien ?
— Non, c’est bon pour moi.
Catherine et Gérard de retour, sortirent du coffre du Cayenne les plants achetés chez le pépiniériste.
— Regardez ! Exulta Catherine. Nous avons trouvé les plants de vigne que Gérard voulait.
— Nous allons les laisser en containers jusqu’à ce que le palissage soit fait, continua Gérard.
Je creuserai un trou de 60 centimètres de profondeur bien large et au fond, je vais mélanger à de la terre de la corne torréfiée et avant de planter les pieds, je les tremperai dans un seau d’eau pour bien hydrater les racines. Ensuite, je comblerai le trou avec du terreau de plantation additionné de fumier. Samedi prochain, cela sera terminé.
— De notre côté, dit Angela, nous avons identifié les besoins, j’ai passé les commandes. Nous allons pouvoir faire des fondues ! Cathy.
— Oh ! Une bonne fondue Bourguignonne. J’adore ça.
— Attention aux gages pour celui qui fait tomber son morceau dans le poêlon ! ajouta Florence.
— Une fondue en tête-à-tête avec Angela, je redoute les gages ! répliqua Catherine.
— Ce n’est pas notre problème, plaisanta Gérard. Nous allons vous laisser. Mercredi soir, je viens poser les fils pour le palissage.
De nouveau seules, les deux femmes s’étaient installées au salon.
— Cathy, il ne va pas avoir de chambre le bébé !
— J’y pensais figure toi. Mais je ne sais pas quoi faire.
— Il faudrait sacrifier le bureau.
— Oui, c’est une solution, mais tu vas en avoir besoin pour travailler ta licence.
— Écoute, on peut installer la table de travail dans notre chambre.
— Tu as raison, c’est la bonne solution, mais on a encore le temps pour déménager.
— Cathy ! Je propose une soirée cool. Repas léger, une grande salade composée et du fromage.
— Et après manger, avant d’aller se coucher, une bonne séance dans le spa.
— Relax maximum, décontraction et une nuit de tendresse.
— Demain matin, pas de footing, on ira se balader en ville, on ira manger à l’instant du Sud et l’après-midi, on fait piscine.
— Magnifique programme ! Cocooning et amour.
Elles se levèrent tard, le dimanche matin. Le Chien les obligea à se lever. Le pain et les croissants avaient été déposés dans la niche du portail.
Elles déjeunèrent, prirent une douche ensemble, puis elles s’habillèrent en décontracte. Mini short et débardeur et comme d’habitude sans aucun dessous. Sans se concerter, chacune glissa les boules de geisha dans son vagin.
Le Chien lui aussi était de la balade, marchant sans laisse à hauteur de la jambe gauche d’Angela.
Se tenant main dans la main, elles se dirigèrent vers la place de la mairie et s’attablèrent au Café de la Place, pour prendre une bière. C’est le même garçon à qui Angela avait fait une réflexion parce qu’il lorgnait sa poitrine qui vint les servir.
— Deux bières pression, commanda Angela et une gamelle d’eau pour Le Chien s’il vous plaît.
— Tout de suite Mesdames.
Il revint rapidement, portant un plateau avec les pressions et l’eau pour Le Chien.
— Catherine, se penchant volontairement au-dessus de la table, demanda.
— Vous avez du feu ? s’il vous plaît beau jeune homme.
Visiblement troublé, le garçon peina à prendre son briquet pour allumer la cigarette de Catherine.
— Ceux-là aussi vous plaisent ? ironisa Angela.
Confus, le pauvre garçon déposa la coupelle avec le ticket de caisse.
— Catherine lui tendit un billet de 10 euros.
— Gardez la monnaie, cela vous fera un plus beau souvenir.
Elles reprirent leur chemin, firent une halte à l’Art de Fumer, pour y prendre des cigarettes. Derrière la caisse encadrée dans un sous-verre accroché au mur figurait la Une de la Gazette du 9 mai 2021, montrant les deux femmes à la sortie de la mairie.
— C’est parce que nous sommes très belles ou parce que nous sommes lesbiennes que vous nous avez placardées ainsi ? demanda Catherine à la caissière.
— Moi, Madame je ne suis qu’une employée ici, c’est le patron qui a fait ça. Personnellement, je vous trouve très belle et très courageuse.
