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Rêver, s'imaginer avec des super pouvoirs, découvrir des histoires féeriques faites de lucioles, de fées et de sirènes. Débusquer un oeuf magique, traverser une forêt enchantée, s'envoler, rencontrer les personnages de contes fantastiques... Et tellement plus ! Faire la découverte du petit peuple de la lune... Tomber nez à nez avec la petite souris... Se réveiller dans un champ de bonbons... Parcourir le monde sur sa trottinette volante... Partir avec un lutin pour sauver la forêt... Être accueilli dans l'univers magique des doudous... La féerie, l'imaginaire, l'enchantement : N'est-ce pas ce dont chaque enfant a besoin ? Découvrez les "Contes à Rêver" ! 28 parenthèses enchantées à raconter à vos enfants. 28 contes fantastiques écrits par 28 auteurs de choix sélectionnés lors du Prix "Contes à Rêver". Pour cultiver la petite part de magie qui sommeille en chaque enfant. Pour insuffler la joie et l'émerveillement. Bonne lecture ! Clara Charlier est la lauréate du Premier Prix du concours "Contes à Rêver" pour sa nouvelle "Le crayon d'or". Anielys a remporté le Second Prix pour sa nouvelle "Les contes de Tortillon".
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Seitenzahl: 281
Veröffentlichungsjahr: 2022
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Rêver, s’imaginer avec des super pouvoirs, découvrir des histoires féeriques faites de lucioles, de fées, de sirènes…
Débusquer un œuf magique, traverser une forêt enchantée, s’envoler, rencontrer les personnages de contes fantastiques… Et tellement plus !
Faire la découverte du petit peuple de la lune…
Tomber nez à nez avec la petite souris…
Se réveiller dans un champ de bonbons…
Parcourir le monde sur sa trottinette volante…
Partir avec un lutin pour sauver la forêt…
Être accueilli dans l’univers magique des doudous…
La féerie, l’imaginaire, l’enchantement : N’est-ce pas ce dont chaque enfant a besoin ?
Découvrez les Contes à rêver !
28 parenthèses enchantées à raconter à vos enfants.
28 contes fantastiques écrits par 28 auteurs de choix sélectionnés lors du Prix « Contes à Rêver ».
Pour cultiver la petite part de magie qui sommeille en chaque enfant.
Pour insuffler la joie et l’émerveillement.
Bonne lecture !
BONUS: Chaque conte ouvre à une suite !
Vous êtes invités à voter pour vos plus belles histoires, celles dont vous souhaiteriez pouvoir lire la suite. Et la magie fera le reste…
Au fur et à mesure de vos lectures, soyez à l’écoute de l’intérêt et l’émerveillement de votre enfant…
Il a un coup de cœur ?
Il apprécie particulièrement un personnage, un univers ?
Et s’il était possible d’en connaitre la suite ?
Rendez-vous ici :
www.contesarever.com
Quelques surprises seront au rendez-vous.
Clara Charlier
Anielys
Unt’ Margaria
Tatie MiMi
Denis Soubieux
Irisyne
Angie Finkel
Régine Bernot-Philippe
Michèle Descossy
Caroline Schwab
Charlotte Sirkinti
Ines Aloé
Jean-Philippe Dudziak
Razhensha Raven
Thierry Gasteuil
Aude Kleinhe
Sylvie Pantalacci
Mathilde Richard
Letizia Andreani
Eloïse Piquet
Edwige Dreistadt
Camille Hulin
Laurence Piera
Michèle Simonsen
Pascale Corde Fayolle
Marianne Dos Reis
Martine Ferachou
Serge Alexandre
"Le crayon d’or" Clara Charlier
"Les contes de Tortillon" Anielys
"Du raffut dans la cuisine" Unt’ Margaria
"Les quatre téméraires et Téthys, la sirène" Tatie MiMi
"Gédéon, le dompteur de bonbons" Denis Soubieux
"Emma Brindille" Irisyne
"Alec au pays des rêves" Angie Finkel
"Pierrot dans la lune" Régine Bernot-Philippe
"La marque sur le mur" Michèle Descossy
"La fée des livres" Caroline Schwab
"Gaël et la courte-vue" Charlotte Sirkinti
"Le conte du Roi phénix" Ines Aloé
"Le rayon de lune" Jean-Philippe Dudziak
"Olly et le Faiseur de Fées" Razhensha Raven
"Noémie et le caillou magique" Thierry Gasteuil
"Les histoires d’Emma" Aude Kleinhentz
"Le voyage de Petit-Luc" Sylvie Pantalacci
"Petite Tam prépare sa venue " Mathilde Richard
"Kiara et le coquillage magique" Letizia Andreani
"Topino" Eloïse Piquet
"Une nuit enchantée" Edwige Dreistadt
"L'Épopée" Camille Hulin
"L'Œuf Magique des Montagnes" Laurence Piera
"Le Caillou noir" Michèle Simonsen
"Ondine, Neige et Maya" Pascale Corde Fayolle
"La couleur Amour de l’Arc-en-Ciel" Marianne Dos Reis
"La prophétie du vieux chêne" Martine Ferachou
"Un Poète en la cour" Serge Alexandre
Clara Charlier
Lauréate du Premier Prix
La main traça un cercle sur le papier. Tom contempla le rond qu’il venait de dessiner, puis décida d’y ajouter des arcs de cercle tout autour pour le décorer. Il finit ensuite son dessin par un trait vers le bas, puis se redressa sur sa chaise pour mieux voir ce qu’il venait de dessiner.
