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Les témoignages artistiques occupent une place de premier plan dans l'héritage laissé par Byzance. Pourtant, la documentation conservée est très lacunaire et elle n'est pas représentative de l'ensemble de la création artistique. Les monuments de Constantinople ont beaucoup souffert des destructions, plus que ceux des provinces et de la périphérie du monde byzantin.
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Seitenzahl: 64
Veröffentlichungsjahr: 2016
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ISBN : 9782341003049
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Les témoignages artistiques occupent une place de premier plan dans l’héritage laissé par Byzance. Pourtant, la documentation conservée est très lacunaire et elle n’est pas représentative de l’ensemble de la création artistique. Les monuments de Constantinople ont beaucoup souffert des destructions, plus que ceux des provinces et de la périphérie du monde byzantin. En outre, l’architecture profane reste très mal connue, alors que les édifices religieux sont conservés en grand nombre. Enfin, les œuvres d’arts somptuaires (ivoires, émaux, orfèvrerie, manuscrits, etc., souvent transportés en Occident à l’époque des croisades) offrent un champ d’investigation beaucoup plus vaste que les réalisations monumentales. Le matériel conservé ne représente donc qu’une faible partie de la production artistique de Byzance. L’étude de celle-ci souffre, en outre, du petit nombre d’œuvres datées avec certitude et localisées avec précision. Si le rôle de Constantinople fut, sans nul doute, primordial dans l’élaboration de l’art byzantin et dans sa diffusion, il faut se garder d’attribuer à la capitale toutes les œuvres de bonne qualité. Là, comme ailleurs, plusieurs niveaux de production artistique coexistèrent, en fonction du milieu social des commanditaires.
C’est au IVe siècle, avec la Paix de l’Église et le transfert de la capitale de l’Empire romain sur les rives du Bosphore, que commence l’histoire de l’art byzantin, art qui doit certaines de ses caractéristiques les plus essentielles aux structures politiques et religieuses de cet empire autocratique et chrétien. Tout au long de l’histoire de Byzance, art impérial et art religieux resteront étroitement liés, conséquence de la conception théologique du pouvoir : l’empereur tient son autorité de Dieu, qu’il représente sur terre, et la majesté terrestre n’est que le reflet de la majesté céleste. Ainsi l’art chrétien, qui n’était au IIIe siècle qu’une branche modeste de l’art du Bas-Empire romain, acquiert-il, au IVe siècle, un caractère public, officiel : il bénéficie alors de l’appui et de la richesse des empereurs et des classes dominantes de la société. L’époque protobyzantine (IVeVIIe s.), transition entre l’Antiquité et le Moyen Âge, réalise la synthèse du christianisme et de la tradition gréco-romaine ; c’est au VIe siècle que se dégagent, dans tous les domaines, les caractères spécifiques de l’art byzantin et que se perfectionnent les différentes techniques. Pendant les « siècles obscurs » (VIIe-première moitié du IXe s.), qui suivent l’effondrement de l’empire de Justinien, l’activité artistique s’est incontestablement ralentie, encore que ce déclin n’ait pas été aussi général qu’on le pensait jusqu’à ces dernières années. Le rétablissement du culte des images, en 843, et une situation politique restaurée favorisent un nouvel essor de l’activité monumentale et artistique sous les empereurs macédoniens (867-1056) : la « renaissance macédonienne ». Cet essor atteint son apogée au XIe siècle et dans la première moitié du XIIe, phase peut-être la plus accomplie, la plus raffinée de l’art de Byzance, tandis que, dans la seconde partie du XIIe siècle, des innovations capitales se produisent, qui portent en germe les transformations ultérieures. Après la coupure de la domination latine (1204-1261), pendant laquelle l’évolution se poursuit hors des frontières de l’Empire, une ultime Renaissance, culturelle et artistique, s’épanouit sous les Paléologues (1261-1453) et l’art de Byzance rayonne alors sur un très vaste territoire.
