Contes pleins de mystères et de sirènes - Marie Christopoulos - E-Book

Contes pleins de mystères et de sirènes E-Book

Marie Christopoulos

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Beschreibung

Ces contes pleins de mystères et de sirènes conduisent le lecteur dans un univers imaginaire. Cette imagination est nourrie par des histoires de la vie quotidienne et enrichie par des êtres extraordinaires.


Chacun de ces récits vous transporte dans un monde d’épreuves à surmonter pour parvenir à une certaine sérénité. Laquelle est toujours remplie d’amour et d’émerveillement, à la recherche du bonheur à l’intérieur de soi.


À PROPOS DE L'AUTRICE


De sa petite enfance à son métier d’enseignante, Marie Christopoulos a toujours aimé l’univers des contes, mais elle se lance dans l’écriture après sa retraite. Généralement, un personnage s’impose à elle. Ensuite, comme une évidence, elle a l’impression d’être « habitée » par son histoire qu’elle couche sur du papier. Par le biais de ce recueil, elle vous invite dans le monde du fantastique et des merveilles.

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Seitenzahl: 155

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Marie Christopoulos

Contes pleins de mystères

et de sirènes

Contes

© Lys Bleu Éditions – Marie Christopoulos

ISBN : 979-10-377-9475-8

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Les larmes de miel

Ce jour-là, Michalis marchait le long d’un ruisseau. Il vit au loin une falaise qui tombait de façon abrupte au pied de celui-ci. Quand il arriva à cet endroit, il aperçut comme une grotte creusée au bas de la falaise, un petit lac profond s’était formé.

Soudain, une femme sortit sa tête de l’eau et jaillissant, elle replongea. Michalis crut voir une queue de poisson à la place des jambes. C’était une sirène. Il en était sûr. La tête de cette femme était très belle et même éblouissante. Il sentit son cœur battre de plus en plus fort. Il attendit un moment pour apercevoir à nouveau cette femme et savoir si elle était vraiment une sirène., mais en vain. Alors au bout d’un moment, il reprit sa marche le long du ruisseau, peiné de n’avoir pu revoir cette si belle créature qui l’avait enchantée et dont il se sentait déjà amoureux.

« Peut-être, nage-t-elle, à présent dans ce ruisseau ? » pensa-t-il.

Celui-ci était assez large et profond pour qu’y nage une sirène. Il marchait en le longeant d’un pas lent, tout en observant tout ce qu’il y avait dans ce ruisseau. Il vit quelques poissons et aperçut aussi des grenouilles, mais pas de sirène.

À un moment, il se sentit fatigué et s’assit près d’un gros arbre qui avait pris racine au pied de l’eau. Il ferma les yeux et vit en songe la femme qui lui apparut si belle. Il sentit bientôt des larmes couler de ses yeux, mais soudain, il goûta une saveur sucrée sur ses lèvres. Ses larmes étaient des larmes de miel. Il se releva et continua sa marche, mais les larmes coulaient de plus en plus et le miel commençait à coller et à alourdir Michalis qui dut s’arrêter. Comme la nuit tombait assez rapidement, il se blottit près d’un arbuste et s’endormit. Il rêva de la sirène. Il serait très délicat de raconter son rêve si personnel, suave, attendrissant, plein de belles images difficilement descriptives, mais ô combien merveilleuses !

Au matin, il se releva rapidement pressé de retrouver sa sirène. Il s’étonna de ne plus avoir de larmes et constata qu’il n’y avait plus aucune trace de miel. Il arriva à un endroit où la rivière formait un coude et s’élargissait. Il se posa et attendit. Il pensa à nouveau à cette sirène et les larmes perlèrent à nouveau sur ses joues. Il sentit le goût du miel lui envahir la bouche, mais rapidement, il perçut comme un écœurement lui venir de la gorge. Il s’allongea dans l’herbe fraîche. Après quelques instants, il fut apaisé. En se relevant, il crut voir sa sirène dans l’eau. Il s’approcha et comprit que ce n’était pas elle. Il se permit, tout de même, de lui parler :

— Bonjour, lui dit-il, l’eau est bonne ? Vous êtes seule ? La sirène ne lui répondit pas tout de suite, un peu interloquée et choquée.