C’était une jolie fleur, aux pétales réguliers. Tom était satisfait de sa réalisation, mais – si jolie soit-elle ainsi – il trouva qu’elle manquait de couleurs. Il plongea alors sa petite main dans la trousse posée sur son bureau, la remua au hasard quelques instants, puis en sortit un crayon doré. Il se dit alors que les fleurs aux pétales d’or devaient être rares dans la nature, puisqu’il n’en avait jamais vu de telles. Sans hésiter, il se mit à colorier les pétales de sa fleur. Puis il choisit un vert tendre pour la tige, et un bleu intense pour le capitule.
Il sourit en contemplant son dessin achevé. Il s’apprêtait à le ranger dans le tiroir de sa commode lorsque son regard fut happé par un détail. Le bas de la tige qu’il avait tracée frémit sur le papier. Il se frotta les yeux, puis les rouvrit pour vérifier qu’il n’avait pas rêvé. La fleur se tenait toujours aussi droite, belle et inerte qu’auparavant. Tom aurait pourtant juré que cette dernière avait bougé. Confus, il se frotta les yeux une seconde fois pour se clarifier la tête. Ce fut alors qu’elle lui apparut nettement : la tige bougeait. Un frisson la parcourut en partant du bas, se répandant bientôt dans le haut du dessin et faisant vibrer chaque pétale.
Ebahi par ce spectacle, Tom était trop émerveillé que pour s’inquiéter de la nature inhabituelle du phénomène qui se déroulait sur son bureau. La fleur d’or dansait à présent sur le papier. Soudain, elle bondit hors de ce dernier en effectuant une pirouette. Elle atterrit sous le nez de Tom, et cessa de bouger.
C’était la plus belle fleur qu’il ait jamais vue. Ses pétales délicats reflétaient la lumière de sa chambre en des éclats dorés, et le capitule bleu en son centre soulignait la délicatesse de la plante. Soudain, Tom eut une idée. Il décida qu’il offrirait cette fleur à sa sœur qu’il aimait tant. Mais avant, il devait tenter une nouvelle fois l’expérience. Il s’arma alors de son crayon doré et dessina un visage. Il le compléta de deux yeux rieurs, un petit nez, une longue barbe, un chapeau pointu et de grandes oreilles. Il ajouta un petit corps vêtu d’une salopette et de sabots comme il voyait parfois son grand-père en porter.
À nouveau, le dessin se mit à frémir sur le papier. L’image du petit homme gesticulait et se tordait sur lui-même, puis jaillit en un coup sur le bureau de Tom. Il atterrit lourdement sur le bois dur dans un bruit sourd, puis se releva en frottant douloureusement son derrière. Le nain tournait la tête dans tous les sens, affolé. Il regardait partout autour de lui, l’air perdu. Lorsqu’il aperçut au-dessus de lui, Tom qui l’observait avec un sourire si grand qu’il allait d’une oreille à une autre, il fronça les sourcils.
– A-t-on idée de me solliciter à une heure pareille ? J’espère que c’est pour une bonne raison, au moins…, grommela-t-il dans sa barbe.
– Bonjour, Monsieur ! lui répondit Tom les yeux brillants. Je m’ennuie. Auriez-vous une histoire à me raconter ?
– En voilà une bien belle ! Que crois-tu, mon p’tit gars ? Que je ne suis bon qu’à raconter des sornettes au premier venu ?
Le nain fronça encore plus ses sourcils, contrarié. Il ajouta :
– Je suis jardinier, moi, Monsieur !
Il avait affirmé ce propos en bombant la poitrine et en se frappant le torse d’un coup de poing, pour souligner sa fierté et la valeur de ses compétences.
– Jardinier ? C’est très bien ! lui répondit Tom. Je n’ai pas de jardin. Racontez-moi alors en quoi consiste votre travail, j’apprendrai sûrement de votre personne.
Le nain lissa sa longue barbe de sa petite main et s’assit sur le taille-crayon à côté de la trousse de Tom.
– Eh bien… Je débroussaille surtout vos potagers, je dompte les limaces et les chenilles, puis j’aménage vos parterres.
