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"Blanche Neige, Astrid et le chasseur" est un recueil qui réinvente les contes classiques, entraînant le lecteur dans l’univers de jeunes héroïnes audacieuses, accompagnées d’une figure féline énigmatique. À chaque page, ce chat, à la fois guide et complice, se mue en une ombre poétique et mystérieuse, éclairant le chemin de ces personnages féminins dans leur quête de liberté et de sens. Dans ces récits revisités, les voix féminines s’élèvent, célébrant la résilience, la créativité et l’émancipation, offrant ainsi aux contes d’antan une résonance nouvelle et inspirante pour notre époque.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Monique Bacquier découvre la puissance des mots après son installation en Normandie. Elle puise dans son imaginaire pour composer des contes où se mêlent habilement divertissement et leçon de vie. "Blanche Neige, Astrid et le chasseur" s’inscrit dans la même lignée que "Viva Lola", publié en 2024 aux éditions Le Lys Bleu.
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Seitenzahl: 67
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Monique Bacquier
Blanche Neige,
Astrid et le chasseur
© Lys Bleu Éditions – Monique Bacquier
ISBN : 979-10-422-5265-6
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Les remarques de mon cousin comme toujours emplies
de sagesse, de mesure et d’intelligence
m’ont beaucoup aidée.
Je suis tellement heureuse de l’avoir retrouvé.
Je lui dédicace cette histoire que nous contait sans doute notre mère-grand.
À Denis
Voici un des contes de mon enfance.
L’amour est un chasseur solitaire.
Enjoy.
Un conte envoûtant écrit par l’auteure de Viva Lola, Mon frère en exil et Vérity… Blanche Neige, Astrid et le chasseur1 est le remake d’un conte savant inspiré du célèbre Blanche Neige des frères Grimm, un conte iconique, s’il en fut venu d’Allemagne. Un film américain en fut tiré.
On retrouve ici le ton de l’auteure Monique Bacquier, ce ton si particulier. Soutenue par une grande culture visiblement assimilée, Madame Bacquier a fait tous les métiers, a lu tous les livres avec un goût particulier pour la poésie. Elle se promène avec ses héroïnes éponymes et un très beau chat que l’on retrouve dans pratiquement tous ses textes avec une totale liberté et un je-m’en-foutisme réconfortant.
Court, ciselé comme un bijou précieux, ce conte aux phrases brèves sans redondance et au style étincelant est à déguster près d’un feu de bois, caché dans une bibliothèque ancienne avec un verre de porto blanc.
Enjoy.
Par la grâce des jardins et des fleurs
Dans le quinzième arrondissement, au quatrième étage d’un immeuble rue des Favorites, une forteresse enchantée s’il en fut aux yeux d’une enfant, vivait une fillette qui s’appelait Gabrielle. Elle était aussi belle que bonne. Son cœur n’était que courage, sa tête aux magnifiques cheveux noirs bouclés, ses énormes yeux, ses lèvres rouge incarnat et sa peau blanche comme neige firent que tous les locataires de l’immeuble t’appelèrent Blanche Neige ainsi que le raconte Monsieur Perrault. Elle grandit, s’affina et sa beauté se fit plus éclatante, son charme plus prégnant. Ses yeux pétillaient. Monsieur Chat ronronnait en la voyant et le chien fidèle tendait la patte droite et avait un sourire si comique que la mère de Blanche Neige éclatait de rire.
Il fut décidé par la grâce des jardins et des fleurs que les parterres du Luxembourg auraient la forme des lèvres de l’enfant. Ce dessin s’imprima jusqu’aux robes des petites filles et sur les hochets des nourrissons. Des bouches rouge écarlate recouvrirent l’asphalte des rues bitumeuses. Les poissons de la Seine semblèrent sourire. Les formes sinueuses au-dessus des ponts pendant la cérémonie d’ouverture des jeux en deux mille vingt-quatre de la Seine rappelèrent les lèvres exquises de l’enfant.