— Que faites-vous ici ? lui répondit-elle, c’est une région protégée et aucun humain n’est autorisé à venir sur notre territoire.

— Je viens du désert et j’ai cru voir au loin de l’eau, alors je me suis avancé, mais rien ne m’interdisait d’être là. Ensuite, je suis arrivé près d’un petit lac et là, j’ai aperçu une femme qui sortait de l’eau et qui a replongé très vite. J’ai vu qu’elle était une sirène !
— C’est ma sœur, Elvira, elle aime plonger profondément. Peut-être, n’es-tu pas un humain ?
— Je ne sais pas. À vrai dire, je viens de loin, très loin, d’une région désertique.
— Je m’appelle Alvera et je suis ici depuis peu. J’ai suivi les traces de ma sœur à qui un monstre a jeté un sort. Il l’a transformée en sirène et je veux l’aider à revenir vers nous en femme. Mais je ne l’ai pas encore trouvée.
— A-t-elle de longs cheveux noirs et de très beaux yeux ?
— Oui et elle est très belle. Mais comment t’appelles-tu ?
— Je m’appelle Michalis. Je l’ai aperçue au début de ma marche près du ruisseau et je ne sais pas où elle est à présent. Je vais continuer à longer celui-ci.
— Si tu veux, moi je vais plonger au fond pour savoir si elle ne s’y cache pas. Dès que l’un de nous l’a trouvée, il prévient l’autre.
— Mais comment puis-je te prévenir ?
— Tu n’as qu’à lancer un très long sifflement. Essaye que je puisse le reconnaître.

Michalis sortit un sifflement long et strident qui sembla étourdir la sirène.

— C’est bon, lui ordonna Alvera, je le reconnaîtrai. À mon tour.

La sirène lança un sifflement si aigu que Michalis dut se boucher les oreilles.

— Moi aussi, je le reconnaîtrai, lui cria Michalis.

— Alors bonne recherche ! ajouta Alvera en plongeant rapidement.

Michalis n’eut pas le temps de lui répondre. Il avança d’un bon pas prêt à retrouver sa sirène qui désormais avait un nom, Elvira. Il se mit à penser très fort à elle et à nouveau des larmes lui coulèrent sur le visage, elles avaient encore le goût du miel. Une petite abeille vint se poser sur une de ses joues et happa tout le miel, de même de l’autre côté. Michalis en fut étonné car elle ne l’avait pas piqué et au contraire l’avait soulagé de ce miel qui coulait de ses yeux.

Elle s’envola et il eut envie de la suivre. Elle s’éloignait du ruisseau, ce qui ennuyait Michalis qui voulait retrouver sa bien-aimée, mais il sentait que c’était important de suivre cette petite abeille bienfaisante. Bientôt, elle revint vers le ruisseau et à ce moment-là, il la regarda voleter au-dessus d’un rocher. Il fut intrigué et s’avança pour regarder derrière ce rocher. Il vit une sirène qui gisait sur le sol, mais en s’approchant un peu plus, il reconnut Alvera qui semblait inerte. Elle était toute pâle.

— Que s’est-il passé ? dit-il, pensant qu’elle l’entendait.

Mais elle ne répondait pas. Alors, il la retourna et elle cracha toute l’eau qu’elle avait avalée. Elle ouvrit les yeux et balbutia :

— Qui êtes-vous ? Où suis-je ?

— Je suis Michalis et je recherche votre sœur, Elvira.
— Je me souviens. J’ai plongé un peu profondément et quand je suis remontée, j’ai heurté ce rocher et je me suis évanouie. Merci à vous de m’avoir sauvée, je n’oublierai jamais, je vous suis reconnaissante. Prenez bien soin de vous.

Vous aussi. Continuons nos recherches en prenant garde.