Tom écarquilla les yeux :
– Vous domptez les limaces et les chenilles ?
– C’est ma foi bien nécessaire ! répondit le nain d’un air victorieux. Ces bêtes-là sont de vraies gloutonnes et n’ont aucune notion de la propriété. Alors si vous manquez de vigilance ne serait-ce qu’une minute, elles se donneront à cœur joie de dévorer vos légumes dans votre dos en les considérant comme les leurs.
– Ça doit vous faire beaucoup de travail, constata Tom.
Le nain le contempla de ses yeux ronds, attendri par la curiosité de l’enfant.
– En effet. Mais c’est un environnement merveilleux, où tout ce petit monde gambade dans une joyeuse cacophonie. (Il sourit d’un air malicieux.) J’ai un ami sauterelle qui est chef de cœur. L’été, il organise des concerts de plein air en faisant chanter les cigales et les grillons ensemble. Tu l’as sûrement entendu un jour lorsque tu jouais dehors !
Tom songea alors à l’été dernier. Il l’avait passé à la campagne et se souvint des grésillements aigus et réguliers qu’il entendait aux heures les plus chaudes, sans être parvenu à en localiser l’origine. Il les avait trouvés très relaxants et s’était plu à les écouter en somnolant dans l’herbe. Sa grand-mère lui avait même confié le mot qu’on donnait aux sons produits par ces insectes. Des tribul…stipul…tractions… Tom n’arrivait plus à se souvenir du mot exact, mais il était certain qu’il s’agissait là d’un mot compliqué.
– Des stridulations, articula le nain en devinant sa pensée.
Tom lui sourit en retour.
– Votre monde a l’air passionnant, pensa-t-il à voix haute, son menton appuyé contre sa main. Tant d’espèces et de petites bêtes si différentes qui se côtoient et travaillent ensemble. Ici, je ne fréquente que des enfants comme moi ou de grandes personnes qui sont occupées tout le jour durant.
Le nain plissa les yeux en émettant un rire à peine audible. Il fit claquer ses sabots pendant dans le vide contre le taille-crayon sur lequel il était assis, et prit appui avec ses deux bras pour s’incliner vers Tom.
– Mon monde, comme tu l’appelles, c’est aussi le tien. Les humains sont simplement accoutumés au merveilleux. Vous vous y êtes habitués, donc vous ne le remarquez plus.
Tom réfléchit aux propos du nain. Il n’y avait jamais pensé. Toutes les histoires – si étranges soient-elles – viennent bien de quelque part, non ? Et si l’imaginaire n’était qu’une continuité du monde dans lequel il vivait déjà ? Avant de se distraire, ne fallait-il pas d’abord apprendre à connaître ce monde-là ?
Le nain le tira de ses pensées.
– Ouvre bien les yeux et observe. Tu auras plus de facilité à nous rencontrer.
Soudain, il sortit un objet de la poche de sa salopette. Tom comprit que c’était une montre. Pas une montre comme celles qu’il avait coutume de voir, non, c’était une coquille de noisette coupée en deux et remplie de mousse en guise de cadran. Une aiguille de pin au centre tournait lentement en émettant un tic-tac régulier.
– Nom d’un pissenlit ! s’exclama le nain en sursautant si haut que son chapeau pointu lui tomba de la tête. Je me suis absenté trop longtemps, les pâquerettes doivent être en train de profiter de mon absence pour faire la java !
Il bondit du taille crayon et courut vers la feuille de papier en manquant de trébucher sur son interminable barbe. Il s’arrêta net, puis revint sur ses pas en cinglant ses sabots contre le bureau et ramassa son chapeau qu’il avait oublié. Il le tint à deux mains devant lui et se pencha vers Tom en une profonde révérence.
– Cher Monsieur, cette sollicitation aussi inattendue qu’incongrue aura été un plaisir pour moi. Le devoir m’appelle à présent.
Il conclut l’échange en se revêtant de son couvre-chef et l’enfonça jusqu’à ses sourcils. En le tenant fermement de ses deux mains, comme s’il voulait s’y agripper, il prononça une dernière parole :
– Et surtout, n’oubliez pas d’observer !
Il sauta à pieds joints sur la feuille de papier et disparut. L’écho de sa dernière phrase ricocha quelques secondes encore dans la pièce avant de s’évanouir.
Tom regarda fixement la feuille blanche sous son nez. Le dessin du nain n’y figurait plus. Il était bel et bien rentré chez lui.
Il laissa les paroles de ce petit monsieur raisonner en lui et pensa à ce monde grouillant de vie. Il reprit alors son crayon d’or en main, et traça cette fois un grand rectangle vertical sur le papier. Mais il ne finit pas tout de suite son dessin. Il devait d’abord s’occuper de la fleur pour l’offrir à sa sœur.
Il ajouterait la poignée sur la porte par après.
