Byzance, 330-1453 (Londres - 2008) - Encyclopaedia Universalis - E-Book

Byzance, 330-1453 (Londres - 2008) E-Book

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Du marbre représentant le monstre marin rejetant Jonas sur la rive à la plaque d'orfèvrerie de l'éclatant saint Michel archange et à l'icône de l'Échelle sainte de Jean Climaque, plus de trois cents objets ont exprimé, lors de l'exposition Byzance, 330-1453 ...

À PROPOS DE L’ENCYCLOPAEDIA UNIVERSALIS

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Seitenzahl: 69

Veröffentlichungsjahr: 2016

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Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782341009829

© Encyclopædia Universalis France, 2016. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Bluraz/Shutterstock

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Les grandes expositions sont l’occasion de faire le point sur l’œuvre d’un artiste, sur une démarche esthétique ou sur un moment-clé de l’histoire des cultures. Elles attirent un large public et marquent de leur empreinte l’histoire de la réception des œuvres d’art.

Sur le modèle des fiches de lecture, les fiches exposition d’Encyclopaedia Universalis associent un compte rendu de l’événement avec un article de fond sur le thème central de chaque exposition retenue : - pour connaître et comprendre les œuvres et leur contexte, les apprécier plus finement et pouvoir en parler en connaissance de cause ; - pour se faire son propre jugement sous la conduite de guides à la compétence incontestée.

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Byzance, 330-1453 (Londres - 2008)

Du marbre représentant le monstre marin rejetant Jonas sur la rive à la plaque d’orfèvrerie de l’éclatant saint Michel archange et à l’icône de l’Échelle sainte de Jean Climaque, plus de trois cents objets ont exprimé, lors de l’exposition Byzance, 330-1453 (Royal Academy of Arts, Londres, 25 octobre 2008-22 mars 2009), l’intensité, la fécondité, l’intégration à la fois dans une spiritualité exigeante et dans le faste d’un empire conscient de sa place particulière, mais aussi le rayonnement, d’un art sans cesse cité mais qui reste souvent bien mal connu. Si son cheminement est parallèle à celui de l’art médiéval d’Occident, ses rythmes chronologiques n’en sont pas moins différents. Alors que l’Occident émerge au sein des Invasions barbares sur les décombres de l’Empire romain, Byzance naît sans rupture. Après que Constantin, premier empereur à adopter la religion chrétienne, eut installé une nouvelle capitale, Constantinople, en 330, sur l’emplacement de la ville de Byzance, les trois siècles qui vont suivre seront ceux d’un art qui peut être appelé aussi bien protobyzantin que paléochrétien, mais qui correspond aussi à ce qu’on nomme l’Antiquité tardive. Le groupe du monstre et de Jonas (fin IIIe s., musée de Cleveland) témoigne de l’existence précoce d’un art chrétien, dont les principes artistiques s’inspirent encore directement de la tradition du classicisme gréco-romain, en accord avec une culture antique qui continue de nourrir les lectures des Pères de l’Église.

La première grande rupture est marquée par la crise iconoclaste, pendant laquelle de complexes débats théologiques avaient abouti à l’interdiction de toutes les images saintes et à leur destruction massive. Cette période débute vers 730 et ne se clôt, après un premier intermède, qu’en 843. La création artistique peut alors reprendre sur des bases d’autant plus fortes qu’elle bénéficie de l’appui des empereurs. Durant plusieurs siècles, les œuvres les plus somptueuses seront des commandes provenant de la cour impériale ou de très hauts dignitaires.

Dans leur diversité, la céramique, les arts du métal, l’orfèvrerie et les tissus révèlent cette richesse qui fait rêver les Occidentaux. De l’art religieux, les icônes constituent la production la plus connue, sous forme de petits panneaux de bois peint, dont le fond est doré ou bien couvert de plaques d’argent, et qui sont consacrés au Christ Pantocrator (« Tout-puissant »), à la Vierge à l’Enfant, aux saints. Mais on a moins souvent l’occasion de découvrir les extraordinaires icônes en micro-mosaïque, comme celle de La Transfiguration du Christ (vers 1200, musée du Louvre, Paris). La discontinuité de ces milliers de petites tesselles de pierre, analogues à celles des vastes mosaïques murales des églises, contribue à produire cet effet majeur de l’art byzantin : l’image est un reflet du monde visible, dont elle reprend les apparences. Mais le décalage entre cette fragmentation des formes et la continuité de ce que nos sens perçoivent autour de nous fait du visible un questionnement, un chemin vers l’invisible. Dans de nombreuses icônes centrées sur le buste du Christ ou d’un saint, la frontalité, le hiératisme de la pose et le refus de s’attarder aux aspects temporels de la personne mettent ces œuvres au service d’une pensée des images en accord avec les décisions sur lesquelles s’était achevée la crise iconoclaste : ce qui est vénéré ne doit pas être l’image, mais ce dont elle est l’image. Le mystère qui émane des icônes byzantines est autant le reflet de cette théologie que des choix stylistiques propres aux artistes qui leur ont donné vie.

