Biogéographie - Encyclopaedia Universalis - E-Book

Biogéographie E-Book

Encyclopaedia Universalis

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La biogéographie s'intéresse à la distribution des organismes vivant sur la Terre et cherche à expliquer les raisons de leur répartition géographique. C'est une discipline à multiples facettes. Pour les écologues, la biogéographie est une sous-discipline de l'écologie dans la mesure où elle étudie...

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Seitenzahl: 53

Veröffentlichungsjahr: 2016

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ISBN : 9782341002981

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © D. Kucharski-K. Kucharska/Shutterstock

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Biogéographie

Introduction

La biogéographie s’intéresse à la distribution des organismes vivant sur la Terre et cherche à expliquer les raisons de leur répartition géographique. C’est une discipline à multiples facettes.

Pour les écologues, la biogéographie est une sous-discipline de l’écologie dans la mesure où elle étudie la répartition des espèces en fonction de leurs interactions, leurs conditions de vie, leurs niches écologiques et des composantes de l’environnement – dont la surface géographique – qu’elles occupent. L’écologie des populations (autrefois appelée autécologie) tente de dégager un groupe d’individus d’une espèce de son milieu pour mieux l’éprouver et l’analyser tout en faisant, de façon indépendante, des mesures sur le milieu lui-même. Les ressorts les plus fondamentaux de l’adaptation pourront ainsi être appréciés, mais cela laissera dans l’ombre l’aspect sociologique. L’écologie des communautés (autrefois appelée synécologie), quant à elle, donnera une description satisfaisante des biocénoses (association des êtres vivants peuplant un espace défini) et de leur substratum. L’objet de l’investigation ne sera plus l’individu, ni l’espèce, ni même la population, mais l’écosystème, c’est-à-dire l’ensemble des populations vivantes et la matrice non vivante dans laquelle elles puisent leur subsistance. Enfin, l’écologie dynamique (ou dynécologie) évalue et mesure le potentiel de changement et d’interaction mutuelle des unités écologiques (populations, communautés, écosystèmes), et les situe dans la dynamique du paysage.

Pour les systématiciens (spécialistes de la classification du monde vivant), la manière d’aborder la biogéographie est différente puisqu’elle s’attache à l’histoire des faunes et des flores. Appelée alors biogéographie historique, celle-ci essaie d’expliquer les répartitions actuelles en fonction d’événements anciens. Elle s’intéresse donc aux phénomènes à grande échelle plutôt qu’aux colonisations locales étudiées par les écologues. Il s’agit alors davantage d’étudier l’histoire de la biosphère que les interactions des espèces au sein des communautés ou des écosystèmes. Dans ce domaine, les relations étroites entre l’histoire de la géographie physique et celle de la vie sont au centre du projet du biogéographe.

Afin d’éclairer les diverses opérations nécessaires à la science biogéographique et de faire un rapide inventaire, à l’échelle mondiale, de ses acquisitions et de ses problèmes, il faudra considérer tour à tour la distribution des êtres vivants, les unités biogéographiques et la dynamique des écosystèmes du monde. Les unités biogéographiques terrestres présentent une certaine continuité (non une homogénéité) du point de vue spatial et historique ; leur végétation fournit une sorte de clef pour l’interprétation du paysage de chaque région.

Pierre DANSEREAU

Daniel GOUJET

1. Les contraintes dans la distribution des êtres vivants

• Le passé (paléogéographie)

Pour comprendre la forme des aires géographiques des espèces végétales et animales, il ne suffit pas d’examiner la répartition des eaux et des continents, ni de situer les frontières des climats, il faut aussi se rapporter à l’histoire géologique de la planète. La stratification géologique conserve l’histoire de l’apparition et de la disparition des grands groupes de plantes et d’animaux, et nous donne parfois un aperçu de la dominance de l’un ou de l’autre dans le paysage. Dans le monde presque exclusivement minéral du Précambrien, notre planète nous apparaît extrêmement sous-exploitée par des êtres vivants de très petites dimensions et dont la masse totale était très faible. Au cours du Paléozoïque, la grande innovation de la vascularisation chez les végétaux, celle des vertèbres et de la respiration aérienne chez les animaux conduisirent à l’émancipation du milieu aquatique et à la conquête des habitats terrestres. Le relais qui devait donner à nos mers et nos continents leur physionomie actuelle se fit à la fin du Secondaire avec le déclin des grands reptiles et l’expansion des mammifères et des angiospermes. De sorte que le paysage crétacé est déjà « moderne ». C’est donc surtout dans l’histoire du Tertiaire que se trouve l’explication de la position actuelle des espèces. La dislocation produite par la dérive des continents laisse libre cours à l’évolution désormais indépendante des marsupiaux australiens et sud-américains, des arbres eurasiatiques et américains.

Types de distribution des végétaux. Deux types de distribution des végétaux.

Les surrections orographiques créent de nouvelles barrières entre l’est et l’ouest des Amériques, entre le centre et le sud de l’Eurasie ; elles contribuent à l’assèchement de l’intérieur des continents où se développent une faune et une flore nouvelles, fortement marquées par leur adaptation à l’économie de l’eau en milieu aride. Beaucoup plus récemment, les avances et reculs des glaciers aux hautes latitudes, la pulsation des pluies et des sécheresses aux basses latitudes ont causé des migrations massives de la végétation et des populations animales ; des fossiles récents nous révèlent la présence de gazelles et d’hippopotames dans le Sahara, de séquoias et de liquidambars dans le sud de la France, de mastodontes dans le Michigan, de chameaux au Mexique. Ces populations ont désormais complètement disparu ou bien se sont réfugiées dans une aire fort restreinte ; non sans qu’on ne puisse reconstituer leurs migrations. Cependant, les organismes qui ont résisté aux changements géologiques et climatiques fournissent, eux aussi, une image encore plus claire des courants transhémisphériques du passé (fig. 1). De plus, ils nous permettent de mesurer plus exactement leur dépendance vis-à-vis des éléments météorologiques (fig. 2) et édaphiques (fig. 3). Malgré les réserves qu’il convient de faire, c’est en extrapolant les exigences des formes actuelles (chênes, sapins, élans, gazelles) que nous pouvons reconstituer les paléoclimats.

Types de distribution des végétaux. Deux types de distribution des végétaux.

bouleau jaune : aire de distribution. Aire de distribution du bouleau jaune (Betula alleghaniensis) cernée de très près par diverses données météorologiques.

Milieu marécageux : coupe topographique. Coupe topographique d'un milieu marécageux