Cinéma d'animation - Encyclopaedia Universalis - E-Book

Cinéma d'animation E-Book

Encyclopaedia Universalis

0,0

Beschreibung

Partez à la découverte du cinéma d'animation avec ce Grand Article Universalis !

La représentation symbolisée, suggérée ou réalisée du mouvement apparaît comme une tentation constante des arts plastiques. Des siècles de simulacre magique (comme les peintures rupestres datant de la préhistoire et représentant des animaux à huit pattes, comme saisis en pleine course), de théâtre d'ombres ou de spectacle de projection confirment la persistance du vieux rêve humain de donner le mouvement à des images ...

Un ouvrage spécialement conçu pour le numérique afin d’en savoir plus sur le cinéma d'animation

À PROPOS DES GRANDS ARTICLES D’UNIVERSALIS

La collection des Grands Articles d’Universalis rassemble, dans tous les domaines du savoir, des articles écrits par des spécialistes reconnus mondialement et édités selon les critères professionnels les plus exigeants.
Une sélection thématique, effectuée parmi les nombreux articles qui composent l’Encyclopaedia Universalis, permet au lecteur curieux d'en savoir plus sur un sujet précis et d’en faire le tour grâce à des ouvrages conçus pour une lecture en numérique.

À PROPOS DE L’ENCYCLOPAEDIA UNIVERSALIS

Écrite par plus de 7 400 auteurs spécialistes de renommée internationale et riche de près de 30 000 médias (vidéos, photos, cartes, dessins…), Encyclopaedia Universalis offre des réponses d’une grande qualité dans toutes les disciplines et sur tous les grands domaines de la connaissance. Elle est la référence encyclopédique du monde francophone.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 78

Veröffentlichungsjahr: 2017

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782341004718

© Encyclopædia Universalis France, 2017. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Ponsulak/Shutterstock

Retrouvez notre catalogue sur www.boutique.universalis.fr

Pour tout problème relatif aux ebooks Universalis, merci de nous contacter directement sur notre site internet :http://www.universalis.fr/assistance/espace-contact/contact

Bienvenue dans ce Grand Article publié par Encyclopædia Universalis.

La collection des Grands Articles rassemble, dans tous les domaines du savoir, des articles :   ·  écrits par des spécialistes reconnus ;   ·  édités selon les critères professionnels les plus exigeants.

Afin de consulter dans les meilleures conditions cet ouvrage, nous vous conseillons d'utiliser, parmi les polices de caractères que propose votre tablette ou votre liseuse, une fonte adaptée aux ouvrages de référence. À défaut, vous risquez de voir certains caractères spéciaux remplacés par des carrés vides (□).

Cinéma d’animation

Introduction

La représentation symbolisée, suggérée ou réalisée du mouvement apparaît comme une tentation constante des arts plastiques. Des siècles de simulacre magique (comme les peintures rupestres datant de la préhistoire et représentant des animaux à huit pattes, comme saisis en pleine course), de théâtre d’ombres ou de spectacle de projection confirment la persistance du vieux rêve humain de donner le mouvement à des images.

Mais la détermination des principes originaux de l’animation est plus spécialement liée aux recherches consacrées à la décomposition et à la synthèse visuelle du mouvement.

Le terme d’animation définit toute composition de mouvement visuel procédant d’une succession de phases calculées, réalisées et enregistrées image par image, quel que soit le système de représentation choisi (dessin animé, sur cellulo, marionnette articulée, dessin sur pellicule, animation d’éléments découpés), quel que soit le moyen de reproduction employé (lithographie, photochimie, enregistrement magnétique, traduction en information numérique pour ordinateur), quel que soit enfin le procédé de restitution du mouvement (feuilletoscope, couronne de prismes du Praxinoscope, projecteur cinématographique, magnétoscope, console graphique d’ordinateur).

Liés au développement de l’imagerie de reproduction cinématographique et de l’illustration caricaturale des journaux quotidiens (cartoons éditoriaux, dessins humoristiques, bandes dessinées), les premiers grands débuts de l’animation vont confirmer le triomphe de la caricature que la diffusion de l’estampe par le journal avait inauguré au XIXe siècle.