Elles poursuivirent leur chemin et en arrivant devant l’île de Thaïs, elles virent Jade qui baissait son rideau de devanture.
— Jade ! Tu travailles le dimanche ? demanda Angela.
— Oh ! Bonjour, Angela, bonjour, Cathy. J’avais rendez-vous avec une cliente ce matin.
— Tu rentres chez toi ? demanda Catherine.
— Non, j’habite au-dessus, je m’apprêtais à aller manger un morceau en ville.
— Ton mari n’est pas là ? demanda Angela.
— Non, il m’a quitté pour partir avec une jeune Brésilienne, répondit Jade.
— Viens déjeuner avec nous, décida Catherine, pas besoin de parler de cela dans la rue.
— On va à l’Instant du Sud.
Elles arrivèrent toutes les trois au restaurant. C’est Ludivine qui les accueillit.
— Bonjour, Mesdames, je vous installe sur la terrasse ?
— Bonjour, Ludivine. Oui, ainsi, nous pourrons fumer.
— Vous prendrez un apéritif ?
— Oui, deux whiskies glace et pour toi Jade ?
— Même chose.
— Alors, trois et une gamelle d’eau pour Le Chien, s’il vous plaît, demanda Angela.
— Raconte-nous ce qui s’est passé, Jade.
— Cela fait plus de trois ans que cela n’allait plus entre nous. Il devenait tyrannique, me faisait sans arrêt des reproches, que je ne savais pas cuisiner comme sa mère, que mon salon ne rapportait pas assez d’argent, que je suis trop traditionnelle, que je suis trop petite.
Il s’absentait de plus en plus souvent, parfois pendant plusieurs jours, prétextant un travail en déplacement.
Puis il y a 15 jours, il m’a envoyé un texto, pour me dire que c’était fini entre nous, que sa mère allait venir chercher ses affaires. C’est ce qu’elle a fait samedi dernier.
Avant-hier, un avocat m’a téléphoné. Il m’a dit qu’il était missionné par mon mari pour convenir d’un divorce par consentement mutuel et qu’il se proposait comme avocat commun. Mon mari reconnaît ses torts et ne me réclame rien.
D’ailleurs, le fonds de commerce et les murs sont à moi, ainsi que l’appartement du dessus.
Je vais accepter sa proposition, cela devrait aller vite, je serai débarrassée de ce sale type.
— Vous n’avez pas d’enfant ? demanda Angela.
— Non, il n’a jamais voulu en avoir.
Ludivine revint.
— Vous avez fait votre choix Mesdames ?
— Oui trois pavés de bœuf, avec des frites.
— La cuisson ?
— Saignant pour les trois.
— Comme boisson ?
— Une bouteille des côtes du Roussillon.
Ludivine partit, Catherine dit : « après manger Jade, tu viens passer l’après-midi chez nous. »
— On va inaugurer la piscine ! dit Angela.
— Il faut que passe chez moi pour prendre un maillot de bain.
— Jade ! Tu nous imagines nous baigner en maillot de bain nous ? dit Catherine.
— Excuse-moi Cathy, je suis un peu troublée.
— Et tu sais quoi ? ajouta Angla, nous allons faire l’amour toutes les trois.
Arrivées à At Her’s, toutes trois s’enlacèrent.
— Laisse-moi te déshabiller Jade, demanda Catherine.
— Je rêve de ça depuis si longtemps Cathy.
— Je vais regarder quelle est la température de l’eau, dit Angela. 25°, c’est bon pour nager. Venez, les filles !
Elles s’amusèrent pendant une heure dans l’eau, se caressant, s’embrassant, Jade allait de l’une à l’autre visiblement heureuse de ces bons moments. Angela sortit de l’eau la première et alla s’étendre sur la pelouse. Jade la rejoignit.
— Je vais chercher à boire et les cigarettes.
À son retour, Jade était allongée sur Angela, elles s’embrassaient à pleine bouche. Catherine s’agenouilla à côté d’elles et de sa main droite prit le sexe de Jade qui se redressant sur les genoux pour lui offrir plus de place, glissa le long du ventre d’Angela pour atteindre sa vulve, prenant ses seins à deux mains.