Michalis s’éloigna du rocher avant que la sirène replonge avec précaution cette fois-ci. Déjà, l’image d’Elvira apparut dans sa tête plus belle que jamais. À nouveau, il sentit les larmes sortir de ses yeux et toujours avec ce goût de miel. Il s’allongea sur l’herbe tendre qui ressemblait à un tapis de mousse. Il se sentit vraiment bien et les larmes cessèrent de couler. Un papillon tout bleu vint virevolter au-dessus de sa tête. Il le trouva très beau et eut envie de le toucher, mais celui-ci s’écarta et Michalis eut l’impression que le papillon l’attirait à lui. Il se releva et le suivit tranquillement en admirant les reflets bleutés et brillants que lui offrait ce papillon. Celui-ci se posa sur une fleur magnifique de couleurs vives et aux senteurs exquises. Michalis se rapprocha et il entendit un bruit d’eau. Quelqu’un venait de plonger, mais impossible pour Michalis de voir quelque chose, il s’était un peu éloigné du bord du ruisseau en suivant le papillon. En se rapprochant, il vit des ronds se dessiner dans l’eau et au bout de quelques instants une petite grenouille apparut. Elle sauta sur un nénuphar et se secoua. Michalis l’observa un bon moment. Elle venait de l’apercevoir et il crut qu’elle voulait lui parler, mais elle coassa et replongea rapidement. Elle disparut et Michalis essaya de voir où elle pouvait être à présent. L’eau du ruisseau était sombre à cet endroit-là et des algues remplissaient le fond si bien que Michalis ne pouvait rien distinguer. Il continua son chemin et désespérait de revoir sa sirène.

Soudain, il s’arrêta et fut surpris de voir une petite plage avec un sable jaune brillant de mille éclats. L’eau, à présent, était translucide et Michalis put apercevoir plein de poissons différents de couleurs variées et des algues majestueuses qui se balançaient au gré de l’eau. Il s’assit sur le sable et resta un long moment à admirer ce spectacle plein de beauté et de grâce. Il pensa à Elvira, elle aussi était pleine de beauté et de grâce. Avant que des larmes lui viennent, il s’étendit sur le sable et s’étira de tout son long. Il avait compris que lorsqu’il était allongé, il pouvait penser à Elvira sans verser de larmes. Le sable était chaud et mou et il s’endormit rapidement.

Il rêva pendant des heures et des heures si bien qu’à son réveil, il n’avait plus aucune notion du temps et il mit un bon moment avant de se rappeler où il était et ce qu’il y faisait. Ses rêves l’avaient emporté dans de lointaines contrées magnifiques avec un bassin rempli d’une eau limpide et brillante où des sirènes toutes aussi merveilleuses les unes que les autres dansaient sur des musiques parfois endiablées ou parfois douces. Il était allongé sur le bord d’un bassin et admirait ces ballets qui s’enchaînaient devant lui. Il se sentait bien, paisible, heureux et émerveillé. Il aurait aimé que ce moment dure longtemps.

Il s’était réveillé assez brusquement en voyant une libellule. Il ne savait plus s’il l’avait vue en rêve ou si elle existait vraiment. En se relevant, il en aperçut une, mais il lui semblait qu’elle n’était pas de la même couleur. Cette libellule était aussi jolie que celle du rêve et comme dans son rêve, elle vint vers lui et voleta tout autour de sa tête. Il sentit comme un souffle et se laissa aller à suivre celui-ci. Il avançait au rythme de ce souffle provoqué par la libellule. Sans qu’il s’en soit aperçu tout de suite, il rebroussait chemin en remontant le ruisseau. Bientôt, il arriva à l’endroit où il avait vu Elvira pour la première fois. Il s’en souvint en voyant la grotte creusée au bas de la falaise. La libellule prit son envol haut dans le ciel. Il crut voir une lueur briller sur elle, puis elle disparut.