Catherine JOLIVET-LÉVY
La cité paléochrétienne était l’héritière, sans altération majeure, de l’urbanisme antique. Mais à partir du début du VIIe siècle, dans les Balkans, en Grèce, en Asie Mineure, une rupture se produit, en liaison avec les graves périls qui menacent l’Empire (invasions perses, slaves et arabes).
De nombreuses villes sont abandonnées, les autres voient leur périmètre considérablement rétréci (Éphèse, Sardes, Milet, Pergame). Des villes sont créées sur des points facilement défendables (Monemvasie), parfois pour une brève période (Arif en Lycie ?). Seuls se maintiennent de très grands centres urbains comme Thessalonique, Smyrne et Constantinople.
À partir de la seconde moitié du IXe siècle, un certain renouveau de l’habitat se manifeste avec l’apparition de bourgs fortifiés. Le mouvement s’amplifie entre les Xe et XIIe siècles. Les « villes » se développent alors, débordant parfois de leurs murailles. Artisanat et commerce sont florissants si l’on en croit les sources (Nicolas Choniate, Anne Comnène, Benjamin de Tudèle, Idrisi) et certaines découvertes archéologiques (ateliers de verriers et de potiers à Corinthe par exemple). Au XIIIe siècle, marqué par l’occupation latine de Constantinople, certaines régions d’Asie Mineure semblent relativement prospères (empires de Nicée et de Trébizonde). Aux XIVe-XVe siècles, la ville de Mistra, construite sous la protection de la forteresse de Villehardouin, offre un dernier exemple de ville byzantine avec son kastro, sa ville moyenne et ses faubourgs.
Habitats d'époque byzantine.
Dans ces gros bourgs qui se développent de manière anarchique, par quartiers, autour d’églises près desquelles les morts sont désormais admis, s’installe un habitat où la pauvreté du matériau le dispute à l’irrégularité des plans. Des maisons ont été mises au jour à Thèbes et à Athènes ; certaines présentent encore une cour médiane autour de laquelle s’articulent des pièces indifférenciées. Une maison campagnarde, faite d’une pièce oblongue accolée à deux pièces de dimensions variées, a été découverte à Armatova en Élide. Mais elle ne permet guère de se faire une idée de l’habitat rural. À Corinthe, une maison du Xe siècle, accolée à la fontaine Pirène, offre un luxueux triklinos (salle à manger) séparé en deux parties par une arcade triple. À Pergame, les maisons s’articulent le plus souvent autour d’une cour, mentionnée dans les actes athonites. Tous ces bâtiments sont pourvus de nombreuses jarres de stockage (grains, huile). Les maisons sont le plus souvent pauvrement bâties, en bois et en boue plus souvent qu’en pierre et en brique, cloisonnées en planches (descriptions données dans un acte inédit du monastère d’Iviron en 1104). Certes, la capitale et les grands centres offraient, d’après les sources, des bâtiments prestigieux (constructions des empereurs iconoclastes au Grand Palais ; aménagement du Palais des Blachernes ; palais de fantaisie décrit dans l’épopée de Digenis Akritas). Le palais de Tekfur Saray à Constantinople, ceux de Bryas (dans l’actuelle ville de Maltepe dans le golfe d’Izmit), de Trébizonde et de Nymphaion (près d’Izmir) sont peut-être à rapprocher, par leurs corps de logis allongés, du palais des Despotes à Mistra. Cette ville (et, à un moindre titre, Geraki) offre un habitat bien étudié. Les maisons, souvent perpendiculaires à la pente, sont toutes pourvues d’un étage et le rez-de-chaussée est enterré du côté de la montagne. Les plus riches sont dotées d’une terrasse (héliakon) donnant sur la vallée et de tours. La famille résidait à l’étage dans un ample triklinos pourvu d’une cheminée.
L’habitat byzantin est trop mal connu pour que l’on puisse établir un lien entre lui et celui qui lui succède dans les îles (Thasos, Chios, Antiparos, Kimolos) et, à date plus récente, dans les Balkans.
Durant l’époque proto-byzantine (IVe-VIIe s.), l’édifice religieux courant fut la basilique à charpente. Mais déjà les architectes de Justinien avaient essayé de couvrir d’une ou de plusieurs