Aux frontières de l'iréel - Lydia Boye-Don - E-Book

Aux frontières de l'iréel E-Book

Lydia Boye-Don

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Beschreibung

Une famille s'envole vers la Martinique pour les vacances. Au coeur de cette île paradisiaque, elle découvre qu'une mystérieuse légende est omniprésente... Elle est alimentée par les Antillais depuis toujours et nous laisse avec un lot d'interrogations sans réponse. Ne serait-elles finalement pas fondées ? Notre petite famille va rondement mener l'enquête...

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Seitenzahl: 78

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Ça fait près de vingt ans que, je n’ai pas mis les pieds sur cette île paradisiaque, En effet, aujourd’hui, Nous sommes le vingt et un juin deux mille six et je suis enfin là avec mes enfants.

Jean-Christophe et Elodie mes jumeaux et Alycia Ma dernière qui a eu deux ans, le dix mars. Les trois chéris sont émerveillés dès notre atterrissage.

À l’ouverture des portes un doux parfum de plantes nous accueil.

-Humm ça sent bon.

Me dit Elodie.

-Et il fait chaud, comme c’est beau tous ses palmiers, ces différences de verdures

Les enfants découvrent au fur et à mesure des senteurs, des nuances de couleurs et des sensations nouvelles.

Pendant ce temps, je cherche mes bagages sur les tapis roulant, tout en scrutant la foule à la recherche de Marylène la petite sœur de Marie-Line qui est mon amie depuis plus de vingt ans, à Marseille.

-Les enfants ! je ne trouve pas Tati Mylène, alors vous restez bien près du chariot avec les bagages et moi je vais voir si elle n’est pas plus loin.

Il y a beaucoup de monde dans l’aéroport, car il y a eu deux avions qui ont atterri presque en même temps, alors dans cette marée de vacanciers et de bagages, je ne devrais pas trop m’éloigner des enfants, je retourne donc vers eux, ils sont fatigués mais tout excités.

Je téléphone à Mylène pour savoir où elle se trouve notre avion ayant eu trois quart d’heure de retard, elle a très bien pu faire un rond (un tour).

-Allo ou es-tu, que fais-tu et avec qui ?... J’aime bien dire ça !

-Moi je suis là !

Me dit-elle avec son accent nonchalant.

-Où là ? devant ou dans l’aéroport ?

-Dehors ça fait une heure que mwin ka atten !!!

Pendant qu'elle me parle, je vois sa chevelure caramel et ses grands yeux moqueurs traverser la ruelle qui nous sépare.

Je termine la communication et je l’embrasse tout en la grondant. Plaisanteries obliges.

Marylène à trente ans c’est une belle jeune femme pleine de vie, une vraie vitamine, elle se rend à Marseille chaque année, mais on a toujours de quoi papoter.

Donc durant tout le chemin, du Lamentin jusqu’à sainte Marie, nous parlons de tout et surtout de sa sœur.

Derrière les enfants se sont endormit et nous papotons toujours. En même temps, j’essaie de reconnaître le chemin dans la considérable métamorphose du paysage causé par, beaucoup de nouvelles constructions.

C’est en arrivant dans le village de Mamie Jeannette et Padédou, à Bezaudin, que mes vieux souvenirs refont surface, La famille de mon amie, qui est devenue un peu la mienne est une très belle famille, comme on en avait à l’époque.

Mamie Jeannette et Padédou sont les parents de huit enfants, six garçons et deux filles, dont Marie-Line mon amie et sa petite sœur Marylène, et les garçons, Franck le rasta, Denis le travailleur, George l’ambitieux, Gaëtan le voyageur, Jean-Luc le frimeur, et Paul-André l’homme des bois alias Polo.

Dans ce bourg rien n’a changé, le paysage vert et parfumé aux arômes mélangés, entre mer et campagne, les bœufs ruminent le long des routes, des maisons poussent de-ci, delà, tout en respectant l’harmonie des lieux, seul point négatif qui gâche, quelques épaves de voitures laissées, à l’abandon. La végétation pousse à travers les sièges autos et les carcasses rouillées… Il est sûr qu’un jour très proche des solutions contre cette pollution devront être misent en place, En attendant on ferme les yeux.

Marylène nous dépose et ne reste pas car elle travail ce soir.

Pour en revenir au décor, la résidence familiale a subi, quelques modifications, d’agrandissement.

Polo, le plus jeune fils a fait construire un étage sur la maison des parents, et Franck l’aîné, a bâti près du logis, une maison mitoyenne cachée par la végétation et de grands arbres fruitiers tels que, barbadine, fruit de la passion, carambole, cocotier, le tout situé entre la rivière et le foyer, un vrai petit paradis.

Mamie Jeannette est restée la même, toujours taquine et très accueillante, une grande dame de la campagne, bien en chair, avec des yeux moqueurs et à la peau chocolat bien dorée par le soleil.

Padédou, Nous a quitté, c’était un petit homme fin mais robuste, il était toujours en activité, jardinage, bricolage ou autre, peut bavard Padédou, était de bons conseils, son absence laisse un vide, avec de très bons souvenir.