Il se sentait fatigué par cette marche, entraîné qu’il avait été par ce souffle rapide. Il s’assit et pensa très fort à la sirène. Des larmes coulèrent sur ses joues et elles avaient un goût de miel. Il se rappela ses recherches pour retrouver celle qui était déjà pour lui, sa bien-aimée. Il se souvint aussi de sa rencontre avec sa sœur Alvera. Elle lui avait parlé du sort jeté par un monstre sur Elvira qui l’avait transformée en sirène. Un bruit qui ressemblait à un plongeon le tira de ses rêveries.

Il se retourna et vit Elvira sortir sa tête de l’eau. Il se leva et s’approcha du ruisseau. Il fut ébloui par ce visage et s’exclama :

— Bonjour Elvira, dit Michalis tranquillement avec un large sourire.

— Qui êtes-vous ? Comment connaissez-vous mon nom ? répondit la sirène très étonnée.
— J’ai rencontré votre sœur Alvera et elle m’a expliqué le sort que vous avait jeté un monstre. Je vous avais aperçue ici, il y a quelques jours et depuis je vous cherche partout. Je m’appelle Michalis.
— Bonjour, Michalis. Alors vous savez tout !

— Je ne sais pas les raisons qui ont poussé ce monstre à vous transformer en sirène.

Michalis ne s’en était pas aperçu tout de suite, mais il n’avait plus de larmes de miel qui coulaient de ses yeux. Il en était très heureux.

— Je vais vous raconter mon histoire si vous le désirez, mais avant pouvez-vous faire quelque chose pour moi ?

— Tout ce que vous voudrez, renchérit Michalis.

— Alors, approchez-vous et posez un baiser sur mon front. Michalis ne se fit pas prier et avança vers la sirène. Il se pencha et l’embrassa très tendrement sur le front. Un éclair jaillit de l’eau et Michalis fut éclaboussé. Elvira l’attira vers lui et il se retrouva dans l’eau sans comprendre ce qui se passait.

— Je ne sais pas nager, dit-il en se raccrochant au cou de la sirène.

— Regardez, Michalis, j’ai retrouvé mes jambes. Quelle joie, c’est magnifique, je vais à nouveau marcher et courir comme vous.

Michalis ne voulait pas le croire, il ne voyait rien, apeuré qu’il était dans cette eau glacée et trouble. Il se hissa sur le bord et se frotta les yeux. Elvira en avait fait de même et elle se tenait à côté de lui toute souriante et vraiment heureuse.

— C’est grâce à vous si le sort a pu être levé. Je ne vous remercierai jamais assez.

— Vous m’avez déjà remercié en me demandant de vous donner un baiser.

— Asseyons-nous là. Je vais vous raconter mon histoire, Il y a longtemps, j’habitais une grande maison près d’un lac avec ma sœur Alvera et mes parents. Nous avions des voisins qui avaient un garçon, Mitano. Nous jouions souvent ensemble tous les trois. À cette époque, nous nous entendions vraiment bien. Vint un jour où j’étais devenue une jeune fille et Mitano, comme nous n’étions que tous les deux, se pencha vers moi et voulut m’embrasser. Je le repoussai assez brusquement, surprise par son geste. Il en fut très vexé et me promit de se venger. Quelque temps après, il revint vers moi et se pencha à nouveau, je n’avais pas vu qu’il tenait une baguette, Il la posa sur ma tête et prononça quelques mots. Je ne les entendis pas tous, mais le mot « sirène » parvint à mes oreilles. Puis je m’évanouis. À mon réveil, je me trouvais dans l’eau et je m’aperçus que je n’avais plus mes jambes, à la place je vis une queue de poisson. Je poussai un cri d’horreur et je compris que Mitano s’était vengé. Je commençais ma vie de sirène en espérant que mes proches pourraient me retrouver et me sauver. J’avais bien aperçu, il y a quelques jours une autre sirène, mais j’avais peur de me montrer. Je ne pouvais penser qu’il s’agissait de ma sœur.

À ce moment-là, quelqu’un l’interrompit :

— Ma petite sœur Elvira que je retrouve en femme. Quel bonheur ! Je te cherche depuis plusieurs semaines. Où étais-tu ? J’étais vraiment inquiète.