Une chanson douce que me chantait ma maman
En suçant mon pouce…
Elle avait vécu une étrange aventure quand elle avait cinq ans. En vacances chez des amis de ses parents, elle fut rejointe une après-midi par les trois enfants de leurs hôtes. Ils jouent au docteur. Un sentiment absolu de bien-être et de liberté. Les caresses de trois paires de petits doigts sur son torse lui donnent encore le frisson quand elle y pense, un souvenir doux-amer qui est la quintessence de l’enfance même comme cette chanson au refrain obsédant qui passe en boucle à la radio. Celle-là même qui fait rêver toutes les jeunes filles. Cela change des devoirs pour la rentrée qu’elle rédige avec une plume Canson et de l’encre bleue au goût de violette et qui tache les lèvres alors qu’elle fredonne le doux refrain.
Après les JO advint le Chaos
L’eau de la Seine, il faut le noter, était enfin redevenue presque propre et sa maman lui parlait avec enthousiasme de la magnifique piscine Deligny où elle s’est souvent baignée. C’est là qu’elle rencontra pour la première fois un homme atteint du Sida alors que le monde entier ignorait cette maladie et que de jeunes hommes abandonnés de tous mourraient par milliers en Amérique. Un nageur en tout petit slip à la mode d’alors qui avait sur l’épaule droite un énorme bubon et qui s’apprêtait à plonger inconscient de l’horreur qu’il provoquait.
Sa mère éperdue a pris la fuite et n’est jamais plus revenue. Après tout, Paris était plein de piscines couvertes comme celle du cinquième, la piscine pontoise avec ses jolies portes peintes en bleu au premier étage au milieu d’un puits de lumière. Les portes ont toutes un motif ajouré aux deux tiers de leur hauteur qui permettent le passage du jour. Le bijou Art-Deco a beaucoup vieilli, cela fait partie de son charme, mais restauré, il devrait très bientôt rouvrir.
Le père de l’enfant, un colonel d’active à la fine moustache, svelte, musclé, était laid, son épouse très belle. Ce couple indubitablement atypique adorait l’enfant.
La mère de Blanche tint à ce qu’elle pratiquât le fleuret. L’enfant vêtue de son pourpoint blanc et d’un petit casque apprit la célèbre botte de Nevers. Elle finit par y exceller. Son père la regardait en souriant. Elle ressemblait à sa mère.
— Mieux vaudraient de très bonnes études en mathématiques. Mais comme elle est gracieuse.
Il serrait la main de sa femme et elle, émue, le regardait avec tendresse.
Au temps de sa belle jeunesse, elle avait fait le coup de poing avec les petits nazillons de la faculté de Droit rue d’Assas à gauche en montant la rue du même nom, une faculté moderne et sans âme qui détonnait dans ce quartier ancien et d’ailleurs avec les fachos de toute espèce. Elle habitait rue Joseph Bara et allait au lycée Montaigne. Tout un programme pour une pro de l’agit-prop et de la guérilla instituée au niveau de l’art. Sa fille l’admirait et tentait de lui ressembler. Sa détermination était immense et sa mère appuyait sur sa poitrine naissante avec un doux sourire de connivence. D’où l’escrime.
Elle aimait apprendre, lisait un livre, enquêtait sur l’auteur, parcourait sa biographie, regardait ses amis ou ses détracteurs et s’imprégnait alors de leurs œuvres, la maïeutique, les mots d’esprit ou les puzzles comme sa divine copine autiste, comme l’Astrid de la série télévisée. Astrid. Elle aimait ce beau prénom classique et sa sonorité en i, chuintante qui présageait la tempête. Astrid et elle avaient été élevées ensemble et cette proximité, cette sororité les faisaient palpiter. Une même intelligence les liait, Astrid de naissance, un des avantages si l’on peut s’exprimer ainsi de son handicap, Blanche grâce à son insatiable curiosité.
Les cheveux de Blanche Neige lui arrivaient aux genoux et c’était le jour de l’anniversaire de ses treize ans quand sa mère mourut, un double jour-évènement donc, très exactement à la clôture des Jeux Olympiques.
Un œilleton de forme ovale