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Un des manuscrits qui contient le
Canzoniere de Pétrarque (1304-1374) porte le titre en latin de
Rerum vulgarium fragmenta (« fragments en langue vulgaire »).
Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Canzoniere de Pétrarque
Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.
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Seitenzahl: 35
Veröffentlichungsjahr: 2015
Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.
ISBN : 9782852292741
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Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Canzoniere, Pétrarque (Les Fiches de lecture d'Universalis).
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Un des manuscrits qui contient le Canzoniere de Pétrarque (1304-1374) porte le titre en latin de Rerum vulgarium fragmenta (« fragments en langue vulgaire »). Non que ces 366 sonnets, chansons, sextines et ballades présentent le moindre signe d’inachèvement : Pétrarque désignait par là une œuvre faite de pièces diverses, à la différence de formes longues comme le poème épique. Il s’agit d’un livre, pourtant, et non d’un recueil ; chaque poésie renvoie à un ensemble qui se voulait édifiant : à l’histoire d’un homme dans laquelle l’auteur, comme pour réaliser le dessein annoncé à la fin de cette confession-dialogue qu’est le Secretum, a « rassemblé les fragments épars de son âme ».
Pétrarque. Le Canzoniere (1374) du poète italien Pétrarque (1304-1374), ici vêtu de noir, a influencé durablement le lyrisme amoureux des siècles suivants. Détail de l'Enterrement de sainte Lucie (1379-1381) d'Altichiero da Zevio. Oratoire de San Giorgio, Padoue. (Erich Lessing/ AKG)
La seule date que l’on puisse assigner au Canzoniere est 1374, année de la mort de Pétrarque, car c’est le dernier état d’une longue série de manuscrits dont la première ébauche remonte aux années 1342 et 1343 et surtout 1356 à 1358. Dès 1359, l’ensemble se présente comme un ouvrage bipartite (la chanson 264 ouvrant la IIe partie) dont les deux moitiés continueront à s’enrichir séparément.
Le Canzoniere est donc une construction, ce qui signifie des choix et des exclusions. Bon nombre de poésies exclues ont été éditées dans les Disperse ; la plupart des textes ont été retravaillés, voire récrits comme l’atteste une vingtaine de brouillons conservés. D’autres ont été composés ad hoc, soit que les retrouvailles avec d’anciennes poésies aient réveillé l’inspiration, soit que la thématique ait rendu nécessaire ici ou là un complément ou un contrefort. Grâce à divers indices, on peut dater certaines compositions (ainsi, le sonnet 1 est de 1350, la chanson finale du début des années 1370). Mais les titres de chaque partie, qui situent celles-ci avant et après la mort de Laure (In vita et In morte di madonna Laura), sont une invention des éditeurs. Ils ne préjugent donc en rien de la date des textes, même si la mort de Laure, en 1348, a été pour Pétrarque un événement traumatisant.
À l’origine, le Canzoniere se présentait comme un parcours, conduisant des erreurs juvéniles de l’amour au repentir chrétien (« et de mes égarements la honte est le fruit », sonnet 1). Cet itinéraire, au fil des ans, va être contredit par le thème de la célébration de Laure et des mérites d’un amour qui tend à la sublimation, puis par celui du deuil : un deuil qui – découverte capitale – ne change rien aux tourments et conflits du poète (« car le désir vit alors que l’espérance est morte », CCLXXVII). La mort de Laure devient ainsi le véritable axe du livre. Seule la chanson à la Vierge, conçue pour servir de conclusion, ainsi qu’une hâtive redistribution des trente et un derniers textes renouent avec le projet initial.
Mais si le « plan » du Canzoniere est sans cesse remis en question, c’est aussi parce que son centre vital est ailleurs que dans une parabole morale ou amoureuse. La Vita nova