— Je viens de raconter mon histoire à Michalis que tu connais déjà, n’est-ce pas ?
— Oui, il m’a dit qu’il te cherchait lui aussi. Michalis, tu devais me prévenir si tu trouvais ma sœur avant moi, dit Alvera tristement.
— Pardonne-moi, Alvera, répondit Michalis, j’étais tellement heureux de revoir Elvira, elle était en train de me raconter son histoire et j’étais subjugué par son récit.
— Je comprends et je te pardonne. Moi aussi je suis si contente de revoir enfin ma petite sœur qui a pu se sortir de son sort grâce à toi.
— C’est grâce à elle qui m’a demandé de lui poser un baiser sur le front !
— Comment savais-tu, sœurette, que cela pouvait enlever le sort du monstre ?
— Récemment, une grenouille est venue vers moi et m’a fait comprendre par des gestes comment le sort pouvait être levé. J’ai compris qu’en fait cette grenouille était Mitano.
— Mitano était transformé en grenouille ? interrogea Alvera.

— Lui aussi avait subi un sort et voulait se racheter auprès de moi.

Tous les trois sursautèrent quand une grenouille sauta sur la tête d’Alvera.

— Alvera, dit la grenouille, ta sœur est vraiment une jeune fille admirable et elle a tout deviné. À ton tour, peux-tu me rendre service ? J’ai un peu aidé ta sœur pour qu’elle comprenne comment redevenir une femme.

— Mais c’est toi qui l’as transformée en sirène, lui répondit Alvera en colère.
— C’est vrai, renchérit Elvira, mais transformé en grenouille, il est quand même venu vers moi pour m’aider à connaître le geste pour lever le sort.
— Alors, que veux-tu de moi ? dit Alvera à la grenouille.

Michalis et la grenouille observaient les deux sœurs pendant leurs échanges. Ils semblaient, tous les deux, sous le charme de ces deux belles créatures.

— Simplement, moi aussi, un baiser sur mon front, dit Mitano, enfin la grenouille.

— D’accord, mais après, je ne veux plus te voir, plus jamais.

— C’est promis. Je disparaîtrais de votre vie à toutes les deux. Alvera s’approcha de la grenouille et posa un baiser très léger sur son front. Un souffle puissant se fit sentir et à la place de la grenouille, se tenait un jeune homme tout timide, un peu penaud et pas très beau.

— Merci, Alvera, je n’oublierais jamais ce geste, mais comme je vous l’ai promis, je vais partir loin de vous, je ne veux plus vous faire de mal. J’étais jeune et trop amoureux d’Elvira et je n’ai pas compris pourquoi elle m’avait repoussé. J’étais tellement déçu et vexé. J’ai utilisé mes pouvoirs et je me suis transformé en monstre pour te jeter ce sort. Je ne voulais pas que tu me reconnaisses, Elvira. Mais quand j’ai su que ta sœur était désespérée et qu’elle s’était déguisée en sirène pour aller à ta recherche, je me suis dit que je devais t’aider à redevenir une femme. Je me suis transformé en grenouille pour ne pas t’effrayer et ainsi pouvoir t’approcher et te donner le moyen pour sortir de ce sort que je t’avais jeté si méchamment.

Les deux sœurs avaient les larmes aux yeux. Michalis vit que ces larmes avaient la couleur du miel et il s’en étonna :

— Pourquoi vos larmes ont-elles la couleur du miel ?

— C’est moi qui ai jeté cet autre sort, renchérit Mitano.

Je suis vraiment un monstre. J’ai senti Michalis amoureux d’Elvira.Alors quand il pensait à elle, des larmes de miel coulaient de ses yeux. Je pensais qu’il se lasserait et s’en irait loin d’ici. C’est quand j’ai compris qu’il tenait à elle que j’ai, aussi, prévenu Elvira.

— C’est dommage que tu aies utilisé tes pouvoirs de monstre ainsi, dit Alvera, car quand nous étions petites, Elvira et moi, nous aimions bien jouer avec toi.