Anielys
Lauréate du Second Prix
– Bonsoir. J’espère que tu as passé une belle journée, que tu t’es brossé les dents, et que tu es prêt, maintenant, à entendre mon histoire ? Enfin… Notre histoire !
Mais, avant de commencer ce récit, je me présente : Tortillon, Conteur de merveilles, de la famille des boisirus. Je vis à Brocéliande, dans une forêt pleine de korrigans et de lutins. Peut-être qu’un jour, si tu te promènes là-bas, tu auras la chance de m’apercevoir. Il faudra lever les yeux, bien chercher, car j’habite au sommet des arbres. Parfois, dans un bouleau, un cèdre, ou dans un hêtre, suivant mon humeur ou les saisons. C’est propre aux boisirus d’aimer être en hauteur, d’avoir le nez au vent et la tête au plus près des étoiles, cela développe notre fantaisie. Comme je ressemble à une brindille un peu tordue, on me remarque rarement.
Je ne suis pas plus grand que dix noisettes, et ma peau est par endroit aussi rugueuse que l’écorce d’un pin. Pas facile de me faire des bisous. « Je pique ! », affirment les fées des bois.
Aujourd’hui, je loge dans un chêne centenaire avec Patacouette ma mini chouette de compagnie, à l’abri dans un beau nid tressé, moelleux, et douillet à souhait.
Mais, voilà, depuis hier, Patacouette est malade. Elle a perdu quatre de ses plumes magiques, des plumes qui lui permettent d’aller venir en secret, la nuit, rajouter de la couleur aux songes. Le problème, vois-tu, c’est que si elle n’a pas toutes ses plumes, Patacouette aura beaucoup de mal à franchir les murs des maisons. Elle est triste et inconsolable, car ce plumage offre à Patacouette la possibilité de percer la matière.
Les adultes appellent ces personnes singulières : des passe-murailles. Il s’agit d’une espèce rarissime, qui peut pénétrer la brique, le bois, la roche, et que sais-je encore…
Toutefois, Patacouette a un don en plus : elle est une passe-rêve. Ma chouette rentre à l’intérieur des songes. Tu imagines ! Chaque soir, elle choisit un enfant très sage et très gentil, afin de lui offrir un rêve arc-en-ciel. Et, hier, tu as eu sa préférence !
Hélas, tu ne t’en souviens plus… Car, les rêves, ces coquins, s’effacent dès le réveil.
En vérité, Patacouette n’est pas n’importe qui. C’est une Gardienne de sommeil. Ils sont six à exercer cette fonction. Et, Pouciel, le Marchand de sable, chef de ce groupe, est extrêmement fier d’elle.
Une autre fois, je te relaterai les aventures de cette équipe incroyable. Tu verras que ce n’est pas si simple d’être un Gardien de sommeil. Pour l’instant, si tu en as envie, essaye juste de retenir le nom de mes amis. Cela leur fera plaisir.
Il y a : Toudou, le p’tit cueilleur de larmes, Pësyl, la lutine des siestes ; Airo, le souffleur de songes, Roupillon, l’angelot de la nuit et évidemment Pouciel, le Marchand de sable.
Ce sont des personnages que les sirènes et les licornes adorent.
Et les fées, également, sans oublier les enfants !
Jadis, j’ai essayé de rejoindre cette joyeuse bande, malheureusement ils ont refusé. Patacouette me surnomme : Tortillon le ronfleur. Selon elle, je serais trop bruyant et j’empêcherais tout le monde de dormir. Au début, j’ai été un tantinet vexé, et puis je me suis dit que ce n’était pas si grave. J’ai déjà une passion : je suis un semeur de fables, un Conteur hors pair ! Je suis celui qui prépare les enfants à rêver.
Et, ce soir, en plus de raconter tes péripéties avec Patacouette… On va la secourir ! Écoute, et tu comprendras :
Hier matin, de retour d’un rêve particulièrement difficile, ma meilleure amie est revenue blessée. J’ai voulu la soigner, lui offrir un bol de rosée, lui fredonner une berceuse, lui frictionner les ailes, mais cela n’a fait qu’aggraver les choses. Patacouette s’est couchée en boule dans notre nid, et depuis ne cesse de pleurer pire qu’une fontaine.
À travers ses sanglots, j’ai fini par saisir quelques phrases. Troublus, le chef des cauchemars, un nuage tout noir et orageux, a arraché quatre plumes à ma chouette. Troublus n’affectionne que le gris et le noir. Il voudrait que les vilains songes battent à jamais les jolis rêves clairs. Quel affreux !