— Bon les filles, il faudra un peu penser à moi ce soir. Rentrons manger.
— Que vais-je faire à manger ? dit Angela.
— Attends, ramène-moi chez moi, j’ai tout ce qu’il faut pour un repas vietnamien, vous allez adorer. On mettra une nappe par terre pour manger.
Angela et Jade se rhabillèrent et partirent en voiture, tandis que Catherine disposait au salon, une grande nappe, des coussins et alluma des bougies pour créer une ambiance intime. Elle mit aussi à brûler des bâtonnets d’encens dégageant une senteur chaude et voluptueuse aux accords mêlés d’ambre.
Jade et Angela furent de retour, portant des cartons.
— J’ai pris de la vaisselle. Des petits bols pour mettre la nourriture et des baguettes.
— Je vais mettre la table. Oh ! Cathy, c’est ravissant ce que tu as préparé.
— J’ai une bouteille de saké, annonça Catherine. À quelle température il faut le boire Jade ?
— Il vaut mieux qu’il soit à température ambiante Cathy. On va faire aussi tu thé. J’ai pris du thé au jasmin, il faut le faire infuser dans de l’eau bouillante.
— Je vais m’en occuper.
— Tu nous as ramené quoi de bon à manger ?
— Cathy, j’ai pris ce que j’avais dans mon réfrigérateur.
Du Pho, c’est une soupe avec des nouilles de riz, de la viande de bœuf, des herbes aromatiques, des pousses de soja et du citron.
Du Cha Ca, c’est du poisson frit au curcuma, on le mage avec des galettes de riz.
Pho Cuon, ce sont des rouleaux de printemps.
Des Nem Ran. C’est le vrai nom vietnamien des nems, elles sont farcies de viande de porc haché, de crevettes et de crabe.
Ce sont des plats typiques du Nord Vietnam. La région de mes parents.
— Tu es née en France Jade ?
— Oui Angela, mes parents sont des réfugiés arrivés en France en 1979 avec les Boat-people. Ils avaient 18 ans pour mon père et 16 ans pour ma mère. Je suis née en 1991 à Limoges.
Mes parents y tenaient un restaurant. Ils sont décédés tous les deux d’un cancer, me laissant avec la vente du restaurant, de quoi m’acheter mon appartement et mon salon ici.
— Allez, on mange dit Catherine et trinque comment au Vietnam ?
— Chùc suc Khoe et tram phan tram. Tram phan tram, veut dire cul sec.
Elles s’amusèrent comme des petites folles pendant tout le repas, se donnant à manger les unes aux autres, buvant saké et thé.
Vers 23 h, Jade dit : il faudrait me ramener chez moi maintenant.
— Pas question, répliqua Catherine, vous ne m’avez pas encore fait l’amour.
— Tu vas dormir ici, dit Angela, Catherine te déposera chez toi demain matin en partant à la gendarmerie.
— On débarrasse et on va se coucher, dit Catherine.
— Je vais dormir avec vous ? Mais je rêve là !
La nuit fut torride. Elles rivalisaient d’ingéniosité pour se satisfaire mutuellement. Jade à son grand plaisir fit connaissance des sex-toys.
Catherine, après avoir ouvert le portail à Beites, déposa Jade devant chez elle. Elles s’embrassèrent avant de se quitter.
— Cathy, un grand merci à vous deux pour ce merveilleux dimanche.
— Il y en aura d’autres, ma petite Viêt adorée et ne te laisse pas faire pour ton divorce.
Le lundi quand Catherine arriva à la villa, les Fondations du pavillon étaient déjà creusées La pelleteuse chargée sur la remorque prête à partir.
Angela et Beites discutaient près de la piscine.
— Bonjour Capitaine.
— Bonjour, Monsieur Beites ! Tu vas bien, ma chérie ?
— Ça va, Cathy.
— Qu’est-ce que sont ces gros colis sur la terrasse ?
— Ils ont livré la pergola, répondit Beites. Ils vont la monter demain matin.
Pour leur branchement électrique, je leur ai dit de se brancher sur le tableau que j’ai posé dans le local technique de la piscine.
— Parfait Monsieur Beites.
— Il faudrait que Gérard fasse nettoyer la piscine par le robot. Une fois tous les quatre jours, c’est suffisant.
—