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Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Universalis
Après la querelle du
Cid (1637) et un silence de trois années, Corneille (1606-1684) composa coup sur coup
Horace et Cinna (dont les premières représentations eurent lieu en 1640 ou 1641), deux pièces romaines à fin heureuse.
Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Cinna de Pierre Corneille
Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.
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Seitenzahl: 33
Veröffentlichungsjahr: 2015
Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.
ISBN : 9782852299436
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Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Cinna, Pierre Corneille (Les Fiches de lecture d'Universalis).
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Après la querelle du Cid (1637) et un silence de trois années, Corneille (1606-1684) composa coup sur coup Horace et Cinna (dont les premières représentations eurent lieu en 1640 ou 1641), deux pièces romaines à fin heureuse. Il ne fit éditer Cinna qu’en 1642, pour éviter qu’elle ne tombe trop vite dans le domaine public, mais dut surseoir à la publication jusqu’au 18 janvier 1643 : il était en effet difficile de publier une œuvre sur la clémence et la conjuration au moment où l’on venait d’exécuter Cinq-Mars, qui avait conspiré contre Richelieu.
Cette pièce est une « tragédie de la conjuration » – genre à la mode et discours sur une réalité politique bien présente en ce temps –, doublée d’une tragédie amoureuse : « Cinna conspire contre Auguste et rend compte de sa conspiration à Émilie, voilà le commencement ; Maxime en fait avertir Auguste, voilà le milieu ; Auguste lui pardonne, voilà la fin. » Tels sont les propres mots de Corneille dans son Discours sur l’utilité du poème dramatique (1660). Deux amants, donc (Émilie et Cinna), conspirent contre celui qui fit tuer, par politique, le père d’Émilie et que Cinna tient pour une sorte de père adoptif. Auguste, las du pouvoir et de ses crimes, consulte Cinna et Maxime (amoureux d’Émilie) : l’un, par amour pour sa belle, veut qu’il règne pour pouvoir le tuer, l’autre lui demande de se retirer. Auguste décide de poursuivre son règne : Cinna hésite, Émilie doute, Maxime trahit via Euphorbe, son conseiller machiavélique. Auguste entre en débat avec lui-même en un grand monologue, prend conseil auprès de Livie, sa femme, et, après avoir entendu Cinna, Émilie et Maxime, décide de pardonner : « Soyons amis, Cinna, c’est moi qui t’en convie :/ Comme à mon ennemi je t’ai donné la vie,/ Et malgré la fureur de ton lâche destin,/ Je te la donne encore comme à mon assassin » (V, 3).
Tout concourt à faire de la tragédie un succès : une action simple, une unité de temps moins forcée, une unité de lieu (presque complète, puisque Cinna figure en réalité le « camp » des conjurés et le palais d’Auguste), l’emprunt à l’histoire morale antique (le traité de Sénèque, De Clementia – probablement lu par Corneille à partir de Montaigne, Essais I, XXII –, et L’Histoire romaine de l’historien grec Dion Cassius, sans compter le célèbre tu quoque mihi fili de César à Brutus), la progression linéaire de l’action politique et amoureuse, les débats oratoires et plaidoyers, enfin les effets de suspension pour le pathétique.