Troublus a sournoisement attaqué Patacouette, alors qu’elle jouait avec toi. Vous vous amusiez tranquillement sur l’escargot géant du Parc des friandises, à Unirêves : Capitale du Pays des rêves bleus, lorsque Troublus s’en est pris à elle. Tu as tenté de la protéger, mais Troublus t’a crié dessus. Il a une voix d’ogre qui effraye les plus courageux. Tu as saisi Patacouette, l’as serré sur ton cœur, et vous vous êtes enfuis. Troublus ne vous a pas suivis, car il ne peut pas rester trop longtemps dans les endroits colorés, sinon il attrape la « scolorite » et se couvre de boutons, bleus, roses, et jaunes. Il se gratte partout, et devient encore plus coléreux.
Ma chouette t’a mené dans le Pré des comptines. Une fois remise de ses émotions, elle a demandé du secours. Il y a toujours des sucettes porte-voix dans ce pâturage qui lancent des messages, quand on en a besoin.
Toudou, le p’tit cueilleur de larmes a perçu son appel. Il a immédiatement déboulé en carabol, son bol motorisé géant à six roues, avec trois de ses Ramasseurs de chagrins. Ces mignons lutins se sont d’ailleurs empressés de vous retirer votre angoisse.
Ensuite, Toudou et ses Ramasseurs de chagrin vous ont embarqués avec eux, et sont allés interroger la fée Cabriole. Cette fée, infiniment intelligente, surveille Troublus de près.
Elle ne veut pas qu’il ennuie les habitants du Pays des rêves bleus. Cabriole a appris que le nuage noir avait mal aux joues, à force de mugir, et qu’il était très énervé que personne ne prenne soin de son état de santé. Il est vrai que s’il était moins méchant, cela n’arriverait pas.
Mais ce n’est pas en volant les plumes de Patacouette que ce bêta de Troublus guérirait.
Afin de savoir dans quel endroit il avait caché les plumes de ma meilleure amie, la fée Cabriole a regardé dans sa boule de cristal. Au bout d’un moment, la boule magique a dévoilé une image, celle du Mont des cauchemars.
Toudou et les Ramasseurs de chagrin ont grimacé. Cette montagne se situait dans un désert sombre, où l’on entendait que des pleurs. Des pleurs épouvantables.
Malgré l’affolement général, vous vous êtes mis d’accord. Ensemble, vous retrouveriez les plumes de Patacouette. La carabol était assez grande pour vous contenir, toi, ma chouette, Toudou et ses trois lutins, et bien sûr la fée Cabriole.
Mais, avant le départ, un équipement de qualité était indispensable. (En cas de mauvaises rencontres.) Toudou a couru chercher une valise pleine de bisous, et les lutins, une grosse boîte de rires. Cabriole a frotté sa baguette magique, si fort, qu’elle crépitait, prête à métamorphoser les cauchemars en bibous : des petites bestioles poilues, jaune citron, qui embrassent tous ceux qu’elles voient. De votre côté, toi, et Patacouette, vous avez rempli deux sacs de couleurs, puis vous avez chargé le coffre de la carabol.
Cependant, il n’était pas suffisamment profond. La boîte à rires a été placée sous les fesses des lutins, et un sac de couleurs au pied de Cabriole. Patacouette, elle, s’est perchée dignement sur ton épaule, déterminée à boxer Troublus si elle ne récupérait pas ses plumes.
C’est ainsi que vous êtes partis vers l’inconnu, avec vos munitions de bonne humeur.
La carabol avançait en crachotant des soupirs de fumée. La pauvrette avait deviné où elle allait. Elle n’était pas rassurée. Toudou a dû la réconforter, tout au long du voyage.
Sur le chemin, vous avez croisé des lapins roses à pois verts ; des chats, à grandes, très grandes oreilles, des bonbons farceurs, quatre coussins péteurs, et une marmite qui chantait à tue-tête. Le monde des rêves est un concentré de bizarreries pour la plupart très drôles.
Vous avez fait connaissance avec une ondine, qui vivait dans l’eau vanillée de la rivière du Pays des rêves bleus. La belle vous a informés que Troublus était passé au-dessus de son pont, qu’il avait laissé tomber une plume qu’elle avait conservée, tant elle était jolie.
Excitée, Patacouette a imploré l’ondine de lui montrer la plume. La fée des eaux a compris qu’elle appartenait à ma chouette. Elle la lui a redonnée avec plaisir. Pour la remercier, Patacouette a déposé un arc-en-ciel sur sa rivière.
Désormais, il ne manquait plus que trois plumes à Patacouette, cela a remonté son moral.
La carabol a continué sa route, mais plus elle se rapprochait de la frontière des cauchemars, plus l’horizon s’obscurcissait. Adieu, les forêts multicolores, les torrents mordorés, les cascades de guimauves, et les champs de sucettes. Adieu, les personnages étranges, les chants et les éclats de rire. Dorénavant, il n’y avait que du gris, du gris qui semblait vouloir tout avaler.
