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Il reste toujours difficile de se faire une image précise de ce que furent la civilisation séleucide et surtout celle des Parthes en Iran même ; il n'y existe guère de fouilles de grande envergure sur un site parthe ; les documents demeurent rares et sont ordinairement mal datés. L'art parthe, dont on a tant parlé, nous apparaît le mieux à travers les découvertes faites en Mésopotamie, à Séleucide du Tigre, Assour, Hatra, Doura, Palmyre et Édesse.
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Seitenzahl: 64
Veröffentlichungsjahr: 2016
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ISBN : 9782341004442
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Avant l’unification de l’Iran par les Perses, le pays d’Élam était la seule entité historique des hautes terres qui dominent les plaines de Mésopotamie, de Turkménie et de l’Indus. Situé sur le flanc sud-ouest de ce vaste ensemble montagnard, l’Élam, ou « pays haut », était fondamentalement double. Il englobait la plaine susienne, prolongement de la Mésopotamie, et les vallées du rebord occidental du plateau dont la principale correspond au Fars actuel, appelé à devenir la terre d’élection des Perses. Cette dualité géographique était aussi ethnique et culturelle, car les gens de la plaine étaient des sémites comme leurs voisins de Mésopotamie, alors que les montagnards de langue élamite étaient apparentés à leurs voisins de l’immense arrière-pays, pauvre quant à l’agriculture, mais riche de métaux et de minéraux. Les déplacements associés aux transhumances de ces gens largement nomades les ont de tout temps conduits dans la plaine agricole de Susiane, carrefour indispensable de leurs itinéraires lointains. C’est ce qui s’exprima par la dualité des capitales : Anshân appelée à être remplacée par Persépolis, puis par Chiraz dans le haut pays, et Suse dans la plaine où se rencontrent les deux populations complémentaires qui lui ont donné ses deux noms actuels, Khuzistan en persan et Arabistan en arabe.
Pierre AMIET
Après avoir brûlé Persépolis, Alexandre, nous dit la tradition, conçut le projet d’une union étroite entre Hellènes et Perses ; il ne resta de lui, dans le vaste domaine iranien, que quelques villes qui portèrent son nom. De même, c’est par la fondation de colonies gréco-macédoniennes que les Séleucides tentèrent d’assurer les bases de leur pouvoir et de faciliter la diffusion de l’hellénisme (Séleucie de l’Élaios-Suse, Laodicée-Nehavend...). Aucune de ces villes n’est connue avec précision ; des ruines clairsemées, des sculptures dispersées et quelques inscriptions en langue grecque témoignent encore de cet effort.
Très vite, la domination des Séleucides fut graduellement refoulée par les Parthes, une tribu des confins du Nord, sous la conduite des Arsacides (notamment Mithridate Ier, 171-139 ou 138, et Mithridate II, 123-87). Une nouvelle géographie politique et culturelle s’élabore entre 250 et 140. Les provinces orientales, la Bactriane et la Sogdiane (actuel Afghanistan), devinrent de petits royaumes plus fortement hellénisés que l’Iran proprement dit et évoluèrent en liaison avec l’Inde, à laquelle elles se trouvèrent unies dans l’empire des Koushans. Quant à l’Iran, il forma avec la Mésopotamie (fondation de Ctésiphon) l’Empire parthe dressé face au monde gréco-romain. C’est cet antagonisme politique et aussi culturel qui domine l’histoire du Proche-Orient pendant environ trois siècles, et au-delà, quand les Sassanides auront remplacé les Parthes. À une période d’expansion et de consolidation du nouvel empire (liquidation des Séleucides, défaite romaine à Carrhes en 53 av. J.-C.) succède une période de stagnation et de décadence (assauts réitérés des Romains, émiettement interne).
Il reste toujours difficile de se faire une image précise de ce que furent la civilisation séleucide et surtout celle des Parthes en Iran même ; il n’y existe guère de fouilles de grande envergure sur un site parthe ; les documents demeurent rares et sont ordinairement mal datés. L’art parthe, dont on a tant parlé, nous apparaît le mieux à travers les découvertes faites en Mésopotamie, à Séleucide du Tigre, Assour, Hatra, Doura, Palmyre et Édesse.
Ernest WILL
Parcouru depuis des temps immémoriaux comme le reste du monde par des chasseurs-cueilleurs paléolithiques, l’Iran occidental accueillit, dans le courant du VIIIe millénaire avant J.-C., des nomades venus des plaines de l’Ouest, qui semblent y avoir introduit alors l’idée, née au Levant, d’une exploitation des plantes cultivables et des animaux domesticables qui y vivaient à l’état sauvage. Dès lors, ce que nous appelons la « révolution néolithique » suscita le long développement de la civilisation villageoise d’agriculteurs et d’éleveurs. Un décor de têtes de bélier, dans les maisons très archaïques de Ganj Dareh, au Kurdistan iranien, ne relève pas réellement de l’art, mais on commença à façonner des figurines féminines et animales en argile, ainsi que de petits objets : sphères, cônes, disques, utilisés pour compter. Ce procédé suffisait à une économie archaïque, sans vraiment évoluer. Au contraire, on peut suivre les étapes du développement d’un premier art dans les figurines de femmes aux formes opulentes, délibérément stylisées afin d’éviter de reproduire la réalité apparemment redoutée du visage humain, selon une tradition spécifiquement préhistorique remontant en somme au Paléolithique. Le décor peint de la céramique allait désormais être le mode d’expression privilégié des cultures villageoises réparties du VIe au IVe millénaire jusqu’en Iran oriental. On exploitait le cuivre natif des montagnes bordant la vaste dépression centrale correspondant aux déserts de Kévir et de Lut, mais sans que cette industrie suscitât une supériorité culturelle particulière. Toutefois, dans la province de Kerman, les habitants de Tépé Yahya créèrent une petite statuaire très vigoureuse dans la simplification des formes de la femme et du bélier aux cornes spiralées.
Les transhumances des montagnards du Luristan les amenaient à descendre déjà dans les plaines adjacentes de Deh Luran et surtout de Susiane dont les habitants élaborèrent longuement, en symbiose avec ces nomades, une civilisation sédentaire, prélude à l’urbanisation. Finalement, autour de 4000 avant J.-C., ils fondèrent la grosse agglomération de Suse dont les chefs furent en mesure de patronner la construction d’une énorme terrasse haute de plus de 10 mètres, socle de leur demeure de prestige malheureusement anéantie, mais certainement comparable à celle d’Eridu, en Mésopotamie présumérienne. La céramique contemporaine illustre alors l’apogée de la tradition encore préhistorique montagnarde, répandue dans la plaine susienne, avec une splendide stylisation des figures organisées dans un cadre rigoureux. L’être humain en est presque absent ; il apparaît plutôt sur les sceaux, sous l’aspect mythique de maîtres des animaux qui n’étaient certainement pas des dieux proprement dits. La conception de la divinité semble ainsi avoir été encore étrangère à l’archaïsme préhistorique. Mais ce type de personnage était apparenté à une figure nouvelle apparemment bien humaine et représentative d’une évolution sociale décisive : celle d’un chef religieux, sorte de préfiguration du roi des États urbanisés des temps historiques, qu’annonçaient déjà les usages proprement administratifs des sceaux. Et, cependant, la stylisation de ces figures restait conforme à la tradition archaïque de la préhistoire, qui rejetait sans doute inconsciemment le réalisme humain.
Dans le courant du IVe millénaire, les populations de basse Mésopotamie prirent leur identité sumérienne en créant la première civilisation urbaine et en rejetant non les acquis, mais les traditions, devenues archaïques, des temps révolus. La cité d’