L’icône d’orfèvrerie représentant saint Michel (XIIe s., basilique Saint-Marc, Venise) révèle la splendeur atteinte par l’émail cloisonné sur une plaque d’or, notamment pour les ornements et les fleurs du fond, ainsi que la figure en relief de l’archange. Ce dernier, étincelant de l’or et des émaux qui ornent sa cuirasse, apparaît dressé sur un petit promontoire, et tient d’une main le globe du monde surmonté de la croix, de l’autre l’épée qui garde l’entrée du Paradis. L’œuvre est à son tour révélatrice de ruptures et de continuités. La rupture est celle de la quatrième croisade, dans laquelle les Latins, en 1204, censés partir pour délivrer les lieux saints, se livrent à la conquête et au pillage de Constantinople – des chrétiens contre des chrétiens –, et la présence de cette icône à Saint-Marc de Venise est un des éléments du butin qu’ils en retirèrent. Cet objet est enfin le témoin de l’influence, variable selon les siècles mais intense au total, qu’ont exercée de nombreuses œuvres d’art byzantin sur les créations de l’Occident.

Car Byzance vit aussi au-delà de Byzance. Et ce qui est vrai pour la diffusion de drapés d’une grande noblesse repris dans tant d’œuvres romanes d’Occident, pour les variations autour de thèmes iconographiques comme le buste du Christ mort, qui deviendra dans toute l’Europe Imago pietatis, ou Homme de douleurs, au premier rang des images de dévotion, vaut également pour les horizons plus lointains du monde méditerranéen. Le monastère Sainte-Catherine du Sinaï témoigne aujourd’hui encore de l’ampleur des espaces conquis par la culture de Byzance. L’icône de l’Échelle sainte de Jean Climaque (fin XIIe s.), qui y est conservée parmi de nombreux trésors, en constitue un des symboles. Dressée en diagonale entre terre et ciel, cette échelle que les moines tentent de gravir pour rejoindre le Christ émergeant de la nuée exprime à son tour la force d’un art qui a reçu du monde antique finissant l’amour des réalités humaines et n’a eu de cesse d’en faire le moyen d’un retour et d’un regard renouvelé vers des mondes plus élevés.

Christian HECK

BIBLIOGRAPHIE
R. CORMACK & M. VASSILAKI, Byzantium, 330-1453, catal. expos., Royal Academy of Arts, Londres, 2008.

BYZANCE

Introduction

Les témoignages artistiques occupent une place de premier plan dans l’héritage laissé par Byzance. Pourtant, la documentation conservée est très lacunaire et elle n’est pas représentative de l’ensemble de la création artistique. Les monuments de Constantinople ont beaucoup souffert des destructions, plus que ceux des provinces et de la périphérie du monde byzantin. En outre, l’architecture profane reste très mal connue, alors que les édifices religieux sont conservés en grand nombre. Enfin, les œuvres d’arts somptuaires (ivoires, émaux, orfèvrerie, manuscrits, etc., souvent transportés en Occident à l’époque des croisades) offrent un champ d’investigation beaucoup plus vaste que les réalisations monumentales. Le matériel conservé ne représente donc qu’une faible partie de la production artistique de Byzance. L’étude de celle-ci souffre, en outre, du petit nombre d’œuvres datées avec certitude et localisées avec précision. Si le rôle de Constantinople fut, sans nul doute, primordial dans l’élaboration de l’art byzantin et dans sa diffusion, il faut se garder d’attribuer à la capitale toutes les œuvres de bonne qualité. Là, comme ailleurs, plusieurs niveaux de production artistique coexistèrent, en fonction du milieu social des commanditaires.

C’est au IVe