La carabol s’est brusquement arrêtée, refusant de rouler davantage. Elle était paniquée. Toudou l’a caressée, lui a parlé, mais peine perdue, elle a toussé, reniflé, et s’est mise en panne.
Tipoux, l’un des lutins, qui adorait les voitures et les camions, a chuchoté qu’elle était la plus géniale et la plus héroïque des carabols. Elle a eu un sursaut de fierté, puis un second, au troisième son moteur a vrombi et son klaxon a résonné. Les compliments avaient balayé ses craintes.
Elle a emprunté le chemin noir, et s’est enfoncée bravement dans le brouillard.
Ici, rien de gai. Pas de plantes fantaisistes ni d’arbres rieurs, pas de chats, à grandes, très grandes oreilles ; pas d’ondine ni de coussins péteurs, seulement des rochers noirs, tortueux, et une brume qui sentait le vieux fromage. Les lutins se sont bouchés le nez. Toudou a grogné.
La fée Cabriole a actionné sa baguette, afin qu’elle vous éclaire. La route n’en finissait pas, elle s’étirait tel un ruban, loin... très loin… Patacouette a plissé ses gros yeux et, toi, tu as encouragé la carabol à poursuivre.
Soudain, un cauchemar a surgi. Menaçant, il a levé ses bras maigrelets de brume.
Vous avez baissé aussitôt les paupières et vous l’avez ignoré. La carabol n’a pas tremblé, ce qui lui a valu les félicitations de Tifou et Tirond (le deuxième et le troisième lutin). Cabriole, elle, a levé sa baguette.
Et... Paf ! À la place du cauchemar, un bibou est apparu, mignon comme un nounours, rond, poilu, dont on ne distinguait ni la tête ni les pattes, juste une petite queue en pompon.
Tous les vilains rêves eurent droit au même traitement. Si bien que la route fut rapidement envahie de petites bêtes jaune citron qui sautillaient partout, en réclamant des bisous.
Les bibous ont brillamment repoussé la grisaille. La lumière a gagné du terrain.
Vous êtes enfin arrivés au pied de la montagne de Troublus. Toudou et ses lutins ont applaudi. Le nuage s’était réfugié tout là-haut. Vous vous êtes regardés. Que faire, à présent ?
Tu as désigné les bibous. Une idée géniale ! Quelques instants après, ces derniers ont escaladé le Mont des cauchemars, qui s’est embrasé sous leur éclat jaune citron. La montagne était resplendissante. Des hurlements n’ont pas tardé à retentir.
Vous vous êtes pris par la main. Pas question que les Chercheurs de plumes capitulent face à cette avalanche de colère !
La fée Cabriole, en tête, vous avez gravi vaillamment la montée jusqu’au sommet, avec la caisse de rires et la valise de bisous. Toi, tu avais les deux sacs de couleurs sur les épaules. Quel héroïsme ! La baguette de Cabriole était à l’œuvre. À chaque mauvaise pensée ou chaque mot désagréable lancés par Troublus, naissait une fleur. La montagne fut recouverte de végétation et d’une flopée de bibous, visiblement ravis de ce nouveau paysage.
Le Mont des cauchemars n’avait jamais été si beau et si enjoué. Enragé, Troublus a fini par redescendre.
Furieux, il s’est campé devant vous. Le nuage s’est boursouflé. Il a tempêté, mais vous ne vous êtes pas laissé intimider. Vous étiez plus forts, et les bibous étaient avec vous.
– Jetez les bisous, les rires et les couleurs ! a ordonné Cabriole.
Toudou et ses lutins se sont dépêchés d’ouvrir la boîte et la valise. Tu as dénoué les liens des sacs, et dispersé les couleurs à la volée, assisté par Patacouette. Un vent de douceur a enveloppé l’atmosphère.
Les cœurs se sont allégés. Troublus s’est ramolli comme un ballon dégonflé. Il a frissonné, quand trois éclats de rire se sont échoués sur sa surface. Du parme et du vert l’ont subitement chatouillé. Il a éternué.
– Je veux mes plumes ! a lancé ma chouette avec impatience.
– Tes plumes ! s’est moqué le chef des cauchemars, en repoussant un bisou qui s’était élancé vers lui. Voilà ce que j’en fais, moi, de tes trois plumes !
Un souffle violent les a expédiées dans les airs. Un éclair a jailli du nuage et les a carbonisées, sans le moindre regret. Patacouette s’est évanouie sous le choc. Heureusement, tu l’as rattrapée, avant qu’elle ne se fasse mal. Tes amis, suffoqués par la méchanceté du nuage, se sont pétrifiés. Les bibous, eux, se sont agités dans une vague d’indignations.
Troublus a été brutalement empoigné, et entièrement recouvert de jaune citron. Les bisous en ont profité pour charger.
