Chat ba da ba da... - Martine Cuenca-Dupuy - E-Book

Chat ba da ba da... E-Book

Martine Cuenca-Dupuy

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Beschreibung

La vie d'un chat et les habitudes des humains vues à travers les yeux d'une jeune chatte née à la Réunion et adoptée à l'âge de six mois. Les amoureux des chats retrouveront dans ce petit livre les attitudes de leurs félins adorés.

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Seitenzahl: 57

Veröffentlichungsjahr: 2023

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« L’homme est civilisé dans la mesure où il comprend le chat »

George Bernard Shaw

À tous ceux qui ne conçoivent pas la vie sans la compagnie d’un chat,

À Luis, tombé amoureux de notre Syrah…

Sommaire

Présentation

Un long voyage

Une grande maison, mais…

En route pour ma nouvelle vie

La Blanche et ma nouvelle maison

Première nuit

Enfin libre !

Elle

Lui

Mes lieux de repos favoris

Les jouets

Mes aventures d’exploratrice…

La cave et le garage

La chasse

Pâtées, croquettes et petits à-côtés

Les autres humains

Un humain spécial : le vétérinaire

La maison en hiver

La boîte mystère

Entrées et sorties

En guise d’épilogue

Présentation

Chalut les amis ! Me voici ! Je m’appelle Syrah et je suis une demoiselle chat de deux ans et des poussières. Mon jeune âge ne m’empêche pas d’avoir déjà bien des choses à raconter. J’ai donc décidé d’écrire mon autobiographie. J’ai dû prendre une assistante pour finaliser mon projet tout en m’assurant que cet écrit ne trahissait pas ma pensée. Je vous imagine, doutant de ma capacité à mener à bien une entreprise dont bien des humains sont incapables. Vous allez pouvoir constater au fil de ces pages à quel point je suis futée… J’ai l’impression que vous avez ajouté aussitôt un adjectif tel que « humble » ! Celui-là, vous pouvez l’effacer, car il est vrai que j’apprécie d’être le centre de toutes les attentions…

Mais avant tout, je me dois de commencer par un autoportrait bien ressemblant. Imaginez un long félin gris souris, taille mince et allure élégante, petite tête surmontée de grandes oreilles constamment en éveil, des yeux d’or à l’affût du moindre mouvement, un poil court et dru et une queue parsemée de rayures noires et vous aurez alors une description assez proche de ma charmante personne. Ne suggérez pas encore un manque de modestie : je ne fais que répéter, presque mot pour mot, ce que disent de moi mes deux humains. Je vous parlerai d’eux plus tard. Pour l’instant, commençons par le début de mon existence avant ma rencontre avec Lui et Elle.

Je suis née à des kilomètres d’ici dans une île où les chiens et les chats ne sont pas toujours les bienvenus. Cette île s’appelle La Réunion : c’est un lieu, plein de soleil et d’odeurs d’épices, situé près du Tropique du Capricorne. Les humains viennent de très loin pour profiter de son ambiance de rêve, mais pour moi, la vie avait bien mal débuté.

Nous étions une famille de huit chatons nés dans la rue et notre maman avait le plus grand mal à nous nourrir. Elle était très maigre et le peu de lait qu’elle pouvait donner nous promettait une mort certaine. Deux d’entre nous succombèrent avant même d’avoir ouvert les yeux et les six autres n’avaient pas belle allure. Nous pleurions de faim, tétant les mamelles vides de notre pauvre mère quand le miracle se produisit. Une vacancière passa et nous découvrit. Elle fut émue par notre état pitoyable, d’autant plus qu’elle dirigeait là-bas, en France, une association qui venait au secours des chats des rues. Mais impossible de nous ramener avec elle : nous n’aurions jamais supporté le voyage ! Elle se démena, chercha auprès de ses amis réunionnais et parvint à nous trouver un foyer d’accueil. Les bons traitements dont on nous entoura ne suffirent pas à maintenir en vie trois de mes sœurs. Moi, je me battais ! Je voulais vivre. Il faut dire également que notre famille provisoire fit tout ce qu’elle pouvait pour nous offrir des soins attentifs. Peu à peu, j’ai pris du poids et un mois plus tard, j’étais devenue une jolie chatonne tandis que les deux frères qui me restaient avaient aussi un meilleur aspect. Notre mère était une aventurière qui n’avait supporté les humains que pour nous donner une chance de vivre.

Lorsqu'elle eut repris des forces, décidant que notre avenir était assuré, elle profita d’une porte entrouverte pour disparaître à jamais. Je n’étais pas loin d’elle quand elle s’est enfuie. Je l’ai regardée quitter notre refuge. Un bref instant, j’ai hésité : allais-je la suivre ? Ma tentation de liberté n’a pas duré ; j’avais pris goût à un certain confort et appris à apprécier la compagnie des humains. Je suis donc restée et j’ai patienté. J’étais sûre que de belles aventures m’attendaient et je n’ai pas été déçue.

Un long voyage

Celle qui nous avait sauvés de la rue revint quelques mois plus tard. Les survivants de ma portée avaient bien profité. Quant à moi, j’avais belle allure, toujours diposée à folâtrer et à jouer. Nous étions trois chatons prêts à découvrir le monde et j’étais la plus impatiente des trois. Cependant, cette découverte a commencé dans une caisse au fond de la soute d’un gros oiseau d’acier qui faisait un bruit terrifiant.

Je me suis retrouvée enfermée dans une étroite boîte grillagée. Mes frères ont aussi été placés dans une caisse identique. Je ne les voyais plus ! Je ne les entendais pas ! Il faisait froid et noir. J’étais seule dans un lieu inconnu et peu hospitalier. J’ai miaulé de toutes mes forces ; j’ai griffé ma prison en essayant de l’ouvrir, mais personne n’est venu à mon aide. Épuisée, j’ai fini par m’endormir si bien que je ne sais pas combien de temps a duré cette épreuve. J’ai été réveillée par les gargouillements de mon estomac. J’avais faim et soif et pas l’ombre d’une croquette dans cet horrible endroit ! J’ai recommencé à miauler avec toujours le même résultat : personne ne venait à mon secours…

Le vacarme s’est enfin calmé et la lumière a éclairé mon cachot. On m’a jetée sans ménagement sur un chariot au milieu de valises et de sacs. On a ensuite déversé cette cargaison sur un tapis qui tournait sans cesse. Des humains entouraient ce manège et semblaient guetter quelque chose. Régulièrement, je disparaissais dans un tunnel avant de revenir devant les humains qui étaient de moins en moins nombreux.

Enfin, celle qui était venue nous chercher a saisi ma cage et le tourniquet s’est arrêté. J’étais légèrement étourdie par le bruit et le mouvement du tapis. Et surtout, j’avais très faim ! Elle m’a donné à boire et quelques croquettes. J’ai été tenté par une grève pour la punir de m’avoir ainsi laissée dans cet enfer. Mais j’étais trop affamée et assoiffée pour faire des manières. Je me suis donc jetée goulûment sur ce qui m’était offert.

Elle avait aussi récupéré mes deux frères qui m’ont paru bien calmes. Je dois dire qu’ils ont beaucoup moins de personnalité que moi et qu’ils ont toujours accepté sans rien dire les désagréments de notre jeune existence.

Un nouveau voyage, beaucoup moins long, en voiture cette fois, et nous sommes enfin arrivés.