Enfin voilà, la vie à l’aire de continuer paisiblement, Mamie nous oriente vers la chambre d’amis, on y dépose rapidement nos bagages. Les enfants découvrent la maison et surtout le jardin, une grande densité de plantes, de fleurs, d’arbres fruitiers, d’insectes, de lézards verts, et deux chatons sans nom qui jouent sans cesse avec tous ce qui bouge.

Alycia la dernière à deux ans, je l’ai déjà dit, JC et Elodie les jumeaux, vont fêter leur anniversaire, le dix-huit, juillet, 9 ans déjà.

Mes explorateurs ne savent plus où donner de la tête, tant il y a de choses à découvrir, dans ce jardin qui n’est pas si grand mais tellement riche. Maintenant ils ont faim, Mamie nous a préparé du poisson frit avec des Bananes bouillies, bizarrement les enfants ont adoré, d’habitude le poisson ça passe pas du tout, mais dépaysement oblige tout est différent.

Après le repas, les enfants sont douchés et au lit rapidement car la journée a été très longue pour eux.

Jeannette est en grande forme, elle a des vacanciers, comme ils disent. Elle me confit que notre présence lui fait beaucoup de bien, Elle va pouvoir parler à quelqu’un. Même si deux de ses garçons sont tous près, Mamie Mannette est celle qui ressent le plus l’absence de Padédé. C’est donc Jusqu'à la tombée de la nuit, que Mamie et moi, discutons d’ici, de là-bas, de tout de rien et beaucoup du passé.

Cette nuit-là, à trois heures trente précise, Alycia se réveilla, et, quand elle est réveillée, il faut que toute la maison soit levée. Maman de l’eau, maman, pipi, maman faim…

La Louloute, Titou, Didi et moi sommes debout, je suis gênée car Alycia ne sais pas chuchoter et je ne peux pas les obliger à dormir, puisqu’à Marseille, il est à peu près dix heures du matin. Je décide donc de conduire ma bruyante troupe hors de la maison et en pyjama.

Il fait encore nuit on entend des sifflements incessants comme des cigales mais plus aigües, ce sont des grenouilles, de minuscules grenouilles. Sur le chemin que nous prenons, une chèvre nous salut, plus loin c’est le tour d’une vache, ensuite les coqs commencent à chanter, un ici, un plus loin, un autre encore plus loin, celui-ci reprend et un autre répond là-bas, et ce concerto dure au moins deux à trois heures.

Durant la balade les enfants prennent la décision de rester vivre ici car chez nous me disent-ils, il n’y a pas toutes ses couleurs, ses senteurs, les jolies maisons, les animaux, les fruits à portée de main…

Je ris car les enfants sont comme des fous, et je les laisse faire, ça fait du bien d’être fou de temps en temps.

Nous rentrons mais il n’est que quatre heures trente, les maisons dorment encore, pour ne pas faire de bruit, j’installe les enfants autour de la table sous la véranda. Je leur donne quelques biscuits qui me restaient du voyage et là, on entend un bruit, derrière les buissons, qui séparent le jardin et la route, un bruit de branches qui se cassent et de pierres qui roulent, et nous percevons ces bruits sans rien voir.

Une petite frayeur m’envahie mais en tant que maman, je me dois de rester digne, les enfants sont plus curieux qu’affolés, alors j’empoigne courageusement un balai et me dirige vers le buisson, ça me rappelle il y vingt ans au même endroit, avec Zozo mon amie d’enfance. Maintenant ce n’est plus une petite frayeur, je suis complètement effrayé, car d’étranges souvenirs refont surface, des souvenirs d’il y a vingt ans.

Ma mémoire est parfois bizarre, j’ai parait-il une mémoire sélective et je retiens un peu, ce que je veux bien retenir, pourtant cette fois tout est revenu d’un seul coup, alors qu’avant cette nuit, je n’y avait jamais plus repensé.

Nous étions, dans ce même jardin, plus grand et plus sombre, et comme ce soir, nous étions dehors à quatre heures du matin, quand un bruit au même endroit derrière le buisson entre le jardin et la route, nous avait fait sursauter.

Aux Antilles et surtout dans les campagnes on nous raconte des histoires étranges, alors dans cette ambiance nocturne, spéciale, tout individu sursauterait.

Le souffle coupé, Zozo et moi restons sans bouger assises les yeux fixés sur le buisson qui continu ses mouvements et ses bruits. Notre peur accroît, au même moment nous nous emparons d’une roche assez grosse pour ne pas rater le buisson, on se rapproche du buisson qui continu son manège, et je ne sais pourquoi, toujours ensemble nous lançons nos roches, sur le buisson qui se met à crier.

-Kaï,kaï,kaï …. !

C’était un chien tous noir avec des poils gris sur la tête, il partit en boitant nous l’avions touché à la patte.

Le passage de la frayeur à la désolation pour cette pauvre bête nous fit éclater de rire. On se moquait l’une de l’autre de nos réactions, une bonne montée d’adrénaline.