Il y a eu encore des éclairs, des cris, des protestations… Le nuage s’est débattu, mais les bibous le maintenaient avec fermeté. Les éclairs ne les atteignaient guère, car la fée Cabriole les transformait un à un en lucioles. Le nuage n’eut pas d’autre choix, il se calma.
– Pourquoi avoir brûlé les plumes de Patacouette ? as-tu demandé les yeux pleins de larmes.
– Parce que je suis méchant, a répondu sèchement Troublus.
La fée Cabriole l’a agrippé par la ouate.
– Patacouette retrouvera ses plumes, que tu le veuilles ou non ! L’enfant n’aura qu’à en dessiner, quand il rentrera chez lui, et moi, Cabriole, je leur donnerai vie ! Les plumes renaîtront de leurs cendres.
Le nuage s’est crispé, contrarié. La fée l’a lâché. D’un bond, Troublus s’est envolé dans le ciel, qu’il a ensoleillé de jaune citron.
Mécontent, il a déversé sa tourmente. Elle n’était pas si terrible. L’orage roucoulait, et ses éclairs étaient minuscules. Cabriole a souri. L’assaut des bisous avait adouci son agressivité. Troublus avait peut-être moins mal aux joues ?
Le p’tit cueilleur de larmes a entrepris de te consoler avec ses Ramasseurs de chagrin.
La fée Cabriole, du bout de sa baguette magique, a installé un parapluie géant au-dessus de la carabol pour vous abriter. Elle a posé Patacouette sur une couverture de couleurs. Le reste a été distribué aux bibous, tout contents du cadeau. Mélancoliques, vous êtes repartis vers Unirêves. Votre mission n’avait pas eu la fin que vous aviez prévue. Mais rien n’était perdu, puisque Cabriole tissait un plan ingénieux.
Toudou fit remarquer qu’il y avait urgence. Il a montré son sablier du temps. Le jour pointait chez les hommes. Il fallait te ramener, afin de ne pas inquiéter tes parents, sans oublier Patacouette. Car, si la chouette demeurait plus que de raison au Pays des rêves bleus, elle ne pourrait pas rejoindre Brocéliande.
La vitesse supérieure a donc été nécessaire. De sa baguette, la fée Cabriole a tapoté le volant.
La carabol a frémi, il lui a poussé des ailes.
– Rejoins immédiatement le Portail des songes ! L’avenir de Patacouette en dépend.
La carabol a fait gronder ses turbines. Elle a survolé le Pays des cauchemars, puis celui des rêves bleus. Elle a atterri précipitamment devant l’immense Portail des songes. Celui-ci était en train de se refermer.
Cabriole et Toudou ont allongé Patacouette, toujours inconsciente, sur un tapis roulant, et ont mis la plume offerte par l’ondine sur son ventre. Tu les as embrassés, et tu t’es assis avec tristesse près de ma chouette.
– Tu reviendras totalement rétablie, ma passe-rêve ! a attesté la fée Cabriole. Je glisse, à ta patte, un message à Tortillon ; ainsi qu’un Éclat de songe qu’il déchiffrera aisément.
Tout s’arrangera. À bientôt, chère Patacouette. À bientôt, gentil enfant.
Le portail s’est rabattu dans un signal sonore, et vous avez disparu.
— Mon histoire se termine là, enfin pas tout à fait, car tu l’auras compris ma meilleure amie a besoin de tes talents d’artiste.
J’ai lu le message qui m’était destiné, où il était écrit que je devais te raconter votre aventure, grâce à l’Éclat de songe, et toi, dessiner trois jolies plumes sur une feuille de papier, d’ici demain soir. Une tâche primordiale !
Tu y mettras des couleurs, des paillettes ou des gommettes, et aussi beaucoup d’amour, cela renforcera l’enchantement de la fée Cabriole.
Ensuite, avant de t’endormir, tu chanteras cette phrase magique : « Patacouette, tes plumes sont en chemin. Patacouette chasse maintenant ton chagrin. »
Après quoi, tu placeras ton dessin sur ta table de nuit ou sur une chaise. Sa présence, dans ta chambre, suffira à rompre le mauvais sort. Rien de compliqué, en somme, et Patacouette sera sauvée du désespoir.
À présent, il est temps de te rendre à Unirêves. Je te souhaite une magnifique nuit en compagnie de Toudou, des lutins, et de la Fée Cabriole. Je suis certain qu’ils t’attendent pour te remercier de ton aide précieuse.
Gros bisous. Et, à très vite pour de prochaines nouvelles de Patacouette !
Unt’ Margaria
Du bruit au milieu de la nuit.
Idrissa et Amina sont réveillés par un grand bruit. Ils se regardent, étonnés. D’habitude, quand ils sont chez Mamie à la campagne, la nuit est toute muette. Pas de klaxon, pas de voisins qui crient, pas de camion poubelle qui mâche du métal le matin. À peine la chouette qui hulule pour souhaiter bonne nuit… et Mamie, qui ronfle vraiment très fort.