De 1917 à 1935, les progrès des techniques de réalisation puis de reproduction (le son en 1927, la couleur en 1932) renforcent l’association du dessin animé et des formes du dessin caricatural imprimé en les adaptant aux exigences de la technique du dessin animé sur cellulo qui autorisait le développement d’une production rationnellement organisée et la recherche d’un public de masse. En fait, la quasi-totalité du monde a, pendant des décennies, compris et apprécié les animated cartoons américains.

Le caractère populaire de cette imagerie prolonge jusqu’au milieu du XXe siècle l’étonnement provoqué par les débuts de l’imagerie chromo-lithographique de la fin du XIXe siècle.

Après la Seconde Guerre mondiale, les canons caricaturaux du dessin animé américain cessent d’être dominants.

En 1956, le bouleversement des conditions de production et de diffusion, dû au développement de la télévision va inciter les nouveaux venus à accentuer consciemment toutes les occasions de rupture avec les standards formels, thématiques et dynamiques de l’animation. Dans les domaines de l’affiche, de la caricature, de l’illustration de magazine ou de livre, et de la peinture, l’accélération des communications graphiques a développé les formes virulentes d’imagerie compétitive qui, au début des années soixante, vont s’installer dans le champ de l’animation. Dans ce nouveau jeu placé sur un terrain nouveau également, c’est par vagues successives que les principes novateurs (animation sur fonds unis ou blancs, animation de « collages », réduction linéaire des personnages, animation de textures picturales, etc.) sont repris et amplifiés. Avec cette recherche volontaire de la singularité instrumentale, thématique et formelle, , le cinéma d’animation se trouve pris dans un mouvement de formalisation croissante, défini par des cycles de mode, qui aboutit à une usure accélérée des modèles, des styles et des procédés.

Cependant, le développement des moyens électroniques dans les années soixante-dix, en préparant l’apparition de méthodes nouvelles de composition et de production artistique qui entraînent des formes de curiosité et de sensibilité différentes, a modifié cet état de choses. Il a notamment conduit à la création de nouveaux studios (Ghibli au Japon, Aardman en Grande-Bretagne), et à une réduction de l’écart entre production industrielle et création d’auteur. En témoigne le succès rencontré par Miyazaki Hayao (Princesse Mononoké, 1997 ; Le Voyage de Chihiro, 2001) ou par Nick Park (ChickenRun, 2000). L’avènement de l’image de synthèse, lui, ouvre la voie à des œuvres d’une grande originalité (Toy Story, de John Lasseter, 1996), tout en favorisant la rencontre entre images réelles et images électroniques (The Mask, de Charles Russell, 1995). La fin des années 1990 est ainsi marquée par une transformation profonde du marché du cinéma image par image. Alors qu’elle regroupait quelques milliers de professionnels dans les années 1950, l’industrie mondiale de l’animation en compte plus de 50 000 au début du troisième millénaire.

1. Histoire et tendances

Les observations et les expériences du physicien Joseph Plateau (1801-1883) sur la persistance rétinienne ont préparé les techniques d’analyse et de reconstitution d’un mouvement visuel à partir d’une succession d’images fixes. La photographie n’étant pas encore capable de fournir les instantanés successifs qui ont permis la mise au point du cinéma, c’est d’abord l’idée d’une analyse et d’une synthèse graphique du mouvement qui va se développer. Des appareils à lecture directe du mouvement vont porter le nombre des phases utilisées de seize (Phénakistiscope de Plateau, 1832) à vingt-six et même cinquante (Zootrope de Horner, 1834). Émile Reynaud, pour son Théâtre optique (1888), allonge indéfiniment la bande porteuse d’images, traçant et coloriant lui-même jusqu’à sept cents poses successives pour réaliser les premières projections d’animation de l’histoire des arts visuels. Entre 1892 (c’est-à-dire trois ans avant la naissance du cinéma !) et 1900, il sera le propre projectionniste de ses créations (Un bon bock ; Autour d’une cabine ; Pauvre Pierrot), lié par un contrat draconien au musée Grévin de Paris.