Elle ronfle toujours, d’ailleurs. Ce bruit effroyable, comme si toute la cuisine était en train de tomber, ne l’empêche pas de dormir. Les deux enfants descendent en se tenant la main. Ils n’ont pas très peur : la maison de Mamie est trop douillette pour y craindre quoi que ce soit.
– Peut-être qu’on va voir un raton-laveur, dit Amina.
– Ou une vache qui s’est perdue dans la cuisine, renchérit Idrissa !
Ils se sentent prêts à tout, et en bas de l’escalier ils se tournent avec curiosité vers le couloir.
Le lutin facétieux
Mais derrière la porte de la cuisine entrebâillée, ce qu’ils trouvent est moins gros qu’une vache, moins poilu qu’un raton laveur. C’est un petit lutin avec une tunique bleue, un bonnet vert et de grandes oreilles, qui leur arrive à peine au genou. Autour d’eux, c’est un drôle de chantier : les casseroles ont été lancées sur le mur d’en face et traînent par terre. Les murs sont recouverts de confiture. On a mis le feu au calendrier de la Poste, celui avec les chatons dans un panier.
Le lutin se tient sur le comptoir de la cuisine, et il fait tomber une par une toutes les tasses du petit déjeuner en chantant :
– Une tasse, ça casse ! Une tasse, ça casse !
– Mais arrête ! crie Amina. C’est la tasse préférée de Mamie !
Le lutin s’arrête un moment, et fixe les enfants avec un drôle de sourire.
– Mais enfin, petite fille, c’est une tasse ! Et une tasse, il faut que je la casse !
– Mais qu’est-ce que tu es, toi ?
– Je suis un lutin, un lutin mutin ! Je te fais perdre ton latin et repars avec mon butin !
Le pouvoir des mots.
En voilà une histoire, un lutin dans la maison de Mamie. Mais justement, en parlant d’histoires :
– Tu n’as pas le droit de tout casser dans la cuisine ! dit Idrissa. Les lutins sont censés venir la nuit pour ranger, je l’ai lu dans les contes !
– Mais je range, mon ange ! Je fais ce que veulent les mots, petit marmot ! Les casseroles, ça vole ! La confiture, c’est de la peinture ! Le calendrier, dans le cendrier ! Et la tasse…
En disant ces derniers mots lentement, il lève encore la tasse préférée de Mamie pour la jeter.
– Attend ! crie encore Amina. Une tasse… Une tasse, ça reste à sa place !
Surpris, le lutin suspend son geste.
– Sa place ? demande-t-il en penchant la tête sur le côté.
– Oui, reprend Amina, les tasses restent en place, elles s’entassent, et quand on les débarrasse, on les pose sur le comptoir en face !
Aussitôt, le lutin obéit et forme une belle pyramide avec les tasses encore entières.
– Entasse ! crie-t-il d’un air joyeux.
Amina et Idrissa retiennent leur souffle.
– Et la confiture… La confiture… murmure Amina.
Idrissa réfléchit très vite :
– C’est de la confiture de pêches ! La pêche, tu la lèches, et tu la sèches ! Parce qu’un mur, c’est dur, mais ça doit rester pur !
Vite, vite, le lutin nettoie à coups de langue puis de torchon la confiture sur le mur.
– Le mur est pur, c’est sûr ! annonce-t-il ensuite.
– Et toi, tu nettoies ! essaie encore Amina.
– Moi ? dit le lutin. Non, non ! Toi, tu nettoies ! Si ça te démange, TU ranges.
Une arrivée bienvenue.
Les enfants se regardent, bien embêtés. Ils croyaient avoir trouvé le moyen de tout arranger, mais leur adversaire ne se laisse pas faire si facilement. Ils ont sommeil, et ils voudraient bien demander à cet intrus de partir. Ils craignent aussi qu’il ne recommence à détruire les objets à sa portée…
Pressés, Idrissa et Amina passent en revue tous les mots qu’ils connaissent pour désigner un lutin : un gnome, un korrigan, un farfadet… Mais rien ne vient, pas de rime, pas de jeu de mot. Le lutin leur sourit d’un air malicieux… Alors qu’ils sont prêts de désespérer, ils entendent la voix de Mamie derrière eux :
– Les enfants ne te connaissent pas assez, mais moi, depuis le temps, je sais comment tu t’appelles ! Alors, Isidore, dehors ! Et nous, mes trésors, on dort !
Tatie MiMi
Le clapotis des vaguelettes murmurait à l'oreille de Serena une douce chanson qui ressemblait au bonheur. Le soleil réchauffait son corps bronzé, une légère bise le caressait, son esprit était ailleurs. La fillette dormait. Ou plutôt, elle somnolait, car elle restait consciente de ce qui l'entourait.