• Naissance du cinéma d’animation

Dès 1905, Segundo de Chomon utilise le film et une caméra à manivelle (qui ne permet pas encore d’isoler des images uniques) en animant des lettres et des motifs dessinés par groupes de trois à huit images. L’art de l’animation ne naîtra qu’à partir du moment où l’on pourra filmer image par image, en un seul tour de manivelle (le fameux « one turn, one picture» américain).

Ce sont les progrès de l’imagerie de reproduction industrielle américaine qui vont permettre à l’animation de se développer en tant qu’art et technique particulière. En 1895, les débuts du cinéma coïncident avec ceux de l’illustration dans les journaux quotidiens (suppléments illustrés, bandes dessinées). Le cinéma d’animation et plus spécialement le dessin animé vont réunir dans un même procédé les conquêtes graphiques du dessin imprimé et les promesses du cinématographe. Les premiers cinéastes d’animation sont tous des caricaturistes de presse : James Stuart Blackton aux États-Unis, qui, dès 1906, trace sur un tableau noir deux portraits qui semblent s’animer (Humorous phases of funny faces), Émile Cohl en France, le premier à dessiner une suite de dessins qui forment un film de deux minutes (Fantasmagorie, 1908), Anson Dyer en Grande-Bretagne ou Victor Bergdhal en Suède. Windsor McCay, cartoonist new-yorkais glorieux, qui voyait dans l’animation un art original, pousse le contrôle du mouvement et du dessin à un point qui n’a pas été dépassé (Little Nemo,1911;Gertie le dinosaure,1914, a Trained Dinosaur, 1909).

• Débuts de l’animation industrielle

Après 1913, Raoul Barré, John Randolph Bray fondent les premiers grands studios organisés où les méthodes de production se précisèrent. L’invention des barres à tenon permettant l’animation sur papier, l’utilisation du cellulo transparent, brevetée par Bray et Hurd en 1915 et qui permet de séparer le décor des personnages, vont faciliter une division du travail et une concentration des talents qui se traduisent d’abord par une augmentation quantitative de la production. Les premières séries apparaissent, centrées sur des personnages originaux : Colonel HeezaLiar, BobyBumps (1914) de Bray, ou sur des héros de bandes dessinées : Mutt and Jeff (1916) de Charles Bower et Raoul Barré, Jerry on the Job (1916), Katzenjammer Kids, The Crazy Cat (1917).

Les progrès des moyens de tournage et de l’animation, en favorisant le dynamisme proprement graphique et visuel des films, vont aider l’animation à se développer suivant des voies qui lui sont propres, aboutissant à la vitalité exemplaire du Koko the Clown (1915) de Dave et Max Fleischer, comme à l’énergie picaresque et chorégraphique des Farmer Al Falfa (1919) et des Æsop’s Fables (1921) de Paul Terry. En 1919, Pat Sullivan et Otto Mesmer lancent un personnage qui deviendra, en 1921, Félix le chat : premier personnage dessiné universellement apprécié, c’est l’archétype de tous les personnages animés jusqu’en 1940 (de Crazy Cat à Mickey Mouse) et il oriente les animateurs vers de nouveaux types de héros personnalisés et des formes inédites de fantaisie idéographique.

• L’âge classique de l’animated cartoon

Avec Walt Disney, la rude imagerie caricaturale, chorégraphique et animalière des prédécesseurs se plie à des formes plus élaborées de cocasserie et de gentillesse pastorale qui caractérisent les séries Mickey Mouse (qui naît en 1928 dans Steamboat Willie, premier cartoon sonore) et Silly Symphonies (1929). L’apparition du son entraîne une priorité euphorique du tempo musical (sous l’influence de Ub Iwerks qui prolongera cette tendance dans sa série Flip the Frog, 1930). L’entrée de la couleur en 1932 enrichira encore la vitalité dynamique et symbolique de l’univers disneyen en soulignant le goût campagnard qui le détermine.